Août 1979 - Godric’s Hollow, maison de James et Lily


Si le ciel était bleu aujourd’hui, il ne faisait pas forcément bon vivre en Angleterre à cette période. La société sorcière était déchirée par la guerre et les instants de calme se savouraient avec bonheur.
Paradoxalement, James était très heureux. Lui et Lily sortaient ensemble depuis près de deux ans et le contexte sombre dans lequel ils baignaient les avait poussés à vouloir officialiser leur amour par le mariage il y a quelques mois. Tous deux membres de l’Ordre, ils avaient  connu des victimes de la guerre et avaient d’autant plus conscience que le temps pouvait leur être compté.
Aussi, ils profitaient de chaque instant de joie qui leur était offert, à deux ou avec leurs amis. Aujourd’hui, ils recevaient justement un couple d’amis à la maison : Mary et Marcus. Autant il adorait Mary qui était une amie déjà à Poudlard, autant Marcus et lui n’avaient jamais été vraiment plus que des connaissances, même après s’être côtoyés à plusieurs événements. A aucun moment il n’aurait eu l’idée de passer un moment avec Marcus sans Mary dans les parages.
Ces repas entre amis lui donnaient toujours la terrible impression d’avoir quarante ans, mais finalement, il appréciait aussi de pouvoir passer une soirée tranquille, petite pause agréable après une semaine assez morose, bouffée d’air frais dans la guerre.

Profitant du beau temps et du soleil déclinant, le couple Potter avait installé la table dans le jardin de la maison, pour accueillir leurs amis. Sur la table trônait un assortiment de mets pour l’apéritif : tomates-cerises, bâtonnets de carottes, chips, différents dips… Et bien sûr, les verres prêts à être remplis, en attendant l’arrivée des invités.

A l’heure dite, leurs amis sonnèrent à l’entrée et les jeunes mariés les accueillirent chez eux. « Salut, Mary ! » lança James en claquant une bise sur la joue de la jeune femme, avant de se tourner vers Marcus pour lui tendre une main. « Bonsoir, Marcus ! Entrez, entrez donc. »
Lily les invita à se diriger vers le jardin à l’arrière de la maison et quelques minutes plus tard, les deux couples étaient installés autour de la table. Mais avant même que les verres ne soient remplis, Lily s’exclama qu’elle avait quelque chose à montrer à Mary dans la maison et les deux filles s’éclipsèrent, à la surprise de James qui n’eut même pas le temps de demander de quoi il s’agissait. Il tourna un regard étonné vers Marcus et aussitôt il se rendit compte qu’il n’avait presque jamais parlé à Marcus en face à face, sans que personne d’autre ne soit dans la conversation.
« Euh… Qu’est-ce que je te sers à boire ? » demanda-t-il en se levant pour s’approcher des bouteilles en bout de table.
Allez, ils allaient bien réussir à s’occuper en attendant que les filles reviennent… Ca ne prendrait sûrement pas beaucoup de temps !

Marcus n’a jamais été particulièrement proche des amis de Mary et la plupart du temps, lorsqu’elle retrouvait ses anciens camarades rouges et ors, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il n’était qu’une pièce rapportée, qu’il ne ferait jamais parti de ce cercle et qu’il devrait se contenter d’en gratter la surface. Il faisait des efforts, parce qu’il savait que cela ferait plaisir à Mary de le voir s’intégrer avec certains de ses amis à elle, surtout que finalement, la plupart n’étaient pas bien méchants. Au fond, il enviait l’amitié qu’entretenaient les Maraudeurs et plus il y pensait, plus il avait l’impression d’être passé à côté de Poudlard tant il n’avait pas réussi à se constituer un solide groupe d’amis.

Ce jour-là, ils étaient invités chez les Potter, et pour tâcher de faire bonne figure, Marcus avait ramené une bouteille de vin moldu. Ils n’avaient sûrement pas l’habitude d’en boire, mais la boisson moldu avait un côté exotique, une saveur rafraichissant qui ne pourrait être que bienvenue dans un quotidien si troublé par la guerre. Il n’était pas aussi confronté que les Potter à la guerre; il ne faisait pas partie de l'Ordre. Marcus était un planqué, bien caché derrière un bureau à s'occuper des mangemorts que les aurors avaient capturé. Aux côtés de Croupton, il en avait envoyé plusieurs à Azkaban, mais ce n'était rien en comparaison de ce que faisait l'Ordre du Phénix.

Arrivés dans le jardin de James et Lily, Marcus prit place aux côtés de Mary. Mais cette dernière ne resta pas longtemps assise et fut entraînée à l’intérieur de la maison par son amie. L’ancien Serdaigle fixa l’ancien Gryffondor, et il crut ressentir dans le regard de l’autre la même détresse qui l’habitait. Il se renfonça sur sa chaise. « Une bière au beurre si tu as … Les filles vont mal le prendre si on ouvre les bouteilles avant elles » dit-il avec un sourire, comme une tentative maladroite de rapprochement.

Il laissa un court silence filer le temps qu’ils savourent les premières saveurs de leurs boissons. Marcus regarda autour de lui, avant de reporter son attention sur son hôte. « Tu as vu le dernier match des Crécerelles de Kenmare ? Moi qui pensais à un match plié d’avance … » . Il faisait référence au match du week-end dernier, un match dont tous les connaisseurs de Quidditch avaient entendu parlé dans il avait fait parlé de lui. Les Crécerelles, menées au score, avait réussi l’exploit en allant jusqu’à égaliser. L’attrapeur de l’équipe adverse avait la main sur le vif, mais un cognard tiré en profondeur heurta son balai pour laisser le vif d’or – et la victoire – aux Crécerelles. « Je regrette de ne pas avoir pu y être allé. Ça devait être quelque chose » termina-t-il en prenant une gorgée de bière.

D'un coup de baguette magique, il fit venir deux bouteilles de bièraubeurre depuis la fenêtre ouverte de la cuisine et en servit une première à Marcus après l'avoir ouverte.

-Elles ne pourraient pourtant s'en prendre qu'à elles-mêmes d'avoir voulu faire des cachotteries... répondit-il en jetant un œil en direction de la porte.

Par convention, il copia son invité et se servit à son tour d'une bièraubeurre bien fraîche alors que la bouteille de whisky pur feu lui faisait de l'oeil au bord de la table. Avec ses amis de longue date il y avait bien longtemps qu'il ne se formalisait plus des conventions quant au choix de sa boisson. Il porta aussitôt sa bouteille à ses lèvres pour en avaler plusieurs gorgées avant de reprendre place. Il regrettait déjà de ne pas avoir réfléchi à une liste de sujets à aborder avec lui : il avait un peu compté sur les filles pour les trouver d'elles-mêmes.

Mais Marcus lançait déjà un sujet de conversation intéressant et avait touché juste en parlant des Crécelles, équipe favorite de James depuis des années maintenant.

-Plié d'avance ? Tu doutais de leur talent ? crut-il comprendre en haussant un sourcil, prêt à prendre la défense de son équipe. Les crécelles étaient parfois sous-estimées mais leurs matchs avaient toujours été les préférés de James, surtout grâce à l'ambiance que savaient mettre leurs supporters. Mais il approuva tout de même les paroles de l'ancien Serdaigle : L'ambiance dans les gradins devait être folle !

Il piocha une poignée de chips qu'il engloutit goulûment avant de reprendre, la bouche encore pleine.

-C'est qui ton équipe préférée ?

Alors que cela faisait plusieurs années qu'ils se fréquentaient, soit James n'avait pas retenu l'information, soit il n'avait jamais daigné s'y intéresser.

Marcus fit un geste vague de la main avant de répondre, « Les Crécerelles n’ont jamais été une équipe qui m’a vraiment intéressé … J’ai l’impression que la plupart du temps, ils sont en dessous des autres et qu’il faut attendre de rares occasions, comme le match de ce week-end, pour les voir sortir du lot » . Il ignorait tout des affinités de Potter pour les Crécerelles de Kenmare et il avait amené ce sujet sur la table que parce que l’équipe avait joué dernièrement. Mais en écoutant avec quelle ferveur l’ancien rouge et or défendait l’équipe Irlandaise, Marcus ne put s’empêcher de penser à lui-même et sa façon de défendre son équipe fétiche.

Le jeune homme délaissa les chips, trop salées. De plus, il détestait l’odeur que cela laissait sur ses doigts et le goût infini qu’une miette viendrait faire vivre entre ses dents. Au lieu de ça, il attrapa une tomate cerise qu’il fit croquer entre ses dents. « Moi, je suis pour les Reds de Liverpool. C’est une petite équipe, qui n’a pas autant d’ambitions que les autres équipes évoluant dans la Ligue … mais bon, pour leurs ambitions et leur niveau, ils se débrouillent bien ; ils sont bien classés dans leur championnat » fit-il en haussant les épaules. Bien sûr, il aimerait voir les Reds se qualifier pour la Ligue mais il fallait se rendre à l’évidence, ils n’avaient pas forcément le niveau. « Mais sinon, en équipe plus « sérieuse », j’aime beaucoup les Harpies de Holyhead » . Son choix s’était sans doute porté sur les Harpies lorsqu’il avait appris que Wilda évoluait dans leur centre de formation.

« Tu vas souvent voir des matchs ? » demanda enfin Marcus pour relancer la conversation. Il ponctua sa phrase en prenant de nouvelles gorgées de bièraubeurre, alors que ses yeux jetèrent un regard vers la maison, soucieux de voir les filles débarquer pour les sortir de là.

James se vexait comme s'il était lui-même un joueur de l'équipe des Crécerelles en entendant Marcus remettre en cause la grandeur de son équipe préférée. Les rancoeurs d'adolescence de James remontaient à la surface et il avait l'impression d'être à nouveau sur le terrain de Quidditch, au match qui avait opposé les serdaigles et les gryffondors dont il était à l'époque le capitaine, en sixième année. Match qu'ils avaient perdu alors qu’ils avaient clairement mené le jeu.
Mais James s’empêcha de dire quoi que ce soit, pas convaincu que Lily serait ravie de le voir hausser le ton pour défendre son équipe favorite face à Marcus. A la place, il n’articula qu’un « Mouais… » pas convaincu et laissa Marcus développer ses passions pour les Reds, puis pour les Harpies. En attendant, il avait récupéré le bol de chips qui craquaient sans délicatesse dans sa bouche.

« Euh non, pas trop. Plus maintenant. » Avec les tensions qui parcouraient le monde sorcier et la guerre qui était bien ancrée au Royaume-Uni, James avait un peu délaissé sa passion du Quidditch, profitant de son temps libre avec Lily et ses amis. « Je suis les résultats grâce à la RITM, régulièrement. »

Un nouveau silence pesant s’installa entre les deux hommes et James récoltait les miettes de chips au fond du bol en mouillant son doigt de salive. Il fit passer le goût trop salé en finissant sa bièraubeurre qu’il avait bu presque d’une traite. Dès qu’il voyait Marcus poser les yeux sur la maison derrière James, l’ancien gryffondor tendait l’oreille en espérant entendre les pas de Lily et Mary, en vain.

« Et euh… c’est quoi alors, ce vin ? » fit James en jetant un regard à la bouteille que Marcus avait ramenée.

Marcus hocha simplement la tête. Il n’allait lui-même que très rarement aux matchs de ses équipes préférées. Lorsque cela se faisait, il lui arrivait de ressentir un sentiment de malaise face à la situation. Cela lui faisait étrange de s’offrir du bon temps alors que d’autres malchanceux subissaient de plein fouet la guerre. Et ce n’était sûrement pas ce que sa mère aurait voulu. « Ouais, je vois » ajouta alors Marcus comme s’il était réellement capable de comprendre de quoi parlait James, ce qui était totalement faux et inapproprié au vu du combat dans lequel s’étaient engagés les Potter.

Un silence prit place entre les deux hommes, encore un. Les deux anciens élèves n’étaient pas doués pour la conversation, ou du moins, une conversation entre eux deux. Régulièrement, Marcus relevait la tête vers la maison des Potter, au cas où l’une des deux filles viendrait les tirer de ce mauvais moment.

« Le vin hum ? » fit-il en relevant la tête vers Potter, se redressant alors sur sa chaise. « Les moldus appellent ça du rosé » continua l’ancien Serdaigle en tentant de prononcer correctement le nom du vin. « C’est fruité. Ça se boit généralement frais mais la bouteille n’est pas restée longtemps dehors, donc ça va. Apparemment, il y a plusieurs sortes de rosé, là j’ai pris quelque chose de « sec ». Je ne connais pas vraiment, je me suis dit que ce serait l’occasion d’essayer » . Il laissa son hôte déboucher la bouteille, avant de continuer : « Ça se boit surtout dans les pays où il fait chaud, le Sud de la France, l’Italie … » .

Pendant un instant, James envisagea de boire un peu trop vite et un peu trop de verres. Il était toujours plus facile de sympathiser avec des inconnus avec un peu trop d'alcool dans le sang et si Marcus et lui se connaissaient de longue date, les stratégies applicables aux inconnus l'étaient sûrement aux connaissances avec qui ça n'avait jamais accroché. Mais sa conscience resurgissait dans un coin de son esprit encore clair : ce n'était pas raisonnable.
Heureusement, James eut espoir d'avoir touché l'intérêt de Marcus en l'encourageant à parler de sa bouteille de vin. Alors qu'il lui racontait l'histoire de son rosé, James se contentait de hocher régulièrement la tête, de marmonner un « Hmm... » ou de souffler un « Ha d'accord... », loin d'être passionné mais saisissant l'occasion de dissiper le malaise. Peut-être Marcus pouvait-il parler assez longtemps pour que les filles ne tardent plus.

« Ma foi, en tout cas, ça fait très envie ! Ha mais quel dommage, on a oublié le tire-bouchon et il paraît que ça n’a pas la même saveur que quand on débouche à la baguette magique ! Tu m'excuses quelques minutes ? » commença James en pensant trouver là une bonne occasion de fuir la gêne de la conversation pour quelques instants : il n’aurait même aucun mal à faire croire qu’il ne trouvait pas le tire-bouchon et il pourrait rester quelques minutes supplémentaires dans la cuisine… Il commençait à se lever pour prendre la direction de la maison quand il entendit une voix dans son dos.

Spoiler:

- C'est ça que tu cherches mon chéri ? Demanda Lily à son mari en lui montrant le tire-bouchon flambant neuf qui était dans sa main.
C'est l'un des cadeaux du mariage, je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour l'inaugurer, ajouta-t-elle avec un grand sourire à l'attention des garçons.

Mary était encore dans la maison, elle était passée par les commodités avant de rejoindre le reste du groupe. C'est vrai qu'elles n'avaient pas pensé à mal en s'éclipsant toutes deux si rapidement mais le silence présent à la table alors qu'elle les rejoignait avait surpris Lily. C'est vrai que James et Marcus n'avaient peut-être pas eu beaucoup d'occasion de papoter en tête à tête jusque là mais cela faisait tout de même un moment qu'ils se connaissaient ! Et James n'était en général guère timide.

- Alors, de quoi est-ce que vous parliez ? s'enquit-elle en piochant une chips au passage.
Mary arrive dans cinq minutes, ajouta-t-elle à l'adresse de Marcus, surprenant l'un de ses regards vers la maison.

- Vous avez fini les aménagements chez vous au fait ? demanda-t-elle à l'ancien Serdaigle sans plus s'intéresser à l'étrange atmosphère qu'il y avait parmi eux avant son arrivée.

Marcus ne s’y connaissait pas en vin, surtout lorsqu’il s’agissait d’une appellation moldue. Il s’était contenté de répéter plus ou moins précisément ce que le caviste lui avait dit pour lui vendre sa bouteille. D’ordinaire, Marcus était quelqu’un de simple, il tournait à la bière. « On parlait de vin, et de Quidditch » répondit-il en énumérant le small talk du jour. Avec la rouquine, le courant passait mieux. Loin d’être de très bons amis, ils s’étaient tout de même quelque peu rapprochés à Poudlard lorsqu’ils étaient tous les deux préfets. De plus, il la connaissait surtout parce qu’elle était la meilleure amie de Mary.

« On a rangé les derniers cartons le week-end dernier » . Lui et Mary venaient de déménager pour un appartement plus en relation à leurs revenus. Certes ce n’était pas une belle maison comme pouvait l’être celle des Potter, mais c’était déjà ça. « on prend doucement nos marques, on essaie de retrouver nos habitudes » continua-t-il simplement en faisant un geste vague de la main devant la banalité de leur quotidien. « On a pas encore choisis de date pour notre crémaillère, mais ça ne saurait tarder je pense » . Ce n’était de toute évidence pas le genre de moment que Marcus attendait avec impatience. Chacun réunirait ses amis, et ceux de l’ancien Serdaigle se comptaient sur les doigts de la main. De plus, les amis de Mary étaient tous très proches et très soudés les uns des autres. Il ne faisait pas partie du groupe et par il le ressentait par moments.

Il laissa à James la tâche de déboucher la bouteille de rosé, c’était son hôte après tout. Entre temps, il tendit Le Bras pour attraper une chips.

Quand James se tourna et tomba sur Lily, le soulagement fut immédiat. Sa sauveuse ! Il n’avait pas besoin d’aller se réfugier dans la cuisine en prétendant chercher le tire-bouchon !

« Ha, voilà la plus jolie ! » s’exclama-t-il avec un sourire en se rasseyant aussitôt. « Tu restes, cette fois-ci, hein ? » Il espérait qu’elle n’avait pas prévu de repartir à l’intérieur et de les laisser tous les deux à nouveau.

Il laissait à Marcus le soin de faire le résumé des conversations qui les avaient occupés : autant dire que c’était assez rapide et qu'il n'y avait rien de passionnant là-dedans. Il s’en voulut à lui-même de ne pas avoir pensé à lancer Marcus sur le sujet de leur emménagement avec Mary : c’était un sujet d’une évidence simple et il n’y avait même pas pensé !

« Ha, une crémaillère, ce sera super ! » se réjouit James à l’idée de Marcus. Celle-ci enchantait déjà bien plus James que l’ancien serdaigle. C’était à coup sûr un moment où les anciens gryffondors seraient nombreux à être réunis et il s’en réjouissait d’avance : rares étaient les événements joyeux où ils pouvaient se retrouver et essayer de ne pas penser à la guerre... Et en plus, étant donné le monde qui serait invité, il ne serait sûrement pas obligé de faire la conversation à Marcus en étant tout seul avec lui... Il leur faudrait juste penser à ne pas arriver trop tôt !
Il tira d’un coup sec sur le bouchon qui sauta avec un petit “Pop !” qui lui faisait penser aux elfes de maison quand ils disparaissaient, et servit le vin dans quatre verres. Il ne manquait plus que Mary pour trinquer.

Le vin pétillait succinctement lorsque l’ancien rouge et or remplit les quatre verres. La paroi de ces derniers fut attaquée par une légère buée ; le vin se dégustait frais. « Ouais, faut qu’on trouve un week end où le plus de personnes sont disponibles, puis on organise ça » lança Marcus sans réellement apprécier l’idée. Il avait déjà fait suffisamment de « rassemblements d’anciens gryffondors » pour savoir comment celui-là allait se dérouler. Au programme : ennui et malaise alors qu’il serait presque seul entouré des amis de Mary. Cette dernière arriva justement. Lorsqu’elle s’approcha d’eux, Marcus n’eut d’yeux que pour elle, comme si tout ce qui vivait autour avait cessé d’être. Elle arriva à son niveau pour l’embraser …

Marcus se réveilla dans le dortoir des Serdaigle. Autour de lui se trouvaient d’autres élèves en train de ronfler. Il se frotta machinalement les yeux en soupirant. La réalité l’avait rattrapé. Voilà une semaine que Mary avait refusé ses avances et malgré tous les efforts qu’il faisait, il ne parvenait à l’oublier. Résigné, le préfet se laissa tomber dans son lit et se positionna sur le côté. Il se blottit alors contre son coussin comme pour l’implorer de le reprendre dans le royaume des songes.