Sujet: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Sam 17 Fév 2018 - 23:55
Les heures avaient beau passer, les mois s'écouler, les années s'égrainer, certains n'acceptaient jamais la mort de quelqu'un et ne faisaient donc pas leur deuil. Artemis avait l'impression de faire partie de ces personnes, tandis qu'elle se tenait debout devant l'âtre de sa cheminée, les yeux brûlés par le feu, l'air pensif et les bras croisés. Sous ses iris, elle ne voyait pas le feu, ses joues ne connaissaient pas les larmes, elle se rappelait. Artemis Croupton, longtemps appelée Potter se rappelait de sa sœur, Eden, de la relation privilégiée qu'elle entretenaient jusqu'à ce que tout dégénère. La jeune femme se demandait si tout ne devait pas déraper dans sa vie. Sa relation avec sa sœur, celle avec son époux. La psychomage qui sommeillait en elle allait finir par se dire qu'elle était toxique et impropre à toute relation, si bien que cette idée, plantée comme une graine avait fleurit à l'annonce de la mort d'Eden. Elle se rappelait fort heureusement de son rire et de sa voix, mais combien de temps cela allait-il durer ? Là, seule dans son salon, l'ancienne Serpentard ne recevait aucun soutient, elle était seule avec son esprit et un deuil qu'elle repoussait malgré elle. Elle finit par se détourner de l'âtre brûlant en passant ses mains sur ses bras et soupira. Encore sous le choc sans doute, Artemis n'avait pas envie de pleurer, parce que la réalité ne la frappait pas encore. En se disputant avec sa sœur des années auparavant, elle s'était candidement dit qu'un jour, elles se reverraient, qu'un jour, elles se reparleraient. Ce qui était faux, finalement. Mais quelque chose enfin, frappa la mère de famille qu'elle était : Gardenia était seule, désormais. Son père mort, sa mère morte, qui lui restait-il ? Son oncle, et sa tante. Valait-il la peine qu'elle se déplace pour voir quelqu'un qu'elle avait vu des années auparavant et qui sûrement, ne se souviendra pas d'elle ? Le besoin de compagnie finalement, plus qu'une réelle motivation, la fit bouger de sa léthargie endeuillée et elle prit sa baguette, sa cape et transplana en direction du dernier domicile connu de sa sœur Eden. La dernière fois qu'elle avait foulé ce sol, elle était partie rageuse et pleine de ressentiments envers elle. Maintenant, elle venait pour voir comment sa fille vivait la mort subite de son dernier parent. Le cynisme de la situation la frappa tant et si bien qu'elle faillit lâcher les vannes pour pleurer. Mais luttant toujours, tel qu'elle l'avait toujours fait, elle ne craqua pas et mieux encore, elle ravala ses larmes. Artemis ne pouvait pas se permettre de paraître faible devant sa nièce, qui avait besoin de soutient et non pas de larmes supplémentaires. La jeune femme savait prendre sa vie en main et surtout, elle savait prendre des décisions difficiles. Elle n'avait plus vu sa sœur depuis des années et cela l'avait peut-être rendu assez insensible, finalement. Mais cela l'avait surtout blessé plus qu'autre chose d'autre, et touchée dans sa fierté comme dans sa sensibilité, elle avait veillé à garder Eden à distance pendant des années. Sans qu'elle ne sache trop pourquoi, elle se retrouva devant le porche et se questionna à nouveau sur ce qui allait se passer. Gardenia avait grandit depuis. Comment était-elle ? Comment réagira-t-elle ? Comment vivait-elle cela ? Artemis ressentit une vague de honte violente de ne rien savoir de sa nièce, alors qu'elle était au contraire très proche de son neveu James. Elle leva finalement son bras pour toquer. Lorsque la porte s'ouvrit, la psychomage afficha un sourire poli de circonstance, prête à affronter sa famille.
(599)
Gardenia E. Powell
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Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Une Mante Religieuse géante | PATRONUS : Un Berger Australien | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Mer 21 Fév 2018 - 1:32
Rencontre endeuillée
Artemis Croupton
« Dans une famille on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n'a pas les mêmes souvenirs. » — Marie Darrieussecq.
Février 1974
Cheveux bleus. Regard enjoué. Personnalité foudroyante. Souriante. Ce n'était plus ce qu'elle voyait dans le miroir. Ce n'était plus elle. Et elle doutait d'arriver à remonter la pente. L'enterrement aurait lieu le surlendemain. Elle ne savait plus quoi faire. La maison qui avait été autrefois pleine de chaleur et de joie s'était ternie avec le départ de son père huit ans auparavant. Plus de joie, mais restait la chaleur. Aujourd'hui, il ne restait plus rien. Seulement une ombre et des vestiges du passé. La vie était cruelle. Plus envers certains qu'envers d'autres. Elle en faisait partie. Sa mère était partie. Elle aussi. Un poison. Elle avait l'impression de l'être. Son père, puis l'éloignement de Moran et enfin sa mère. Elle était toxique. Bonne à regarder des photos bouger, mais pas à vivre. Elle avait rejoint la maison sur Godric's Hollow la veille. Les parents de James l'avaient accueilli. Dans leurs yeux elle avait vu compassion, tristesse, culpabilité. Elle n'en voulait pas. Elle les avait salué puis partie. Chez elle. Si elle pouvait appeler ça ainsi. Les vacances n'avaient pas commencer. Elle avait pris la fuite. Dumbledore lui avait donné deux semaines. Préparer l'enterrement. Le vivre. Supporter les regards. Rester seule. Oublier. Tout ce qu'elle voulait s'était oublier. Oublier sa solitude. Oublier les Mangemorts. Les Aurors. Les Médicomages. Sa famille. Ce qu'il en restait. Tout. Elle avait pleurer. Longtemps. Dans le hall. Dans les bras de Gabin. Dans les couloirs. Devant Moran. Elle avait fait sa valise et était rentrée. Elle avait appelé. Trop appelé. Des gens. Beaucoup de gens. Elle avait reçu des lettres. Trop, encore une fois. Elle les avait jetées. Toutes.
Elle se tenait là. Devant la glace. Le visage pâle. Les joues creuses. Les yeux mornes. Un ciseau dans la main. Elle coupa d'un coup sec, sans pitié. Les cheveux tombèrent. Encore et encore. Le bleu au sol devenait blond. Le charme était rompu. Cendrillon était rentrée du bal, six ans après son commencement. Elle posa le ciseau. Elle entendit la toquer. Une première fois. Puis une seconde. Elle descendit les escalier. Cheveux de longueur irrégulière. Blond. Silhouette fantomatique. C'était celle qui ouvrit la porte. Cheveux roux. Flamboyants. Sourire poli. C'était celle qui se trouvait derrière la porte. La famille. La plus proche. Sa tante. Elle hésita à fermer la porte. Elle ne le fit pas. Elle la regarda. « Bonjour. » finit-elle par dire.
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Je te présente un cadavre ! Bienvenue dans la maison la plus joyeuse du voisinage xD
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Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Ven 23 Fév 2018 - 15:36
Artemis était une femme de clan, pour qui la famille donc, était quelque chose de sacré. La destruction de la sienne, celle du sang lorsqu'elle était un peu plus jeune et des années auparavant donc, l'avait marqué plus qu'elle ne se l'était jamais admis. Repoussée, rejetée, blessée, l'ancienne Serpentard s'était donnée corps et âme dans son rôle de mère de famille et d'épouse pour n'avoir plus rien à se reprocher. Elle s'en était assez voulu d'avoir coupé les ponts avec sa sœur pour rajouter quelques autres problèmes à cela. Elle ne s'imaginait surtout pas à l'époque que ce dernier jour où elle avait croisé sa sœur serait le dernier. Les dernières mauvaises paroles qu'Eden Potter avait entendu et le dernier regard noir qu'elle avait reçu, était le seul souvenir récent qu'elle avait eu d'elle. La rouquine en retour, ne se souvenait que du regard courroucée de cette femme avec qui elle avait été assez fusionnelle pour ne rester qu'avec elle, alors même qu'elle avait la possibilité de passer du temps avec son époux. La jeune femme, qui ressemblait à sa mère, incontestablement, la salua. Muette comme une tombe – triste ironie – Artemis observa sa nièce avec un peu de curiosité. Elle semblait bien entendu dévastée, car qui ne le serait pas après ce drame, mais la longueur de ses cheveux semblait inégale et l'épouse Croupton se demanda un instant si elle n'avait pas essayé de faire une bêtise. Jugeant l'imprudence de lui poser directement, la question, Artemis lui répondit avec chaleur : « Bonjour, Gardenia ». Elle ne savait pas très bien comment enchaîner sur le reste, et cela ne lui rappelait qu'un peu plus l'erreur qu'elle avait faite de ne plus jamais voir sa sœur. La jeune femme mesurait maintenant qu'elle était morte, les conséquences de ces actes qui étaient arrivés des années auparavant. A l'époque, elle aurait franchement rie devant la stupidité d'une pareille scène. Là, plantée devant une nièce qui, sans doute, ne la reconnaissait pas, ne sachant que dire ou que faire pour discuter un peu avec une enfant qu'elle avait connu au berceau, mais qu'elle n'avait pas revu depuis dix ans. « Je ne sais pas si tu te souviens de moi » osa-t-elle commencer doucement, les mains serrées dans son dos pour faire passer un malaise qu'elle n'avait pas sentit venir, « mais je suis ta tante, Artemis ». Quiconque avait connu Eden et Artemis n'aurait pu imaginer une fin si dramatique dans leur relation. Si la Croupton avait volontiers gardé contact avec le reste des Potter – et Merlin seul savait comme elle était fière de son nom de jeune fille ! – elle avait évité sa sœur le plus possible et elle était certaine qu'Eden en avait fait de même. Artemis avait beau être une psychomage, elle ne savait à cet instant pas quoi dire à la jeune fille. Lui présenter ses condoléances ne ferait que retourner la baguette dans la plaie, et cela ne serait guère mieux de lui dire qu'elle était désolée. Elle avait peur de braquer une jeune fille fragilisée par la mort de son dernier parent. « Il me semblait judicieux de venir te voir avant l'enterrement » lui avoua-t-elle finalement, jugeant cette phrase plus diplomatique et moins encline à déclencher un scandale. Malheureusement, elle ne connaissait pas Gardenia, puisqu'elle ne gardait d'elle qu'un souvenir d'enfant. Les enfants grandissaient et changeaient, elle en avait assez souvent eu l'expérience. Que ce soit avec son fils ou elle-même, les gens n'étaient plus les mêmes avec le temps et le façonnement des expériences.
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Gardenia E. Powell
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Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Mar 17 Avr 2018 - 16:32
Rencontre endeuillée
Artemis Croupton
« Dans une famille on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n'a pas les mêmes souvenirs. » — Marie Darrieussecq.
Février 1974
La chaleur dans la voix de la femme qui lui faisait face lui rappela quelque peu la chaleur qu'elle avait pu trouver dans la voix de sa mère, à cette pensée sa gorge se serra. Toutes les deux se regardait dans le blanc des yeux et la jeune fille brisée se demandait si elle devait fermer la porte dans l'instant ou laisser la femme aux cheveux flamboyants prendre la parole. Elle hésita et ne pu faire marche arrière puisque son interlocutrice avait de toute évidence préférée la deuxième option. Artemis. Si elle l'avait reconnue ? Oui. Comment ? Simplement car elle était l'une des rares personnes à être venue voir sa mère dans la maison familiale après la mort du patriarche Ollivander. La famille était restée sacrée. Sa mère avait une photo de cette femme sur sa table de chevet, ou plutôt à l'intérieur cachée entre deux livres d'une épaisseur monstrueuse. « Je sais. » fut la seule chose qui lui venu à l'esprit et qu'elle était capable de dire sans hésiter ou bégayer. Comment réagiriez-vous si votre tante que vous n'aviez pas vu depuis presque dix ans venait soudainement sonner à votre porte trois jours avant l'enterrement de votre mère ? Vous claqueriez certainement la porte. Elle y avait pensé. Mais c'était l'heure des rédemptions, la jeune fille hocha la tête lorsque que la plus âgée prit de nouveau la parole. Elle s'écarta de la porte et lui fit signe d'entrer.
Elle ferma la porte derrière elle et la conduisit dans le salon où elle lui fit signe de s'asseoir sur le fauteuil préféré de sa mère. La demoiselle pris place en face d'elle, consciente que le salon ne devait pas être agréable à regarder. La poussière résidait dans le moindre recoin depuis presque deux mois, deux mois durant lesquels sa mère avait été en mission, n'avait pas eu le temps d'en revenir ayant été tenue de rejoindre les rangs des Aurors à l'Investigation, rangs dont elle n'était jamais revenue. La demoiselle souffla un bon coup et eu le courage de regarder sa tante. « Puis-je t'offrir quelque chose ? » lui dit-elle hésitante, elle était mal à l'aise. Elle voulait juste être seule et faire son deuil.
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Je m'excuses de cet immense retard
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Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Jeu 19 Avr 2018 - 18:21
Artemis était suffisamment intelligente pour comprendre la délicatesse de sa venue au pas de la porte de la nouvelle orpheline Gardenia Ollivander. Mais si elle ne l’avait pas fait, elle s’en serait non seulement mordue les doigts, mais aurait aussi été vue de manière plus négative encore. La psychomage ne se faisait pas d’idées sur la vision que sa nièce avait d’elle et qui était bien entendu, totalement contraire à celle de son neveu James. Avec James, Artemis avait su construire une relation proche et elle adorait son neveu. Gardenia ? Cela faisait des années qu’elle ne l’avait plus vu puisqu’un conflit l’avait éloigné de sa sœur. Jamais elle n’aurait penser repasser le pas de la demeure Ollivander pour la mort de celle-ci. Car la jeune femme l’avait faite entrer sans rien dire et la Croupton désormais, ne savait guère quoi dire. Peut-être aurait-elle préféré qu’elle s’énerve contre elle, lui demande de partir en lui disant ses quatre vérités. La jeune femme aurait raison de lui dire qu’elle n’était pas digne d’Eden, qu’elle était devenue ce qu’elle disait ne pas vouloir être, qu’elle avait abandonnée sa mère et qu’il était bien mal venu de venir à trois petits jours de l’enterrement. La rouquine aurait comprit parce qu’après avoir longuement pleuré, elle s’était remise en question. La réalisation de la mort de sa sœur avait été rude et elle n’avait rien pu faire d’autres que d’étendre sa sinistre liste de regrets. Il y en avait bien trop pour qu’elle puisse reprendre sa vie comme lorsque la mère de la jeune femme était encore vivante. Eden avait été son passé, longtemps son présent, mais n’était plus son futur puisqu’elle se trouvait entre quatre planches, prête à rejoindre sa dernière demeure aux côtés de son époux. Imaginer la peine de la jeune femme était ce qu’elle avait appris à faire en tant que psychomage, et elle ne pouvait pas s’empêcher ce jour-là de le faire à nouveau. Si elle n’avait pas tant pleuré la veille, peut-être aurait-elle pleuré encore devant elle, en se confondant en excuse comme si Gardenia était Eden. Lorsqu’elles arrivèrent au salon, Artemis s’assit sur un fauteuil qu’elle reconnaissait pour l’avoir vu pour la dernière fois dix ans auparavant. Pour ceux qui ne la connaissaient pas, ils pouvaient ce dire qu’elle était une femme modèle. Un travail, une vie de famille, une personnalité droite - et juste espérait-elle sombrement sans y croire - mais elle n’était pas exempte de défauts et ces derniers ne lui avaient que trop pourris la vie. “Oh, c’est très gentil, mais non merci Gardenia, je ne souhaite pas t’importuner longtemps” lui fit-elle en sortant de son songe. Elle comprenait son besoin de solitude bien qu’elle craignait qu’elle ne fasse une bêtise. Ce n’était pas uniquement pour lui présenter ses condoléances et lui proposer un soutient psychologique sans failles que la rouquine s’était déplacée ce jour-là. Elle venait aussi vérifier discrètement si la jeune femme ne comptait pas se mettre en danger d’une manière ou d’une autre. Car après tout, avec un deuil, on était capable de tout. Artemis attarda ses yeux verts sur une plume de paon qu’elle se rappelait avoir offert à Eden pour ses dix-sept ans, lorsqu’elle avait atteint la majorité sorcière. Cela fut un grand jour et ce merveilleux souvenir devînt sombre devant la terrible réalité qui s’imposait douloureusement sous ses yeux. Cette plume comme sa sœur, représentait le passé, mais pouvait encore écrire le futur. “Je tenais à venir pour te présenter en personne mes condoléances” lui expliqua-t-elle doucement, en esquissant un léger sourire triste, mais sincère. Artemis disait cela comme si elle n’était pas touchée par ce deuil, alors qu’il avait fait exploser son cœur et son âme. Il s’agissait maintenant de recoller difficilement les morceaux seule. Mais elle était une adulte, avait des responsabilités et un travail. Gardenia n’était même pas diplômée de Poudlard. Qui allait l’aider à recoller les morceaux ? “Par ailleurs, si tu as besoin de quoi que ce soit que je puisse te fournir, ma porte te sera toujours ouverte” lui signifiat-elle en redoutant sa réponse. Elle savait mieux que personne qu’un individu en deuil était dangereux pour lui et pour les autres. La rouquine était prête à recevoir toutes les insultes qu’elle souhaitera lui dire.
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Gardenia E. Powell
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Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Sam 28 Avr 2018 - 15:29
Rencontre endeuillée
Artemis Croupton
« Dans une famille on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n'a pas les mêmes souvenirs. » — Marie Darrieussecq.
Février 1974
« Certaine ? » demanda la Serdaigle à sa tante par pure politesse. « Tu ne me déranges pas du tout. » Il fallait qu'elle se ressaisisse rapidement, elle ne se reconnaissait plus elle même, à vrai dire elle ne reconnaissait rien, qu'il s'agisse d'elle ou de sa maison. Elle passa outre ces détails et reporta son attention sur la rousse lui faisant face. Longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, trop longtemps. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours adoré sa tante, même si elle ne l'avait pas connu longtemps. Elle avait quitté la maison précipitamment ce jour-là, elle ne savait plus pourquoi mais se souvenait des deux soeurs en pleurs et pourtant sans pitié. Pendant des années elle avait vu sa mère regarder la photo d'elle et sa soeur vêtue de robes de bal à ce qu'elle avait présumé être le bal de Poudlard des années plus tôt. Même si elle ne savait pas ce qui les avait séparées, elle supposait que le caractère "Potter", comme elle l'appelait, devait y avoir joué un certain rôle. Probablement. Elle-même avait été en froid avec sa mère pendant plus de trois ans, des années auparavant, à cause du caractère d'Eden Potter Ollivander. La personne lui faisant face, sa tante donc, lui proposait de l'aide, sa fierté la poussait à refuser alors qu'elle savait pertinemment que cette énième perte ne faisait que la faire replonger dans la dépression dont elle était sortie en entrant à Poudlard. Si ça ne tenait qu'à elle...
« Vous savez que j'aurai pu vous claquer la porte au nez ou vous traîner de tout les noms possible et inimaginable ? » fit-elle en refoulant quelques larmes qui menaçaient de faire surface, décidant de mettre de la distance en changeant le tutoiement en vouvoiement de manière volontaire et flagrante. Après tout, qu'est-ce qui l'empêchait de le faire ? Rien du tout. Absolument rien, excepté le peu de bon sens qui lui restait. La jeune fille souffle en passant la main dans ses cheveux, se rendant compte du carnage qu'elle y avait causé près d'une demi-heure plus tôt. « Pourriez-vous m'aider avec ça ? » dit-elle en faisant allusion à ses cheveux qui lui arrivaient aux épaules ou sous les omoplates selon l'endroit. « Cela pourrait marquer un début pour de nouvelles bases. » commença-t-elle hésitante « Je ne compte pas réitérer les erreurs que le passé à entraîner entre vous deux, alors... » dit-elle en baissa le regard vers le sol. Artemis était l'une des personnes des rares personnes qui lui restaient en plus de Garrick et Gabin du côté Ollivander et de la famille de James du côté Potter. Aujourd'hui, à cet instant précis, trois jours avant un enterrement qui aurait pas du avoir lieu, les liens du sang étaient plus importants que le passé. Beaucoup plus important que son ressenti personnel.
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Sujet: Re: Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback) Jeu 3 Mai 2018 - 21:05
Artemis était une femme qui, si elle était heureuse, avait des regrets immenses. Elle ne se prenait pas pour une personne parfaite, ne se permettait pas de donner des leçons. Elle était loyale en toute circonstance aux Potter comme aux Croupton, et c’était finalement cette loyauté sans faille qui l’avait conduit à la porte de Gardenia ce jour-là. La psychomage s’en voulait, et désirait profondément se rattraper pour ses frasques. Elle avait délaissé les Potter - à raison selon elle, puisqu’elle portait désormais le nom de son époux - mais sans doute l’avait-elle fait avec trop de flegme. Eden et Artemis avaient été aussi dé-unies qu’unies tout au long de leur vie, finalement. N’avaient-elles pas été au plus proche lorsqu’elles avaient été le plus éloigné ? Leurs vies familiales, et professionnelles, les avaient accaparées chacune de leurs côtés. La rouquine s’était plût à se perdre dans une relation sans ambition avec un homme austère tandis qu’au contraire, Eden avait correctement mené cette partie là sur l’échiquier, malgré le tragique décès de son époux. A l’inverse, Artemis n’avait-elle pas mieux réussi professionnellement, avec son nom sur une porte blanche à Sainte-Mangouste alors que sa sœur allait reposer six pieds sous terre ? Finalement, pendant ces dix années où elles ne s’étaient pas parlé, la jeune trentenaire était prête à parier que c’était là qu’elles avaient le plus pensé à l’autre. Elle avait toujours eu sur elle une photo d’enfance où elles prenaient la pose devant l’objectif de leur père. L’ancienne Potter était une femme sûre d’elle, elle l’avait toujours été. Tant dans ses relations que dans ses envies, elle n’était pas frivole. Ce qu’elle voulait, elle finissait par l’avoir et ne le regrettait que très rarement. “Ne t’en fais pas, Gardenia” lui répondit-elle avec douceur tandis qu’elle lui demandait si elle était sûre d’elle. Artemis était une psychomage, elle savait ne pas s’imposer, cela était même sa spécialité. Rester trop longtemps risquait de mettre le feu à une dynamite qu’elle n’était pas prête à voir exploser. La jeune fille fut franche. La psychomage n’en fut pas surprise. Elle ne s’estimait pas “heureuse” d’être reçue. Elle estimait qu’il s’agissait là d’une simple politesse et que la jeune femme, n’ayant jamais été incorporée aux disputes familiales, ne pouvait pas lui en vouloir pour une affaire dont elle ne savait rien. Mais Artemis prit soin de prendre un air tout à fait affable, et sincère. Elle ne lui en voulait, puisqu’elle était en deuil. C’était dans ces moments là que l’ont rencontrait le pire d’un individu, que l’on devait assumer ses actes. Nombres d’actes commis en période de deuil valaient finalement un regret éternel. La rouquine ne comptait pas donner des regrets à la jeune étudiante. “Bien entendu” lui répondit-elle simplement, “j’en suis consciente”. Dire qu’elle en était consciente ne voulait pas dire qu’elle cautionnait, fort heureusement. Le changement dans le ton de sa voix et le changement de politesse ne froissa pas Artemis. Elle comprenait la distance, et elle l’acceptait. Tel était son tempérament, finalement. Elle était une femme qui savait prendre de la distance, sans doute son métier lui avait-il enseigné cela. Elle savait pardonner, elle savait accepter. La rouquine faisait tout pour mener une vie droite et honnête, tout en aidant son prochain, sans jamais se plaindre. Artemis aurait eu bien des raisons de se plaindre, et bien des raisons de pleurer. Mais sa pudeur toute naturelle, renforcée par sa vie familiale austère, la poussait à demeurer parfois froide et impassible, quand bien même ses cheveux lui donnaient un farouche air passionné. La psychomage sourit doucement et se leva pour passer derrière Gardenia lorsque celle-ci le lui demanda. “Je suis d’accord avec toi” souffla-t-elle gentiment en sortant sa baguette. Avec ses doigts, elle risquait de lui faire mal. Elle s’était suffisamment prise la tête avec sa sœur pendant l’adolescence à ce sujet pour savoir que les cheveux d’une femme se maniaient avec une baguette. Cependant, elle prit soin de ne pas évoquer cela, se doutant que cela risquait de ramener la jeune femme vers de plus violents sentiments. “Il y a des erreurs, je crois que nous ne pouvions éviter et qui étaient inscrites dans un certain déterminisme” murmura-t-elle en agitant doucement sa baguette de tilleul pour démêler délicatement les mèches. “C’est presque comme dans un roman d’Emile Zola, finalement. Nous ne pouvons échapper à quelque chose qui nous échappe déjà”.
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Rencontre endeuillée || GARDENIA (flashback)
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