Pour Soyle, la famille c’était important, même la sienne n’était pas très nombreuse. Elle était la fille unique d’un couple d’enfants uniques. Donc déjà, pas d’oncles, tantes, ou même cousins. La belle avait fort heureusement passé pas mal de temps avec ses grands-parents. Elle avait toujours eu besoin de voir du monde. Et ils avaient quelque chose de particuliers, chacun à leur manière. Du côté sorciers ils lui avaient appris tous ces petits trucs magiques, le vol à balais, ces petits sortilèges mignons tout plein, ces animaux magiques au moins aussi mignons. Et du côté moldu c’était la découverte toute aussi sympathique du monde dans sa simplicité. Eux c’était plutôt le côté culturel comme les jardins, les musées, toutes ces petites choses qui avaient sans doute éveillé cet intérêt qu’elle avait encore pour le culturel moldu. Le fait est qu’à part ça, pas beaucoup de famille à voir. Mais cela ne l’avait jamais arrêté. Tout simplement parce que ses parents avaient toujours eu des amis proches avec qui ils aimaient passer du temps. Tellement de temps qu’ils étaient un peu de la famille eux aussi.

Dans cette famille de cœur, il y avait un peu de tout. Mais vraiment de tout. Et c’était toujours du bon temps avec ces gens-là. Soyle restait aujourd’hui encore en contact avec une bonne partie d’entre eux. Mais certains avaient une place un peu particulière. C’était le cas de la personne qu’elle devait retrouver aujourd’hui. Que je vous explique un peu mieux tout ça…

Depuis toute petite, elle connaissait une autre famille sorcière. En fait, c’était des amis de sa mère, pour être plus précise. Soyle les aimait bien, ils étaient gentils avec elle aussi. Et puis un jour ils avaient eu une petite fille, une petite Alice. Avec le temps qu’ils passaient ensemble, Soyle aussi avait été contente de l’arrivée de cette petite princesse. A l’époque elle avait à peu près 6 ans. Dès le départ elle passait beaucoup de temps près d’elle. La belle jouait la petite maman, comme tant d’autres petites filles. Et la jeune Alice avait l’air d’apprécier. A force, on aurait dit des sœurs. Elles s’entendaient si bien. Elles se retrouvaient dès que possible. Soyle veillait toujours sur elle, et Alice semblait apprécier la compagnie de sa grande amie. Oui, comme des sœurs. Quand les parents de Soyle étaient partis, c’était toute sa famille qui l’avait aidé. Heureusement qu’ils avaient été là d’ailleurs. Aujourd’hui cela allait beaucoup mieux, et il était bien entendu hors de question d’arrêter de se voir.

C’était donc comme souvent que Soyle était sortie du château afin de retrouver Alice. Comme compromis elles avaient choisi de se voir à Pré-au-Lard. Comme souvent, la belle était un poil en avance. Mais elle était toujours aussi contente de voir son amie. Elle était donc toute souriante, même alors qu’elle était encore toute seule. Heureusement cela ne dura pas vraiment. Alice arriva rapidement et Soyle se leva tout aussi vite pour la saluer.

-Alice, ça me fait plaisir de te revoir ! Tu vas bien ?

Pour Soyle, Alice était encore un petit bout de femme, même si elles n’étaient pas très éloignées en âge. C’était une simple question de perception. Et pourtant, elle était Auror aujourd’hui. Quand sa petite protégée lui avait appris, ça lui avait fait tout drôle. La belle avait été très fière, bien sûr, ce n’était pas à la portée de tout le monde. Elle-même ne s’y serait pas risquée. Tellement de pression sur eux, et puis c’était assez dangereux parfois ! Elle savait déjà qu’il lui arriverait régulièrement de s’inquiéter pour son amie. Mais elle était tellement fière ! Ah ça, elle avait grandi la petite… elles avaient toutes les deux bien grandi depuis cette époque où elles jouaient ensemble chez leurs parents.

Soyle était arrivée avec un peu d’avance, mais pas beaucoup. En même temps, avec l’école, elle était assez proche du petit village. C’était d’ailleurs pour ça qu’elles avaient choisi ce lieu de rendez-vous. Du coup, elle n’avait pas eu à attendre longtemps. A chaque fois qu’elles se voyaient c’était pareil. Elles passaient un super moment. Comme toujours, la jeune femme était bien habillée, tout à fait charmante. Là encore, les styles variaient. Et puis quelque part, c’était normal. Soyle était plutôt du genre longue robe sobre, ce qui convenait parfaitement à l’école. Alice c’était autre chose. Rien qu’un jean, déjà, cela ferait bizarre. C’était en tout cas ce que la rousse pensait. Mais sur Alice c’était parfait ! Cela lui allait comme un gant.  Après les salutations, elles s’assirent toutes les deux, visiblement aussi contentes l’une que l’autre de se voir.

- Eh bien comme tu vois, je ne travaille pas aujourd'hui ! Du coup, ça ne peut qu'aller !

Oui, elle pouvait comprendre ! Soyle n’était pas dérangée par son travail, bien au contraire. Mais elle pouvait parfaitement comprendre que la jeune Alice soit contente de faire une pause. Et cela faisait partie des raisons pour lesquelles elles se voyaient. Profiter de la pause, profiter un peu d’être juste entre elles.

-Oui, je vois ça ! J’espère que tu aimes quand même ce que tu fais ceci dit.

Ce n’était pas qu’elle en doutait vraiment, elle voulait juste être sûre. Si jamais Alice osait lui dire que non, Soyle ferait tout pour qu’elle change de voie. Mais elle était presque sûre que non. Cela devait simplement être assez lourd à porter. C’était le moins que l’on puisse dire. Et encore une fois, Soyle ne pensait pas être capable d’en faire autant !

- Et toi ? Je ne suis pas trop en retard ? Tu as déjà commandé ?

Beaucoup de questions d’un coup, mais c’était toujours pareil. Elles avaient tellement à dire que cela fusait !

- Oh et bien moi tout va bien, les cours quoi, rien de spécial.

Elle adorait ça. Mais ce n’était pas le travail le plus palpitant du monde non plus. Humainement c’était énorme et cela la rendait très heureuse, mais pas de folles aventures à raconter ou même de petite chose qui sorte de l’ordinaire. Cela arrivait, parfois, mais vraiment pas souvent !

- Et ne t’en fais pas, tu es parfaitement à l’heure ! J’étais juste un peu en avance, mais pas de beaucoup. Du coup je n’ai rien commandé, j’ai préféré t’attendre.

Joignant le geste à la parole, elle fit signe pour passer la dite commande. Comme souvent, elle prit un thé et laissa Alice demander ce qu’elle voulait avant qu’elles ne se retrouvent de nouveau en tête à tête.

- Alors ? Qu’est-ce que tu me raconte de beau ? Que se passe-t-il de neuf dans ta petite vie ?

Soyle avait joint les mains sous son menton et la regardait avec attention.

C’était fou de voir à quel point les choses pouvaient vite changer. Les deux jeunes femmes qui se voyaient aujourd’hui étaient encore des petites filles il n’y a pas si longtemps que cela. Et cette évolution était loin d’être finie ! Elles n’avaient que 23 et 29 ans, c’était encore très jeune. Allez savoir où elles en seraient dans 5 ou 10 ans ? Soyle ne prévoyait pas beaucoup d’évolution dans sa carrière, mais peut-être qu’Alice aurait gravi déjà quelques échelons. Et d’ici 20 ans, elles seraient peut-être mariées, mères de familles. Ou peut-être tout le contraire. Personne ne pouvait vraiment prévoir tout ça. Rien que d’y penser, Soyle en avait des vertiges. Raison pour laquelle elle n’y pensait pas souvent, se contentant de prendre la vie telle qu’elle venait. Et elle s’en contentait très bien. Pas de prise de tête, de toute façon cela ne servait pas à grand-chose de se demander où aller, le tout c’était d’avancer.

Qu’Alice se rassure, elle n’était pas en retard. Et puis de toute façon, Soyle ne lui en aurait pas voulu. C’est qu’elle venait de plus loin qu’elle, et largement en plus. La belle était déjà tellement contente de la voir. Cela faisait un moment ! Mais elles avaient de quoi s’occuper en même temps. Soyle avait eu la rentrée à préparer, puis à faire, puis à poursuivre gentiment. Il fallait donner de bonnes habitudes à tout le monde, y compris à elle-même. Enfin, c’était quand même largement gérable. En plus elle n’assurait qu’une matière optionnelle, cela pourrait être bien moins facile !

Toujours aussi curieuse de savoir ce qui pouvait se passer pour son amie, Soyle lui avait tout simplement posé la question. Pourquoi faire plus compliqué ?

- Oh si tu savais, Je n'ai pas une minute à moi avec le boulot, j'en serais presque à camper au bureau. On a tellement de travail que c'est vraiment exceptionnel que je puisse avoir un jour de repos. Avec tout ce qui se passe en ce moment...

Oui, Soyle avait bien vu les regards d’Alice, et elle savait très bien pourquoi. Bien sûr qu’elle en avait entendu parler, de tout ce qui semblait se profiler dans l’ombre, tout doucement. Même si il restait beaucoup de zones d’ombres dans toute cette affaire, il y avait tout de même pas mal d’informations plutôt claires. Elle voyait bien aussi que les gens commençaient à s’inquiéter, ce qui était normal. Soyle pourrait avoir de sérieuses raisons de s’en faire aussi. En sachant d’où elle venait et sa profession, elle aurait tous les droits de s’en faire. Mais ce n’était pas son genre. Bien sûr c’était inquiétant mais de manière générale, pas spécialement pour elle. Elle était peut-être même plus inquiète pour Alice que pour elle.

- Fais attention à toi quand même, hein ? Il faut pouvoir tenir sur la longueur.

Si Alice se fatiguait trop dès aujourd’hui, si elle se surchargeait, si elle était blessée, elle serait contrainte de s’arrêter. Cela serait dommage quand même, elle venait de commencer. Mais en même temps c’était le métier qui voulait ça. Heureusement que Soyle n’était pas la mère de la jeune Alice, ça aurait été encore pire, elle qui n’était déjà pas très sereine.

Le serveur apportant les commandes avait un peu coupé cette conversation mais après l’avoir remercié, Soyle reposa rapidement son regard sur Alice.

- Mais pour répondre à ce que tu me disais tout à l'heure, oui j'aime ce que je fais, sinon crois-moi, j'aurais claqué la porte depuis longtemps !

La belle l’accompagna dans son rire. Alice n’était effectivement pas du genre à se laisser faire. Soyle l’imaginait très bien envoyer bouler tout le monde au bureau en claquant la porte dans un grand fracas. Ils avaient de la chance qu’elle se plaise avec eux, ils ne savaient pas à quel point !

-J’espère bien ! Autrement j’irais la claquer pour toi !

Bon, en soi, il y avait peu de chances pour qu’elle ait besoin de le faire, mais le soutien, ça passe aussi par ça !

- Je sens, que tout ce que je fais n'est pas vain, même si c'est dur. J'ai la sensation d'être utile à quelque chose, et rien que pour ça je ne pourrais jamais quitter le bureau des aurors.

Soyle la sentait passionnée, et tant mieux ! Oui, ça lui faisait plaisir de la voir comme ça. La belle lui pris la main avant de reprendre.

-C’est tout ce que je te souhaite en tout cas. Je suis vraiment très fière de toi.

En soit, Alice pourrait s’en moquer, elle n’avait clairement pas besoin de son approbation. Mais Soyle trouvait important de dire ce genre de choses. Elle pouvait être fière d’elle, vraiment. Elle avait réussi là où beaucoup d’autres s’étaient raté, elle avait trouvé quelque chose qui lui plaisait, et elle faisait tout cela pour le bien commun. Le tout à 23 ans. Elle n’était pas non plus la plus grande héroïne de l’Angleterre, mais elle était très bien partie.

- Mais assez parlé de tout ça, raconte-moi un peu, comment se passe tes cours ? Comment va Poudlard ?

Soyle pris une petite gorgé de thé avant de lui répondre. Cela faisait 4 ans qu’elle était à l’école, ce n’était techniquement pas grand-chose, mais elle y avait pris ses marques déjà. Et heureusement pour elle.

- Pour le moment ça se passe bien. Ça fait du bien aussi d’être "de l’autre côté du bureau". On voit les choses différemment.

Au début, il était même arrivé à Soyle d’aller machinalement vers son ancien dortoir, comme quand elle était encore élève. Maintenant elle avait bien pris le pli, mais ça faisait drôle.

- C’est vraiment agréable, on se sent important devant tous ces petits yeux. Mais j’aime bien les faire réagir un peu. Ils sont plutôt réceptifs pour le moment. Autrement, Poudlard va très bien, c’est toujours ce château accueillant. A part les visages, on dirait que rien n’y change…

Une grande majorité des élèves qui y avaient fait leurs études regrettaient de ne pas y rester encore un peu. Soyle en avait fait partie et avait été ravie d’obtenir ce poste.

Sans surprise, l’entente entre les deux femmes était parfaite. C’était presque toujours le cas ceci dit. D’ailleurs elles étaient tout sourire. Et sans que cela ne donne de crampes en plus. Certaines mauvaises langues pourraient dire qu’elles seraient plus facilement ridées. Mais elles s’en moquaient plus que largement. Elles avaient encore bien le temps avant de penser à ce genre de choses elles avaient à peine dépassé la vingtaine. Bon, Soyle les avaient déjà bien entamées… Mais tout de même !

En fait, nombreux étaient ceux qui se demandaient ce que cela ferait de devenir professeur de telle ou telle matière. Après tout, c’était normal. Avec le temps qu’ils passaient en face d’eux… Alors oui, Alice aussi avait sans doute pensé à ce que cela pourrait faire aussi.

- Pour le moment ! Attends que les vacances de Noël approchent et ils le seront beaucoup moins !

Oui l’attention d’une classe, cela ne tenait pas à grand-chose… et les vacances c’était quand même quelque chose qui avait le don de faire voyager les esprits à l’avance. Ils étaient encore en cours et pourtant dans leur tête c’était déjà le repas de famille, les cadeaux, les jeux avec les amis… tout sauf le sujet de cours en somme.

- Tu les verrais le vendredi, c’est déjà moins ça ! Je préfère ne même pas imaginer les vacances de noël, surtout qu’il y a d’assez gros évènements pendant ces vacances-là.

Il s’en passait aussi de belles à l’école pendant les vacances, pas seulement dans les familles. Pour que tout le monde soit content. L’école s’appliquait à faire de petits évènements comme pour Halloween, ou même effectivement Noël. Ça faisait sourire tout le monde après tout alors pourquoi se priver ?

- Comme ça me manque, tout ça... Poudlard, ses cours, ses professeurs, ses fantômes, ses banquets, ses feux de cheminée ronronnant dans la salle commune... C'est injuste, pourquoi on ne pourrait pas rester à Poudlard toute notre vie ?

Soyle pouvait comprendre ça, mieux que personne peut-être. Autrement elle n’aurait pas même pensé demander ce poste. Il y avait pleins d’autres propositions dans le secteur moldu. Ou même totalement autre chose. Mais elle avait voulu être professeur ici, elle en avait fait un véritable objectif. Et elle avait heureusement réussi à obtenir ce qu’elle avait voulu.

- Oui, je te comprends… Mais tu imagines ? Si on devait tous rester à l’école ?.. Le château déborderait depuis longtemps ! Ou alors on serait beaucoup trop de professeurs. Plus que d’élèves peut-être… ça serait un sacré bazar !

Soyle riait en imaginant une telle situation. Même si c’était triste, elle comme les autres, ils savaient qu’il fallait laisser ce château derrière eux et avancer, même si c’était quelque chose de plus dur pour certains que pour d’autres.

Mais les rires ne durèrent pas non plus. Alice choisit d’aborder un sujet beaucoup plus sérieux. Pas de tabou entre elles, forcément, parfois, leur conversations changeaient un peu de ton.

- Les élèves ne te mènent pas la vie dure quant au fait que tu enseignes l'étude des moldus ? Certains sont tellement influencés par leurs parents et par tout ce qu'on peut lire dans les journaux... Je ne serais pas étonnée que, d'ici quelques années, on ait encore un gouvernement... « Pro Sang Pur »... à la tête du pays.

Quelque part, cela avait toujours été un problème pour Soyle sans vraiment en être un quand même. Compliqué ? Oui. Il y avait toujours eu des gens pour lui dire qu’elle n’était pas vraiment une sorcière, que ce n’était pas normal. Mais il est vrai que depuis quelques temps c’était un peu plus qu’il y a dix ou vingt ans. Il y avait pire qu’elle, sa mère était sorcière tout de même. Mais la matière qu’elle avait choisi d’enseigner, ce n’était pas pour sa défense. Pourtant elle ne s’en cachait pas. Elle était fière de son travail comme de ses origines. Et pourtant, elle comprenait très bien qu’Alice ait pris la peine de s’approcher d’elle pour lui parler moins fort.

- Si, bien sûr, il y en a toujours eu… Ils ne comprennent même pas toujours ce qu’ils disent en fait.

C’était souvent qu’ils répétaient ce qu’ils entendaient, les discours des parents, des amis, ou simplement qu’ils avaient entendu dans un lieu public. Bien sûr, Soyle sentait qu’il se passait de drôles de choses dehors, les élèves en étaient une preuve.

- Honnêtement, je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais pour le moment on tient encore les élèves, c’est déjà ça. Je sais qu’ils peuvent mettre à l’écart ceux qui suivent mes cours, mais pour le moment cela ne va pas plus loin… C’est déjà beaucoup tu me diras, mais là-dessus tu sais ce que c’est, on n’a pas de vrai pouvoir…

Qui sait, peut-être qu’un jour elle se ferait attaqué dans un couloir ? Renvoyée parce que l’école aurait changé de position ? Tout comme les élèves qui ne viendraient pas d’une de ces grandes familles… Pour le moment elle était toujours à sa place et défendait sa position. Elle aimait ce qu’elle faisait et ne s’en cachait pas. On pourrait croire qu’elle était une femme qui ne saurait pas faire grand-chose une fois sortie de son cours. Mais Soyle Hoover savait très bien tenir tête au monde quand il le fallait, et elle ne se laisserait pas marcher dessus si facilement.

Alice avait beau être de sang pur, elle était la preuve flagrante que cela ne signifiait qu’il fallait être hautain et méprisant envers ceux qui ne l’étaient pas. Bien sûr, cela existait. Mais c’était loin d’être une généralité. Alice et sa famille comme beaucoup d’autres familles étaient des gens très ouverts qui ne demandaient qu’à vous accueillir dans leur vie. Autant dire que Soyle et ses parents avaient su en profiter. Pas en profiter dans le sens où ils comptaient exploiter ces gens tout à fait charmant, mais simplement apprécier passer de bons moments ensembles. La jeune femme continuait à les voir très régulièrement et faisait un peu partie de leur vie comme ils faisaient partie de la sienne. Surtout Alice qui comptait quand même vraiment beaucoup pour elle. C’était comme sa petite sœur et elle l’adorait.

Elles en étaient venu à parler de choses et d’autres, mais notamment de ce qui se passait d’un peu inquiétant dehors. Au château, Soyle était plutôt tranquille. Mais dans son travail, Alice devait en voir passer des choses un peu étranges et pas rassurantes. Elle lui avait demandé si cela commençait à passer les murs du château. Soyle lui avait simplement répondu que cela faisait longtemps que certaines idées avaient fait leur nid à l’école. Pas besoin de grand mage noir pour permettre à ce genre de pensées de s’imposer. Il était juste une façon de les mettre en avant.

- C'est bien ça le problème...

Ils ne se rendaient pas toujours compte de ce qu’ils disaient, de ce qu’ils faisaient. Les élèves étaient encore jeunes pour la plupart. Généralement les plus âgés étaient un poil plus discret. Ou en tout cas ils faisaient attention aux adultes qui trainaient dans les mêmes couloirs. Soyle acquiesça avant de reprendre. Comment contester toute une éducation en seulement sept ans. Surtout elle qui était peut-être la moins bien placée pour ce genre de choses.

- Les enfants peuvent être cruels entre eux.

Et pas qu’un peu ! Ils n’avaient pas conscience de tout, y compris de la portée de leurs actes. Les professeurs de l’école étaient aussi là pour éviter les débordements, mais tout de même. C’était un peu compliqué d’être partout. Les relations humaines étaient déjà tellement compliquées. Quand on n’avait pas encore appris tous les codes de ces relations c’était encore pire.

- Surtout quand ils sont conditionnés dans leur famille pour qu'ils soient comme on veut qu'ils soient. De notre côté, on fait tout ce qu'on peut pour les ralentir, les adultes j'entends, mais même au bureau, la tension est énorme. On ne sait pas à quoi s'attendre mais on sait que ça va être très grave.

Et voilà, c’était bien là le problème, les familles. Soyle pouvait comprendre que les traditions c’était important et tout le reste, mais la société évoluait et il était temps que tout le monde s’y mette. La belle savait qu’Alice et ses collègues faisaient de leur mieux. Heureusement qu’ils étaient là d’ailleurs. Chacune à leur façon, elles faisaient de leur mieux pour couper un peu tout ça. Soyle avec les enfants et Alice avec leurs parents. Mais malgré toute la bonne volonté des jeunes femmes et de tous ceux qui avançaient avec elles, ce n’était pas gagné.

- Je le sens venir aussi, je pense qu’on le sent un peu tous. Et je sais que vous faites votre possible. Fais simplement attention à toi quand même, d'accord ?

Soyle avait osé un léger sourire dans sa dernière phrase. C’était très important ce que faisait Alice, mais la belle redoutait qu’il lui arrive quelque chose. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle tenait beaucoup à elle. Quoi qu’il en soit, il se préparait bien quelque chose. Et le jour où ça allait exploser, ça ferait vraiment très mal.

Mais la conversation changea un peu pour devenir plus léger. Elles en parlaient mais bon, il fallait bien parler des joies de la vie aussi.

- Mais allez, on ne s'est pas donné rendez-vous pour parler de sujets si graves. Oublions tout ça pendant un moment, mettons ça de côté, tu veux ? Tu sais, quand j'ai dit à Maman que je venais te voir à Pré-au-Lard, elle m'a littéralement harcelé pour que je te demande si enfin tu t'étais trouvé un fiancé. Si je ne lui ramène pas une réponse, ça va me retomber dessus, cette histoire.

Oui, avec plaisir, changeons de sujet. Bon, il y avait mieux, mais c’était pas mal déjà. La mère d’Alice avait toujours pris soin de Soyle comme de sa fille, ou presque. C’était vraiment adorable. Même si pour le coup, elle imaginait bien que c’était surtout Alice qui était curieuse. Mais pas de souci. Soyle n’avait rien à lui cacher, jamais. Sûrement pas à elle en tout cas.

-Ah… euh… Bon, bah si c’est ta maman qui le demande alors ! Je ne voudrais pas que tu ais des ennuis.

Elle avait dit ça en riant à moitié. Elle savait bien que le fait qu’elle ait toujours été célibataire, même à son âge, ça rendait son amie plus curieuse encore de savoir si il y avait du nouveau de ce côté. Soyle ne se sentait pas plus seule que ça. Elle laissait simplement le temps faire son œuvre, elle finirait bien par trouver chaussure à son pied.

-Je vais devoir la décevoir, toujours rien à l’horizon. Mais je ne désespère pas, ça finira bien par arriver. Et puis ce n’est pas important en fait, je suis bien aussi comme ça. Et toi ? Pour l’instant ça donne quoi ?

Entre Soyle et Alice, c’était déjà une grande histoire depuis un bon moment maintenant. Tout ce qui touchait la petite vie d’Alice Fortarôme était forcément intéressant pour la belle rousse. Depuis toujours. Et ce n’était pas par pitié, ni même parce qu’elle la trouvait touchante comme un petit chaton. Non, elle s’y intéressait vraiment et était réellement très attachée à elle. C’était pour cette raison qu’elle s’inquiétait depuis qu’Alice avait été prise comme Auror au Ministère. Elle était très fière aussi, mais surtout inquiète. Surtout en ce moment. Mais tout ça, elles en avaient déjà parlé. Depuis un petit moment même.

Comme très souvent aussi, elles en étaient venues à parler de leurs vies sentimentales. Cela faisait un moment qu’Alice (ou même sa mère parfois) cherchaient à mieux connaître celle de Soyle. Ce n’était pas qu’elle ne voulait rien leur dire. Cela ne la dérangeait vraiment pas en fait. Mais c’était tout simplement qu’il ne se passait rien du tout, jamais. Elle n’avait encore jamais eu la moindre petite histoire. Ce n’était pas parce qu’elle était particulièrement fermée, mais il semblerait que ce n’était pas spécialement son truc. Soit elle n’était pas douée, soit elle n’intéressait personne. Mais difficile de réellement savoir à force. Enfin, cela finirait bien par venir. Et puis, elle ne se sentait pas spécialement mal seule non plus. Ce n’était clairement pas vital dirons-nous. Elle le vivait plutôt bien, chose qu’elle précisa à Alice d’ailleurs.

- C'est le plus important.

Effectivement. Alice la comprenait de toute façon, c’était au moins ça. C’était plutôt bien même. Alors naturellement, elle avait retourné la question à son amie. Enfin, plus ou moins. Soyle savait déjà qu’Alice avait une relation en ce moment. Ce qui était une très bonne chose. Elle était très contente pour sa jeune amie. Alors naturellement elle était un peu curieuse de savoir où cette histoire en était. Mais Alice, même si elle était souriante, on aurait dit qu’elle n’avait pas envie de répondre. Pas tout de suite. Son silence mêlé à cette attente et à son sourire, cela donna presque un rire à Soyle qui se demandait ce qui pouvait bien se passer dans la tête de son amie. Et puis elle sembla prête à délier sa langue.

- Eh bien c'est amusant que tu poses la question, car c'est justement l'objet de ma visite, tu vois. Si je suis venue te voir aujourd'hui...

Ah vraiment ? Avec un tel sourire, elle ne lui annoncerait probablement pas qu’ils avaient mis fin à leur relation. Ou alors Soyle avait vraiment raté un chapitre. Non, cela devait être autre chose, forcément. Alice se pencha prendre quelque chose dans son sac. Toujours souriante mais les sourcils un peu froncés par la curiosité, la belle suivi son geste du regard, se penchant un peu aussi pour voir ce qu’elle pouvait bien chercher. Elle finit par lui tendre une enveloppe, visiblement très excitée. Soyle hésita un peu, se demandant bien ce qu’elle pouvait contenir. Elle la pris tout de même assez vite, dans un demi-rire.

- ...C'est pour te donner ça. C'est une invitation, ouvre l'enveloppe !

Soyle ne voyait pas trop où elle voulait en venir. Une invitation ? Ils faisaient une fête ? Visiblement. Mais une fête pour quoi ? Elle était réellement de plus en plus curieuse. Alice avait mis les mains devant son visage, quelque chose semblait l’amuser en tout cas. Elle était très vraisemblablement pressée que Soyle ouvre cette enveloppe. Soit, sans rien ajouter elle se plia à l’exercice, ouvrant cette belle enveloppe. Elle en sorti un parchemin très bien décoré. C’était en tout cas ce qu’elle voyait au premier regard. Sans plus regarder Alice, elle commença la lecture. Un mariage ?! Rien que ça ?! Alors ça, Soyle aurait dû s’en douter, et pourtant elle ne s’y était pas attendue. A tel point que dans une grande inspiration, elle posa sa main sur sa bouche, relevant vers Alice des yeux aussi lumineux que les siens.

- Alors, qu'en dis-tu ?

Que pensait-elle réellement que son amie de toujours, presque sa sœur, une amie vraiment proche, que pouvait-elle penser d’une telle invitation ? Franchement ? Est-ce qu’elle pouvait penser une seule seconde que Soyle pourrait être autre chose que ravie ?

- Ce que j’en dis ? Alice mais c’est magnifique !

Soyle relu une fois de plus cette invitation qui lui allait droit au cœur. Elle était tellement fière d’Alice, et espérait encore tellement de bonheur à elle et son futur mari. Ils étaient tellement bien tous les deux, ils faisaient un tellement beau petit couple, c’était vraiment une super nouvelle. Bon, la belle était visiblement excitée et ravie, ses petits yeux brillaient comme jamais, mais elle s’était tenu plutôt tranquille pour le moment. Mais en même temps elle était tellement contente. Cette invitation était vraiment ce qui illuminerait sa journée, sa semaine même probablement. Peut-être même son mois si ça se trouve. Et puis dans un élan elle se leva pour aller prendre son amie dans ses bras.

- C’est vraiment une super nouvelle ma chérie, je suis tellement contente pour toi !

C’était on ne peut plus sincère. Après quelques instants elle reprit sa place, un poil plus calme, mais toujours aussi excitée et heureuse. Posant son menton dans sa main, le sourire jusqu’aux oreilles, elle regardait Alice comme si elle était la dernière merveille du monde.

- Alors ? Vous avez déjà prévu des choses pour le mariage ? Dis-moi tout, je veux tout savoir.

Soyle était enfant unique, elle n’avait jamais rien connu d’autre. Elle n’en était ni heureuse ni triste, c’était simplement comme ça. Bien sûr il y avait eu des moments où elle en était ravie et d’autres où elle aurait eu bien envie d’avoir un peu de cette compagnie si particulière. La belle n’était pas non plus  mère de famille. Ce qui pour le moment ne la dérangeait pas outre mesure non plus. Cela viendrait un jour ou pas du tout, elle n’était pas très attachée à ce genre de choses, elle se sentait très heureuse de sa situation. Mais malgré son bonheur qu’elle ne cachait pas à grand monde, elle avait sans s’en plaindre ce surplus d’affection et cet instinct maternel exacerbé qui devaient trouver leurs victimes. Ce n’était pas volontaire mais elle avait tendance à vite couver ses proches. Et parmi ces chanceux, il y avait Alice. Une jeune femme charmante que Soyle considérait comme cette sœur qu’elle n’avait jamais eue mais qu’elle s’était visiblement approprié. Bon, la jeune Alice avait visiblement été plutôt d’accord, mais c’est vrai qu’elles n’avaient pas laissé le choix à grand monde.

Comme elles l’avaient fait de nombreuses fois, elles s’étaient retrouvé dans un petit Pub, pour pouvoir discuter un peu tranquillement. C’était bien pour elles de se revoir comme ça, simplement, sans se prendre la tête plus que ça. Mais parfois, il arrivait qu’il y ait de vraies raisons à tout ça. Il arrivait qu’elles se voient pour plus qu’une simple conversation juste pour se donner les dernières nouvelles. Il semblerait que cette entrevue en cours était l’une d’elles. Alice avait fait une annonce toute particulière à Soyle. Une annonce et une invitation au passage. Alice allait se marier. Ce petit bout de jeune femme que Soyle connaissait depuis toute petite, depuis sa naissance même, et bien elle allait se marier. C’était vraiment une excellente nouvelle, Soyle était aussi excitée que son amie. Enfin, peut-être un peu moins quand même, après tout c’était elle la mariée. Mais disons qu’elle était déjà vraiment contente. Ce qu’elles avaient été jusqu’à exprimer cette joie en se prenant dans les bras en sautillant dans un grand sourire. Quand elles avaient encore moins de dix ans, c’était tout à fait correct. Seulement maintenant elles étaient grandes alors tout le monde s’était un peu retourné vers elles avec un regard quelque peu intrigués. Mais très franchement Soyle s’en moquait. Et visiblement Alice aussi. Une fois calmées elles étaient retournées toutes les deux à leur place sans perdre cette étincelle dans le regard.

- Je suis contente, moi aussi. Frank est adorable, je suis tellement chanceuse.

Soyle plissait les yeux d’un regard tout à fait attendri. C’était tellement mignon. Alice essayait visiblement de se contenir. Il faut bien avouer que Soyle aussi. Elle voulait tout savoir, tout de suite, trop curieuse de savoir comment Alice voyait tout cela. En fait, elle aurait été ravie d’y être, là, maintenant. Elle était persuadé que cela serait un moment vraiment magique et il était fort probable qu’elle y lâche sa petite larme. C’était même sûr. C’est qu’elle était sensible cette petite rousse. Et puis Alice était tout à fait particulière en plus.

- Eh bien, on pensait d'abord faire un mariage en petit comité, quelque chose de simple mais en y regardant de plus près... Tu connais ma famille, nous sommes nombreux chez les Fortarôme. Dis-toi que chez Frank, ils sont au moins le triple, ha ha ! Et inviter la tante machin mais pas l'oncle truc, le cousin bidule mais pas l'autre, enfin bref, on a décidé d'inviter tout le monde, donc attend-toi à assister à un joyeux bordel !

Soyle lâcha un léger rire.  Oui, effectivement, elle imaginait bien à quel point cela serait chargé comme journée. Bon, un mariage par définition c’était déjà assez important. Mais avec d’aussi grandes familles ! Soyle n’était pas effrayée par le monde. Et elle ferait de son mieux pour aider à gérer un peu tout le monde, dans la limite de ses capacités. Mais cette facilité qu’elle avait à détendre les gens et à leur donner le sourire serait peut-être utile…

- Oui, j’imagine, et puis si vous devez inviter la famille de cœur en plus ça va être bien pire !

Elle blaguait, bien entendu, elle était parfaitement ravie de pouvoir y aller. Alice lui faisait vraiment un grand honneur en l’invitant à son mariage. Quelque part elle en était fière aussi. Parce que c’était une des nombreuses preuves qu’elle comptait pour Alice. Et même si c’était très loin d’être dans les projets immédiats, il était évident que si un jour Soyle devait se marier Alice serait dans les premières invitées. Si ce n’est même la première… Mais bon, pour commencer il faudrait sans doute trouver un homme, ça peut servir…

- Tu pourras te libérer, hein ? C'est un samedi, tu ne donnes pas de cours le samedi. Tu seras là, dis ?

Vraiment ? Soyle se demandait comment son amie pouvait imaginer une seule seconde qu’elle puisse être absente à un tel évènement. Elle en était presque choquée. Bon, presque, mais ça lui avait vraiment fait tout drôle. Alice c’était comme sa propre famille, et elle ferait tout pour être avec elle pour une journée aussi importante. Tout de suite beaucoup plus calme face à une question pareille, Soyle avait pris la main d’Alice en y faisant de légères caresses du doigt.

- Alice, franchement, tu sais que je ferai n’importe quoi pour être là. Quoi qu’il puisse arriver, je ne laisserai jamais rien m’empêcher de venir à ton mariage. En plus un samedi, non, vraiment, il est impossible que je n’y sois pas. Même en semaine j’aurais séché pour venir !

Bon, dans l’idée elle aurait fait ça de façon un poil plus subtile et règlementaire, mais bon, elle aurait effectivement tout fait pour être présente. C’était plus qu’évident pour elle, et il fallait vraiment qu’elle soit là. C'était vraiment important pour elle, visiblement autant que pour Alice.

- Si jamais tu as besoin d’aide pour quelque chose tu n’hésites surtout pas hein ? Même en semaine j’ai quand même un emploi du temps assez léger, l’avantage des matières optionnelles !

C’est vrai que comparé à d’autres, elle avait pas mal de temps libre. Temps qu’elle utilisait pour avancer sur bien des choses mais elle pourrait sans doute en libérer un peu pour Alice. Elle trouverait toujours du temps pour elle, quoi qu’il arrive…

Il y avait des nouvelles dans la vie qui pouvaient tout faire basculer. Des phrases comme ça qui pouvaient changer le cours d’une vie, en quelques secondes. Il ne fallait parfois pas plus de quelques mots magiques. C’était exactement ce que la jeune Alice venait de vivre.  Soyle imaginait à quel point l’idée de ce mariage pouvait la rendre heureuse. D’ailleurs en fait, pas tellement besoin de l’imaginer, elle le voyait bien. Alice venait d’apprendre la si bonne nouvelle à son amie et elle voyait facilement à quel point son sourire était radieux. Ses yeux pétillaient. Elle est Frank seraient tellement bien ensemble, ils formaient déjà un si beau couple. Soyle adorait Alice et la voir si heureuse était un vrai bonheur pour elle aussi. Elle adorerait partager ce moment si spécial avec eux. Elle était d’ailleurs très touchée qu’ils l’aient invité. C’était tellement fort comme moment, cela voulait dire qu’ils étaient prêts à la laisser entrer dans ce moment si important.

Alice avait visiblement eu peur que son amie ne se joigne pas à eux. Ce qui pour elle n’était pas même imaginable une seule seconde. Soyle aurait fait n’importe quoi pour accompagner Alice dans cette aventure. Une aventure qu’elle-même n’était pas prête à commencer. Mais en tout cas, Alice le méritait vraiment et elle se ferait une joie de se tenir près d’elle.

- Je suis tellement contente que tu puisses être présente, tu n'imagines pas à quel point ça compte pour moi.

Soyle resserre un peu son emprise sur la main d’Alice, caressant doucement ses doigts. Elle le voyait à sa réaction. C’était flagrant. Alice avait d’un coup l’air de se sentir beaucoup plus libre, plus sereine. Il n’était pas même question d’imaginer faire les choses autrement. Son sourire se veut rassurant bien que totalement sincère.

- Oh ne t'en fais pas, je crois que ma belle-mère va se charger de toute l'organisation. J'ai même parfois l'impression que ça va être son mariage et non le nôtre ! Mais peut-être que j'aurais besoin d'un petit coup de main pour aller choisir ma robe de mariée ? Il faut que je demande également à Allison, tu connais Allison ? Ça pourrait être sympa, une petite journée shopping entre filles à essayer des robes de princesse ridicules en mangeant des macarons et en buvant du pétillant sorcier !

Beaucoup d’informations, comme souvent avec Alice lorsqu’elle était contente. Mais Soyle savait gérer, pas de problèmes. Il fallait traiter les informations dans l’ordre. L’organisation visiblement était bien prise en charge par la mère de Frank. Bon, Soyle n’était pas une professionnelle de toute façon mais elle aurait aidé son amie avec le plus grand plaisir. Pour la suite, elle prendrait la peine de répondre par plus qu’un hochement de tête.

-Non, je ne connais pas encore Allison mais ça sera une superbe occasion ! J’adorerais te voir essayer ces robes et passer cette journée entre filles.

C’était totalement sincère. Alice et Soyle ne s’entendaient pas si bien par hasard. Cette journée plaisait d’avance à Alice et il en était de même pour Soyle. Même si elle ne connaissait pas cette Allison, cela ne lui fait pas peur une seconde. Rencontrer de nouvelles personnes lui avait toujours plu. Et puis, si c’était une amie d’Alice cela ne pouvait que bien se passer !

- Il faudra également que tu passes à l'appartement, un de ces jours. Depuis que l'on a emménagé ensemble avec Frank, on n'a pas eu une minute à nous avec le travail pour profiter de notre nouveau chez-nous. Mais maintenant, c'est un peu plus calme, tu devrais venir dîner cette semaine, si ton emploi du temps te le permet !

Il est vrai que la belle n’avait jamais pris le temps d’aller voir cet appartement. En même temps, du temps, ils en avaient manqué aussi eux. Mais cette erreur serait vite réparée, c’était une certitude. Cette semaine du coup probablement.

-Oui, c’est vrai qu’à force je vais finir par arriver à voir votre petit nid ! Dans la semaine pour un dîner c’est tout à fait envisageable ma belle. Il suffit que je ne reste pas pour le dîner à l’école, je ne manquerai pas à grand monde. Et puis cela sera tellement plus agréable de passer une soirée avec vous.