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Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE]

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MessageSujet: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Jeu 6 Fév 2014 - 22:33

Le ciel était déjà d'un noir menaçant quand je sortis à l'air libre. Une nouvelle fois, je sortais tard su Ministère de la Magie et une nouvelle fois, Londres semblait déserte au moment où je la rejoignis. Je levais les yeux quelques secondes pour observer la lune à moitié masquée derrière un épais rideau nuageux, réajustai mon manteau et mon chapeau... Avant de plonger dans une rue jusqu'alors inconnue.

Il ne m'avait pas fallu longtemps après ma discussion avec Penelope pour me mettre à surveiller toutes les trente secondes derrière mon épaule. La paranoïa s'était très vite infiltrée dans mon cerveau, à tel point que je changeais à chaque fois de chemin lorsque je devais rentrer tard du boulot. Le souci qui se posait, c'est que je prenais chaque soir un Portoloin ou une cheminée différente, et je devais faire des détours pour retrouver mon appartement. Ce qui me faisait perdre un temps considérable.

Ce soir, je sortais d'une petite allée entourée de boutiques magiques et devinai que j'avais atterri dans un coin obscur du chemin de Traverse, non loin de l'allée des Embrumes... Je remontai le col de mon pardessus pour ne pas être repéré, mais le mauvais pressentiment inspiré par la proximité de la ruelle peu fréquentable s'avéra justifié. A peine quelques secondes hors de l'ombre et un sort fila au dessus de ma tête. Je me penchai précipitamment, me retournai pour observer les deux sorciers cachés derrière une capuche et un masque reconnaissable entre mille avant de sortir ma baguette et de lancer un Expelliarmus bien senti. Je réussi à désarmer l'un des Mangemorts et pris cette ouverture comme une occasion pour fuir.

J'étais lucide : je ne faisais pas le poids face à deux Mangemorts préparé alors que j'étais seul et fatigué d'une éreintante journée de travail. Aussi, je pris la tangente avec le plus de vitesse possible, me dirigeant vers la rue passante dans l'espoir de croiser quelqu'un. Malheureusement, le mauvais temps et l'heure avaient forcé les badauds à rentrer chez eux et, alors que je cherchais un endroit où me cacher pour prévenir quelqu'un, une forte brûlure m'atteignit aux côtes. Je tombai au sol, pris de convulsions sous la force du Doloris qui m'avait atteint. J'entendis les pas de mes deux ennemis se rapprocher, me redressai au maximum et réussis à toucher le premier Mangemort avec un Croque Cheville. Pris dans son élan, il s'effondra au sol. Quant au deuxième, un Flipendo me laissa assez de temps pour me lever et courir vers une porte où filtrait encore la lumière. Mes sorts, surement un peu enfantins, étaient cependant les seuls qui m'étaient venus en tête et qui ne nécessitaient pas de formule à haute voix. Je n'en étais pas capable, occupé que j'étais à serrer les dents pour éviter de hurler.

J'entrai en trombe dans la boutique encore ouverte, sans faire attention à l'endroit dans lequel je venais d'atterrir. Je n'avais pas produit un son depuis que j'avais été touché, mais je serrais les dents pour ne pas le faire. Quand je relevai les yeux, je remarquai une pièce lumineuse et rangée, exposant des vêtements d'un tissu qui semblait d'une qualité et d'une finesse incomparable. Avant que je ne puisse reconnaitre l'endroit, mon regard se fixa sur une chevelure rousse et je me redressais, par réflexe... Avant de gémir et me plier de douleur. Ma chemise et mon pardessus étaient brûlés à l'endroit où un sort de Feu m'avait atteint et le sortilège Doloris qui m'avait manqué me lançait dans les côtes.

- Je crois que... Je vais avoir besoin de v-... Vous... murmurai-je, les dents serrés.

Etre à la merci de quelqu'un comme ça me déplaisait très fortement, mais c'était me fier à une parfaite inconnue ou retourner me faire massacrer par deux Mangemorts à ma recherche.

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Dernière édition par Orpheus Goldsmith le Mar 25 Mar 2014 - 17:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Ven 7 Fév 2014 - 19:17

- Ne te couches pas trop tard.
- Oui Mère dis-je en faisant une révérence appuyée, un demi sourire à la fois blasé et moqueur aux lèvres.
- Je suis sérieuse.
- Moi aussi.
- Bonne nuit Minie chérie.
- A demain. Minie chérie ! Quel surnom ridicule ! C’était exactement le type de petits noms risibles qui me faisaient le plus souvent passer pour une potiche aux yeux des sorciers. Pas que je m’en plaigne, souvent ça arrangeait mes petites affaires, mais dans la bouche de cette bonne vieille Gloria ça devenait chaque jour un peu moins tolérable. Je n’étais plus sa petite « Minie chérie », je n’étais plus une gamine de huit ans plus naïve encore qu’une pâquerette.

La porte se referma sur son ombre qui disparut, happée par l’obscurité tombée sur Londres. Le Chemin de Traverse n’était plus aussi lumineux et animé que dans mes souvenirs de petite sorcière, et chaque fois que Gloria quittait la boutique, et que je restais seule comme quasiment chaque soir, ça me faisait un drôle de quelque chose à l’estomac. Je pouvais sentir mes entrailles se serrer, seule dans ma boutique avec pour unique compagnie des objets pour la plupart inanimés. Bref, la joie et la bonne humeur ! Je resserrais mon châle sur mes épaules, et dans un tourbillon de soie lilas je m’en allais comme toujours me terrer dans mon bureau. Avec le temps j’avais fini par transformer cette pièce en un bunker magique. Par moments j’avais conscience d’agir comme une paranoïaque, mais chaque fois que je déposais une goutte de mon sang sur le croissant de lune, ça me rassurait de savoir qu’en cas d’attaque je pourrais toujours attendre lâchement l’arrivée des aurors. Si Molly savait elle serait probablement horrifiée, et c’est sur cette amère pensée que la porte magique apparût après avoir abreuvé la lune de mon sang.

L’ancien bureau de mère n’avait plus rien de la petite pièce bien ordonnée de mes souvenirs. A grands renforts de sortilèges j’avais repoussé les murs et ainsi augmenté de façon considérable la surface disponible. Là où il n’y avait qu’une vieille tapisserie j’avais fait installer des bibliothèques, comme à Poudlard. Des dizaines et des dizaines de registres s’y entassaient. Le bureau demeurait inchangé, mais le confortable lit de camp en disait long sur mon dévouement à l’affaire familiale. En ce lieu je me sentais en sécurité, et j’étais même très fière des protections mises en place. J’avais été sidérée, atterrée même de découvrir à quel point les quelques sortilèges lancés par mère ne valaient rien ! Même le glacier était surement mieux protégé que nous !  Jour et nuit j’avais travaillé aux défenses de notre boutique, pièces par pièces, de façon méthodique et parfois même vicieuse. Comme toujours Marcus m’avait été d’un grand secours en me prêtant généreusement ses précieux ouvrages. Désormais la boutique n’avait pas à rougir de Gringotts et ses dragons, et même Orwell n’aurait rien à y redire.

Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis le départ de Gloria. Je ne me sentais pas seule, même si grignoter un sandwich froid n’avait rien de réjouissant, et d’ailleurs je ne regrettais pas vraiment la compagnie intimidante de Fluvia et Tiberius. Au moins entre ces murs familiers le regard perçant d’Avery n’avait pas le pouvoir de me mettre mal à l’aise. Quand à Julius je ne me sentais pas d’humeur à l’endurer tout un repas. Mon elfe Fidel, le bien nommé, m’avait préparé un thé dont j’appréciais la chaleur sucrée. L’inventaire n’était qu’une excuse bidon dont je m’étais servie cette semaine pour voir Dorcas en toute discrétion, et puisqu’un inventaire est par définition long et fastidieux, mais malheureusement nécessaire je n’avais pas hésité à m’en servir à nouveau. Merci mon cher Demetrius pour cette idée de génie pensais-je en pliant une lettre destinée à un marchand indien.

Soudain un bruit familier attira mon attention. Je me raidis, le ventre noué, tous les sens en alerte. A cette heure-ci seuls les chats et les ombres osaient s’aventurer sur le Chemin de Traverse. Une idée soudaine me traversa l’esprit à la vitesse d’un maléfice tandis que mes yeux s’écarquillaient, affolés et que mon cœur inquiet se mettait à battre furieusement. Par la barbe de Merlin ! Si j’avais raison alors, alors… Mais non, j’étais désormais terrorisée, et je regrettais amèrement la compagnie de Julius Yaxley. J’aurai donné beaucoup pour avoir le loisir de m’ennuyer à ses côtés. Clouée à mon fauteuil, la main crispée sur ma baguette d’ivoire et de tilleul, je demeurais ainsi d’interminables secondes, déchirée entre une peur profonde et ma curiosité mal placée. Lorsque les cognements désordonnés de mon cœur cessèrent, et que je pu à nouveau entendre ma respiration lente et craintive, la curiosité l’emporta.

- Lumos, couinais-je tandis qu’une faible lueur éclairait mon visage inquiet.

C’est à pas de détraqueurs que j’avançais à la lueur de ma baguette, crispée et tendue, en espérant ne pas tomber nez à nez avec un de ces monstres sans visage. J’avais beau me rassurer en me berçant de douces illusions, au fond de moi j’avais fini par comprendre qu’un seul faux pas et je finirai comme Melody. Epinglée comme traître à mon sang, abandonnée de tous, traquée et rongée par la peur. Je n’étais pas faîte de la même étoffe que celle de Gideon ou encore Fabian. Et pourtant j’avançais, tremblante comme une feuille, mais j’avançais tout de même. La pièce était baignée d’une douce lueur tamisée. Je fronçai les sourcils, fâchée que Gloria ai oublié d’éteindre les bougies, mais avant que je n’ai le temps d’y remédier une voix, ou plutôt un râle me fit sursauter méchamment. La main sur ma poitrine glacée, je poussai un petit cri strident qui merlin merci n’était pas assez fort pour s’entendre depuis la rue sombre.

Un homme, blessé de surcroît, n’avait rien trouvé de mieux à faire que de venir s’effondrer sur mon sol ! J’étais horrifiée, et aussi profondément choquée, écœurée, révulsée par ses blessures. Le sang se répandait sur le parquet ciré, mes yeux exorbités cette fois comme deux vifs d’or fixaient ses blessures. Le malheureux implorait mon aide, mais cette vision d’horreur me rappelait cruellement le cadavre de Sybil.

Le souvenir de la jeune voyante me fit l’effet d’une douche froide. J’émergeai brutalement de mon état, comme traversée par un troupeau de spectres. Ce type n’était pas Vane, il n’était pas encore mort, et si je restais plantée là ce serait bientôt le cas. Je n’étais pas en état de réfléchir. L’adrénaline, l’excitation aussi mais surtout la peur pulsaient furieusement dans mes veines tandis que je me précipitai aux côtés de l’inconnu pour l’aider à se relever. Bientôt les mangemorts seraient là et sous couvert de leur masque le nom des Moon ne me serait d’aucune utilité. Je l’aidai tant bien que mal à passer un bras autour de mes épaules pour le soutenir dans notre fuite stratégique, mais c’était un homme, et moi une simple femme. Je pouvais presque entendre leurs pas pressés, excités, pleins de haine et de rage battre le pavé froid, de secondes en secondes plus proches de nous.

- Allez aidez-moi bon sang ! dis-je entre mes dents, la voix emplie d’un mélange de rage et de frustration. Tout son poids reposait sur moi. Non pas qu’il soit bien gros, mais comment dire, pour un premier contact aussi intime avec un homme j’aurai espéré quelque chose de plus romantique.
-  Fidel ! Fidel ! FIDEL ! Non, ce n’était pas une formule révolutionnaire, ou miracle dans notre cas, mais bel et bien le nom de mon elfe qui apparût dans un pop qui manqua de me faire pousser un cri inutile.
- Maîtresse Moon est blessée ? Maîtresse Moon a besoin d’aide ?
- Éteins toutes les lumières, fais disparaître le sang. Les mangemorts arrivent ! Ensuite utilise ta magie d’elfe pour nous protéger si mes barrières faiblissent ! Ne te fais pas voir !
- Fidel donnera sa vie pour sa maîtresse. Fidel ne laissera personne faire de mal à sa maîtresse.

Merlin merci la porte du bureau était restée ouverte, mais avec mon fardeau sans nom, j’avais l’horrible impression que les mangemorts seraient là avant que nous nous barricadions. Toutefois la chance était de mon côté car c’est avec un soulagement merveilleux que nous pénétrâmes dans mon antre, et c’est sans égard pour son corps endolori et blessé que je laissai l’inconnu se vautrer sur mon lit de camp. Je me jetai sur la porte pour la refermer, et sans perdre une seconde de plus je me mis à enchaîner d’amples mouvements, à la fois gracieux, d’une grande précision et totalement hermétiques aux non-initiés. C’était de la belle magie, de la grande magie comme peu de sorciers de mon âge étaient en mesure de produire. Je psalmodiais les incantations, le visage concentré, l’œil inquiet et des lueurs dansantes, multicolores apparaissaient et disparaissaient. Puis je me tus pour laisser un silence oppressant envahir la pièce. Au-dehors des sorts sifflaient, un  chat feulait et je pouvais entendre tout cela grâce à mes enchantements.

- Chut, je vous en prie, chut, fis-je une main sur la bouche du malheureux dont je redoutais les gémissements de douleur désormais.


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Dim 9 Fév 2014 - 0:36

Alors que je m'effondrais sur le sol de la boutique, je n'entendis qu'un silence en réponse à mon murmure suppliant. Ce que j'entendais, par contre, c'étaient les pas des Mangemorts qui s'approchaient, aussi furieux qu'une horde d'hypogriffes qu'on aurait offensé. Alors voilà comment ça allait finir ? J'allais me faire tuer par deux Mangemorts, peut-être même par mon père, à l'intérieur d'une boutique qui, à l'inverse de ma future mort, représentait le fantasme dont pouvait rêver toutes les femmes.

Je m'apprêtais à me retourner face à la porte pour me défendre, même si mon combat serait vain, quand j'entendis un couinement, que j’identifiais comme une formule magique. Peut-être qu'au final, je n'allais pas finir ici ?... A moins que je ne sois tombée chez une partisane du Lord, ce qui ne m'arrangerait vraiment pas. Mais je repris espoir quand la jeune femme m'aida à me relever. Je manquai de hurler de douleur quand je réussis à me redresser, et clopinai aux côtés de la sorcière.

Sa voix, presque un sifflement, me donna un coup de fouet. J'y ressentais un mélange de colère et peut-être d'un peu de peur... En même temps, elle devait sacrément me haïr pour m'être échoué chez elle, et lui attirer des ennuis par la même occasion. Aussi, je m'efforçai de me redresser le plus possible pour ne pas trop peser sur elle et la suivis, sans pouvoir m'empêcher de répliquer.

- Je suis navré d'être mortellement blessé, vraiment...

Mais quelle goule mal dégrossie ! Elle m'aidait, et je ne trouvais rien de mieux à faire que de lui répondre sèchement... Je me fustigeai mentalement le temps qu'elle donne des ordres à son elfe de maison, avant de mordre l'intérieur de la joue pour retenir un cri de douleur quand elle me laissa tomber sur un lit de camp. Je me tournais maladroitement pour surveiller l'entrée de ce qui me semblait être un bureau, et pus observer ma sauveuse s'appliquer à une bien étrange chorégraphie. Ses mouvements, ses paroles et les lumières irisées qu'elle produisaient semblaient tout droit sortis d'un songe.

Quand, une fois que nous étions pour elle en sécurité, je la vis s'approcher du lit de camp, je m’apprêtai à la remercier, à me présenter, quand elle posa sa main sur ma boucher en priant que je me taise. Je me ravisai donc, m'efforçant au calme et à l'immobilité pour empêcher ma blessure de se rappeler à mon bon souvenir. Mais malgré cela, l'attente silencieuse était semblable à un véritable cauchemar. J'étais partagé entre la peur et la douleur, fluctuant dans un état second qui semblait m'emporter à tout moment. J'entendis les Mangemorts au dehors, leurs recherches, puis une discussion échauffée entre eux... Avant de reconnaitre le bruit caractéristique d'un transplanage.

Etaient-ils partis ? Ou peut-être s'étaient-il simplement approché pour mieux me cueillir ? L'autre solution était qu'ils me tendent un piège à mon appartement qui, bien que protégé par quelques sorts, n'était pas inviolable. Cependant, envisager que mes parents aient fait valoir notre lien de sang pour arrêter les poursuites et qu'à partir de maintenant, j'étais hors de danger, était une chimère. J'étais bien loin d'être sorti d'affaire, malgré le maigre répit qui m'était donné. Un soupir désabusé m'échappait.

- Dans la vie, on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable de ce que l'on est... murmurai-je sous les doigts de ma sauveuse.

Je me rendis alors compte que je venais de parler, pris entre mes réflexions et le début de fièvre qui me gagnait à cause de ma blessure. Je lançai un regard désolé à la sorcière, imaginant qu'elle avait du être surprise de ma brusque remarque.

- Navré, je... Je n'ai pas f-fait attention... Je s-suis Orpheus et je v-vous remercie et je m-me tais... murmurai-je avec précipitation, mon bégaiement refaisant surface sans que je ne l'en empêche.

Je me sentais comme le gamin que j'étais, pris dans les sorts de mes "camarades" Serpentards sans pouvoir me défendre. Quel tableau, j'avais honte...

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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Dim 9 Fév 2014 - 17:52

Les défenses seraient-elles assez solides en cas d’attaque ? Combien de temps pourrions-nous tenir avant de se trouver acculés, prisonniers de nos propres murs ? Le Seigneur des Ténèbres en personne, ce démon, viendrait-il mettre un terme à la vie de cet inconnu, et la mienne au passage ? Autant de questions qui se bousculaient dans ma pauvre tête agitée. Je n’étais pas certaine de vouloir une réponse, et d’ailleurs je n’étais sure de rien en cet instant. Le souffle chaud de l’homme me brûlait les doigts, et cette odeur de chair brûlée me retournait le cœur, mais ce n’était pas le moment de faire la difficile. S’il hurlait nous serions aussitôt démasqués. Comment pourrais-je justifier sa présence sans fatalement me compromettre ? Tous ces efforts, tous ces sacrifices, toutes ces années de survie gâchées en une soirée. Mère ne s’en remettrait jamais, pas plus que Tiberius ne lui pardonnerait que son nom si pur soit aussi bêtement entaché. Charmantes perspectives…

La peur m’empêchait de respirer. Je tendais l’oreille, l’ouïe parasitée par les battements frénétiques et désordonnés de mon pauvre cœur. J’éprouvais un mélange déroutant d’espoir et de crainte, et à chaque son mon estomac se nouait un peu plus. Soudain nous entendîmes ce que je redoutais. Des bruits de pas, irréguliers, mauvais qui s’égrenaient de pavé en pavé. Il y eût d’abord un son métallique, puis un concert de feulements hargneux s’ensuivirent. Pendant une seconde ou deux ce fut le silence, épais et oppressant, avant que ne monte en cette nuit noire la plainte d’une bête blessée. J’eus un pincement au cœur en songeant que la malheureuse créature venait d’être victime de ces monstres. Une voix première voix s’éleva, puis une seconde. Les mangemorts semblaient se disputer, les sons n’étaient pas assez nets et moi-même je n’avais pas l’esprit assez clair pour tout saisir correctement. Cet instant me parut durer une éternité, angoissante et incertaine, puis il y eût ce pop caractéristique.

Ma main glissa alors doucement de la bouche du malheureux pour venir pendre sans grâce le long du plaid aux motifs d’archanges et de séraphins. Je remerciai ma bonne étoile de ne pas m’avoir livré à ces êtres sans cœur. J’étais sonnée, encore sous le choc de ce retournement de situation, et je n’en revenais toujours pas de m’être retrouvée mêlée de force à un tel bourbier ! Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? Ce pauvre garçon avait vu de la lumière, et ça l’avait attiré comme un papillon l’est par la bougie. Un troupeau d’anges passa avant que le sorcier ne brise le silence qui s’était instauré. Il me tira de mes sombres pensées, occupée que j’étais à me lamenter sur mon triste sort, et ses paroles me redonnèrent des couleurs. De colère. Oui j’étais en colère, et même carrément furieuse ! Si j’avais pu cracher du feu je l’aurai fait, mais je n’étais pas assez douée en métamorphose pour prendre l’apparence d’un dragon et le faire griller en un souffle. Et en plus il fallait qu’il soit bègue !

Je me redressai de toute ma hauteur sans égard pour l’inconnu qui souffrait certainement le martyr. Dans un premier temps livide, plus pâle encore qu’un spectre, je commençais doucement mais surement à virer au rouge brique, signe que ma colère n’allait pas tarder à exploser. Merlin merci ces murs étaient insonorisés magiquement, alors je pourrais hurler à m’en déchirer les cordes vocales si l’envie m’en prenait.

- VOUS N’AVEZ PAS FAIT ATTENTION ? C’EST TOUT CE QUE VOUS AVEZ A ME DIRE ? ET EN PLUS VOUS ETES NAVRE ! MAIS QU’EST-CE QUE VOUS VOULEZ QUE CA ME FOUTE QUE VOUS SOYEZ NAVRE ! MOI AUSSI JE SUIS NAVREE ORPHEUS ! ET CEUX QUI SONT APRES VOUS SONT AUSSI NAVRES ! ON EST TOUS NAVRES !

Et voilà, j’étais lancée, j’allais hurler tout mon saoul jusqu’à manquer de salive. Il fallait que ça sorte. Je gesticulais, hors de moi, furieuse comme rarement. J’avais froid, j’avais chaud, je tremblais de rage, soudain animée par toutes ces émotions fortes qui implosaient. Mon masque de sage et jolie plante volait en éclat tandis que mes yeux lançaient des maléfices. Les larmes me montaient aux yeux.

- ET EN PLUS VOUS ETES BLESSE ! JE VOUS INTERDIS DE CREVER SUR MON LIT, VOUS M’ENTENDEZ ?!

J’étais essoufflée, cramoisie ce qui jurait avec ma chevelure rousse, et cette idée noire avait brusquement surgit du fond de mon esprit. C’était comme faire un cauchemar les yeux grand ouverts.
Mon agitation me brouillait l’esprit et j’en oubliais une question essentielle : qui était cet Orpheus ? Ange déchu, repenti traqué ou simple cible ?


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Lun 10 Fév 2014 - 13:30

Je remarquai bien assez rapidement que j'aurais du me taire. Après ma remarque totalement inutile et mes excuses, un silence s’abattit dans le bureau qui semblait sans âge. La lourdeur de ces instants sans bruit transformait chaque seconde en une véritable éternité, et je commençais à me demander si la jeune femme allait reparler un jour, quand elle se redressa brusquement, me faisant légèrement basculer sur le côté, me tirant un grognement de douleur.

Alors qu'il y a quelques secondes seulement, la rousse était totalement silencieuse et tétanisée par la peur, elle se mettait maintenant à hurler comme une mandragore qu'on déterre... Elle virait maintenant au rouge brique, couleur très peu flatteuse, mais je gardais pour moi cette remarque, tout comme le fait qu'elle instaurait un sacré paradoxe en me suppliant de ne pas faire de bruit, alors que sa voix devait atteindre des décibels bien trop hautes pour mes pauvres oreilles. Je la fixai donc, partagé entre incompréhension, un peu d'angoisse mais beaucoup, beaucoup d'exaspération. Elle m'interdit de crever ? A la bonne heure ! C'est vrai que je suis totalement maitre de ma ligne temporelle et que c'est à ma guise que je vais stopper les saignements pour ne pas mourir...

... Bon, il était vrai que j'étais en mesure de me soigner par la magie, mais vu ma posture, un sort de guérison allait être compliqué à envisager. Quand je pense que je me retrouve dans cette posture à cause d'un chapeau m'ayant envoyé dans une maison spécifique... J'allais commencé à m’intéresser à l'effet papillon, cette théorie me semblait d'un coup plus que probable... Je pris ma baguette, sans m'intéresser tout de suite à ma sauveuse, et regardais le sol de la pièce avant d'aviser ce que je chercher.

- Accio sacoche, lançai-je sans grande conviction.

Une fois la sacoche dans ma main, je jetais un oeil à l'intérieur, histoire de m'assurer que je n'avais aucun onguent ou potion me permettant de me soigner seul. Bien, il semblerait que la dernière solution soit de demander de l'aide, une nouvelle fois...

- Je suis d'avis de ne pas mourir sur votre lit, mais je ne vais pas y parvenir seul... Je suis encore un peu secoué par les... Attentions que m'ont portés mes deux poursuivants. Pourrais-je vous demander une nouvelle fois votre aide, mademoiselle... ?

J'étais plutôt satisfait de voir que mon bégaiement s'était instantanément calmé, mais ma respiration était toujours saccadée et des spasmes me parcouraient, vestiges du sortilège Doloris qui m'avait atteint quelques minutes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Mer 12 Fév 2014 - 16:48

Mes joues avaient certainement pris une vilaine couleur rouge brique, parfaitement incompatible avec ma chevelure roux carotte. Je me sentais vidée, mes cordes vocales râlaient d’avoir si brusquement été sollicitées ainsi que mes poumons. Pour autant je n'étais toujours pas apaisée, la colère me brûlait les veines et mon rythme cardiaque n'était pas encore redescendu à une cadence plus tolérable. Si ça avait été grand-mère Vesta elle en aurait fait des palpitations! Quoique Vesta Moon n'aurait jamais agi aussi bêtement. Elle n'aurait pas hésité à laisser ce malheureux inconnu se vider de son sang en attendant tranquillement que les serviteurs du Seigneur des Ténèbres l'emportent. Culottée comme elle l'était, grand-mère en aurait surement profité pour réclamer un dédommagement, histoire de rendre le sol à nouveau présentable. Cette vision s'était si brutalement imposée à moi que l'espace d'un court instant j'en étais venue à regretter l'absence de grand-mère Vesta. Je dis bien un court instant, car même au bord de l’apoplexie je n’avais pas le cœur assez sec pour abandonner ce pauvre homme à une mort certaine.

J’avais soudain très peur de me retrouver avec un cadavre sur les bras. Il respirait encore, parlait même mais l’odeur de chair brûlée empuantissait la pièce petit à petit. Cette odeur me soulevait le cœur. Ses blessures semblaient graves, et je voyais bien qu’il souffrait le martyr. Il lui fallait un médicomage, et d’urgence, sinon je n’étais pas certaine qu’il passerait la nuit, mais comment justifier sa présence ? Je n’allais tout de même pas effectuer un transplanage d’escorte dans son état pour arriver à Sainte-Mangouste et disparaître aussitôt ? Quoique… Non, ma conscience me l’interdisait. Je l’observais fouiller dans sa sacoche, curieuse de savoir ce qu’il y cherchait, mais il sembla déçu et moi aussi. Sait-on jamais, il y aurait peut-être trouvé une solution à cette situation périlleuse!

Les larmes commençaient à me monter aux yeux. Je sentais bien que ça chatouillait mes cils, mais il me fallait serrer les dents et ne pas céder à la panique. Après tout j'avais bien survécu au cadavre de Vane, à une attaque d'inferis et aux cours de Binns! Ici je me sentais forte, en sécurité, et cette bouffée de réconfort me fit un bien fou. J'avais toujours aussi peur, mais je savais ce qu'il me restait à faire. Orpheus sollicita mon aide, une nouvelle fois.

- Je ne vais quand même pas vous laisser mourir! m'écriai-je, choquée qu'il puisse croire une seule seconde que j'étais de la même trempe que les sbires du Lord. Et puis avais-je le choix ? J'avais scellé son destin et le mien, le temps d'une nuit et désormais il était trop tard pour reculer.

Sa robe de sorcier était sale et pleine de sang. Il y avait également plusieurs tâches vermeille au sol. Merlin merci je n'étais pas de celles qui défaillent à la vue du sang, en revanche voir le magnifique bleu glacier du couvre lit s'imbiber d'hémoglobine ne me laissait pas indifférente. Mieux valait ne pas observer ce spectacle plus encore. Tout ce sang qui se perdait, ce n'était pas bon. Il fallait y remédier, et vite. Et pour cela il fallait refermer la plaie. Donc en théorie je connaissais un sort de guérison pour cela. Enfin, connaître était un bien grand mot. Ce n'était que de la connaissance théorique, mais la situation était exceptionnelle et donc...

- Orpheus, oh merlin, je n'avais pas autant rougi depuis mon premier baiser, enfin depuis Evan Rosier, Demetrius ne comptait pas vraiment, parce qu'en y réfléchissant bien c'était comme de l'inceste, et... Je m'égarais dans mes pensées, et cette fois j'étais vraiment au bord de l'apoplexie. Je n'osais pas regarder Orpheus dans les yeux, je n'avais jamais été aussi intime avec un homme, et ô merlin, quelle angoisse! Oprheus, repris-je en essayant de paraître la plus naturelle possible, Enlevez votre robe, il faut arrêter ce saignement.

Et voilà, c'était dit! Je me retournais aussitôt dans un tourbillonnement lilas pour ne pas endurer une seconde plus cette situation gênante. Mieux valait également garder pour moi le fait que je n'ai jamais pratiqué le sort que j'allais justement lancer. Je n'étais très pressée non plus de voir de la chair brûlée de près, et pour ne pas perdre de temps je déposai sur un fauteuil un mouchoir blanc, plusieurs pots noirs avec en lettres d'argent écrit "Onguent pour brûlure " et "Onguent pour désinfecter les chairs". Merci grand-mère.

- Accio Les sorts de premiers secours : comment éviter le pire en toutes circonstances, dis-je en priant pour ne pas rater un sort aussi simple. Un épais volume mauve et or atterrit directement dans ma main. J'étais toujours de dos à Orpheus et en profitai pour consulter le passage relatif à ce sort de guérison. Je n'en menais pas large, mais encore une fois la perspective de me retrouver avec un cadavre sur les bras me donnait du courage. Êtes-vous déshabillé Oprheus ?


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Ven 14 Fév 2014 - 14:44

Sans même connaitre la jeune sorcière, je pouvais remarquer aisément les émotions transparaitre sur son visage. Elle était passée de la colère à la panique, puis à l'abattement complet. Ce dernier état d'esprit ne m'arrangeait pas : Si elle perdait espoir de la sorte, elle allait devoir se débarrasser de moi lorsque j'aurais rendu mon dernier soupir et personnellement, je n'avais pas envie que ça arrive de si tôt...

Son regain d'énergie me rassura donc, et je soufflais un peu plus librement. La douleur lancinante était toujours là, mais j'espérais qu'elle partirait vite. D'où j'étais, je ne pouvais pas voir correctement ma blessure, mais l'odeur qui émanait d'elle et le tissu poisseux de ma robe n'auguraient rien de bon. De toute évidence, elle n'était pas medicomage, et je priais pour qu'elle en connaisse un qui ne soit pas rallié du côté de mes poursuivants, sinon j'étais bon pour y passer...

Je fus distrait de mes pensées sombres par son appel. Je relevai les yeux vers la jeune femme, qui ne s'était toujours pas présentée, et la questionna du regard. Elle virait au rouge et n'osait plus me regarder dans les yeux alors que me demandait d'enlever ma robe de sorcier. Je haussai un sourcil, ne comprenant pas son état alors qu'elle se retournait brusquement. Allons bon ! Je suis aux portes de la perte de conscience et elle panique à l'idée de voir un homme à moitié nu... D'autant que je n'étais pas vraiment appétissant avec ma blessure aux côtes. En temps normal, j'aurais compris qu'une femme soit gênée de voir la musculature fine et sèche de mon corps, mais maintenant...

... Je m'égarais. Alors qu'elle s'activait à rassembler plusieurs produits, je me contorsionnai avec force grimaces et douleurs pour enlever ma robe de sorcier totalement foutue et la laisser tomber au sol. Je me retrouvai donc en simple caleçon noir, mon torse encore plus pâle qu'à l'accoutumée se soulevant avec difficulté. Je me redressai légèrement, mais abandonnai vite après avoir aperçu l'étendue des dégâts. J'étais totalement brûlé sur un côté, et une entaille devait être cachée dans l'étendue de peau brûlée, car cette blessures saignait anormalement pour une "simple" brûlure... Je fermais les yeux et déglutis, ne tenant pas à vomir au milieu de la pièce. Mais la vue de ma blessure me faisait presque tourner de l’œil, et je sentais des perles de sueur gagner mon front.

Quand elle me demandait si j'étais déshabillé, je souris à peine d'entendre quelques tremblements dans sa voix, et me contentais de répondre d'un faible "Oui". Je rouvris un œil pour observer ce qu'elle avait sorti, avant de relever le regard vers elle.

- Vous savez ce que vous faites ou c'est la première fois ?...

Je ne savais pas si j'avais envie de connaitre la réponse au final...
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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Mar 25 Fév 2014 - 12:37

Bon, voyons le bon côté des choses : je sais lire, je sais écrire et surtout je sais lire ! Mes mains tremblaient, mes jambes flageolantes se transformaient peu à peu en guimauve, je pouvais même sentir mon épine dorsale se raidir. J’en avais des fourmis aux orteils ! Ce n’était pas la perspective de voir un inconnu quasiment nu qui me mettait dans tous mes états, quoique cette idée aurait été plus agréable. En revanche lancer un sort de guérison pour la première fois avait de quoi me faire douter. Et si je ne faisais qu’empirer son état ? Toutes sortes de questions se bousculaient dans ma tête, j'en avais le vertige. Le coeur prêt à briser ses chaînes de chair, la tête bourdonnante, je fermais les yeux un instant pour me concentrer. A trop réfléchir j'allais finir par me retrouver pour de bon avec un mort sur les bras. Il me suffisait de lire correctement et d'avoir un peu confiance en moi.

La faible voix du blessé me fit sursauter. J'inspirais une dernière fois une grande goulée d'air en espérant me détendre au maximum, mais c'était peine perdue, j'étais plus tendue encore qu'un arc, mes muscles se contractaient dans l'espoir ridicule de pouvoir disparaître. Si seulement je pouvais être ailleurs qu’ici…

Un frisson glacial me secoua lorsque je me retournai et découvris la chair brûlée s’étendre sur sa peau si pâle. Horrifiée par cette vision cauchemardesque et cette intolérable odeur, je me retournai aussitôt, le souffle coupé et la vision brouillée par les larmes que je sentais affluer. Le livre tomba à mes pieds tandis que je plaquai une main sur ma bouche pour contenir mon cœur qui venait littéralement de faire un bond. Mes tripes se tordaient, je pouvais sentir sur ma langue le goût écœurant de mon sandwich mélangé à la bile et ça me rendait plus malade encore que je ne l’étais déjà. Lorsque je parvins enfin à faire face aux blessures d’Orpheus je sentis une immense vague de chaleur s’emparer de moi. Toute cette rage que j’avais enfoui en moi, toute cette haine que j’avais jusqu’à présent refusé au nom de la pureté du sang trouvait enfin un écho. La peur n’était pas loin, chevillée au corps, mais mon cœur était empli de compassion, j’étais plus pure qu’ils ne le seraient jamais. Et ça n’avait jamais été une question de sang.

- Vous voulez vraiment savoir ? répondis-je d’une voix étranglée tandis que je m’approchai du blessé en m’efforçant de ne pas rendre mon dernier repas.

Mes yeux étaient encore humides, ils scintillaient, seule touche de lumière sur mon visage livide. La compassion se mêlait au dégoût mais aussi à la colère. Il me semblait que je n’étais plus qu’une boule d’émotions diverses, réduite au stade d’éponge humaine. Je mis un premier genou à terre, puis un second et sortis ma belle baguette, toute d’ivoire et de tilleul clair. Le vieux Ollivander n’avait pas vendu de baguette en bois de tilleul depuis longtemps, j’en étais très fière, convaincue d’avoir une baguette unique. Elle ne m’avait jamais fait défaut jusqu’à présent, ma plus fidèle amie et ma meilleure alliée. L’ivoire était froid, comme toujours, mais aussitôt en main je sentis une douce et réconfortante chaleur se répandre dans mon bras, c’était la magie qui coulait en moi.

La main tremblante, je me mis à psalmodier une incantation, la pointe de ma baguette se déplaçant lentement au-dessus de la plaie rouge, mais ma voix n’était qu’un filet. J’évitai de croiser le regard d’Orpheus afin de ne pas me décourager. Je repris l’incantation, avec plus de conviction cette fois et soudain la chaleur s’intensifia. Chaque millimètre de ma peau était chargé de magie, ça me démangeait comme si tout ce flux accumulé ne demandait qu’à se libérer. Et soudain la lumière fut, aveuglante, et puis plus douce, une lueur réconfortante jaillissant de la pointe de ma baguette tandis que sous mes yeux écarquillés la chair s’unissait à nouveau. Maintenant que cette vilaine plaie ne saignait plus il fallait lui appliquer un onguent.

- Asseyez-vous, je vais vous faire un bandage, tout en parlant je l’aidais de mon mieux pour qu’il soit assis, le regard dans le vague. Accio rouleau de lin.

La vue de cette chair noircie m’était toujours aussi difficile à supporter. Un rouleau de lin vola jusqu’à moi, ainsi qu’une paire de ciseau qui traînait sur un fauteuil. Mon inconnu avait de la chance d’avoir atterri dans une boutique de vêtements, au moins ce n’étaient pas les tissus qui manquaient ici, il y avait de quoi l’emballer comme une momie ! Maintenant qu’il était assis, et que ça me facilitait la tâche, je me mis à le tartiner généreusement d’onguent en évitant soigneusement de croiser son regard. Sentir la peau brûlée et fondue sous ma main me donnait la nausée, et dans un coin de ma tête je regrettai les circonstances, car quitte à partager un instant aussi intime avec un homme, j’aurai préféré que ce soit dans un autre contexte.

- Vous devrez quand même montrer ça à un médicomage, dis-je d’une petite voix, mes joues roses cachées par un rideau de cheveux roux.


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Ven 28 Fév 2014 - 23:08

Au moment où j'annonçais que j'étais prêt, la jeune femme se retourna. Pour se détourner à nouveau, visiblement sous le choc et dégoutée par la vision que j'offrais. Je posai un bras sur mes yeux, soupirant. J'étais surement mal tombé, en entrant dans cette boutique. Non seulement j'allais surement mourir ici, mais en plus je mettais mal une pauvre fille qui n'avait rien demandé.

J'allais lui demander de m'emmener en transplanage d'escorte jusqu'à Sainte Mangouste, quand la jeune femme revint vers moi, apparemment plus décidée. Je ne dis rien face à sa réponse, préférant prier pour qu'elle réussisse son sort au lieu de lui conseiller quoi que ce soit. Immobile sur le lit de camp, je pris une profonde inspiration quand elle commença son incantation. Les yeux fermés pour ne pas voir ce qui se passait, je vis cependant une lumière s'élever sous mes paupières closes. Instantanément, la douleur disparut, et une douce chaleur m'envahit. Je me sentis instantanément mieux, même si la fatigue était toujours présente. J'avais perdu trop de sang pour pouvoir m'en aller de la sorte...

L'incantation se termina quelques instants après, et la voix de la jeune femme me fis rouvrir les yeux. Je m'assis, comme elle me le demandais, et attendis la suite sans rien dire. Je levai légèrement le bras pour ne pas la déranger dans les soins qu'elle me procurait, et l'onguent appliqué sur ma peau blessée finit de me détendre. Une fois enroulé dans un bandage, je regardais la visage de la jeune femme, qui elle n'osait pas me regarder. Je posai ma main sur son bras, avant de sourire légèrement.

- Merci infiniment mademoiselle, je vous suis redevable... Et je suis désolé si je vous ai causé des ennuis.

Je n'avais pas songé aux conséquences en entrant de la sorte chez elle. Mais après tout, j'étais comme ça. Je pensais en premier à moi et à mes affaires, avant de songer que je pourrais déranger les gens... Mas en même temps, ce soir j'avais des circonstances atténuantes, j'étais à deux doigts de finir entre les mains de Mangemorts...

- Accepteriez-vous une invitation de ma part, pour vous remercier ? Quand je serais remis à neuf par un médicomage... Mais vos soins me font déjà beaucoup de bien.

En temps normal, j'aurais cherché à fuir à tout prix, mais la situation s'imposait. Je n'allais pas m'en aller sans rien dire...
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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Sam 1 Mar 2014 - 13:18


Lorsque j’avais décidé de stocker tous ces onguents c’était simplement dans l’hypothétique possibilité que je puisse un jour en avoir besoin pour une simple coupure, ou encore une brûlure bénigne. Je n’avais jamais pensé m’en servir de la sorte, et encore moins pour empêcher un malheureux de se vider de son sang. Toute cette chair à vif me soulevait le coeur, j'avais de la peine pour lui en osant à peine imaginer ses souffrances. Il ne hurlait pas, mais je le sentais au bord de l'évanouissement, ses paupières se faisaient à chaque instant plus lourdes et chaque parcelle de sa peau livide perlait de sueur. Ce spectacle heurtait ma sensibilité et me glaçait d'effroi. La peur de voir débarquer une horde de mangemorts furibonds n'était pas bien loin, seule l'urgence de la situation maintenait à distance cette terrible pensée. Ma longue chevelure rousse cachait mon visage désormais d'un rose soutenu et mes yeux brillants. J'oscillai entre un immense soulagement qui me donnait envie de sourire bêtement et le désespoir complet, car maintenant que j'avais paré au plus urgent je me retrouvais avec mes réflexions sordides. Et chaque fois ça se terminait de la même manière, dans des tons vert et rouge.

Je ne sais si c’était salvateur ou paralysant cette tension qui me tordait les tripes depuis le début, mais j’éprouvais une curieuse sensation d’émerger d’un songe, ou d’un cauchemar maintenant que tout ce sang ne se perdait plus. C’était comme si la part d’être primaire en moi s’en retournait en ses terres lointaines après le devoir accompli. J’étais à nouveau en état de réfléchir plus calmement même si mon cœur filait à la vitesse du son, je me sentais toujours en état d’ébullition, prête à faire exploser le chaudron, mais le bourdonnement dans ma tête s’était atténué.

Le contact soudain de sa main glacée sur mon bras me fit frémir et sursauter. Il me donnait la chair de poule, et ça n’avait rien d’agréable, c’était assez proche de la fois où le Baron Sanglant et Nick-Quasi-Sans-Tête m’avaient tour à tour traversée. Autant dire que ça ne faisait pas partie de mes souvenirs favoris. Néanmoins je pouvais sentir de la chaleur humaine sous le frisson, et la sincérité de ses paroles également. Après tout je venais probablement de lui sauver la vie, et c’était étourdissant. Je ne m’en serais pas crue capable, c’était peut-être ça faire preuve de courage après tout. Je lui rendis son sourire, sincère avec une expression indéchiffrable dans les yeux. J’avais le sentiment du devoir accompli même si je ne pouvais m’empêcher de rosir, et une fois de plus je me transformai en éponge humaine. Désormais je me sentais liée à cet homme, et c’était un sentiment inédit qui m’emplissait le cœur de joie, un sentiment fraternel et doux.

- Je n’allais pas vous laisser mourir, dis-je à nouveau avec cette fois bien plus de douceur et dans un sourire sincère je posai ma main sur la sienne que je pressai doucement comme pour exprimer l’indicible. Etait-ce sentiment fraternel qui animait Molly et les sorciers de l’Ordre ?

Cet instant de grâce dura encore quelques instants, sa main toujours dans la mienne, et mon air de fierté sereine plaqué sur le visage. Car oui, j’étais fière d’avoir sauvé la vie d’un homme, je venais d’apporter ma pierre à l’édifice, dans l’ombre et sans spectateurs, j’avais été plus forte que ma peur. Orpheus se remit à parler, et cette fois mon sourire un peu niais se transforma en un début de rire léger. Je n’étais pas prête à vivre à nouveau une telle frayeur !

- On verra, dis-je en riant doucement, mon visage soudain plus détendu, tout en taches de rousseur et fossettes, et je tapotai doucement sa main comme je l’aurai fait avec un enfant. En attendant vous avez besoin de vous reposer. Je préfère éviter de transplaner pour l’instant, ce serait dommage de gâcher mon œuvre d’art.

Je coulai un regard amusé vers son bandage que j’avais certainement exagéré, il avait de quoi rivaliser avec une momie. Après toutes ces émotions je n’étais pas en état de transplaner, et encore moins avec un passager blessé. Je ne voulais pas non plus demander à mon elfe Fidel de le faire car je n’avais pas le cœur d’abandonner Orpheus comme une bête dont on ne veut plus, et puis c’était risqué. Les mangemorts l’attendaient peut-être à Sainte-Mangouste, et il était hors de question que je me mette en danger. Serpentard ne m’avait pas accueilli pour rien !

- Je vous emmènerai demain à Sainte-Mangouste, tout en parlant je me levai pour aller chercher une couverture et un oreiller. Je me mis à préparer le lit avec une douceur maternelle, et lorsque cela fut prêt je fis chauffer du thé. Ce sera plus prudent ainsi, je suis désolée, mais je ne connais aucun médicomage digne de confiance, et les mangemorts vous attendent peut-être là-bas. Vous serez plus en sécurité ici.

D’un mouvement précis de ma baguette je métamorphosai un fauteuil en lit. Bien sur ce n’était pas un lit de rêve, mais la métamorphose n’était pas non plus mon domaine de prédilection et ça ferait l’affaire pour une nuit. La vapeur siffla à cet instant et je me levai pour aller préparai le thé. Au bout d’une minute ou deux je revins avec un plateau sur lequel étaient disposés deux tasses emplies d’une boisson mordorée, une théière, un sucrier et une fiole. Je posai le tout sur une petite table basse.

- C’est une potion de sommeil sans rêves, je crois que vous en aurez besoin pour cette nuit. Il vaudrait mieux que vous ne vous agitiez pas trop, on ne sait jamais avec les blessures que vous avez. Deux gouttes suffisent, pas plus. Fidel !

Aussitôt mon elfe se matérialisa après le pop habituel. Je me levai pour rejoindre mon bureau. Me saisissant d’une plume et d’un bout de parchemin je me mis à rédiger à la hâte un mot pour mère et Tiberius.

« Maman,
J’en ai encore pour un long moment. Ne vous inquiétez pas si je ne suis pas rentrée cette nuit. Fidel se chargera de m’apporter le petit déjeuner directement à la boutique. Je me réserve la matinée de demain pour me reposer. Bonne nuit. »


Fidel disparut à nouveau, mon alibi en main.


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Lun 10 Mar 2014 - 20:26

Je passai en quelques secondes d'une douleur lancinante et de plus en plus puissante à un calme et une douceur plus que bienvenu. Il y a quelques secondes, ma souffrance était telle que j'étais prêt de m'évanouir purement est simplement, et à présent je ne sentais plus rien. Le changement avait été tellement rapide que, durant quelques instants, je me demandai si je ne m'étais pas simplement habitué à la douleur. Mais force était de constater que non, on m'avait bel et bien soigné...

Quand je posai ma main sur le bras de ma sauveuse, son mouvement de recul me fit sursauter également. Maintenant que j'étais en meilleure forme, ma présence n'était surement plus souhaitée... J'étais entré en furie chez elle, en sacré mauvais état et en apportant une source non négligeable de danger... Voulait-elle que je m'en aille, pour être de nouveau en sécurité ? J'étais prêt à lui poser la question quand elle posait sa main, douce et tiède, sur la mienne et me répondit avec douceur. Son angoisse s'était envolée, et elle semblait enfin réussir à respirer convenablement.

Quelques instants filèrent sur nous, et j'en profitais pour la détailler discrètement. Elle semblait assez jeune au final, et sa chevelure rousse illuminait son visage au teint clair. C'était une très belle sorcière au demeurant, qui, au vu de la lueur dans ses yeux et de ses multiples réactions, semblait avec un tempérament de feu...

Le charme se brisa quand elle se leva et prit un oreiller ainsi qu'un drap tout en parlant. Sainte Mangouste... Penelope y avait fait un tour récemment, serait-elle au courant de mon sejour là bas ? Je n'allais pas faire une simple visite de courtoisie, je savais que j'allais y rester au moins une nuit en observation... Bien que l'idée ne me plaise pas, c'était inévitable et je le savais.

- C'est très gentil a vous de me laisser dormir ici, je suis presque persuadé que des Mangemorts m'attendant à mon appartement...

Ce n'est que maintenant que je me rendis compte de ma témérité. En entrant dans cette boutique, j'aurais pu tombé sur une disciple du Lord... Mais en même temps, vu l'état dans lequel j'étais, je n'aurais pas pu survivre le temps de me cacher ou de transplaner... Une fois le plateau sur la table et la fiole entre mes mains, je me servis en respectant la dose prescrite, et pris la tasse entre mes mains. L'odeur du breuvage était un mélange entre la senteur de la bergamote et une fragrance douceâtre qui n'était pas vraiment agréable... Je rajoutai deux sucres avant de regarder de nouveau la sorcière.

- Pardonnez-moi si je vous fais répéter, mais je ne me rappelle pas de votre nom ?...

J'étais tellement déboussolé que je ne me rappelais plus de grand chose. Ce que j'entendais, je l'oubliais dans la minute qui suivait...
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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Lun 10 Mar 2014 - 22:16

Mère ne se formaliserait pas d’un mot si court. Question d’habitude, et de confiance, en revanche je n’étais pas certaine de la réaction de Tiberius. Même si jusqu’à présent mon futur beau-père ne s’était pas aventuré à faire preuve d’autorité malvenue, je n’étais pas prête à mettre ma baguette au feu qu’il acquiescerait. Après tout je m’étais déjà débrouillée pour échapper aux avances de Yaxley, qu’est-ce qui me garantissait qu’Avery ne me soupçonnerait pas de faire autre chose qu’un long et fastidieux inventaire ? La rumeur le prétendait legilimens, et je devais bien avouer qu’il m’intimidait. Tiberius Avery possédait un de ces regards magnétiques, à vous pétrifier et vous donner l’impression d’être sondé jusqu’à la moelle. Alors avant de lui faire face j’avais bloqué mon esprit, verrouillé à double tour l’accès à mes secrets comme lors de nos séances avec Severus, et pris soin de ne pas croiser ses yeux perçants.

Oh non, ça c’était mon secret. Notre secret. Personne ne devait savoir que j’étais parvenue à maîtriser, du moins partiellement, l’art subtil d’occulter son esprit, et celui plus offensif de sonder celui des autres. Fidel envolé, je revins vers Orpheus qui semblait se porter beaucoup mieux. Nous pouvions tous deux remercier grand-mère et ses talents ! Lui pour avoir la vie sauve, et moi pour ne pas avoir à me débarrasser d’un corps ! Toutefois il ne fallait pas s’attendre à un miracle. Sous le tissu la peau n’avait pas retrouvé sa souplesse, l’onguent ne faisait qu’atténuer la douleur, il faudrait des soins de professionnels pour qu’il évite les cicatrices. Je n’avais fait que parer au plus urgent et limiter les dégâts. Demain matin, juste avant de le déposer en toute discrétion à Sainte-Mangouste, il me faudrait refaire ce bandage et appliquer une nouvelle couche d’onguent. Avec un peu de chance il m’en resterait assez pour lui éviter de souffrir le martyr.

J’étais épuisée, au bord du rouleau, lessivée, rincée ! C’est à peine si je pouvais encore sentir mes orteils remuer dans leur prison de cuir ! Quelle idée de mettre une paire de chaussures neuves ! Oh mais c’est vrai, je n’avais pas prévu de jouer les infirmières ! En quelques secondes je me débarrassai de mes bottines pour aller rejoindre mon lit de fortune, foulant le parquet de mes chaussettes en coton et soie mélangée. Orpheus se remit à parler, et je pouvais sentir à sa voix que la souffrance s'était dissipée.

- Ce n'est pas improbable, répondis-je d'une voix douce maintenant que j'avais exprimé tout ce trop plein d'émotions. C'était même certain! Et tout à fait logique. Ici ils ne viendraient pas le chercher, sinon pourquoi attendre ? Nous les avions entendus transplaner, et Fidel ne m'avait pas signalé leur présence. J'aurai aimé être plus sereine, mais la peur n'était pas bien loin.

Orpheus versa deux gouttes, pas plus. Je l'observai, à la fois si proche et si lointaine. Il me semblait l'avoir vu ajouter deux sucres, ce qui me fit sourire car j'étais bien placée pour savoir que la potion de nuit sans rêves souillait le goût pur du thé. Mais au moins elle avait le mérite d'être efficace. L'esprit reposé, le corps se régénérait plus facilement. Toutefois il ne porta pas le breuvage à ses lèvres tandis que je m'installai pour boire une gorgée de thé. Sa question me rendit nerveuse.

- Minerva Moon, dis-je alors d'une voix mal assurée en reposant avec un calme trop prononcé pour être naturel ma tasse.

Moon. Pauvre homme! Poursuivi et blessé par des mangemorts, et voilà qu'il se retrouvait à la merci d'une Moon! Je n'osais soutenir son regard. Les Moon étaient réputés pour être conservateurs, nous avions plusieurs fois été mêlés à de sombres affaires, sans compter tous ceux qui étaient convaincus qu'en bons sang-purs nous soutenions le Seigneur des Ténèbres! Si seulement ils savaient! Oh non, c'était bien pire, certains d'entre nous portaient probablement la marque, et même si je n'avais pas le coeur aussi sec et corrompu qu'eux je ne pouvais m'empêcher de craindre la réaction de l'homme qui se tenait en face.

Merlin seul savait quelle réaction un sorcier blessé et apeuré pouvait avoir lorsqu'il se sentait menacé!


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Lun 17 Mar 2014 - 14:25

Soupirant une nouvelle fois, j'appréciais enfin l'absence de cette douleur aiguë qui m'avait habité ces dernières minutes. La douleur était toujours présente, mais plus diffuse, plus éparse. Je pouvais supporter cette gêne pour le reste de la nuit, je le sentais, même si ça n'était jamais très agréable. Quand elle confirma mes soupçons à propos d'une éventuelle embuscade dans mon appartement, je souris, un peu désabusé. Je connaissais surement ces Mangemorts, je les avais assurément vu à la réunion à laquelle mes parents m'avaient fait convié.

Peut-être même que mon père faisait partie du duo ?... J'en doutais cependant. Les tâches physiques ne réussissaient pas le petit homme gras qu'était mon paternel, et sa fourberie ainsi que sa répugnance à la moindre implication importante le rendait totalement inutile pour ce genre de "mission". Tout ce qu'il avait fait depuis que j'étais né, c'était suivre les traces de ses grands amis et rejoindre les rangs sombres des Mangemorts en se targuant de le faire de sa propre initiative. Il me dégoutait, définitivement.

Quant à ma mère... Elle valait à peine mieux. Je ne l'avait connu que froide, fière et silencieuse, dans l'ombre de son mari, avec pour seule ambition regarder les gens de haut en leur faisant croire qu'elle était supérieure en tout point à eux. Ce qui était totalement faux. Ma mère était un vrai caméléon, s'adaptant au situation pour en tirer avantage, sans avoir de réelle opinion. Elle s'était marié car sa famille lui avait trouvé le meilleur parti, avait rejoint les rangs du Lord pour acquérir le privilège du pouvoir et de la crainte, sans véritable adhérer à son idéologie. A vrai dire, la pureté du sang, elle s'en fichait comme de sa première potion, elle ne s'assurait que de sa petite personne...

Je sortis de mes pensées en entendant la présentation de la jeune femme. Minerva Moon... Ce nom résonnait en moi comme un écho, une odeur de poussière m'entoura bientôt alors que sur ma langue, le goût salé de l'air marin apparut. Je connaissais ce nom... Depuis très longtemps.

C'était l'année avant mon départ pour Poudlard, je venais d'avoir dix ans. Les souvenirs confus de la maison obscure et froide ainsi que de mon accoutrement ridicule se mélangeaient, avant de se fixer un peu plus précisément dans ma mémoire. Nous recevions, ce jour-là, une partie de la famille Moon, afin de permettre à mes parents de bien se faire voir en société. Je me souvins être resté près de ma mère, sagement, comme un elfe de maison docile -à l'époque, j'avais un peu plus de valeur à leurs yeux, mais c'était prêt de changer...- quand une femme à la beauté lumineuse pour mes yeux d'enfant entra dans la pièce. Sa peau blanche était totalement différente de celle de ma mère dans le sens où elle rayonnait, et sa longue chevelure d'un roux flamboyant était une merveille pour moi qui n'avait jamais connu que les couleurs sombres.

Elle portait dans ses bras un paquet de langes, qui gigotait et gazouillait de temps à autres. Je n'avais pu apercevoir que très rapidement un visage de poupon rose et souriant, et avait entendu sa mère l'appeler Minerva. Je me rappelais même avoir entendu mon père plaisanter sur notre futur mariage arrangé...

J'étais en train de fixer avec un air perplexe la jeune femme, n'ayant pas parlé depuis quelques secondes. Elle n'avait donc pas suivi les traces de sa famille elle non plus ?... Si elle m'étais, c'était qu'elle n'était pas Mangemort... Ou peut-être allait-elle me livrer plus tard ? Mais quelque chose, surement dans son regard dépité ou son manque d'assurance, me souffla qu'elle n'allait rien me faire. Mais au final, peut-être que j'allais me passer de boire ma tasse.

- Enchanté Minerva Moon. Je suis Orpheus... Orpheus Goldsmith.

Je ne donnais que rarement mon nom de famille, parce que je n'en étais pas fier. Mais face à une Moon... Ma sauveuse qui plus est, je pouvais bien faire une entorse à mon habitude.

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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Mer 19 Mar 2014 - 17:29

Orpheus Goldsmith…

Ce nom ne m’était pas inconnu. La tension retombée, mon cerveau pouvait à nouveau fonctionner au calme. Pour l’heure j’étais trop épuisée pour fouiller ma mémoire, c’était lui en demander trop ! Tout ce que voulais c’était sombrer dans les doux bras de Morphée, oublier tout cela, et qui sait, me réveiller avec la seule impression d’avoir rêvé si fort que la limite est floue. Demain peut-être serais-je capable de retrouver ce nom. Après tout s'il était de sang pur, ou d'une quelconque famille importante, il me dirait bien quelque chose! Pour cela je pouvais remercier grand-mère Vesta et son carnet d'adresses à rallonge!

- Tout le plaisir est pour moi, répondis-je en souriant bêtement. Ah Merlin! Ma niaiserie finira par me perdre! C'était tellement surréaliste que j'avais l'impression d'être observatrice de cet échange bizarre. Mon sourire niais se transforma en un rire nerveux qui me secoua, m'agita comme une poupée de chiffon, tandis que j'essuyais quelques larmes au coin de mes yeux brillants.

- Désolée, c'est juste que c'est... Enfin bref, je crois que j'ai besoin de dormir.

Oh Merlin, Morgane, Viviane et tout le tralalala! Mon sourire niais collé au visage, comme si j'avais été frappée d'un sortilège de superglue, j'aurai aimé pouvoir disparaître derrière un rideau soyeux de cheveux roux, mais c'eût été trop beau. Au lieu de quoi j'évitais de croiser le regard de Goldsmith, avec un air vaguement scandalisée par mon propre comportement. Je crois que c'était le trop plein d'émotions, toute cette péripétie me faisait disjoncter! Le pauvre homme, non seulement il passait une soirée horrible, mais en plus il devait probablement me prendre pour une folle maintenant qu'il m'avait vu rire bêtement jusqu'aux larmes.

- Bonne nuit Orpheus.

C'était encore la meilleure, et la plus sage solution. Je ne pris pas la peine de finir mon thé trop épuisée. La tête sur l'oreiller, un plaid sur moi, le visage détendu d'Orpheus fut la dernière chose que je vis avant de sombrer.

Les yeux clos, la respiration régulière, une partie de mes longs cheveux roux pendant dans le vide, je dormais à poings fermés. Mais en cette nuit agitée mon sommeil l'était tout autant. J'aurai préféré rêver d'Orpheus, mais ce ne fut pas le cas. Alors que je sombrais, toute entière, comme entraînée dans les eaux sombres du rêve, et qu'à la surface la lumière miroitait, elle m'apparût. Elle ne m'avait pas entraîné dans les profondeurs de mon inconscient depuis bien longtemps, et j'étais comme ces pauvres âmes qui se noient, coulés par le poids de leurs vêtements. Moi je l'étais par la culpabilité. C'était aussi fort que la réalité, et cela me troublait. Je ressentais l'angoisse, la peur, et la culpabilité, cet acide qui me rongeait encore tandis que je m'agitais dans mon lit de fortune. Soudain le cadavre de Sybil m'apparut et je crevais la surface en hurlant de terreur. Mon cri brisa le silence de la nuit, tandis qu'autour de moi tout vacillait. Orpheus dormait à poings fermés. Après cette vision cauchemardesque je ne dormis quasiment pas, et lorsque le réveil sonna je manquai de peu de tomber au sol.

- Orpheus, Orpheus, l’appelais-je avec douceur d'une voix ensommeillée, la main posée sur son épaule et en le secouant doucement. Je ne m'étais pas encore vue dans un miroir, et mieux valait éviter, parce que je sentais bien que je n'étais pas au top de ma forme.


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MessageSujet: Re: Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] Dans certains cas, la meilleure défense... C'est la fuite. (Minerva) [TERMINE] 129196351Dim 23 Mar 2014 - 0:32

Mon nom de famille n'eut pas l'air de la faire tiquer. Pourtant, les Moon et les Goldsmith se connaissait, puisqu'ils fréquentait les mêmes cercles... Je comprenais qu'elle pouvait ne pas se souvenir de moi, après tout j'étais renié du cercle familial, et mes parents n'avouaient mon existence que du bout des lèvres, mais qu'un membre d'une famille sang-pur se fasse pourchasser alors que la majorité de ses "proches" étaient des partisans de Voldemort, cela était quand même sujet à questions...

... Mais quand je la vis de mettre à rire, son corps soulevé de soubresauts, je compris que la fatigue jouait un rôle important dans sa perte de mémoire. Elle était à bout de forces, je le voyais bien, comme je savais que j'en étais responsable. Cette dernière constatation me remplit de culpabilité. Il était plus que temps que j'arrête de l'importuner et que je la laisse tranquille, la dernière chose que je voulais était lui apporter des ennuis.

Aussi, je bus mon thé, m'allongeai sur le lit de camp qu'elle me cédait, et souris légèrement, déjà en proie au sommeil, quand elle me souhaita bonne nuit. Je m'endormis dans les secondes qui suivirent, le sommeil tombant sur mes paupières comme une chape de plomb. La potion fit son effet, car aucun rêve ne vint troubler mon sommeil réparateur. J'eus, à un moment, la vague impression d'avoir entendu un cri, mais Morphée fut plus forte et je ne pus savoir exactement d'où il provenait.

Je dormais encore profondément quand une main tiède se posa sur mon épaule. Trop endormi, je ne me réveillai pas tout de suite, jusqu'à entendre, comme un écho, quelqu'un prononcer mon nom. C'est à cet instant que mon cerveau se mit à fonctionner. Où étais-je ? Les odeurs alentours ne ressemblaient pas à celles qui régnaient dans mon appartement. Le lit sur lequel j'étais allongé n'était pas le mien. Et cette voix féminine, ce parfum doux, ça n'était pas normal. Oh non.

Je me redressais brusquement, cherchai des mains ma baguette en tombant sur un regard clair lorsque j'ouvris les yeux. La douleur qui parcourut mes côtes à cet instant me rafraichit la mémoire. Les Mangemorts. La blessure. Minerva. Je me pliai en deux et, dans l'élan, basculai du lit et tombai par terre. Tordu en deux, j'étais tombé tellement violemment que me blessure devait être rouverte et la douleur m'avait définitivement réveillé. Je relevai les yeux vers Minerva, toujours au sol, avant de toussoter pour cacher ma gêne.

- Excusez-moi, j'ai été surpris...

J'étais surtout bien ridicule. Mais on sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher. En attendant, j'étais presque nu devant une jeune femme, par terre, et empêtré dans des draps... Le tableau laissait peu de place aux malentendus au final.

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