Un petit jeu sans conséquence - Interrogatoire de Rodolphus Lestrange [Taryn, Aaron, Magnus & autre]

Rodolphus promenait son regard le long des murs lisses de la salle d’interrogatoire. Il était assis sur une petite chaise en bois, les mains posées à plat sur la table et les genoux croisés, le droit sur le gauche. Il attendait, immobile. Seuls ses yeux sombres reflétaient l’activité silencieuse de son cerveau en ébullition.

Depuis qu’il avait reçu ce hibou du ministère le convoquant pour le surlendemain, une étrange sensation d’excitation l’envahissait. Peut-être avait-il ressenti une légère inquiétude, le temps de quelques secondes, mais maintenant plus rien de cela. Que risquait-il au fond ? Il avait des amis, des collègues plein le ministère. Il avait un nom, il avait de l’argent, une réputation, une situation. Non, vraiment, il ne risquait rien. Tout ceci allait être amusant, un jeu auquel il avait hâte de participer. Surtout que sa chère Taryn allait elle aussi être de la partie. Qui pouvait mieux la représenter que la plus belle, la plus enflammée de ses maitresses ? Rodolphus ne savait d’ailleurs pas officiellement pourquoi il avait été convoqué ainsi. Il s’en doutait, bien sûr. Si ce n’était pas par rapport à l’internat, c’était par rapport aux nombreux meurtres qui avaient eu lieu depuis, ou bien les enlèvements, tout aussi nombreux... Bref, il ne savait pas vraiment ce qu’on lui reprochait en fin de compte.

Le mangemort ne s’ennuyait que très rarement. Sa vie intérieure le maintenait hors de la réalité, il pouvait rester ainsi, seul, assis à ne rien faire pendant des heures sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez. Cependant, en cet instant, Rodolphus en avait marre d’attendre. Il voulait voir Taryn arriver. Tout de suite.
Alors que la colère commençait doucement à monter en lui, la porte de la salle d’interrogatoire s’ouvrit.

Ce matin quand elle était arrivée au boulot, elle s'attendait à quelques dossiers simples qu'elle pourrait traiter rapidement et qui n'empirerait pas la migraine qu'elle avait depuis quelques jours. Ce qui s'était passé à l'Institut la rongeait un peu. Elle s'inquiétait. Elle qui avait l'habitude de prendre la vie comme elle venait et de ne pas se prendre la tête était un peu tourmentée ces derniers temps. Entre la fuite de Wilhemina - qu'elle avait tenté de protéger un maximum et de couvrir - et les recherches encore plus acharnées des Aurors pour retrouver les auteurs de l'Institut. La jeune femme mettait beaucoup d'énergie dans les deux cas. La protection de sa soeur et celle des mangemorts - surtout pour ne pas être soupçonnée de couvrir Will d'ailleurs. Elle était donc épuisée et son humeur s'en faisait ressentir.

Assise à son bureau, elle se massait les tempes en se demandant si quelqu'un le remarquerait si elle rentrait chez elle. Probablement. On frappa à la porte. Elle soupira puis se façonna un air impassible et invita la personne à entrer. Sa secrétaire lui indiqua qu'elle avait un nouveau dossier et qu'elle était demandé en urgence dans l'une des salles d'interrogatoires. Lorsqu'elle demanda qui la demandait aussi expressément la réponse la fit sursauter. Rodolphus Lestrange. Elle regarda l'heure et jura. Elle n'avait pas vu l'heure passer et elle aller arriver en retard avec tout ça. Le jeune homme avait été convoqué au ministère il y a quelques jours et il était ensuite venu la trouver pour qu'elle le défende. Elle avait accepté bien sûr. En plus d'être son collègue il était aussi son amant et elle ne pouvait le laisser tomber sur ce plan là. Même si elle comptait mettre fin à leur liaison. C'était devenu trop compliqué et elle devait avouer qu'elle en avait marre d'être l'autre, la maîtresse. Elle aussi voulait compter pour quelqu'un. Et ce n'était pas prêt d'arriver avec Rodolphus. Mais ce n'était pas pour ça qu'elle allait le laisser tomber sur ce coup. Dossier en main, elle entra dans la pièce où attendait le jeune homme. Il semblait bouillir sur place et elle ne put s'empêcher de lui offrir un sourire amusé.

- Détend toi ou tu auras l'air coupable pour tout ce que tu n'a pas fait, lança t-elle d'une voix claire et posée avant de s'installer près de lui.

Cette fois il n'avait pas droit à l'erreur. Celui qui attendait dans la salle d'interrogatoire n'était autre que Rodolphus Lestrange. Un sale type. Sang-pur, le genre de vieille famille tarée qui se complaît dans la consanguinité et les toiles d'araignées, marié à une Black, tout aussi folle, beau-frère de Lucius Malfoy, cette vipère blonde doucereuse qui se donne des airs de bon sorcier. Que de la bouse de troll aux yeux de l'auror qui relit une dernière fois son rapport. Il sait que s'il se loupe, non seulement Kingsley et tous les autres aurors qui ont bossé dur pour obliger le fêlé à ramener ses fesses vont lui mener la vie dure, mais l'Ordre aura aussi de bonnes raisons de lui en vouloir. D'ailleurs il n'a toujours pas pigé pourquoi c'est lui qui hérite d'un morceau aussi avarié que ce pourri de Lestrange. L'auror a même eu le temps d'échafauder quelques hypothèses. Ou disons plutôt deux hypothèses. La première est que Lucas, leur chef bien aimé l'a choisi lui car il est auror et membre de l'Ordre comme Kingsley, mais que contrairement au grand sorcier noir, lui ne s'est pas retrouvé coincé dans ce foutu institut. Sa seconde hypothèse, nettement moins réjouissante, est qu'il n'a pas été choisi par Lucas, ou du moins le choix ne dépendait pas entièrement du chef des aurors, et quelqu'un au ministère connaît son dossier et n'attend qu'une chose, la bavure. Mais au fond en cet instant précis, alors qu'il finissait tout juste d'avaler sa dernière gorgée de café, peu lui importait le pourquoi du comment.
C'est donc le visage fermé, et fallait bien se l'avouer nerveux, qu'il quitta son bureau pour se rendre en salle d'interrogatoires, sous les encouragements de certains de ses collègues, et les regards méfiants d'autres. Ce Lestrange ce n'était pas un Farkas Hitchens sur lequel il pourrait déverser toute sa haine de ces saloperies de mangemorts. Le gus s'était débrouillé pour être accompagné de son avocate qui répondait au doux nom de Selwyn. Encore une de ces vieilles familles pleines de tares et de tarés...
L'auror l'avait déjà aperçu quelques fois dans les couloirs du ministère. Et ne l'aimait pas. Cette grande blonde qui se donnait des airs d'avocate sérieuse ne lui inspirait aucune confiance, elle dégageait la même hypocrisie puante que Malfoy.
- Maître Selwyn, il la salua brièvement et froidement d'un hochement de tête en entrant dans la pièce où le mangemort était déjà là. Puis se tournant vers Lestrange, et se forçant au calme, du moins en apparence:
- Conformément à vos droits votre avocate ici présente peut vous assister toute la durée de l'interrogatoire. Néanmoins, et sur ordre de Mr Bartemius Croupton Sr, il peut être exigé de maître Selwyn qu'elle se retire et vous laisse seul en présence de l'auror chargé de vous entendre.
- Combien de temps avez-vous passé à l'institut ?
Cela lui coûtait de respecter la procédure à la lettre et d'agir en homme civilisé. Lui préférait le terrain où il pouvait faire justice, la seule que méritaient ces ordures, comme avec le vieux Goldsmith qu'ils avaient trouvé tout près du cadavre de Hannibal Payne, l'ex chef de la brigade de police magique. Gray l'avait fait passé de vie à trépas, lui ôtant ainsi toute chance d'échapper à Azkaban. Mais il n'avait pas le choix, pas le droit à l'erreur.

Spoiler:

L'interrogatoire qui l'attendait risquait d'être musclé. Il avait réussit à l'aide des aurors à soupçonné suffisamment Rodolphus Lestrange quant à ça présence a l'institut, pour exigé sa présence au ministère pour un interrogatoire. Ce n'était une qu'une pierre minuscule à l'édifice que constituait la vraie justice pour laquelle il se battait depuis des années, et il ne doutait pas qu'il lui faudrait batailler pour que ce qui ressortirait de cet interrogatoire fasse le plus de bruit possible, permettant peut-être une inculpation, la première vraie inculpation de mangemorts depuis les problèmes avec la ministre. Mais on en était pas encore la.

Lorsqu'il entra dans la salle, il aperçut l'accusé assis près d'une table au côté de son avocate. Taryn Selwyn, la même personne qui accordait l'intégralité de sa protection à sa femme, Wilhelmina, depuis qu'elle avait quitté les mangemorts et qu'elle était revenue chez lui. Il ne lui faisait pas entièrement confiance, mais sa femme, avait refusé tout aide des aurors, et d'ailleurs comment aurait-il pu expliquer qu'elle ait besoin de protection ? Il aurait été obliger d'avouer son ex-appartenances aux forces du mal et d'avouer qu'il avait trafiquer les dossiers sur son compte. Cela les ferait plongé tout les deux et il avait sa protection entre les main de Taryn Selwyn.

-"Maître Selwyn", salua-t-il, il ne jeta pas un regard à l'accusé et se dirigea vers Magnus. "Tu lui a expliqué ses droits ?" Il déposa une pile de dossier sur une table un peu plus loin et se retourna vers Rodolphus Lestrange. Il était arrivé en retard et Magnus avait déjà commencer à lui poser des questions.

-"Bien, nous sommes ici, pour l'accusation de Rodolphus Lestrange quant à sa présence à l'institution Clevergrace ou des élèves aurait été maltraités. Maître Selwyn, pour la défense, et Magnus Gray et Aaron Lucas à l'interrogation" clama-t-il a haute voix, comme si il s'adressait à une enregistreur invisible. "Veuillez répondre à la question de Magnus Gray !" Si il restait dans un semblant de politesse, ce n'était qu'une façade. Si il le pouvait il n'hésiterais pas à l'inculper sans motif.

Et Taryn entra dans la pièce. Le mangemort esquissa un sourire. Alors qu’elle s’installait à ses côtés, Rodolphus se dit qu’ils étaient bien, là, tout les deux. Il attrapa du bout des doigts une mèche blonde posée sur l’épaule de la jeune femme et la scruta en silence, y admirant les effets de la lumière et les reflets dorés. Il était content que Taryn soit à ses côtés. Nul doute que l’interrogatoire se déroulerait merveilleusement bien avec une présence féminine à ses côtés. Car certainement, les aurors qui viendraient l’interroger seraient de vieux croutons hargneux et non pas de splendides nymphes blondes pleines d’amour pour lui.

La porte de la salle s’ouvrit pour la deuxième fois. Comme il fallait s’y attendre, un homme entra. Rodolphus laissa retomber la mèche de cheveux de sa maitresse-avocate et soupira d'agacement quand l’auror commença à lui expliquer ses droits. Cependant, il ne broncha pas et se contenta de fixer d’un regard sombre et glacé l’homme se tenant face à lui. Il le connaissait cet homme, mais son nom lui échappait. Il ne l’avait pas retenu car cela avait bien peu d’importance. L’auror ne représentait rien pour lui. Aucune menace, aucun danger. Rien.

Alors que l’homme en venait enfin au fait, posant sa stupide question, la porte s’ouvrit pour la troisième fois, laissant entrer un deuxième auror. Rodolphus leva les yeux au ciel. Ils n’allaient donc jamais pouvoir commencer ?
"Maître Selwyn, pour la défense, et Magnus Gray et Aaron Lucas à l'interrogation"
Alors que le mangemort commençait à montrer de légers signes d’impatience, il nota cependant les noms des deux aurors dans un coin de sa tête.
"Veuillez répondre à la question de Magnus Gray !"

Le silence se fit enfin dans la salle d’interrogatoire. Un silence lourd, pesant. Plusieurs tonnes, au moins. Sans s’en rendre compte, Rodolphus avait posé sa main sur la cuisse de Taryn. A nouveau, un sourire apparut sur son visage. Un sourire froid, sans aucune joie. Un sourire qui disait vous aurez beau vous acharner, vous ne m’aurez pas. Jamais.

-Mais enfin, messieurs, de quel institut me parlez-vous ?

En entrant dans la pièce, elle remarqua immédiatement que Rodolphus commençait à perdre patience. Elle s'assit en lui lançant une remarque d'un air amusé et ouvrit le dossier le consultant alors que le jeune homme attrapait une de ses mèches d'or et jouait avec. Elle se retint de soupirer en lui disant que ça ne se faisait franchement pas pendant un interrogatoire mais ça avait l'air de l'apaiser et puis elle aimait tellement ça. C'était de petites intentions discrètes qui la faisait frissonner. Mais c'était aussi pour ça qu'elle devait le quitter. Elle était en train de tomber amoureuse de lui et ce n'était jamais bon quand une femme tombait amoureuse d'un homme marié. Ca finissait généralement par un coeur brisé; celui de l'amante le plus souvent. Et l'amante ici, c'était elle. Elle avait déjà eu le coeur brisé quand Ethan, son fiancé, était mort. Elle ne voulait pas recommencer. Il fallait qu'elle quitte Rodolphus avant que tout ça n'arrive. - Rodo', ils vont essayer de te pousser à bout. Il faut que tu garce ton calme le plus possible d'accord ? Je suis là de toute manière, fie toi à moi, à mes gestes. Elle lui sourit doucement. Elle finissait de parler quand la porte s'ouvrit sur Magnus Gray. Génial, il fallait que ce soit Gray en plus. Il était réputé pour être un véritable scroutt à pétard atteint d'une crise de folie en interrogatoire. La jeune femme réussi à retenir une grimace avec beaucoup d'efforts et se composa un visage impassible.

- Maître Selwyn, la salua t-il. Elle hocha la tête. - Monsieur Gray, répondit-elle d'une voix douce et neutre. Plus que lui. - Conformément à vos droits votre avocate ici présente peut vous assister toute la durée de l'interrogatoire. Néanmoins, et sur ordre de Mr Bartemius Croupton Sr, il peut être exigé de maître Selwyn qu'elle se retire et vous laisse seul en présence de l'auror chargé de vous entendre. Taryn fronça les sourcils. D'où elle sortait cette règle ?! C'était quoi cette embrouille ? Et la règle "innocent jusqu'à preuve du contraire" ? Ils n'avaient pas le droit de la faire sortir. - Combien de temps avez-vous passé à l'institut ? Aie ça démarrait mal. La porte s'ouvrit de nouveau sur ... Aaron. Merde c'était de pire en pire cet entretient. La jeune femme se raidit légèrement. Aaron et elle avaient un lien ... particulier. Wilhemina. La femme de Aaron. La soeur de Taryn. Ils la couvraient tous les deux. En réalité, Tara faisait un boulot monstre pour dissimuler la présence de Will sur Londres et donner de fausses pistes aux mangemorts qui la recherchaient pour faute et trahison. Leur regard se croisèrent brièvement et il hocha la tête pour la saluer. Elle le lui rendit et il résuma les faits et les personnes présentes. - Veuillez répondre à la question de Magnus Gray ! lança t-il ensuite. Rodo la regarda et elle hocha la tête. Sa main se posa sur la cuisse de la jeune femme alors qu'il leur offrait un sourire de loup en leur répondant. Abruti. Il avait l'air coupable ainsi. Et ça allait être à elle de rattraper les dégâts. Croisant délicatement les jambes, virant discrètement la main du jeune homme de sa cuisse, elle sourit aux deux Aurors. - Messieurs, quelles preuves avaient vous que mon client était présent sur les lieux de cet abominable crime ? demanda t-elle d'une voix calme.

Ils ne manquaient pas d'air ! Rodolphus Lestrange se comportait comme si sa convocation au bureau des aurors n'était le fruit que d'une malheureuse méprise. Comme s'il savait qu'en dépit de toutes les preuves réunies, des témoignages, des heures passées à tout vérifier, à tout minutieusement orchestrer le ministère ne pouvait rien contre lui. Rien contre un Lestrange. Cela énervait prodigieusement Gray qui ne rêvait que d'une chose, lui briser les os et la baguette.
- L'Institut Clevergrace Mr Lestrange, répondit Gray, en se surprenant lui-même à conserver son calme.
Bien sûr c'était sans compter la présence de l'autre blondasse, cette sainte-nitouche de Selwyn qui s'envoyait sûrement en l'air avec ce malade de Lestrange. Y'avait juste à voir comment il lui palpait la cuisse. Dégoûté, l'auror se força à penser à toutes ces heures passées pour en arriver là.
- Plusieurs témoins, beaucoup de témoins, dit-il en regardant tour à tour l'avocate et son client, Les aurors présents, les élèves, et même quelques elfes ont pu être interrogés. Tous nos certifient la présence de votre client. Ils ont été interrogés sous veritaserum, les élèves également.
Son regard se braqua soudain sur l'avocate, glacial, et pétri de toute la haine qu'il éprouvait pour ces ordures, et de toutes les horreurs auxquels il rêvait de les soumettre.
- Tous Maître Selwyn ont également certifié votre présence.

Evidement Lestrange nia en bloque, faisant mine qu'il ne savait pas de quoi ils parlaient. Sauf que son regard de fou laissait largement entendre le contraire. Cet interrogatoire commençait mal. Il n'arriveraient jamais à prouver suffisamment la culpabilité de l'accusé er ce malgré les nombreuse preuve qui l'accusait. Et la vrai cause de tout ça était le ministère qui était devenu pourri jusqu'à la moelle. La preuve son avocate Taryn était elle aussi une mangemorte.

Aaron fouilla dans ces dossier pour en sortir plusieurs parchemins qui retranscrivaient les interrogatoire qui avait menés à la présence de Rodolphus Lestrange ici devant eux.

-"...Il y avait de nombreux hommes et femmes qui nous méprisaient, nous diminuaient et nous battaient parfois sans compter les corvées et les punitions. J'ai été envoyer dans l'isoloir par celui que ses comparses appelaient Rodolphus Lestrange..." cita l'auror pour confirmer les dire de son collègue. "Il y a une liasse entière de parchemins qui ont été retranscite avec la participation d'un avocat et d'un hussier pour vérifier que tout ce passait sous les bonnes conditions et pour certifier l'utilisation de véritasérum."

Ces preuves étaient ce qui pouvait faire plonger le mangemort. toutefois, si l'accusé n'avouait pas ou n'apportait, même inconsciemment un nouvel élément qui prouverais sa culpabilité, cela ne suffirait pas il le savait.
La suite de ce que dit Magnus, arriva avec difficulté dans son cerveau. Oui Taryn avait été présente pendant l'assaut mené par l'ordre et les aurors. Aaron savait que certains l'avaient vu, comme ils avaient vu Wilhelmina. Il s'était chargé de faire disparaître - à contre-coeur- les preuves contre l'avocate, même si aujourd'hui elle lui aurait utile. Laisser Taryn se faire soupçonner, mettait en danger la sécurité de Wilhelmina et ça il ne pouvait pas le permettre.

-"Hélas ce qui accusait Melle Selwyn se sont retractés, affirmant que dans la confusion, ils n'étaient pas sur qu'il puisse réellement s'agir d'elle." lacha l'auror d'un air faussement, mais convaincant, dégouté tout en fixant l'avocate droit dans les yeux.

Le sourire de Rodolphus s’élargit.

« Peut-être que si vous me donniez les noms de ces témoins, cela m’aiderait à me souvenir… »

Finalement, cet interrogatoire, en plus d’être un formidable jeu, pouvait devenir une source d’informations pour le moins intéressante. Sans se laisser abattre, le mangemort replaça sa main sur la cuisse de son avocate. Son regard froid allait d’un auror à l’autre. Il s’arrêta finalement sur Lucas. Rodolphus plissa légèrement les yeux, comme pour lire au plus profond de l’âme de l’auror. Il se passait quelque chose. Il avait le nez pour détecter ce genre de truc. Un genre de sixième sens. L’empressement de Lucas à innocenter Taryn, le ton faussement détaché de sa voix, puis se regard que tout deux échangeait. Le mangemort éclata soudainement d’un rire sans joie, glacial, à vous geler les os. Sa maitresse avait-elle pour amant ce minable auror ? Taryn était futée. Très futée. La main de Lestrange remonta d’un centimètre sur la cuisse de la jeune femme comme pour s’assurer qu’elle était bien là, près de lui. Elle était à lui.

Taryn essaya de retenir sa grimace en entendant parler des témoins présumés. Il fallait dire que Rodolphus n'avait pas été très discret. Pas plus que sa très chère épouse ou d'autre. Mais son visage ne montra rien, juste une attention polie et courtoise, attentive juste ce qu'il fallait, comme tout avocat qui se respecte. Quand les deux aurors parlèrent des témoins, elle arqua un sourcil. - Vraiment ? Et par les temps qui couraient, vous n'avez pas pensé que quelqu'un puisse prendre l'apparence de mon client grâce à du polynectar par exemple ? Mon client est quelqu'un de connu, il vient d'une vieille famille qui respecte certaines traditions, il est puissant, alors oui, personnellement il me semble la cible parfaite pour faire accuser. Les mangemorts sont très doués, argua t-elle en démolissant les prétendus témoignages des aurors. Elle n'aimait pas vraiment faire ça, surtout qu'elle savait qu'ils étaient les gentils même si elle n'appréciait pas Gray, mais elle n'avait pas le choix. Elle devait protéger Will et Derius.

La suite la désarma. - Tous Maître Selwyn ont également certifié votre présence, lança alors Gray. Taryn le regarda sous le choc. - Moi ? Surprise non feinte puisqu'elle avait été très rarement à l'institut et toujours masquée. Elle ne supportait pas l'idée qu'on puisse s'en prendre à des enfants c'est aussi ce qui la poussait à s'éloigner des mangemorts. Se battre contre des adultes passe à la rigueur il fallait bien faire entendre leurs voix mais s'en prendre à des enfants désarmés et fragiles, ça elle ne l'acceptait pas. Et ne l'accepterait jamais. - Mais j'ai passé le plus clair de mon temps ici, se défendit-elle avec une certaine fragilité qui étayait sa phrase. Surtout que rien n'était un mensonge. Une demi vérité certes mais elle veillait à ne jamais mentir ou de manière très calculée surtout en face d'Aurors qualifiés. Aaron vint à son secours. - Hélas ce qui accusait Melle Selwyn se sont retractés, affirmant que dans la confusion, ils n'étaient pas sur qu'il puisse réellement s'agir d'elle, la défendit Aaron. Elle prit un air soulagé puis fixa Magnus Gray. - Est ce que c'est après moi que vous en avez personnellement ou juste après les avocats qui défendent des personnes que vous n'appréciez pas ? demanda t-elle à Magnus tout en essayant de virer la main de Rodolphus de sa cuisse. Le seul fait qu'il fasse ça pouvait à la fois briser tout son crédit pour le faire libérer mais en plus, ça la dégoûtait presque. Parce que Rodolphus avait effectivement fait parti de ceux qui avait brutaliser les enfants et qu'elle lui en voulait pour ça. Elle se redressa alors et croisa délicatement ses jambes en faisant glisser la main du mangemort hors de sa cuisse. - Avez vous de véritables preuves contre mon client ou est ce que vous avez joué toutes vos cartes ? Parce que si c'est le cas, nous partons. Je n'ai aucune intention de me faire insulter un peu plus et mon client non plus je pense, lança t-elle d'un air sévère en se levant.