Les cartes des sorciers célèbres étaient à son amie ce qu’un gallion était à un niffleur, alors ni la griffonne - ni personne dans leur école lui semblait-il - n’aurait pu oublier que c’était « son truc » comme elle le disait si bien. Marlene observait Olivia en se pinçant les lèvres pour se retenir de pouffer de rire. Son âme de compétitrice ressortait très souvent hors du terrain de quidditch. Marlene leva finalement les yeux vers le ciel qui s’assombrissait et professa comme si elle s’en prenait à quelque force supérieur : « Quel malheur que je me sois fait chiper Ptolémée en première année ! Tout ça parce que je trouvais Dorcas Bienaimée beaucoup plus cool … ». Si Dorcas Bienaimée avait certes fondée l’incroyable Société des Sorcières en Détresse (organisation à laquelle s’était inscrite McKinnon alors qu’elle créait plus la détresse qu’elle ne la subissait), elle figurait partout sur les cartes de chocogrenouilles. Alors que celle de Ptolémée était beaucoup plus rare. Marlene s’était faite avoir comme une bleue et aurait autant préféré que la profiteuse ait été son amie Olivia plutôt que le goguenard aîné de Poufsouffle qui avait ainsi achevé sa collection. La gryffondore soupira car elle n’avait jamais depuis ce jour frôlé du bout des doigts une carte qui soit aussi rare. Elle s’était à la place lancée dans une collection de cartes de Dumbledore et en avait plus d’une quinzaine, alors pour sûr, ce n’était pas suffisant pour que son amie partage avec l’intéressé une danse. Elle rit de l’illustre folie de son amie et demanda véritablement curieuse « Il t’en manque encore beaucoup ? ». Car après tout, c’était beaucoup plus amusant de collectionner les cartes que les garçons. Sacré sourire scintillant du professeur Dorkins pensa-t-elle quand McMillan y fit allusion ! Il avait fait rêvé toutes les filles de première année qui avaient appris à voler avec lui et même Marlene. Mais ce béguin avait fini par lui passer tandis que ses pieds avaient retrouvé la terre ferme. Un béguin pour sa sévère directrice de maison, c’était déjà quelque chose de plus atypique. « Ne jamais sous-estimer le gène alcoolique d’une écossaise ... » répondit Marlene qui ne manquait pas de toupet en cette fin d’après-midi. Car le truc des filles du haut pays, c’était clairement plus la robe dorée d’une bièrraubeurre que celui chocolaté d’une friandise en forme de grenouille. Il était déjà arrivée à Marlene de surprendre l’illustre Minerva, lors des banquets de fête du château, rire d’une manière un peu plus perchée qu’à l’accoutumée aux blagues de leur garde-chasse. Elle s’arrêta à son tour pour répondre par un rire au sourire le plus malicieux d’Olivia car elle réalisa soudainement qu’elles en étaient rendues à élaborer des stratagèmes pour séduire leur professeure de métamorphoses. Ce qui était sûr, c’est qu’il n’en fallait pas plus qu’un entraînement de quidditch et du thé de sorbier pour faire dériver loin l’esprit et les rires des deux amies. « Je crois que cette conversation confirme tristement à quel point nous avons besoin d’un cavalier » conclut-elle en franchissant enfin les grandes portes du château. « Alors fais moi plaisir McMillan et invite Bertram pour mieux le jeter après, okay ? JETTE-LE SURTOUT ! Avant qu’on s’organise des sorties en amoureux à quatre avec Rozen et qu’on trempe tous quatre pailles dans un smoothie géant … sinon la seule solution sera un suicide collectif ! » finit-elle avec un sourire complice et un regard appuyé en arrivant en haut des grandes marches où leur route se séparait.

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