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Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh

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MessageSujet: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Ven 28 Aoû 2020 - 4:16

Edward Walter Addison Yaxley n’en était pas à son premier acte de lâcheté, il n’était pas très doué pour affronter ses tourments, ou plutôt pour assumer ses envies et ses choix, dès lors que ceux-ci divergeaient de ce que ses parents lui avaient inculqué. Bref, il n’était pas un homme qui appréciait les conflits et encore moins avec lui-même. En bon serpentard, il avait donc profité au maximum de sa toute dernière matinée avec sa douce égyptienne, s’était grassement prélassé avec elle et l’avait embrassé de toute sa bouche, mais surtout de tout son cœur. Puis, après l’avoir regardé partir pour sa journée, marchant pieds nu le sable pourtant frais de Perynn, Addison était rentré, avait verrouillé le manoir, recouvert les meubles – ou plutôt demandé à Pommette de le faire – puis avait regagné sa demeure principale en passant le pas de la cheminée. Il ne lui avait pas formulé ses adieux, ni ne l’avait averti qu’il s’était agit de leur tout dernier moment ensemble. Non, il n’avait pas voulu le faire, puisque son cœur protestait, et parce qu’il ne savait pas comment. L’héritier Yaxley savait qu’il s’était gâté à outrance à passer l’été dans les bras de cette beauté exotique, à partager toute sorte de moment libérateur avec elle. Il n’aurait pas dû, ça avait été irresponsable et évidemment, il se retrouverait à la blesser, ce qui le dégoutait. Toutefois, la vie était ainsi fait et Maât n’appartenait pas à sa réalité, simplement à sa vision d’une vie paradisiaque au bord de la mer. C’était ainsi et la vie devait continuer.

Sauf que, la vie d’Addison n’avait pas vraiment continué. Oh, certes, les affaires roulaient, les sorciers étaient rentrés de vacances et il était débordé, mais il n’avait pas l’impression d’être présent. Non, il était quelque part entre les regrets et la plage de Cornouailles. Il était triste et irritable, sa secrétaire était au bord de la crise de nerfs et pourtant, il l’aimait bien, elle avait une bonne rigueur. Il ne dormait plus beaucoup et pas par plaisir. Le sorcier s’était réfugié dans son art pour noyer son insomnie. C’était à peu près tout ce qui le gardait sain. Il passait aussi souvent, trop souvent devant sa boutique, sans bien sûr n’avoir les couilles d’y entrer. Les choses allaient changées aujourd’hui, c’en était assez. Il était vraiment temps que son comportement ridicule cesse. C’est pourquoi il ouvrit la porte de sa boutique, passa le pas et retira le chapeau melon qu’il portait. Elle était là, évidemment. L’égyptienne se tenait dos à lui, vêtu d’une légère robe pastelle qui mettait son teint mat en valeur. Le cœur d’Addison sembla prendre vie et se débâtit très fort, le rendant presque sourd. Il s’éclaircit la gorge. Lorsqu’elle se tourna, sa beauté l’éblouie – rien de moins – et ses yeux s’humidifièrent sur le coup. Il ouvrit la bouche pour parler, mais se senti complètement ridicule, indécent, cruel, imbécile, connard, stupide, et plus encore. Il lui fit donc le signe de tête le plus malaisant de l’histoire des signes de tête, remis son chapeau, tourna les talons, sorti de la boutique et transplana aussitôt, sans même un regard derrière.

Maât méritait mieux que de pitoyables excuses. Il allait devoir faire plus.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Lun 31 Aoû 2020 - 19:52

Maât était occupée à tailler une amulette de bois avec un canif qu'elle avait acheté lorsqu'elle n'avait que seize ans. A l'époque, elle ne pouvait pas encore faire de magie en dehors de Uagadou et de ce fait, elle avait dû s'adapter pour ses créations. Depuis lors, elle était restée à cette méthode rustique quoiqu'authentique, pour tailler ses amulettes. Ces dernières prenaient plusieurs formes différentes, certaines s'inspiraient des traditions plus amérindiennes. L'égyptienne était une personne profondément ouverte aux autres cultures, c'était ainsi qu'elle évoluait. Le regard concentré, il n'y avait pour une fois pas d'odeur particulière qui se promenait dans la boutique en provenance de l'arrière-boutique. Deux jours qu'elle n'avait pas pris d'opium, elle n'était pas peu fière. Âamet lui avait confié que cela pouvait décourager les clients, même ceux les plus en quête d'un voyage intérieur. Alors, elle s'arrangeait pour tout aérer correctement. Comme quoi, elle s'améliorait. Elle taillait dans le bois une patte de lapin lorsque le carillon retentit. Un dernier petit coup de lame avant qu'elle ne pose ses outils pour se retourner et tomber sur… "Addison ?". Le départ de ce dernier avait remué dans l'esprit de l'égyptienne un sentiment de trahison qu'elle ne s'expliquait pas. Ils n'étaient pas vraiment en couple mais la jeune femme avait eu la sensation de pouvoir se donner corps et âme. Oh elle n'était pas vexée qu'il ait pu l'utiliser pour seulement coucher avec elle. Non pas que Maât n'ait pas de respect pour son corps, elle les glorifiait dans son esprit libre et ne s'embarrassait pas de conventions sociales qui ne détruisaient que trop les Hommes. Mais Addison, elle ne l'avait pas pensé capable de quelque chose de si irrespectueux. Il aurait pu la "quitter" et cela n'aurait pas été pareil. Interloquée par cette apparition qu'elle n'attendait pas, l'égyptienne n'osa pas esquisser un pas dans sa direction et lui-même sembla se raviser. Avec cette élégance toute propre aux sang-purs, elle le regarda hocher la tête et sortir de la boutique pour transplaner. Elle était médusée.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Jeu 10 Sep 2020 - 16:54

La voix de Maât prononçant le prénom qu’il s’était choisi de son accent cassé hantait le sorcier. Tout comme son visage, le noir de ses yeux, la lumière qui se reflétait dans ses yeux, son petit nez, ses expressions, sa fine taille, sa peau mate, son cul, bref tout, vraiment. Elle le hantait. Il n’en dormait plus et maudissait autant sa stupidité que sa couardise. Même la pommade anticerne de Yaxley&Co. n’arrivait plus à masquer l’évidence de son manque de sommeil. Il repassait en boucle les cinq secondes qu’il avait passé dans la boutique de sa belle. Tous les défunts Yaxley devaient se retourner dans leur tombe que l’un de leurs héritiers se soit énamourée d’une telle impure et il espéra sincèrement qu’aucun n’ait décidé de rester fantôme. Addison choisit de reconquérir son amante et d’y donner de lui cette fois-ci, plus sérieusement, qu’importe les conséquences qui s’en suivrait. De toute évidence, il n’y connaissait rien aux excuses ni aux gestes qui venaient du cœur, ni aux actions significatives. Ça transpirait. Il s’était rendu dans une bijouterie hors de prix du Paris sorcier et avait choisi un collier hideux en or massif jonché d’un rubis outrageux. À sa défense, son œil s’était initialement posé sur un délicat et menu – comme elle – d’un alliage de métaux non-précieux, quoique doré, et de minuscules améthystes qu’il avait tout de suite imaginé enserrer lâchement l’une de ses chevilles, mais la gobeline qui tenait de la boutique l’avait convaincu que rien de cette délicate chaîne ne criait « je t’en prie, pardonne-moi, je suis un imbécile ». Il avait donc fait l’erreur de l’écouter, par crainte qu’elle ait raison, et avait acheté le collier le plus cher, sous le sourire satisfait de la propriétaire.

Addison avait ensuite discuté avec un vieil ami sur la manière d’offrir le cadeau à sa belle et il lui avait conseillé de réserver dans le restaurant le plus réputé de Londres, ce qu’il avait fait. Il avait ensuite sorti sa plus belle plume pour écrire une courte lettre à l’égyptienne, laquelle ressemblait à ceci : « Je suis sincèrement désolé, Maât.  Voici quelque chose pour exprimer mes regrets et te demander pardon. Je serais le plus heureux des hommes si tu acceptais de partager un repas avec moi ce vendredi.  Avec tout mon affection, Addision Yaxley.» Il avait inscrit les détails du restaurant à l’endos du parchemin et avait fait livrer le tout à sa boutique sur le Chemin de traverse.

Ce vendredi soir, l’aîné Yaxley n’avait jamais été aussi nerveux. Il espérait de tout son être qu’elle se présente, bien qu’il n’eût aucune idée de ce qu’il lui dirait. Il avait l’impression d’avoir douze ans. Une chose était certaine, ce soir, il n’était pas l’homme arrogant et sur de lui-même qu’on connaissait. Vêtu d’une robe toute neuve, achetée et coupée sur-mesure pour l’occasion, le sorcier attendait sa belle, un verre de whisky à la main, bien qu’il ait trop le cœur au bord des lèvres pour en prendre une gorgé.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Ven 18 Sep 2020 - 16:34

Maât n'avait pas un tempérament très rancunier. Addison aurait pu - aurait dû - se contenter de venir la voir pour lui présenter promptement ses excuses, au lieu de passer par un mot. Le fait est que la sorcière avait l'esprit constamment dans la lune. Elle rêvassait souvent, peut-être que la prise quasi quotidienne d'opium n'aidait pas non plus son cerveau à se concentrer sur les choses importantes. Quoiqu'il en soit, la jeune femme avait lu avec une certaine émotion la carte de son bel anglais. Elle avait été un peu déçue qu'il s'embarrasse avec elle de tant de formalités. Elle était quelqu'un qui se laissait porter par la simplicité, même s'habiller était trop superficiel à ses yeux. Mais bon, il paraît que c'est ainsi que l'on vit en société. Maât quoiqu'il en soit, avait laissé la carte de côté en se promettant d'y aller. Mais l'esprit occupé de la jeune égyptienne avait complètement oublié le rendez-vous le jour J. Et pire encore, elle était tellement dans la lune qu'elle avait même oublié qu'il lui avait envoyé une carte, celle-ci finissant sous une pile documents, la plupart attenant à la tenue des comptes de La Main du Nil. C'est plusieurs jours plus tard qu'elle revit la carte et se rendit compte de sa propre bêtise. Catastrophée par ce qu'elle avait fait, Maât n'avait cependant aucun moyen de contacter Addison. Rongée par le remord de lui avoir posé un lapin sans le vouloir, la jeune femme espérait, chaque jours un peu plus, que le britannique franchisse simplement le pas de la porte de son magasin pour venir lui parler.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Dim 25 Oct 2020 - 15:30

Ce vendredi-là, Addison l’avait passé avec pour seule compagnie la bouteille de Pûr feu trop chère qu’il avait terminée même avant d’avoir pu repartir avec. Il n’avait rien commandé à manger et s’était afféré, avec tout le pathétisme de ce monde, à s’enfiler la bouteille sous le regard pincé et rempli de dédain des employés du restaurant. Maât n’était pas venue. Le calvaire du jeune homme continuait. Ce fut étrangement un sorcier bien peu expérimenté qui sembla lui donner le meilleur conseil : celui de de simplement tout déballer, avec son cœur et des mots tendres et patients. Il se trouva un peu con de ne pas avoir pris ce chemin plus tôt – probablement avait-il été effrayé de sa propre vulnérabilité – alors qu’il semblait être le seul tracé pour retrouver la belle. L’égyptienne n’en n’était pas une pour le flafla ou les normes sociétales, non, elle était en elle-même un tout, suffisant dans sa plus simple expression. Il s’y tenta donc, nerveux comme jamais auparavant. C’était compréhensible, Addison Yaxley n’avait jamais été un homme doué pour verbaliser ses émotions qu’il avait toujours préféré taire sous un masque d’arrogance qu’il maitrisait à la perfection. La cadette Kazareth valait le risque et l’effort aux yeux de l’anglais. Elle avait réveillé quelque chose chez lui qu’il avait tu avec trop d’agilité depuis son jeune âge. Il aimait ce qu’elle arrivait par sa seule présence à faire ressortir chez lui. L’homme d’affaires poussa donc une fois de plus la porte de la petite boutique de sa belle et ses traits tirés semblèrent un peu moins gris et ses cernes un peu moins creux et pourtant, ses yeux ne s’étaient pas encore posés sur elle. L’odeur de bergamote et de lavande lui réchauffa le cœur tout en lui étouffant les narines. Le sorcier poussa un long soupir pour collecter le courage qu’il n’avait pas puis d’une voix presque tremblante il se lança, « Maât? ». Il ne se reconnu pas lui-même tellement ce mot sorti étranglé sous son stress, alors Addison s’éclaircit la gorge et se repris avec plus d’aplomb : « Maât? ». Sa voix fût suivie d’un silence oppressant qui le laissa planté au milieu de la boutique à jouer nerveusement avec l’un des boutons de sa cape. Le sorcier ne s’enfuirait pas cette fois-ci, il l’attendrait ici aussi longtemps que cela prendrait. Dans l’attente, il pointa son nez vers d’étrange chandelle et en pris une pour mieux la sentir. L’odeur lui piqua le nez et il se mit à tousser poliment.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Mer 11 Nov 2020 - 20:45

Maât était paisiblement en train de s'aventurer dans les limbes des rêves les plus profonds. Nager au milieu de l'océan, aux côtés des baleines, l'égyptienne assise en tailleur voguait sur des flots qui n'étaient pas les siens. Sa transe la menait toujours au travers de bien particuliers symboles, qu'elle ne savait s'expliquer. Que dire face à cela de toute manière ? Maât était une créature libre qui faisait ce qu'elle voulait. Elle se promenait dans les rêves et dans les vies, elle y entrait, fracassait parfois les portes d'entrée et les carcans qui allaient avec. Elle l'avait fait avec Addison. Ah, Addison... Cette pensée s'était insinuée dans son rêve et il nageait maintenant avec elle sans qu'elle ne comprenne comment il était arrivé là. Et pourquoi comprendre de toute manière ? Addison... Le manque lui serrait le coeur et son regard se perdait sur ses cheveux ébènes dont elle appréciait toucher la texture. Ses yeux clairs la happaient profondément mais non, il n'était pas là, n'est-ce pas ?
Maât revînt à elle avec un léger mouvement vers l'avant et elle perçut son prénom. Prononcé par... « Addison ? » souffla la voix lunaire de la sorcière qui se levait avec l'agilité d'un chat, pieds nus et bondissait déjà dans la pièce principale de la boutique, l'espoir au bord des lèvres et l'amour dans les yeux. « Addison...? » fit-elle remarquer sa présence sans oser s'avancer. Tout en elle lui hurlait de lui sauter dessus, de s'excuser pour la quelconque raison qui avait poussé le jeune homme à la quitter ce soir d'été. Elle aurait voulu savoir pourquoi il était parti, mais elle était incapable de parler, de dire quoique ce soit à ce sujet. Ah ! Elle l'aimait ! « Tu es revenu » - enfin, il était temps, comme ce fut long ! Mais les mots ne franchirent pas la barrière des lèvres de l'égyptienne, non. Les mains croisées dans son dos qui s'entortillaient sous la gêne, elle posait sur lui ce regard décidément brillant d'adoration.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Mer 2 Déc 2020 - 2:26

Son cœur vrilla douloureusement dans sa poitrine lorsque ses yeux se posèrent sur Maât. La crainte qu’elle ne lui pardonne jamais l’effraya de plus belle. Il le vivrait très mal. Addison ne saurait expliquer pourquoi, ou encore comment, mais il comprenait qu’il était l’esclave de ce puissant attachement et de cette attirance surnaturelle qu’il éprouvait pour elle. Certains diraient que c’était de l’amour. Le sorcier osait penser que c’était bien plus que cela, mais peut-être n’avait-il simplement jamais aimé par le passé. Il s’agissait là d’une éventualité possible vu la dualité des émotions qu’il avait toujours ressenties envers les personnes importantes de sa vie. Elle était si belle qu’il en eu le souffle coupé, rien de moins. Cela, couplé avec l’intense douleur sous sa cage thoracique aurait eu de quoi inquiéter n’importe quel médicomage et pourtant, ce n’était que sa propre bêtise. Un étourdissement lui pris à la tête, probablement la forte odeur d’huiles essentiels. Les doigts de ses mains, lesquelles étaient bien enfoncées dans les poches de sa cape, semblaient être pris d’une étrange hyperactivité. Le sorcier adoptait cette exacte posture qu’un gamin qui a cassé un vase trop dispendieux et qui doit maintenant se confesser. Il avala de travers, puis s’éclaircit la gorge. « Est-ce qu’on peut discuter? » demanda-t-il platement, d’une voix tristement froide. Il n’arrivait pas à ressentir l’excitation et le bonheur qu’il croyait voir briller dans ses si charmantes prunelles tant il craignait qu’elle ne le rejette. Sa lèvre inférieure trembla, ce qui le surpris lui-même et eut pour effet de le forcer à se ressaisir un peu. Il n’était pas un Gryffondor, mais il pouvait mieux faire, Merlin. Il s’éclaircit une seconde fois la gorge et osa dévoiler l’une de ses mains pour prendre celle de l’égyptienne, avec la plus grande délicatesse. Le contact fut électrique, évidemment. « M’autorises-tu à nous transplanner dans mon appartement? » osa-t-il sans même penser qu’il pourrait passer pour l’un de ces hommes trop vite en affaires. Non, Maât ne s’embarrasserait pas de l’interpréter ainsi, du moins, il l’espéra. Elle n’avait jamais mis le pied dans cet appartement londonien, il ne lui en avait pas laissé la chance lorsqu’il avait lâchement mis fin à leur relation. Lorsqu’elle acquiesça, il posa son autre main sur le coude de cette âme sœur, puis s’exécuta.

L’aristocrate ne les avait pas transplannés dans n’importe laquelle des pièces de sa demeure, non. Il avait choisi celle qui était ornée de la plus grande fenêtre et qui jouissait ainsi d’une abondante lumière naturelle, le jour. C’était la raison pour laquelle il en avait fait son boudoir. Une grande pièce, normalement barrée, juste au cas, où il conservait divers œuvres de philosophes moldus dans la petite bibliothèque près du fauteuil orangé et où il s’autorisait à dessiner, à peindre même. Personne n’avait jamais mis les pieds dans cette pièce, outre Pommette, évidemment. Il faisait donc preuve d’une grande vulnérabilité en l’amenant ici. Il espéra qu’elle puisse le comprendre. Se mettre à nu, métaphoriquement, avait été le conseil qu’il avait retenu de sa discussion avec son jeune agent de sécurité, ça et présenter simplement de sincères excuses. Les joues d’Addison s’empourprèrent tant il lui était significatif de lui faire visiter cet endroit. Bon, s’il était honnête avec lui-même, le fait que des bouts de parchemins blanchis étaient pêle-mêles au sol et sur sa table, tous représentant un élément qui appartenait ou lui rappelait sa belle, était peut-être la raison de sa soudaine gêne. La grande toile qui représentait un majestueux fennec blanc également. Ce fut cette gêne qui permit au sorcier de lâcher Maât et de recacher ses mains dans ses poches. Il n’avait pas été capable de se sortir la sorcière de la tête. Ça lui avait pourri l’existence. Sur les parchemins se trouvaient de nombreux croquis de ses yeux en amandes, du noir de sa chevelure, de l’arrête de son nez, de sa cheville ornée de breloques, son nombril, le galbe d’un sein et d’une fesse s’y était parfois même glissés, ainsi que plusieurs autres croquis plus abstraits, mais qui, malgré les efforts, finissaient par ressembler à quelque chose qui se rapportait à elle. En perdre ainsi sa plume avait été un calvaire. Tout comme en perdre le sommeil. Il espéra qu’elle ne le croit pas maniaque, mais il ne lui en voudrait pas le cas échéant. Il se considérait lui-même un peu perché de la démembrer du bout de ses fusins. Il n'aurait peut-être pas du l'amener ici, finalement. Lâchement, Addison tourna son regard vers la fenêtre, « j’aimerais te présenter mes plus sincères excuses » avoua-t-il avec bien trop de politesse et bien peu de naturel, il ne savait faire autrement. Il n’avait jamais réellement présenté de sincères excuses, que des remâchages formels à sa mère, sauf peut-être à Athos, mais comme ils étaient dans une cellule à ce moment…bref, ces excuses-la n'étaient pas encore terminées. « J’ai fait preuve d’une cruauté particulière en disparaissant ainsi, je le réalise à présent » à s’entendre il eut envie de balancer son propre poing sur son propre nez délicat.

HJ:
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Sam 12 Déc 2020 - 15:41

Elle avait ressentit le départ de son cygne comme une rupture. C'était terrible, une rupture. En général, cela faisait mal à l'ego. Mais Maât n'avait pas mal à l'ego, non, elle avait mal au plus profond de son coeur, elle qui avait son organe qui frémissait à la moindre originalité que lui proposait la vie. Elle aurait été intelligente de chercher à s'éloigner de cet homme à la famille si arriérée. Mais voilà, Maât était une jeune femme qui se laissait porter au gré de ses émotions, de ses envies... Elle avait envie de profiter d'Addi. Elle avait envie de le reprendre dans ses bras et de faire glisser ses doigts dans ses fins cheveux noirs. Elle n'attendait que ça... Mais il était parti. Bien évidemment, la jeune femme ne se fit pas prier pour qu'il la transplane. Qui serait-elle pour refuser ?

La pièce n'était pas n'importe quelle pièce. Si n'importe qui aurait pu trouver bizarre le fait d'arriver dans un Atelier parsemé de brouillons, Maât était la définition même de la bizarrerie alors elle ne s'embarrassa pas de la chose. En fait, elle se promena en faisant attention de ne rien toucher, subjuguée par ce qu'elle voyait. Elle n'avait jamais été bonne en dessin, un bonhomme bâton et elle était contente. Mais l'égyptienne pouvait comprendre l'attrait qu'on trouvait dans l'art et dans le besoin de dessiner. Qu'Addison se laisse aller à une telle passion l'impressionnait. Et c'était d'ailleurs une lueur d'admiration qui planait dans ses yeux, loin peut-être, de ce qu'il aurait pu craindre. Maât n'était pas revancharde, elle n'était pas méchante ou rancunière. Elle lui avait pardonné sa fuite au moment où elle l'avait découverte et elle ne lui en avait pas voulu. Les mots de son ancien amant se portèrent à ses oreilles et elle tourna enfin son regard lunaire vers lui pour constater que le sien s'était dirigé vers la fenêtre. « Je ne t'en ai jamais voulu, tu sais » lui avoua-t-elle pour le soulager de son fardeau, « et j'accepte tes excuses, Addison ». Bien qu'à ses yeux, c'était bien inutile de lui en faire. La jeune femme avait envie de lui sauter dessus sans savoir si elle pouvait, ou si elle en avait envie. Généralement, l'égyptienne n'était pas timide mais là, cela faisait tout de même plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas vu. « Tu dessines merveilleusement bien » - elle ne le lui avait jamais dit, c'était donc l'occasion rêvée de le faire. Son regard ne pouvait s'empêcher de se porter vert le beau fennec qu'il avait dessiné et dans lequel elle trouvait une étrange poésie qui lui parlait.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Lun 28 Déc 2020 - 20:25

Addison regrettait vivement d’avoir ainsi dévoilé son jardin secret à sa flamme. Ayant lui-même de la difficulté à comprendre ce qu’était création, art et passion, il se trouva glauque et malhabile. Il lui était bien plus aisé de garder bien discret les particularités de sa personne, et à cet instant, cela lui semblait plus avisé. Il était désormais trop tard pour reculer et juste au moment où il s’apprêtait à pousser un soupir, le naturel de Maât le frappa de plein fouet : elle n’était pas refroidie par ses lubies, elle n’exigea pas de quitter. Son égyptienne alla jusqu’à accepter ses excuses, tout simplement, sans plus. Ces douces paroles arrachèrent le regard gêné d’Addison de la fenêtre pour venir le poser sur elle, ses sourcils froncés par l’incompréhension. Si elle ne lui en voulait pas, lui s’en voulait terriblement.

Un bref combat naquit en lui, celui qui opposait un lâche bonheur à une franche détermination de mériter le pardon de la belle. Il ne réagit même pas à son compliment, bien que celui-ci lui réchauffa le cœur. Il ne comprenait pas. Il ne souhaitait pas déclencher de longues explications, ni la forcer à devoir le rassurer à coup de répétitions, mais il s’était attendu à devoir lui livrer quelques explications. Il s’était préparé à lui livrer ses sentiments sur un plateau d’argent, à lui avouer ne pas pouvoir s’empêcher de penser à elle jour et nuit, à la supplier de lui laisser une autre chance, même. Or, la facilité avec laquelle Maât venait de lui pardonner déstabilisait le sorcier et lui fit craindre qu’il ne soit plus qu’un vague souvenir du passé aux yeux de la sorcière. Il se contenta d’ouvrir légèrement sa bouche et d’enfoncer ses mains dans ses poches. Il alla jusqu’à pousser distraitement du bout de son soulier un des nombreux croquis qui gisait sur le sol, alors que son cerveau lui semblait vide, ou encore trop plein.  

Un des problèmes qu’il n’arrivait pas à identifier était qu’il souhaitait lui expliquer les raisons de son départ soudain – outre sa lâcheté. Non pas pour tenter d’excuser son comportement, mais pour être complètement honnête avec un autre humain pour la première fois de sa vie, considérant qu’il espérant pouvoir renouer avec la sorcière. Si les dernières semaines avaient convaincu Addison d’une chose, c’est qu’il souhaitait bâtir une relation avec Maât Kazareh. Il la voulait sincère, cette relation. Vraie et aussi transparente que la robe qu’elle portait lorsqu’ils se sont rencontrés. Il voulait qu’elle sache tout, de sa profonde aversion pour sa famille, à son affection indécrottable pour celle-ci, en passant par la multitude de conflits qu’il devait affronter. Son affection pour le dessin n’était que surface. Il resta donc planté là comme un idiot. Pendant un long moment. Jusqu’à ce qu’un stupide sourire vint danser sur ses lèvres alors qu’il lui jetait un regard furtif. Son regard se fit de moins en moins timide et de plus en plus assumé. Certains diraient dévorant; la noblesse opterait pour indiscret. L’impression qu’il avait de marcher sur des œufs de fées ne l’empêcha pas de mater le galbe de son cul et d’imaginer les traits de son dos.

Son sourire s’élargie jusqu’à dévoiler ses dents parfaitement blanches. « Je suis le pire des imbéciles » déclara-t-il soudainement en secouant la tête, dépassé par lui-même et la folie qui l’avait pris de s’enfuir ainsi de cette merveilleuse personne. Il balaya finalement ses réserves, car il savait bien que Maât ne parlait pas pour rien dire, puis autorisa son cœur à se réjouir comme un gamin. Il passa rapidement derrière elle, la ramassa comme un voleur, puis se posa avec elle sur le fauteuil près de la fenêtre. Il n’avait aucun droit de la toucher de la sorte, mais au point où il en était, il lui laisserait bien lui coller une baffe méritée. L’allégresse qui explosa en lui à cette proximité retrouvée était évidente tout comme il était évident qu’il serait dévasté si elle refusait de lui accorder une seconde chance. Addison replaça une folle mèche de la chevelure de Maât, puis plongea ses yeux dans ceux de l’égyptienne, « je suis le pire des imbéciles, reprends-moi s’il-te-plait ». L’aristocrate avait décidé de ravaler sa longue tirade, appréciant la simplicité de la sorcière, souhaitant y adhérer. Il saurait bien vite la ressortir si cela était nécessaire. Addison Yaxley souriait comme un homme fou d’espoir et d’amour.
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MessageSujet: Re: Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh Never ruin an apology with an excuse | Maât Kazareh 129196351Mar 12 Jan 2021 - 12:49

Maât n'était pas une personne à juger les gens, chacun avait sa propre individualité, chacun était particulier et c'était quelque chose qu'elle acceptait et louait. Combien l'on s'ennuierait si tout le monde était pareil ! Son Addison, son cygne, lui, était unique. Les dessins qui parsemaient cet endroit le soulignaient d'autant plus, lui qui pouvait avoir l'air hautain. Elle savait qu'il ne l'était pas, en tout cas avec elle et l'égyptienne en était profondément ravie. La jeune femme se sentie soulevée par son bel homme et elle éclata d'un rire sincère et sonore. L'amusement était aussi tout ce qui comptait dans la vie, la frugalité était quelque chose qui lui plaisait. Maât n'avait pas pour but de changer Addison. Elle voulait lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre à côté de quoi il passait, à sa manière, avec ses rires, ses doigts fins et délicats qui se posaient partout où il était possible de se poser. Elle tenta une bravade et passa avec amusement justement sa main dans les cheveux noirs d'Addison Yaxley.
De ces mois sans lui, la jeune femme en avait retiré un vide qu'elle ne s'expliquait pas, elle qui vivait dans le monde des songes où les mauvais sentiments n'existent pas. Il répéta qu'il était un imbécile et Maât posa sa main fraîche sur la peau de sa joue. Son cygne ressemblait à un enfant qui voulait se faire pardonner de ses bêtises, et elle ne comprenait pas l'attitude. L'Homme est imparfait, il est fait pour s'égarer, et retrouver son chemin, se tromper pour apprendre ensuite. Les regrets n'ont pas à avoir de la place dans la vie de quelqu'un. Surtout pas dans la sienne. « Tu ne m'as jamais perdu » lui dit-elle d'un ton tranquille, sincère, le sourire aux lèvres, « et tu n'es pas un imbécile. Faire des erreurs n'est pas être un imbécile. Ça te rend authentique et c'est ça que j'aime ». La petite déclaration sortait de nulle part mais Maât se sentait le besoin de le lui dire. Elle ne le prenait pas pour un imbécile, bien qu'il l'ait blessé. Bien qu'elle n'ait pas compris pourquoi il l'avait fuit. « Pourquoi es-tu parti ? Ai-je mal agi ? ».
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