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Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS

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Marlene McKinnon*

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ORDRE DU PHÉNIX
La meilleure défense, c'est l'attaque

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MessageSujet: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Sam 31 Déc 2016 - 11:22

Marlene ne comptait plus le nombre de bièrraubeurres qu’elle avait ingurgité mais quand elle quitta son tabouret et que ses pieds retrouvèrent le plancher - wahooow, ce tabouret était au moins haut de deux mètres, non ? - elle estima ce nombre à peu près à bien plus qu’elle n’en avait jamais bu. Oui, c’était ça ! Aussitôt Ebenezer l'abandonna-t-il et quitta-t-il le bar que les copines de Marlene formèrent une cohue autour d’elle pour connaître les moindres détails de leur échange, curiosité légitime puisque la dernière fois que les noms des deux élèves s’étaient retrouvés dans une même phrase c’était plutôt pour dire « Hé ! Ebenezer a mis un râteau à Marlene par beuglante, quelle humiliation ! ». Était-ce vraiment une cohue autour d’elle ? Certainement puisqu’elle avait chaud ! Elle avait pourtant l’impression étrange de ne voir qu'un seul même visage décuplé à l’infini ! Et ces questions qui résonnaient, résonnaient, et la clochette de l’entrée qui teintait, teintait ... Tout ce que parvint à dire Marlene d’une voix grave qui lui donnait l’impression qu’elle remontait du fond de son estomac fut : « J’crois que j’vais vomir ! ». Et ses copines - sa copine ? - de ne pas comprendre : « Hein ? Attend, ça a été un vrai véracrasse avec toi mais il est quand même super beau ! T’exagères là ! ». Marlene écarta son amie de son chemin en même temps que cette conversation et tituba avec ses deux gros sacs de chez Zonko et Honeydukes sous le bras dans la foule d’élèves - rouges, bleus, verts, jaunes, trop de couleurs qui tournent par la barbe de merlin ! - pour accéder à l’air frais de décembre ! Mais ils étaient trop nombreux et elle était comme une goutte d’eau perdue dans l’océan et se laissait emporter par des courants contraires jusqu’à s’écraser contre un rocher ! Non, Cooper ! C’était Cooper ! « Coooooooper ! » s’exclama-t-elle avec le sourire le plus large et le plus sincère du monde ! Elle ne s’était jamais rendue compte avec autant de clarté à quel point elle pouvait adorer Cooper ! Les yeux mi-clos et puisque la sincérité était à l’honneur, elle décida de lui faire partager son état le plus naturellement du monde. « J’crois que j’vais vomir ! ». C’était à peu près tout ce qu’elle savait dire.

Elle partit dans un grand éclat de rire en décalage total avec son état physique. « Non ! Attend ! J’ai bu que des bièrraubeurres et j’suis Écossaise, j’peux pas vomir ! ». Elle se posa la question de savoir si c’était un motif suffisant pour perdre sa nationalité avant que son fier pays ne rejoigne le Royaume-Uni. Elle ferma les yeux pour y réfléchir et tout se mit à tourner encore plus intensément autour d’elle, et toutes ses discussions animées, quelle cacophonie ! « Si, j’crois que j’vais vomir ! » conclut-elle finalement comme un refrain. Elle rouvrit de grands yeux de botruc et plaqua ses mains sur ses lèvres aussi facilement que le lui permettaient ses deux gros sacs. C’était imminent. Et elle ne savait pas où se trouvaient les toilettes, pas plus que la sortie, dans cette terrible cohue !

dragées:


Dernière édition par Marlene McKinnon le Jeu 24 Aoû 2017 - 17:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Sam 31 Déc 2016 - 17:56

Être serveur était un métier bien plus complexe que ce que la plupart des gens — sorciers, moldus, tous confondus —, s'imaginait.
Tenez, exemple flagrant. Prenez le cas de Marlene McKinnon. Quel âge avait-elle, cette gamine ? Quatorze, quinze ans ? Pressez-lui le nez, il y avait du jus de citrouille qui en coulait, encore ! Pourtant, les verres qu'elle s'enfilait, depuis tout à l'heure, contenaient un liquide beaucoup plus costaud que cela ! Et lui, Coop', était partagé.
Bien sûr, elle était cliente, et lui à son service, le client était roi et méritait qu'on lui serve ce qu'il commandait, du moment qu'il payait sa conso. Malgré cela, la voir s'alcooliser ainsi lui retournait l'estomac. C'est vrai quoi, c'était qu'une toute petite jeune fille, Marlene ! Coop-Coop superposa mentalement le malicieux visage de Laurel sur celui de Marlene ; si c'était son petit crapaud qui picolait comme ça, sûr qu'il en aurait fait une dragoncelle !
Disposant les chopes commandées par d'autres clients sur un immense plateau, il secoua la tête, son torchant sur l'épaule gauche, atterré devant cette jeunesse ivre de bêtise.
Malheureusement, aussi sympa que soit Marlene, les Trois Balais étaient bondés, et le travail sans relâche ; puisqu'ils n'étaient que deux à faire tourner la boutique, il n'y avait pas une minute à perdre.
Thétis donnait de sa personne, lui devait donc ne rien lâcher non plus, et le duo s'affairait dans une synchronisation digne des plus beaux spectacles aquatiques.
Avec son plateau brandit de tous ses muscles haut au dessus des clients — chose facile, Cooper avoisinait presque les deux mètres de stature —, il virevoltait dans la salle avec l'habileté d'une ballerine, le tutu rose en moins.
Cependant, le Pub était si noir de monde que les collisions étaient monnaie courante, et les drames difficilement inévitables. Cela ne loupa pas ; une fraction de seconde d'inattention, et ce fut l'impact.
Cooper avisa s'être mangé de plein fouet Marlene — ah la revoilà, celle-là ! —, se prenant par la même occasion un coup de sac Zonko dans les parties intimes.
— NOM D'UN SCR... Jura-t-il tout en rattrapant de justesse son plateau qu'il avait failli lâcher dans le choc. Pas le moins du monde consciente de ses gestes, Marlene déclara simplement être sur le point de vomir. Merveilleux ! Avec la cohue présente, il ne manquait plus qu'une élève de Poudlard éméchée renarde au beau milieu de l'établissement.
Voyant déjà se profiler la scène — les bruits ragoûtants, la serpillère à passer, les remontrances de Thétis —, le sorcier décida d'anticiper.
Refilant sans ménagement son plateau dans les mains d'une copine de la Gryffondor, il saisit Marlene à bout de bras sous les aisselles, et se mit en branle.
— CHAUD DEVANT TOUT LE MONDE ! Beugla-t-il comme un centaure, courant jusqu'aux toilettes tandis que la foule s'écartait sur son passage comme les eaux devant Moïse.
Au diable la pudeur, Cooper pénétra dans le sacro saint temple de la féminité et défia les dieux de la pudibonderie en foulant le sol des toilettes des dames, portant toujours Marlene à bras le corps.
Ouvrant une cabine, il l'assit sur le trône et courut ouvrir le robinet d'eau. Se mouillant les mains, il lui aspergea le visage, espérant ainsi éviter le massacre — sérieux, vous avez déjà vomi à la bière ? C'est ignoble... —, pas sûr pour autant que cela allait marcher...
Debout devant la jeune sorcière, il l'observait en attendant, l'œil inquisiteur.
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Marlene McKinnon*

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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Lun 2 Jan 2017 - 11:36

Marlene sentit ses pieds quitter le sol et fit un tour de Super Cooper. Les mains toujours plaquées contre les lèvres, les sacs retenus par ses coudes, ça ballotait dans tous les sens et beaucoup trop rapidement pour son estomac sensible. Est-ce que c’était ça que ressentait Laurel quand Cooper jouait avec elle ? Pauvre enfant ! Que la Gazette du Sorcier lance un communiqué, que le Ministère s’empare du dossier, le destin de milliers d’enfants était en danger ! Leur génération avait déjà été sacrifiée mais d’autres pouvaient encore y échapper … Elle distingua Betha Jorkins et le large sourire plaqué sur ses lèvres lui fit comprendre que sa camarade la distinguait aussi - faudrait qu’elle pense à remercier son fidèle destrier pour sa discrétion, ingrate qu’elle était tiens ! - arrachant à Marlene un regard empli de désespoir. Il ne fallait surtout pas que Bertha Jorkins apprenne qu’elle était ronde comme un barrique ou bien toute l’école l’apprendrait également.

Toute à ses considérations adolescentes, elle se laissa asseoir sur un siège qu’elle ne percuta pas immédiatement être un siège de cabinet et appuya son front moite contre la paroi fraîche de la cabine. Elle cligna des yeux en sentant des fines gouttelettes d’eau lui pleuvoir sur la visage et se redressa pour prendre trop vite une trop grande inspiration d’air. Le résultat fut fâcheux. Elle vomit tout le contenu de son estomac dans l’un des deux sacs qu’elle tenait contre elle. « Par la barbe de Merlin … » susurra-t-elle entre deux râles. Elle venait d’ouvrir les yeux sur toutes ces friandises de noël achetées chez Honeydukes baignant dans de la bièrraubeurre, breuvage bien plus agréable dans un sens que dans l’autre constata-t-elle. « J’suis désolée Cooper, j’suis tellement désolée, je t’avais offert des chocogrenouilles et aussi des bulles baveuses … ». Trop de mots désagréables à prononcer d’un seul coup et elle plongea la tête dans son sac en anticipant une nouveau relan qui se matérialisa uniquement par un rot sonore, son estomac avait tout rendu d’un coup et il n’y avait plus rien dont il pouvait se débarrasser. Elle se sentait déjà un peu mieux et reprit son discours le plus naturellement du monde. « … tu sais, parce que ça fait vachement rire Laurel à chaque fois ! » termina-t-elle avec un sourire touchant. « C’est pour te remercier rapport au comité d’elfes de maison qui a bousillé l’arrière salle la dernière fois ! ». Souvenir beaucoup moins touchant s’il en était puisque les elfes de maison qu’elle avait convié, une fois qu’ils avaient flairé le pot aux roses, s’étaient mis à culpabiliser de leur présence et à fracasser du mobilier avec leur tête plus dure que du bois.

Elle était dégoûtée du contenu de son sac qui lui était un peu trop personnel et le referma avant de suggérer en retroussant son nez : « P’têt qu’avec un recurvit ou genre un équivalent - récurvomivit ça existe ? ce serait un super nom pour un groupe punk - ça peut … ». Paroles de farfadet alcoolisé et elle n’alla pas jusqu’au fond de son idée. Elle voyait naturellement le verre à moitié plein - même quand elle aurait préféré ne pas le voir du tout - et était contente d’avoir sacrifié ses friandises de noël plutôt que les cadeaux de chez Zonko qu’elle offrirait à sa mère et à son frère le jour de noël. Chaque année, elle offrait des cadeaux sorciers à sa famille moldue et des cadeaux moldus à ses amis sorciers. Elle se désintéressa finalement aux deux sacs pour regarder autour d’elle et prendre conscience de son environnement. Est-ce qu’ils étaient dans les toilettes des filles ? Elle avisa son siège et porta un faible coup à l’épaule de Cooper. « Pourquoi tu m’as pas mis la tête dans la cuvette espèce de troll des montagnes ? ». L’adolescence dans toute son ingratitude ! Pour sûr, Marlene reprenait déjà ses esprits !

hors-jeu:
dragées:


Dernière édition par Marlene McKinnon le Mar 3 Jan 2017 - 13:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Lun 2 Jan 2017 - 18:16

Au final, l'idée de l'eau n'était pas celle du siècle. Ou bien était-elle bonne, et c'était uniquement le cas de Marlene qui était irrécupérable. Quoiqu'il en soit, il la vit inspirer profondément, cru un instant qu'elle allait s'en tirer mieux que prévu, avec juste un mal de cheveux demain, et l'instant d'après il fut fixé.
La Gryffondor rendit toutes les chopes de Bièraubeurre avalées plus tôt dans la soirée, et Cooper se précipita sur elle, lui relevant les cheveux et les maintenant au-dessus de sa tête. Sans doute car il voulait bien faire, il ne se rendit pas compte qu'il tirait à moitié dessus. Mais au moins serait-elle contente de rentrer à Poudlard, sans avoir des dreads de vomi sur le crâne.
— Marlene McKinnon, tu n'es qu'une imbécile ! Grogna-t-il dans sa barbe. Et en parlant de barbe, par celle de Merlin ! Une seconde salve suivit, et c'est à cet instant que Coop' percuta qu'elle était en train de régurgiter dans son sac, celui-là même qui avait failli l'empêcher à tout jamais d'offrir à Laurel une petite sœur ou un petit frère.
La vision du sac s'emplissant de ce qu'il aurait préféré ne jamais voir sortir de la bouche de la jeune sorcière lui arracha un haut le cœur, mais Coop-Coop prit sur lui. Il était un homme, un homme fort qui plus est. Et cette situation réveillait en lui un sentiment de déjà vu, celui d'Aurora, sa compagne, lorsqu'enceinte elle était sujette aux nausées matinales. A Rory aussi, il lui tenait les cheveux.
Il attendit, attendit patiemment que les spasmes se calment, et lorsque Marlene rota fort peu élégamment — Nom d'un Pitiponk, il fallait qu'un jour il apprenne à Laurel à roter comme cela ! — sa dernière bulle de bière, il lâcha ses cheveux et s'empressa de prendre des serviettes en papier, près du lavabo.
La pauvre Marlene s'excusait à n'en plus finir de la situation, et des friandises initialement destinées à sa fille, qui désormais étaient devenues immangeables, et Buckley leva les deux mains pour l'arrêter.
— C'est bon, c'est bon, t'en fait pas. Et puis c'est mieux pour Laurel, tu vois pour son... Euh, cholestérol. Oui voilà, faut pas qu'elle mange trop de cochonneries comme ça... Donc, c'est pas grave ! Tenta-t-il de la rassurer tandis qu'elle s'essuyait la bouche, lui tapotant le dos. Elle avoua les avoir acheté aussi pour se racheter de l'épisode des Elfes, et Cooper serra entre son pouce et son index l'arrête de son nez, se souvenant que trop bien de cette catastrophe. Trop honteux, il avait même en partie remboursé de sa poche quelques meubles brisés. A l'évocation de ce souvenir, il grogna à nouveau tout bas, comme un gros ours mal léché, mais lança tout de même un regard compatissant à Marlene.
Elle referma d'un coup sec son sac, dégoûtée tout autant que lui, et suggéra un brin de toilette.
— Laisse tomber et file-moi ton sac, dit-il en tendant la main. Je vais jeter ça derrière pendant que tu termines de te... Du doigt, il désigna d'un geste circulaire l'ensemble de son visage en grimaçant pour lui faire comprendre. Je reviens !
Il allait partir quand elle lui demanda pourquoi il ne l'avait pas installée face à la cuvette. Remarque pertinente. Cooper la fixa silencieusement de son regard le plus niais, avant de répondre ;
— J'y ai pas pensé... Bouge pas, j'arrive !
Il s'éclipsa, le sac à bout de bras, pour le jeter à l'arrière du Pub où s'entassaient les poubelles.
Quand il revint, Marlene était toujours dans les toilettes des femmes. Malgré son visage pâlot, elle avait tout de même un peu meilleure mine. S'épaulant à la chambranle de la porte, il croisa les bras.
— Ça va mieux ?


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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Ven 6 Jan 2017 - 12:12

Marlene n’avait pas l’habitude de boire, c’était peut-être bien la seule chose que lui interdisait sa maman qui n’avait cesse de lui répéter que ça conduisait à faire des bêtises. Elle lui avait une autre fois fièrement avoué que son père et elle l’avaient conçue après un concert des beatles avant qu’ils ne deviennent quatre garçons dans le vent. Du coup, Marlene se demandait souvent si elle n’avait pas été conçue à la bière. Ce que Moira McKinnon ne lui avait jamais dit c’était par contre que l’alcool ça ne rendait pas jolie jolie ! L’adolescente posa une main molle sur son visage lorsque Cooper le désigna en grimaçant avant de s’enfuir ... et elle ne comprit d'abord pas où il voulait en venir.

Elle attendit qu’il sorte pour se relever et tomba immédiatement sur une vision d’horreur, pire encore que le contenu du sac honeydukes, sa face de vieille goule vérolée dans le miroir ! « Nom d’un pitiponk … » articula-t-elle sans se reconnaître. De nombreuses mèches s’étaient échappés du chignon qu’elle avait sur le dessus du crâne et son maquillage qui avait coulé lui donnait l’air d’avoir fêté le sabbat toute la nuit avec des encriers de scribenpenne. Seules scintillaient ses boucles d’oreilles en forme de sapin qu’elle retira avec lassitude avant de les glisser dans sa poche, beaucoup trop de lumière d’un coup ! Elle était totalement accro à la rubrique beauté de Sorcière Hebdo mais ne voyait vraiment pas comment cinq fidèles années d’abonnement allaient la sauver sur ce coup : sa lotion rosée du matin pas plus qu’une potion de beauté n’auraient suffit. Elle se pencha au dessus du lavabo et frotta son visage avec tellement de vigueur qu’elle aurait pu le faire disparaître en entier. Quand Cooper revint, elle était en train de discipliner ses boucles avec de l’eau pour se tirer un nouveau chignon. « Ca va mieux ? ». Elle lui lança une grimace peu convaincue en resserrant l’emprise de son élastique. « Pas vraiment ! Tu peux être sûre que Bertha Jorkins a déjà raconté l’histoire à tout le monde et que Picott m’attend d’un pied ferme ! J’suis foutue s’il me voit comme ça ! Je pourrais me faire virer de Poudlard ! » s’exclama-t-elle en exagérant sous le coup de la panique. Elle porta une main devant sa bouche et souffla pour constater en fronçant les ailes de son nez que son haleine la trahirait encore plus que son apparence. « Un incendio et le pub explose ! » conclut-elle finalement. Il aurait fallu plusieurs paquets de gnomes au poivre et de crapauds à la menthe pour la sauver mais l’ironie voulait qu’ils aient disparu dans le sac qu’avait emporté Cooper. Et elle était fauchée, complètement fauchée, c’était déjà le garçon qui lui avait payé ses consommations.

Elle était encore éméchée et tituba jusqu’à la cuvette des toilettes qu’elle trouvait foutrement confortable. Elle adressa à Cooper sa moue la plus enfantine avant de le supplier. « Sauve moiii Coop-Coop … ». S’il alliait son expérience de serveur à son intelligence d’ancien serdaigle, peut-être y parviendrait-il ? Elle était désespérée et preneuse de toute idée. Elle aurait autant accepté d’être le cobaye d’une potion anti-cuite que de transplaner jusqu’au Mexique ! Tout sauf retourner à Poudlard parce que primo, elle ne se sentait vraiment pas mais alors vraiment pas de faire un pas de plus et parce que secundo, elle refusait de s’exposer à la honte auprès des autres élèves et au jugement de leur concierge. Elle leva les yeux au-dessus de sa tête en même temps que sa baguette en murmurant « Peut-être que si on construit un toit sur la cabine … ». Elle avait déjà des murs, des toilettes et un accès l’eau courante. Même l’idée de passer le restant de ses jours dans les toilettes du Trois Balais lui semblait plus réjouissante que l’idée de sortir. Après tout, Mimi Geignarde le faisait bien et elle n’était pas si folle dingue, hein ? Ou peut-être bien que si ! « Et tout ça à cause d'un stupide Serpentard ! » pesta-t-elle plus audiblement.

dragées:
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Ven 7 Avr 2017 - 19:12

Marlene avait l'air si miséreuse et mal fichue que Cooper sentit son cœur sauter de sa poitrine et se briser par terre, à côté de quelques gouttes de vomi et de dignité éclaboussées au sol.
La griffonne tentait de faire bonne figure — la pauvre, c'était bien tenté mais honnêtement elle ressemblait à un derrière de troll irrité, si elle savait — et c'était tout à son honneur ! Mais la dure réalité lui revint à la figure comme un boomerang, et le boomerang portait un nom : Bertha Jorkins.
— Ne t'en fais pas pour elle, Bertha, j'en fais mon affaire ! Et si elle n'est pas contente, je l'attache par sa longue langue à l'une des poutres de la Réserve et la fait sécher comme du saucisson de licheur, foi de Buckley !
Il croisa encore plus les bras sur son large torse, marmonnant dans sa barbe quelque chose d'inaudible ressemblant à un « non mais elle ne va pas nous enboursoufler celle-là ! », grincheux. Car bien que Miss McKinnon n'était qu'une trollesse sans cervelle — oui Cooper savait manier l'euphémisme de temps à autre — pour s'être mise dans un état pareil, il n'en restait pas moins définitivement dans son camp. Bertha Jorkins n'était qu'une effroyable petite commère qui parlait uniquement car le bon Merlin lui en avait donné l'occasion... Et qui plus est, cette petite avait un clabbert dans la poche et ne laissait jamais de pourboire !
Soupirant avec lassitude, il désigna du pouce la pièce dans son dos et proposa avec sollicitude ;
— Je dois avoir des baguettes magiques à la réglisse derrière le comptoir, tu en veux ? Quoi... Pourquoi tu me regardes comme ça ? C'est pas à moi, c'est un gamin de Poud' qui les a oublié sur une table...
Il attrapa sa baguette dans la poche arrière de son blue jeans et d'un « accio » fit léviter jusqu'au rebord du lavabo les sucreries. Libre à Marlene de se servir à sa guise, peut-être au moins aideraient-elles à masquer l'haleine de charogne et l'air coupable qu'elle semblait porter comme un fardeau.
En attendant, la jeune fille lui adressa un regard larmoyant de bébé phoque et Coop' se sentit fondre à nouveau, d'autant plus lorsqu'elle lui demanda de la sauver. Évidement, aucun Buckley de toute génération confondue ayant foulé cette terre depuis leur apparition n'avait été en mesure de résister à l'appel d'une demoiselle en détresse... Cependant la suite des babillages insensés de Marlene le firent redescendre de son blanc destrier sur terre.
— Mais Marlene, tu t'es cognée la tête sur la cuvette en te penchant, ou quoi ? C'est pas possible, tu ne peux pas habiter dans les toilettes du Pub où je travaille ! L'incongruité des mots qui sortaient de sa bouche n'eurent aucun effet sur la surprise qu'avait déclenchée chez lui la supplication de la pauvre Gryffondor. Imagine que le Ministère l'apprenne !... Cooper sursauta, regarda partout autour de lui, puis baissa la voix. Je suis sûr qu'ils peuvent nous entendre... Ils pourraient nous envoyer la... La Brigade de l'immigration, ou une brigade de ce genre ! Si une telle chose arrivait, s'en serait fini de lui. Thétis me virerait pour de bon cette fois ! Déjà que l'histoire des elfes avait été limite... Nom d'un sabot de centaure, tu ne me fait arriver que des ennuis, McKinnon ! Se lamenta-t-il en levant les bras au ciel, faisant gonfler ses gros biceps. Je suis sûr qu'elle me cherche déjà de partout, ajouta-t-il en ayant devant les yeux l'image de sa patronne furibonde, se demandant pourquoi je ne fais pas couler à flot la bièraubeurre !
Mais la pauvre Marlene semblait à mille lieux d'ici, et renâclait sur son triste sort et comment elle en était arrivée là. Lorsque le coupable fusa de sa bouche pâteuse, Cooper se radoucit. Stupide Serpentard ? Il y avait un garçon là-dessous ? Il n'aurait pas du en être étonné. S'approchant de la jeune fille, il demanda d'une voix bourrue ;
— Quel stupide Serpentard ? Celui avec lequel tu discutais au comptoir ?
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Marlene McKinnon*

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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Sam 8 Avr 2017 - 13:54

Qu’on se le dise, de tous les représentants de la gente masculine que Marlene connaissait ou ne connaissait pas, il n’y avait que trois hommes qui trouvaient grâce à ses yeux : Jick Magger, Albus Dumbledore et Cooper Buckley, dans cet ordre ou dans un autre. Elle était vraiment persuadée qu’à part eux, tous les autres étaient à un degré plus ou moins varié, des véracrasses déguisés en humains (sa version sorcière à elle de la théorie du complot reptilien) dont le seul but était de soumettre les femmes et d’affirmer leur dominance machiste. C’est ça d’être élevée par une maman célibataire et une tata qui pratiquent un peu trop l’aromathérapie dans les années soixante-dix … Lorsque Cooper lui indiqua qu’il s’occupait de la menace Jorkins, Marlene oublia tout de son désespoir pour lui envoyer un large sourire pétri de reconnaissance et rit de bon coeur en l’imaginant transformer en saucisson. La réputation, ça fait beaucoup pour une ado. Il lui proposa même des bonbons pour couronner le tout, comment voulez-vous qu’il ne soit pas son meilleur ami en cet instant ? « Han oui ce serait super ça ! Je crois que j’pourrais allumer un brasier aussi facilement qu’un dragon avec mon haleine … » avoua-t-elle sans détour en fronçant les ailes de son nez car elle avait toujours l’impression qu’elle pouvait tout lui dire au bon serveur.

Elle ne se fit pas prier pour arracher comme un animal un morceau de la première friandise entre ses molaires et la mâchonner avec un soupir d’extase, un peu de glucose pour combattre l’acidité de la bile, ça n’était pas un mal ! Elle l’observa avec amusement tout en continuant à faire heureuse pitance lorsqu’il combattit farouchement son idée qu’elle élise domicile dans des toilettes et se permit même d’avaler rond son morceau de réglisse pour avoir un petit rire quand il évoqua une légendaire brigade. « Noooon, la police magique ne ferait jamais ça … » défendit-elle naïvement leur Ministère toute gamine confiante qu’elle était encore dans le système. « Et Thétis ne te virerait jamais, t’es le serveur préféré de tous les élèves de l’école ! » le flatta-t-elle il lui semblait sans mentir. « Et puis elle sait que je serai capable d’organiser un sitting devant sa boutique avec banderoles et des chansons hippies et tout ce qu’il faut … » ajouta-t-elle toujours sérieuse car elle ne riait de manière générale jamais avec l’activisme politique.

Elle retrouva la terre quand Cooper évoqua l’autre pilier de comptoir avec qui elle avait bu. « Oui, c’est Ebenezer Alford ! J’ai essayé d’être son amie au début de l’année mais il m’a envoyée une beuglante pour me mettre un râteau devant toute l’école alors que je l’ai jamais dragué ! C’est trop la honte ! Alors pour me venger, je l’ai fait boire et je lui ai fait signer un abonnement au magazine Bien Goulée … ». Elle pouffa de rire parce que ça l’amusait vraiment d’imaginer ce garçon très propre sur lui recevoir un magazine présentant de chaudes goules en tenue affriolantes sous les moqueries bien grasses de ses camarades. Son rire lui provoqua un nouveau haut le coeur et elle arrêta net. « Mais il m'a aussi payé des coups ... ». Est-ce que ça valait le coup ? Elle eut un petit sourire de peste et confessa finalement. « J’crois que ça a valait le coup malgré tout … ». Et elle leva la main pour qu’il lui en tape cinq en espérant qu’il ne joue ici pas la carte de la solidarité masculine. Sa tête lui tournait encore et elle battit des cils. « Par Merlin, est-ce que l’alcool ça fait toujours ça ? » voulut-elle honnêtement savoir en se réservant la possibilité de ne plus jamais en toucher une seule goutte de sa vie.

dragées:
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Sam 29 Avr 2017 - 22:01

A son plus grand soulagement, Marlene accepta les baguettes magiques à la réglisse noires et marrons qu'il fit léviter d'un « Accio ! » jusqu'à eux depuis le comptoir, riant de façon gênée à son affirmation sur son haleine de dragon : nulle doute que la jeune griffonne eut pu allumer un brasier et cramer les Trois Balais... Sans doute même le village de Pré-au-Lard entier, pensa-t-il !
Croquant allègrement dedans, la jeune fille tenta de le rassurer — un comble ! Les rôles s'inversaient maintenant —, tandis qu'il s'imaginait le pire pour son avenir au sein du Pub. Le serveur préféré de tous les élèves de l’école ? Ouais, peut-être bien qu'c'était pas faux, mais en même temps, il y en avait dix qui attendaient au portillon doré de Thétis pour prendre sa place !
Aussi lorsque Marlene évoqua un nouveau sitting dont elle avait le secret, Cooper devint tout blanc d'un coup et lui assura, les deux mains en l'air en signe de reddition, que le seul sittiting qu'il l'aiderait serait celui de son baby, Laurel.
Il l'écouta par la suite lui narrer ses mésaventures de collégiennes à l'école de magie mais aussi de la vie, et lui offrit une moue compatissante à l'évocation de la beuglante du râteau envoyé par ce crétin de vert et argent.
— Pas cool, approuva-t-il, remonté contre ce goujat de Serpentard. Certes, il avait distribué pas mal de râteaux dans sa jeunesse lui aussi, mais toujours de façon classe. Lorsqu'il s'en rendait compte. Car il n'en avait pas souvent conscience. Voir quasiment jamais. Bref. Il posa l'une de ses lourdes mains pataudes sur l'épaule de la blondinette pour lui prouver qu'il était de tout cœur avec elle, et lorsqu'elle lui confia sa vengeance, il éclata de rire, à tel point que ses joues en devinrent toutes roses. Lui-même abonné à cette... Revue — quoi ? C'était avant tout pour la lecture des petits textes courts à côté des photos des jolies goules —, il regrettait de ne pouvoir lire la surprise sur le visage du destinataire, à réception du premier magasine. Portant ses mains autour de sa bouche il siffla et hurla à la lune comme le loup de Tex Avery, et mima comme un animal les quolibets des étudiants sorciers devant les images très suggestives, se tenant les côtes. Marlene, quelle diablesse ! Je suis heureux d'être ton ami, et pas dans le camp adverse, sachant de quoi tu es capable ! Mais un haut le cœur stoppa à nouveau la rouge et or, ne l'empêchant pas pour autant de lever sa main pour un high five, dans laquelle Coop tapa de la sienne qui faisait au moins trois fois sa taille, en faisant les gros yeux. Ça vaut peut-être le coup maintenant, mais attends de te réveiller demain ! Si je t'ai tiré les cheveux tout à l'heure, c'est rien comparé au mal que tu vas avoir... C'est ça, une cuite ! Attends de voir ta tête au réveil aussi, poursuivit-il sur sa lancée, peu soucieux de susciter chez la gryffondor de l'inquiétude, une inféri ferait plus vivante, bonjour le teint tout gris ! Enfin, je dis ça, mais peut-être que tu vas même pas réussir à dormir, à cause des nausées et des vomissements... Au moins, s'il voulait la dégoûter à vie de l'alcool, il ne pouvait pas mieux s'y prendre ! Son instinct paternel le poussait involontairement à l'informer de tout, absolument tout les aspects négatifs de l'abus de boisson.


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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Jeu 4 Mai 2017 - 11:34

Quelle misère de boire autant et que Cooper soit aussi marrant car à chaque fois qu’elle pouffait de rire elle devait s’interrompre pour agripper son estomac ou bien son foie. Quel que soit celui de ses organes qui lui en voulait le plus et ne cédait pas à la reddition, il fallait bien qu'elle le remette dans le rang. Ce triste état de déchet de fond de bar était tout à fait nouveau pour elle ... tout comme celui de diablesse. Si ce n’était pas la première fois qu’un représentant de la maison des serpents s’en prenait à elle - elle était à la fois très blonde, très naïve, très fière de revendiquer ses origines moldus … parlez d’un jackpot pour eux ! - c’était par contre la première fois qu’elle calculait une basse vengeance. Elle avait beau se défendre de n’appartenir qu’aux milles causes qu’elle défendait, elle n’en était pas moins une ado toute complexée - même si sa période acné était heureusement derrière elle, ouf ! - alors voilà elle était quand même blessée quand les garçons se moquaient d’elle. Tout ça parce qu’elle n’avait jamais eu de petit copain, vraiment trop nul !

Heureusement qu’il restait la bièraubeurre … ou pas d’ailleurs. La lèvre du bas pendant bêtement - elle avait l’impression que son visage était tout mou - elle écoutait le récit du serveur sous ses paupières mi-closes avec l’envie de tomber en arrière et de s’enterrer tout de suite vivante pour ne pas affronter les autres étapes. Elle n’en fit heureusement rien car elle ne serait pas tombée plus bas que dans la cuvette des toilettes et c’était déjà très bas après une journée comme ça … « Ohlalalalalala ! » se plaignit-elle en s’agrippant sa tignasse blonde tandis qu’elle sentait déjà le mal de crâne s’emparer d’elle. « Je bois plus jamais de ma vie ! » jura-t-elle en le pensant très sincèrement au moment où elle le prononçait comme mille autre alcooliques avant. « Et dès que je suis guérie, je trouve le remède à la gueule de bois … et aussi aux problèmes d’acné … et aussi aux problèmes de poids … et …  et je créerai une salle au département des mystères dédiée à l’adolescence et … ». Elle s’interrompit parce qu’autant d’ambitions d’un coup, ça lui donnait mal au crâne et elle cligna des yeux en soupirant. Quelle triste affliction que celle de l’alcool ! Pourquoi donc se questionnait-elle sur l’adolescence alors qu’elle avait l’impression d’avoir rajeunie ? Elle était au même stade que Laurel et était en pleine acquisition de la motricité globale tandis que sa main cherchait à tâtons à essuyer son front en sueur en se baffant à moitié la face. Elle se laissa une nouvelle fois retomber sur le côté pour appuyer sa tempe contre la fraîche paroi de la cabine des toilettes - au diable sa dignité, c’était vraiment confortable ! - et se laissa aller quelques secondes à fermer les yeux en pensant qu’elle aurait certes pu s’y endormir. Mais comme cela tournait un peu trop autour d’elle, elle dut bien se contraindre à les rouvrir et porta à sa bouche un nouveau morceau de réglisse qu’elle mâchonna tout en questionnant Cooper. Elle avait tout plein de questions sur la vie d’un coup ! « Coooooooper … à quel âge t’as embrassé ta première fille ? Et est-ce que c’était la maman de Laureeeeel ? ». Pourquoi faisait-elle traîner certaines syllabes, elle n’en savait rien … sans doute avait-elle encore passé un nouveau stade dans sa remontée en enfance. Elle se sentait d’humeur à ce que le plus mature de ses copains - enfin au moins en âge hein ! - lui raconte une histoire qui la fasse rêver et l’arrache à sa triste condition. Comment il avait rencontré sa copine à Poudlard, comment ils étaient tombés fou amoureux l’un de l’autre, comment Laurel était arrivée pour compléter la parfaite famille ! Il était évident pour l’éternelle optimiste qu’était Marlene que la famille Buckley retrouverait bientôt toute sa complétude.

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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Jeu 4 Mai 2017 - 20:00

Triste était la vérité à entendre, et le visage dépité, voir désespéré, de Marlene, fendit le petit coeur d'artichaut de Coop en morceaux. À son « Ohlalalalalala » guttural, il répondit par un hochement de tête et une mimique approbative, synonymes silencieux d'un informulé « Eh oui » paternaliste car, au fond, qui pouvait lui jeter la pierre à cette pauvre gamine ? N'avait-il pas lui même déjà fort festoyé, au point de se mettre la tête à l'envers et de finir dans le même état que la petite chose moribonde et hagarde face à lui ?
Solennelle comme tous bons piliers de bar, elle jura ne plus jamais goûter de sa vie à la boisson et Cooper s'esclaffa ;
— Ah, tu sais, ils disent tous ça ! Mais si c'était le cas, cela ferait bien longtemps que Thétis aurait mis la clef sous la porte et que Laurel et moi on dormirait sous un banc de la place Rufus Oldrige ! Ceci dit j'aime bien celui qui est près de la fontaine, poursuivit-il innocemment, visualisant soudain le coin et ne se rendant pas compte qu'il était hors de propos, c'est joli comme spot, et il y a de l'animation...
En regardant Marlene, il se rendit compte que la jeune fille avait les yeux qui clignotaient comme des derrières de lucioles, signe que ses idées n'étaient pas encore tout à fait claires... Cooper compatissait, il connaissait bien cela ; les siennes ne l'étaient jamais vraiment au quotidien. Dans un babillage impromptu, elle déclara vouloir trouver tout un tas de remèdes dont Coop-Coop n'était pas sûr de saisir le sens profond, mais tant qu'ils y étaient il proposa d'un ton mi-bougon, mi-optimiste ;
— Si tu pouvais avant tout ça trouver un remède aux fesses rouges, j'ai du talquer celles de Laurel toute la nuit, elle était grincheuse, impossible de dormir, ni elle ni moi ! Ah, faites des enfants, regardez comment ils vous remercient ! Il s'arrêta tout de go et jeta un regard en biais à la Gryffondor, qui en disait long sur son état et ce qu'il en pensait.
Mais celle-ci, innocente devant l'éternel — ou maligne comme un clabbert — détourna habilement le sujet pour le questionner sur tout un tas de sujets personnels. Coop n'y voyait pas d'inconvénients ; Marlene était une chic fille, même si elle jouait à la pochtronne avec des serpentards moyennement fréquentables, connaissait sa fille et son chez lui pour y avoir déjà gardée Laurel. Aussi soupira-t-il et, des cœurs dans les yeux, remonta le fil de ses souvenirs dans l'historique de sa love history.
— Je suis pas vraiment un exemple à suivre tu sais... J'suis même pas sûr d'être le mieux placé pour te parler de ce genre de choses... Tu devrais pas plutôt en parler avec ta mère ? Comme des mecs et des... Trucs de fille tous les mois, tu vois ? Ok, ok, d'accord, abdiqua-t-il en levant les deux mains en l'air et en roulant les yeux, mon premier baiser c'était à treize ans, même si j'ai eu une claque après. Ça compte ? Ça compte. Faut dire qu'elle était plus vieille. Et qu'elle avait un copain. Et que je lui avais pas demandé la permission... Le souvenir cuisant de ce baiser volé et surtout de la main de la jolie Gundula sur sa joue rouge et brûlante le ramenèrent des années et des années en arrière. Ah les années collège, les meilleures de sa jeunesse. Ce n'est pas la mère de Laurel, penses-tu ! Pourtant, elles étaient nombreuses au portillon... Frima-t-il, haussant les sourcils de façon suggestive. Non, j'ai rencontré Rory bien plus tard, j'avais quitté Poud', déjà...
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Mer 10 Mai 2017 - 10:41

Cooper et Laurel sans maison ? Cette vision lui fendait le coeur même si elle ne fit que rire un peu bêtement parce que, toute alcoolisée qu’elle était, voilà qu’elle était encore plus sensible que d’habitude à l’humeur du serveur. Elle lui aurait bien de nouveau balancé l’idée d’habiter les toilettes du bar parce qu’il y avait trois cabines et qu’ils auraient tous été voisins … mais ferma à la place doucement les yeux en se formulant la promesse, plutôt que de ne plus boire du tout au bar, de commander chaque fois deux coca-cola quand l’un de ses amis commanderait une bière. Thétis et Cooper seraient ainsi milliardaires - enfin Thétis plus que Cooper mais bon - et elle serait fauchée et sans dent. Ca lui allait en cet instant, car tout sauf la gueule de bois ! Elle était beaucoup moins farouche que d’habitude et était énormément reconnaissante des efforts que faisaient Cooper pour accompagner sa convalescence. Aussi se redressa-t-elle immédiatement sur son cabinet de toilettes comme s’il avait s’agit d’un trône royal pour le regarder et acquiescer du chef quand il lui fit part de sa détresse de père solitaire. « Je trouverai le remède ! J’envoie dès demain un émissaire royal - enfin un hibou quoi - quérir la solution auprès de ma maman ! ». Elle était persuadée qu’elle saurait car Maman McKinnon détenait la connaissance absolue du savoir, c’était bien connu !

Quoi que peut-être pas absolue en fait ! Quand Cooper évoqua le fait qu’elle parle de premiers baisers à sa maman, elle le regarda en ouvrant de grands yeux de botrucs. Ah ça non ! Sa mère vivait dans la hantise très mal dissimulée de voir sa fille tomber enceinte aussi jeune qu’elle et elle ne connaissait déjà que trop bien le cours de contraception qu’ouvrirait une pareille question ! « Et pourquoi pas lui raconter ma gueule de bois aussi ? » répondit-elle en se marrant. Marlene avait toujours tout raconté à sa mère et puis il y avait un jour eu l’adolescence. « Enfin si, je lui dirai ! Je dis tout à ma maman … seulement ça je le dirais dans cinq ans parce qu’il y aura prescription … même idée pour les garçons sauf que j’allonge la prescription à dix ans ! » lui avoua-t-elle avec un haussement d’épaules un peu désolé car elle était persuadée qu’il subirait lui-même cela un jour avec Laurel. Elle n’était pour l’instant que la baby-sitter de la petite mais comptait bien devenir son modèle plein de bons conseils quand celle-ci grandirait ! Quand Cooper lui avoua enfin qu’il avait embrassé sa première fille à treize ans, elle ouvrit de grands yeux impressionnés. « Wahow ! Moi qui pensais que c’était une toute autre époque ! » avoua-t-elle peu soucieuse de le vexer sur son âge et réfléchissant après coup. Il avait quoi après tout ? Une jeune trentaine ? Comme sa maman à elle en fait ! Quelle folie les années soixante ! « Le pouvoir de la funk … » conclut-elle en acquiesçant doucement un peu dans ses pensées. Les mœurs des années soixante-dix n’avaient en réalité pas tant que cela changé, c’était plutôt elle qui manquait de maturité en matière de garçons. Son regard se fit instantanément plus sévère quand il lui avoua qu’il n'avait pas demandé la permission et la féministe en elle se réveilla. « Tu veux dire que tu l’as pris par surprise ? C’est vraiment super nul comme premier baiser ça ! » s’indigna-t-elle en rougissant imaginant le traumatisme que cela n’aurait pas manqué de créer chez elle si ça devait lui arriver. Elle sourit doucement pas mécontente que son ami se soit fait très justement giflé jugeait-elle. Elle oublia bien vite l’outrage pour écouter d’une oreille attentive le reste de ses aventures et sourit amusée quand il avoua qu’il avait plein de filles au portillon. « Ca m’étonne pas ça ! Les Serdaigles sont carrément les plus canons ! ». Vous savez, un truc du genre smart is sexy ? La conclusion de cette histoire lui plut bien. « Tu l’as pas rencontrée à Poudlard alors ? C’est chouette ! Y’en a plein qui rencontrent genre l’amour de leur vie au château et ça commençait méchamment à me faire flipper ça ! Tu l’as rencontrée où alors ? ». Elle se disait qu’il existait peut-être sur terre un repère d’ancien aiglons célibataires et aurait autant aimé savoir où il se trouvait ! La bibliothèque municipale peut-être ? Quelque chose lui disait que c’était moins risqué que de se faire payer des bièraubeurre par des verts dans l’âge bête.

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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Dim 9 Juil 2017 - 14:07

Marlene eut le mérite de le faire éclater de rire avec son histoire de prescription, et Cooper imagina facilement la tête dépitée de Mrs McKinnon face aux aveux bredouilles de sa fille pour se mettre à sa place en une telle situation si c'était Laurel et non la Gryffondor qui venait faire amende honorable.
L'idée du visage de bébé de Laurel — oui, Laurel était programmée pour ne rester qu'une douce et innocente petite fille qui ne grandirait jamais — venant lui souffler au visage son haleine avinée le stupéfia en une seconde et il arrêta tout bonnement de rire. Non, cela n'arriverait jamais, il veillerait au grain, et ni garçons, ni alcool, ni garçons avec alcool ne viendrait frapper à la porte de sa fille !
Mais l'histoire de la magistrale claque suscita l'intérêt de son interlocutrice, qui loin de compatir s'en amusa, ce qui le ramena vite à la réalité. Comme s'il l'avait reçue à l'instant, il se frotta pensivement la joue, où naissait une petite barbe de quelques jours et se replongea dans son récit.
— C'est vrai que le côté intello, ça marchait bien avec les filles. Tu vois, moi par exemple, je... Pourquoi tu ris ? Certes Coop-Coop n'était pas le plus intelligents des aigles de Poudlard, il avait tout de même de temps en temps quelques traits de génie ! Bref, je faisais semblant à une époque que je portais des lunettes. Tu sais, pour les cours, la lecture, la bibliothèque, tout ça quoi... Ça marchait du tonnerre ! Il eut un petit rire, fier de lui. Sauf que comme je n'en n'avais pas besoin, j'y voyais rien avec. Donc... Je me cognais sans cesse de partout ! Mais bon, l'un dans l'autre, ça jouait en ma faveur... Buckley avait sa petite réputation à l'école de sorcellerie, mais pas pour ses résultats scolaires...
Puis Marlene eut l'air soulagée de ne pas être la seule à ne pas faire partie de ces couples ayant trouvé leur moitié au Château et lui quémanda l'histoire de sa rencontre avec Aurora.
— Je ne t'ai jamais parlé de ma rencontre avec Rory ? Bizarre, il adorait en parler pourtant. Son coeur se serra un peu, tandis qu'il poursuivit. À cette époque, j'avais renoncé à aller à l'École Supérieure de Magie, disons que... J'étais pas sûr qu'elle soit faite pour moi. Ou bien plutôt l'inverse. J'avais enchaîné quelques petits jobs, et me retrouvais contrôleur dans le Magicobus. Oui, oui, contrôleur ! C'est là qu'on s'est rencontrés. Elle faisait ses études à l'époque et étudiait tard, elle rentrait toujours chez elle avec le magico. J'ai été fou d'elle à la minute où je l'ai vue. Mais elle n'a pas été facile à séduire, bien au contraire ! Il sourit à l'évocation de ce souvenir et décocha à la jeune fille un sourire roublard. Tu vois, tout vient à point à qui sait attendre ! Pas besoin de se faire mettre la tête et l'estomac à l'envers par n'importe quel scrout de Serpentard...
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Mer 12 Juil 2017 - 16:50

Ne pas se fier aux apparences, Marlene le savait bien - elle était même persuadée de pouvoir trouver quelques badges à ce sujet au fond du carton stocké sous son lit de dortoir - mais elle ne pouvait s’empêcher de s’étonner dès qu’elle se rappelait que Cooper avait étudié dans l’illustre maison de Rowena. C’est que la beauté de l’intelligence est de savoir se prêter à des formes différentes et variées. Et une forme qui ne devait certes pas être classique à l’époque était celle de son serveur préféré avec un cul de bouteille devant chaque oeil. Son rire résonna plus fort encore et elle se serait presque sentie tout à fait guérie de son mal rien qu’en l’imaginant. « C’est impossible que ça ait joué en ta faveur, je ne te crois pas ! » le discrédita-t-elle immédiatement tandis que son hilarité, mais non sous sourire, passait enfin. « Tu sauras qu’à notre époque, il faut être un maraudeur ou au moins faire partie de l’équipe de quidditch pour avoir la côte … rien que ça ! » l’informa-t-elle dans un triste hochement de tête sur la nouvelle jeunesse. Autant de critères qui n’étaient pas les siens parce que entre son coup de coeur pour Nate en première année - bon okay il était attrapeur mais surtout musicien - et puis ensuite pour Lysandre - ça c’est le côté préfet et français - elle était fière d’échapper aux règles de leur école.

Elle le regarda avec des étoiles dans les yeux quand il commença à parler de son épouse même si elle fut un peu déçue que ce ne soit pas elle qui ait craqué pour le garçon se cognant dans les coins de table qu’il avait été à une époque - le monde regorge de femmes exceptionnelles - car rien ne la passionnait autant qu’une anecdote de Cooper Buckley ! Et voilà que son coeur d’artichaut s’emballait tandis qu’il lui parlait de coup de foudre ! Et son âme et sa bouche se fendirent ensemble d’un soupir attendri. « Ooooooohhhhh … ».  Mais voilà qu’il retournait la morale de sa belle histoire contre sa gueule de bois et elle retrouva tout de suite son regard noir. « Pile quand je m’apprêtais à être désolée de la claque que tu t’es mangée à treize ans ! ». Et se disant elle retrouva assez de courage pour s’accrocher au porte-sac-manteau-chapeau - accrochez ce que vous voulez - de la cabine pour se hisser sur ses deux pieds. Chouette, ça tanguait un peu moins ! Elle lui tapota gentiment l’épaule pour le remercier mais plutôt que de laisser la gratitude franchir ses lèvres s’exprima autrement. « Compte sur moi, plus jamais j’me fais avoir ! ». Quelque part dans le monde, croyez-bien que la Marlene du futur se marre bien. « Mieux encore même ! Quand Laurel viendra me voir plus tard en me disant que son papa est aussi chiant qu’un dirico avec toutes ses règles anti garçons et anti tête à l’envers … eh bah je lui dirais même que t’as raison ! ». Et ça, ça valait bien plus que tous les mercis du monde, parce que Marlene prendrait le gros risque de perdre son statut de baby-sitter la plus cool du monde ce jour-là. « Il est temps d’affronter la réalité ... » dit-elle bravement en sortant finalement de la cabine et en évitant soigneusement de croiser son terrible reflet dans le miroir pour ne pas se dégonfler. Il lui faudrait traverser le bar plein d’étudiants prêts à se moquer pour moins que ça avant d’affronter le regard suspicieux de leur concierge alors la journée n’était certes pas terminée.

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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Sam 29 Juil 2017 - 16:03

Marlene et la compassion, ça faisait franchement pas deux, et Coop-Coop' se renfrogna un peu, vexé comme un pitiponk que la rouge et or ne se rallie pas d'office à son côté, à lui, son serveur préféré, mais plutôt à celui de cette pseudo éplorée de Gundula, qui lui coulait toujours des œillades amourachées, puis s'amusait à lui claquer le beignet. C'est que cette claque, elle avait été magistrale ! Qu'avaient donc toutes ces femmes à vouloir vous coller leurs cinq doigts sur la joue dès la moindre contrariété ? Et puis un baiser, bien que volé, c'était toujours agréable, non ? Surtout que le Buckley, il savait s'y prendre, même au plus jeune âge !
Mais alors qu'il comptait manifester son mécontentement par toute une série de grognements d'ours mal-léché, la jeune fille lui fit la promesse de toujours ramener Laurel sur le droit chemin, et son agacement s'envola aussi vite que la pensée effroyable d'une bouche masculine et baveuse sur celle de son petit crapaud, bien vite remplacée par celle d'une Marlene dans le rôle de la chaperonne, veillant farouchement à la vertu de sa fille.
— Alors là, je t'embauche illico sur les dix-huit prochaines années, et tant pis pour Poudlard ! Après tout, je pourrais toujours te filer des cours du soir moi, en rentrant du pub ! Ben oui quoi, Cooper avait été à Poud' bien avant la gryffondor, les cours, il les connaissait ! Et puis avoir une baby-sitter à l'année à la maison, et bien c'était vachement pratique, demandez à n'importe quel papa célibataire. Tu sais faire la cuisine et le ménage aussi ?
Mais déjà Marlene se levait, bien décidée tout d'un coup à affronter la horde d'adolescents qui l'attendait, derrière la porte des toilettes. Elle avait du cran, cette petite, mais étonnamment, ses yeux restaient vitreux et son teint un peu pâle.
— Wow, wow, wow, tu es sûre de toi ? Parce que je te préviens, déjà que je vais me coller à la serpillière dans les toilettes des dames, j'aimerais autant éviter d'avoir la salle principale à faire aussi ! Parce que Thétis lui laisserait s'occuper de cette besogne, pour sûr... Puis, plus sérieusement, il la jaugea du regard, les bras croisés, plein de sollicitude. Tu te sens d'y aller ? Il désigna du pouce le pub et sa faune. Tu veux que je te raccompagne a Château, plutôt ? Après tout, Marlene ne serait pas la première cliente un peu éméchée qu'il escorterait afin d'être sur qu'elle rentre à bon port !
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MessageSujet: Re: Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS Bourrée comme un farfadet | SUJET CLOS 129196351Lun 14 Aoû 2017 - 17:04

Les plans de carrière de Marlene changeaient de forme aussi souvent que Dumbledore changeait de robes. Elle savait néanmoins - comme tout adolescente de son âge qui se respecte - qu’elle ne voulait pas faire la même chose que sa mère plus tard. Et puisque Madame McKinnon était tombée enceinte d’elle à peu près au même âge et s’était vu contrainte de changer des couche-culottes plutôt que de poursuivre ses études, son ingrate de fille devenue grande aurait préféré embrasser un détraqueur plutôt qu’une carrière de baby-sitter similaire à celle de jeune mère. « Je suis pas sûre pour les cours du soir - répondit-elle négligemment avec un haussement d’épaules et un sourire railleur - j’arrive pas encore à te croire à cent pour cent quand tu me dis que t’étais chez les bleus ! ». Elle lui tira la langue pour souligner son infantile provocation qu’elle aurait sans doute pu regretter si Buckley ne s’était pas perdu en cours de route sur sa dangereuse lancée. La cuisine et le ménage ? Etait-ce sa définition de la femme ? Deux claques qu’elle aurait dû lui coller la Gundula ! Elle n’était pas suffisamment alcoolisée pour s’amuser de la provocation mais n’était pas non plus suffisamment guérie pour lui offrir la logorrhée féministe qu’elle débitait de coeur et par coeur en lui tirant l’oreille. Aussi se contenta-t-elle d’essuyer la provocation d’un regard blasé levé vers le plafond. « Tu deviens aussi abruti qu’un vieux troll, vivement que ton épouse rentre te supporter, je pense pas qu’aucune autre femme en soit capable ! ». Son coeur de lionne avait beau être courageux il tanguait encore violemment dans sa poitrine et elle préférait écouter les remontrances du concierge plutôt que de pareilles bêtises. Ses cils de biche recouverts de pâtés de mascara papillonnèrent encore quand elle se releva et que le serveur mit sa décision hardie à l’épreuve d’une seconde réflexion. « Je pense pouvoir traverser la salle sans dégobiller. Et après euh - avoua-t-elle avec une franchise penaude - qui vivra verra ! ». Elle rit un peu bêtement en levant les mains et en faisant un pas de côté pour maintenir son précaire équilibre.

La porte des toilettes des filles était encore fermée mais laissait filtrer le brouhaha animé qui se tenait de l’autre côté. Rien que de l’imaginer, ça lui foutait la migraine. Et puis elle ne voulait pas qu’on se moque d’elle parce qu’elle avait trop bu. Être raillée parce qu’elle était pénible avec ses pétitions qu’elle faisait signer à tour de bras, ça lui allait tout à fait. Mais pour une gueule de bois ? Sûrement pas ! Elle tenait à sa réputation d’honnête femme et craignait que toutes les justes causes qu’elle défende se voient ternies par ce triste faux pas. Elle se gratta sa chevelure blonde d’un air un peu hébété. Ce héros de Cooper arriva heureusement une fois de plus avec la solution à ses problèmes d’adolescente. « Tu ferais ça ? » demanda-t-elle en lui lançant un regard brillant d’espoir. C’était une chose de se faire humilier par un Serpentard et de finir par vomir de la biéreaubeurre dans les toilettes d’un bar, mais c’en était une autre de se voir escorter dans sa convalescence par le serveur aux biceps les plus convoités de Pré-au-Lard. Figurez-vous que Cooper avait plutôt bonne réputation auprès des midinettes du château … Un large sourire éclaira le visage cireux de la Gryffondor. « Tu me sauverais carrément la vie ! ». Ce tendre âge où vie et réputation sont si étroitement liés. « En route Buckley ! ». Elle retrouva suffisamment de sa vivacité pour flanquer un coup de savate à la porte des toilettes qui s’ouvrit à la volée et ne manqua pas de prendre appui contre les fameux biceps du serveur comme sur une béquille pour traverser la salle comble et voir son statut passer en un claquement de doigts de martyre à héroïne. Elle jeta même un sourire un brin fier à Bertha Jorkins lorsqu’elle lui passa devant. Se faire escorter par Cooper Buckley jusqu’à Poudlard, c’était au moins aussi classe qu’un cours de quidditch en tête à tête avec Bertram Aubrey, pas moyen qu’elle lui foute la honte sur ce coup-là !

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