Into Trouble ft. Tiberius Avery

Sujet: Into Trouble ft. Tiberius Avery Ven 24 Oct 2014 - 15:29

Avril 1979, Manoir Avery, Devon, Angleterre.

La lettre en était toujours au même point : le néant absolu. Rien. Le vide. Le blanc. Vierge. Absolument vierge. Et cela faisait une bonne demi-heure maintenant que je fixais ce parchemin, me chatouillant le bout du nez de ma plume de cygne, incapable de trouver la formule adéquate. Comment expliquer à une femme que vous n’y êtes pour rien si elle a pris dix malheureux kilos ?! Je soupirai, rejetant ma tête en arrière avant de me laisser glisser dans le fauteuil, avachie, et d’étendre mes longues jambes sur le bureau. La migraine n’était pas loin, tout comme la bourse pleine de gallions retirée ce matin même à Gringotts. Pensive, le regard fixé sur mes bottines vernies, je songeai au meilleur moyen d’affronter Tiberius Avery, mais cela me demandait un courage dont je ne me sentais pas capable. Et cela faisait une bonne semaine maintenant que je me terrais dans mon bureau, littéralement, et lorsque je n’y passais pas plus de temps que nécessaire, je me réfugiais au Hibou qui lit, chez Marlene, prenais un thé avec Orpheus ou me planquait tout simplement chez Dorian. Nous nous étions disputés, violemment, mais j’avais pardonné ce que je considérais comme une traîtrise. Une infidélité…
- Un jour ou l’autre il faudra bien que tu y retournes, m’avait-il dit ce matin, au petit-déjeuner, alors que nous étions face à face.
- Je sais…
- Ou vivre seule.
- Seule ?
- Oui seule. Si tu y retournes c’est pour y vivre, et si tu ne veux pas, ou que l’ambiance est trop mauvaise, alors je ne vois pas d’autre solution.
- Mère ne voudra jamais ! Et tu sais bien que c’est plus simple pour un homme.
- Tous les Moon, même les fantômes et les tableaux, savent que tu as détruit la chambre de Fluvia, alors personne ne sera étonné si tu préfères quitter ta mère, et donc les Avery.
- Merci, tu es d’un tel réconfort… fis-je les dents serrées, écarlate, en fixant le bacon dans mon assiette.
- A ton service !
Dorian avait raison. Comme souvent, pour ne pas dire toujours. Je bondis du fauteuil pour jeter sur mes épaules ma cape, fourrai la bourse de gallions dans mon sac à main avant de transplaner. Tant que je m’en sentais encore le courage… Lorsque j’arrivai en plein nulle part, tout autour de moi la campagne paisible du Devon, je remarquai aussitôt les nombreux points qui s’agitaient autour du manoir Avery. Très certainement les sorciers chargés de réparer mes dégâts… Mais je ne m’attardais pas là, traversant le hall avant de prendre la direction du bureau de Tiberius. J’hésitai face à sa porte, nerveuse et… Tremblante. Prenant sur moi pour ne pas offrir une vision pathétique, je me forçai à rester digne, malgré les circonstances, arrangeai mes cheveux, lissai ma robe pourpre. La porte s’ouvrit d’elle-même, laissant sortir l’elfe Krettina qui me dévisagea.
- Voici l’argent pour les réparations, fébrile, mais droite, je mis sans plus de cérémonie la bourse pleine de gallions sur son bureau, sentant que c’était maintenant ou jamais.
Merlin… Je m’étais rarement sentie aussi misérable, mais maintenant que j’y étais, face à face, je n’allais pas fuir mes responsabilités. Même si j’ignorais quoi dire tant j’étais nerveuse et crispée.
- Cela ne se reproduira plus, la voix blanche, j’inspirai un grand coup avant de poursuivre, Et je quitterai le manoir dès aujourd’hui si vous l’exigez.

Spoiler:

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Dim 26 Oct 2014 - 17:58

Plonger dans la paperasse soigneusement ordonnée sur son bureau, Tiberius Avery consacrait sa journée à contrôler les différents dossiers qui devaient passer au Magenmagot dans les prochaines semaines. Certains étaient écrits de sa main, d'autre par ses collègues, il le relisait tous soigneusement en prenant des notes sur les détails épineux où il allait devoir agir en coulisse pour que les jugements se passent comme il l'entendait. Quelques présumés partisans Mangemorts allaient être jugé, Tiberius devait trouver les failles à exploiter pour orienter la défense. En tant que membre du juré, il lui était totalement interdit de communiquer avec les accusés ou leurs représentants, mais ce genre de loi ne s'applique pas pour Avery, sa toile était trop solide. Arraché à sa tâche, Krettina lui annonça une visite.

- Je croyais avoir demandé à ne pas être dérangé avant ce soir...

- Maître... Vous m'avez dit aussi de vous prévenir si elle se présentait... Minerva Moon, Maître.

Après un soupire, il hocha la tête pour indiquer à l'elfe de la faire rentrer.

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Arrière boutique des Grimoires du Temps, quelques jours plus tôt :

- J'avoue que ton message m'a intrigué, Marcus. Nous n'avions pas prévu de nous voir avant la fin du mois... S'installant à la table de travail de la réserve de Shipton, Tiberius interrogea le libraire sur regard.

- Ça ne concerne pas nos affaires habituelles.... J'ai appris que tu as eu quelques soucis avec Minerva.

- Les nouvelles vont vites... Enfin après tout, c'est la famille... Tiberius avait tendance à oublier qu'ils étaient désormais cousin par alliance. Il faut dire que ça n'avait pas vraiment changé leur relation, les deux hommes s'appréciaient sans dépasser le cadre formelle de leur coopération pour le Seigneur des Ténèbres. Ils savaient tous deux que moins l'un en savait sur l'autre, mieux ça vaudrait. Elle est venu te voir ?

- Non, pas encore. Mais j'ai pensé que tu aimerais savoir certaines choses sur cette petite. Elle a... certaines capacités.
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Refermant le dossier ouvert devant lui, il se redressa et croisant ses mains devant lui. La jeune femme qui pénétra son bureau n'avait plus rien à voir avec la furie qui avait détruit la chambre de sa fille une semaine plus tôt. Elle était redevenu la Minerva qu'il connaissait, lisse, polie, civilisée. Mais l'oeil de son beau-père avait changé pour de bon. Il fallait du courage pour se présenter directement face à lui, et il sentait sa nervosité. Avisant la bourse qu'elle déposa sur son bureau, il fixa à nouveau son regard sur elle, implacable.

- J'espère que tu ne comptes pas tenter d'acheter mon pardon avec des Gallions, Minerva, lâcha-t-il d'une voix glaciale. Laissant le silence tendu s'installer quelques longues secondes, il finit par reprendre, d'une voix un peu radoucie. Assis-toi, j'en t'en prie. Il attendit qu'elle prenne place sur la chaise en face de lui. Les dégâts matériels sont une chose. Mais tu as fait beaucoup de peine à ta mère, beaucoup. Je suis sûr qu'elle te pardonnera, comme toutes les mères, mais je ne sais pas encore si moi, je suis prêt à te le pardonner.

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Lun 27 Oct 2014 - 23:41

Into Trouble ft. Tiberius Avery 13083719

Avril 1979, Manoir Avery, Devon, Angleterre.

- J'espère que tu ne comptes pas tenter d'acheter mon pardon avec des Gallions, Minerva.
Ma pâleur s’accentua. Le regard fixé sur la bourse de gallions, la froideur de Tiberius me glaçant jusqu’aux os, j’étais secrètement soulagée d’avoir conservé ma cape sur mes épaules, car sous le tissu je triturais nerveusement ma robe.
- Non, je vous l’assure, répliquai-je très vite pour dissiper tout malentendu, avant d’ajouter, humble et guère rassurée par le début de cette sinistre conversation, C’est pour le manoir.
Bien entendu cet or ne servirait qu’à payer les sorciers chargés de redonner au manoir sa prestance et sa solidité, il n’effacerait jamais le préjudice moral. Je le savais, et c’était peu, car en détruisant la chambre de Fluvia, c’était ce qui aurait pu être en Tiberius et moi que j’avais réduit en poussière. Et cela n’avait pas de prix. Car même si je ne ressentais nul besoin de trouver en Tiberius une figure paternelle, le bonheur de mère comptait à mes yeux, tout comme ce semblant de famille reconstituée comptait aux miens.
- Assis-toi, j'en t'en prie.
Je m’exécutai, rapide et digne, sans pour autant croiser franchement le regard de Tiberius. Le plus souvent j’avais vu en lui l’homme qui semblait rendre mère heureuse, j’avais ensuite vu son futur époux, puis son époux. Maintenant je comprenais mieux pourquoi son imposait tant de respect. Je me sentais misérable, parfaitement misérable.
- Les dégâts matériels sont une chose. Mais tu as fait beaucoup de peine à ta mère, beaucoup. Je suis sûr qu'elle te pardonnera, comme toutes les mères, mais je ne sais pas encore si moi, je suis prêt à te le pardonner.
Plus il parlait, et plus je me ratatinais dans mon fauteuil, les joues aussi rouges que le velours sous mes fesses. Merlin… Si seulement je pouvais disparaître ! M’évaporer, là, comme ça, tout de suite ! Je n’avais pas la prétention d’avoir été une enfant parfaite, ni une adolescente sans vagues, mais jamais, oh non jamais je ne m’étais sentie aussi mal face à des remontrances. Je blêmis, mes joues se vidant de toute couleur, les yeux brillants de culpabilité, et de larmes qui menaçaient de couler.
- Je sais, croassai-je d’une voix enrouée, affaiblie par la honte et les terribles paroles de Tiberius, Et je comprendrai aussi que vous ne souhaitiez pas m’accorder votre pardon.
Mortifiée, je fixais mes pieds, en maudissant Fluvia pour cette intrusion dans ma vie privée, même si depuis je lui avais pardonné, malheureuse de tout le mal que je lui avais fait. Mais surtout je m’en voulais terriblement, et en cet instant je n’étais même pas sure de mériter le pardon de Tiberius. Et surtout celui de mère.

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Jeu 20 Nov 2014 - 22:37

Aux Grimoires du Temps...

- Si vous parlez de ses capacités de destructions, je les ai trouvé assez exceptionnelles en effet... Vous saviez qu'elle pouvait fait autant de dégâts ?

Si Marcus dissimula un sourire, Tiberius le remarqua tout de même et fronça les sourcils. Bien sûr, il connaissait la jeune femme depuis sa plus tendre enfance. Mais le fait qu'il ne soit pas surprit par ce dont avait été capable Minerva était étonnant, lorsque l'on avait vu à quel point sa propre mère n'avait pas reconnu sa fille.

- Qu'elle en était capable, certainement. Mais qu'elle perdrait autant le contrôle peut-être pas, c'est une fille bien élevée, elle va certainement venir te présenter ses plus plates excuses...

- ... que je ne suis pas sûr de vouloir accepter, même si je crains que je n'en ai pas le choix.

- Je n'ai pas à me mêler de tes affaires de famille, Tiberius. Je veux seulement de prévenir que Minerva a d'autres capacité qu'il te serait préférable de connaître. Voyant que son interlocuteur restait silencieux, attendant la fameuse révélation avec une pointe d'impatience, Marcus reprit. Elle maîtrise la legilimancie, et... elle sait aussi protéger son esprit.

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- Je comprendrai aussi que vous ne souhaitiez pas m’accorder votre pardon.

Ne lâchant pas des yeux la rouquine, il évalua l'état de malaise dans lequel elle se trouvait, la tête baissé, le teint blafard. Elle ne jouait pas la comédie, ou bien elle la jouait de manière remarquablement convaincante. Depuis les révélations que lui avait fait Shipton, Tiberius n'était pas sûr de pouvoir se fier aux airs de faible ingénue de sa belle-fille.

- Avant de prendre une décision, j'aimerais savoir si en t'acceptant à nouveau sous mon toit je prend le risque de subir une autre crise de démence destructrice... Après ce qui s'est passé, quelle garantie peux-tu me donner, Minerva ?

Il voulait garder le contrôle de l'échange, même si sa décision était déjà prise. Il n'était pas question non plus de s'exposer. Ses pensées étaient fermement verrouillés de la manière la plus efficace face à quelqu'un dont n'était pas certains des capacités réelles. User de ses faiblesses pour anticiper une éventuelle intrusion par une image marquante qui la rejetterait immédiatement. Mais Minerva ne semblait pas être en position d'avoir l'inconscience de rentrer dans l'esprit de son beau-père.

Into Trouble ft. Tiberius Avery 13083710

Avril 1979, Manoir Avery, Devon, Angleterre.

Enfermée dans cette attitude coupable et honteuse, il ne me venait pas à l’esprit une seule seconde d’effleurer celui de Tiberius. Premièrement parce que je n’étais pas sans ignorer sa réputation de legilimens, et potentiellement d’occlumens, mais aussi et surtout parce que je me sentais assez mal comme ça. Mon propre comportement me surprenait. Jusqu’à cette fracassante dispute, je ne pensais pas pouvoir réagir avec tant de violence, et déployer tant de magie. Mais force était de constater que la jalousie m’empoisonnait toujours autant le cœur, et je n’étais pas prête de trouver un remède à ce défaut venimeux.
- Avant de prendre une décision, j'aimerais savoir si en t'acceptant à nouveau sous mon toit je prend le risque de subir une autre crise de démence destructrice... Après ce qui s'est passé, quelle garantie peux-tu me donner, Minerva ?
Tête baissée, la nuque ployant sous le poids de ses paroles lourdes de reproches et de ressentiment, je me contentais de triturer ma robe dans un premier temps, incapable de trouver une réponse convenable à sa question. Qu’avais-je à lui offrir, si ce n’étaient ma sincérité, la promesse de ne plus céder à de si mauvaises pulsions, et une culpabilité non feinte ? De l’or ? Mais à quoi bon ? La fortune d’Avery n’était pas à renflouer.
- Non, je vous le jure, je m’empressais de lui confirmer ma bonne volonté, et pour lui prouver ma sincérité, je posais sur son bureau ma baguette, d’ivoire, et de tilleul gravé de runes, Sur ma baguette.
En prenant mon bien le plus précieux à parti, j’espérais qu’il se rende compte que je ne trichais pas. Rien ne m’était plus précieux que ma baguette. Pour elle j’aurai échangé tout l’or de mon coffre, tous les biens matériels, j’aurai donné jusqu’à ma personne. Non, rien ne m’étais plus précieux que cette baguette. Sans elle je n’étais rien, et j’avais eu l’amère punition de constater que sans elle je n’étais qu’une faible femme. Mais avec ma baguette en main, je pouvais tenir à distance les hommes et le monde, je pouvais soumettre à ma volonté les Moon, manipuler les esprits, les dominer.
- Je partirai, dès que vous le souhaiterez Tiberius. Je connais un sort qui permet de réguler les entrées, comme celui du manoir Malefoy. S’il n’est pas déjà installé je m’en chargerai.

Aux Grimoires du Temps...

- Es-tu en train de me dire que Minerva serait véritablement dangereuse, Marcus ? Le ton de Tiberius Avery laissait sous-entendre un amusement dubitatif.

- Tout dépend de ce que tu entends par « dangereuse ». Ses capacités magiques sont au-dessus de la moyenne, mais ce type de puissance n’est à craindre que s’il est hors de contrôle.

C’était bien sûr ce que Tiberius avait pu constater. Mais ce que le libraire était en train d’insinuer portait au-delà de quelques dégâts matériels réparables.

- Tu as toujours été son mentor, Morgan a toujours craint l’influence que tu as sur elle. Elle avait surement raison de s’inquiéter, si Minerva devient incontrôlable, tu en es le premier responsable.

Les deux hommes se toisèrent pendant de longues secondes. Le visage pâle du libraire finit par se fendre d’un mince sourire.

- Dois-je vraiment rappeler à Tiberius Avery que personne est incontrôlable ?

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Le regard du beau-père s’attarda sur la baguette que la jeune femme venait de poser sur le bureau. Il la prit entre ses longues mains pour l’examiner de plus près. Sentant le bois et l’ivoire frémir entre ses doigts, il devina que l’objet n’appréciait pas d’être manipulé par un autre sorcier que sa proprié-taire légitime. Il se leva, contourna à pas lent bureau et déposa la baguette devant Minerva, sans un mot. Il ne doutait pas de sa sincérité, mais une promesse d’honneur n’avait jamais suffis à l’ancien avocat.

- Je partirai, dès que vous le souhaiterez Tiberius. Je connais un sort qui permet de réguler les entrées, comme celui du manoir Malefoy. S’il n’est pas déjà installé je m’en chargerai.

Tiberius tiqua, et lâcha d’une voix ferme.

- Je pense être le plus à même d’assurer les protections de mon propre domaine, merci de t’en inquiéter.

Tournant le dos à la rouquine, il se posta face à la fenêtre derrière son bureau, d’où l’on pouvait voir hommes et elfes s’affairer à réparer les dégâts de la chambre de Fluvia. Il repris d’un ton posé.

- Les choses doivent être claires entre nous, Minerva. J’accepte de te reprendre sous mon toit le temps que nous t’organisions un mariage convenable. Il n’est ni dans ton intérêt, ni dans le mien de laisser planer des doutes sur la bonne harmonie de mon union avec ta mère. Nous sommes une famille, avec ce que cela implique de responsabilité les uns envers les autres. Je continuerai d’honorer les miennes, si de ton côté tu ne brises pas cet équilibre. Me suis-je bien fait comprendre ?

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Lun 5 Jan 2015 - 13:46

Avril 1979, Manoir Avery, Devon, Angleterre.

Sentir ma baguette loin de moi m'était douloureux. La dernière fois que j'en avais été dépossédée cela m'avait mis dans une rage folle, et j'avais détesté après coup perdre le contrôle de mes nerfs. Mais cette fois ce n'était pas Orpheus à qui j'avais à faire, mais Tiberius Avery, et c'était une autre paire de manches. Si j'étais certaine de pouvoir avoir l'ascendant sur Orpheus, d'une manière ou d'une autre, je l'étais bien moins face à mon beau-père. Et de ce fait je ne pus retenir un long frisson désagréable, et un élan spontané de ma main pour récupérer mon bien lorsque Tiberius s'en empara. Mais je m'arrêtais bien vite, forçant ma main réticente à se poser sagement sur mes cuisses en attendant que le membre du magenmagot en ai terminé avec mon trésor. Alors lorsqu'il la reposa sur la table, face à moi, je sentis mes muscles se relâcher, et mes poumons se décontracter puis s'emplir à nouveau d'air avant de reprendre ce qui m'appartenait. La sensation que j'éprouvais en retrouvant ma précieuse baguette était indescriptible. Sentir à nouveau la magie affluer en moi, courir dans mes veines, éprouver la douce chaleur du bois et la fraîcheur de l'ivoire, les creux et les contours des runes gravées, tout cela m'emplit d'un ineffable soulagement.
- Je pense être le plus à même d’assurer les protections de mon propre domaine, merci de t’en inquiéter.
Ma joie fut de courte durée, et tête basse, je m'abstins de répondre à ces propos qui me brûlaient les tympans. Au vu de ma position, il était inutile, et bien malvenu de chercher à argumenter. Mieux valait faire profil bas tant que cette maison n'aurait pas retrouvé son calme des jours paisibles.
- Les choses doivent être claires entre nous, Minerva. J’accepte de te reprendre sous mon toit le temps que nous t’organisions un mariage convenable. Il n’est ni dans ton intérêt, ni dans le mien de laisser planer des doutes sur la bonne harmonie de mon union avec ta mère. Nous sommes une famille, avec ce que cela implique de responsabilité les uns envers les autres. Je continuerai d’honorer les miennes, si de ton côté tu ne brises pas cet équilibre. Me suis-je bien fait comprendre ?
Merlin merci Tiberius me tournait le dos et ne pouvait donc voir mon regard s'enflammer brutalement d'une opposition farouche. Les traits figés, glacés par ses propos, je sentais une colère aussi virulente que soudaine me tordre l'estomac et jeter un voile de glace sur mon visage. Je brûlais d'envie de l'envoyer promener, de lui répondre qu'il pouvait toujours courir pour m'organiser un mariage, mais je m'en abstins, la mâchoire serrée et la main crispée sur ma baguette dont je sentais le cœur excité battre à l'unisson avec le mien.
- Les choses sont claires Tiberius, répondis-je les lèvres pincées, le regard soudain métallique et empli de noirceur.
J'en avais assez entendu, et malgré toute ma bonne volonté, et toute la culpabilité qui me rongeait depuis ce regrettable incident, je n'étais pas prête à ravaler ma fierté au point d'entendre mon beau-père me parler de mariage.
- Les Moon n'ont qu'une parole.

Aux Grimoires du Temps :

- Il ne faut pas se fier aux apparences. Elle sait exactement ce qu'elle veut, dit Marcus en servant du thé à son invité.

- Ce que veulent les femmes... Toujours ce qu'elles n'ont pas et que nous sommes les seuls à pouvoir leur apporter, répondit Tiberius avec un haussement de sourcils. La remarque laissa Marcus se marbre. A vrai dire, il ne semblait même pas saisir la boutade.

- Elle veut être maitresse de ces choix. Ce n'est pas un hasard si elle est devenu legilimens. Elle pense qu'avec ce pouvoir, elle sera plus à même de maîtriser ceux qui pourraient l'empêcher de faire ce qu'elle désire...

- Laisse-moi deviner. C'est toi qui lui a donné cette brillante idée ?

- Je ne l'ai jamais poussé à devenir legilimens si c'est ce que tu insinues. Mais je n'allais certainement pas l'en dissuader.

- Depuis quand es-tu devenu féministe Shipton ?

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- Les choses sont claires Tiberius

Se retournant vers la jeune femme, Avery fixa sur elle un regard vif, pénétrant. Il avait sentit la tension dans sa voix, et la résistance qu'elle avait encore en elle. Avait-il touché un point sensible ? Tiberius sentait toujours lorsqu'il ébranlait son interlocuteur. Il savait évaluer avec certitude le degrés l'influence qu'il avait sur les gens. Minerva n'était pas soumise, mais était-ce dans son intérêt de la soumettre ? Il devait faire d'elle une alliée, ou en tous cas quelqu'un qui n'exploserait pas entre ses doigts encore une fois. User de son autorité était une chose, mais il fallait qu'ils trouvent tous les deux leur intérêt à leur bonne entente.

- Les Moon n'ont qu'une parole.

- Je n'en doute pas. Il se rassit face à elle, rassemblant ses mains devant lui. Mais ce n'est pas ta parole que je veux Minerva, mais ta confiance. Mon alliance avec ta mère ne fait pas de moi ton père, je le sais, mais tu dois comprendre que je m'intéresse à ton propre intérêt, autant qu'au mien. Tu tiens à ton indépendance, je le sais, mais je te déconseille de t'isoler. Utilise les meilleures chances que je puisse t'offrir et nous serons tous les deux gagnants.

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Dim 15 Mar 2015 - 11:43

Into Trouble ft. Tiberius Avery 13083711

Avril 1979, Manoir Avery, Devon, Angleterre.

La colère me brûlait encore le cœur. Tiberius n'avait aucun droit de me parler mariage, et c'était d'autant plus intolérable que sa propre fille, plus âgée que moi, ne l'était toujours pas. Seule mère pouvait m'en entretenir, et encore... Rien n'était moins certain. Car maintenant que j'avais clairement assumé mon ambition, dévorante comme un feudeymon, il m'était de plus en plus difficile de concevoir le mariage comme une chose naturelle, un devoir acceptable et plaisant. L'idée même de partager la couche d'un inconnu, de porter son héritage en mon sein me révoltait. Il m'était mille fois préférable de demeurer célibataire qu'épouser un homme par pure obsession du sang. Mais de cela je ne pouvais entretenir Tiberius. Chaque fibre de mon corps me hurlait que c'était une très mauvaise idée. Et encore une fois, Marcus m'apparut comme une lumière dans les ténèbres. Lui seul semblait comprendre mon cœur et mon esprit.
- Je n'en doute pas.
Je me forçais à chasser de mon visage toute vélleité car je ne voulais pas que Tiberius soupçonne à quel point cela me répugnait.
- Mais ce n'est pas ta parole que je veux Minerva, mais ta confiance. Mon alliance avec ta mère ne fait pas de moi ton père, je le sais, mais tu dois comprendre que je m'intéresse à ton propre intérêt, autant qu'au mien. Tu tiens à ton indépendance, je le sais, mais je te déconseille de t'isoler. Utilise les meilleures chances que je puisse t'offrir et nous serons tous les deux gagnants.
Surprise, l'étonnement se lut aisément sur mon visage alors que ses paroles pénétraient avec force mon esprit. Car je devais bien l'admettre, jusqu'à présent je n'avais jamais envisagé que mon beau-père puisse un jour devenir un allié. Du moins lorsque le besoin s'en fait ressentir...
- Je veux prendre le contrôle de la boutique, ma propre hardiesse, et surtout ma franchise me surprirent alors que je lançais ces paroles après un silence froid, Et je veux que vous me laissiez le champ libre. Mère a fait de cette boutique une bonne adresse. Je veux en faire un empire, toute ma physionomie se transformait, mes yeux brillaient comme un phare dans les ténèbres, mes joues se coloraient comme l'aurore aux doigts rose, et de toute ma personne se dégageait cette subtile sensation de puissance, Un empire sans précédent. Je veux que les Moon me respectent, qu'on me traite comme l'égale des hommes. Depuis la mort de mon grand-père personne n'a pris le contrôle du clan. Et il est temps que ça change. J'ai de l'or, des capacités comme vous avez pu le constater, et de l'ambition.

Spoiler:

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery Mar 31 Mar 2015 - 22:35

Shipton avait donc bien raison… Tiberius devina immédiatement qu’il avait tapé juste, qu’il avait entrouvert la bonne brèche pour qu’elle s’y engouffre. Elle se révélait. Elle révélait ses plans, des aspirations, son ambition. Tout ce qui était le plus important pour elle. Malgré les avertissements du libraire, il fut tout de même surpris de voir à quel point la jeune femme brûlait d’une ambition qui pouvait passer pour folle. Son plan était d’une grande arrogance. Il serait passé comme légitime chez un fils aîné, mais chez une femme, Tiberius avait tendance à le trouver déplacé. « Je veux que les Moon me respectent, qu'on me traite comme l'égale des hommes. » Sa réaction instinctive aurait été de tiquer et de considérer la chose comme ridicule, voire dangereuse. Mais il avait été averti par Marcus, et il avait bien compris que pour brider Minerva, il ne pourrait pas employer la manière forte. Il fallait qu’il lui montre qu’il comprenait son point de vue.

- Tu veux utiliser le commerce de ta mère pour prendre la tête du clan Moon… dit-il d’un air pensif, comme s’il réfléchissait au plan de la jeune femme. Bien, je ne suis qu’un magistrat, pas un commerçant, je n’ai jamais eu l’intention de mettre mon nez dans les affaires de la boutique, et comme tu sembles être certaine d’avoir les épaules pour gérer et développer ça, je ne vois pas pourquoi je m’y opposerais. Il marqua une brève pause, laissant Minerva savourer ce qu’il venait de dire avant de reprendre. Mais le respect et la reconnaissance que tu cherches, tu ne pourras pas l’imposer en ignorant les règles du jeu. Une femme seule… C’est la réalité de notre monde Minerva, tu as besoin d’un certain statut pour être respectée.

Sujet: Re: Into Trouble ft. Tiberius Avery