"Serais-je plus effrayant qu'un fantôme, Popkins ?" {Hazel & Moran} TERMINUS

COTÉ DU BIEN

J'étais arrivé à la Festi'witch quelques heures auparavant. Après avoir fait un tour au concert des Strangulots qui étaient aussi déchaînés que les spectateurs, je m'étais décidé à chercher plus de calme. Moins de bruit, surtout, parce que mon choix de me diriger vers le manoir hanté, n'était peut-être pas la plus cohérente qui soit.
Les mains dans les poches, je marchais tranquillement vers le manoir, saluant, heurtant parfois des connaissances de Poudlard. J'avais vu Luke, croisé Daisy mais Calypso restait introuvable. Ses parents n'avaient pas dû l'autoriser à venir. Le Lac était non loin et des éclats de rires me parvenaient aux oreilles, sans que je ne sois capable de dire à qui ils appartenaient. Je poussais la porte du Manoir pour m'y faufiler, et je me doutais bien que je ne devais pas être seul à m'y aventurer. Je n'y étais jamais venu, et je me dis un instant qu'y venir seul était triste. Mais bon, c'était la dure loi de la vie. La pièce d'entrée était sombre, froide et humide, et des craquements parfois inquiétants retentissaient aux quatre coins de la pièce. Il en fallait un peu plus pour m'affoler, mais je n'étais pas non plus totalement rassuré. Je laissais mes yeux parcourir l'endroit avant de faire un pas supplémentaire. Après quelques secondes, et voyant qu'il y avait rien de spécial, je continuais dans la pièce suivante, qui était tout aussi sombre que la première.
Les carreaux des fenêtres étaient gras, certains étaient cassés et laissaient l'air frais s'infiltrer dans la pièce. Quel contraste avec l'extérieur ! On n'entendait même pas la musique de la scène du festival ! Mais je n'étais pas seul dans la pièce. Une jeune fille, qui ne semblait pas plus rassurée que moi venait de me voir et esquissait un pas vers la porte pour sortir. Elle me disait vaguement quelque chose, mais comme je ne faisais pas toujours attention aux gens de Poudlard, je pouvais bien me tromper. Cette fille était peut-être une moldu téméraire, mais j'en doutais assez. Comme j'avais l'impression qu'elle essayait de partir à cause de ma présence, je décidais de parler, histoire d'en être certain. Elle était de dos, et je n'avais pas vraiment vu son visage, d'autant plus que la luminosité de la pièce était vraiment très basse.

- Eeeh ! On se connait, non ?

Je me retins de l'assommer de questions supplémentaires. Sinon, elle pourrait ne pas prendre la peine de me répondre et fuir dans la pièce suivante. Je n'étais pas d'humeur à faire une course poursuite dans un manoir hanté. Je ne voulais surtout pas me retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais je m'approchais quand même d'elle, histoire de voir son visage, et de poser un nom sur elle.
Je me retrouvais juste à côté d'elle, et je me penchais un peu pour mieux la voir.

- Hazel Popkins !

J'avais dit cela avec entrain. Si Calypso ne m'avait elle-même pas dit que cette fille semblait me fuir dès que j'entrais dans une pièce, je n'aurais sans doute jamais connu son nom, et je n'aurais même pas fait attention à elle. Elle n'avait pas de chance. Si elle voulait me fuir, elle avait intérêt à être courageuse parce qu'elle aurait peut-être à faire à quelque chose de pire que moi dans la pièce suivante !

Spoiler:

J'avais insisté auprès de mes parents pour me rendre au Festi'Witch en leur disant que tous mes amis y allaient sauf moi. C'étaient sur ces paroles qu'ils avaient accepté que je m'y rende seule. Dès mon arrivée, j'avais vu quelques amis, Ludo, Luzia et Dowey avec lesquels j'avais échangé quelques mots. J'avais caché une partie de la vérité à mes parents, mon seul but était de me rendre au manoir hanté pour prouver à mes amis que je n'avais pas les chocottes dans cet endroit, à vrai-dire, je n'étais pas très rassurée. J'avais même emporté avec moi mon appareil photo pour immortaliser l’instant.
Je marchai désormais, j'entendis le son du concert s'éteindre au fur et à mesure que je m'éloignais. L'air devint froid et devant moi, le bâtiment abandonné commençait à se rapprocher. Après une petite marche, le bâtiment me surplombait de toute sa hauteur et un frisson de peur me parcourut.
"Allez Hazel, tu es plus forte que ça !" Me dis-je pour me rassurer.
Je risquai alors de m'aventurer dans ce manoir. Ici, ça sentait le renfermé et je n'aimais pas ça. Je me dirigeai vers une pièce au hasard, qui devait être une chambre d'enfant, il y avait une commode rongée par les mites et l'on ne voyait plus à travers les carreaux à cause de la saleté, il faisait très sombre mais l'on entendait le bruit du vent dehors. Je sortis mon appareil photo (acheté dans une boutique moldue) et le tins de sorte que je puisse moi-même me prendre en photo, j'appuyais sur le bouton... Clic, la photo sortit du bas de l'appareil, elle était nette, j'étais vraiment fière de moi. Ma fierté s'envola lorsque j’entendis un bruit ! Le bruit d'une porte qui s'ouvre. J'essayai d'observer à travers l'un des carreaux brisés, mais rien, puis j’entendis le bruit d'une deuxième porte qui s'ouvre, cette fois quelqu'un était entré dans la même pièce que moi, mon cœur battait la chamade et ma respiration était rapide. Je tentai alors de regarder discrètement la personne qui était entrée, je le reconnu tout de suite ! C'était Moran Powell. Je me dirigeai en catimini vers la porte pour essayer de partir, ce qui ne fut qu’aggraver les choses.

-Eeeh ! On se connait, non ?

Oh non, il m'avait démasqué ! J'étais à côté d'un Serpentard ! Qu'allait-il me faire ?! J'ordonnai à mes muscles de bouger mais je ne tressaillis pas d'un poil. Je sentais qu'il s'approchait de moi et il put, sans difficulté, me reconnaître en se penchant légèrement.

- Hazel Popkins !

Cette fois, j’étais coincée, comment me connaissait-il ? Je ne lui avait jamais adressé la parole et je le fuyais à chaque fois qu'il entrait dans la même pièce que moi. De plus, il avait dit ça d'un ton tellement joyeux que je n'étais pas rassurée

Je le regardais désormais et lui aussi d'ailleurs, j'aurais pu m'enfuir en courant mais je ne le fis pas. Il savait que je tremblais de peur mais j’asseyais de ne rien faire paraître sur mon visage. Une longue minute s'écoula en silence. Il fut surpris quand je m'adressais à lui :

-Qu'est ce que tu me veux, Powell !? lui lançais-je d'un ton menaçant, ce qui n'était pas mon habitude.
Il fit une légère grimace.

PS : J'espère que cela est un bon début pour un premier RP Embarassed

COTÉ DU BIEN

Elle me regardait avec un regard menaçant, mais je ne trouvais pas cela très sérieux. Enfin, je ne prenais pas au sérieux ce regard "dangereux". Je fis une grimace en voyant si peu d'entrain, mais mon visage se fendit tout de même d'un sourire moqueur. Quelle agressivité ! Je devais vraiment être effrayant à voir pour être ainsi refoulé. Mais je savais que ce ne devait pas être qu'à cause de cela. Maintenant que nous n'étions que tous les deux, peut-être oserait-elle s'exprimer sur ce qu'elle pensait de moi. Sur le pourquoi de ses fuites répétitives.

- J'ai l'impression que je te fais peur, petite Poufsouffle. On m'a très justement fait remarquer que tu me fuyais à chaque fois que tu me voyais, et comme il s'agit là d'une conversation privée, j'espère que tu me répondras.

Je ne voulais pas être agressif. Je voulais juste une réponse. Aussi, je m'appuyais contre le mur en la dévisageant. Je n'avais jamais rien fait à cette fille, et à vrai dire, je n'avais jamais rien fait à personne. J'étais quelqu'un de pacifique, et mes fréquentations le prouvaient très bien. Je ne savais malheureusement pas si elle ne fuyait que moi pour une raison ou une autre, ou si elle fuyait ainsi tous ceux de ma maison.

- A vrai dire je ne comprends pas trop ta manière d'agir confessais-je en souriant.

Je ne voulais pas la blâmer mais pourquoi fuir quelqu'un alors qu'on ne le connaissait pas ? A cause des "on dit" ? Cela n'avait aucun sens, et surtout, cela témoignait d'une étroitesse d'esprit qui habituellement était commune aux Serpentards. Les Poufsouffles étaient réputés pour être gentils et loyaux, mais du peu que j'avais vu, Hazel semblait assez… Agressive. Mais je me trompais sûrement, et son à priori sur moi devait y jouer pour beaucoup.

- Au début, je n'avais pas remarqué que tu fuyais ma présence, parce qu'en fait, je ne fais pas attention aux élèves que je ne connais pas. Mais mon amie d'enfance, Calypso ma judicieusement fait remarquer que tu me fuyais dès que tu me voyais et j'ai pu constater par moi-même que c'était vrai. Je passe sous silence les suppositions que nous avons fait tous les deux à ton égard.

Calypso avait la langue bien pendu, et je devais bien admettre que j'aimais beaucoup discuter avec elle. Et malgré toutes ces discussions sur cette Poufsouffle qui s'enfuit en toute hâte à ma seule vu, je ne l'avais bien sûr pas cerné. Au contraire, tout était flou la concernant, et je ne connaissais que son nom. Nom que m'avait donné Calypso d'ailleurs, et que je n'avais jamais entendu auparavant. Enfin, techniquement j'avais dû l'entendre pour sa répartition, mais elle semblait plus jeune que moi, et j'avais dû m'endormir sur la table quand elle était passée.

- Mais enfin, ma première question est très simple : d'où connais-tu mon nom ?

Mon nom était assez connu des Serpentard parce que je n'entrais pas dans leur moule. Beaucoup de rumeurs circulaient sur mon sang, et certains de mes camarades ne se gênaient pas pour faire des commentaires désobligeants à mon égard que je sois présent ou non. Mais je doutais que quelqu'un de sa maison sache mon nom, je ne fréquentais pas de Poufsouffles. Des Serdaigles, des Gryffondor et quelques Serpentards, mais pas de blaireaux, alors d'où me connaissait-elle ?

J'espérais que personne ne viendrait nous déranger, parce qu'elle s'échapperait à n'en point douter.

Spoiler:

Il ne me répondit pas après ma question, mais ne prenait apparemment pas au sérieux mon agressivité. Ce que je compris totalement car je n'avais pas l'air très convaincante.

- J'ai l'impression que je te fais peur, petite Poufsouffle. On m'a très justement fait remarquer que tu me fuyais à chaque fois que tu me voyais, et comme il s'agit là d'une conversation privée, j'espère que tu me répondras. me lance-t-il d'un ton agressif et moqueur.

- Je ne veux pas perdre mon temps à traîner avec des vermines de Serpentard comme toi ! m'exclamais-je d'une voix tremblante.

J'eus un énorme pincement au cœur, je venais de Poufsouffle et je me comportais comme une sale peste, ma mère, si elle voyait cette scène, ne serait pas fière de moi.

- A vrai dire je ne comprends pas trop ta manière d'agir me révèle-t-il.

Je ne su quoi dire d'autre. Tout était clair dans mon ancienne réponse et je commençais à en avoir assez de me quereller avec lui, je n'aimais pas devoir me montrer sous mon plus mauvais jour. Il attendait impatiemment une réponse mais je ne dit absolument rien. Il prit encore une fois la parole :

- Au début, je n'avais pas remarqué que tu fuyais ma présence, parce qu'en fait, je ne fais pas attention aux élèves que je ne connais pas. Mais mon amie d'enfance, Calypso ma judicieusement fait remarquer que tu me fuyais dès que tu me voyais et j'ai pu constater par moi-même que c'était vrai. Je passe sous silence les suppositions que nous avons fait tous les deux à ton égard.

Je détestais par dessus tout que l'on me cite toutes les erreurs que j'ai faites et mes jambes étaient sur le point de se dérober sous mon poids. Presque toute mon agressivité s'envola et mon expression fut un mélange de désarroi et de colère. Plus il me parlait, plus j'avais l'impression qu'il était sympathique, mais je me méfiais tout de même de cette personne. Je ne répondit rien.

- Mais enfin, ma première question est très simple : d'où connais-tu mon nom ?

- Ne me prend pas pour une attardée mentale, ne joues-tu pas au quidditch ? Le commentateur du jeu ne sert pas à rien...."Et voilà un magnifique coup de Moran Powell" dis-je en immitant la voix du commentateur de quidditch

Il me dévisagea un instant avant que je ne lui pose la même question.

- D'ailleurs, toi, d'où connais-tu mon nom et mon prénom ?

Je fus étonné de moi-même, j'avais dit ça d'une voix douce et calme, je commençais à m'apaiser mais j'étais gênée de ce qui s'était passé avant : Ma tentative de fuite, que Moran énumère mes fautes et que je sois agressive envers lui. Maintenant c'était à mon tour de le bombarder de questions.

- Et pour qu'elle raison tu es venu m'embêter ? Comment savais-tu que j'étais ici ?

Je commençais vraiment à me détendre et je le regardais droit dans les yeux par moments. Il semblait aussi devenir plus calme. Je regardais l'heure, il était 21h40 et je devais au moins être à la maison dans moins une heure, mais tant pis si j’arrivais en retard. Je remarquai aussi que mon envie de fuir s'était évanouie, ce Moran semblait n'être pas autant dangereux que moi.

- Je... Enfin... je voulais m'excuser pour avant mais je n'y arrivais pas. Il y avait toujours en moi cette haine envers les Serpentard, ce dont je n'arrivais pas à m'en débarrasser.

Il me dévisagea et je détournai mon regard du sien juste avant de reprendre :

- Je vois, et tu comptes me retenir longtemps ? dis-je en remarquant qu'il faisait exprès de se positionner devant la porte pour m'empêcher de partir, de toute manière ce n'était pas grave si j'arrivais en retard, j'avais encore le temps de discuter avec lui.

Spoiler:

COTÉ DU BIEN

Je levais un sourcil moqueur quand je l'entendis m'insulter. Quelle vilaine fille ! Si peu de manière et de politesse ! Elle avait de la chance de me dire cela à moi, et pas à un autre Serpentard. J'avoue que j'aurais bien voulu voir la tête de Fluvia Avery si elle aurait été insultée de la sorte… Heureusement pour elle, je n'étais pas vexé le moins du monde et sa témérité m'amusait plus qu'autre chose. Je l'écoutais pourtant me répondre avec un air paisible mais je ne pus retenir un sourire face à sa parodie du commentateur de Quidditch. Elle m'assassinait de questions ce qui prouvait qu'elle était mal-à-l'aise.

- Ce n'est pas très gentil de m'insulter de la sorte, tu devrais faire attention aux personnes à qui tu dis de telles choses. Mais passons, je ne suis pas vexé, par contre, je suis ravi de constater que tu accordes autant d'attention à ma personne aux matchs de Quidditch ajoutais-je avec un sourire malicieux.

Un de ces quatre, quelqu'un allait me faire ravaler mon sourire goguenard, mais je doutais que cette personne soit Hazel Popkins.

- Alors, de un, je ne suis pas venu t'embêter, j'ai juste sauté sur l'occasion pour essayer de savoir ce qui te fait fuir chez moi et de deux, je connais ton prénom parce que… Enfin, tu apprendras sans doute bien assez tôt que je suis très doué pour dénicher des informations.

Calypso m'avait aidé, mais elle n'était pas censée le savoir. Et au moins, elle se demanderait ce que je savais, et c'était tout bénéfique pour moi. Je remarquais vite qu'elle avait jeté un coup d'œil à sa montre. Elle voulait vite s'échapper, mais je ne la laisserais pas faire. Je m'étais mis de telle manière à ce qu'elle ne puisse pas fuir par la porte qui était derrière moi, et qui donnait sur la pièce suivante. Le manoir ne me paraissait plus du tout effrayant avec le visage effarouché de Popkins.

- Enfin bref, j'ai un défi à te proposer, puisque tu sembles vraiment ne pas aimer ma présence. Je te pari ce que tu veux que d'ici à la fin de la semaine, tu vas m'adorer et tu n'auras plus jamais peur de moi. Si j'échoue et grand mal te fasse parce que tu rates vraiment quelque chose, je ne t'approche, plus, je ne te parle plus et une fois à Poudlard, tu pourras même oublier mon existence ! Deal ?

Je lui tendis une main, sans me départir de mon sourire. Mon discours pouvait paraître franchement culotté, et je devais donner l'image de quelqu'un qui sait ce qu'il vaut. Et ce n'était pas totalement faux. Il y avait peu de gens avec qui je ne m'entendais pas. A vrai dire, de tête, je ne pouvais même donner aucun nom, parce que je ne me disputais que très rarement et si je le faisais, c'était avec des amis. J'avais à l'esprit la dernière altercation avec Luke, qui avait tourné à la potion raté après qu'on se soit fait agressé par d'autres Serpentard. C'était moi qui avais subi sa colère de ne pas avoir riposté envers mes camarades de maison, et j'avais bien eu du mal à lui faire entendre raison. Il faudrait d'ailleurs que je le revoie, parce que depuis que c'était arrivé, nous ne nous étions pas vraiment reparlés.
Je m'écartais un peu, en posant ma main sur la poignée de la porte suivante. Le temps défilait et même si je ne l'avouerai pas à voix haute, je ne voulais pas passer la nuit ici. Plus vite nous aurions finis, plus vite nous serions sortis et au moins, je pourrai retourner à ma tante tranquillement. Sans attendre son consentement, j'ouvris la porte et pénétrais dans la pièce. Elle était tout aussi sombre que le reste, et sur les meubles qui étaient collés aux murs, je pouvais voir des poupées qui nous fixaient avec un sourire torve. Je déglutis.
Oui, nous ferions mieux de partir vite d'ici.

Spoiler:

-Enfin bref, j'ai un défi à te proposer, puisque tu sembles vraiment ne pas aimer ma présence. Je te pari ce que tu veux que d'ici à la fin de la semaine, tu vas m'adorer et tu n'auras plus jamais peur de moi. Si j'échoue et grand mal te fasse parce que tu rates vraiment quelque chose, je ne t'approche, plus, je ne te parle plus et une fois à Poudlard, tu pourras même oublier mon existence ! Deal ?

Il me tendit une main après m’avoir proposé son défi, je ne pouvais le refuser alors je lui tendis moi aussi ma main, jamais je n’aurais pensé faire ça un jour et je repensais amèrement a sa remarque sur ma blague concernant le Quidditch, qu’est-ce que je peux être sotte parfois, il doit vraiment avoir une très mauvaise image de moi maintenant...
A ce moment, je vis que Moran entrevoyais enfin de partir puisqu’il posait sa main sur la poignée de la porte, pour ne rien vous cacher, je trouvais que c’était une excellente idée. Il sortit alors en silence et je fis de même en le suivant de près. J’aperçus Moran déglutir en voyant ce qu’il y se trouvait dans cette pièce. Des Poupées au regard sanglant qui nous fixaient !…. Brr…. Je déteste ça, mon visage se figea un instant et j’eus la chair de poule. Mais je fis mine de ne rien avoir remarqué, comme lui d’ailleurs. Et à cet instant-là, je me dis que Moran n’était peut-être pas si méchant après tout, c’est moi qui l’avait bien cherché tout à l’heure en lui disant pleins de choses méchantes.

Nous avançâmes tranquillement mais prudemment jusqu’à la dernière porte qu’il fallait franchir avant de pouvoir sortir de cet endroit flippant que je détestais plus que tout. Juste avant de franchir la porte je vis quelque chose bouger et en m’approchant de plus près…

-AHHHHH UNE ARAIGNÉE !!! Hurlais-je de toutes mes forces à la vue d’une araignée gigantesque à quelques centimètres de moi.
Paniquée, je sautais dans les bras de Moran qui, lui, ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait. Je sentis sa chaleur corporelle ainsi que son parfum léger qui me réconfortèrent. Je restais collée à lui 7 secondes précisément (oui quand je panique, je compte dans ma tête) qui me parurent une éternité. Je le serrais de toutes mes forces sans essayer de lui faire mal. D’un seul coup je me sentis très bête et embarrassée alors je relâchais mon étreinte et le regardais droit dans les yeux. Plus gênée que jamais, je m’enfuis en courant de toutes mes forces. Je voulais m’en aller le plus loin possible et ne plus jamais le revoir, il doit me prendre pour une folle désormais. Mes muscles ne voulaient plus s’arrêter malgré mes douleurs. J’arrivais désormais à la lisière d’une forêt, il faisait très sombre et c’était humide et froid, je me stoppais net.

Mes jambes se dérobèrent sous mon poids et je me mis à pleurer de tout mon être, les larmes dégoulinaient comme une rivière. Je ne connaissais pas la raison exacte de mes pleurs ; était-ce le regret d’avoir dit des choses horribles à Moran ou à cause de la « scène de l’araignée ? Il faisait un froid glacial et j’aurais voulu pouvoir ressentir ce que j’ai ressenti lorsque je l’ai serré dans mes bras, c'était réconfortant, comme si Moran avait toujours été mon ami.

C’était les larmes aux yeux et les jambes tremblantes que je me dirigeais vers la gare à quelques mètres de la scène du festival pour pouvoir rentrer chez moi, me blottir dans mon lit. J’évitais prudemment que l’on me reconnaisse et tout ce qui est arrivé avant cela me semblait venir d’un passé lointain, très lointain.

COTÉ DU BIEN

Elle avait accepté mon deal pour mon plus grand plaisir, et j'étais au moins rassuré sur le fait que j'allais passer une bonne semaine. Mais j'étais quand même assez étonné qu'elle ait accepté sans poser de condition ni rechigner. Je devais être dans mon jour de chance, aussi, je ne fis aucune remarque dessus. Elle rentra dans la salle à ma suite et ne semblait pas briller plus que moi. Au moins, je n'étais pas le seul à ne pas être rassuré face à ces visages de poupées figés dans une expression inquiétante. Je n'étais pas très loin d'elle, mais je ne la collais pas non plus. J'observais juste avec une curiosité mal cachée la pièce dans laquelle je me trouvais. Le matelas était éventré, l'armoire brisée… Comme si un esprit frappeur était entré. Je m'approchais de la prochaine porte lorsque j'entendis le hurlement d'Hazel qui se précipita dans mes bras. Choqué d'une telle réaction, je restais de marbre, oscillant dangereusement entre le fou rire et la question polie que je devais lui poser. Je ne put retenir un sourire et je commençais à rigoler lorsqu'elle s'enfuit en toute hâte, rouge de honte.

Moi, j'étais non seulement effaré mais aussi au bord du fou rire du siècle. L'araignée qui lui avait fait peur était en effet en plastique et était tombée du plafond ce qui me fit redoubler de rire. Je décrochais l'araignée et la jetais par terre, en me disant qu'Hazel Popkins avait les nerfs fragiles. Je décidais quand même de sortir pour vérifier qu'elle n'était pas devant la porte, morte de trouille mais non. Elle n'était pas là, et je ne la voyais nulle part. Je haussais les épaules en me disant que je devais aller la voir demain. J'espérais qu'elle serait calmée…
Je décidais cependant de re-rentrer dans la maison, parce qu'au fond, je n'avais vu que trois pièces alors qu'il y en avait une vingtaine. Il commençait à faire nuit, mais au moins, si je la faisais ce soir, c'était toujours ça de moins.

Je rentrais alors dans la maison tout en fermant la porte derrière moi.

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