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Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe

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MessageSujet: Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe 129196351Mer 9 Déc 2015 - 23:09



EBENEZER & ANGE
❝ On Reste Dieu Merci à la merci
De l'amour crasse,
D'un simple démenti,
D'une mauvaise vie,
D'une mauvaise passe ❞


Dîner habituel lors d'un soir ordinaire à Poudlard. Journée normale, des cours, des engueulades, des fous rires, un entraînement de Quidditch. Le temps empire, la neige tombe, Noël approche. Le château se pare de jolies couleurs, les fantômes ressortent leurs habituels chants, l'humeur est plus légère, plus joyeuse, une trêve s'installe dans les lieux pour les fêtes. Elle se terminera en janvier, la haine deviendra plus violente et le gouffre séparant les "Communautés" s’agrandira encore. Mais pour le moment, la paix est là, elle s'installe progressivement. Comme si Noël restait sacré pour tout le monde. Qui peut haïr Noël, les fêtes et tout ce que ça représente ?

Les rires et les conversations joyeuses animent la Grande Salle, merveilleusement décorée mais Ange à la tête ailleurs. Elle fixe la table des Serpentard sans trop savoir ce qu'elle cherche. Ou ce qu'elle veut trouver. Elle croise alors le regard d'Ebenezer et ils se fixent longtemps, le temps d'une conversation silencieuse puis il lui offre son habituel sourire narquois et se détourne d'elle. Encore. C'est toujours lui qui détourne le regard le premier. Comme si elle n'était pas assez importante pour qu'il continue à perdre son temps à la fixer. S'en est presque vexant. Mais Ange est au delà de ça. Il la fascine. Ce garçon est un mystère complet, elle n'arrive pas à le cerner, elle pourtant si douée pour déterminer la nature des gens. Mais chez lui tout ce bouscule. Il y a cette aura sombre qui trône autour de lui en permanence et son regard n'est qu'un mélange de violence, d'arrogance et de pouvoir et pourtant, pourtant elle a l'impression de voir de la lumière en lui. C'est fugitif et la flamme est faible, elle s'éteint parfois et se rallume plus tard, mais elle s'étouffe avec toute cette noirceur. Pourtant il y a autre chose en lui, elle l'a perçu cet été. Il était si différent, même avec elle. Surtout avec elle. Plus violent, plus en colère. Il la raillait en permanence, la provoquait, la poussait à sortir de ses gonds. C'était comme si elle faisait ressortir le pire de lui même. Ou l'inverse plutôt. Qu'elle faisait ressortir le meilleur de lui même, faisait briller sa lumière plus vivement et qu'il le lui faisait chèrement payer. Elle avait l'impression d'être une plume ballottée par un ouragan quand elle était avec lui. Pourtant, Merlin sait qu'il la fascinait. S'en était presque douloureux, se besoin de se rapprocher de lui, d'apprendre à le connaître, de le provoquer pour qu'il lui réponde. Il l'attirait comme la flamme attirait le papillon. Il était dangereux, elle le savait mais c'était plus fort qu'elle. Plus fort que lui aussi puisqu'il la regarda de nouveau. Elle fronça les sourcils, se forçant à soutenir son regard d'ébène.

- Ange ?! Ange tu m'écoutes ?! l'appela alors Fabian. Ange sursauta brusquement et détourna le regard pour le poser sur son meilleur ami - et accessoirement ex petit ami aussi. Elle lui sourit brièvement d'un air penaud. - Non pardon je n'ai rien écouté. Tu disais ? demanda t-elle distraitement en jetant un bref coup d'oeil à la table des Vert & Argent. Mais c'était trop tard, l'instant était brisé et il était parti sur autre chose discutant avec sa chère et tendre. Ange senti une colère flamboyante probablement teintée de jalousie à cette pensée. Fiancé, il était fiancé. Et a cette vipère de Lestrange en plus. Ca lui donnait presque envie de vomir. - Je voulais savoir si tu restais pour les vacances ou si tu rentrais ? répéta Fabian. - Hum ? Non je reste. On pourra se faire des batailles de boule de neige et du patin à glace si tu veux ! répondit la blondinette en se forçant à se concentrer sur autre chose que Ebenezer Alford. - Ca va ? lui demanda son ami d'un air inquiet. Ange acquiesça en posant ses yeux d'azur sur lui. - Bien sur pourquoi tu me demande ça ? s'enquit-elle surprise. Fabian haussa les épaules. - J'sais pas t'a l'air ailleurs ces derniers temps, répondit-il en reprenant une troisième assiette. Ange arqua un sourcil en le regardant se servir. - Ca va. Et toi tu vas être malade si tu continue à manger comme un clan de vikings affamés ! La bouche pleine, Fabian lui jeta un coup d'oeil et dit un truc dont elle n'en comprit pas le sens. Elle leva les yeux au ciel en soupirant, l'air de dire "mais qui m'a fichu des meilleurs amis pareils ?" mais un petit sourire ornait ses lèvres et elle offrit un clin d'oeil complice à Nate et Lysandre.

Le repas fini le quatuor se rendit dans la salle de repos en se chahutant un peu. Seule fille du groupe, Ange pouvait être surprotégée comme elle pouvait être la plus embêtée. Disons en résumé qu'eux avait le droit de l'embêter et de la taquiner mais que le premier qui lui faisait du mal le regrettait bien vite. Une fois dans la salle ils s'installèrent près du feu et furent rapidement rejoint par Delilah et d'autres copains de différentes maisons. - Va lui parler, souffla Ange à Fabian en le voyant fixer Taryn qui lisait un peu plus loin. Elle le poussa vers la jeune fille puis reprit son Cahier d'Art comme elle l'appelait. Un mélange de dessins, de portraits, de compositions musicales, de chansons et de poèmes. C'était son Cahier, une sorte de journal pour elle et personne n'avait le droit d'y toucher. L'ouvrant, elle hésita entre le portrait d'un certain Serpentard qu'elle avait presque terminé ou une composition en cours et choisi la seconde option. Elle finirait le premier quand elle serait seule. Elle se perdit dans sa compo', ne suivant que brièvement les discussions de ses amis jusqu'à ce qu'une pression de Dee lui fasse relever la tête pour la regarder. Sa meilleure amie fit un vague coup de tête pour désigner quelqu'un et Ange regarda surprise. C'est alors qu'elle vit Ebenezer. Elle arqua un sourcil. Il était rare de le voir là, en général il évitait la salle de repos. Il discutait avec ses amis. Ange regarda Delilah - a qui elle avait tout raconté et qui était la seule au courant - et haussa les épaules avant de reprendre sa musique. Quand plus tard, elle releva la tête pour la seconde fois, il était parti.

L'heure du couvre feu approchait mais Ange avait envie de tester sa nouvelle composition. Elle prit donc congé de ses amis, prétextant être fatiguée puis grimpa jusqu'à la Salle sur Demande que ses amis et elle avait découvert l'année précédente après s'être perdus à la recherche d'un endroit tranquille. Alors qu'elle arrivait, elle entendit des notes de musique. Du piano. Curieuse de savoir qui l'avait doublée elle entra silencieusement pour voir Ebenezer qui jouait, assit au piano. D'abord choquée - elle ignorait qu'il savait jouer et qu'il était même très doué - elle se laissa happer par la musique, continuant d'écouter, jusqu'à fermer les yeux. La mélodie s'interrompit soudain, la faisant presque sursauter et elle ouvrit ses yeux azur pour rencontrer celui, si noir, du Serpentard qui l'avait aperçue. Son coeur accéléra et elle recula. - Désolée. Je voulais juste ... bref. Elle commença à tourner les talons pour partir puis une pensée traversa son esprit et elle s'arrêta avant de se tourner pour le fixer. - Tu sais, je te pensais plus intelligent que ça. J'espère que tu es au courant que ta fiancée est une vipère et une imbécile de première plus intéressée par le maquillage et les calories des muffins que toi. En même temps si tu voulais juste une potiche aux fesses plus grosses que son QI c'est bon, t'a pioché le bon lot ! lança t-elle. En se rendant compte de ce qu'elle venait de dire elle ouvrit de grands yeux et se figea. Mais d'où ça sortait ça ?!! Elle n'était pas comme ça d'habitude. Elle était plus douce, plus diplomate aussi. Et puis qu'est ce que les fiançailles d'Ebenezer Alford pouvaient bien lui faire ?! Il fallait croire qu'elle n'était pas la seule à faire sortir une des personnalités de l'autre. Apparemment, lui faisait ressortir son mauvais côté. Logique. Mais flippant.
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MessageSujet: Re: Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe 129196351Ven 11 Déc 2015 - 21:33

- https://www.youtube.com/watch?v=28sdV_DXSrU -

Noël, à vomir. Ça lui pourrissait l'humeur. Il ne se demandait même pas ce que ses parents allaient bien pouvoir lui offrir, par contre il planchait surtout sur le cadeau de Bekka, qu'il devrait bien évidemment satisfaire et plus encore. Ce n'était pas parce que leur couple était devenu réellement officiel depuis les fiançailles qu'il devait relâcher ses efforts. Et pourtant chercher des idées le gonflait pas mal. Assis à la table des serpentards pour le dîner, il ne parvenait pas à se concentrer sur les discussions de ses comparses. Bekka était assise à côté de lui et était plongée dans une profonde discussion très animée avec Fluvia son éternelle amie, ensemble elles étaient deux véritables petites pestes. Et personne ne remarqua que son regard s'était posé en direction de la table des rouges et or. Ses yeux tombèrent sur ceux d'Ange qui le fixaient aussi. Il ne parvenait pas à détacher le regard. Il n'aimait pas cette fille, il ne savait pas bien pourquoi mais il ne l'aimait pas. Elle provoquait en lui une profonde haine qu'il ne pouvait expliquer et qu'il ne parvenait à maîtriser. Il adorait la railler, la rabaisser et habituellement lui qui changeait si facilement de proie continuait. Il voulait qu'elle souffre, que son éternel sourire s'efface à jamais de son visage. Il souhaitait la voir dégringoler, la sentir s'effondrer sans que ses amis les boursouflets ne puissent la rattraper. Et jusque là elle avait résisté, ça l’agaçait. Elle ne l'avait pourtant jamais provoqué, mais chaque semaine il pensait à comment faire du mal à Blackwell, elle était sa nouvelle lubie, son nouvel agneau à dévorer. Et à la fois, il se demandait bien ce qu'elle cherchait à le regarder comme ça ? Elle l'intriguait, il voulait tout savoir d'elle, pour mieux la détruire s'était-il persuadé. Elle avait ce ton doucereux lorsqu'elle lui parlait et il avait fini par le prendre en horreur, tout comme le parfum de printemps qu'elle persistait à mettre même en hiver, cette douce odeur de fleurs qui lui piquaient le nez. Comme si elle croyait voir en lui quelque chose que les autres ne voyaient pas. Mais elle se trompait l'éternelle optimiste, elle se trompait profondément, ce qu'il montrait était réellement ce qu'il était, avec la violence en moins. Parce qu'il avait toujours mis un point d'honneur à se maîtriser, la violence laissait transparaître la faiblesse et il n'était pas faible, il était loin de l'être. Il n'était pas un faible, il pouvait détacher le regard, il le pouvait, et il observa une dernière fois le visage de la jeune femme avant de lui adresser un sourire cynique et de détourner les yeux en direction de sa chère et tendre qui l’appelait déjà. "Le dernier parfum à la rose de Sorcières des temps modernes m'irait bien, tu ne crois pas ?" lui demanda Bekka relativement inquiète de sa réponse. Ebenzer lui adressa un sourire laissant transparaître les fossettes qu'il avait au creux des joues. "Bien-sûr ma beauté". Et la réponse paru satisfaire Bekka qui lui sourit et retourna à sa conversation avec Miss Avery.

Avalant une fourchette de la dinde qu'il avait dans son assiette, il ne pu retenir un autre regard vers les rouges. Et une nouvelle fois ses yeux tombèrent sur Ange. Elle l'avait vu. Et merde avait-il pensé. Il aurait du en rester sur leur première altercation yeux dans les yeux. Il y avait mis fin, il avait gagné. Et cette fois-ci ce fut elle qui détourna le regard, visiblement assaillie par ses amis. Il la regarda rire, dévoilant ses dents d'une blancheur extrême. Puis se leva lorsque Bekka s'apprêtait à quitter la table en compagnie de son amie toujours très absorbée par leur discussion, elle lui avait dit qu'ils se retrouvaient plus tard dans la salle commune. "Ebe ça te dis une partie d'échec dans la salle de repos ? T'as une revanche à prendre il me semble." le railla t'il dans un sourire sincère. "Je ne prendrais pas le risque d'une raclée ce soir, mais je te suis tu pourras toujours trouver un adversaire à ta taille là bas" lui répondit-il avec le même sourire et ils furent suivi par d'autres serpentards qu'Ebenezer connaissait bien. Après quelques minutes de marche ils parvinrent enfin à rejoindre la salle de repos. Le jeune homme s'installa dos à un mur discutant avec ses amis. "....et il s'est fait dessus, tu aurais du voir la tronche de cette mégère de Macgonagall, elle était dégoûtée...". Et tous éclatèrent d'une rire bruyant et fixant le pauvre Poufsouffle dont ils parlaient et qui se trouvaient dans la pièce. Puis lorsqu'il releva la tête, calmé de son fou rire, il remarqua qu'Ange, l'insupportable était elle aussi présente, à croire qu'elle le suivait partout. Elle ne paraissait pas l'avoir vu, alors lassé de la croiser partout, et surtout pour ne pas se risquer à la provoquer devant tout ses amis, ne souhaitant pas faire sous entendre qu'il lui montrait la moindre attention, il quitta la pièce après un bref salut à ses compagnons de maison. Il avait besoin d'un endroit calme, d'un endroit où il n'entendrait pas parler parfum, cours de potion ou encore poufsouffle qui se fait dessus. Il avait trouvé.

La salle sur demande. Il pense a un piano à queue noir et des touches blanches d'ivoire. Il pensa à des boiseries, à un sol qui craque parce qu'il est trop ancien. Et une immense porte apparu, il regarda à droite, puis à gauche. Personne. Il entra. La piano était là, loin de la porte qui lorsqu'il la referma s’effaça complètement. Il avança, le sol craquait sous ses pieds, et une immense fenêtre sale et factice trônait sur le mur du fond. Il avança encore. Se plaça devant le piano, sans vraiment oser s’asseoir. Il avait l'esprit trop embué. Il n'avait pas joué depuis longtemps, depuis des années maintenant. Son père le lui avait interdit, ce n'était pas une occupation d'homme, un passe temps de fille pour épater les invités lors d'une réception afin qu'on les trouves charmante. Mais personne ne le trouvait jamais charmant lui face à un piano. Pourtant il était doué. Seule la musique classique l'intéressait. Il ne jouait que ça. Il n'aimait que ça. Il aimait sentir la musique vibrer sous ses doigts parfois rapides, parfois violents, et parfois doux. Il adorait sentir l'odeur du bois vieillit lorsqu'il jouait comme au manoir quand mère lui donnait des leçons. Et ce fut tout naturellement qu'il fini par s’asseoir face à l'instrument, le visage presque livide. Il ne jouait pas encore. Mais ses doigts avaient finalement fini par se poser machinalement sur les touches. Alors, il ferma les yeux. Et ils suivirent, les premières notes furent un peu trop violentes, le temps que ça revienne. Et c'était revenu. Il aimait entendre la violence, la force d'un morceau sortir de l'instrument, comme une douce magie qui vous prend aux tripes. Il adorait cette tristesse inconditionnelle que faisait ressentir le piano à tout attentif à la musique, il aimait jouer cette tristesse, cette haine et parfois cette mélancolie. Il se souvenait que parfois des larmes échappaient des yeux de sa mère lorsqu'il jouait, qu'elle essuyait rapidement. Il faisait toujours mine de n'avoir rien vu. Il savait que seuls quelques auditeurs privilégiés ressentaient la souffrance que pouvait inspirer un piano lorsqu'on en jouait.

Il avait toujours les yeux fermés, laissant courir ses doigts sur les touches d'ivoire de l'instrument. Puis il senti une présence, une véritable présence, pas celle des fantômes qui l'entouraient. Celle d'un vivant. On l'épiait. Et il joua une dernière et violente note qui en aurait fait sursauter plus d'un et ouvrit les yeux brusquement. Blackwell, qu'est-elle fichait encore dans ses pâtes celle là ? La colère lui monta au yeux qui devinrent d'un noir d'encre. Il la fixa sans mot dire. Elle paraissait gênée la mignonne, puisqu'elle balbutia quelques mots presque incompréhensibles dans son empressement "Désolée. Je voulais juste ... bref.", il la regardait toujours. Elle tourna brusquement les talons. Il valait mieux pour elle effectivement. Il était dans une colère noire, il détestait qu'on le voit jouer, qu'on l'épie et surtout il se détestait d'avoir joué, d'avoir osé fermer les yeux, de s'être laissé à la merci de n'importe qui. Et surtout d'elle. Mais étrangement, elle se retourna, elle ne quitta pas la pièce comme il l'aurait espéré. "Tu sais, je te pensais plus intelligent que ça. J'espère que tu es au courant que ta fiancée est une vipère et une imbécile de première plus intéressée par le maquillage et les calories des muffins que toi. En même temps si tu voulais juste une potiche aux fesses plus grosses que son QI c'est bon, t'a pioché le bon lot !" lui lança t'elle la voix tintée d'une colère peu dissimulée. Il la fixa, abasourdit et sans qu'elle ne s'y attende il se leva brusquement de son siège et avança vers elle a une vitesse folle. Il avait très bien compris ce qu'elle avait dit, il n'avait pas rêvé. Mais pour qui se prenait-elle ? Cette petite délurée aux apparences de sainte ni touche. Lorsqu'il fut arrivé à sa hauteur, il l'attrapa la gorge relevant la tête de la jeune femme et la poussant à lui faire face, à le regarder. Et il la fit reculer de par l'emprise qu'il avait sur elle, la collant sur le mur le plus proche de la porte. "Ne t'avises plus jamais d'oser prononcer de telles paroles envers Rebekka. Ne t'avises plus jamais de parler d'elle." lui cria t'il au visage tout en resserrant l'étreinte sur son cou. Il la fixait toujours dans les yeux, son regard était noir. "Peut-être que tu te crois plus intelligente. Mais tu viens de montrer ta faiblesse sang de bourbe. Peut-être que tu te crois mieux ? Mais qu'à tu fais de si merveilleux pour oser la juger ? Tu n'es pas digne de prononcer son nom, ou même de l'appeler "ma fiancée"." siffla t'il entre ses dents, tentant de se calmer par tous les moyens. Il ne voulait pas laisser ressortir sa violence de cette façon. Pas maintenant. Pas ici. Pas devant elle. Jamais. Il laissa le silence retomber, se calmant un peu par la même occasion. "Mes fiançailles te posent un problème peut-être Blackwell ?" lui demanda t'il un sourire en coin désormais planté sur le visage. Il aurait bien aimé qu'un second "sang de bourbe" traverse ses lèvres mais il n'y était étrangement pas parvenu. Son souffle était rapide, la colère le possédait toujours, et il venait s’écraser contre le visage de la jeune femme. A croire que cette fois-ci elle l'avait bien cherché.

dragées:


Dernière édition par Ebenezer Alford le Mer 16 Déc 2015 - 0:57, édité 1 fois
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EBENEZER & ANGE
❝ On Reste Dieu Merci à la merci
De l'amour crasse,
D'un simple démenti,
D'une mauvaise vie,
D'une mauvaise passe ❞



Ce mystère, ah ce mystère qu'elle aurait voulu le résoudre rien qu'en plongeant dans l'encre noire de ses yeux. Qu'elle aurait voulu pouvoir le comprendre, le cerner au travers des regards qu'il lui rendait, des mimiques narquoises qu'il lui offrait, se dissimulant derrière sa carapace de glace pour ne pas qu'elle perce ses défenses. Mais elle n'y arrivait pas, elle ne comprenait pas, il était comme une boule noire d'encre, lisse en surface et renfermant un milliers de secrets tous plus étourdissants les uns que les autres mais jamais révélés. Elle aurait voulu pouvoir pénétrer dans ce jardin secret dont lui seul détenait la clé. Et elle ne comprenait pas pourquoi il l'obsédait autant. Il n'était qu'un mec parmi les autres, qu'un Serpentard au sang pur de plus à cette table, ils étaient tous comme lui, froids, hautains, détestables, se croyant supérieurs à tout le monde, renfermant cette symphonie de haine, de violence et d'arrogance entremêlées. Oui il était comme les autres. Pourtant à elle, il lui semblait différent. Elle était attirée par lui comme le papillon de nuit l'était par la flamme d'une torche, sachant parfaitement qu'il pouvait en mourir mais s'y risquant quand même. C'était plus fort qu'elle. Qu'eux apparemment puisque son regard revint se poser sur elle alors qu'il faisait apparemment tout pour se détourner. Ca semblait instinctif. Cette fois pourtant ce fut elle qui détourna le regard et elle ne lui offrit pas le plaisir d'un troisième round, remportant la bataille pour la soirée. Du moins c'était ce qu'elle pensait.

Alors qu'il sortait de ses pensées pendant qu'elle écrivait sa composition, il revint s'imposer à elle dans la salle de repos. Elle en fut surprise, il n'y venait presque jamais. Puis elle l'oublia de nouveau, retournant dans son monde, dans ce jardin aux milles couleurs et aux douces mélodies enchanteresses qu'elle s'était créé. Quand elle était revenu dans le monde réel, presque une heure plus tard, il n'était plus là et n'était plus, dans son esprit, qu'un fantôme comme pour la plupart des élèves de Poudlard. Saluant ses amis, elle se dirigea vers un endroit magique, qu'elle avait découvert l'année précédente et dans lequel elle passait beaucoup de temps, en profitant pour jouer du piano. C'était ce qu'elle regrettait le plus à Poudlard auparavant. Le piano. Parce qu'elle adorait certes jouer de la guitare et du violon mais rien ne valait le piano, roi des instruments à ses yeux. Elle aimait sentir ses doigts courir sur les touches, alternant entre les blanches et les noires pour créer des mélodies et écouter sans jamais se lasser, les sons mélodieux que produisait le piano. Ange était une artiste. Elle aimait tout ce qui touchait à l'art ou à la musique, regardant le monde avec des couleurs que les autres ne voyaient pas, entendant des sons et des mélodies qu'elle seule pouvait comprendre. Elle ne fonctionnait pas comme les gens normaux, la haine des Hommes lui était incompréhensible.

Quand elle arriva devant le mur où était censé se trouver la salle, elle ferma les yeux et pensa à un endroit où elle pourrait jouer du piano. Alors qu'elle pensait à ça, une mélodie se fit entendre, la sortant de ses pensées. Apparemment quelqu'un avait eu la même idée. Et pas n'importe qui en plus. Monsieur Mystère Ambulant en personne. Le pire c'était qu'il jouait vraiment magnifiquement, c'était triste, lugubre même mais tellement mélodieux, tellement puissant qu'elle s'y laissa prendre et ne parti pas alors qu'elle en aurait eu l'occasion. Non, elle resta et il fini par la remarquer. S'excusant - elle ne savait pas trop pourquoi au juste - elle commença par partir puis soudain, il y eu ... ça. Cette sensation étrange qui naissait au creux de son ventre, lui broyait le coeur, lui enserrait la gorge et elle parla avant d'avoir pu retenir ses mots. C'était une critique instinctive qui venait droit du coeur mais elle savait avant même d'avoir terminé qu'elle avait fait une erreur mortelle. La colère noire qu'elle lisait dans le regard du Serpentard passa à une rage indescriptible et il se jeta sur elle avant même qu'elle est pu faire un pas en arrière pour l'éviter. Ses doigts fins qui avaient si bien joué au piano auparavant enserrèrent sa gorge et serrèrent. Il la plaqua contre le mur et se mit à hurler probablement quelque chose sur Rebekka bien que la blondinette n'écoutait absolument pas ce qu'il lui disait. Elle l'observait tout en essayant de respirer. Son coeur battait à toute vitesse pourtant elle ne paniquait pas. Elle ne savait pas pourquoi et alors même que tout indiquait le contraire en lui, elle savait qu'il ne lui ferait pas de mal. Ou du moins qu'il ne la tuerait pas. Mais après tout, Ange était une Gryffondor, elle ne paniquait pas pour un rien. La seule chose qui la faisait vraiment paniquer au point de la paralyser c'était le feu. Il la traita de sang-de-bourbe mais elle ne réagit pas plus que ça. Ils disaient tous la même chose, ils commençaient à se répéter et elle était lasse d'entendre leurs conneries sur la pureté du sang. Surtout que chez elle, tout le monde était sorcier alors bon. - Mes fiançailles te posent un problème peut-être Blackwell ? lança t-il alors plus calme.

Ange profita du fait qu'il ai l'air moins cinglé pour le repousser et passer sous ses bras pour s'écarter un peu de lui. C'était qu'elle avait de la force même si elle n'en n'avait pas l'air. Mais elle avait apprit à se défendre, à n'être pas qu'une jolie blonde sans cervelle justement. Elle lui offrit un sourire tout aussi narquois que le sien. - Non pas vraiment. On dit bien que "qui se ressemble s'assemble" non ? rétorqua t-elle avec insolence. Elle lui tourna volontairement le dos, ses cheveux blonds virevoltant dans son dos et se dirigea vers le piano. Elle effleura les touches du bout des doigts, s'assit sur le tabouret et joua quelques accords. C'est un bel instrument, fit-elle d'une voix douce comme si il ne s'était rien passé auparavant. Comme si il ne lui avait pas hurlé dessus en l'étranglant quelques secondes plus tôt. Comme si elle n'avait pas de marques rouges sur son cou pour prouver qu'il était encore plus violent qu'il ne voulait lui même l'admettre. C'est drôle je ne te pensais pas être du genre à tomber amoureux de quiconque, toi qui cherches tellement à fuir. Elle parlait tout en jouant quelques notes. Avoue que tu espérais vraiment que je me mette à pleurer ou que je m'enfuis devant toi comme une petite souris devant un serpent immense. Mais tu ne me fais pas peur Alford. Ton numéro marche peut-être avec les autres mais pas avec moi. J'ai déjà connu bien pire que tout le mal que tu pourrais me faire, fit-elle alors, son regard se teintant de tristesse. Finalement elle joignit les deux mains et joua vraiment une musique douce, mêlant tristesse et espoir. Elle l'appelait avec la musique, comme si c'était la seule chose capable de l'aider à communiquer avec lui, comme si ils ne venaient pas de deux mondes totalement opposés. Elle caressait les touches du piano avec autant de délicatesse qu'il avait joué avec une brutalité à peine contenue, lui opposant son infinie douceur à sa profonde violence. Tout en jouant elle leva les yeux vers lui et riva son regard d'azur au sien, si noir. Il la haïssait, très clairement, et pourtant, il n'était pas parti, il s'était rapproché. Elle fini son morceau sur des notes plus aiguës et positives que lui. Logique.

C'est alors qu'elle remarqua son carnet entre les mains sur Serpentard. Elle avait du le faire tomber quand il l'avait étranglée et il l'avait ramassé ensuite. Elle fronça les sourcils en se levant. - Ca c'est à moi, merci, lança t-elle en s'approchant pour lui reprendre le cahier des mains. Mais il fut plus rapide. Rend le moi. Maintenant. Sa voix claqua comme un ordre, sans plus contenir de sa douceur habituelle. Elle pouvait supporter bien des choses mais ça, c'était hors de question ! C'était personnel, personne ne touchait à son cahier. Il contenait toute sa vie, son âme entière était là-dedans, dans ses photos, ses compositions, ses dessins, ses écrits et si elle ne le montrait pas à ses meilleurs amis, ce n'était pas pour que lui y touche ! Alors elle tenta de le récupérer.
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Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe Empty
MessageSujet: Re: Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe 129196351Mer 16 Déc 2015 - 0:35

Elle le rendait incontrôlable. Hors de toute portée. Si incontrôlable qu'il ne parvenait même pas à se reconnaître lui-même. Il avait envie de lui hurler toute sa haine au visage. De l'étrangler, de serrer ses mains si fort autour de son cou qu'elle en suffoquerait. Mais bizarrement il n'y parvenait pas. Il n'y arrivait pas. Étrangement il ne le voulait pas. Et puis il serrait, plus il se sentait suffoquer, comme s'il était à la place de la jeune femme. Comme si sa colère l'étranglait. Il ne se reconnaissait pas. Il sentait son cœur battre si fort dans sa poitrine qu'il en devenait douloureux. Ses membres devenaient lourds. Sa main relâcha alors un peu son emprise. Et elle glissa sur la peau de la jeune femme lorsqu'elle tenta de se dégager de cette emprise étouffante. Et elle y parvint. La main du jeune homme était douloureuse. Il se rendit compte de la pression qu'il avait du exercer sur le cou de la blonde. Et il la détestait pour ça. Il la détestait d'être parvenue une nouvelle fois à faire entrevoir son vrai visage. Celui de la violence et du mépris. Lui qui se maîtrisait habituellement si bien, lui à qui il en fallait bien plus qu'une petite insolente s'attaquant à sa fiancée, qu'il n'aimait pas après tout. Mais il s'était tellement attaché à protéger sa réputation et celle de Bekka. Il avait pris tellement de temps à fondre ce masque sur sa peau, qu'il refusait qu'on tente de lui arracher. Qu'il refusait qu'on ose lui parler comme jamais personne ne l'avait fait. Qu'il niait qu'on puisse le toucher par de simples mots. Il sentait le regard de la jeune femme peser sur lui comme un marteau et malgré le fait qu'il avait enserré son cou de ses griffes, elle l'avait fixé, se battant toujours. Comme si la douleur ne s'imposait pas, comme si elle n'avait pas gagné. Cherchant à tout prix à trouver l'air qui lui manquait. Elle coupait chacune de ses actions à la racine, comme si rien ne l'atteignait, comme s'il y-avait toujours une solution la menant vers la lumière.

Et elle était parvenu à le repousser lorsqu'il se rendit compte qu'il était allait trop loin. " Non pas vraiment. On dit bien que "qui se ressemble s'assemble" non ?" lui avait-elle répondu quelques secondes après. Il ne réalisait pas. Et au fond elle avait tord, elle ne le savait pas, elle était tombée dans le piège des apparences, elle aussi. Surement. Elles étaient si profondément ancrées que de toute façon tout le monde y croyait. La question ne se posait même plus. Au fond, peut-être avait elle raison. Bekka et lui avaient de nombreux points communs. Sans vraiment en avoir. Ange lui tourna le dos, comme si rien ne s'était passé. Comme si sa violence ne l'avait même pas touché. Et elle parla, elle parla sans qu'il n'en écoute pas un mot. "C'est drôle je ne te pensais pas être du genre à tomber amoureux de quiconque, toi qui cherches tellement à fuir" continua t-elle sur le même ton désinvolte presque provocateur. Détestable. Comme il s'avait très bien le faire. A fuir ? Se questionna t'il, il ne comprenait pas bien où elle voulait en venir. Alors qu'elle avait déambulé dans la salle, s'approchant du piano, jouant quelques notes d'un doigt, lui n'avait pas bougé. Il était resté à la même place comme figé. "Je ne fuis personne..." lui répondit-il d'un ton absent. Autre chose avait attiré son attention. Quelque chose qui renverserait surement la donne. Quelque chose qui attirait son œil de pie et son esprit malin. "Peut-être connaîtra tu un jour l'amour à ton tour..." ajouta t'il tout en se baisant discrètement pour saisir d'une main l'objet de sa convoitise. Ange ne le regardait pas. Tant mieux.

Son corps se décida enfin à bouger, il en avait repris tout le contrôle. Il avança nonchalamment en direction du piano où était installée Ange. Un sourire mesquin planté sur la figure. Elle commença à jouer, une musique sentant l'espoir, la joie à plein nez encore des conneries de rouges et or. L'espoir, l'amour tout le blablabla habituel et le courage aussi, le courage. Elle ne le regardait pas, pas encore, plongée dans la douce mélodie qui sortait de l'instrument. Et lorsqu'elle releva les yeux vers lui, leurs regards bleu et noir se croisèrent un bref instant avant qu'elle ne remarque ce qu'il tenait fermement dans la main et qu'il ne comptait surement pas lâcher. La mélodie s'arrêta net et brusquement Ange se releva. "Ça c'est à moi, merci. Rend le moi. Maintenant." Comme s'il allait lui obéir, elle faisait une grosse erreur et malgré le ton qu'elle employait il ne céderait pas. Qu'avait-elle cru ? Elle l'avait provoqué, c'était à son tour de jouer maintenant. Elle tenta de lui reprendre, mais il avait anticipé, il fit un pas en arrière levant le précieux objet, le précieux cahier au dessus de sa tête, là où petite poupée blonde ne pouvait l'atteindre. Lorsqu'elle tenta une nouvelle fois de s'approcher, il la repoussa d'une main, sans réelle violence. Elle recula. Il la regarda s'énerver de son côté et lui lança un regard provocateur comme elle l'avait fait quelques minutes plus tôt. Enfin, il ouvrit le cahier d'un geste lent. La page de droite était griffonnée de notes de musiques. Sur celle de gauche était maladroitement collée une photographie, que le jeune homme eut peu de peine à décrocher totalement, elle menaçait de tomber. Il cala l'objet sous son bras et ouvrit la photographie qui était pliée sur le milieu.  Il reste là quelques secondes à la fixer, sans parvenir à prononcer un peu. Ange non plus ne disait rien. Il détaillait la photographie. Deux couples bougeaient, un sourire figé sur les lèvres. Sauf son père. Celui-ci ne souriait pas. Comme à l'habitude. Mais qu'est-ce que pouvaient bien faire ses parents sur une photographie avec Carolyn Blackwell ? Madame Alford jetait un coup d’œil à son mari, et lançait une salutation de la main au photographe, ses cheveux blonds tombant en boucles sur ses épaules. Elle paraissait radieuse, et même à cette époque le jeune homme sentait dans son regard en apparence pétillant un malheur profond. Derrière eux, il remarqua le manoir, son manoir, ils se trouvaient dans le parc de devant habillé pour l’occasion, un repas mondain surement. Mais depuis quand Blackwell était elle issue d'une riche famille ? Et depuis quand surtout leurs parents se connaissaient ? Il n'avait jamais entendu parler de sa famille, elle n'avait jamais été présente aux dîners qu'ils organisaient au manoir. Mais il n'en pipa pas un mot, se contentant de redresser son regard vers la jeune femme comme s'il n'avait pas été le moins du monde intrigué. Alors qu'il avait totalement blêmit. Il retourna la photographie et la lui montra la tenant de deux doigts. "Qui est l'homme au bras de ta mère ?" lui demanda t'il le regard profond, redevenant peu à peu d'un gris foncé.


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EBENEZER & ANGE
❝ On Reste Dieu Merci à la merci
De l'amour crasse,
D'un simple démenti,
D'une mauvaise vie,
D'une mauvaise passe ❞



Il y avait tant de violence contenue dans ses yeux, tant de colère dans ses gestes, tant d'amertume en lui. Il ne contrôlait plus rien et pourtant, c'était comme si il était incapable de lui faire réellement du mal. Ange le regarda, mais il évitait son regard comme si il essayait de se concentrer pour ne pas serrer plus, pour ne pas laisser libre court à sa violence. La jeune fille ne paniquait pas. Certes, son coeur battait à tout rompre et l'air commençait à lui manquer légèrement mais elle ne paniquait pas, ne se débattait pas comme une souris prise au piège, elle lui laissait juste le temps de se calmer tout en l'observant. Ses yeux avaient virés du gris au noir d'encre et il tremblait. Il y avait tant d'expression dans son regard qu'il n'avait pas besoin de mot pour parler. Il la haïssait. Et il la haïssait parce qu'elle faisait ressortir quelque chose en lui, quelque chose sur laquelle il n'avait aucune maîtrise, qu'il ne contrôlait aucunement et dont il ignorait jusqu'à la provenance. Et Ange savait qu'elle ne s'était pas trompé. Il y avait quelque chose de plus en lui que cette haine des autres et ce bourrage de crâne qu'il avait subit depuis sa naissance. Finalement, il relâcha sa pression et la jeune fille en profita pour s'échapper de son étreinte. Il lui lança une pique auquel elle rétorqua par une autre. Cette dispute avait commencé à cause de sa prétendue fiancée ce qui était probablement la raison la plus stupide du siècle vu qu'ils n'étaient rien l'un pour l'autre. Mais Ange d'habitude si douce, si calme et si diplomate n'avait pas su retenir une remarque acerbe à propos de ces fiançailles stupides. Mais peut-être qu'elle avait plus parlé pour d'autre. Lyleïa avait aussi été fiancée à Rohan cette année et Ange avait vu les ravages que ça avait provoqué chez Lysandre, chez les deux autres aussi. Elle avait vu la colère de Lysandre, ressenti son sentiment d'impuissance, vu les larmes de Lyl', leur désarroi et leur désespoir à l'idée d'être séparés tous les deux à cause de diktats et de leurs familles respectives. Alors cette propre colère qu'elle ressentait par rapport à tout ça, elle l'avait balancé au visage d'Ebenezer qui faisait la même erreur que tous les autres.

- Peut-être connaîtra tu un jour l'amour à ton tour... souffla Ebenezer. Ange émit un rire dur et amer qui ne lui ressemblait absolument pas. - Oh non je t'en prie range tes violons ! Que sais-tu de l'amour toi ? Que sais-tu de l'ivresse qu'il te fait ressentir, des sensations dont il t’inonde et des tourments qu'il peut t'apporter ? Toi qui décide de te fiancer à une fille superficielle et imbu d'elle même seulement pour faire plaisir à ta famille, lança t-elle d'une voix presque aussi dure et narquoise que lui. Oui elle le cernait mieux qu'il ne le pensait mais elle savait ce que c'était que d'aimer plus que tout au monde et de tout perdre derrière. Parce que l'amour ne se résumait pas à celui que pouvait se porter un homme et une femme, il était présent dans le sourire d'un père pour sa fille, dans l'étreinte d'une soeur, dans le rire d'une mère, dans le clin d'oeil complice d'un ami, dans une composition de musique. En secouant la tête d'un air dégoûté, la jeune fille décida de jouer du piano. C'était la seule chose qui lui rapportait la sérénité qu'il lui arrivait de perdre parfois face à la noirceur présente dans le coeur des Hommes. Sa musique fut le contraire de celle d'Ebenezer. Douce, pleine d'espoir et d'amour, de force et de courage. De nouveau radoucie, la jeune fille joua avec son coeur et son âme avant de relever ses yeux d'un bleu si pur vers le jeune homme qui la regardait aussi. Soudain elle vit son cahier entre ses mains et heureusement que la mélodie était terminée sinon quelques mauvaises notes auraient retentis dans les airs.

Se levant, elle s'approcha de lui en lui ordonnant de le lui rendre. Si il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas c'était bien qu'on touche à ses affaires et à ce cahier en premier. Et si il tombait sur le portrait qu'elle avait fait de lui ? Il allait la démonter. Déjà que leur relation n'était pas au beau fixe. Mais le Serpentard se contenta d'un oeillade narquoise avant de lever le cahier hors de sa portée et de l'ouvrir. Il tomba sur une photo qu'il décolla et déplia. - Non ! Mais pour qui te prends tu ? De quel droit oses-tu faire ça ? C'est à moi ! Ta mère ne t'a jamais appris à ne pas toucher les affaires des autres ? s'énerva la lionne. Le jeune homme arqua un sourcil en la regardant et reporta son regard sur la photo. Il sembla alors se figer ce qui ne l'empêcha pas de la repousser plus ou moins violemment quand elle voulu lui reprendre le cahier. Ange envisagea de sortir sa baguette mais à ce moment là, Ebenezer reprit la parole. - Qui est l'homme au bras de ta mère ? demanda t-il en semblant se calmer. Mais Ange ne l'était plus elle, calme. Et elle comptait bien lui faire payer ses gestes. - D'après toi je suis venue au monde comment ? Par le simple bon vouloir de ma mère ? railla t-elle. C'est mon père imbécile ! reprit-elle en tendant la main pour essayer d'attraper la photo mais encore une fois il fut plus rapide. Par Merlin mais ça te tuerait d'être gentil au moins une seule fois dans ta vie ?! s'écria la jeune fille frustrée et furieuse. Oui probablement, tu n'en n'est même pas capable j'suis sûre ! lança t-elle en croisant les bras et en le fixant d'un air furibond, inconsciente de ce qu'elle venait de déclencher par ce qui était, à la base, une simple remarque agacée. Mais c'était comme le battement d'aile du papillon. Le bleu cobalt affronta encore une fois le gris foncé. La lumière affronta l'obscurité. Comme l'Ange et le Démon, ils se regardaient avec un air de défi et d'insolence mêlées, si différents et pourtant si complémentaire.

Elle venait de lancer le Jeu sans le savoir. Mais il était certain, qu'Il ne laisserait rien passer.    
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Il ne dirait rien. Non il ne dirait rien, ni à Ange, ni à personne d'autre. Non pas qu'il ne voulait pas associer la famille Blackwell à la sienne, mais parce qu'il sentait que justement cette photo cachait de nombreuses nuances d'ombre. Il le savait. Il n'aurait su dire ni pourquoi, ni comment, mais il le savait. Surtout parce qu'il n'avait jamais croisé cette famille au bras de ses parents plus tard, cette photo était la seule preuve qu'ils s'étaient un jour croisés et qu'il n'en avait jamais entendu parler. Alford connaissait très bien les amis, les connaissances de ses parents, il connaissait leurs patronymes, leur profession et certains de leurs secrets que tous partageaient avec son père. Mais concernant les Blackwell, il ne savait rien, il n'en avait jamais entendu parler au détour d'une conversation, il n'avait jamais vu le visage de Carolyn jusqu'à cet été. Il se sentait presque trahit, alors que cette maudite photographie ne voulait surement rien dire. Il était tout aussi bizarre que Carolyn n'ait pas réagit lorsqu'il s'était présenté à elle cet été, lorsqu'il avait énoncé son propre patronyme, si elle avait vraiment connu ses parents, elle aurait pu, elle aurait dû réagir. Cependant, rien ne c'était passé, elle s'était contenté de lui adresser un sourire sincère et de l'inviter à l’appeler par son prénom. De plus la date ne figurait pas sur la photographie, rien n'était indiqué permettant de la dater, mais il savait au moins qu'il était déjà né. Cela ne pouvait pas en être autrement. Et il avait cette intime conviction que quelque chose c'était passé, ce soir là ou un autre, dans les jours ou les semaines suivantes, il savait et il ne parvenait pas à détacher cette idée de son esprit. Il avait même quasiment oublié qu'Ange se trouvait dans la pièce, il ne pouvait cesser de fixer ces deux hommes et femmes bouger devant l'objectif, sourire, comme si tout allait bien, mais ce sourire de façade il le connaissait. Il avait vu son père et sa mère le plaquer sur leur visage à de très nombreuses reprises. Mais il ne dirait rien, il chercherait et il savait déjà comment faire, il prononcerait simplement le nom Blackwell à table et il verrait leur réaction. Tout en inventant un mensonge sur le pourquoi du comment il connaissait rapidement cette famille, il dirait qu'Ange n'est qu'une sang de bourbe avec qui il joue. Il le verrait dans les yeux de sa mère, dans son rictus fragile menaçant de s'effondrer au fil des secondes. Il verrait dans sa fragilité, si son intuition était fondée.

Ange se rappela enfin à lui, attrapant la photographie et tentant une fois de plus de le blâmer de son culot et de son pseudo manque d'éducation. Il lui lança un regard de défi, il n'aimait pas beaucoup que l'on ose parler de sa mère. Elle était la seule femme qui l'aimait vraiment sincèrement et qui l'aimerait toujours, il avait beaucoup de respect pour elle. Alors si Blackwell souhaitait qu'il lui rendre ce qui lui appartenait, elle ne devait surtout pas s'y prendre comme ça. Tout en la fixant, il remarqua que Ange ressemblait beaucoup à sa mère sur la photographie. Mais il chassa cette image, il se questionnerait plus tard. Il ne devait rien montrer et surtout pas que cette photographie l'avait intrigué, ce serait lui montrer qu'il s'intéressait un minimum à elle et elle finirait pas croire que c'était vrai. Tant qu'elle ne savait pas qui étaient les gens posant avec ses parents, tout irait bien. Plus les minutes passaient, plus la jeune lionne s'énervait, elle était presque furieuse et ça amusait beaucoup le jeune homme. Il adorait par dessus tout la faire sortir de ses gonds, cela voulait dire qu'il avait gagné lorsqu'elle ne parvenait plus à maîtriser son caractère de feu. "Par Merlin mais ça te tuerait d'être gentil au moins une seule fois dans ta vie ?! Oui probablement, tu n'en n'est même pas capable j'suis sûre !" lui cria t'elle au visage passablement en colère. Et il se fixèrent longuement, d'un œil de défi. Il ne la supportait définitivement pas et il détestait qu'on le provoque ainsi, que l'on puisse douter de sa capacité de faire semblant et surtout il détestait qu'on le défie. Ebenezer aimait  gagner, et il gagnait toujours. Il se démenait pour ça. Sa seule envie était le sommet. Mais être gentil, ce n'était vraiment pas dans ses habitudes, la gentillesse était faiblesse. A la rigueur, il savait parfaitement être aimable et courtois, il avait bien suivi les leçons de courtoisie et de savoir vivre. Cependant, il ne les appliquaient qu'avec les personnes qui ne devaient voir qu'on bon côté, qui n'acceptaient que le bon côté. "Je suis capable de tout" lui répondit-il d'un ton tranchant en la fixant toujours.

Il s'approcha dangereusement d'elle. Et un sourire presque gentil naquit sur le bord de ses lèvres. Il s'approcha encore. Elle avait lancé quelque chose, sans qu'il ne s'en rendent réellement compte. Il plaça ses bras dans son dos, repliant la photo sur le pli déjà fait par Ange elle-même, juste comme il l'avait arraché au cahier de la jeune femme. Il tenait le même cahier dans sa main droite et l'envie le démangeait de l'ouvrir une nouvelle fois, de feuilleter chacune des pages qu'il contenait, il était quasiment sur qu'il s'agissait de son journal intime, il en aurait même fait quelques reproductions afin de les afficher sur les murs du château. Cela aurait été d'un comique impressionnant. Mais elle souhaitait, elle le défiait d'être agréable, gentil...Et il voulait gagner, bien plus que de lire ce grotesque journal d'adolescente en crise. Il attrapa la main d'Ange d'un geste doux et le porta à son visage. Il y déposa un baiser, tout en lui tendant le journal dans lequel il avait préalablement replacé la photo à l'aveuglette. "Veuillez le récupérer, je me sens si malhonnête d'avoir osé l'ouvrir. Ce n'est pas un comportement adéquat devant une si belle jeune femme", sa voix était calme et douce. Mais il ne bougea pas, il la laissa se saisir du journal, sans faire le moindre geste. Il avait toujours le regard plongé dans le siens. Il ne s'excusait pourtant pas, Ebenezer ne s'excusait jamais. Et ce fut comme si son cerveau avait été déconnecté l'espace de quelques secondes, puis il reprit totale maîtrise de celui-ci. "Une si belle jeune femme" quel imbécile il était, il se persuadait depuis quelques temps qu'Ange n'était pas belle, qu'elle n'avait rien d'une femme, qu'elle n'était qu'une gamine insolente et garçon manqué. Il s'avança jusqu'à son oreille et y chuchota "Je suis sur que tu n'es pas capable de ressembler à quelque chose d'autre qu'à un veracrase, il te faudrait bien trop d'efforts...."

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❝ On Reste Dieu Merci à la merci
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D'une mauvaise passe ❞



Il restait là, le regard fixé sur la photo, le regard perdu dans un autre monde, dans une autre époque, inaccessible pour Ange. Elle se demanda vaguement si il connaissait les personnes sur la photo mais sa question fut bien vite balayée par la colère violente qui prenait vie en elle, faisant flamboyer son magnifique regard d'azur et donnant à ses joues une jolie couleur rosée. Elle s'énerva, lui hurla dessus, le fit revenir à la réalité, puis dit le mot de trop. Il la fixa un instant et le silence tomba sur la salle, profond, tendu. Ange s'attendit à un nouveau déchaînement de violence comme quelques minutes auparavant mais il répondit seulement. - Je suis capable de tout. Comme ça. Ange arqua un sourcil d'un air sceptique devant son calme qu'elle soupçonnait factice. Elle préférait quand il hurlait. Là c'était trop calme à son goût, ça ne présageait rien de bon. Elle se tint sur ses gardes, méfiante. Et vu la suite, elle fit bien. Après un long moment, il prit la paume de sa main dans laquelle il déposa un tendre baiser qui offrit un frisson à la Gryffonne - sans qu'elle sache bien pourquoi vu l'agacement profond et instantané qu'il provoquait chez elle - puis lui rendit son Cahier. - Veuillez le récupérer, je me sens si malhonnête d'avoir osé l'ouvrir. Ce n'est pas un comportement adéquat devant une si belle jeune femme, fit le Serpentard d'une voix douce, grave et ... mielleuse à souhait. Mais presque sincère; Ou pas. Ange plissa le regard l'air non convaincue et même carrément sur ses gardes. Et la suite lui prouva qu'elle faisait bien. - Je suis sur que tu n'es pas capable de ressembler à quelque chose d'autre qu'à un veracrase, il te faudrait bien trop d'efforts.... siffla le Serpent. Ange écarquilla ses yeux bleus. Il débloquait complètement ! Elle se demandait même si il n'était pas un peu bipolaire sur les bords. Puis elle comprit. La phrase qu'elle avait lancé auparavant, la phrase de trop, celle qu'elle pensait qui le ferait sortir de ses gonds, il l'avait prit comme un défi, un jeu et il lui en lançait un en retour pour voir de quoi elle était capable.

Un sourire dangereusement malicieux se peignit sur ses lèvres. - Je suis capable de tout, rétorqua t-elle en reprenant sciemment la phrase du Vert & Argent. Ne bouge pas je reviens, lança t-elle en lui tournant le dos. Elle ferma les yeux et imagina une salle de bain avec tout ce qu'il fallait pour une soirée chic. Quand elle rouvrit les yeux, une porte s'était matérialisée et quand elle ouvrit, elle entra dans un endroit merveilleux. Une salle de bain gigantesque, dans les tons, dégradés de bleu, avec de grands miroirs, une douche immense dans laquelle une équipe de Quidditch entière aurait pu rentrer, et beaucoup de place. A côté d'un des lavabo se trouvait tout un nécessaire à maquillage et de quoi faire une jolie coiffure. En fouillant un peu, Ange vit même son parfum. Mais ce fut la robe qui retint son attention. D'un rouge profond, en soie, elle était magnifique. La jeune fille offrit un sourire carnassier à son reflet qui le lui rendit. Garçon manqué ... elle allait lui montrer si elle était un garçon manqué ! Saleté de macho !

La belle blonde n'avait pas le temps de se doucher - en même temps sa dernière douche datait d'avant le repas, soit moins de trois heures plus tôt - alors elle se contenta de se poster devant le miroir pour se maquiller. Elle mit en avant son magnifique regard d'azur qu'elle souligna d'eye liner et de mascara sans en faire trop. Puis elle releva ses jolies lèvres d'un gloss qui accentué leur côté rosé. Elle boucla ses longs cheveux blonds qu'elle laissa cascader sur ses épaules comme une rivière de soie dorée et releva juste quelques mèches avec une barrette. Et enfin, enfin !, elle mit la magnifique robe rouge. Elle lui allait comme un gant, dévoilant sa taille fine tout en soulignant ses courbes désirables. Le décolleté en révélait juste assez pour donner un joli avant goût sans faire vulgaire et la robe ne descendait que jusqu'à mi-cuisse, dévoilant ses longues et fines jambes. Elle passa des escarpins noirs à talons hauts en velours puis mit une pointe de parfum. Se regardant dans le miroir, elle tourna sur elle même puis décida qu'elle avait assez fait attendre cet idiot de Serpentard. Elle fini par sortir, affichant un regard doux, innocent, angélique, assez pour accentuer le côté délicat et fragile, très féminin, que Monsieur voulait tant. Arrivant près de lui, elle fit une légère révérence. - Monsieur serait-il capable de m'offrir cette danse ou serait-ce trop d'émotions d'un coup pour lui ? lança t-elle alors d'un ton innocent mais avec une pointe de malice à l'arrière. Pas de doute, elle était la fille de sa mère.

Elle sentait qu'elle allait aimer ce jeu. Si seulement elle avait pu prévoir la suite ...

HJ/ ANGE

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Tout semblait fou. Ce contexte, cette situation lui déplaisait, il n’appréciait guère se retrouver si longtemps en la compagnie de la rouge et or. Il aimait seulement quand il menait la conversation, lorsqu’il parvenait à la faire dire ce qu’il souhaitait. Mais elle trouvait toujours le moyen de se défendre, de tenter de retourner les choses. Elle l’agaçait profondément sans même qu’elle le sache, à croire qu’elle ne le faisait pas exprès. Cependant, le problème c’était peut-être lui, après tout elle n’avait rien demandé. Le comportement toujours angélique de Blackwell lui sortait par les yeux, comment pouvait-on être si bienveillant sans se mentir à soit même, sans jouer un jeu ? Il voulait inconsciemment faire ressortir le côté sombre de la jeune femme, il souhaitait qu’elle arrête de se mentir à elle-même et qu’elle voit enfin la vérité. Et ça la détruirait ? Il s’en fichait éperdument, tout ce qu’il souhaitait, était que leurs chemins cessent de se croiser, et malgré toutes les horreurs qu’il pouvait lui balancer, ils se recroisaient encore. A croire que le château n’était qu’une minuscule boite à chaussure. A croire que tout était fait ici pour le mettre de mauvaise humeur et lui faire perdre son temps avec une gamine un peu trop aventureuse.

Il n’aimait pas beaucoup l’attente. Il détestait ça, attendre, patienter, sauf lorsque cela était indispensable. Mais attendre une fille lui déplaisait totalement, déjà qu’il faisait déjà beaucoup d’effort vis-à-vis de Bekka sur ce point.  Et Ange commençait à l’agacer profondément, quelle idée il avait eu ! Une véritable catastrophe, il perdait clairement et sciemment son temps. Mais il ne parvenait étrangement pas à partir, cependant il parvint à se convaincre que si dans cinq minutes elle ne se présentait pas, il partirait. Alors qu’il s’apprêtait à tourner le dos à la salle sur demande et à la quitter sur le champ, une silhouette gracieuse à la chevelure blonde se présenta devant lui. Il lui lança un regard sans ouvrir la bouche, à vrai dire, il n’y parvenait pas. Il se contentait de la fixer sans dire un mot. Elle était très belle. Non. Il ne pouvait pas penser à ça. Elle n’était pas belle, elle n’avait rien d’une jeune femme gracieuse et élégante. Pourtant elle avait les traits si fins, si impressionnants. Non. Elle avait le visage d’une goule enflammée. Ce n’était qu’un masque. Et pourtant, cette robe rouge la mettait parfaitement en valeur. Bien sûr que non, cela n’allait pas avec sa chevelure blonde, ça dépareillait. Et il parvenait à se convaincre ainsi, en trouvant des contre arguments ridicules à toutes ses pensées affreuses. Elle paraissait si angélique, mais Ebenezer se persuadait que cela n’était qu’un mensonge, il se délectait toujours à la voir comme sa victime, sa prochaine proie à chasser, à traquer. Ou tout du moins il ne voulait la voir qu’ainsi. Le contrôle. Il se contrôlait toujours et jamais elle ne parviendrait à le déstabiliser, même avec une jolie robe rouge. Même avec ce sourire qu’elle arborait parfois lorsqu’il l’observait. Il la fixait toujours, sans discontinuer. Elle avançait vers lui, à pas tranquilles, elle continuait d’avancer. Lorsqu’elle parvint à sa hauteur, elle lui fit une révérence qu’elle voulait élégante, mais peut-être ne connaissait-elle pas bien les codes, elle était un peu trop haute. Il eut un sourire mesquin. Que cherchait-elle à faire ? Que croyait-elle ? Qu’il allait entrer dans son jeu peut-être. Mais elle se trompait, il avait gagné avant même qu’elle ne commence vraiment sa comédie.

« Monsieur serait-il capable de m'offrir cette danse ou serait-ce trop d'émotions d'un coup pour lui ? » lui demanda t’elle les yeux malicieux. Il aurait pu refuser. Mais après tout c’était le jeu et Ebenezer ne supporterait pas de perdre face à cette fille. Il avait dansé avec des filles bien plus jolies, pourquoi aurait-il le moindre doute ? Pourquoi aurait-il peur de perdre le contrôle ? Parce qu’aucune n’avait joué comme ça, parce qu’aucune ne tenait tête. Parce qu’il était habitué à toujours avoir tout ce qu’il souhaitait peut-être ? Et parce qu’elle était belle et naturelle peut-être qu’elle n’avait pas besoin de tous ces artifices peut-être ? Il gravit les derniers pas qui les séparaient. Révérence de rigueur. Il entrait dans le jeu. Dans la danse, qu’il comptait bien mener. Il attrapa la main de la jeune femme, et en plaça une des siennes dans son dos, juste au-dessus des hanches et la fit venir près de lui. Il comptait bien la mettre mal à l’aise, ne laisser qu’une minuscule distance entre eux, celle de sécurité, celle qui le protégeait lui. Et la salle sur demande s’anima lentement, une valse rapide débuta. Et Ebenezer fit tournoyer Ange rapidement, lui laissant le temps de respirer et de reprendre son souffle à chaque ralentissement de la musique. Il était loin d’être mauvais danseur, pas excellent, mais il s’avait comment prendre soin de celle qui l’accompagnait, il savait comment ne pas lui faire tourner la tête trop rapidement. Il savait se montrer galant. Il lui lança un regard presque séducteur tout en replaçant correctement la main de la jeune femme dans son dos qui l’avait placé un peu trop haut. Il était non négligeable qu'elle était belle, alors qu'elle ne faisait rien de spécial pour. Mais Ebenezer ne cessait d'ignorer ce genre de pensées. Il était fiancé et il trouvait Ange insignifiante, c'était la vérité qu'il tentait de s'imposer. « Penses-tu toujours que c’est trop d’émotions pour moi ? » lui lança t’il doucement, le regard entendu. « Tu devrais faire attention, à ne pas trop sous-estimer les gens » continua-t-il, tout en la faisant tournoyer avec force. Malgré la vitesse il parvenait à contenir son regard dans celui de la jeune femme, froid et dur. Rien ne changeait réellement avec Ebenezer, en tout cas en apparence, il était toujours le même. La musique prenait fin doucement, et ils ralentirent rapidement, en finesse. « Et surtout méfie-toi des adversaires que tu choisi » lui dit-il tout en replaçant une mèche des cheveux couleur or derrière l’oreille de la jeune femme. Il retira la main qu’il avait posé dans son dos, et lâcha l’autre. « Ce n’était qu’une partie de plaisir. Bonne chance Blackwell ! » termina t’il en tournant le dos à la jeune femme, s’apprêtant à quitter la pièce.

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MessageSujet: Re: Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe Eben&Ange • On Reste Dieu Merci à la merci de l'amour crasse, d'un simple démenti, d'une mauvaise vie, d'une mauvaise passe 129196351Jeu 4 Fév 2016 - 19:17



EBENEZER & ANGE
❝ On Reste Dieu Merci à la merci
De l'amour crasse,
D'un simple démenti,
D'une mauvaise vie,
D'une mauvaise passe ❞



En sortant de la salle de bain, Ange n'était pas très sûre d'elle malgré ses grands airs angéliques. Comme toute fille de son âge, elle n'avait pas toujours confiance en elle et c'était souvent pour ça qu'elle se cachait derrière des tenues pas toujours très féminines même si elle n'allait pas jusqu'au garçon manqué. Mais le silence et le regard d'Ebenezer sur elle, la rassurèrent et lui donnèrent l'assurance dont elle avait besoin pour ne pas retourner en courant dans la salle de bain en perdant la partie. Elle n'aimait pas perdre. Surtout pas face à Ebenezer Alford. Cet été, il l'avait surpris voire choquée mais on ne l'y reprendra plus. Maintenant elle savait à quoi s'en tenir avec lui : c'est à dire à tout et n'importe quoi du moment qu'il avait le contrôle et l'avantage de la situation. Décidant de le provoquer une dernière fois, Ange lui proposa de danser et après un moment d'hésitation pendant lequel elle pensa qu'il allait refuser, il accepta. Il fallait dire qu'elle l'avait provoqué. Un peu. Beaucoup.

Prenant délicatement sa main, le jeune homme plaça la seconde au creux de son dos puis l'entra dans une valse dynamique, la faisant tourner et virevolter au grès de la musique mais sans jamais perdre le contact visuel et sans jamais l'épuiser, la laissant respirer lors des temps plus doux. Ange savait danser. Sa mère s'en était chargée. "Au cas où" était l'une des phrases préférées de Carolyn Blackwell et malheureusement, ou heureusement tout dépendait de la situation, pour Ange, sa mère avait rarement tord. Pour le coup elle devait avouer qu'elle était en train de la vénérer de lui avoir appris à maîtriser tous les styles de danse. Ca lui permettait de tenir debout face à la tornade Alford sans avoir à jouer son joker. Elle le trouvait beau. Ce fut la pensée qui traversa son esprit alors qu'il la ramenait vers elle avec un petit sourire et un regard plus doux et plus chaud - plus séducteur surtout ! - qu'habituellement. Ange ne savait pas trop quoi penser de cette pensée justement. Ce n'était pas franchement le genre de choses qu'elle aimerait penser du jeune homme, c'était beaucoup trop dangereux. Mais indéniable. On ne pouvait nier que malgré ses grands airs arrogants et froids, il était beau, charmant et ce qu'elle préférait chez lui, son air surpris. Il était si rare et si bref qu'elle savourait chaque fois qu'elle captait cette expression sur son visage après qu'elle est fait quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas.

- Je ne t'ai jamais sous-estimé, rétorqua Ange avec un petit sourire en coin. Malgré le fait qu'elle soit une Gryffondor à part entière, elle restait une fille et toutes les filles possédaient un petit côté manipulateur qu'elles aimaient utiliser avec les hommes. Et pour le coup, elle avait gagné un point. - Et surtout méfie-toi des adversaires que tu choisi, continua le jeune homme en replaçant derrière son oreille et avec un brin de tendresse, une mèche blonde qui s'était échappée. Ange plongea son regard azur dans le sien. - Et réciproquement, lui répondit-elle d'un ton presque fier. Elle savait que ce soir, elle l'avait déstabilisé, et plus d'une fois. C'était sa petite victoire personnelle. Le jeune homme la lâcha, recula et commença à partir. - Ce n’était qu’une partie de plaisir. Bonne chance Blackwell ! lança t-il avant de disparaître. - Une partie non terminée, souffla Ange sans le retenir. Quand il fut parti, elle poussa un soupir de soulagement et alla s'asseoir au piano pour relâcher un peu la tension. - Te surprendre ? Cap, murmura t-elle avec un petit sourire avant de finalement, laisser tomber et rentrer dans sa tour.
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