Elle est tranquillement en train de lire et de s'amuser à créer des petits oiseaux chantonnant au dessus de sa tête quand Mary décide soudainement que non, décidément, Elsa ne ressemble pas assez à une fille à son goût. Ca lui prends parfois. Son envie de relooker Elsa de la tête au pied. Elz' elle, elle déteste ça. Ressembler à une fille ... ça ne lui semble pas franchement important. Oui elle ne se maquille pas et alors ? Non elle ne met pas trois tonnes de barrettes, de chouchous et de pinces de toutes les couleurs dans ses cheveux, elle se fiche bien d'avoir de jolies boucles et préfère les attacher en un chignon rapide ou les laisser détachés libres comme l'air. Non elle ne mets pas de robe ou de jupe sorti de l'uniforme, elle a horreur de ça. Et quelle importance de savoir quel far à paupière met ses yeux en valeur ou quel gloss lui fera des lèvres sensuelles puisqu'elle ne se maquille pas. Mais ça Mary n'en n'a rien à faire. Quand ça lui prends, ça lui prend. Et dix minutes plus tard, incapable d'en supporter plus, Elsa dégage de sa chambre à toute vitesse, descend dans la salle commune, cherche une échappatoire et discrètement, remonte dans le dortoir des garçons. Là elle ouvre la porte du dortoir des sixième années en pensant trouver Andy et ferme la porte à toute vitesse, le souffle court, les joues rosies. Elle attend à la porte, l'oreille collée en cherchant du bruit. Elle ne pense pas que Mary vienne la chercher ici mais quand même. Soulagée de ne pas l'entendre arriver elle se laisse glisser sur le sol, les yeux fermés. Puis elle les ouvre et s'aperçoit que non, ce n'est pas Andy allongé sur son lit qui la dévisage comme si elle débarquait de Mars. C'est Paul. Un sourire désolé mais malicieux étire les lèvres de la jeune fille. - Salut ! qu'elle lui lance naturelle, comme si c'était tout à fait normal de voir une fille débarquer dans le dortoir des mecs comme une furie du troisième empire.  Mais bon c'est Elsa !

Spoiler:

Allongé sur son lit, Paul, il est bien. Décontracté et calé contre ses oreillers avec l'édition du jour de l'Elfe Enchaîné dans les mains, il profite. Il a viré sa cravate et son pantalon d'uniforme, et il est en caleçon, chaussettes et chemise déboutonnée sur ses draps, complètement à l'aise. Avec un sachet de dragées de Bertie Crochue à côté, des fois qu'il manque de sucre et ne tourne de l’œil. Seul dans le dortoir, il a vu partir Travis un quart d'heure plus tôt pour aller rejoindre un ami et les autres il ne sait pas où ils sont. Il profite du calme ambiant et puis c'est tout. Enfin ça, c'était avant qu'une furie ne débarque dans la pièce.
Flegmatique, Paul a vu Elsa entrer comme une tornade et refermer la porte sur elle, les joues rouges et toute décoiffée comme si elle avait couru le marathon ou cherchait à échapper au sinistros en personne. Se laissant glisser les yeux fermés contre la porte, Elsa n'a sans doute pas remarqué la gêne passagère de Paul de voir son anatomie exposée aux yeux de son amie. Mais après tout... C'était Elsa.
« Hey, salut Elsa ! Qu'est-ce qui t'amène ? » Il a lancé ça sur le ton de la conversation et avec un sourire posé, en déplaçant cependant son journal un peu plus bas sur ses cuisses.

Elle se sent con là pour le coup de débarquer comme ça chez les mecs. Elle a même pas frappé. C'est habituel chez elle. Elle ne remarque pas tout de suite la position du jeune homme, elle reprend son souffle avant de le saluer. - Hey, salut Elsa ! Qu'est-ce qui t'amène ? la salue Paul d'un air presque aussi naturel et décontracté qu'elle. - Y a une furie qui veut me maquiller et me déguiser en fille, rétorque t-elle en grimaçant et en faisant mine de vomir. Puis enfin elle remarque que Paul se trouve dans une tenue très ... décontractée. Et elle le voit baisser son bouquin plus bas. Elle se retient d'éclater de rire. Faut dire qu'elle même ne porte que sa chemise et sa jupe. Elle est même pieds nus. Merde à la base elle lisait tranquillement sur son lit quoi. Mais elle sourit au jeune homme. - Détends toi j'ai grandis avec six mecs, des caleçons j'en ai vu des tas c'pas ça qui va me choquer ! qu'elle lui lance comme si c'était tout à fait normal. - Ca te dérange pas que je me planque un peu ici le temps que la furie ne dégage ailleurs ?! C'est une question rhétorique parce qu'elle se lève pour finir par s'étaler sur le lit d'Andy. Elle souffle de soulagement. - Bon quoi d'neuf sinon ?

« En fille ? Effectivement, quelle idée ! » A répondu Paul théâtralement, rentrant dans le jeu d'Elsa avec un sourire amusé. C'est vrai qu'elle détestait les trucs de filles, Elsa. Pas commun quand on était... Une fille, justement. Mais bon, c'était ce qui la rendait atypique quoi. Puis Paul la voit qui se retient tant bien que mal de rire quand il baisse son journal plus bas. Elle lui dit que des caleçons elle en a déjà vu des tonnes avec ses frères (mouais l'excuse...), mais c'est pas tant ça qui gêne Paul, pas qu'elle voit son caleçon gris à pois, c'est plutôt qu'elle devine ce qu'il y a en dessous.
« Vas-y, fait comme chez toi ! » Il dit à Elsa, même si elle a pas besoin d'invitation puisqu'elle s'installe déjà sur le lit d'Andy. Ah, cette Elsa ! « Je crois que si t'ouvres le second tiroir de la table de chevet, tu vas trouver une ou deux chocogrenouilles. Mais si on te demande, je ne t'en ai jamais parlé » Ajoute-t-il avec un clin d'oeil. Paul, c'est l'innocence incarnée. D'ailleurs : « Et ben écoute je profitais d'un moment de calme, tranquille pénard tout seul dans mon dortoir avant qu'une tornade ne débarque... Non je rigole ! J'en ai marre des cours et j'ai hâte d'arriver aux vacances de Pâques. Et toi ma jolie ? »

- En fille ? Effectivement, quelle idée ! se moque Paul. Elsa lui tire la langue. - Gnagnagna moque toi, tu sais pas ce que c'est toi d'être torturé ainsi, qu'elle lui lance. Il sait qu'elle déteste être comparée à une fille. Les robes, les froufrous, le maquillage, c'est pas pour elle tout ça. Elle ne comprend pas comment on peut passer deux heures dans une salle de bain simplement pour avoir telle ou telle coiffure. Ou obtenir tel effet avec du far à paupières. Ca lui semble tellement ... futile. Et débile par dessus le marché. En attendant elle se lève et s'installe sur le lit d'Andy comme si elle était dans son propre dortoir. Comme si elle était chez elle ? Elsa lui fait un sourire angélique. C'est comme si elle était chez elle. Elle passait presque plus de temps dans ce dortoir que dans le sien. - Je crois que si t'ouvres le second tiroir de la table de chevet, tu vas trouver une ou deux chocogrenouilles. Mais si on te demande, je ne t'en ai jamais parlé, lance Paul. Elsa éclate de rire. - Yes tu gère ! qu'elle rétorque en se levant pour attraper les chocogrenouilles. Elle adore le chocolat. Elle se réinstalle sur le lit et fait face à son confident. Ce n'est pas Andy, elle n'a pas la même complicité qu'avec son meilleur ami d'enfance mais elle est toute aussi complice avec Paul. Différemment. Mais elle l'adore. Littéralement. Il l'ancre quand elle en a besoin, et il est toujours là. Elle ricane quand il l'appelle la tornade et lui balance un oreiller dans la figure. - Pareil ! J'ai envie de rentrer à la maison un peu ! De retrouver mon Ecosse natale, rétorque t-elle en croquant dans une chocogrenouille. Ca va faire du bien. Tu vas rentrer toi ? demande t-elle curieuse.

Elsa explique que c'est pas drôle d'être une fille et que lui, Paul, il ne sait pas ce que c'est que d'être torturé ainsi alors ça le fait réfléchir. C'est vrai qu'il n'a jamais mit de robes ou de chaussures à talons, ça le tentait pas vraiment. Il n'avait jamais été maquillé non plus, et c'était pas un grand vide dans sa vie. Mais n'empêche... Se faire chouchouter par une ou deux filles aux petits soins pour lui, ça ne lui aurait pas déplut du tout, à Paul. Il arbore un sourire rêveur et un peu niais sur le visage, les yeux dans le vague, se voyant allongé et traité comme un pacha par une bande de jolies demoiselles dévouées qui l’éventent avec des feuilles de bananiers et vêtues de pagnes, quand il se reçoit un oreiller dans la figure.
« Hey ! » il se plaint en se frottant le nez, en souriant néanmoins. Impossible de simuler la bouderie ou la contrariété avec Elsa, c'est physique, dès qu'il la voit il a envie de sourire et de rire. Sur le lit d'Andy, elle s'installe sur le côté et lui fait face, alors Paul fait pareil. Passant un bras replié derrière sa tête, il s’appuie dessus, bien calé sur le flanc.
« Pareil ! J'ai envie de rentrer à la maison un peu ! De retrouver mon Ecosse natale. Ca va faire du bien, fait Elsa et Paul lève un sourcil.
— Ah qui ? Aux écossais ? Tu parles ! Planquez vous les gars, la harpie rentre au bercail ! il rit pour taquiner Elsa, mais il est pas serein Paul, parce que sur le lit d'Andy, il reste un oreiller encore. Moi je ne sais pas, tout dépendra de Tray. S'il rentre chez lui, je l'accompagne. S'il reste ici, je reste aussi. C'était commun que les cousins passent leurs vacances ensemble, une fois chez l'un, une fois chez l'autre. Ce qui l'était moins, c'était de les voir chacun de leur côté. Je ne te cache pas que j'aimerais autant qu'on reste ici. Oncle Robbie est sympa et tout, mais ici quand c'est les vacances... Et bien, on est plus libres, c'est vraiment la foire ! On en profite pour faire... Des trucs de mec, tu vois ? » il ajoute, pour charrier Elsa.

Elsa, elle a grandit entourée de six garçons sans compter son père ou celui des Cole. Les seules femmes qu'elle a connu, c'est sa mère et celle d'Andy. Elle a toujours du prouver à ses frères et aux Cole qu'elle était aussi forte qu'eux, aussi maligne - voire plus - aussi rusée, aussi rapide, aussi tout. Elle s'était battue pour qu'ils ne la laissent jamais de côté, quitte à prendre plus de risques qu'eux ce qui faisait criser sa mère. Genre faire le grand écart en faisant le poirier sur le rebord d'une fenêtre au troisième étage. Elle se rappelait encore la crise monumentale de sa mère et les rires d'Andy. La nostalgie lui fait pousser un petit soupir. Il lui tarde de rentrer.

- Ah qui ? Aux écossais ? Tu parles ! Planquez vous les gars, la harpie rentre au bercail ! lance Paul. - Oh ! souffle Elsa, choquée. Ca, elle va le lui faire payer ! - Moi je ne sais pas, tout dépendra de Tray. S'il rentre chez lui, je l'accompagne. S'il reste ici, je reste aussi. Je ne te cache pas que j'aimerais autant qu'on reste ici. Oncle Robbie est sympa et tout, mais ici quand c'est les vacances... Et bien, on est plus libres, c'est vraiment la foire ! On en profite pour faire... Des trucs de mec, tu vois ? fait Paul en répondant à la question de sa confidente. Elsa lui offre un petit sourire. - Ouais je vois. Bonbons, alcool, couché tard, levé tard, papoter de filles et s'ennuyer au bout de trois jours parce que sans nous, les filles, vous êtes complètement paumés, qu'elle lui balance, un sourire narquois sur les lèvres. Elle se venge la saleté. Elle en est fière. Elle lui offre un sourire triomphant et un regard espiègle. Elle sent le coussin sous sa main. Alors, sans prévenir elle l'attrape et le lui lance en pleine figure.

1 & 2 - PAF ! En pleine figure ! Ca t'apprendra à me traiter de harpie !
3 & 4  - Frôlé, tu le prends quand même dans l'épaule. La guerre est déclarée.
5 & 6 - Zut, déséquilibré, Elsa rate son coup. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne va pas réessayer.  

« Ouais je vois. Bonbons, alcool, couché tard, levé tard, papoter de filles et s'ennuyer au bout de trois jours parce que sans nous, les filles, vous êtes complètement paumés, fait Elsa, avec son petit air de je-sais-tout qui fait encore plus s'élargir le sourire de Paul. Mais c'est que... Serait-elle jalouse, la Miss Elsa ? Au fond, elle dit qu'elle déteste les trucs de filles, qu'elle préfère faire des choses de mec, avec des mecs... Mais les mecs, elle aime bien qu'ils parlent d'elle !
— Tu as tout compris ma grande ! fait Paul en haussant ses sourcils suggestivement, avec un petit sourire triomphant aux lèvres. Pourquoi se mentir ? Les garçons étaient des garçons, et entre eux que faisaient-ils de mieux ? Parler de filles. Et puisque tu as l'air de te soucier de si on s'ennuie ou pas... Tu n'aurais pas envie de rester pour nous tenir compagnie par hasard ? Tray, moi... Toi, en maillot de bain, avec un cocktail dans chaque main pour nous deux, la gazette pour nous faire la lecture, des blagues en réserve pour nous distraire... Mais Paul il est si occupé à rêver éveillé sa vie de pacha qu'il voit pas le sourire machiavélique d'Elsa et l'oreiller lui arriver dessus. BAM ! Il se le prend dans l'épaule, sans rien comprendre, il lui faut deux trois minutes pour piger la situation. Alors aussitôt, il prend l'oreiller qu'il avait sous sa tête, avec un sourire de jocker qui ne laissait présager rien de bon.
— Tu veux jouer à ça ma belle ? »

1 & 2 - BIM ! Et un oreiller en pleine poire, un !
3 & 4  - C'est que le Paulo, il a pas le compas dans l’œil. L'oreiller tombe à côté d'Elsa comme un crêpe, c'est pathétique.
5 & 6 - L'oreiller n'était qu'une diversion et alors qu'Elsa pense se le recevoir sur la tête... Paul saute carrément sur le lit d'Andy, là où se trouve son amie.

- Tu as tout compris ma grande ! Et puisque tu as l'air de te soucier de si on s'ennuie ou pas... Tu n'aurais pas envie de rester pour nous tenir compagnie par hasard ? Tray, moi... Toi, en maillot de bain, avec un cocktail dans chaque main pour nous deux, la gazette pour nous faire la lecture, des blagues en réserve pour nous distraire... lui lance Paul. Elsa arque un sourcil. - Oh par Merlin, mais enfin Paul tu ne m'avais pas dis que tu étais somnambule ! Tu rêve éveillé ! s'écrie la jeune fille en plaquant sa main sur sa bouche d'un air horrifié et choqué. Elle finit par lui sourire d'un air espiègle. - Finalement je crois que je préfère la compagnie des écossais. Sans vouloir vous offensez les garçons. Elle n'avait pas du tout l'air désolé mais plutôt malicieuse et amusée. Paul est vraiment un excellent ami, un confident. Mais ça lui fait du bien de changer d'air. - Il faudra que tu viennes un jour. Ca te plairait l'Ecosse j'en suis persuadée, lui propose t-elle avec chaleur. Tant que ses frangins ne s'imaginaient pas qu'ils étaient ensembles. Finalement, Paul la cherche une fois de trop. Et Elsa démarre une bataille de polochon. Malheureusement elle ne touche que son épaule alors qu'elle se prend le coussin en pleine poire. - Ouch ! fait-elle en basculant sur le lit. Elle éclate de rire attrape un autre coussin et s'élance en avant sur le lit de Paul. - Vengeaaaaannceeee !! crie t-elle en riant et en le frappant en même temps.

1&2 - Et Bam un coussin en pleine tête !
3&4 - Et paf un coussin en plein ventre !
5&6 - Et paf Elsa rit tellement qu'elle s'étale sur le ventre au milieu du lit.

Ce qui a toujours fait rire Paul avec Elsa, c'est qu'elle démarre au quart de tour. Elle ne se vexe pas pour un rien et a au contraire un sens de l'humour à toute épreuve, un peu comme lui d'ailleurs. Et ça lui plait beaucoup. Parce que quand elle se fout de lui en le prenant pour un somnambule, Paul éclate de rire en secouant la tête d'un air faussement désespéré.
« Si seulement j'étais somnambule ! J'en profiterai pour aller faire un tour dans le dortoir des filles... Mais Paul n'a même pas le temps de se demander si Elsa dort avec un pyjama ridicule ou non, que celle-ci cri à la vengeance après avoir reçu l'oreiller dans la figure et s'élance vers son propre lit. Paul est serein car Elsa l'a déjà loupé une première fois, et il est persuadé que ça va recommencer parce que la Elsa, elle n'a pas bien le compas dans l'oeil. Et paf, ça ne rate pas. La jeune fille rigole tellement qu'elle s'étale comme une crêpe en plein milieu du lit tandis que Paul a juste le temps de rouler sur le côté pour éviter qu'elle ne lui arrive dessus. Parce que sinon, ça pourrait prêter à confusion. A part ça, son vole plané était si ridicule que Paul est secoué d'un fou-rire qui lui fait monter les larmes aux yeux.
— Non mais t'es cinglée Elsa ? Il arrive à peine à parler, Paul, tellement il rit à s'en décrocher la mâchoire. D'ailleurs, l'idée que son amie se soit fait mal ne lui traverse même pas l'esprit. En même temps elle est tombée sur le lit, pas par terre. Bouge de mon lit, tu veux ? Si quelqu'un rentre dans le dortoir, il va se poser des questions. » Paul rit toujours comme une baleine, en poussant Elsa pour qu'elle roule de l'autre côté du lit. Il en profite en même temps pour attraper le coussin qu'elle avait entre les mains. Sait-on jamais, comme bouclier ou pour une bataille c'était toujours utile.

- Si seulement j'étais somnambule ! J'en profiterai pour aller faire un tour dans le dortoir des filles... Elsa se met à rire encore plus. Elle ne savait pas que c'était possible. - Tu ne pourrais pas. Les escaliers se transformeraient en toboggan et nous on aurait plus qu'à se marrer en te voyant glisser sur les fesses jusqu'en bas, se moque t-elle le regard pétillant. Puis elle lance une bataille de polochon. Elle adore passer du temps avec Paul. C'est rafraîchissant. Il lui fait oublier le temps et la réalité. Ils s'amusent toujours ensembles, de vrais gamins. Mais c'est aussi quelqu'un à qui elle peut tout dire. Presque plus qu'à Andy. Peut-être parce qu'il est plus neutre que lui. Elle ne sait pas. Mais elle sait qu'elle aime beaucoup Paul. Elle finit par se jeter sur son lit et se rate lamentablement, s'étalant sur le matelas, son corps fin secoué par les rires. - Non mais t'es cinglée Elsa ? lance Paul. Elsa se retourne sur le dos et lui fait une moue qu'elle veut sexy. - Oh oui mon ange, je suis complètement folle de toi ! rétorque t-elle encore pliée de rire. Paul essaye de la faire rouler hors du matelas. - Bouge de mon lit, tu veux ? Si quelqu'un rentre dans le dortoir, il va se poser des questions. Elsa rit encore plus. - Ah ouais ? Non moi je crois surtout qu'il va se dire que t'es un sacré veinard ! Quand Elsa est lancé dans un délire, mieux vaut prendre son mal en patience, elle n'est pas prête d'en sortir. Mais finalement elle se redresse et s'assoit en tailleurs face à Paul, légèrement décoiffée, encore un peu essoufflée mais plus calme. - Dis Paul, ça t'es déjà arrivé d'avoir envie de tout plaquer et de partir ? Loin de toutes ces pressions, de toutes ces catastrophes imminentes et de je sais pas ... faire le tour du monde ? demanda t-elle plus sérieuse.

Le truc avec Elsa c'est que quand elle est lancée, on ne l'arrête plus. La voilà maintenant rouler sur le dos et faire une moue aguicheuse qui agrandit le sourire de Paul. Dans son rôle, elle lui dit que tout le monde le penserait veinard s'ils imaginaient qu'il se passait quelque chose entre eux et Paul pouffe de plus belle.
« Tu parles ! Ca c'est ce qu'ils diraient devant toi pour ne pas te vexer. Mais quand tu n'y serais pas... Ils viendraient me dire qu'ils allumeraient un cierge à la chapelle du coin pour prier pour moi et mon salut ! Ils rigolent encore un peu, et le calme revient. C'est drôle parce que la Elsa, elle est capable de passer d'une émotion à une autre en un claquement de doigt. Un peu décoiffée et toujours essoufflée, elle s'assagit et demande à Paul si un jour l'envie de tout plaquer l'avait déjà effleuré. Paul cligne des yeux une fois puis deux, et réfléchit. Si Elsa demande ça, c'est que pour elle ça s'est déja passé. Mais pour lui ?
— Je me dis ça au moins une fois par semaine oui... Il sourit, et redevient sérieux. Je crois qu'en fait j'ai toujours plein d'envies et de projets en tête, mais jamais suffisamment d'énergie pour les concrétiser. C'est triste hein ? Paul hausse les épaules et regarde Elsa très sérieusement. Pourquoi tu me demandes ça ? Tu as quelque chose sur le coeur dont tu voudrais me parler ? »