Nouvelle recrue chez les Potter

James & Gardenia

 

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Troisième de semaine de juin. Cela faisait exactement cinq mois qu'Eden Ollivander, née Potter était morte. Cinq mois qu'elle avait perdue sa mère. Cinq mois qu'elle ne souriait plus que rarement. Mais cela faisait aussi cinq mois qu'elle avait reçue une lettre de son oncle et sa tante : les parents de James, lettre stipulant qu'elle habiterait désormais chez eux jusqu'à ce qu'elle décide de partir. Jusqu'à ce qu'ils soient sûrs qu'elle aille mieux se dit-elle. Elle avait déjà posé la plupart de ses affaires quand un Auror du ministère était venu lui annoncer "que sa mère s'était battue jusqu'au bout" et qu'elle avait décidé de rentrer chez elle après avoir fait un saut chez Dumbledore. Par conséquent les seules choses qu'il lui restait à transférer était sa propre valise, tout le reste avait été transféré de sa maison, à celle d'en face, celle de James.
Le Poudlard Express était arrivé en gare King's Cross il y a déjà deux heures, cela faisait donc deux heures qu'elle avait transplaner dans sa maison, les Potter devait avoir annoncé à leur fils qu'ils auraient une nouvelle recrue dans la maison familiale. Elle ne savait pas du tout qu'elle réaction il aurait pu avoir, si ce n'était qu'il avait certainement du demander pourquoi il n'avait pas été mis au courant plus tôt.
Et elle comprenait : cela devait être perturbant. La preuve, elle avait éviter les Potter à la gare et se trouvait à présent en train d'observer le plafond de ce qui avait été le lit de sa mère. La Serdaigle souffla un moment avant de se lever du baldaquin, elle devait prendre son courage à deux mains, elle avait beau ne pas être une gryffone, sa mère l'avait été. Elle lança un sortilège de lévitation et de dissimulation pour les yeux des moldus sur sa valise et pris le chemin de la demeure Potter. Il était temps pour elle de quitter cette maison et les souvenirs lourds qu'elle contenait pour un court moment. Du moins c'est ce qu'elle espérait, pensa-t-elle avant de toquer à la porte. Qui lui ouvrirait ? SA tante ? Son oncle ? Ou encore... James...
« James. » fit-elle en le voyant ouvrir la porte. « Tes parents sont de sortis ? » espéra-t-elle en ne voyant pas les manteaux des deux adultes de la maison suspendu à l'entrée. En fait, elle se disait que cela lui laisserait peut-être plus de temps pour s'habituer au fait de vivre ailleurs que chez elle. « Je peux entrer ? » osa-t-elle demander, sa valise flottant toujours derrière elle.

(c) DΛNDELION

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Remus,
Gardenia vient vivre chez moi. Mes parents viennent de me l’annoncer et je suis un peu surpris. En fait, je dois dire que je m’en étais un peu douté, après le décès de sa mère, mais mes parents auraient pu me le dire plus tôt, quand même. Que je m’y prépare quoi. Ou Nia, elle aurait pu me le dire aussi ! Bon, faut dire que je n’ai pas non plus été très proche d’elle ces derniers mois. Je crois que j’essayais de l’éviter un peu, pour ne pas être confronté à ce à quoi je suis maintenant confronté.
Je pense à elle, j’essaye de me mettre à sa place, mais je ne sais vraiment pas comment je suis censé réagir. Ma mère me dit d’être gentil avec elle. Merci bien mais j’ai plus huit ans, je ne comptais pas lui tirer les cheveux non plus !
Comment on est censé être face à quelqu’un qui a perdu un proche de manière brutale, Remus ? Est-ce que je dois éviter de lui parler de sa mère ? Faire comme si rien ne s’était passé ? Ça va pas être facile vu qu’on voit sa maison depuis la moitié des fenêtres de la mienne… Ou bien je dois l’encourager à parler ? Tu crois qu’elle va pleurer souvent ? Faudra que je fasse quoi dans ces moments-là ?
Je te demande conseils, t’as quand même toujours été le plus doué avec les sentiments humains : c’est peut-être tes périodes à ne pas l’être vraiment qui ont développé ton empathie ! Fais pas cette tête (je te connais par cœur), je rigole… Ok, c’est pas drôle. Aide-moi, mon pote !
James
PS : J’ai récupéré des feuilles de mandragore pour m’entraîner pendant l’été. On se voit probablement sur la croisière, bonnes vacances d’ici là !

Deux heures à peine qu’il avait quitté ses meilleurs amis et déjà, James avait besoin de les recontacter. James n’était pas le genre à ruminer tout seul un problème qui le dérangeait, il avait toujours eu le réflexe de se tourner vers les maraudeurs au moindre souci. En l’occurrence, il s’agissait surtout de contacter Remus pour profiter de ses sages conseils. Lui saurait quoi faire dans cette situation. L’annonce de ses parents lui avait fait l’effet d’un électrochoc et les questions qu’il s’était empêché de se poser refaisaient soudainement surface maintenant qu’il n’avait plus le temps de se les poser.
Il avait envoyé sa lettre avec le hibou familial et faisait dorénavant les cent pas dans sa chambre, nerveux. Ses parents étaient partis presque aussitôt après leur annonce, en lui laissant quelques indications. Il avait songé à ranger sa chambre, qui était déjà sens dessus-dessous suite à la fouille de sa valise : il ne pensait pas avoir besoin d’une plume ni d’encre avant quelques jours alors il avait rangé tout son matériel scolaire au fond de sa valise en partant de Poudlard. Mais Gardenia ne dormirait de toute façon pas avec lui alors elle s’en ficherait probablement que la chambre du jeune homme soit à l’image de sa coupe de cheveux, brouillonne. Finalement, il libéra le vif d’or qu’il avait volé à l’école il y a quelques semaines et qui était resté enfermé dans une chaussette depuis un petit moment. Les bras ballants, il observait la sphère dorée volée dans sa chambre et songeait à écrire une seconde lettre à Sirius, quand il entendit la sonnette.
Son cœur rata un battement. Il avait espéré qu’elle resterait un peu plus longtemps chez elle mais un coup d’œil à l’horloge lui indiqua qu’ils étaient rentrés de la gare il y a plus de deux heures maintenant. Il descendit les escaliers en trombe, tenta de se calmer un peu devant la porte et ouvrit à sa cousine.

« Salut. Oui, ils sont partis, ils devraient rentrer dans quelques heures. »

Il ne comprenait pas personnellement pourquoi ses parents avaient trouvé mieux de ne pas être là quand leur nièce arriverait et pourquoi ils pensaient que c’était mieux si James l’accueillait. Ils lui avaient dit de faire comme il le sentait, mais il ne sentait absolument rien. Est-ce qu’il était censé la laisser seule ou surtout rester avec elle tout le temps ? Il avait certes quinze ans mais James avait l’impression d’être la position la plus délicate du monde. Même quand Remus leur avait annoncé son problème de pilosité – comme James aimait l’appeler – il avait su comment réagir.

« Oui bien sûr. Je te fais visiter ? » fit-il en se décalant brusquement de devant la porte pour la laisser entrer. « Enfin, non, je suis bête, tu connais la maison… »

Bien sûr que Nia connaissait la maison de son cousin. Ils avaient eu de nombreuses occasions de s’y retrouver quand ils étaient enfants, sans compter les retrouvailles familiales pendant les vacances, quand Nia et James avaient fait leur entrée à Poudlard.

« Voilà euh… Du coup… Papa et maman ont installé tes affaires dans la chambre d’ami… Enfin maintenant c’est ta chambre. Je… Enfin, tu… »

Il bafouillait, se tordait les mains et n’osait même pas regarder Nia dans les yeux. Bravo pour le courage, Potter…

« Tu veux de l'aide pour monter ta valise ? »

 

Nouvelle recrue chez les Potter

James & Gardenia

 

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Comment ne pas dire autre chose que "gêne absolue" ? Elle sentait à trois kilomètres que son cousin ne savait pas du tout comment réagir, et à vrai dire elle ne savait pas non plus comment s'y prendre... Elle se passa la main dans les cheveux en apprenant que les parents de James n'étaient pas là, elle qui comptait sur la bonne humeur de son père pour détendre l'ambiance, on était mal barré ! Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle entra dans la maison et qu'il lui proposa une visite, il était vraiment stressé, mais elle ne lui en voulait pas, c'était sa faute. Elle le remercia tout de même de l'intention, après tout c'était rare qu'il se comporte aussi poliment avec elle, lui qui était intenable. Les parents Potter rentreraient tard, ils avaient donc quelques heures de tranquillité à eux seuls qu'ils n'avaient plus eu depuis de nombreuses années. « Je passe mon tour pour la visite, mais je t'avouerai que ce n'est pas de refus pour ma valise ! » dit-elle voulant lui faire plaisir, parceque oui, honnêtement : elle n'avait qu'à prononcer une formule pour que sa valise se dirige seule à l'étage.

Suivant son cousin dans ce qui était maintenant sa chambre, elle ne put remarquer que le silence pesant qui s'était abattu sur eux. Réfléchissant à toute vitesse à la manière de le détendre, elle eut l'idée du siècle, une fois la porte passée par le jeune homme elle fit apparaitre une boule de neige dans la main même si (on va se l'avouer) ce n'était pas la saison. « Hey, James ! » dit-elle malicieusement en attendant qu'il se retourne vers elle. Elle avait besoin de sourire, mais par dessus-tout, elle avait besoin de renouer avec le Gryffondor. La Serdaigle lui balança l'énorme boule de neige en pleine face et parti en courant sachant parfaitement qu'il ne pourrait pas répliquer avec de la magie, mais que cela pouvait être cent fois pire.
« Attrape-moi si tu peux ! » déclara-t-elle morte de rire en courant dans l'escalier de la maison.

(c) DΛNDELION

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Je m'excuse du retard

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James maudissait ses parents de l'avoir laissé seul pour accueillir Gardenia dans ce qui allait être sa nouvelle demeure. Il n'avait rien d'un spécialiste des sentiments humains post-décès-d'un-proche-dont-la-mort-bouleverse-toute-votre-vie !
Il fut reconnaissant à sa cousine de le laisser monter sa valise. Il savait bien qu'elle aurait pu le faire très facilement mais au moins, ça lui donnait le temps de rebondir pour la suite. C'est tout de même un peu difficilement qu'il traîna l'énorme valise jusqu'en haut des marches : être poursuiveur, ça musclait un peu mais quand même pas autant qu'un batteur.

« Voilà ! » fit-il en soupirant une fois qu'ils se retrouvèrent dans la nouvelle chambre de Nia.

Le silence s'installant entre eux, comble du malaise, James prit le temps d'observer cette chambre d'amis totalement impersonnelle dans laquelle sa cousine allait maintenant vivre.

« Hey, James ! » fit Nia en attirant son attention.

Il eut à peine le temps de se retourner qu'une boule de neige s'écrasait sur ses lunettes. La bouche de James prit la forme d'un O parfaitement choqué, et il se retourna vers sa cousine l'air de dire qu'elle allait le regretter.

« C'est injuste, je n'ai pas 17 ans, moi ! » geint-il alors qu'elle s'échappait de la chambre.

Le visage rougi par la neige glacée, il observa autour de lui, cherchant un moyen de se venger qui ne le fasse pas renvoyer de Poudlard, et se saisit finalement d'un des oreillers du lit.

« Tu regretteras ce geste puéril, Gardenia Ollivander... » murmura-t-il en descendant à son tour les escaliers, armé du polochon et à l'affût de sa cousine.

La boule de neige avait réchauffé l'atmosphère. Brisant la glace, elle avait rappelé à James que Nia n'était pas qu'une orpheline qui venait emménager sous son toit avec sa tristesse, mais sa cousine avec qui il avait toujours eu l'habitude de se chamailler dans son enfance.

 

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James & Gardenia

 

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Au fond d'elle, la Serdaigle savait parfaitement qu'elle venait de signer sa perdition. Attaquer James Potter aussi lâchement était mauvais, très mauvais. Elle le savait, après tout, ils partageait les mêmes gênes (du moins à ce niveau là). Elle fuit aussi vite qu'elle pu, sans se retourner vers son cousin qui paraissait fortement choqué de son acte de hardiesse. « Bientôt, James, bientôt ! » rit-elle tout en faisant attention de ne pas louper une marche en dévalant l'escalier de bois qui lui paraissait interminable à cet instant précis. Il allait falloir qu'elle se cache, et rapidement. Elle avait lancé une bataille, que dis-je, la guerre ! Et elle allait devoir en assumer les conséquence. La jeune fille à la chevelure platine arrivée au pied de l'escalier se mit à réfléchir, il fallait qu'elle se dépêche, elle entendait James se déplacer, il avait très certainement trouvé l'arme de sa vengeance.
Tournant la tête, elle vit un placard. Trop évident. Elle s'en approcha et l'entrouvrit légèrement en espérant qu'elle gagnerait quelques précieuses minutes et se dirigea vers le salon des Potter. Canapé,non. Fauteuil, non. Cheminée, on repassera. Horloge immense, plus t... Et mince elle entendait les marches grincer, elle n'avait plus le choix et couru silencieusement près de la cheminée. Elle avait voulu être loyale, mais à la guerre, tout était permis. Elle se lança un sortilège de désillusion et resta immobile.
« Je le sais malheureusement, James Potter. » murmura-t-elle très bas en attendant son cousin faire de même, armée d'un polochon. Elle réfléchit rapidement. Si il la trouvait, elle lui sauterait dessus et l'attaquerait à coup de chatouilles. Toute solution était bonne à prendre.

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Le combat était terriblement inégal. James, frustré de ne pas pouvoir utiliser sa baguette comme Nia sous peine de se faire renvoyer de l'école, en était d'autant plus énervé qu'il avait plusieurs idées de la manière dont il aurait pu se venger à l'aide de la magie. La tentation était grande de retourner chercher sa baguette qu'il avait posée sur son bureau en rentrant de la gare. Mais au moins, il avait l'avantage d'être en terrain connu. Il connaissait sa maison du bout des doigts, même en ne la fréquentant que pendant les vacances scolaires depuis quelques années. Il connaissait par cœur toutes les possibilités de cachette qu'offrait la maison familiale.
Mais c'était sans compter le fait que Gardenia ne semblait pas abandonner l'utilisation de la magie qui constituait un avantage de taille pour elle. Il fallait qu'il parvienne à l'éloigner de sa baguette, mais ce ne serait pas chose aisée.

« Tu sais, Nia, ce n'est pas très loyal, tout ça... Moi qui t'accueille gentiment dans ma maison. J'étais prêt à être très supportable pendant ses vacances. Mais tu as lancé les hostilités la première... » lançait-il à voix haute, pour être sûr qu'elle l'entende où qu'elle se trouve dans la maison.

En même temps, sur le qui-vive, il fouilla rapidement l'entrée, vérifiant qu'elle n'était pas dans le placard à la porte entrouverte. Le cœur battant la chamade, il savait que s'il se faisait surprendre, elle n'aurait aucune pitié. C'était à lui de la surprendre... Ses neurones se connectèrent soudainement.

« Tu vas vivre un enfer, tout l'été ! » s'exclama-t-il avec un rire démoniaque.

Il ouvrit la porte d'entrée bruyamment et la claqua, espérant qu'elle penserait qu'il était sorti. Rapidement, cependant, il rejoignit le placard dont elle avait entrouvert la porte, s'y cacha et fit attention de la laisser autant entrouverte qu'elle l'avait fait. Toujours armé de son polochon, il attendit avec espoir que Nia abandonne sa cachette pour venir dans l'entrée.

 

Nouvelle recrue chez les Potter

James & Gardenia

 

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

"Cachée" près du fauteuil, elle espérait que James ne la trouverait pas. Mais elle le connaissait, il était très intelligent. Peut-être trop. Surtout en ce qui concernait les plans foireux. Malheureusement pour lui, elle avait été dans les mauvais coups du château bien avant son arrivée à Poudlard et là, tout de suite, elle remerciait Fabian, Moran et Dowey de l'avoir entrainée dans leurs fourberies. Elle entendit son cousin descendre les marches avec une lenteur presque angoissante. Loyal ? Certes, elle ne l'était probablement pas. Néanmoins, elle s'en voulait presque en entendant la suite. Mais un James supportable ? L'idée lui filait la chaire de poule ! Elle préférait autant subir ses mesquineries pour le reste des vacances. Après tout deux mois c'était quoi ? Rien ! Quoi qu'avec lui... Elle ne préférait pas y penser et se concentrer sur sa survie.

Il était dans l'entrée. Il devait sans doute vérifier le placard. Elle croisait les doigts pour qu'il ne vienne pas dans le salon. Elle entendit son rire suivit d'un claquement de porte. La Serdaigle se mit à calculer les possibilités. Il était rancunier, il ne la laisserait certainement pas s'en tirer comme ça. Que pouvait-il bien aller faire dehors ? Chercher de l'aide auprès d'Olivia ? Non. Trop fier. Abandonner ? Même réponse. Un leurre ? Plus probable.
Il espérait certainement qu'elle abandonnerait sa cachette, et c'était ce qu'elle allait faire. Elle avait déjà fait le coup à Moran en deuxième année, elle se souvenait lui avoir sauter dessus.
Il fallait qu'elle soit plus intelligente que James. "Réfléchit, Nia ! Réfléchit !" Le sortilège de désillusion marchait, mais il y avait des failles. Il n'y avait pas de mouvement possible autre que le sien et celui de James. Si elle s'approchait trop imprudemment de l'entrée... elle était foutue. Ou peut-être pas...

La demoiselle se baissa au sol et se mit en position de rampe. Elle allait ramper jusqu'à l'entrée, baguette dans la poche droite. La tenir dans sa main était trop risqué. Elle avança donc, avec le moins de bruit possible jusque dans l'entrée. Elle devait au moins sortir sa tête pour voir si James était encore là. Elle y était presque... Et... « BAM ! » Le bruit retentit tendit que sa faiblesse ordonna l'arrêt du sort, et malheureusement pour la jeune fille, elle laissa échapper un juron. Elle venait de se démolir le genou contre un meuble. « Par Merlin ! Saleté de meuble ! ». Elle était foutue, elle n'avait plus qu'à attendre sa sentence. Même si elle avait un mal de niffleur, James ne s'arrêterait pas là, loin de là...

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Il avait l'impression que son souffle était un râle digne d'un détraqueur et que sa respiration était si forte qu'il se ferait griller en un rien de temps par sa cousine. Simple impression. Le coeur battant à la chamade, il avait un sourire qui étirait ses lèvres, amusé de leur bêtise à tous les deux. Des enfants ! Des enfants, dont une avait la majorité et avec elle, le droit d'utiliser la magie.
L'oreiller serré contre son torse, il restait sur le qui-vive à l’entrebâillement du placard. Mais il n'eut pas besoin de faire preuve d'une ouïe sur-développée pour entendre le cri de douleur de Gardenia et, aussitôt, il sortit du placard (haha), l'oreiller au dessus de sa tête pour attaquer sa cousine.
La scène qu'il eut devant les yeux lui fit aussitôt abandonner son arme qui tomba au sol mollement. Nia, couchée au sol, était totalement visible, le genou replié contre elle, et sans baguette magique qui plus est. Les bras de James, qui tenaient un peu plus tôt l'oreiller, se recroquevillèrent sur son estomac alors qu'il se pliait en deux, riant aux éclats. Un peu plus et il était lui aussi au sol, à taper du point sur la carpette (mais tout de même, il avait un peu de fierté).

« Par Merlin, Nia, cette scène restera gravée dans mon esprit à jamais ! » s'exclama-t-il en tentant de reprendre sa respiration. « Si tu te voyais... C'est l'image-même que j'ai des aurors quand on me parle de leur épreuve de "filature et tapinois" ! Merci d'avoir rendu ça réel ! »

Des larmes de rire brillaient au coin de ses yeux, qu'il essuya du coin de son tee-shirt. Il lui fallait reprendre ses esprits avant qu'elle ne se venge de cette humiliation... Mais tout ce qu'il réussit à faire, c'était récupérer l'oreiller tombé au sol.

— Par Merlin ! Ça fait un mal de Troll !
La journée qui avait si mal débutée continuait son avancée de manière comique et fort étrange. La jeune fille au sol se demandait encore comment un meuble pouvait faire aussi mal tandis que son cousin se fendait le chaudron, plié en deux et son arme au sol. Elle ne pouvait que se maudire d'avoir été si bête, qui relevait le genoux pour ramper ? Personne. Elle ne put que sourire à la phrase de James, cette scène resterait très certainement dans leurs annales des "Moments les plus drôles de l'année" et méritait une nomination aux Sorcery Awards.
— Filature et tapinois ? Vraiment ?
Elle le regardait sidérée, comment pouvait-on comparé l'instant présent à une filature d'Auror ? Il n'y avait que lui, et peut-être Sirius, pour arriver à cette comparaison. Mais après tout, il n'avait peut-être pas tord. La bleue tenta tant de bien que de mal de se relever, tandis que James se reprenait, légèrement, il allait falloir agir. Son genou venait de rendre l'âme, ce qui malgré la douleur lui donna une idée des plus attrayantes, déjà faite, certes, mais attrayante.
— Mais de rien c'est tout naturel ! Entre cousins, on se soutient ! fit-elle en grimaçant. Elle tenta de se relever une seconde fois, ce qui se solda par un nouvel échec. Elle tendit sa main à son acolyte du jour avec toute la bonne volonté du monde.
— Donnes-moi un coup de main au lieu de rire ! fit-elle en riant à moitié, emportée par l'élan de joie du maraudeur.

Vaincue, Nia ne tenta même pas de l'attaquer depuis le sol. En même temps, ça aurait sûrement été un échec. Il aurait bien pu l’attaquer lui-même, mais c’était encore moins fair-play d’attaquer une personne à terre ! (sauf s’il s’agissait de Rogue, bien sûr) Son fou-rire se calma progressivement et il redressa ses lunettes devant ses yeux embués de larmes de joie, un bras toujours posé sur son estomac où ses abdos étaient victimes d'une crampe. Alors qu'elle lui demandait de l'aide pour se relever, il commença à tendre un bras pour lui offrir un appui, s’attendant à voir sa générosité se retourner contre lui.
Il avait vu clairement la baguette de sa cousine dépassée de sa poche droite. Mais il ne pensait pas être assez rapide pour lui la voler : après tout, Nia était aussi joueuse de Quidditch et avait de bons réflexes.

« On se lève doucement, ma petite dame. Les mains bien en évidence au-dessus de la tête. » fit-il en rendant sa voix plus grave.

Il l’aida à se relever, lui montrant bien d’un coup de tête qu’il était lui-même armé (de son super oreiller, plumes d’oie et fibres de coton pur, ça rigole pas !).

« Tu touches ta baguette, je te pulvérise ! » continua James, faussement menaçant.

Mais sans attendre un seul geste de sa part, il lança lui-même l’offensive. Prenant son élan, il fit fendre l’air à son oreiller, droit sur elle, profitant d’une absence de défense de sa cousine.

 

Nouvelle recrue chez les Potter

James & Gardenia

 

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Son plan avait lamentablement échoué, son cousin avait vu clair dans ses intentions, ou du moins avait entre-aperçu le fait que l'aider à se relever pouvait éventuellement se retourner contre lui. Elle doutait fortement qu'il ai pensé qu'elle avait voulu faire contre poids et le faire tomber au sol pour s'asseoir royalement sur lui. La demoiselle grimaça en se relevant avant de se fondre dans un rôle de bandit tandis que son cousin imitait avec un accent presque américain les Aurors Moldus (les polius ?) que l'on pouvait voir dans les films.
— Je n'ai rien fait, je vous le jure ! dit-elle en plaçant ses mains bien en évidence au dessus de sa tête, à environ cinquante centimètres de sa baguette. Elle était faite comme un niffleur. La jeune fille éclata de rire très brièvement et avant de pouvoir dire quoi que ce soit elle s'était retrouvée avec un oreiller dans la figure, oreiller très doux soit dit en passant.
— Lâche !
La demoiselle attrapa l'oreiller au vol et saisit la chance de mettre son plan à exécution et de les faire tomber tout deux au sol en tirant sur l'oreiller. Trois CRAC sonores retentit au même moment que des plumes se mire à voler partout dans la pièce. Sa tante et son oncle venait de transplaner, le troisième bruit n'y ressemblait pas et elle se demanda ce qui pouvait bien faire se bruit avant de se souvenir du fâcheux incident lors de sa quatrième année.

—Flashback—
Poudlard, un week-end du mois de décembre, un paysage enneigé à perte de vue, des élèves jouant dans la neige, d'autres étudiants ou lisant dans la bibliothèque et puis il y avait cette dernière catégorie : ceux assis au coin du feu. La bleue faisait partie de cette dernière catégorie avec une place de choix. Il y faisait chaud et elle pouvait lire tranquillement son livre, Les essences de bois de Elisyanne Pimplebottom, une fabricante de baguettes du XVIIe, dont elle avait déjà lu quelques rares ouvrages. En somme, tous les éléments étaient réunis pour passer une week-end des plus tranquilles, mais apparemment les conditions n'étaient pas du même avis.

Le samedi matin avait commencé en beauté ! À peine levée, elle avait été d'humeur massacrante : elle avait mal dormi et une des filles avait pensé à tout sauf à insonoriser son lit ce qui avait eu pour effet de tenir la majorité des filles éveillées par des ronflements de Troll. Réellement terrible, de quoi en faire des cauchemars. Une fois prête et pestant contre divers vêtements se trouvant au sol et dans lesquels elle s'était prise, elle s'était dirigée vers la Grande Salle pour prendre son petit-déjeuner et la journée ne s'améliorai malheureusement pas, passons les détails entre le jus de citrouille renversé sur sa veste et la glissade dans l'escalier, ce n'était pas tout à fait le "merveilleux week-end" qu'elle s'était imaginée...
Mais passons, revenons à la salle commune, la jeune fille était tranquillement en train, ou tout du moins d'essayer, de chasser son excès de colère environnant en lisant un livre au coin du feu, quand un troupeau d'abrutis finis avait fait son apparition. C'était là que cela avait dégénéré. Apprentie fabricante de baguettes, elle n'avait pas su vraiment pas garder son calme lorsqu'ils avaient commencé à faire n'importe quoi avec leurs baguettes, s'ils continuaient ils pourraient se faire mal ou les casser. Posant son livre d'un coup sec elle se leva, menaçante et se dirigea vers eux et à croire que son aura noire se faisait ressentir, le petit groupe de deux ou trois garçons s'était retourné vers elle, mais dans la précipitation elle avait fait tomber sa baguette au sol, sans l'avoir remarqué et s'était mise à leur faire un discours sur le fait de prendre soin d'eux et de leur baguette par extension, parce que cela pouvait s'avérer dangereux. Mais au moment de faire demi-tour... « CRACK », Gardenia venait de se ridiculiser devant des premières année qui avait trois ans de moins qu'elle et venait de briser un des objets les plus chers à ses yeux, même si cette baguette ne lui obéissait pas vraiment, étant celle de son père. Même si elle la réparait, elle ne serait plus utilisable, il ne lui restait plus qu'à retourner à la boutique pour Noël et faire ce qu'elle aurait dû faire il y a longtemps, terminer la baguette qu'elle avait commencé l'été dernier, sous la direction de son oncle, il ne lui restait plus qu'à trouver un cœur adapté...

Elle fit jurer aux premières année de ne parler de cette humiliation à personne si elle retirait tout ce qu'elle avait dit. En somme, une journée désastreuse.

—Fin du FlashBack—

— Par Merlin ! fit-elle en relevant à une vitesse éclair tout en priant tout les grands sorciers dont elle connaissait le nom. La jeune fille porta la main à sa poche avec appréhension, sans prendre le temps de tâter la forme à travers sa poche elle sortit sa baguette les yeux fermés avant de compter jusqu'à trois et des les ouvrir. Elle écarquilla les yeux comme jamais elle ne l'avait fait auparavant, elle avait (encore) brisé une baguette. Sa baguette. Le sort s'acharnait décidément sur la demoiselle et était comme stupéfiée sous l'oeil de son cousin, de son oncle et sa tante.
— Je suis foutue. fit-elle avant de ranger sa baguette avec le morceau trainant encore dans sa poche et d'aider James à se relever du sol. Ils étaient à égalité, la bataille était terminée, mais la soirée ne faisait que commencer... sans armes.
Elle jeta un oeil, aux deux adultes présents, redoutant la réaction face aux plumes régentant le sol du hall d'entrée de la demeure Potter. Oups ?

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James avait merveilleusement bien visé et avait parfaitement pu profiter de la position de faiblesse de sa cousine qui se ramassa l'oreiller dans la tête. Mais Nia ne s'avoua pas vaincue pour autant : ça aurait été trop simple ! Elle attrapa l'oreiller et tira vers elle en même temps que James resserrait son emprise sur le tissu qui se déchira en partie, libérant plusieurs plumes qui volèrent autour d'eux étalés au sol.
La scène semblait avoir été mise sur pause alors que retentissaient simultanément plusieurs bruits que James ne prit pas vraiment le temps de compter. Ses parents étaient rentrés, transplanant directement dans l'entrée pour tomber sur cette scène légèrement réaliste.
Sans laisser le temps à personne de réagir, Gardenia se releva brusquement, James pensant au début qu'elle se sentait fautive du désordre causé (alors que concrètement, il craignait un peu que ses parents remettent toute la faute sur lui seulement, parce que ça ne devait pas vraiment être à l'image de ce à quoi ils avaient pensé en lui demandant d'accueillir Nia chez eux...) ou honteuse de la position dans laquelle ils étaient... Mais finalement, ce fut pire encore.
Observant le bout de la baguette brisée, James resta au sol, les yeux écarquillés, la bouche formant un O parfait. Était-ce sa faute ? Sûrement en partie. Elle l'aida finalement à se relever.

« Je suis désolé… » fit-il alors que son regard naviguait entre ses parents et sa cousine.

Les plumes, ce n’était rien, il savait que ses parents ne le gronderaient jamais pour ça (il y avait beaucoup d’avantages à être le fils unique des Potter). Mais pour la baguette ou pour l’accueil peut-être pas exactement comme l’avaient prévu ses parents, c’était autre chose…

« Vous ramasserez les plumes, avant le repas... » fit Euphemia en enjambant l’oreiller déchiré au sol, pour coller une bise sur la joue de Nia. « Bienvenue à la maison, ma chérie ! »

« Et sans baguette, bien sûr... » ajouta Fleamont en suivant sa femme et en l’imitant en passant à proximité de sa nièce.

James était sur les fesses. Une baguette avait été cassée (ce qui, du haut de ses 15 ans apparaissait comme la pire chose pouvant arriver à un sorcier), il s’imaginait déjà en train de passer tout l’été enfermé dans sa chambre pour ce crime, et finalement, pas de cri, pas de larmes ? Se remettant un peu de ses émotions, il se pencha vers les plumes pour commencer à les réunir.

« Comment c’était déjà ? Ah oui, l’enfer... » murmura-t-il avec un regard machiavélique pour sa cousine.

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