Journal à lettres | POWELL

COTÉ DU BIEN

Lancé de dé sur une sortie de coma...

~~PAIR | Moran se réveille plus d'un mois après les faits, à la mi-février.~~
IMPAIR | Moran se réveille à la mi-mars.

Autant dire qu'il aurait préféré avoir sous le nez le joli visage de son épouse plutôt qu'une lettre faisant état d'une dette immense pour quelque chose dont il ne se souvenait même pas... Moran avait les yeux collés, les bras lourds, la mine pâle. Il ne se souvenait pas de grand chose. La lettre avait été la première chose qu'il avait vu. Alors il l'avait lu. Le jeune homme la laissa tomber par terre, désemparé, avant de tourner faiblement la tête vers la vitre non loin de son lit. Le soleil était haut et il voulait dormir encore.

Le membre 'Moran J. Powell' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Le dé ' : 5

COTÉ DU BIEN · Sujet: Re: Journal à lettres | POWELL Dim 28 Mar 2021 - 9:59

Le 28 mars 1979

Cher oncle,

Je suis enfin sorti de l'hôpital. Je te remercie d'avoir pris des nouvelles de moi par l'intermédiaire de ma mère, tu sais combien cela me touche. J'ai une excellente nouvelle à t'annoncer, mise de côté ma santé de nouveau excellente !
Gardenia et moi avons décidé de nous remarier, proprement, correctement, au printemps. Tu es bien entendu invité, car je ne sais pas si je suis capable d'accepter l'absence de mon oncle préféré à un jour aussi important. Tu ne seras pas obligé de rester très longtemps. Je sais que ton commerce de gants de dragon est fleurissant et je ne t'en veux pas d'avoir des choses à faire. Je te souhaite une agréable fin de semaine.

Ton filleul,
Moran

COTÉ DU BIEN

20 mai 1979

Cher oncle,

J'espère que tu as finalement pu rejoindre ton portoloin à temps. As-tu une gueule de bois ? J'ai vu que tu avais vidé pas mal du whisky pur feu local. J'espère que ce mariage t'a fait oublier notre affront lorsque nous nous sommes mariés une première fois et que tu n'étais pas invité.
J'ai du mal à réaliser que je suis cette fois-ci pleinement marié. Je veux dire, Gardenia était mon épouse, certes mais la cérémonie d'hier a rendu les choses plus officielles. Et même si elle était enceinte à nouveau, au moins, tout est davantage rentré dans l'ordre.

Passe une caresse à Evinrude pour moi !
Ton neveu, Moran.

Jointe à la lettre, une photo du mariage

COTÉ DU BIEN

10 août 1979

Mon oncle,

Cette lettre ne te trouvera jamais, puisque tu es mort. Écrire ces mots me dévore le cœur. J'espère que t'es fier de toi, tu m'as fait pleurer comme une madeleine.

Moran s'était arrêté en se pinçant l'arête du nez. C'était dur dans ces moments-là de retenir ses larmes.

Je sais que tu ne serais pas d'accord mais je te jure que je vais retrouver qui t'a fait ça. Je vais les retrouver et les dénoncer. Ils finiront en prison comme les pourritures qu'ils sont. Je ne sais pas comment imaginer ma vie sans tes conseils, sans ton appuie. Au moins as-tu pu assister à notre mariage. Tu me manques, comme tu n'as pas idée. J'ai récupéré Evinrude, elle est triste maintenant que tu n'es plus là. Papa me donne l'impression d'être un fantôme, tu sais, comme Nick-Quasi-Sans-Tête. J'essaie d'aller le voir toutes les semaines, mais... Maman m'envoie du courrier pour me dire que ça ne va pas. Il a recommencé à boire, tu sais. Les caches de whisky qu'il avait à la maison et que j'ai toutes trouvées. Bah...
Putain !
Je pensais pas que ça t'arriverait tu vois. Je pensais pas que ça pouvait te tomber sur le coin de la figure. Je fais de mon mieux pour ne pas finir comme mon vieux, tu sais, mais c'est dur. C'est dur parce que j'ai envie de me laisser aller. Mais si je veux les retrouver, je ne le peux pas.

Ton filleul,
Moran.

COTÉ DU BIEN · Sujet: Re: Journal à lettres | POWELL Jeu 28 Oct 2021 - 11:52

5 octobre

Mon oncle,

Je n'ai pas le courage de compter le nombre de lettres que je t'ai écrite sans jamais les envoyer, sachant que tu les ouvriras jamais. Je ne sais pas pourquoi je continue d'entretenir cette vieille tradition épistolaire. Je ne sais pas, mais je sais surtout que c'est parce que je ne peux m'en empêcher. Ce vieil espoir de gamin qui a l'impression d'avoir tout perdu, qui espère que la lettre trouvera une réponse alors que j'ai moi-même jeté la première poignée de terre sur ton cercueil.
Le temps n'est guère plus aux larmes ni aux atermoiements. J'avance comme je peux et j'avance pour dire au monde qui t'a fait ça. Qui a osé te faire ça. Ils paieront et regretteront ce qu'ils ont fait, je te le promets. Même si cela doit signer ma propre perte à moi.
Ton hibou pince moins tu sais. Je pense que tu ne lui donnais juste pas les graines qu'elle aimait.

Ton neveu,
Moran.

Sujet: Re: Journal à lettres | POWELL