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Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS

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Razvan Vacaresco

Razvan Vacaresco


MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Jeu 24 Sep 2020 - 0:32

Le 28 septembre, Razvan s'était bien entendu arrangé pour finir un peu plus tôt que d'habitude. Pas de garde pour lui cette nuit-là, et une journée qui pour une fois, avait fini à dix-sept heures. S'arranger pour faire garder Mihaela n'avait pas été, fort heureusement, très compliqué. Il savait depuis un moment que Neolina et lui devaient se voir pour son anniversaire et l'arrivée de sa lettre n'avait fait que confirmer l'événement. Le roumain ne savait toujours pas, à l'heure actuelle, comment il envisageait cette soirée. Bien entendu, il était ravi de la retrouver. Être présent pour son anniversaire était quasiment une tradition qui ne s'était pas réellement perdue avec les années et l'éloignement. Alors certes, lorsqu'elle était en Russie, il n'y avait pas mis un pied. Certes, pendant ces années-là, ça avait été plus compliqué, il s'était contenté d'un hibou - dont la lettre transportée était beaucoup plus longue que celles qu'il envoyait à l'accoutumé - avec à la patte, un petit paquet. Et même s'il savait que c'était important pour elle, même s'il savait que leur relation actuelle était compliquée, il avait été, au fond, à deux doigts de refuser. Ne pas reproduire les mêmes erreurs que celles qu'ils avaient commises pendant l'été. Razvan n'aimait pas du tout les prises de risques et c'en était une. Mais savait-il lui dire "non" ? Non justement, il ne savait pas. Il n'avait jamais su. Sachant pertinemment qu'elle serait en retard, c'était Neolina, il veilla à ne pas arriver à l'heure indiquée. Au contraire, il arriva bien, bien après.

Tellement après qu'il arriva en même temps que Neolina, l'un arrivant dans un sens, l'autre, dans l'autre. Cette coincidence permit au moins à Razvan de se dérider : il connaissait toujours sa Neo, même en ayant passé des années sans l'avoir vu. « Les années passent et tu ne changes jamais » lui dit-il en souriant sincèrement. Il n'ajouta pas, bien que c'eut été pertinent, que ce n'était pas son cas à lui. Le roumain lui fit une bien chaste accolade, avant de lui ouvrir la porte, faisant machinalement glisser sa main dans le dos de son amie - et seulement dans son dos, pas jusqu'à ses reins, merci. Une atmosphère définitivement toute anglaise les envahit l'un comme l'autre, ils se dirigèrent naturellement vers l'endroit du pub où il y avait le moins de monde, sans avoir besoin de se concerter. C'était comme ça entre Neo et Razvan, comme toujours. Ils n'avaient pas besoin de se parler pour faire correctement les choses, ils n'avaient pas besoin de se le dire. Il y avait fort à parier que le roumain serait venu voir Neolina de lui-même, si elle ne le lui avait pas proposé. Ou alors, il aurait envoyé une lettre, la fameuse. Comme d'habitude, il fallu bien dix minutes supplémentaires à la trentenaire pour choisir une boisson, là où au contraire, il fallu à Razvan exactement dix secondes. Le jour, la nuit, les différences entre les deux amis toujours plus flagrantes. Le regard légèrement fatigué du médicomage se trouvait illuminé malgré lui de la voir et une fois que le serveur se fut éloigné pour chercher leurs boissons, il sortit de la poche intérieure de sa veste en cuir, un petit paquet rectangulaire. Du kraft, rien que du kraft, rien de plus sobre, aussi. Ce n'était rien, le symbole était fort, pourtant et il le fit glisser vers la sorcière sans se départir de son sourire tranquille : « Joyeux Anniversaire, Neolina ». Le cadeau du roumain, comme tous les cadeaux d'anniversaires qu'il lui faisait, était quelque chose de très simple. Efficace. Symbolique. Important. Ils s'étaient laissés aller à quelque chose de tellement plus profond, quelque chose de tellement plus beau, aussi, en un sens. Il lui paraissait évident devoir rappeler peut-être, ce que leur relation était : quelque chose de longue durée, de si long qu'ils étaient presque leur plus vieille connaissance et assurément, leur plus vieille amitié. Le cadeau était une simple photographie dans un cadre, qu'ils avaient prise lorsqu'ils avaient quinze et seize ans. Une jeune Neolina, un jeune Razvan, seulement tous les deux, juste avant leur rentrée scolaire, sur le quai de la gare. Elle en habit de sorcière pour son école, lui avec l'uniforme de Durmstrang. Deux adolescents qui se quittaient pour plusieurs mois mais dont la mère de la jeune femme avait désespérément voulu immortaliser l'instant. Ils étaient beaux, répétait-elle. Pour une fois et c'était rare, il faisait un réel sourire sur la photographie, triste à l'idée de quitter son amie d'enfance, sachant néanmoins qu'ils se reverraient quelques mois plus tard. La photographie pouvait avoir plusieurs sens, c'était une fenêtre sur un passé dont il fallait se souvenir peut-être - une amitié et seulement une amitié - ou bien alors une fenêtre sur un potentiel futur - ils se connaissaient si bien et depuis si longtemps, n'étaient-ils pas faits pour être ensemble ? Razvan lui-même ne savait pas quel sens il attribuait à cette image, le cœur, à l'heure actuelle et alors qu'il se perdait dans son regard, tristement indécis.


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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Jeu 24 Sep 2020 - 4:00

Plantée devant son miroir, Neolina observait son propre reflet. Bien qu’aujourd’hui, elle ait pris une année supplémentaire, elle n’était pourtant pas à l’affut d’une nouvelle ride, ou tout autre signe du passage du temps sur son visage. Au contraire, elle les prenait comme des souvenirs de ses émotions passées, bien souvent emplies de joie. À cause, ou grâce à son éternel sourire, quelques plis cernaient sa bouche, entouraient ses yeux. Mais c’était là des marques de bonheur : qui pourrait trouver cela disgracieux ? Certainement pas elle. Non, ce qui la poussait à s’observer ainsi, c’était le fait qu’elle en était à bientôt une heure d’essayage, et qu’aucune tenue ne la satisfaisait vraiment. Heureusement qu’elle était sortie tôt du Ministère, car cela lui avait laissé du temps pour se préparer - et hésiter, forcément. Oh, cela ne l’empêcherait pas d’être en retard, bien sûr ! Mais au moins, elle eut un peu de temps pour vider l’entièreté ou presque de son dressing, sous les yeux las de son croup somnolant sur son lit, en arrière-plan.

Finalement, comme dans la majorité des cas où elle hésitait sur une tenue, Neolina repassa la toute première qu’elle avait enfilé. Une robe patineuse bleue pastel, avec un joli croisé dans le dos. Oui, ça serait celle-ci. Le tissu tombait parfaitement sur son corps, soulignant ses formes sans être indécente - Neolina n’était jamais indécente, ni provocante. Peut-être aurait-elle dû choisir une tenue plus simple pour l’occasion, pour éviter le moindre malentendu. Peut-être était-ce trop habillé pour le lieu où elle se rendait. Mais après tout, si on ne se faisait pas plaisir le jour de son anniversaire, alors quand ? Posant ses yeux sur l’horloge, elle remarqua que l’aiguille avait filé et qu’il était l’heure. Déjà ! Plus le temps de changer, elle enfila des chaussures assorties et décoiffa ses cheveux coupés au carré comme elle le faisait toujours. On n’avait jamais vu Neolina avec une coiffure trop parfaite, enfin ! Quelques mèches semblaient vivre leur propre vie, comme elle en somme. Quasiment prête, elle retourna tout à coup à sa coiffeuse et appliqua une touche de rouge à lèvres rosé sur ses joues pour se donner bonne mine, l’étalant du bout des doigts avant de passer le raisin sur ses lèvres. Elle eut l’impression d’en faire trop, mais se rassura en se disant qu’en temps normal, cette réflexion ne lui serait même pas venu à l’esprit. Et les choses étaient redevenues normales, pas vrai ?

Une caresse à son Croup plus tard, elle pressait le pas dans la rue où un froid saisissant glaça sa peau, bien qu’elle ait enfilé un manteau par-dessus sa tenue. Elle était en retard, affreusement en retard comme toujours. Quelques minutes certes, mais le roumain était réglé comme un coucou suisse. Mais lorsqu’elle arriva devant le lieu du rendez-vous, ce fut en même temps que lui. Au moment même où elle l’aperçut, un sourire apparut sur ses traits, créant sans doute de futures rides à ajouter à sa collection. « Razvan ! » lâcha-t-elle avec enthousiasme, l’étreignant doucement en riant à sa remarque. Son odeur l’envouta un court instant, et elle décida de ne pas laisser cette sensation l’envahir trop longtemps, au risque de trop cogiter. Ça n’était pas l’idée. Pas ce soir, non. « Je sais bien. On me demande parfois même encore mes papiers d’identité, c’est un peu vexant ! » Bien sûr qu’elle savait qu’il parlait de sa fâcheuse manie de n’être jamais à l’heure, mais elle préféra donner le ton de la soirée en blaguant. C’était toujours comme ça qu’ils avaient fonctionné, non ?

Heureusement que la couche de son manteau était suffisamment épaisse pour qu’elle ne sente pas la main de Razvan contre la peau à moitié découverte de son dos. C’était un geste innocent et chaste, bien sûr, mais en ce moment, dès que Neolina touchait Razvan, ou l’inverse, son corps n’était pas tellement d’accord avec sa tête. Elle apprécia son indécrottable galanterie, évidemment, et les guida tous les deux dans le pub jusqu’à une table tranquille. Le lieu n’avait pas été choisi par hasard, calme, paisible, chaleureux. Neo savait qu’il se sentirait à l’aise ici, et c’était important. Même si c’était son anniversaire à elle. « J’adore cet endroit… » dit-elle en guise de préambule, alors que c’était pour ainsi dire la deuxième fois qu’elle y mettait les pieds. Evidemment, vu qu’elle ne changeait pas, comme Razvan l’avait soigneusement fait remarquer, Neolina mit une éternité à se décider avant d’opter pour un vin blanc que le serveur avait décrit comme fruité. Razvan, lui, passa commande en un quart de seconde. Cette aptitude était fascinante pour une grande indécise comme elle.

Lorsque le serveur les laissa finalement seul, Razvan ne fit pas patienter Neo bien longtemps avant de lui offrir son cadeau. D’habitude, elle aurait trépigné et lui aurait demandé ce qu’il allait lui offrir à la deuxième seconde de leur retrouvaille, mais ce soir, il flottait dans l’atmosphère quelque chose de différent. Ils étaient eux-même et pourtant, c’était indéniable, les choses avaient changé, quoi qu’il en dise. Elle était heureuse de le voir, bien sûr, mais plus mesurée dans son comportement. Sans doute par peur de se laisser déborder par une décharge d’enthousiasme qui les mèneraient vers des terrains bien trop glissants. « Oh, tu y as pensé ? » s’amusa-t-elle en saisissant délicatement le petit paquet d’une sobriété toute razvanienne. Plantant son regard dans le sien, elle lui sourit tendrement. « Merci Razvan. » C’était tout elle, remercier avant d’ouvrir. Certains utilisaient cette technique pour se dérober si le cadeau ne plaisait pas. Mais Neo n’avait même pas besoin d’ouvrir le paquet, ce qu’elle fit avec lenteur et délicatesse, comme pour prolonger le suspens, pour savoir que ce qu’il contenait emplirait son coeur de bonheur. Et ce fut une explosion de sentiments bien divers et puissants qui l’envahit quand elle posa ses yeux sur le présent de son plus vieil ami.

C’était curieux comme mot, présent. Encore plus quand il s’agissait d’un cadeau tout droit émergé d’un passé qui lui semblait si lointain, et si proche à la fois. En posant les yeux sur leurs anciens eux, les yeux de Neolina s’emplirent aussi de larmes, car son coeur débordait trop. « Oh, Razvan… » Il y avait tellement de souvenirs rattachés à cette photo, qui semblait résumer toute leur histoire. Il n’y avait qu’à les voir, posant gentiment devant l’appareil, un sourire idiot sur les lèvres, pour qu’une myriade d’instants d’autrefois ressurgissent tout à coup. Neolina se souvenait parfaitement de cette journée. Suffisamment pour savoir qu’il y avait un envers à cette photo. Alors que les adolescents semblaient poser sagement, leurs mains dans le dos, il y avait un petit secret qu’eux seuls connaissaient. La main droite de Neo touchait celle de Razvan, se raccrochant à lui avec son petit doigt comme ils le faisaient parfois, toujours à l’abri des regards, pour se rappeler si besoin était qu’ils seraient toujours là l’un pour l’autre. C’était un geste tendre, un geste à eux, un geste qu’ils ne faisaient plus depuis longtemps. Deux amis qui pourtant n’avaient jamais laissé leur amitié mourrir. Cette image était pleine de sens, vraiment. On pouvait sans doute en trouver plusieurs mais à cet instant, portée par son coeur et une pointe de nostalgie, Neo comprit que malgré les récents événements, la douleur, les doutes, la peur, Razvan serait à jamais près d’elle. Et c’était là une déclaration silencieuse, sans doute la plus belle, qu’il lui offrait. Un présent. Peut-être pas un futur, mais c’était bien assez.

Une larme roula sur sa joue tandis qu’elle releva la tête pour regarder Razvan. Ça n’était pas de la tristesse, et elle espéra de tout coeur qu’il comprendrait. Sans dire un mot, elle se leva doucement et vint se poser sur le bord de la banquette qu’il occupait, le prenant dans ses bras parce que parfois, c’était la meilleure façon d’exprimer ce que les mots étaient incapables de faire. Comme toujours, sa tête se nicha parfaitement dans son cou qu’elle eut envie d’embrasser - ce qu’elle ne fit pas - et elle le serra, fort. « Tu as toujours su me toucher en plein coeur… » chuchota-t-elle sans se décoller de lui. Quelques mois plus tôt, la phrase aurait été à prendre comme ça, comme elle venait. Mais aujourd’hui, tout ce qu’elle pourrait dire d’un peu intime, dans le cadre d’une amitié, pouvait finalement avoir un double sens. C’était le cas, d’ailleurs. Son coeur n’était pas tout à fait réparé, et c’était peut-être une erreur que de le revoir si tôt, si vite. C’était peut-être une erreur que de se rapprocher ainsi de lui, sa chaleur l’enveloppant, son odeur entêtante et rassurante l’enivrant. L’instant aurait été parfait pour que ces deux idiots décident enfin d’arrêter leurs imbécilités, et se rendent enfin compte que se rendre malheureux pour éviter de l’être était une chose ridicule. L’instant aurait été parfait pour un baiser.

L’arrivée de leurs boissons brisa l’instant, et le serveur fut bien plus maladroit que Neo ne l’avait jamais été en se raclant la gorge avant de poser brusquement les verres sur la table. Surprise, Neolina sursauta et se dégagea de l’étreinte, retour brutal à la réalité s’il en était. Ses joues rosirent un peu, mais heureusement, sous son rouge à lèvres en guise de blush, ça ne se voyait pas trop. Elle regagna sa place à contre-coeur, en face de lui, si près et loin à la fois, et attrapa le verre de vin étrangement liquoreux. « Portons un toast ! » Son enthousiasme n’était pas feint, bien qu’elle forçait un peu pour éviter que tout cela ne soit trop solennel ou chargé en émotions bien trop fortes. « À ces deux adolescents innocents qui ont réussi à ne jamais laisser quoi que ce soit les séparer. » Elle fit tinter son verre contre le sien, avant de le porter à ses lèvres. « À nous, en somme ! » Sur la table, la main de Neolina avait trouvé celle de Razvan, et son petit doigt s’était enroulé autour du sien. L’avait-elle fait exprès ? Même elle n’aurait su dire.
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Jeu 24 Sep 2020 - 16:47

Il ne fallait pas être devin pour deviner que les deux roumains qui se retrouvèrent devant la devanture du petit pub étaient des amis de longue date. Mais il fallait peut-être, être un peu plus perspicace pour deviner ce qui se cachait sous cette amitié, chose qu'eux-même tentaient désespérément de cacher à l'autre. L'illumination sur le visage de Neolina, Razvan ne la rata bien entendu pas. Un sourire miroir s'afficha sur son propre visage, dessinant tout comme pour elle, de jolies pattes d'oie aux coins de ses yeux bruns. Comme à l'accoutumé, le médicomage ne répondit pas à la plaisanterie de son amie, se contentant simplement de sourire. Elle n'en prendrait pas offense. Son amie d'enfance étant, bien entendu, la personne à ce jour qui le connaissait le mieux au monde. Ils étaient probablement attendrissants, à se retrouver devant le pub, arrivant totalement en même temps par le plus grand des hasards - ou presque - leurs visages auréolés de sourires qu'ils se renvoyaient peut-être malgré eux. Ils ne percevaient pas le sens de ces derniers en les envoyant à l'autre, quiconque les verrait de l'extérieur comprendrait très bien, pourtant, que les regards qu'ils s'envoyaient n'étaient pas totalement innocents. Le pub était calme, dieu merci, le médicomage savait pertinemment qu'elle avait choisi à dessein un endroit où il n'aurait pas nécessairement envie de prendre ses jambes à son cou. Peut-être leur fallait-il une atmosphère un peu intimiste, c'était possible. En tout cas, elle l'avait une nouvelle fois totalement décodé, comme d'habitude. Merci, Neolina. Il ne formula pas de remerciement à voix haute, sans doute parce que c'était inutile, et se contenta de s'asseoir de son côté pour commander en un temps records. En comparaison, les hésitations de la roumaine lui permettaient de se demander s'il avait bien fait de choisir le cadeau d'anniversaire qu'il entendait lui offrir.

   Razvan avait toujours été particulièrement mélancolique, c'était quelque chose d'inscrit dans son ADN depuis l'enfance. Il avait toujours eu cette fâcheuse tendance, non seulement à ne pas être très bavard, mais aussi à regarder la ligne d'horizon en laissant son esprit divaguer vers le passé et ses affres. Le cadeau qu'il fit glisser en souriant dans sa direction, était probablement sa plus franche matérialisation. Ils avaient grandi ensemble et vécu des choses, les deux amis toujours fourrés ensemble, témoins de l'autre à leurs mariages. Ils avaient deux existences propres, qui pourtant se coupaient et s'entrecroisaient toujours plus étroitement. Qu'ils se retrouvent par hasard à Londres, n'était pas très étonnant. Neolina, Razvan, aucun d'eux n'avait jamais pu rester très loin de l'autre pendant très longtemps. La preuve. Une succession d'émotions passa sur le visage de la trentenaire avec une fulgurance telle qu'il eut du mal à suivre chacune d'elles. Il avait fait mouche, comme toujours, alors que les yeux mouillés de la sorcière ne semblaient pas très déterminés à quitter cette vieille photographie tirée de leur si lointain passé. Il n'avait jamais aimé les photographies, paradoxalement, pour lui qui était un homme du passé. Le roumain comptait sur sa mémoire et sa mémoire seule pour figer les instants les plus importants de sa vie. Il n'avait jamais eu besoin de regarder cette photo pour se rappeler du moment où elle avait été prise. Tout comme il n'avait jamais eu besoin de photos pour se rappeler de quoique ce soit d'autre. C'était un effort tout Razvanien qu'il avait fait ce jour-là lorsque la mère de la jeune femme avait demandé à les prendre en photo. Mais pour lui faire plaisir - leur faire plaisir à toutes les deux - il y avait mis du sien. Il avait même souri. La photo revenait maintenant, semblait-il, à sa propriétaire d'origine. Lorsqu'il vit une larme rouler sur sa joue, il sut immédiatement que c'était simplement un trop-plein d'émotions qui sortaient. Et il aurait pu s'excuser, esquisser un geste pour lui tendre un mouchoir, ou simplement la regarder en souriant, mais Neolina ne semblait pas d'humeur à parler. La tactile trentenaire s'était déjà levée avant qu'il ne puisse faire un seul geste pour le prendre dans ses bras avec une spontanéité qu'il n'aurait sans doute jamais. Le visage de son amie d'enfance niché dans son cou, il lui embrassa la tête naturellement en la serrant plus fort :  « C'est que j'ai fini par te connaître, en trente ans ». Il ne croyait pas si bien dire. Non content de connaître sa psychologie, Razvan la connaissait également maintenant sous toutes les coutures physiquement. Et comme il aurait voulu que cette pensée ne s'invite pas dans son esprit à ce moment, mais que voulez-vous, il n'avait pas pu s'en empêcher. Trente ans qu'ils se connaissaient, qu'ils étaient amis, un trentième anniversaire de Neolina et un trentième cadeau pour elle. Le roumain aurait voulu ajouter quelque chose de plus, mais l'indélicatesse du serveur et de leurs boisson les heurta suffisamment pour qu'elle se décolle et retourne - tristement, notons-le - à sa place. Le roumain en voulu à cette personne d'avoir brisé un moment d'une si parfaite spontanéité. Il lui en voulu parce que leur relation était, à ce jour, compliquée. Ils ne pouvaient pas se voir souvent, pour diverses raisons et encore plus depuis qu'ils avaient malencontreusement dépassé le stade de l'amitié. Cette proximité physique qu'ils s'autorisaient, ils ne se l'autoriseraient guère plus. « A nous… ».

   Razvan ne réalisa qu'elle lui avait pris la main que lorsqu'il reposa son verre. Il aurait pu la retirer et feindre de prendre son verre avec celle-ci, il aurait pu la retirer et feindre de sortir son paquet de cigares mais la position était trop naturelle pour qu'il n'ait envie de la briser. C'est avec tout autant de naturel que leurs doigts s'étaient croisés, alors qu'il la regardait : « J'espère que tu as passé une bonne journée d'anniversaire. Tu as vu du monde, tu es sortie ? ». Il n'était habituellement pas la personne la plus bavarde du monde, mais s'il ne faisait pas un effort pour l'anniversaire de Neo, quand donc en ferait-il un ?



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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Ven 25 Sep 2020 - 3:34

Trente ans. À l’échelle des deux roumains, trente ans, c’était toute une vie. Du moins, les leurs. Tous les souvenirs antérieurs à cette période n’existaient pas, car ils étaient trop jeunes pour se rappeler. Comme si leur mémoire s’était mise en route à leur rencontre. Comme si leur vie avait vraiment commencé à ce moment-là. Trente ans. Ca laissait en effet tout le temps de construire une relation forte, qui souvent, chez les autres, s’étiolaient au fil des années. Et pourtant, malgré la distance, les épreuves, et le reste, jamais ils n’avaient perdu ça. S’éloigner avait presque étrangement renforcé leur amitié. Se rapprocher avait failli causer sa perte. Les paradoxes de ce genre étaient à devenir fous.

Effectivement, Razvan connaissait Neolina par coeur. Tous ses petits travers, ses défauts, ses inconstances, il les supportait, les aimait même presque. Tout comme elle supportait sans effort ses attitudes qui, pour le commun des mortels, paraissaient froides et distantes. Peut-être aussi parce qu’il n’était pas comme ça avec elle. Il n’y avait qu’à les voir, là, enlacés comme si à deux, ils étaient plus forts. La proximité la déconcerta légèrement mais pour une fois, elle ne s’embarrassait pas de questions, appréciant juste de retrouver cette place dans ces bras qui lui avaient toujours fait du bien, chaque fois qu’elle s’y était réfugiée. Aujourd’hui plus que jamais, c’était le cas. Ils avaient survécu à l’épreuve. Le plus dur était derrière eux désormais, non ? La spontanéité de Neolina, emballée par sa propre émotion, avait permis de peut-être briser une barrière qu’ils avaient inconsciemment forgée.

Sur le moment, Neolina en voulut un peu au rude employé des lieux de gâcher ainsi un tel instant de plénitude. Ça n’était pourtant pas son genre, mais quand il s’agissait de Razvan, Neolina était toujours un peu différente, et pourtant plus elle-même que jamais. Égoïstement, sa bienveillance s’éteignit un court instant pour souhaiter que le moment se prolonge, et que cet individu disparaisse de sa vue ! Sa gentillesse reprit vite le dessus et elle se paya même le luxe de lui adresser un sourire gentil en le remerciant avant de retourner à sa place. Elle aurait aimé rester sur cette banquette, trop petite pour eux deux, un beau prétexte pour être un peu plus proche de lui encore. Mais c’était trop tard, elle lui faisait face et en même temps, elle avait maintenant tout le loisir de plonger ses yeux dans les siens pour y lire toute une foule de choses qui lui faisaient du bien. Son toast était lourd de sens, mais aussi léger dans la formulation, sans doute la meilleure chose qui aurait pu se produire pour que la soirée se déroule sans encombre. D’ailleurs, Neolina aurait peut-être dû remercier le grossier serveur car sans lui, qui savait quelle bêtise elle aurait pu commettre en laissant à nouveau son coeur prendre le contrôle du reste ?

Neolina ne réalisa pas tout de suite que ses doigts étaient allés chercher ceux de Razvan. Son corps semblait bien avoir une volonté propre, lui envoyait même carrément un message quand on y pensait mais visiblement, quand on refusait de voir certaines choses, les oeillères étaient tenaces. Quand enfin elle s’en rendit compte, elle remarqua surtout que Razvan n’avait pas bougé d’un pouce, c’était le cas de le dire. Aussi ne changea-t-elle rien à sa posture, jugeant qu’il serait étrange de retirer sa main. De l’extérieur, regardez-les, à se bouffer des yeux et à se tenir main dans la main… Pensez-vous qu’il aurait fallu leur dire pour qu’ils se rendent compte ? Mais personne alentours pour donner un petit coup de pouce au destin qui pourtant avait déjà fait fort pour les réunir. Mais que Razvan était têtu ! Et Neo, n'en parlons pas…

La question de Razvan la surprit. Neolina était habituée à démarrer la majorité de leurs conversations, et elle s’était laissé aller à la contemplation des abysses marrons qui lui faisaient face, au point d’en oublier de parler. Une bonne journée, et bien… elle avait travaillé. Rien de plus. Une journée des plus classiques, avec une mission classique. Le couple de moldus qu’elle avait oublietté était gentil, ils lui avaient parlé longtemps, trop longtemps aurait pensé ce fichu Morfin, et elle avait soigneusement effacé la seule partie qui concernait le bébé dragon. Oh, ne posez pas de question ! Elle préférait ça qu’affronter le désarroi de personnes qui avaient survécu à des mangemorts. C’était toujours un moment pénible, et il fallait un sacré sort pour faire oublier ce genre de traumatisme. Et pour le reste, paperasse, paperasse, ennui : ses collègues sachant pour son anniversaire l’avait déchargé de beaucoup de missions, ne réalisant sans doute pas qu’elle n’aimait rien de plus que le terrain. Ou alors, c’était un fait de son supérieur qui voulait lui faire passer un message. Surtout, ne pas surinterpréter. Jamais. « Une journée comme une autre, tu sais. Si ce n’est le changement de chiffres, c’est un jour banal. Il ne tient qu’à nous de le rendre extraordinaire, tu ne crois pas ? » La formulation aurait encore une fois paru bien innocente quelques mois plus tôt. C’était la philosophie de Neolina en réalité, de se dire que chacun avait le pouvoir de faire de ses jours, de sa vie, ce qu’il voulait. En y mettant tout l’enthousiasme du monde, Neolina parvenait à être heureuse, alors quoi ? Mais au regard de ce qu’ils avaient vécu récemment, on pouvait y comprendre tout autre chose. Ce nous là n’était plus général, ne s’adressait plus aux sorciers, aux humains, mais se réduisait à leur petite sphère privée, à eux deux et personne d’autre. C’était cruellement vrai. Ils étaient les seuls maître de leur destin. De leur futur, qui semblait se dessiner chacun de leur côté alors que pourtant, il aurait suffit d’un rien.

« Pour te répondre, j’ai mangé avec une amie ce midi. » Imani, dont elle devenait de plus en plus proche, c’était agréable. Même si elle tenait peu à expliquer à Razvan dans quel contexte elle avait rencontré la jeune femme. « Mais j’étais surtout impatiente d’être à ce soir ! »  Elle lui décocha un grand sourire, et but une gorgée du vin sucré de sa main libre. C’était drôlement bon !  « Alors, dis-moi tout… » enchaîna-t-elle, posant à nouveau son regard sur la photo qui trônait encore sur la table, reflet de leur eux passés. « … À quel point ma mère s’est montrée pénible dans ses lettres tandis que tu négociais ce joli cadeau ? » Elle espérait que la mama Siankov n’avait pas fait de sous-entendus terribles, car ça n’était pas le moment. Mais elle savait que c’était le cas, à coup sûr. Si sa mère savait… Elle en mourrait de joie, estimant sans doute qu’elle avait vu tout ce qu’elle avait à voir avant de rejoindre son mari, à savoir sa fille avec l’homme dont elle rêvait pour elle. Même si ça n’avait été qu’éphémère, mais ça…
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Ven 25 Sep 2020 - 14:10

Les gestes avaient parfois plus de sens que n'importe quel mot. Neolina et Razvan peinaient à admettre la vérité sous-jacente de chacun de leurs regards et de leurs gestes. C'étaient leurs corps, non pas leurs esprits, qui menaient la danse, l'avaient-ils appris à leurs dépends. Trop rationnels, peut-être trop inquiets pour accepter de se laisser totalement aller à l'évidence. C'aurait été tellement plus simple si au moins l'un d'entre eux avait le courage de faire les choses correctement. Mais c'était sans doute trop leur demander. Se tenir machinalement par la main, se lancer de doux sourires et de profonds regards, c'était davantage leur genre. Tristement. Toutefois, il était remarquable quoique tout à fait logique finalement, qu'ils fassent tous les deux pareils efforts. Neolina avait non seulement fait l'effort de lui proposer de passer la soirée avec elle - sachant pourtant qu'ils marcheraient tous les deux sur des œufs pendant la soirée - mais elle avait aussi fait l'effort de choisir un endroit calme qui ne donnerait pas envie à Razvan de prendre ses jambes à son cou. Ce dernier, quant à lui, avait accepté de venir et faisait également l'effort de faire un minimum la conversation. Ce n'était pas une capacité qu'il avait instinctivement, lui, l'homme d'écoute et non de paroles. Aussi fut-il sans aucun doute assez maladroit, trop peut-être mais qu'y pouvait-il ? Chacun son truc.
Il écouta avec la même attention qu'il avait toujours la trentenaire lui répondre. La fin de sa première phrase le fit légèrement tiquer. Mais Razvan étant Razvan, il se contenta d'un léger sourire avant de boire une gorgée, sans répondre. Ils auraient pu rendre ce jour extraordinaire de bien des manières, se voir, aidait peut-être déjà. Mais se voir, c'était également accepter communément la décision qu'ils avaient prise et entériné dans cette foutue cuisine. "On en parle plus jamais" avaient-ils décidé. Une belle connerie, alors qu'ils en parlaient, d'une certaine façon, absolument tacitement. Par des regards, des gestes et des sourires. Que fallait-il faire pour qu'ils posent des mots dessus ? Sans doute rien, sans doute fallait-il laisser le temps faire ou laisser le temps effacer de lui-même ce qui s'était passé entre eux ce jour-là. Le roumain manqua de répondre "c'est génial !" lorsqu'elle lui avoua avoir mangé avec une amie mais définitivement, ce n'était pas son genre de s'emballer pour si peu. Il hocha juste la tête, répondit à son sourire, lequel s'agrandit devant les interrogations concernant la mère de la trentenaire.

Ah.

Sacrée maman de Neolina. Il y en avait, des choses à dire sur cette bonne femme, bien gentille, toujours très volontaire et emballée. Razvan l'avait toujours apprécié, bien qu'il eut toujours été mal-à-l'aise devant ses regards appuyés et sa joie de voir sa fille et lui ensemble. Le drame de sa vie ayant été qu'ils ne se marient pas l'un à l'autre - ou bien était-ce le drame de leur vie à eux ? Razvan ne regrettait pas particulièrement son chemin de vie bien qu'il en regretta la fin. Sans cela, il n'aurait jamais eu sa fille et pour rien au monde il ne remplacerait cela. Non, sa vie lui convenait, bien qu'elle contenait, assurément, bien trop d'actes manqués. « Oh, elle n'était pas pénible » assura-t-il en guise de préambule en soulignant, comme toujours, son indécrottable politesse - jamais, au grand jamais il ne parlerait en mal de la mère de Neo - « je n'ai même pas vraiment eu à négocier. Je lui ai envoyé un courrier en lui demandant la photo. Elle était très contente de recevoir une lettre de ma part et m'a répondu avec la photo, en écrivant trois pages ». Typique. Cela l'avait fait sourire. Il se doutait bien qu'il avait potentiellement ouvert la boîte de pandore, et il savait très bien qu'il risquait de recevoir beaucoup trop de courriers de la part de la bonne femme, mais ce n'était pas grave. Elle n'était pas méchante, au contraire. « Non pas que ça me dérange. J'ai toujours beaucoup apprécié ta mère de toute manière, tu le sais ». Razvan, en comparaison, n'avait que sa vieille grande tante et même pas de photo de ses parents. Il avait grandi surtout entouré de ses cousins et cousines, moldus comme sorciers, étant accepté que sa tante était quasiment le noyau de sa famille. Il ne connaissait cette dernière que par son intermédiaire. Le roumain porta de nouveau son verre à ses lèvres en détournant le regard vaguement en direction de la sortie. Message subconscient à l'attention de Neo ou volonté de s'en aller ? Lui-même ne saurait le dire.


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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Sam 26 Sep 2020 - 20:10

Ah, la mère de Neolina… Il y avait tellement à dire sur cette femme qu’en réalité, ils auraient pu passer la soirée à en parler sans tarir d’anecdotes à son sujet. Mais, comme le disait Razvan, il avait bien trop d’estime pour cette femme pour oser se moquer, aussi, la conversation aurait reposé sur les seules épaules de Neolina - un peu comme souvent, n’est-ce pas ? Neolina adorait sa mère autant qu’elle était fatiguée par ses comportements, ses contradictions. Veuve depuis tant d’années qu’elle avait arrêté de les compter, mama Siankov n’avait jamais eu l’intention de retrouver qui que ce soit, fidèle à son mari à travers la mort, comme le voulait la tradition dans laquelle elle avait été élevée. Pourtant, ça ne l’avait pas empêché des remarques et attitudes déplacées pendant le deuil de Razvan, tant son coeur de mère débordait d’envie de le voir se déclarer pour sa fille. Ne faites pas ce que je fais, faites ce que je dis.

Neo adorait sa mère, oui. Mais il y avait une raison qui expliquait les kilomètres qui la séparaient d’elle, malgré le manque. L’esprit libre de la jeune roumaine avait toujours été une incompréhension pour la plus vieille, qui ne vivait pas tellement bien les élans d’indépendance de sa fille, qu’elle voyait comme des caprices ou des bravades, rien de plus. « J’ai le regret de t’annoncer que maintenant, tu vas devoir déménager ET changer de nom, sinon, tu seras à l’origine du décès de son cher hibou. Il est trop vieux pour tenir le rythme de ses envies de correspondance ! » Elle lâcha un petit rire mais en réalité, elle-même ne savait pas si c’était de l’humour ou la vérité. Sa mère était l’incarnation du too much. En faire trop, c’était un art de vivre. « Je pense qu’il est inutile que je précise que la réciproque est vraie. » Non, rien ne servait de s’appesantir sur le sujet, ça ne serait que plus dangereux encore. Et toute cette conversation, pourtant, lui semblait être sur le fil du rasoir.

« Ce qui est plus surprenant, c’est qu’elle ait réussi à tenir sa langue ! Dans sa dernière lettre, elle ne m’a absolument pas parlé de toi, ce qui est un miracle si tu lui avais écrit. Il faudra que je pense à la féliciter ! » Neo aimait se moquer d’elle, et pourtant, elle savait bien qu’elle ne lui dirait rien à ce propos car ce serait ouvrir la boîte de Pandore et en ce moment, elle n’était pas en état de mener pareil combat. Repousser les assauts de sa mère était facile, en temps normal. Mais quand son coeur était malmené de la sorte, cela devenait tout de suite bien plus compliqué. Peut-être même que la matronne Siankov aurait réussi à lui sortir sans le vouloir des arguments qui n’auraient fait que lui faire plus regretter encore leur choix, voire même l’aurait incité revenir dessus.

Le silence s’installa à nouveau, tandis que Neolina se perdait dans des souvenirs de sa Roumanie natale. La photo, l’évocation de sa mère… Tout ça ne l’aidait pas à se retenir de sombrer dans la nostalgie, et ça n’était pas une sensation qui lui était toujours agréable. À petite dose, cela lui allait, mais ces derniers temps, elle avait fait trop fort. Elle avait réfléchi à tous les actes manqués de sa relation avec Razvan et, quand on les comptait, il y en avait. Beaucoup. Tellement. Neolina se détestait, détestait ça, car ça n’avait rien de bon. Avec des si, on pouvait mettre Londres en bouteille. Et si les choses s’étaient passées ainsi, c’était pour une bonne raison. Il n’y avait aucun intérêt à se dire qu’ils étaient passés à côté de quelque chose, car cela serait faire offense à Mara, à Andrea, à Mihaela. La vérité n’avait jamais une forme fixe, mais la réalité, si. Et dans leur réalité, Razvan et Neo s’étaient mariés à d’autres gens. Qu’on ose leur dire que ça n’était pas les bons ! L’âme soeur n’existait pas de toute manière, selon elle. Même si ça crevait les yeux qu’elle était en train de boire un verre face à la sienne.

Imperceptible ou presque, le regard de Razvan coula vers la porte. Pour un oeil non averti, ça ne voulait rien dire, c’était peut-être juste un hasard mais pas pour Neolina. Un instant, elle se sentit mal à l’aise, regrettant peut-être d’avoir voulu précipiter les choses en lui demandant de venir ce soir. Ils ne s’étaient revu que par hasard d’ailleurs, un hasard dû aux pieds de Neolina qui s‘étaient  emmêlés, une fois de plus. Mais là, ça n’avait rien à voir. Elle hésita un temps à lui offrir une porte de sortie, mais c’était risqué car il pouvait la prendre, ou interpréter ça de la mauvaise façon. Alors que dire, que faire ? « Je peux … ? » fit-elle finalement en pointant le verre de whisky devant Razvan. C’était une habitude encore une fois emprunté à leurs jeunes alter-ego, car l’indécise Neolina volait toujours dans l’assiette de Razvan, ou buvait dans son verre, pour goûter ce qu’elle n’avait pas choisi et étendre peut-être l‘horizon de ses papilles. Ca ne faisait que renforcer son indécision, mais soit. La question n’avait vocation qu’à être polie, et elle n’attendit pas sa réponse - qui serait positive, de toute façon - pour se saisir de son verre rendu encore chaud par les doigts qui le tenaient une seconde plus tôt, et le porter ses lèvres. Rien qu’à l’odeur, elle sut que c’était une mauvaise idée. Un instant plus tard, elle fit claquer la boisson sur la table, se retenant de la recracher, l’avalant bravement. Ses deux mains - adieu, doux contact - rejoignirent sa bouche comme pour la protéger d’une future agression. « Erk, quelle horreur ! » Elle attrapa son vin doux pour en boire une nouvelle gorgée, et apaiser peut-être le feu qui courrait le long de sa gorge. « Trente-cinq ans, et toujours de mauvaises décisions en perspective… Je crois que je suis un cas désespéré ! »
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Dim 27 Sep 2020 - 14:34

Recevoir une montagne de courrier de la part de la mère de Neolina, Razvan s'y attendait. Vraiment, c'était logique et sans doute une grossière erreur de lui avoir donné l'opportunité de connaître son adresse. Cela dit, pour voir le grand sourire sur le visage de son amie d'enfance face au cadeau qu'il lui avait offert, il était prêt à prendre le risque. Le ravissement de la jeune femme valait tous les meilleurs harcèlements de la part de sa génitrice. Il fallait dire que lui-même recevait peu de courrier - il pourrait sans doute supporter ceux de cette vieille femme, non ? Il lui arrivait d'envoyer un courrier à sa tante, ça lui faisait plaisir, elle prenait généralement trois semaines pour lui répondre en quelques lignes. Non pas qu'elle se désintéressait de lui, mais elle était assurément plus froide que la mère de Neo. Quoiqu'il en soit, il sourit sincèrement à la plaisanterie de la jeune femme, hocha même la tête pour souligner le fait qu'il soit d'accord avec elle. Définitivement, changer d'adresse serait peut-être son seul espoir - quoiqu'il ne se sentait pas d'humeur à briser le cœur d'une vieille femme qui l'appréciait autant.  « J'ai dû la supplier pour qu'elle tienne sa langue, que crois-tu ? » répondit-il d'un ton plus tranquille, « maintenant que le jour J est passé, tu peux être sûre qu'elle va te demander comment ça s'est déroulé… ». Savaient-ils eux-même comment cela finirait ? Absolument pas. C'était bien ça le problème, et Razvan aurait mieux fait de se taire comme il en avait généralement l'habitude. Il avait l'impression que chaque phrase pouvait être sujette à tomber dans le vide et ce n'était pas une bonne idée. Il était bien heureux que cette table les sépare, qui sait ce qui aurait pu se passer s'ils étaient l'un à côté de l'autre ?

Razvan ne savait pas si Neolina avait l'esprit qui divaguait autant que le sien vers des idées auxquelles il ne devrait absolument pas penser. Allait-il avoir l'esprit pollué par ses tortueuses idées à chaque fois qu'il la verrait ? C'était donc ça, la relation dont ils héritaient et qu'ils ne voulaient pas gâcher ? C'était donc pour ça qu'ils n'avaient pas été plus loin ? Sans réellement s'en rendre compte, l'homme passa une main lasse dans ses cheveux bruns. Il avait toujours été du genre à regretter toutes ses décisions, mais il savait mieux que personne que ce n'était pas le cas de Neolina en général. Pourtant, son regard légèrement hagard l'intriguait. Regrettait-elle autant que lui ? Elle le tira de ses songes en pointant son verre de whisky : « Je ne pense pas que ce soit une bon-... » - CLAC - « idée ». Le verre avait claqué avec violence contre la table et Razvan se pinça les lèvres pour ne pas rire franchement face à l'expression dégoûtée de son amie d'enfance. Leurs mains hélas, guère plus liées, il rangea la sienne sous la table en la regardant avec un franc amusement : « Quelle force de caractère, la première fois que j'en ai bu un, j'ai tout recraché sur la table » se moqua-t-il gentiment d'elle. Razvan avait maintenant le palais habitué et la gorge entraînée à avaler la fumée des cigares, il pouvait encaisser le whisky, quand bien même il préférait amplement boire de la tuica, par exemple :  « Mais tu as toujours été brave question alcool. Je me rappelle très bien de ta première gorgée de tuica d'ailleurs ». Comment oublier ? Idée somme toute très foireuse de la part de Razvan, mais il y avait une première fois à tout, paraît-il. Sans se formaliser, le roumain quant à lui, se saisit de son propre verre et le vida d'un trait. Ils avaient toujours tout fait à deux, surtout à l'adolescence, lorsqu'ils se voyaient. « Mais tu peux rêver pour que je te fasse fumer un cigare par contre » lui dit-il sur le ton de l'humour. Lorsque Neolina était partie pour la Russie, Razvan ne s'était pas encore laissé aller à fumer des cigares. C'était venu après. Lorsque le poids de la solitude l'avait envahi et qu'il avait réalisé qu'il était définitivement seul. Quoiqu'il en soit, elle n'y aurait pas droit. Non vraiment. Une gorgée de fumée et il faudrait réanimer Neolina en plein milieu de ce pub tout anglais, et ce n'était pas comme cela qu'il entendait finir la soirée.


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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 0:23

Ah ça, pour poser des questions maintenant que la date était passé… Il était certain que la mère de Neolina allait s’en donner à coeur joie. La roumaine n’avait pas encore reçu son hibou d’anniversaire, mais elle était désormais persuadée qu’après les félicitations et douceurs habituelles, elle aurait sans droit à quatre ou cinq paragraphes sur le beau Razvan, comme elle l’appelait. « Toi, supplier ma mère ? » Elle afficha un air surpris tant le revirement de situation lui parut amusant. « Elle qui te passe tout, c’est un comble ! » Il était vrai que durant leur enfance, les bêtises des deux retombaient toujours sur Neolina quand il s’agissait de sa mère. Et sur Razvan quand il s’agissait de sa tante. L’art de la culpabilisation des jeunes générations, une vieille tradition roumaine ! « Mais merci de me prévenir pour l’interrogatoire à venir. Je vais affuter ma plume et mes réparties ! » Car aussi douce que Neolina pouvait paraître, elle prenait un malin plaisir à faire tourner sa mère en bourrique. Si la situation n’avait pas été aussi tendue, Neo se serait amusée à dire qu’elle pourrait inventer des fins de soirées farfelues pour rendre sa mère folle. Mais cela ne ferait que leur donner des mauvaises idées, qui pourrait tout faire déraper. C’était trop délicat de blaguer là-dessus.

Neolina donc, n’avait pas attendu l’aval de Razvan pour s’enfiler une bonne rasade de whisky. Le roumain, protecteur comme toujours, avait pourtant voulu la prévenir du désastre à venir. Elle eut en effet l’impression qu’on lui lançait un Incendio dans le gosier mais essaya de ne rien en montrer. Elle vit bien qu’il avait envie de se moquer, et ça la soulagea, au fond. C’était une réaction normale, habituelle, enfin une ! Les choses redevenaient-elles doucement comme avant ? « C’est surtout que je déteste gâcher… » surenchérit-elle, alors qu’elle s’imaginait juste mal baver le contenu sur la table comme une malpropre, ou l’éparpiller en pluie de goutelettes comme un personnage de cartoon. « Et puis hein, je l’ai voulu, j’assume ! » Cette phrase prenait, quand on réfléchissait, tout son sens dans sa bouche. Un sens bien amer, cela dit. L’alcool commençait à délier sa langue doucement, et ça n’était peut-être pas pour le mieux…

Comme toujours, incapable de parler du futur - en même temps, quand on connaissait leur posture actuelle, c’était sans doute mieux ainsi - Razvan évoqua un souvenir du passé. Leur première gorgée de Tuica. Neo s’en souvenait plutôt bien, la fête, leur tête-à-tête sous la table. Le défi ridicule, et leurs grimaces quand ils avaient goûté cette saleté. C’était ce jour-là que Neolina avait échangé son premier baiser. Ca n’avait pas été avec Razvan, mais avec Igor, un garçon plus vieux qui l’avait volée à l’emprise de son meilleur ami pour l’emmener danser, et elle s’était laissé faire parce qu’Igor lui plaisait. Que se serait-il passé si jamais Razvan l’avait faite tournoyer, à la place ? Bah, ça ne servait à rien d’y penser. Dans un autre monde, une autre vie, peut-être… « Tu arrives à t’en rappeler ? Ça alors, vu ton état après trois gorgées, ça m’étonne ! » Ils avaient été si pompettes si vite, pauvres petites âmes innocentes.

Quant au cigare, c’était autre chose. Neolina appréciait sentir cette odeur, car elle lui rappelait désormais son ami, et cette matinée là d’ailleurs quand on y pensait. Mais jamais de sa vie elle n’aurait souhaité poser ses lèvres là-dessus - le cigare, pas… Vous comprenez. « Oh, je n’aurais pas été brave à ce point là ! » Elle lâcha un petit rire et but une nouvelle gorgée. Il ne restait presque plus de vin, tant elle se l’enfilait pour combler les blancs, et il y en avait à foison il fallait croire. Comme toujours, Neo ne tenait pas l’alcool. Et comme toujours, cela pouvait mener à quelques… maladresses ? « Par contre, toujours partante pour boire l’alcool du pays ! Si le goût te manque, j’en ai une flasque chez moi d’ailleurs. » La tête lui tournait doucement, et elle ne réalisa pas tout de suite ce que sa phrase impliquait. Il lui fallut bien, quoi, dix bonnes secondes pour que ça percute ? Et quand enfin elle réalisa, elle se mordit l’intérieur de la joue si fort qu’elle faillit se faire mal. Quelle imbécile ! Cela ne ressemblait-il pas à une invitation, franchement ? C’était… Oh… Il fallait se rattraper, vite. « Domenica m’en a fait parvenir une le mois dernier. Pour une femme au foyer, elle me semble drôlement douée pour faire de la contrebande ! Tu crois que je devrais m’inquiéter ? » Sa jeune soeur ne pourrait hélas pas faire une distraction suffisante, elle le craignait. En tout cas, elle-même ne parvenait pas à se sortir de la tête que son appartement était tout proche, si proche qu’on pouvait y aller à pied. Pour y boire de la Tuica, oui, oui… Mais la Tuica n'était pas connue pour rendre les gens raisonnables, au contraire.
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 1:20

Cette soirée se déroulait sous d'étranges auspices. Pourquoi avait-il donc accepté de venir ? Au nom d'une sacro-sainte tradition qui voulait qu'il était présent pour son anniversaire quasiment en toute circonstances. Et maintenant qu'ils étaient à Londres tous les deux, quelle serait son excuse pour ne pas venir la voir - lui qui était veuf et qui n'avait prétendument pas sa fille avec lui ? Ils avaient toutes les raisons du monde de se voir comme ils avaient toutes les raisons du monde de ne pas se voir. Plus de deux mois et le problème n'était toujours pas réglé entre eux ? Quand le serait-il ? Il était bien heureux que tout cela ne soit jamais arrivé en Roumanie : la mère de Neolina se serait fait un plaisir de retourner la baguette dans la plaie et ça ne les aurait pas aidé. Ou peut-être que si, cela dit. Peut-être auraient-ils ouverts les yeux plus vite, peut-être auraient-ils eu un comportement d'adultes et non pas d'adolescents à vouloir se sauter dessus à chaque fois qu'ils se voyaient.

Ils étaient peut-être au fond toujours ces deux gamins de Sibiu, prêts à tenter de nouvelles choses ensemble. Tenter, réellement ? Oh ils n'avaient pas voulu tenter l'évidence, peut-être par manque de courage plus qu'autre chose. Si Razvan avait été à Poudlard, il n'aurait clairement pas été un Gryffondor. C'était évident. Et Neo…? Elle était plus courageuse que lui, sans doute, mais probablement pas lorsqu'il était question du cœur. Sa bravoure se retrouvait davantage dans l'alcool. Et elle assumait, disait-elle. Le choix des mots était mal indiqué mais elle commençait à sombrer dans les méandres de l'alcool. Comment avait-il pu oublier qu'elle ne tenait pas les boissons alcoolisées ? Son regard se fit légèrement plus concerné et il répondit, malgré tout, en affichant un air amusé : « Difficile d'oublier la tête que tu as faîte, en même temps ! » se défendit-il en souriant. Oh oui ce soir-là, quelques gorgées avaient eu raison de Razvan. Il en avait entendu parler pendant des jours tellement sa tante était en colère. Cette vieille femme, qui aimait certes l'alcool, voulait une éducation parfaite pour son petit-neveu et cela incluait d'attendre avant de lui faire goûter la tuica. Seize ans au moins, s'il-vous-plaît. Hélas pour elle, sa première cuite s'était faite avant. Et que dirait-elle de savoir qu'il fumait désormais des cigares ? Elle s'évanouirait sans doute, bien que l'odeur âcre de ces choses lui collaient parfois à la peau lorsqu'il allait la voir. Il sortit de sa poche son boîtier à cigare, justement, dans l'idée d'aller s'en griller un. Quoi de mieux que de sortir fumer pour oublier la gênance du moment ? Sans doute que cela n'y faisait rien, pire encore, sans doute que cela le soulignait davantage. Razvan ne savait plus quoi faire pour faire cesser ses pensées de divaguer vers des idées intolérables. Et Neolina, sans doute, s'essoufflait de faire la conversation à un homme incapable d'en entretenir une correctement. Mais la roumaine le happa alors qu'il allait se lever pour… Lui proposer d'aller boire un verre chez elle ? Le médicomage eut un arrêt sur image, sincèrement choqué, étonné, qu'est-ce qu'il entendait là ? Les battements de son cœur, qui s'étaient légèrement accélérés, semblèrent freiner avec ardeur alors qu'elle semblait se reprendre. Une méprise. Bien entendu que c'était une méprise, Neolina commençait à être pompette. L'espoir que son amie d'enfance revienne sur leur décision s'évanouit comme un souffle de vent. « Ta sœur a toujours été pleine de ressources, non ? » répondit-il d'une voix profondément lasse, en regardant son boîtier d'un oeil hagard. Il devait absolument sortir fumer. N'était-ce pas une tentative de fuite éhontée ? Le roumain sortit de sa poche de quoi payer et déposa l'argent sur la table qu'ils partageaient :  « Hors de question que tu paies la moitié pour ton anniversaire » la prévînt-il d'une voix un peu sévère avant d'attraper son boîtier. Il ne savait pas si elle voulait le suivre ou non. Razvan n'avait pas encore envie d'écourter son moment avec elle, bien qu'il savait, tristement, que ce serait mieux pour l'un comme pour l'autre. Il eut envie de lui tendre la main mais se ravisa. Ils étaient amis. Et. Seulement. Amis. Cela suffisait de se tenir constamment par la main comme deux adolescents amoureux - bien qu'il appréciait ce contact plus qu'il n'osait l'admettre au fond de lui-même. « Tu commences à être pompette » commença-t-il d'une voix prudente, « il vaudrait mieux que je te raccompagne jusqu'à ton immeuble ». Et rien que ton immeuble.


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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 1:59

Etrangement, le moment où Neolina commit une maladresse coïncida parfaitement avec un geste de Razvan qui contrastait tout à fait - ou pas. Alors qu’il était debout, Neolina fit mouliner son cerveau qui commençait à s’embrumer. Sa compagnie devenait-elle si insupportable pour lui qu’il avait besoin de la fuir ? Cette simple pensée la peina, et un regard vers la boîte de cigare la rassura un peu, juste un peu. Il allait sans doute fumer, rien de plus. Ou alors, croyait-il qu’elle lui avait fait pareille proposition pour le retenir ? Oh, tout ça était si compliqué, tellement compliqué alors que tout avait toujours été si simple pendant près de 30 ans. À l’échelle de leur relation, ces deux derniers mois n’étaient rien, quand on y pensait. Enfin, si on réfléchissait en terme de jours passés. Mais si on se mettait du côté de la puissance des émotions, c’était bien plus que ce qu’ils avaient vécu jusqu’à présent, l’un envers l’autre en tout cas, non ? Sa réponse sur sa soeur lui sembla n’être que le résultat d’une bête politesse, et elle haussa les épaules doucement. C’était vrai, mais est-ce qu’on ne s’en fichait pas un peu après tout ?

Lorsqu’enfin il sortit quelques pièces pour payer, Neolina craignit cette fois d’avoir tout fichu par terre, et de l’avoir fait fuir en quelques mots. C’était fou quand même cette façon de tout surinterpréter alors que, bon sang, il ne fallait pas ! Touchée par sa générosité, comme toujours, elle fit mine de bouder et soupira un peu, mauvaise comédienne pourtant. « Comme si tu ne m’avais pas déjà offert le plus beau des cadeaux… » Disant cela, elle attrapa le cadre et le cala contre elle en enfilant son manteau, bien décidée à partir elle aussi maintenant que Razvan semblait avoir envie d’écourter la soirée. Ça la rendit triste. Il devait être à peine vingt-et-une heures et même si elle avait maintenant trente-cinq ans, c’était une heure bien raisonnable pour rentrer d’une soirée ! Pire, ça voulait dire qu’elle ne voulait passer plus d’une heure avec son plus vieil ami sans que les choses ne deviennent bizarres, et c’était une constatation dont elle se serait bien passée. Alors qu’elle le suivait dehors sans piper un mot, son cadre collé contre son coeur comme pour lui donner un petit peu de baume de douceur, elle fut surprise sans vraiment l’être par la proposition de Razvan.

Neolina n’avait pas longtemps été celle qui l’avait protégé. Très vite, le rapport s’était renversé et depuis qu’il avait l’âge de le faire, Razvan jouait le grand frère avec elle, terme qui ne convenait plus du tout désormais quand on voyait quel chemin leurs corps avaient récemment empruntés… Mais son extrême sollicitude, qu’elle appréciait en temps normal.- décidément, ça revenait souvent, cette normalité passée… - lui tapa brusquement sur le système. Non, elle n’était pas un petit oiseau fragile qu’on devait envelopper avant de la laisser retourner voler. Oui, elle était un peu pompette, et alors ? Elle eut envie de s’énerver, de lui dire que toutes ces années passées seule en Russie, elle n’avait pas eu besoin de lui pour s’en sortir ! Qu’elle était grande, bon sang, suffisamment grande pour faire ses propres erreurs, que la dernière en date les concernait tous les deux et qu’il avait bien fallu qu’elle fasse sans lui pour s’en remettre ! Enfin, si tant est qu’elle était remise… Cette soirée ne faisait que démontrer que ça n’était pas vraiment le cas.

Alors oui, elle était pompette. Oui, elle allait mettre deux fois plus de temps pour rentrer, mais elle n’avait pas besoin d’un ange gardien pour retrouver son chemin, merci ! S’il voulait la raccompagner, alors elle aurait aimé que ça soit pour autre chose. Pour jouer le schéma ridicule des comédies romantiques, le garçon qui ramenait la fille, l’hésitation en bas de l’immeuble, tu montes, finalement ? Et puis enfin, la résolution, le climax, ce moment où enfin toute la tension explosait pour donner lieu à une fusion des corps et des coeurs. S’il voulait la raccompagner, elle aurait préféré que ça soit parce qu’il ne voulait pas que cette étreinte dans la cuisine soit la dernière.

C’est ce qu’elle aurait du lui dire. Elle aurait aimé en être capable, mais à la place, son petit coeur encore peiné n’eut pas la force de repousser son plus cher ami au monde. L’heure avait filé à toute vitesse, et si elle pouvait encore grappiller un petit quart d’heure, alors elle le ferait. C’était là la triste vérité. « D’accord… » lâcha-t-elle tandis que le froid la happait. Ses pieds entamèrent le parcours jusqu’à chez elle, du combattant s’il en était car elle mourrait d’envie de se caler contre lui, sa chaleur, pour ne pas ressentir cette impression de solitude qui lui faisait mal. « J’espère que le pub t’a plu. » dit-elle finalement après quelques minutes de silence, tandis qu’elle sentait que l’alcool était un peu retombé. La douche froide de l’attitude de de Razvan y était peut-être pour quelque chose. La température londonienne aussi, allez savoir. Toujours était-il que badiner était plus simple que d’aborder les terribles sujets. Après tout, comme il lui avait demandé, il ne fallait plus en parler. C’était ce qu’elle faisait.

L’immeuble était plus proche que ce qu’elle croyait, et la balade tourna court tandis que le cigare de Razvan n’était même pas encore à moitié consumé. Que faire, que dire ? Parler ou bien se taire ? Oser ou bien se résigner ? Son coeur cognait fort à la porte de sa cage thoracique. « Et maintenant, monsieur le chevalier servant ? » Ce fut plus fort qu’elle. Incapable de se décider, alors que c’était là son point fort pour les choses compliquées de la vie, elle se comportait comme quand elle devait choisir une bête boisson : elle hésitait. Elle lui avait déjà proposé de monter, plus ou moins, même si ça n’avait pas réellement été son intention. Ou alors, peut-être était-ce un message de son subconscient. Finalement, elle se dit que la décision était entre les mains de Razvan, un point c’était tout. Et puis, après tout, il ne s’agirait que d’une Tuica… Non ?
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 14:40

Dangereuse pente que cette soirée prenait. Razvan ayant un caractère indécrottablement galant, "proposer" de raccompagner Neolina chez elle était évident. Il ne se rendait souvent pas compte que pareil comportement pouvait être sujet à quelques agacements. Et dans sa volonté d'écourter les choses - parce qu'il ne savait que trop bien, hélas, à quel point il était faible - il avait agi comme il agissait toujours : en prenant une décision brutale et froide. Une fois dehors, le froid lui mordit la peau des joues, et il sortit machinalement son cigare pour le porter à ses lèvres et l'allumer avec un vulgaire briquet moldu. Il se rendit bien compte que le froid n'était pas seulement dû à la température mais également au silence de leur conversation. Le roumain avait curieusement, non seulement envie de décamper mais aussi de prolonger les choses - peut-être était-ce pour cela, finalement, qu'il lui avait proposé de rentrer. Il n'avait pas vraiment envie de la quitter maintenant, la compagnie de Neolina se faisait rare, contre son gré. Mais ils n'avaient pas le temps de se retrouver, de parler, et de laisser la gêne les quitter. Alors ils se voyaient peu, et la gêne ne les quittait pas, pire elle s'amplifiait. Ils disaient des choses qui leur échappaient et Razvan redoutait le moment où un lapsus lui ferait dire des choses qu'il regrettera un jour. « C'était un joli endroit et calme. Merci d'avoir choisi celui-là » répondit-il sur le ton de la conversation, uniquement pour ne pas lui mettre un vent. Le médicomage avait conscience que son silence pouvait être vexant pour le commun des mortels et si d'habitude, il ne se serait pas inquiété plus que cela, sachant que son amie d'enfance comprendrait, il avait la curieuse impression que le paquet de cartes avait été brutalement rebattu entre eux.Toutefois, il ne parvenait pas à savoir, encore, s'il l'avait été dès le moment où ils s'étaient revus, ou bien depuis ce qui s'était passé entre eux. La question méritait sans doute d'être posée.

Lorsqu'ils arrivèrent, bien trop vite devant son immeuble, ils furent tous les deux mis face à la bêtise de ce qu'il lui avait proposé. Et c'est Neolina qui prit la parole pour enfoncer le clou, comme si elle lui en voulait. Pourquoi n'y mettait-elle pas du sien ? L'inviter avait été une décision dangereuse qu'il n'avait pu refuser. Et maintenant, il la regarda, pendant quelques longues secondes, en tirant une nouvelle fois sur son cigare à peine à moitié entamé. Razvan recracha loin de son visage la fumée âcre qui l'empoisonnait, et répondit, mal-à-l'aise malgré lui : « Je ne voulais pas te vexer ». Pour une fois, "Monsieur Parfait" ne s'excusa pas, néanmoins. Sa brusquerie était légendaire pour qui le connaissait un peu, cela ne devrait pas surprendre Neolina outre mesure, finalement. Mais il n'avait pas répondu à sa question et son regard perdu dans le sien, il ne savait pas s'il devait lui répondre ou s'il devait simplement lui souhaiter bonne nuit avant de tourner les talons. Il aurait pu le faire, c'eut été typique de son comportement. Mais avait-il réellement envie de partir ? « Ça dépend. Tu veux que je reste ? » demanda-t-il d'un ton égal. Ses yeux ne quittaient pas ceux de la roumaine. Oh non il n'avait pas envie de partir, pas du tout même. Mais il ne voulait pas lui imposer davantage sa présence puisqu'il semblait que la dite présence était sujette à faire surgir quelques douloureuses difficultés entre eux. Il se pinça brièvement la lèvre inférieure avec ses dents et ajouta : « C'est comme tu le souhaites. Ça ne me dérange pas de rester encore un peu ». Rien qu'un peu, vraiment ?

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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 22:05

Neolina n’aimait pas se fâcher. Ça arrivait toutes les cent lunes, au moins. Pire, elle n’aimait pas se fâcher contre quelqu’un qu’elle aimait profondément, autant dire que Razvan était en tête de la liste. Son monologue était resté interne, mais son ton et sa remarque trahirent malheureusement les sentiments qui la tiraillaient. Evidemment, le roumain le sentit tout de suite et se mit, en quelque sorte, sur la défensive lui aussi. Depuis quand ne parlaient-ils plus le même langage comme ça ? Que se passait-il, bon sang ? Razvan n’avait jamais été un pro de la communication, bien au contraire, mais Neolina compensait facilement ce manque. Et au-delà des mots, leurs silences parlaient pour eux, explicites, compris par deux âmes qui savaient se connecter. Savaient. Mais ne semblaient plus trop y arriver, en ce moment.

Elle n’était pas vexée, non. Elle était blessée, ça oui, et la plaie peinait à se refermer. Elle était perdue, triste, bouleversée, mélancolique, plein d’adjectifs qui formaient un maelström étrange. Et aussi, heureuse d’être avec lui, et cette émotion prenait le pas sur tout le reste, oubliant cette merveilleuse faculté qu’avait l’humain au naturel : l’instinct de survie. Ce qui se passait là, ce flou, c’était la porte ouverte à tous les débordements, le risque d’une blessure si profonde que jamais vraiment la cicatrice ne serait propre et indolore. Si elle en avait eu la force, elle aurait ouvert sa porte, et l’aurait reclaqué derrière elle sans se retourner. Sans doute aurait-elle mieux fait, car laisser le choix à Razvan était une bien piètre idée. Autant, pour prendre une terrible décision pour leur avenir, il avait su aligner plus de trois mots. Mais là, il lui renvoya la balle, comme si c’était à elle et elle seule de décider si les portes de ce foutu appartement étaient ouvertes pour lui. Ca ne me dérange pas… La formulation par la négative la heurta, encore. Razvan n’exprimait pas un désir, non. Il minimisait, encore, que c’était…

Elle aurait voulu qu’il lui dise qu’il avait envie de monter. Qu’il avait envie d’être avec elle, de s’enivrer de Tuica pour faire tomber leurs barrières idiotes et commettre encore une délicieuse erreur, outrepasser d’ailleurs ce terme et accepter enfin que c’était la chose à faire pour eux deux, encore, et encore, et à jamais ! Terrifiée par l’amour, les sentiments, l’engagement, Neolina avait besoin d’entendre tout ça pour oser y replonger. Un mot, un geste, un rien, et elle se serait donnée à corps perdu. Mais elle ne pouvait risquer d’être la première à le faire, c’était impossible. « Va pour un dernier verre alors… » dit-elle dans un sourire, consciente que c’était sûrement une mauvaise idée mais en même temps, quoi ? Aurait-elle dû lui dire de foutre le camp, et de revenir quand il serait sûr de lui ? Aurait-elle dû le brusquer et faire atteindre à leur relation le point de rupture ultime ? Non. Mieux valait des moments gênants avec Razvan que le reste de sa vie sans lui.

Glissant ses clés dans la porte, elle ouvrit la porte de son immeuble et essuya par habitude ses pieds sur le tapis, se retenant de tendre la main pour attraper celle de Razvan et l’inviter à le suivre. Après tout, il était bien capable de faire ça tout seul, non ? Le toucher serait un pas de plus vers le précipice. Lui jetant un petit coup d’oeil, elle prit la direction des escaliers, sentant sa présence derrière lui quand tout à coup, entre le premier et le deuxième étage, sur une marche, elle se stoppa net. Ca n’est qu’un verre, Neo, lui répétait une petite voix dans sa tête. Sauf que non, pas vraiment. Ca ne pouvait pas, plus, n’être que ça. « Attends… » lâcha-t-elle dans un souffle avant de se retourner sans même se vautrer, un miracle. Pour une fois, elle le surplombait, d’une tête.« Qu’est-ce qu’on fait là, Razvan ? » Il avait beau la croire pompette, elle était sans doute bien plus lucide qu’il n’aurait cru. « Depuis quand tu as besoin de me demander si je veux que tu restes ? Depuis quand j’hésite à te faire monter chez moi ? C’est… » Elle se sentait en colère, contre lui, mais aussi et surtout contre elle, d’avoir été si imbécile en cédant un jour à ce que son coeur mais aussi son corps lui avait dicté. « Je veux que tu grimpes les marches qui restent parce que tu en as envie. Pas parce que j’ai choisi à ta place. Pas parce que ça ne te dérange pas. » La formulation l’avait marquée, vraiment. Cela faisait beaucoup de mots ces derniers temps qu’elle retenait sans pouvoir les exprimer et cette fois, c’en était trop. « Je n’ai pas besoin que tu me dises ce que tu crois que je veux entendre. Tu m'as dit un jour que tu ne voulais pas que je te ménage, jamais. Alors à ton tour... Je ne bougerai pas de là tant que tu continueras de te défiler.  »  Elle s’assit tout à coup sur une marche, son regard planté dans le sien, l’air déterminé. Instinctivement, elle serra le cadre contre son coeur un peu plus fort, presque à en faire exploser le verre.
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Lun 28 Sep 2020 - 22:57

Les relations étaient des choses bien compliquées. Éphémères parfois. Transcendantes souvent. Elles se mêlaient à d'autres, se défaisaient, se détruisaient, se mêlaient à nouveau, s'amplifiaient, de temps en temps. La relation de Neolina et Razvan avait assurément connu des hauts comme des bas, ils avaient toujours eu une relation particulière. D'aucun aurait pu la penser simple, évidente. La réalité était tellement plus complexe que cela. Lorsqu'elle était partie pour la Russie, ils s'étaient disputés, leur relation n'avait pas cédé. Le roumain avait mis de l'eau dans le vin de sa colère et il avait laissé couler. Ce qu'ils vivaient maintenant était quelque chose de bien différent pourtant. Tout aurait pu être très simple, en réalité. Au mieux, il montait avec elle, buvait un verre de tuica, repartait dans un soupçon de gêne et on en parlait plus. Au pire, ils se laissaient de nouveau aller au fruit de tous leurs problèmes, pour regretter de nouveau, mortifiés par leurs propre bêtise. Mais en réalité, cette "pire" situation valait sans doute mieux que le coup sur la tête que lui asséna son amie d'enfance. Cette dernière s'arrêta dans les escaliers et le dépassant d'une tête, le mangemort dû bien lever le nez pour la regarder avec curiosité dans le blanc des yeux. Comme bien souvent avec Neolina, ses paroles avaient du sens. Beaucoup trop de sens. Ils n'étaient pas du genre à être gênés avec l'autre, ils avaient, désormais et depuis juillet, tout vécu ensemble. Enfance, joie, disputes, mariages, naissance, deuil, départ, séparation, sexe. Leur relation avait fait un tour sur elle-même, la boucle était bouclée, ils avaient tout vécu. Hélas, elle remémora à Razvan une période de sa vie à laquelle il ne fallait pas faire référence. Et il ressentit brusquement une pointe de colère en entendant ses paroles. Oui, il lui avait demandé de ne pas le ménager, ce qu'elle ne faisait pas, merci bien. Mais elle n'était pas obligée de lui rappeler cet épisode et encore moins pour soutenir son propre argumentaire et son propre comportement. Cette référence, tirée de la période la plus sombre de sa vie, il s'en serait passé. Il vivait assez avec les démons de ce qu'il avait vécu et de ce qu'il avait perdu. Sa mélancolie maladive n'avait pas besoin qu'on agite sous son nez la réalité de ce qu'il avait enduré.

C'est probablement cette pointe de rancœur qui s'insinuait brutalement dans ses veines qui le fit grimper la marche qui le séparait d'elle, comme s'il ne voulait pas, en un sens, qu'elle ait un pouvoir sur lui. Neolina avait tellement plus l'ascendant sur sa personne qu'elle ne se l'imaginait, ses phrases, n'importe lesquelles, avaient tendance à le bouleverser. Il était arrivé à la conclusion qu'il l'aimait depuis quelques semaines et la réalisation brutale de la réalité de ses sentiments l'avait emporté dans un besoin acharné de se consacrer à son propre travail. Pour oublier. Peut-être. Sans doute, même. Il ne voulait pas penser au nœud qu'il avait à délier seul. C'était d'un délire désolant, cette situation était intolérable. Les bases sur lesquelles ils évoluaient tous les deux étaient de dangereuses plateformes pour des gens aux sentiments si changeants à l'heure actuelle. Le regard toujours attentivement porté dans celui de la jeune femme n'atténua pas réellement son agacement. Neolina ne le connaissait-elle pas ? Pourquoi se sentait-elle nécessairement le besoin de le mettre ainsi au pied du mur, lui qui déjà, avait du mal à s'admettre la réalité la plus évidente ? Pourquoi lui faisait-elle ça ? « Tu crois que je me défile ? » - il aurait pu passer outre la maladresse du mot si elle n'avait pas pris un malin plaisir à l'agacer. « La vérité, Neolina c'est que je t'aime. Et ça me crève le cœur. Ça me tue » - il venait de lui balancer la chose comme ça, comme si ce n'était rien. Si seulement. Elle avait ouvert les vannes et ne pourrait que seule se blâmer des conséquences de ce qui allait se passer. Razvan ne s'était même pas rendu réellement compte qu'il avait rapproché son visage du sien alors qu'il parlait, toujours emporté par ses sentiments et surtout par sa rancœur. Alors, il se défile ? Le visage tout proche du sien, il l'embrassa brusquement avec la force du désespoir propre aux gens amoureux. Ravagé par ses propres sentiments auxquels il ne pouvait pas se laisser aller, le roumain eut beau rapprocher le corps de Neolina avec ses mains bien ancrées sur ses hanches à elle, il savait que ce baiser, aussi intense fut-il, aurait une fin. Et si son corps lui lançait d'autres appels, dans cet escalier exiguë propice aux démonstrations de sentiments réciproques, il finit par se décoller d'elle, le souffle court, peut-être même surprit de sa propre audace. « Elle est là la vérité, Neolina » reprit-il d'un ton légèrement plus saccadé que lorsqu'il avait commencé à parler précédemment, « et la vérité, c'est que j'ai beau le vouloir du plus profond de mon âme, ce n'est pas possible entre nous ». Un léger soupir. Razvan se détourna d'elle et descendit les marches de l'escalier avec la rapidité des gens qui ne veulent pas prendre le risque de revenir sur leur décision. Non. Ce n'était pas possible. Et ça lui brisait le coeur.


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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 7 Nov 2020 - 14:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Mar 29 Sep 2020 - 0:37

Neolina et Razvan avaient vécu leur lot de drames. C’était indéniable. Et en disant ces mots-là, la roumaine savait qu’elle était peut-être sur le point d’en déclencher un nouveau. Le médicomage était une énigme pour bien des gens, mais pas pour elle. Car elle savait que pour obtenir une réaction franche, sincère, et probablement brute, de son ami qui était désormais bien plus que ça, il fallait y aller, fort. Même si, en vérité, elle s’était aussi laissée emporter par la tornade d’émotions fortes qui s’ébranlaient depuis des semaines, cette soirée étant le point le plus culminant. Le sommet. Il n’y avait que deux options. Pas une de plus. Et lui demander ça, c’était accepter qu’il puisse choisir celle qui lui briserait le coeur.

Dès que Razvan fit un pas pour la rejoindre, Neo se leva pour être à sa hauteur, ou presque. Trop embarquée par son propre ressenti, elle ne réalisait pas qu’elle avait dépassé les limites et que ce qu’elle lui demandait était profondément injuste. Car elle aurait pu prendre les devants, lui dire ce qu’elle ressentait, elle, plutôt que d’attendre de lui quelque chose qu’elle était incapable de faire. C’était une forme de lâcheté. Elle le réaliserait plus tard, ou pas d’ailleurs, mais c’était là un schéma classique que la sorcière empruntait quand les choses devenaient trop compliquées. C’était comme ça qu’elle avait perdu son premier amour. En se défilant. Alors, il y avait comme une certaine ironie à ce qu’elle accuse Razvan de commettre ce même acte.

La phrase de Razvan déclencha tellement de choses en elles qu’il serait impossible de les décrire. Ces mots, elle se languissait de les entendre depuis bientôt plus de deux mois. Ces mots, personne ne les lui avait dit depuis des années d’ailleurs, et ça faisait du bien. Pourtant, au-delà des mots, il y avait tout le reste. Le ton, et ce qu’il impliquait. Son coeur sut à l’instant même où il prononça ses mots qu’ils n’étaient pas annonciateurs de bonne nouvelle. Elle aurait pu s’emballer, croire que c’était là enfin une happy end pour eux, mais son réalisme glacial la protégeait et l’alertait. Attention Neo, plus dure sera la chute.

Et pourtant, lorsqu’il l’embrassa d’une manière toute particulière, l’espace d’un instant, Neo ignora les signaux d’alerte dans son crâne. Razvan l’aimait. Razvan l’embrassait. Razvan provoquait sa chance, la leur, Razvan se montrait brave pour deux et n’était-ce pas là la plus belle des preuves d’amour ? Se laissant aller pour une fois à une once de naïveté, peut-être tout simplement pour profiter de l’instant avant que le couperet ne tombe, Neolina répondit à ce baiser avec toute la fougue qu’elle contenait depuis leur dernière étreinte passionnée. Il y avait du désespoir, et des deux côtés. Au fond d’elle, elle savait. Mais sa bouche voulait ignorer, taire le reste, happer celle de Razvan pour qu’il ne puisse pas tout gâcher après.

La scène se passait dans un escalier, et pourtant, ce fut un sacré ascenseur émotionnel. Evidemment, Razvan mit fin au baiser, et elle le maudit pour ça. Elle était prête, prête à le devancer et à prendre la parole pour éviter qu’il ne la devance, mais son souffle la trahit, et il fut plus rapide. Une seconde fois. L’épée de Damoclès s’effondra sur leur relation, comme ça, en quelques mots. À peine l’eut-elle réalisé que déjà, il lui tournait le dos, et elle eut envie de hurler. Hurler sa peine, sa colère, l’injustice de tout ça. Ca n’était pas possible ? Elle avait ses raisons, elle, mais quelles étaient les siennes ? Le temps s’égréna, jouant contre elle tandis que les bras ballants, haletante, elle observait la silhouette s’éloigner, et avec elle, la promesse d’un bonheur futur qu’ils se refusaient tous les deux. Non. Qu’il leur refusait. C’était injuste. Elle n’avait rien dit. Il ne lui avait pas laissé le temps, et il partait. Non.

Dans un élan que seul les coeurs amoureux possédaient, Neo dévala les marches sans tomber, courant à perdre haleine. Il s’était passé plus de secondes que prévu et quand enfin elle le rattrapa, il était déjà à la porte. Malgré son petit gabarit, elle la claqua avec autorité en se glissant devant lui. Il n’allait pas s’en sortir comme ça. Ils étaient deux dans cette relation, et Neolina avait voix au chapitre. Mais sa réaction spontanée l’avait empêché de réfléchir, aussi dut-elle faire confiance à son instinct. Et l’expérience prouvait que ça ne donnait jamais rien de bon. « Partir sans attendre une réponse, ça s’appelle se défiler. » Elle savait que pareille phrase n’arrangerait rien, mais après tout, il était trop tard pour essayer de passer de la pommade. Il n’avait laissé aucune porte de sortie, c’était ainsi. Elle ne le supplierait pas. Contrastant avec le ton sec de sa voix, que les sanglots ne troublaient même pas car elle était bien trop bouleversée pour se laisser aller aux larmes pour l’instant, elle se mit sur la pointe des pieds et échangea avec lui ce qu’elle savait être leur dernier baiser, fugace, tendre, déchirant, à peine une seconde. Mais c’était bien assez. Elle l’aimait, c’était indéniable. Mais le dire, c’était autre chose. « Je… » Sa main glissa le long de sa joue tandis que ses pieds touchaient à nouveau terre. La seconde d’après, elle s’était déjà éloignée d’un pas, reculant doucement. « Je n’aurais peut-être pas dû venir ici. » Les regrets n’étaient pas son genre. Mais s’éloigner de Razvan non plus. Plus rien ne serait pareil désormais. « Au moins, à distance, nous n’aurions rien… » Elle ferma les yeux, sentant les larmes monter. « … gâché. » Ce mot. Ce mot qui la hantait depuis des semaines. Incapable de poser un regard sur celui qui allait lui manquer à en crever, elle lui tourna le dos et prit la direction des escaliers, le coeur en morceaux. Comme le cadre déposé sur la marche qui s’était brisé lorsque, dans son empressement, elle l’avait fait tomber. Comme ils se laissaient tomber l’un l’autre, alors qu’ils auraient plus que jamais eu besoin d’être ensemble.
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MessageSujet: Re: Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS Trente bougies sur le gâteau de notre amitié | CLOS 129196351Mar 29 Sep 2020 - 1:00

L'impression que lui donnait toute cette situation, toute cette soirée, c'était un verre en mille morceaux. Ils en avaient vécu, des choses, en trente ans. Des jolies choses, beaucoup. Il fallait croire que toutes les plus belles choses ont une fin. L'agacement de Razvan avait parfois tendance à se matérialiser avec violence, de la violence verbale. Elle en avait fait quelques fois les frais. Elle savait comment il était - qui de mieux qu'elle pour connaître tous ses plus terribles défauts ? Sa réaction, toutefois, même lui ne s'y attendit pas. Il n'avait pas réfléchit en lui disant la terrible vérité qu'il détestait, il n'avait pas réfléchis lorsqu'il l'avait une dernière fois embrassé et il n'avait pas réfléchis en faisant tomber le couperet. Non. Il n'avait pensé à rien d'autre qu'au soupçon de colère qu'il avait en lui. Et le roumain se mordra les doigts bien assez tôt pour ça. Pourquoi n'avait-il pas simplement bégayé quelques mots ? Pourquoi n'avait-il pas haussé les épaules, en lui disant juste qu'elle était sa meilleure amie et qu'il ne voulait pas la laisser seule pour son anniversaire ? Pourquoi fallait-il qu'il soit si violent ? Il dévala l'escalier davantage pour fuir sa propre réaction à lui - et ses remords qui pointaient le bout de leur nez - plutôt qu'elle. Mais Neo était Neo. Et elle lui claqua la porte au nez en bas de l'immeuble.

Razvan lui jeta un regard furibond, furibond de se retrouver au piège face à elle, comme un animal traqué qui voulait prendre l'air : « Laisse moi sortir » exigea-t-il d'un ton sec alors qu'elle le mettait, une fois de plus, devant sa lâcheté. La jauge de colère manqua d'exploser, sans doute que ce qui l'en empêcha, c'est le baiser furtif quoique tendre, qu'elle lui offrit. Mais cela n'effaçait certainement pas tout. Et certainement pas les sentiments qui piétinaient son cœur. Au fond de lui, égoïstement, il eut espoir qu'elle lui dise qu'elle l'aimait aussi, mais qu'il avait raison. C'aurait été plus facile, sans doute que ça l'aurait calmé, aussi. Mais non. Ces mots ne franchirent pas la barrière des lèvres de Neolina. Et cela lui piétina d'autant plus le coeur que la suite des paroles étaient plus vraies que sa déclaration précédente. Elle n'aurait pas dû venir. Il n'aurait pas dû aller la chercher à la gare. Elle n'aurait pas dû l'inviter ce soir. Il n'aurait pas dû accepter. Et surtout, oh surtout, ils n'auraient jamais dû se laisser aller au fruit de leurs passions respectives au mois de juillet. Razvan déglutit avec difficulté, conscient de la dangerosité des paroles qu'il allait lui dire : « Tu as raison » - il aurait pu enchaîner en lui disant simplement qu'elle méritait mieux qu'un homme aussi lâche que lui mais le roumain se fendit au contraire, d'une autre forme de mise à mort : « Adieu, Neo ». Il ouvrit la porte sans regarder si elle avait entendu avant de la claquer dans son dos et se fit agresser par le froid qui lui sauta aux joues. Sans attendre son reste, il remonta la rue à marche rapide, une main portée à son cou pour protéger ce dernier du vent glacial qui l'assaillait.

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