Sinistra Lowe COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 619 | AVATARS / CRÉDITS : Brie Larson ▬ ice macklin | SANG : Purement consanguin.
| Sujet: Cigarette, Bouteille et Parias | MARY Mar 19 Déc 2017 - 20:13 | |
|
Kierán marchait paisiblement dans les rues du Chemin de Traverse. Le froid lui gelait les joues et lui glaçait le nez, tandis que son souffle chaud provoquait des volutes de fumée envoûtantes qui s'envolaient dans le ciel d'hiver. Ses yeux bleus se posaient dessus et les regardaient disparaître comme si cela avait été un spectacle tout à fait merveilleux. L'Irlandais n'était pas de ceux qui s'émerveillaient devant quelque chose, à dire vrai. Graves était un être qui intériorisait tout et ne montrait souvent rien, parce qu'il ne savait pas comment le montrer. Si ses sourires étaient sincères, il peinait à montrer en public la joie véritable qu'il ressentait au fond de lui. Qu'il était dur de montrer sa peine quand bien même elle était sincère. Qu'il était dur de montrer sa joie quand bien même elle était profonde. C'est qu'on lui avait fait quelques commentaires désobligeants à la mort de son père, parce que Kierán après tout, n'avait pas semblé de prime abord dévasté par sa disparition. Sous le choc dans un premier temps, il avait mit du temps à réaliser par la suite tout ce que cela impliquait. Lorsqu'il était enfin passé par le stade douloureux qui consistait à réellement comprendre que l'on ne verra plus la personne aimée, le langue-de-plomb à l'époque étudiant n'avait lâché que quelque larmes dans l'intimité de sa chambre. Les mains dans les poches, il continuait son avancée de manière paisible, sans jamais baisser ses yeux vers sa montre qu'il aurait pourtant dû consulter. Graves avait l'habitude de ne jamais être à l'heure, et s'il avait fait un effort pour partir en avance ce soir-là, il n'était quand même pas certain d'être ponctuel. Généralement, il arrivait dix minutes en retard au Ministère, parfois plus selon les aléas des pannes d'ascenseurs. Mais lorsqu'il s'agissait de sortir le soir, le langue-de-plomb n'avait que très rarement de rendez-vous précis. Il allait souvent chez Morticia, ou alors allait voir Olympe pour passer le type de soirée qui étaient interdites au moins de dix-huit ans. Mais ce soir-là, la compagnie sans doute allait être plus glaciale. Il arriva finalement devant le pub où il avait donné rendez-vous à sa compagne du soir, qui allait rester bien sagement à distance de lui. Il sortit de sa poche un paquet de cloque et en porta une à sa bouche. Kierán était autant un buveur qu'un fumeur, et il n'en était pas encore à s'inquiéter pour sa santé. Vingt-huit années n'était pas assez pour s'en faire là-dessus. Adossé près de la porte du Ragtag and Bobtail, il fumait paisiblement en pensant à tout ce qui l'avait amené à être là ce soir. Il se demandait souvent pourquoi il continuait de regarder par dessus l'épaule de sa frangine pour s'assurer qu'elle ne mette pas un pied dans une flaque. Oona était à peu près aussi douée pour s'attirer des problèmes que lui l'était pour éviter les relations sociales. C'est à dire qu'elle s'attirait très bien des problèmes et lui s'en sortait très bien pour éviter de devoir bavarder avec n'importe qui. Le type de relation qu'il avait d'ailleurs, soulignait bien cette triste incapacité. Sa meilleure amie était une paria, sa sœur était une alcoolique doublée d'une voleuse. Il n'avait presque pas (pour ne pas dire aucun) amis. Il rendait service à des gens dont la moralité était douteuse. Il était fortement attiré – sinon complètement charmé – par la sœur d'une femme qu'il tenait pour responsable de la mort de Callaghan Graves. Oui, Kierán était définitivement l'exemple parfait des relations qui marchent bien. Il prit sa cigarette entre ses doigts pour en faire tomber la cendre en voyant une forme s'approcher. Il ne savait pas quelle heure il était et il n'en avait absolument rien à faire. Cette femme de toute manière, était celle qu'il attendait. « Bonsoir » salua-t-il simplement en lui indiquant le pub pour l'inviter à entrer.
- Dragées:
500 mots (647) : 2 dragées
|
|