Cat & Mouse - Interrogatoire de Mr Nott avec Fabian

MARLENE, FABIAN & NOTT
▲ cat & mouse

Quand il avait été annoncé lors de la dernière réunion qu'il allait falloir mener des interrogatoires sur différents suspects, Marlène s'était jetée sur l'occasion, surtout quand elle avait vu que Nott ferait partie des personnes à interroger. Fabian Prewett, son ami d'enfances, et un de ses amis les plus proches, s'était proposé pour l'accompagner, et elle avait accepté avec plaisir. De toute façon, elle n'aurait pas put y aller seule, car elle aurait risqué de perdre son sang-froid. Fabian l'aiderait à rester ancrée, mais surtout à rester calme face à l'homme qui l'avait attaquée dans sa boutique un peu moins d'un mois plus tôt.

Cependant, les membres de l'Ordre n'étaient pas des Aurors, enfin en tous cas pas tous, et pour les gens comme Marlène et Fabian, il fallait trouver une alternative pour qu'ils puissent interroger les suspects. Bien vite, la solution s'est présentée : le polynectar. Il suffisait de se procurer une mèche de cheveux d'un Auror (ce qui n'était pas bien difficile avec le nombre d'employés du ministère au sein de l'ordre) et de se rendre au ministère. Le ministère avait été prévenu de leur arrivée, ainsi que les Aurors dont ils avaient prit l'apparence, histoire qu'ils ne hurlent pas en croisant leur exact sosie dans les couloirs. La blonde avait prit l'apparence d'une Aurore de 35 ans brune et plutôt jolie. Ne souhaitant pas affoler son mari, elle savait d'abord décidé d'aller jusqu'au QG de l'Ordre et de boire sa potion une fois dans les toilettes. Elle ajustait à présent ses vêtements devant le miroir des toilettes. Une boule s'était installée dans sa gorge : c'était la première fois depuis mai dernier qu'elle allait se retrouver en face de son attaquant, et elle devrait pourtant s'efforcer de ne pas laisser ses sentiments se mettre en travers de son travail.

Une fois fin prête, elle sortit du pub et se dirigea vers les toilettes menant au ministère, mit les deux pieds dans l'eau, et tira la chasse d'eau. Elle fut instantanément téléportée au ministère de la magie. D'un coup de baguette habile, elle fit sécher ses chaussures, puis prit l'ascenseur jusqu'au deuxième étage, le département de la justice magique. Une fois arrivée près de la salle, elle s'arrêta pour attendre Fabian. Elle ignorait quelle apparence il allait avoir, mais ils avaient mit en place un code. Le dernier à arriver devrait poser la question « Comment vont les hypogriffes ? » et l'autre devrait répondre « Ils sont pleins de Joncheruines ». Ainsi, ils seraient certains de l'identité de l'autre.

La jeune femme s'appuya contre le mur, jetant un regard discret vers la salle d’interrogatoire. Elle savait qu'à l'intérieur, Nott attendait. Elle était bien décidée à lui sous-tirer des informations, et si cela ne tenait qu'à elle, elle serait déjà à l'interieur à tenter de lui tirer les vers du nez. Mais pour le bien de tous, elle devait attendre Fabian, histoire que tout se passe bien. A chaque seconde passée seule, elle était un peu plus nerveuse. Mais elle ne pouvait qu'attendre.

Spoiler:

Fabian serra le plus possible le nœud de papillon un brin ringard qui caractérisait l'homme qu'il "incarnait" désormais. Costume impeccable, pourpre et sans le moindre pli, carrelé de noir : l'ensemble faisait loucher, et le rouquin se dit que, jamais plus, il ne sortirait affublé de cette manière, que ce soit pour une mission ou pas. Il s'était changé dans les toilettes les plus proches, utilisant le Polynectar pour ce faire, étant donné les circonstances actuelles. En effet, aujourd'hui, l'ancien Gryffondor allait mener un interrogatoire au ministère -d'où son changement d'apparence- et questionner l'un des mangemorts les plus cruels de son temps. Nott. Fort heureusement, il ne serait pas seul dans cette entreprise, mais accompagné d'un membre de l'ordre, et parmi celle qui comptait parmi ses amies les plus chères à son cœur. Marlène McKinnon. C'était d'ailleurs pour cela, ou du moins en partie, qu'il choisissait d'interroger cet homme là en particulier, ayant prit connaissance de l'attaque de la boutique de sa comparse, quelques mois plus tot. Il tenait à le faire morfler, cette ordure, et pas qu'un peu. Soudain, Fabian bifurqua au coin d'une rue et pénétra dans une cabine rouge pétant, notant le numéro de l'étage où il souhaitait se rendre sur des touches de téléphone ensorcelées, et sentit le sol bringuebaler sous ses pieds. Il montait dans les couloirs de la Justice. Le jeune homme, impatient, inspira profondément et gratta un peu la barbe noire qui masquait ses joues creuses, un brin agacé par ces poils au contact irritant. Ses supérieurs auraient put choisir quelqu'un de plus élégant ! Les portes grincèrent et Fabian déboula dans le hall principal, sa mallette contenant les papiers bien empoignée, l'air déterminé, et se dirigea au lieu dans lequel sa collègue était normalement déjà en train de l'attendre. Seule une belle brune élégante, au tailleur aussi strict que son propre costar patientait, adossée contre le mur : chignon serré et bouche hautaine, elle aurait pu paraitre charmante si son air "coincé" ne l'enlaidissait pas de manière considérable. Il fallait admettre, toutefois, qu'une certaine beauté se dégageait d'elle. Le rouquin se racla la gorge de façon si prononcé qu'il en paraissait ridicule, et prononça le code choisi, d'un ton rauque et pourtant légèrement nasillard que le fit lui même grimacer :
- Comment vont les hypogriffes ?
La réponse de sa camarade lui arracha un sourire qui illumina son air austère, et il lui adressa un clin d'œil complice, en lui collant des bises bruyantes sur les joues, conscient de l'état "piquant" dans lequel il était, et murmura à l'adresse de son acolyte :
- Franchement, on peut pas dire qu'ils aient fait des efforts pour nous donner l'air méchant mais bon, on fera comme on peut.
La tension qui régnait dans le couloir était presque palpable. L'ancien Gryffondor serra un peu plus la mallette, sentant ses doigts glisser un peu, mais tentant courageusement de ne rien montrer de son stress, et fit comme s'il ne remarquait pas celui de son amie. Il fallait être en confiance dès le départ, sinon, ils paraitraient louches. Il la regarda d'un air compréhensif et prit la main, douce et ferme à la fois de la jeune femme :
- J'ai les documents qui reprennent l'affaire. Ca se passera bien. Prête ?
Sa paume se posa sur la poignée de la porte et il l'abaissa complètement pour enfin pénétrer dans la salle d'interrogatoire, une boule étrange lui obstruant la gorge.

[dsl j'ai un peu joué ton perso... dis moi si je change quelque chose !]

Février 1980, Salle d'interrogatoire, Bureau des Aurors, Ministère de la Magie, Londres sorcier, Angleterre.

Le mangemort s'était isolé dans son bureau, qui était aussi une grande serre, et au milieu des plantes qu'il connaissait si bien, et dont il pouvait entendre le doux murmure de croissance, il chérissait ses biens les plus précieux. Ses larges mains puissantes étaient pleines de terre, les ongles noirs d'avoir creusé jusqu'aux racines, et la peau rouge de petites gouttes de sang par endroits. Nott aurait pu y passer le restant de la journée s'il n'était pas convoqué ce matin-là au ministère. L'Institut Clevergrace...
Si dans un premier temps l'idée du Seigneur des Ténèbres leur avait semblé à tous géniale, et digne de leurs efforts, le bel enthousiasme de l'été laissait dorénavant place à un scepticisme dont les plus faibles se gardaient bien d'avouer. Car critiquer le plan du Seigneur des Ténèbres revenait à s'offrir une séance de doloris particulièrement douloureuse. Rien ne pouvait être comparé à la douleur, immense, qui vous foudroyait et vous laissait sur le carreau, haletant, les yeux fous, la bouche tordue d'avoir hurlé et la gorge rapeuse. Maintenant que leur pion, la jumelle Funesta Clevergrace avait été démasquée, et que le peuple ne vivait plus dans la supercherie, ils réclamaient tous la vérité sur les événements. Nott n'était pas sans savoir qu'après le retour des élèves dans le foyer parental une grande vague de mécontentement, et d'indignation avait agité le pays. On hurlait justice. Et justice devait être rendue. Voilà pourquoi il se trouvait convoqué. Pour satisfaire la vindicte populaire.
Le grand blond avait toutes les meilleures raisons de s'inquiéter, et pourtant il conservait la foi. La même foi qui lui permettait de s'occuper de ses plantes en toute sérénité, comme si de rien n'était. Car Nott ne doutait pas une seule seconde que le ministère ne pouvait rien contre lui, et par extension contre le Seigneur des Ténèbres. Il se connaissait, et connaissait bien ces aurors. Tant qu'il ne disait rien de stupide ils n'auraient rien. Et Nott n'était pas réputé pour ses grandes envolées lyriques.
Un elfe vint le prévenir qu'il était temps. Il lava ses mains dans une grande bassine en émail, s'aspergea le visage, avant de passer sur sa robe de sorcier noire qui lui conférait un air cruel et austère une grande cape tout aussi sombre. Nott était prêt. Il envoya son elfe prévenir son avocat. Puis il tranplana dans des volutes d'une noirceur absolue. Il avançait dans les couloirs du ministère, l'air sombre et revêche, sa face belle durcie par la cruauté qui éclatait à chaque recoin de son visage. Le mangemort se présenta au bureau des aurors comme convenu avant d'être orienté vers une salle d'interrogatoire. On l'y laissa une bonne demie-heure, peut-être plus. Le botaniste songea, non sans une cruelle ironie, que s'ils espéraient faire monter la pression en le faisant mariner dans son chaudron, c'était peine perdue. Car la peur du Seigneur des Ténèbres surpassait de bien loin celle des aurors et de leur ministère faible. Nott se trouvait donc seul, sans son avocat, et son visage n'exprimait rien de plus que l'ennui le plus profond.

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