En route pour l'un des grands évènements de l'été,  je me souviens encore avoir mis un certain temps pour convaincre mon oncle et ma tante de me laisser aller au Festi'Witch.  Ils n'aimaient pas l'idée que je puisse m'y rendre seule mais je les avais rassurer en disant que mes amis seraient présents , que je ne faisais que les rejoindre.  Curieux comme ils étaient, ils m'avaient évidemment qui serait là et la simple énonciation de Remus sembla les détendre...
Il fallait dire qu'on s'entendait vraiment bien tous les deux alors forcément,  si on ajoute  ça au fait qu'il était du genre parfaitement calme et  à sa gentillesse me semblant presque parfois sans limite, c'était évident qu'ils allaient me laisser y aller. C'est comme si ils me confiaient à quelqu'un, même si je n'ai encore jamais eu besoin de réelle protection.

Quand je suis arrivée sur place, je n'ai pas tardé à retrouver mon ami avant afin de rejoindre les autres et commencer le festivités, ce qui était un plaisir en leur compagnie qui était loin d'être déplaisante malgré les petites bêtises de certains à Poudlard. Même si à vrai dire, je ne suis pas mieux ; je peux faire des bêtises à n'importe quel moment même si ça n'a jamais concerné les autres.  

A la pause, je pense qu'on avait soit faim soit soif donc autant en profité. Voyant que nos petits camarades étaient bien déterminés à ne rien loupé du spectacle, j'ai finis par proposé à Remus de l'accompagner à la buvette.  
C'était presque amusant de le voir compter le peu d'argent qui lui restait  mais il fallait dire que c'était peut-être justifié.

-C'est vide là-dedans ! dis-je  avec ma franchise légendaire tandis qu'il finissait ses comptes. Mais j'ai finis par lui  afficher un sourire tout  réfléchissant. - Et bien je pense qu'il serait temps que je goûte à ce burger donc j'en prend un aussi.

Je sortis  l'argent qua mon oncle m'avait confier ; de quoi me payer deux ou trois petites choses à manger mais aussi  de quoi boire en plus. Ca me mettait presque mal à l'aise mais au moins, je pourrais offrir quelque chose...  
Une fois servis, nous nous sommes un peu écartés  histoire de profiter de la nourriture ; un vrai régale comme on le disait partout ! J'ai même profité qu'il fasse un peu plus calme pour discuter un peu vu que ça faisait un bon moment que nous ne nous  étions pas vu.

-Tiens, tu ne m'as pas dis comment se passent tes vacances  !?  

"C'est vide là-dedans !" Le jeune lycanthrope hocha la tête. "Je n'ai pas osé demander trop d'argent de poche à mes parents". Il s'abstint de préciser que la santé de sa mère ne lui permettait plus de travailler, rendant le budget de la famille assez serré. Arellys offrit les boissons, malgré les protestations de Remus ("De l'eau ça me suffit !"), et une fois servis, ils allèrent s'installer pour déguster leurs délicieux burgers. Le jeune Gryffondor appréciait la compagnie d'Arellys. A vrai dire, il y avait une vraie affinité entre ces deux-là, et Remus aurait été bien incapable de décider ce qui était le plus agréable entre dévorer son délicieux burger et papoter avec son amie de leurs vacances. Au final, l'un rendait l'autre encore plus agréable, et vice-et-versa.

- Jusque-là, c'était plutôt tranquille. Ça faisait bizarre de se retrouver au calme loin de Poudlard, non ?

Toute l'année, ils étaient tous 24h/24 les uns avec les autres, en groupe, très rarement seuls. Si Remus n'était pas du genre à se plaindre d'avoir un peu de calme et d'intimité, se retrouver isolé chez ses parents lui rappelait trop son enfance solitaire.

- J'ai fait croire à mes parents que ceux de James seraient avec nous pour me laisser venir au Festi'Witch, lança-t-il entre deux bouchées. Et toi ? Quoi de neuf ?

Fidèle à son esprit pratique, Remus ajouta : "Au fait, tu as déjà planté ta tente ? Je t'aurais bien proposé une place dans la notre, mais Sirius est un insupportable ronfleur. Remarque, on a fini par plutôt bien maîtriser le Silencio maintenant !"

J’aurais presque du me douter qu’il n’aurait pas osé demander une tonne de monnaie… Il faut dire que ça n’a rien de surprenant ; ce n’est pas son genre. Et même si il évitait de parler à tout va de sa vie privée, je me doutais qu’il y avait des raisons  derrières. Mais je n’osais pas trop lui demander des précisions de peur que ce ne soit pas quelque chose de réjouissant pour lui… à cette pensée, je me dis qu’il valait mieux me rattraper de ma petite remarque même si elle n’avait rien de méchant derrière.

-J’offre les boissons ! dis-je avant qu’il  ne commence à protester – Et tu arrêtes de refuser… j’insiste. Ajoutais-je avec un petit sourire d'avertissement tout en prenant l’argent nécessaire afin de payer.

Une fois en place, c’est dans ce qui semblait être le plus grand plaisir qu’on a commencé à manger tout en discutant vu que j’avais ouvert la conversation.  Maintenant que j’y pensais, c’était l’une des premières fois où je voyais Remus hors de Poudlard ou encore de Londres ou autres endroits souvent fréquentés pour l’école. Ce n’était pas pour le pire, au contraire, c’était agréable.  

-En effet, ça fait bizarre mais j’aime bien personnellement !  

Je profitai du petit moment où il parlait pour boire un peu tout en l’écoutant.  Oh, il avait fait croire ça à ses parents … au fond, qui ne ferait pas ce genre de chose juste pour venir à cet évènement avec ses amis ?!

-Ah oui ? Et dire qu’il m’a suffi de dire que je serais avec toi et les autres pour que mes parents finissent par accepter. Je pense qu’ils ont vraiment confiance en toi pour ça alors qu’au mieux ils ont dû te voir sur le quai pour prendre le train de Poudlard…

Faut l’avouer, mon oncle et ma tante étaient spéciaux par moments, surtout lorsqu’ils s’agissaient de mes amis. Parfois, je me retrouvais avec eux derrière le dos me demandant « et quoi chérie, tu n’invites pas des amis à la maison. Ils sont tous les bienvenu, même pour plusieurs jours ». En même temps, ce n’est pas la place qui manque à la maison ni les activités possibles à Londres. Moi-même, j’adorais passer plus de temps avec des amis hors de l’école durant les vacances mais généralement, je m’arrangeais avec Lily  puisque beaucoup partaient en vacances ou avaient des problèmes familiaux qui les empêchaient des partir.  

Je me concentrais, un peu plongée dans mes pensées lorsque la voix de mon camarade retentit dans ma tête. Comme d’habitude, il faisait attention au moindre détail niveau organisation… ce qui me fit  sourire à sa proposition, même un petit rire en l’entendant parler de Sirius.

-C’est plus pratique de s’entrainer sur le terrain … Oui elle est déjà installée juste au cas où. Peut-être qu’Amelia me rejoindra mais il faut voir si ses parents ont finalement accepté. Donc je dois attendre pour savoir quoi… je marquai une pause, réfléchissant un instant tout en regardant autour de nous. –Ceci dit,  je ne refuserais certainement pas votre si bonne compagnie !  

Ce petit moment au Festi’Witch  s’annonçait vraiment super, un bon moment de détente. D’avance, je soupirais déjà à l’idée de me retrouver de nouveau chez moi sans avoir quelque chose à faire… Je me demande même comment je n’ai pas pu penser plus tôt à tout ce que me disaient mes parents.

-Tu sais, si un jour tu veux venir passer du temps à la maison, tu es le bienvenu …

Evidemment, je repensais toujours à ça, aux mots de mon oncle et ma tante, que je considérais aujourd’hui comme mes parents. Après tout, ils font tellement pour moi ! J’ai un peu pris le rôle de l’enfant qu’ils ont perdu même si je ne saurais jamais remplacer mon cousin.

"Et dire qu’il m’a suffi de dire que je serais avec toi et les autres pour que mes parents finissent par accepter." Remus la regarda avec des yeux rond au dessus de son hamburger. Ses tuteurs lui faisait confiance ?! Il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour en mériter autant.

- Qu'est-ce que tu leur as dit sur moi pour qu'ils me croient capable d'être responsable de quoique ce soit ? lacha-t-il avec un petit rire gêné. Franchement, comme si je pouvais t'empêcher de faire des folies si t'en a envie...

Même si tout le monde étaient d'accord pour dire que Remus était un garçon raisonnable et très mature pour son âge, sa faible confiance lui interdisait de se considérer comme "responsable". Et surtout, il se connaissait assez pour savoir qu'il n'était pas un leader. Que ce soit avec James, Sirius, ou même Arellys, et leur caractère de pur Gryffondor, il n'avait aucune chance de les empêcher de faire les 400 coups. Au mieux, il ferait de son possible pour limiter les dégâts...

Arellys évoqua la venue possible d'Amelia, mais qu'en attendant, elle ne "refuserais certainement pas votre si bonne compagnie" ce à quoi répondit par un large sourire (et peut-être un léger rosissement des joues). "Et bien si tu n'as pas peur de partager la tente de trois garçons, tu es la bienvenue !" Le jeune homme eut l'intuition que cette proposition n'allait pas arranger les taquineries de ses amis concernant l'amitié "sacrément proche" qu'il avait avec Arellys. Mais après tout, c'était l'été, c'était les vacances, c'était le Festi'Witch, et il n'allait certainement pas laisser son amie toute seule dans sa tente de son côté.

"Tu sais, si un jour tu veux venir passer du temps à la maison, tu es le bienvenu … " lâcha-t-elle alors qu'il sirotait sa limonade. Hésitant, il prit son temps avant de répondre. "Ça serait super, mais je ne suis pas sûr que... je... Enfin, je demanderais à mes parents. Je suppose que pour un jour ou deux...". A vrai dire, Remus ne se sentait pas à l'aise d'aller chez quelqu'un qui n'était pas au courant de sa lycanthropie. Bien sûr, il ne sortirait pas de chez lui à l'approche de la pleine lune, et ça lui laissait tout de même du temps libre le reste du mois où il pouvait avoir une vie sociale "normale". Mais il trouvait ça incorrecte d'être accueillit par des gens qui ne savait pas ce qu'il était.

Un petit rire s’était échappé de ma bouche  en voyant la réaction de Remus. Comme si je savais le dire moi-même ; mon oncle et ma tante étaient  ainsi et je les trouvais parfois bizarres à ce sujet. Mais il faut dire qu’avec tous les évènements passés, leur esprits avait une façon de réfléchir bien particulière.

-Leur esprit est une véritable énigme pour moi-même ! dis-je de façon légèrement amusée - Mais t’as raison, c’est dur de m’empêcher de faire des bêtises. Mais tu pourrais … ajoutais-je comme pour l’encourager.  

Je savais que Remus avait peu confiance ne lui et je trouvais ça bien dommage à vrai dire, même si je ne l’avais encore jamais dis. Il est toujours celui qui aide sans rien demander en retour, celui qui s’assure que tout va bien pour ses amis et qui tente de les couvrir autant qu’il le peut… C’étaient des traits que j’adorais chez lui et l’air de rien,  j’aimerais tellement le voir plus en confiance juste qu’il  se sente mieux. Je ne sais pas ce qui lui si peu  de confiance envers lui-même et je ne le forcerais pas à le dire mais si je pouvais faire quelque chose, je le ferais. On verra bien en fonction du temps s’il se décide à se livrer ; il en dit si peu sur lui !  

Je lui fis mon plus beau sourire, le fixant un moment.
-Tu es adorable, merci !  

Si Remus était  l’un de mes plus proches amis, l’ami même « trop proche » selon beaucoup de personnes et surtout notre entourage, il fallait dire que je l’entendais assez bien avec ses plus proches camarades… Et c’est mieux ainsi sinon, ce serait une guerre interminable.
Reposant mon verre sur la table, je croisai ma main sous mon menton, écoutant sa réponse quand à « ma proposition ».  Il était hésitant comme s’il avait peur de venir ; il était si timide que ça ou c’est encore autre chose ? Décidemment, j’ai l’impression  d’en découvrir tous les jours avec lui !
J’affichai un sourire amusé avant de passer ma main dans ses cheveux pour les lui ébouriffer un peu, aimant un peu le taquiner quand il était ainsi.

-Et je suis pas susceptible tu sais ; Ne te sens surtout pas forcé. Tu sais bien que je ne t’obligerais jamais à faire quelque chose dont tu n’es pas trop sûr…
Retirant ma main pour regarder le résultat, je repris un petit coup de boisson, finissant doucement celle-ci.
-En tout cas, tu sais que tu peux toujours compter sur moi, hein ?  dis-je alors soudainement pour je ne sais qu’elle raison… Je m’étais juste sentie obligée de le dire. Comme si savoir si j’avais sa confiance ou non allait changer quelque chose, comme si une réponse positive allait me rassurer  sur quelque chose d’invisible, pouvant paraissant inexistant.