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| Jeux d'enfants | SUJET CLOS | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Jeux d'enfants | SUJET CLOS Sam 11 Nov 2017 - 18:06 | |
| Son glorieux sang-pur quitta le visage d'Azelma Travers lorsque Evan Rosier s'empara de son sac de cours, dont il venait de réaliser la présence à ses pieds. Livide, elle le vit tirer sa précieuse amie hors de son carcan de cuir, et commencer à jouer avec en la dévisageant d'une manière qui l'alarmait. Les yeux affolés d'Azelma papillonnaient entre sa baguette, que Rosier tordait à présent sans le moindre scrupule, et le regard qu'il dardait sur elle, indéchiffrable. Il était aussi calme qu'elle était fébrile. — Ne fais pas ça, se surprit-elle à gémir tandis que Rosier, qui avait terminé de maltraiter sa baguette, semblait réfléchir en l'examinant soigneusement. Il avait forcément une idée derrière la tête, pour la punir de s'être levée, d'être partie. Il savait pertinemment qu'il détenait toutes les cartes pour la faire plier, tout comme il venait de faire plier sa précieuse baguette d'aubépine. Azelma savait qu'elle serait prête à considérer toutes les options pour récupérer cette dernière. Mais une nouvelle fois, Evan la prit au dépourvu : à sa grande surprise, Rosier se leva de son siège et se dirigea vers elle, une baguette dans chaque main. Azelma le laissa avancer vers elle, les yeux écarquillés... et incapable de déterminer ce qu'il pouvait bien avoir en tête. Interagir avec Evan Rosier était infiniment plus compliqué que de jouer aux échecs sorciers : aux échecs, il était possible d'apprendre à anticiper le prochain mouvement de son adversaire. Avec Evan Rosier, même avec des années d'expérience, il était impossible d'en avoir la moindre idée. Il s'arrêta devant elle, lui offrant de récupérer sa baguette... mais sous la menace de la sienne. La jeune fille dévisagea le Serpentard pendant une longue seconde. Il y avait bien sûr la possibilité qu'il se rétracte et que sa baguette lui échappe. Ou bien qu'elle la récupère, mais subisse en contrepartie un sortilège de crache-limace, ou une autre joyeuseté du type. Mais Azelma réalisa qu'elle était prête à courir le risque. Le moment où elle allait tendre la main pour affronter son destin fut celui où Rosier réduisit à néant l'espace entre eux pour lui murmurer sa condition. La Serpentard se colla comme elle le put à la porte qui menait à son dortoir, pour éviter au maximum tout contact qui pourrait de nouveau lui faire perdre le contrôle : elle venait de lui jurer que cela ne se reproduirait plus, c'était pas pour craquer dans la minute ! — Le grand Evan Rosier aurait-il donc besoin d'être rassuré ? s'enquit-elle d'une voix trop altérée pour que Rosier ne saisisse pas qu'elle était troublée. Azelma elle-même ignorait dans quelles ressources elle parvenait à puiser son insolence : d'où lui venait ce courage frondeur, quand bien même elle était terrifiée à l'idée qu'il ne détruise sa baguette ? D'où lui venait cette inexplicable confiance, cette viscérale conviction qu'il ne lui ferait pas de mal ? Ou bien n'était-ce que de la folie, une folie sans borne qui allait les mener tous les deux à la ruine ? Azelma l'ignorait. Mais c'était plus fort qu'elle, elle ne parvenait pas à s'écraser. Si elle s'écrasait, il ne la considérerait plus. Cette simple idée lui était insupportable. Je ne t'aime pas, Rosier, prétendit-elle en fixant son regard par-dessus l'épaule du garçon, vers le lustre qui éclairait le plafond de la salle commune. Surtout, ne pas le regarder. Tant qu'elle résistait, il la respectait. |
| | | | Sujet: Re: Jeux d'enfants | SUJET CLOS Ven 17 Nov 2017 - 13:21 | |
| Coincée entre son corps et la porte de son dortoir, sa proie n’était supposée avoir que deux choix. Se soumettre en murmurant à Evan les trois mois qu’il rêvait d’entendre ou bien l’affronter en lui lançant un méchant sortilège. Ils étaient à baguettes portantes et le jeune homme n’aurait pas eu le temps de s’en protéger. La fuite ou l’affrontement. Cette dualité qui avait déterminée l’éducation du fils Rosier - comme tout héritier de sang pur - il commettait l’erreur de la transposer à toute situation. Il y avait les ennemis à détruire, les adversaires à évincer, les amis à soumettre. Le problème était que la jeune Azelma ne semblait vouloir entrer dans aucun de ses calculs guerriers. Elle était la seule qu’il aimait depuis l’enfance comme son égale et bien trop pour qu’il désire l’évincer. Alors qu’elle se soumette ou soit détruite. Sa paix mentale en dépendait. Son sourire torve se figea lorsque la Travers décida une nouvelle fois de le prendre à contre-pied et Rosier se trahit d’un soupir dédaigneux. Lui qui était habituellement maître de sa personne dans les moindres détails n’avait pu s’en empêcher. Il avait ce désir si puissant qu’il en devenait infantile qu’elle le rassure. Cela faisait des semaines qu’il assistait au spectacle imbécile de Joseph Wilkes en train de lui courir après comme un boursouf, qu’il entendait ses amis les plus crétins s’enquérir de savoir si son ancienne fiancée était bien libre, qu’il devinait les nouvelles alliances que dessinaient ses aînés dans leur monde figé. Cela faisait des semaines qu’il souffrait silencieusement pour conserver son air supérieur sur le monde. Et pourtant, en une seule question, elle semblait s’agrandir et devenir l’aînée, et pour cela il la haïssait.
Un sentiment de rage s’insinuait dans les veines de Evan qui resserra son emprise sur sa baguette en bois de bouleau. Azelma acheva alors de le rendre fou en refusant de répondre à sa passion. Il avait perdu de son lustre et de sa nonchalance et releva sa baguette pour en appuyer délicatement le bout contre sa gorge. Si son geste était doux son regard se voulait quant à lui menaçant. Il connaissait les sortilèges impardonnables pour avoir vu son oncle y exercer son cousin Achilles une année, mais il ne les avait jamais lui-même expérimentés encore. Et ce n’était pas contre elle qu’il commencerait. Il n’y arriverait de toute façon pas et il lui semblait qu’elle l’avait suffisamment couvert de ridicule ainsi. Alors il recula tout simplement sans parvenir à la quitter des yeux. « Comme tu le désires » fit-il en retrouvant son ton égale quoi que légèrement battu. Il balança à ses pieds sa baguette comme un enfant dédaigneux qui n’a pas eu le jouet qu’il désirait. Et c’était bien le cas finalement. Azelma son amie de toujours - plus encore que sa fiancée - ne désirait plus jouer avec lui. Elle avait gagné alors il faudrait bien qu’il grandisse sans elle. Il lui tourna le dos et commença à monter dans son dortoir. Le bout de sa baguette de bouleau crépitait d’une rage mal contenue et il était bien déterminé à se venger des affronts de la belle sur l’idiot qui partageait son dortoir. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: Jeux d'enfants | SUJET CLOS Dim 19 Nov 2017 - 18:17 | |
| Azelma sentit Evan se crisper face à elle, probablement furieux de sa résistance inopinée, et réalisa avec angoisse qu'elle avait été trop loin. Il allait la frapper, il allait lui faire du mal, il allait lui faire regretter d'avoir essayé de se confronter à lui. C'était ce qu'il faisait quand il était contrarié, la Serpentard l'avait vu à maintes reprises, et souvent même l'avait accompagné : soit on était dans l'équipe de Rosier, soit on en subissait les conséquences, ç'avait toujours été ainsi, ça le serait toujours. Azelma le savait pertinemment, car son frère Niclas avait la même vision binaire des choses, et pour son plus grand malheur, elle avait toujours été dans le mauvais camp pour lui. Tel n'avait pas été le cas avec Rosier, jusqu'à ce qu'il rompe l'engagement qui les liait. Azelma sentit son pouls s'affoler lorsque Evan fit lentement remonter la pointe de sa baguette le long de sa gorge, et son regard affolé croisa un court instant celui que le garçon posait sur elle. Grave erreur, réalisa-t-elle en fermant ses paupières, incapable de soutenir la vue de son bourreau. Il pouvait bien lui faire ce qu'il voulait, elle ne regarderait pas : stoïque, tremblante, la Serpentard attendit une seconde le premier impact, le premier sortilège, quelque chose, mais à sa grande surprise, elle sentit soudain l'air bouger et la voix de Rosier lui parvint d'un peu plus loin. Comme tu le désires, vraiment ? Il y eut le bruit d'un morceau de bois qui tombe et rebondit par terre — sa baguette !, puis l'écho de pas sur le sol, s'éloignant vers l'autre côté de la salle. Suffoquée, Azelma ouvrit les yeux tout en cherchant désespérément à remplir ses poumons figés par l'angoisse, et un rapide balayage de la salle lui révéla que Rosier était parti. Sa baguette magique, abandonnée, gisait à ses pieds, intacte. Il ne lui avait rien fait. Ce constat eut sur elle l'effet d'un Confringo, et le soulagement s'abattit sur elle au moment où les premières larmes jaillissaient de ses yeux, bientôt suivies par un incontrôlable sanglot, puis deux, puis un torrent de larmes. La benjamine Travers se laissa glisser au sol, incapable de se maintenir debout plus longtemps. Elle avait gagné. Elle avait tout perdu.
- Citation :
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