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L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra

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Athos Greyson

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MessageSujet: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Dim 9 Mai 2021 - 23:33

Pouvait-on faire temps londonien que cette averse diluvienne qui venait de le tremper jusqu’aux os ? Temps à transplaner, d’ailleurs, et pourtant Athos avait marché dans les rues rendues désertes par la pluie. De longues minutes de solitude comme pour espérer que cela suffise à le faire changer d’avis mais non. Voilà une détermination qu’il n’avait plus ressentie depuis bien longtemps et pourtant, pourtant, devant le lourd heurtoir, Athos hésita un peu. Peut-être était-ce l’imposante bâtisse qui lui rappelait des heures étranges de sa vie, ou tout ce quartier d’ailleurs dans lequel il s’était juré de ne plus jamais foutre les pieds. Mauvaise idée Athos, très très mauvaise idée s’il en était de débarquer ici sans crier gare mais après tout, les mauvaises décisions, il connaissait maintenant. Ne s’y habituait pas vraiment, mais il connaissait le sentiment qui lui collait autant à la peau que ses vêtements trempés. Il allait s’en vouloir, forcément, car aller voir une femme quand on en aimait une autre avec la ferme intention d’oublier celle qui comptait, c’était absolument, résolument stupide. Mais que faire d’autre, hein ? Se torcher la gueule, encore, jusqu’à perdre quasi conscience et enfin trouver le sommeil, où les images de son fils qui grandirait sans qu’il le voit viendrait le hanter ? Non. Rien à foutre de la bienséance, rien à foutre du temps de deuil nécessaire, Athos avait besoin de sentir quelqu’un contre lui, de ressentir au moins un tout petit d’affection, même pas grand chose, juste une présence pour lui rappeler que l’amour physique, ça suffisait. Pas de sentiments, de promesse, de grandes déclarations, rien d’autre que des corps qui se parlaient sans que les bouches n’aient à dire des conneries sentimentales. Deux semaines, ça ne faisait que deux semaines mais c’était déjà trop, trop long, le lit vide putain et les spectres de sa relation perdue partout où il posait le regard dans cet appartement maudit. Mais qui, hein ? Qui pour assouvir son urgence, son besoin désespéré ? Aller chasser n’était pas une option, parce qu’il fallait faire l’effort. Trop d’effort, croire en lui déjà, impossible. Pas ce soir, non. Une ex-conquête ? Ah par Merlin, elles y verraient un signe, joueraient les infirmières, non. Non. Lui vint alors un nom, et un visage associé. Une personne aussi désespérément avide d’affection que lui, mais aussi terriblement détachée des choses de l’amour - il suffisait de considérer son mariage. C’était parfait, enfin c’était ce qu’il se disait alors que, pas du tout, vraiment.

Alors qu’il cognait finalement sur la lourde porte, Athos baissa sa capuche et passa une main dans ses cheveux trempés plus par réflexe qu’autre chose. Elle n’aurait pas le temps de le dévisager, pas le temps de comprendre parce qu’il voyait déjà la suite. Elle allait ouvrir cette porte. Athos ? Surprise de le voir peut-être, probablement un peu enchantée parce que la dernière fois avait tout de même été plaisante et puis, Athos la ferait taire d’un baiser empli de fougue et de désespoir, elle pas farouche, lui enivré par ses trois whisky et la sensation du moment et après, oh après… Mais c’était sans compter sur le protocole aristocratique, et alors que la porte s’ouvrit, les espoirs d’Athos - si on pouvait appeler ça comme ça - furent complètement anéantis alors qu’il faisait face au vide. Il lui fallait 2 secondes pour se souvenir que oui, les bourges étaient trop snobs pour ouvrir la porte eux-même. Dévisageant la créature qui le considérait d’un air curieux, trempé comme il était, Athos demanda d’un ton rude. « Ton maître est là ? » Ca lui revint oui, tout à coup, ce qu’il s’était dit pendant le trajet. Vérifier que le mari était absent, quand même. L’elfe hocha la tête, et Athos entra sans même demander la permission, comme le rustre qu’il n’était jamais. « Dis à ta maîtresse que je veux la voir. » L’esclave ne bougea pas, et Athos fit un combat de regard avec elle pendant bien dix secondes. « Qui veut la voir, Monsieur ? » Ah oui, tout de même. « Un voyou. Elle comprendra. » Ou pas, mais il n’en avait strictement rien à foutre. Comme il se foutait qu’il soit tard, que son haleine sente un peu trop le whisky et la clope, que ses cheveux habituellement si disciplinés lui donnent l’air de sortir de la douche.

L’elfette le laissa seul un temps, et entouré de tout ce luxe, tout ce marbre, cette richesse écoeurante, des flashs de son passé lui revinrent et il faillit partir. Mais quelle impulsion stupide, bordel. Heureusement, la maîtresse des lieux débarqua avant qu’il n’ait le temps d’avoir des regrets. Quelle beauté. Quelle putain de magnifique femme, par Salazar, il avait presque oublié. Le teint frais, les cheveux sublimes, une tenue seyante alors que lui à côté… Rien à voir avec leur précédente rencontre, rien. « Sinistra… » Les mots lui manquaient, et il regrettait vraiment son petit scénario passionné sur le pas de porte parce que là, parler, c’était au-dessus de ses forces. « Tu m’excuseras de dégueulasser ton tapis. » finit-il par dire en ignorant totalement ses manières habituelles. La princesse et le voyou, ça y était. « Et de débarquer comme ça. Je… J’avais envie de te voir. » Correction. Besoin de te voir. Mais bon, quand même, il n’était pas désespéré au point de le dire. De toute manière, ses yeux parlaient pour lui. La tristesse qui s’y logeait depuis des semaines semblait ne plus vouloir en partir, comme le reflet de celle qui avait élu domicile dans son coeur.
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Sinistra Lowe

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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Mer 26 Mai 2021 - 14:57

Sinistra était en robe de chambre - en satin, d'excellente manufacture bien entendu - à demi-allongée dans un lit vide, à lire un livre. Totalement prise dans l'histoire, c'était un conte étrange. Pas vraiment le genre d'ouvrages qu'elle lisait d'habitude, elle si terre à terre qui aimait tant les essais politiques - surtout ceux qui allaient dans son sens. Mais là, incroyable, miracle. Ses yeux noisettes filaient sur les pages, elle en avait déjà lu trois cent, c'était dire combien elle était prise dans les mots posés par l'auteur. Il pleuvait dehors ce soir-là. Peut-être que la jeune femme parvenait davantage à se plonger dans sa lecture parce qu'elle savait qu'Ulysse découchait ce soir. Peut-être était-ce parce qu'elle savait qu'elle aurait la paix. Il avait prétexté une soirée avec ses amis du casino mais dans tous les cas, que ce soit vrai ou faux, elle n'en avait guère rien à faire, du moment qu'il ne lui faisait pas l'offense de l'informer qu'il avait engrossé une autre femme et attrapé une maladie quelconque. Car elle était très au fait de la volonté de son époux d'avoir un enfant, elle qui dans son dos, mettait un point d'honneur à ne surtout PAS tomber enceinte. Le voir attendre, attendre, désespérément, alors que la vie passait et qu'il vieillissait, la remplissait d'une joie telle qu'elle avait parfois du mal à cacher son sourire cruel. Oh que non, Sinistra ne lui donnera pas d'enfant. Ni une petite fille, ni un petit garçon. Rien. Que dalle.

Pas qu'elle n'avait pas envie d'être mère, au contraire. La jolie mannoise aurait bien voulu d'un bambin dans ses bras, mais elle était encore jeune, cultivait l'espoir que le vieil homme trépasse pour épouser quelqu'un d'autre qui ne serait ni fourbe, ni violent avec elle. Ses yeux, sans qu'elle ne le remarque, s'étaient arrêtés sur la page, à un mot, le mot « fatalité » et c'était finalement exactement ce dont il était question. La fatalité l'avait conduit à épouser cet odieux personnage, eh bien, la fatalité le punirait à n'avoir jamais de descendance. La lignée Selwyn d'Ulysse allait se faire amputer sous son regard satisfait. Libellule apparu finalement dans l'ouverture de la porte d'un air un peu timide et Sinistra la remarqua parce qu'elle avait lavé son "habit", il était maintenant presque rose. « Oui ? » ; « Un... Voyou veut vous voir, maîtresse ». La jeune femme leva un sourcil en glissant son marque-page dans son ouvrage pour le poser sur son lit et se laissa glisser du lit, pieds nus. « Oh maîtresse, il est bizarre » se plaignit la petite créature sans oser toucher pourtant à sa robe de chambre qui valait une fortune avec ses doigts un peu sales, « silence, silence ! ». La sorcière dévala les escaliers, on aurait presque dit un film moldu avec une princesse et son prince charmant. Mais elle n'était pas une princesse et Athos n'était certainement pas son prince. C'est d'ailleurs sur lui qu'elle posa son regard, il était trempé. Il allait mal. Appelez cela l'instinct maternel naturel. La façon qu'il eut de s'exprimer lui fit froncer un peu les sourcils car il l'avait habituée à davantage de classe. Mais soit. Sinistra attrapa ces morceaux de tristesse dans son regard, son teint, ses mots, son allure. Sans savoir s'en empêcher, elle eut un geste un peu tendre, en faisant glisser une main sur sa joue mouillée. « Tu es glacé » remarqua-t-elle en caressant sa joue avec son pouce, « tu es toujours le bienvenu chez moi, Athos ». La voix de la mannoise était plus douce que ce que l'on pouvait espérer d'elle. Elle fit glisser sa main sur son bras pour l'entrainer à sa suite, « viens ». Il avait surtout besoin d'une douche. Parce que là... « Fais couler un bain » quémanda-t-elle à Libellule, « bien chaud ». Une fois à l'étage, Sinistra le força à s'asseoir sur une chaise, dans sa chambre à elle. Elle aurait pu être particulièrement froide avec lui, mais on ne frappait pas un homme à terre, n'est-ce pas ? Ils n'étaient pas assez proches pour qu'elle se paie le luxe de lui poser des question intrusives sur le pourquoi de son état. Pourtant, savoir l'aiderait sans doute à comprendre. Athos et elle ne passaient pas leur temps ensemble, à dire vrai, ils ne s'étaient pas revus depuis leur intense mais dernière sortie de route. Elle poussa une petite mèche de cheveux de son front trempé et sentit une odeur d'alcool lui parvenir aux narines. Mais elle ne dit rien, non. Elle le laisserait seul venir vers elle.


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Dernière édition par Sinistra Lowe le Dim 6 Juin 2021 - 21:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Jeu 27 Mai 2021 - 5:13

Sinistra était d’une beauté sans pareille. Vraiment. Il l’avait toujours pensé d’ailleurs, du moins, depuis qu’il était devenu sensible à ce genre de choses. Une beauté froide et aristocratique qui avait laissé indifférent son coeur de jeune mâle qui faisait tout pour s’éloigner du chemin paternel, déjà même à Poudlard. Mais aujourd’hui, il la trouvait trop belle. Comme si elle ne faisait que lui renvoyer le triste constat de sa propre déchéance. Jamais de sa vie il n’avait trouvé quelqu’un de trop bien pour lui. Mais jamais de sa vie il ne s’était senti aussi méprisable, comme si son comportement odieux avait eu un impact sur ce physique dont de toute façon il ne prenait même plus soin. La pluie n’avait fait que mettre en relief sa décadence et au moins avait-il l’impression de renvoyer l’image qu’il avait réellement de lui-même, celle d’un homme triste et sans panache aucun. Un homme définitivement éteint. Mais qu’est-ce qu’il foutait là, putain ? Alors que Sinistra posait sur sa joue sa main si délicate, Athos se fit la remarque qu’il ne méritait pas cette tendresse là. Il ne méritait pas qu’on prenne un tout petit peu soin de lui, parce que lui-même avait négligé celle qui comptait le plus à ses yeux. Il n’était pas venu chercher du réconfort, du moins pensait-il. Il voulait juste un moment de passion pure, un échappatoire, une parenthèse dans sa vie de merde. Mais la douceur, ça… Il n’y avait pas droit. Gêné, comme brûlé à vif par cette marque d’affection, Athos tourna la tête pour fuir aussi ce regard qu’il sentait peut-être trop perspicace. Sinistra et lui n’avaient jamais été amis. Tout juste s’ils avaient partagé quelques mots sur un oreiller, mais rien de bien profond. À quoi bon, après tout ? Mais voilà, entre l’instant de séduction de la dernière fois, et le triste spectacle de ce soir, ce n’était plus le même Athos qui faisait face à Sinistra.

Il n’eut pas la force de clarifier les choses. De lui dire ce qu’il était réellement venu chercher, ou même de s’opposer à ses gentillesses. Aussi la suivit-il docilement, comme un fantôme ou presque, en grimpant les escaliers comme si la situation n’était pas bizarre. Comme si tout son corps ne lui hurlait pas de partir, parce qu’il n’avait pas sa place ici, et surtout pas près d’elle. N’avait-il pas déjà gâché quelque chose de beau ? N’allait-il pas ruiner un agréable souvenir en acceptant de la suivre ? Mais aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres alors que dans une attitude maternelle qui le laissait pantois, elle ordonnait à son elfe de lui faire couler un bain. Putain. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi humilié, lui qui pourtant n’avait plus beaucoup de fierté en stock. Il eut envie de lui dire qu’il avait pris une douche aujourd’hui, merci, mais il devait faire si peine à voir que c’en était même étonnant qu’elle ait accepté de ne serait-ce que le toucher. Lui-même se dégoûtait tellement, après tout, il n’aurait pas pu lui en vouloir. Mais il la suivait, donc, comme un toutou qui obéissait à sa maîtresse et par Merlin, comment en était-il arrivé là ?

Assis dans la luxueuse chambre de Sinistra, Athos s’efforçait de ne pas laisser son regard s’égarer dans le décor de ce lieu qui aurait pu le ramener à des souvenirs pénibles. Il en avait déjà assez comme ça collés à la peau, merci. Et ça, aucun bain ne pourrait en venir à bout. À nouveau, elle eut un geste tendre, mais il fuyait toujours son regard, sa peau même car c’était à peine s’il se trouvait digne de la regarder. Elle ne lui demanda rien, mais le silence le fit pour elle et Athos n'avait pas envie de parler. Pour dire quoi ? Qu’il était venu pour oublier quelqu’un ? Tout de même, il était peut-être sans gêne à débarquer comme ça, mais pas totalement irrespectueux non plus. « Je suppose que tout ça demanderait quelques explications. » Sans déconner Athos… Mais il n’avait déjà pas su en donner à Magda, alors à une femme qui, tristement, ne serait que de passage dans sa vie… « Mais les voyous ne s’encombrent pas de ça. » enchaîna-t-il avec une once de provocation qu’il sortait d’il ne savait trop où. Son regard brun se posa enfin sur elle, et d’un geste qu’il ne s’expliqua pas, Athos cala sa main dans la nuque chaude de Sinistra pour l’attirer à lui et lui voler un baiser bref, intense, un baiser qui le fit se sentir coupable et en même temps plus libre que jamais. « Pardon. » lâcha-t-il finalement tout en libérant son emprise sur elle. Les voyous pourtant, ça ne s’excusait pas, mais Athos n’avait que de la gueule sur ce coup-là. « Tu préfères sans doute que je prenne un bain avant… » Athos essayait de jouer, essayait de toutes ses forces oui, mais ça ne prenait pas. Son sourire en coin s’évanouit bien vite alors qu’il glissait une main dans ses cheveux trempés, gêné de sa propre attitude déplorable. « J’peux pas faire ça. » laissa-t-il finalement échapper en se levant brusquement, la tête lui tournant un peu à cause de l’alcool, et peut-être aussi parce qu’il n’avait rien avalé depuis la veille. « J’peux pas te faire ça. » Ne restait qu’une chose à faire, fuir et laisser Sinistra profiter de sa soirée plutôt que de lui imposer la triste vision de sa dépression. Pourtant, il ne parvint à faire que deux pas avant de se figer, comme un con, les yeux clos et les bras ballants, avant de se prendre la tête dans les mains. Il aurait pu hurler si seulement il en avait eu la force. Mais après tout, qu’est-ce que ça aurait changé ?
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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Ven 11 Juin 2021 - 0:57

Sinistra avait toujours été assez fine pour voir les sentiments des autres dans leurs regards, leurs sourires, leurs attitudes. Les aristocrates vivaient dans un monde trop hypocrite pour ne pas enseigner la perspicacité à leurs enfants. Et s'il valait mieux en être naturellement doté à la naissance, l'éducation s'imposait tout de même. Mais même sans cette éducation de parfaite petite sang-pur, jamais elle n'aurait pu passer à côté de l'expression dévastée qui semblait peinte sur le charmant visage de cet homme qui fut, le temps d'une nuit, son amant. Sinistra aimait faire du mal aux autres parce qu'elle était cruelle, pour autant, elle n'appréciait pas de voir la souffrance chez des gens qu'elle respectait a minima. Il y avait bien peu de gens qu'elle respectait d'ailleurs, mais par une prouesse qu'elle ne s'expliquait pas, elle le respectait lui. Malgré ce qu'il représentait, ce qu'il était devenu. Un voyou, avait dit Libellule. Le voyou avait donc l'air d'avoir perdu sa boussole, paumé dans l'océan de la vie, échoué chez elle. Elle aurait pu le dégager de là, poser sur lui un jugement dur mais elle ne le fit pas. Au contraire. Ses quelques gestes tendres et épars avaient pour vocation de l'apaiser, ne serait-ce qu'un peu. Ce serait une victoire non, que de lui faire oublier un peu ce qui semblait le tourmenter ? Mais y arriverait-elle ? Sinistra n'avait pas la passion altruiste mais elle n'aimait pas l'autodestruction. Et elle sentait que c'était la pente qu'il empruntait. Son air hagard, son mutisme. Tout appelait à l'aide sans qu'elle ne sache réellement comment l'aider pour qu'il ne se noie pas dans son désespoir.

Elle n'allait pas lui demander d'explication. La bienséance voudrait qu'il en donne mais malgré toute sa bonne éducation, elle faisait face à un homme qui aimait la provocation. Et il la provoqua d'ailleurs, avec cet air insolent qui lui donnait du charme. La sorcière n'en fut pas offensée, pas du tout. Elle aurait pu, mais que voulez-vous, Sinistra n'était pas d'humeur à se battre avec lui ce soir. Elle eut raison de ne pas s'emporter puisqu'il l'embrassa et s'excusa de lui-même. La jeune femme n'avait pas eu de réaction, elle s'était laissée passivement faire. Pourquoi le repousser, pourquoi l'humilier ? Le silence répondit à son excuse. Ses yeux noisettes ne bougeaient pas, comme pour guetter un signe, quelque chose qui parlerait pour lui. Mais la perspicacité de la sorcière avait tout de même ses limites. Athos eut une deuxième provocation qui s'évanouit dans ses propres remords. Il se leva, tenta de lui échapper. Elle lança un bras pour le retenir mais il s'arrêtait déjà pour prendre son visage dans ses mains et se laisser aller à son propre désespoir. Sinistra était bouleversée par la triste peinture qu'elle voyait là. Ce garçon flamboyant et charmeur qu'elle avait découvert dans ce pub sorcier avait laissé place à une copie pâle et fade. La jolie mannoise combla l'écart qu'il avait imposé entre eux et l'encercla délicatement de ses bras fins. Elle posa sa joue entre ses omoplates, silencieusement, calmement. « Quoiqui te hante, Athos » commença-t-elle gentiment, « tu le laisses à la porte de chez moi ». Sinistra lui embrassa le dos sans le lâcher. Elle voulait bien reconnaître une forme de pudeur quand on se laissait aller à sa propre dépression. Elle aurait pu le reprendre mille fois, lui dire qu'elle était une grande fille. Elle aurait pu s'offusquer, parce que sa provocation précédente laissait bel et bien entendre qu'il ne la considérait que comme un passe-temps sexuel. Mais non. Non non, elle n'avait pas réagi, elle avait rangé sa fierté toute celte pour ne pas tuer un homme déjà à terre. Athos avait besoin de penser à autre chose, ainsi soit-il. La petite elfette était revenue un peu timidement et Sinistra lui fit un geste de la main pour l'inviter à partir, ce qu'elle fit, non sans jeter un regard incertain à sa maîtresse. « Tu devrais te dépêcher avant que l'eau ne refroidisse. Je ne bouge pas d'ici ». La sollicitude de la sorcière ne semblait pas avoir de limites à ce moment-là. Après tout, peut-être qu'un jour, ce sera elle qui aura besoin de lui.


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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Ven 11 Juin 2021 - 1:50

Athos avait toujours été fait de contradictions évidentes. Depuis son plus jeune âge d’ailleurs, où il était un garçon plein de tolérance élevé pourtant dans un milieu qui ne l’était pas. Garçon aventureux quand on lui demandait juste d’obéir, et cette contradiction là lui avait valu d’être renié. L’aristocratie n’aimait pas que l’étiquette affichée ne corresponde pas à ce qui se cachait dessous, ou du moins, n’aimait pas que ça se voit. Et puis, même libéré du joug parental, Athos avait continué à jouer des paradoxes, se fondant dans l’ombre tout en étant délibérément éblouissant, beau parleur auprès de ses conquêtes et oreille silencieuse lors de ses filatures. Et que dire de cet instant, où sa lutte intérieure était telle qu’elle en venait à se refléter directement sur ses propres actions. Ses mots exprimaient son envie de partir, et ses pieds le clouaient sur place. Tout en lui hurlait qu’il n’était pas digne de mériter une once d’affection de qui que ce soit, et pourtant, le voilà dans la chambre de l’une des femmes les plus convoitées et les plus belles de Londres. Sauf que cette fois, il ne maîtrisait absolument rien, et pour un homme autant dans le contrôle qu’il pouvait l’être - bien qu’il ait parfois les comportements les plus imprévisibles qui soient, paradoxe supplémentaire - c’était une torture.

Sinistra aurait eu tous les droits de le foutre dehors, de s’indigner même de sa façon de se comporter comme le plus rustre des types. Débarquer en pleine nuit, dans un état pitoyable, souffler le chaud, puis le froid en moins de dix secondes, la délaisser finalement, puis non. Quel homme faisait ça ? Et surtout, quelle femme méritait ça ? À cet instant toutefois, Athos se foutait bien qu’elle le malmène, peut-être même que c’était ce qu’il attendait. Que quelqu’un prenne la décision pour lui, en réalité, parce qu’il était de toute manière bien incapable de le faire lui-même. Et la décision fut prise, juste, pas celle qu’il attendait. Il sentit sa chaleur contre lui, entendit sa voix douce lui sommer de laisser ses démons là où ils étaient. Les yeux fermés, Athos soupira lentement, comme soulagé que quelqu’un enfin, enfin, lui dise ce qu’il fallait faire. L’exacte même chose pourtant que sa conscience lui dictait, mais le simple fait que ça ne soit pas lui qui le dise changeait tout, semblait-il. Et alors qu’il s’apprêtait à se retourner pour lui faire face, et corriger un peu le tir de son attitude déplorable, l’elfette qui l’avait accueilli fit son apparition pour lui rappeler, si besoin était, qu’il était dans un bien piètre état. D’habitude, jamais il n’aurait obéi à un ordre aussi avilissant pour son amour-propre mais ce soir, le sorcier était d’humeur docile. Sans rien répondre, il déposa juste un baiser sur la joue de la sang-pur, qui valait peut-être bien tous les merci du monde, et se dirigea d’un pas un peu traînant vers la salle de bain personnelle de Madame.

La vapeur qui avait envahi la pièce avait fort heureusement embrumé le miroir, dont Athos aurait de toute façon cherché à fuir le reflet. La pièce était une débauche de luxe telle qu’il lui sembla qu’elle faisait la taille du séjour de leur appar… de son appartement. Lassement, il se débarrassa de ses vêtements trempés pour se glisser dans l’eau brûlante. Lui qui détestait la chaleur, c’était tout à fait peu à son goût. Comme le fait de prendre un bain, en vérité. S’étendre dans une baignoire, c’était prendre le risque de penser, et ça, non merci. Essayant de laisser tout ça à la porte, comme elle lui avait demandé, Athos s’immergea tout entier sous l’eau jusqu’à ce que l’air lui manque, avant de revenir dans le vrai monde avec une étincelle toute autre dans le regard. Comme si l’eau avait eu ce pouvoir de le faire redevenir lui-même, enfin, ce Athos qu’il appréciait tant et qu’il ne retrouvait plus. Trois minutes plus tard, propre comme un galion neuf, le sorcier sortait déjà de l’eau et après s’être brièvement séché, noua sa serviette autour de sa taille avant de passer une main assurée dans ses cheveux pour les discipliner en arrière. Puisqu'il semblait être redevenu un peu plus lui-même, ses manières firent une brusque réapparition, et il attrapa le flacon de bain de bouche pour masquer le passage du Pur-Feu. Au passage, Athos croisa son reflet et, miracle s’il en était, lui renvoya un sourire.

L’instant d’après, d’un pas presque félin, Athos retrouva le chemin de la chambre où l'attendait Sinistra. Pas un mot, pas une excuse, rien. Juste son regard fier qui réclamait ce qu’il était de base venu chercher ici. Sans véritable délicatesse, il attrapa le bouquin qu’elle avait en main sans même prêter attention à la couverture, ses yeux rivés dans les siens alors qu’il balançait le livre loin du lit où il comptait bien ne voir se dresser aucun obstacle. D’un geste déterminé, il prit le visage de la sublime mannoise entre ses mains et lui délivra un farouche baiser tandis qu'il appuyait son genou contre le rebord du lit pour se rapprocher d’elle, la faisant un peu plus basculer en arrière alors que ses lèvres avides semblaient ne pas vouloir se décoller des siennes. Ce qu’il réussit toutefois à faire pour glisser une phrase dans un sourire plein d’assurance et d’intentions mal placées. « Ce bain manquait cruellement de toi. » Voilà sans doute qui expliquait pourquoi il ne s’y était pas attardé. Du moins était-ce la raison qu’il préférait avancer. Mais l’heure n’était pas aux bavardages, car Athos comptait bien profiter de cet instant de lucidité pour offrir à Sinistra la passion dont sa vie semblait cruellement manquer.

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Dernière édition par Athos Greyson le Ven 30 Juil 2021 - 5:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Sam 12 Juin 2021 - 23:27

Sinistra avait déjà soigné son cœur dans les bras de certains hommes, rencontrés au détour d'un verre dans un endroit chic comme dans un endroit plus rustique. Elle avait souvent des goûts de luxe mais savait parfois se contenter de ce qui lui tombait sous la main. Pour autant, et si elle était fort habituée des hommes pansements, elle l'était beaucoup moins qu'on l'utilise comme tel. Et par conséquent, la mannoise était également moins à l'aise avec l'idée. Pyromane brûlée, peut-être qu'il lui fallait au moins cela pour comprendre l'insultante habitude qui était la sienne. Noyer son chagrin dans le sexe avec des inconnus pour qu'ils lui fassent oublier la saveur fade de sa propre existence. C'est à ces pensées que la jeune femme se livra alors qu'Athos se shampouinait. C'est qu'il était entré bien sale dans sa demeure et que tout de même, une femme comme Sinistra désirait a minima une propreté exemplaire. Athos était de toute manière plus beau et pimpant avec ses cheveux soyeux et sa peau maculée, plutôt que toute tâchée. Hélas, elle devrait composer un peu avec l'odeur désagréable de l'alcool, mais ce ne serait pas la première fois de toute manière.
Incapable de reprendre sa lecture où elle l'avait abandonné avant qu'il ne l'interrompe, les yeux de la sorcière finirent par relire la même page quatre ou cinq fois avant que la porte de la salle d'eau ne s'ouvre sur un autre Athos. Comme si le pouvoir de l'eau était celui de laver le corps, ses pêchés, ses souffrances intérieures. On sous-estimait souvent le pouvoir d'un bain. Mais pour une femme comme elle qui avait du linge sale à laver, c'était primordial. Le livre sauta des mains de la mannoise et elle dit d'un ton un peu piquant : « Tu retrouveras tout seul ma page ». Comme si elle en avait quelque chose à faire de sa page... Le baiser qu'il lui offrit suffisait à la faire taire, faire taire également son cerveau qui lui hurlait de protéger sa fierté parce que mince, elle n'était pas un pansement. Mais n'avait-elle pas aussi des maux à soigner...? Peut-être. Peut-être, sans doute même. Alors, la jeune femme laissa une main tomber sur la cuisse de son amant, et remonter doucement - et chastement. « La vie n'est-elle pas fade lorsque je ne suis pas là ? » soupira-t-elle avec orgueil alors qu'un sourire un peu mutin se dessinait sur les lèvres.

L'issue de leur petit moment n'était un secret pour personne, surtout pas pour Libellule qui les entendit probablement malgré l'étage qui les séparait tous les deux. Entre soupirs partagés et baisers échangés, au moins eurent-ils le don d'accaparer la conscience de l'autre avec une certaine volupté. Il fallait bien dire que le bal des apparences sang-pur leur apprenait au moins à jouer la comédie. Mais nulle comédie entre eux, ils étaient plus sincères qu'ils pouvaient espérer l'être. Pas de sentiments pour se mêler au ballet de leurs langues qui se retrouvaient, pas de regrets pour quelques caresses plus délicates encore. Sinistra qui s'était mentalement promise de se contenter d'Octavius, venait de mettre à mal sa propre résolution. Et la main abandonnée sur le drap qui recouvrait son corps nu, glissa jusqu'au torse de son amant sans le moindre regrets. « Je vois que ces quelques mois n'ont en rien entaché ton grand talent » roucoula-t-elle avant qu'un léger rire ne s'échappe de tes lèvres, « je mets à mal mes propres résolutions pour toi, félicitations ».  Connaissant un peu l'animal qui partageait son lit, la sorcière se détourna un peu pour ouvrir le tiroir de sa commode et en sortir un paquet de cigarettes, qu'elle ouvrit et tendit silencieusement à Athos. Elle demandera plus tard à Libellule de faire disparaître l'odeur de toute manière.


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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Dim 13 Juin 2021 - 5:48

Qu’importait la lecture, qu’importaient les remords, qu’importait la raison d’ailleurs… A cet instant précis, Athos n’avait qu’une seule idée en tête, une idée qui était parvenue à chasser toutes celles qui le hantaient depuis des jours, des mois. Était-ce bien correct d’agir comme ça ? Était-ce la bonne chose à faire ? Qu’importait, en vérité, puisqu’elle lui avait demandé de laisser ses considérations à la porte. Et alors qu’elle aurait bien eu tous les droits de lui opposer un peu de résistance, Sinistra se laissa aller sous ses assauts et ses caresses empressées, décochant tout de même une phrase emplie de vanité qui ne le fit même pas réagir. Peut-être aurait-il dû, peut-être l’aurait-il fait dans d’autres circonstances, mais Sinistra n’était qu’une amante occasionnelle. La vie était peut-être fade en son absence, mais pour des raisons à laquelle elle était étrangère, et dont ce soir, il n’avait que faire. Aussi Athos s’abandonna complètement à ce que ses désirs lui dictaient, retrouvant le plaisir de redécouvrir un corps qu’il ne connaissait pas par coeur, appréciant chaque soupir, chaque sensation. Comme une forme de renaissance là où ça n’était en fait qu’une parenthèse agréable, mais c’était tout ce dont il avait besoin. Le temps de leur étreinte presque désespérément passionnée, Sinistra devint le centre de son attention. Sa peau d’albâtre, ses cheveux polaires, son parfum qui évoquait son rang. Ses doigts se délectèrent de sa peau, ses lèvres de ses souffles alors qu’il la gardait près d’elle, comme s’il craignait qu’elle ne puisse s’échapper. Deux âmes qui n’avaient rien à se promettre, mais surtout deux corps qui avaient tout à se donner.

Allongé dans les draps soyeux qu’ils avaient pris un tel plaisir à froisser, Athos s’attendait à ressentir les affres de la culpabilité. Mais rien, pour l’instant du moins, et c’était mieux ainsi. Les yeux fermés, le sang-pur retrouvait peu à peu son souffle alors qu’il sentait les doigts de son amante sur son torse nimbé d’une fine couche de sueur. Voilà un bain dont les effets s’étaient bien vite dissipés, pensa-t-il futilement. Penser à ça plutôt qu’au reste, après tout, voilà qui était bien mieux. Et alors qu’il ne s’attendait à rien d’autre qu’à un silence paisible qui le ferait plonger dans le sommeil, lui qui pourtant ne dormait jamais en charmante compagnie autrefois, Athos reçut avec surprise le compliment de Sinistra. Son estime de lui étant tout de même au plus bas, voilà qui avait de quoi regonfler un chouia son ego, mais Athos n’eut pas l’envie de surenchérir. Quelques mois, disait-elle. Quelques mois seulement, oui, réalisa-t-il un peu tristement. Un an, en réalité, ou presque, un an à essayer, pour finalement redevenir un simple amant, et plus un homme qu’on aimait. Son rire l’arracha à ses sombres pensées, lui faisant ouvrir les yeux pour apprécier la vision de Sinistra tout sourire, alors qu’elle lui confessait avoir elle-même cédé à quelque tentation en l’invitant dans sa chambre, avant qu’il ne s’invite dans son lit. « A-t-on déjà vu des gens tenir des résolutions déraisonnables ? » lâcha-t-il d’un ton léger dans un demi-sourire alors qu’il ignorait tout de la teneur de ses sous-entendus. Si elle parlait de son mari, c’était tout de même sacrément ironique. Sinon… Et bien elle aurait à lutter elle-même avec ses propres démons une fois qu’il serait parti, voilà tout.

Finalement, dans une sollicitude qui le toucha plus qu’il n’aurait du, Sinistra lui tendit un paquet de cigarettes comme s’ils étaient deux vieux amants qui se connaissaient par coeur. Un peu perplexe, il en saisit une d’un geste assuré qu'il glissa entre ses lèvres en se redressant légèrement avant de réaliser que sa baguette était dans la salle de bain. « Je vois que tu entretiens mes vices. » dit-il d’une voix amusée, clope toujours entre les lèvres alors qu’il comptait sur sa bonté d’âme pour lui allumer. Il doutait fort de trouver dans pareil endroit un briquet moldu. Retirant la cigarette de sa bouche qui avait envie de poursuivre, Athos lui lança un sourire taquin. « Je ne doute pas que tes yeux apprécieraient que je me lève, mais ces draps sont décidément trop confortables… » D’où lui venait cet excès de confiance, lui qui n’arrivait même plus à se regarder dans le miroir ? Sans doute était-ce l’effet Sinistra. D’un geste un peu tendre et las, ses doigts effleurèrent la peau douce au niveau d'un de ses flancs, alors qu’il aurait aimé la serrer contre lui, mais voilà qui aurait été un peu contradictoire avec ce qu’il avait demandé à demi-mots. « Et puis merde… » murmura-t-il finalement avant qu’elle ne s’échappe, et après avoir posé sa cigarette sur la table de chevet, Athos l’attira doucement, mais fermement contre lui, savourant sa chaleur, sa présence, et le simple fait de sentir quelqu’un contre lui, sans craindre à tout instant de la perdre. Car après tout, on ne craignait finalement de perdre que ceux - et celle - qui comptaient…
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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Mer 21 Juil 2021 - 20:16

Céder aux sirènes de la tentation et du vice, voilà quelque chose auquel Sinistra était habituée. Comment ne pas se laisser aller à la luxure lorsque, véritablement, on avait rien à faire ? Une femme de son nom et de son rang n'avait rien à faire, sinon enfanter, bouquiner, broder... Tout ce qui ne l'intéressait pas, à l'exception du deuxième, encore que ses volontés de se cultiver venaient par vagues. Non, non, l'attrait au contraire du sexe et de ces moments volés dans les bras de ses amants était sacrément différent. Plus palpitant. Et pour quelqu'un qui s'ennuyait comme elle, pourquoi diable passer à côté de cela ? Athos l'avait sorti de son morne état, bien que ce n'était sans aucun doute pas pour elle qu'il était venu ce soir. Ou plutôt, il n'était pas venu pour lui changer les idées mais pour se changer les idées. Sans le faire exprès, voilà qu'il avait fait d'une pierre deux coups - enfin, pas que deux. Sinistra lâcha un soupir en forme de rire quand il lui posa sa question rhétorique. Non, on ne tenait jamais une résolution déraisonnable, surtout pas quand les habitudes étaient bien ancrées. Et malgré toute sa bonne volonté, Octavius semblait parfois ne pas lui montrer assez d'intérêt pour qu'elle daigne devenir une femme droite - si tant est que l'on puisse l'être en situation d'adultère.

Comme pour passer à autre chose, la mannoise lui tendit machinalement un paquet de cigarette pour qu'il en tire une et s'adonne à ses vices. Une transmission de pensée sembla s'opérer alors, puisqu'il employa le mot exact : vice. Tout ceci n'était qu'un vice après tout. Les clopes, le sexe, cette impression de s'affranchir du monde alors qu'on y était soumis. Il lui fit remarquer qu'il n'avait rien pour l'allumer, lui coupa l'herbe sous le pied alors qu'elle allait lui dire d'aller récupérer sa baguette là où il l'avait laissé. Après tout, elle dormait tous les soirs dans ses draps, mais pas lui, il pouvait bien en profiter un peu. Et puis, Sinistra adorait sentir le regard des hommes sur ses courbes, le désir qui enflammait leurs yeux sans qu'ils ne puissent rien faire d'autre que de s'y soumettre et donc, d'une certaine manière, se soumettre à elle. Ce sentiment insatiable de puissance sur un autre corps était prodigieux. Mais Athos sembla lui-même changer d'avis puisqu'il la rattrapa avant qu'elle ne s'échappe et un sourire mutin s'étala sur les traits harmonieux de la jeune femme. Tout contre lui, elle laissa un index courir sur sa peau, remonter dans son cou, jusqu'à ses joues, avant de se ficher dans ses cheveux. Elle y attrapa quelques mèches brunes sans trop tirer dessus, caresse délicate mais tendre. « Comment entretenir tes vices si tu n'as rien pour allumer cette cigarette ? » demanda-t-elle dans un souffle avant de poser délicatement ses lèvres dans son cou, « moi qui comptait sur toi pour partager... ». Sans arrêter ses caresses, la britannique voulu enchaîner sur une question, lui demander pourquoi il était là. Mais pendant quelques instants, il semblait avoir oublié ses tracas. Cela semblait trop fragile pour qu'elle ne vienne tout détruire par une curiosité mal placée. « Cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vu... » continua pensivement la sorcière alors que ses doigts s'arrêtaient, « c'est dommage... ». Dommage oui, car aussi différents furent-ils, ils avaient toujours eu cette faculté, d'une certaine façon, de se comprendre. Et perdue dans ses bras, alors qu'elle lui embrassait sporadiquement la peau, Sinistra se fit la réflexion que c'était agréable que de se sentir comprise par un amant.


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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Ven 30 Juil 2021 - 5:10

Combien de femmes avaient déjà partagé la vie d’Athos, ne serait-ce que le temps d’une nuit ? Le sang-pur n’était pas du genre à tenir des comptes - c’était qu’il avait des manières - mais si le nombre aurait pu faire pâlir les bien-pensants, Athos n’avait jamais culpabilisé de son attitude envers les femmes. Après tout, il ne promettait jamais rien, et chaque partie à sa manière profitait de l’autre. Ce soir peut-être plus que d’habitude, quand on y pensait. Car Sinistra n’avait-elle pas profité de son envie emplie de détresse pour s’extraire de sa vie d’épouse bien ennuyeuse ? Mais qui était-il pour la blâmer ? Lui-même avait été un compagnon déplorable. Fidèle peut-être, mais son amour avait eu bien des failles, et son deuil pouvait paraître bien court quand on voyait comme il se comportait. Mais la blessure était toujours là, béante, et son coeur à vif n’avait pas encore la force de cicatriser. Étonnamment, il n’avait pas pensé une seule fois à Magda pendant leurs ébats. Après, un peu. C’aurait été mentir que de dire qu’il était capable de l’éloigner de son esprit aussi longtemps. Mais la présence de Sinistra la chassait un peu, tout de même, et il n’osa aucune comparaison douteuse, ni aucune remarque, rien. Magda surgissait, et il lui suffisait de poser les yeux sur la mannoise pour la faire partir. Solution temporaire, malsaine peut-être, mais dont il comptait bien abuser tout le temps qu’il serait allongé là.

Quelle chance il avait, au fond. Quelle putain de chance que d’avoir ce visage, cette prestance… Ou peut-être était-ce juste le souvenir d’un bon moment passé qui lui avait sauvé la soirée. Pas sûr qu’il aurait pu avoir ce genre de résultats dans un bar, lui et sa gueule des mauvais jours, son spleen qui lui collait à la peau comme une couche de sueur qu’aucune douche ne chassait. Pas sûr non plus qu’il aurait apprécié une nouvelle amante, lui qui pourtant avait un furieux passé d’explorateurs de corps inconnus. Sinistra lui apportait, sans qu’il ne le réalise, l’aspect rassurant d’une figure de son passé que pourtant il répugnait tant. Et garderait, il le savait, le secret de ce qui s’était passé. Car la réputation d’Athos Greyson n’était plus à faire dans le milieu de la nuit, que ce soit pour ses aptitudes d’enquêteur comme pour ses talents à l'horizontal. Certes, ces derniers temps, il n’avait brillé ni pour l’un, ni pour l’autre - du moins, pas dans ce milieu là - mais il savait à quelle vitesse les rumeurs couraient dans ce bas monde. Et pour l’instant, il n’était pas prêt à redevenir le joli coeur de ces dames. Pour l’instant, il avait besoin d’un peu de tendresse, sans se poser de questions. Sans avoir à penser à ce qu’on dirait de lui une fois qu'il aurait quitté ce lit. Sans avoir à penser tout court d’ailleurs.

Les doigts de Sinistra n’avaient forcément pas les mêmes habitudes que Magda. Il apprécia la sentir jouer avec ses cheveux encore un peu humides - et probablement foutrement décoiffés d’ailleurs. Peut-être même qu’ils bouclaient un peu, et si cette pensée aurait fait frémir le narcissique bellâtre qu’il lui tardait de redevenir, il n’y prêta cette fois même pas attention. Seuls comptaient les plaisirs immédiats, que ce soit les caresses de Sinistra ou la perspective de sentir la nicotine venir heurter son palais. Mais l’un prit vite le pas sur l’autre, et tant pis pour la clope. Fumer, il pouvait faire ça chez lui. « On peut partager d’autres vices, tu sais. » Il eut un début de rire, bref, soufflé. Comme si son corps le lui interdisait. « N’est-ce pas ce qu’on a fait ? » De quoi les damner pour une belle éternité au moins, elle pour ses infidélités, lui pour… pour quoi, exactement ? Pour l’avoir détournée du droit chemin ? Comme si elle avait besoin de lui… Non, ce serait très certainement d’autres péchés qui lui vaudraient d’être maudit, mais à quoi bon y penser maintenant ? Il préférait laisser ses doigts courir un peu sur sa peau, profiter de cette sensation délicate, délicieuse.

Le problème quand on prolongeait les étreintes, c’était que la conversation faisait de même. Raison pour laquelle, autrefois, il s’éclipsait bien vite, quand il sentait que le silence était sur le point d’être rompu ou que les mots allaient s’aventurer dans des terrains dangereux. Celui-ci toutefois, il ne l’avait pas vu venir, trop occupé qu’il était à se concentrer sur la peau de son dos qu’il caressait. Et surtout, il ne s’attendait pas à ce genre de remarques de la part de Sinistra. D’abord un fait, ça, ok. Mais ensuite… Ce dommage impliquait des choses qu’il n’avait pas envie de convoquer, là, maintenant. C’était un petit mot, un simple petit mot, mais qui sous-entendait trop pour un Athos blessé par un amour qu’il avait autrefois renié. D’habitude, sa part de lui effrayé par toute forme d’engagement, même le plus petit, aurait frémi. Mais là, c’était autre chose. Dommage, mais pourquoi ? Ce qui était dommage, au fond, c’était qu’il ait eu besoin de revenir. Mais ça, il ne pouvait pas lui dire. Plongé dans ses propres réflexions, il ne songea même pas à quel point c’était triste de dire ça, à quel point ce bête mot reflétait toute la détresse d’une femme délaissée et désespérément seule. « Depuis quand tu es aussi sentimentale ? » lâcha-t-il avant de souffler à nouveau un rire, cette fois nettement plus sarcastique. Instinctivement, il se détacha un peu d’elle, avant de finalement s’extraire du lit pour marcher jusqu’à la salle de bain, sa clope récupérée au passage plantée dans sa main serrée à en froisser un peu le tabac. Pas assez pour la casser toutefois, et il l’alluma d’un geste nerveux avant de passer une main dans ses cheveux effectivement ondulés. Une taffe et un soupir plus tard, Athos retourna tout de même sur ses pas, son regard fuyant celui de Sinistra par peur de sa réaction plus que par pudeur - franchement, ça faisait longtemps qu’il n’avait plus honte de sa propre nudité exposée aux yeux d'une amante. Finalement, il s’assit au bord du lit, dos à elle, tirant sur sa cigarette comme si c’était l’air qui lui permettait de respirer - quelle ironie. « Excuse-moi. » Tout de même, il avait suffisamment de clairvoyance pour se rendre compte qu’il venait de se comporter comme un con avec une femme l'avait tout de même accueilli chez elle, au milieu de la nuit, et qui lui avait fait le plus grand bien. « Les sentiments et moi, on est fâchés en ce moment. » Et pour combien de temps encore ? Combien de temps avant que ça ne se répare, et qu’il redevienne comme il était - à savoir allergique à ces conneries ? « En tout cas, tes autres amants doivent être bien décevants pour que je t’ai un tant soit peu manqué. » dit-il finalement dans une ébauche de sourire, la tête légèrement tournée sans pour autant la regarder, avant de glissaer l’une de ses jambes sous sa propre cuisse. Car il n’avait pu lui manquer que pour ça, pas vrai ? Parce que même s’ils étaient semblables sur bien des points, nés dans les mêmes sphères, pourvus d’une beauté insolente, adeptes des traits d’esprits, finalement, ils ne partageaient rien d’autre que le plaisir de la chair. Et c’était bien suffisant comme ça.
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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Mer 25 Aoû 2021 - 11:20

Ce besoin de briser l'oisiveté était probablement l'apanage des sang-purs. Que faire de sa vie lorsque l'on avait rien à faire ? Sinistra peinait parfois à comprendre - sans pourtant fustiger - pourquoi son époux travaillait ainsi au Ministère. Lui qui aimait tant la tourmenter, lui qui jouissait de la dot considérable de Sinistra et de son propre héritage familial, pourquoi diable allait-il travailler ? Cette activité était si triviale en comparaison de ce qui s'offrait à leur monde, celui des privilégiés... Peut-être voyait-il son emploi du même œil qu'elle-même considérait l'écriture, à savoir un passe-temps, éventuellement qui puisse lui rapporter de l'argent. Et le pouvoir. Ah, ça, en tant que femme, elle n'y avait pas accès. Pas la moindre parcelle de pouvoir politique, il lui fallait faire profil bas. Cela dit, considérant le monde de vipère que c'était, elle vivait sans doute mieux comme cela. La mannoise toutefois, ne pouvait que se satisfaire de ses absences. Comment aurait-elle pu accueillir Athos convenablement s'il avait été là ? Pire, comment aurait-elle dû expliquer sa présence ? Un frisson de terreur dévala ses bras sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'empêcher. Se concentrer sur son amant était finalement plus simple que de penser à son odieux époux. Sinistra se contenta donc de se mordre un peu la lèvre. Ils avaient partagé d'autres vices et elle gageait qu'ils en partageraient encore. C'était son petit doigt qui le lui avait soufflé.

Ses autres doigts, quant à eux, étaient occupés à tendrement caresser les cheveux bruns autrefois perruque bouclée et célèbre d'Athos White. Finalement, elle l'avait toujours trouvé mignon. Comme bien d'autres avant elle. Mais contrairement à nombre d'autres amants, celui-ci avait au moins le mérite de parler bien, de parler beau et de dire les choses telles qu'elles étaient. La franchise était une qualité rare dans les cercles sang-purs. Mais Athos n'en faisant plus parti, il pouvait au moins avoir le bénéfice de ce caractère-là. Aussi, lorsqsu'il réagit plutôt abruptement à ce qu'elle venait de dire, Sinistra garda les lèvres closes, le regard perdu sur un vase qui venait du Mozambique. Les formes et ses couleurs la distrayaient un peu de cette conversation. La vérité, c'était qu'elle était vexée. Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait ce genre de réflexions et celle de son cousin Desmond refit surface lorsqu'ils s'étaient vus pour le décès de leur oncle. La mannoise avait toujours veillé à se forger une image de froide femme sans cœur, voilà maintenant qu'elle regrettait un peu qu'on la considérât si mal. Le fait est qu'elle en était d'autant plus vexée que la phrase venait d'Athos et non pas de son détestable cousin... C'est qu'elle éprouvait un ersatz d'affection pour ce garçon renié par son père, qui avait adopté un nom d'autant plus équivoque. Avec son air de mauvais garçon, il avait tout de même du charme, même si désormais, ils n'étaient plus du même monde. Sinistra ne remarqua qu'il s'était extrait de son étreinte et du lit que lorsqu'il repassa devant elle pour aller à la salle d'eau. Elle le suivit du regard, pensive, avant de retourner à la contemplation de son vase. Il en avait vu des choses, ce vase. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Combien de scènes de ménage, combien de violence, combien de mots qui seraient regrettés plus tard ? Le plus terrible, sans doute, c'était que la sorcière n'en regrettait aucun qui avait franchi la barrière de ses lèvres ce soir. Car oui, c'était dommage qu'ils ne se voient pas plus souvent, ne faisaient-ils pas une merveilleuse paire ? Le jeune homme revint pourtant et s'assit sur le bord du lit. Cette fois-ci, la sang-pure ne fit pas glisser de doigts sur lui mais sur le draps à côté de ses jambes nues. Ses mots suivants n'étaient pas à la hauteur de ce qu'elle espérait et la sorcière eut un soupir désabusé. « Je n'en vois pas tant ces derniers temps » avoua-t-elle avec une franchise désarmante, « Ulysse s'emploie à m'empoisonner l'existence... ». Elle se demanda si la suite de ses paroles ne risquait pas de la compromettre mais enfin, Athos devait en avoir vu d'autres, « à trop tirer sur la corde, c'est lui qui va finir empoisonné ». Le poison était l'arme des femmes et Sinistra n'avait pas l'âme d'une meurtrière. Mais enfin, vient un temps où le trop-plein est là. Voilà. « Mais enfin ! » fit-elle avec plus de vigueur pour faire oublier son aveu spontané, « il semblerait que la vie soit sévère envers nous en ce moment. Si tu veux en parler... ». La mannoise fit une pause pour se détourner de lui et regarder le plafond. Ce vase lui donnait mal à la tête. « Ce qui se dit dans ce lit reste dans ce lit ».


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MessageSujet: Re: L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra L'étreinte des coeurs brisés w/Sinistra 129196351Mer 1 Sep 2021 - 0:25

L’heure était donc aux confidences, semblait-il. Athos n’était pourtant pas du genre à s’étendre sur ce qu’il ressentait, ne serait-ce que parce que lui-même peinait parfois à identifier exactement ce qui se jouait en lui. Mais pire, il détestait s’épancher sur sa peine à haute voix, car tout ça ne faisait que rendre ses états d’âme plus réels, plus encore quand une oreille autre que la sienne était là pour les écouter. Mais c’était un fait qu’il ne pouvait nier, les sentiments lui avaient causé une telle souffrance qu’il attendait avec impatience l’instant où ils arrêteraient enfin de lui ronger le coeur, comme une maladie qui n’avait pas de nom, qui n’existait pas. Le coeur après tout n’était qu’un organe bon à faire tourner le corps, romantisé par des esprits littéraires qui attribuaient des battements rapides aux émotions. Peut-être, mais la chamade se faisait aussi lors qu’on avait peur. Lorsqu’on étreignait quelqu’un, qu’on ne faisait plus qu’un avec lui, et les sentiments n’avaient pas toujours leur place là. La preuve, non, avec Sinistra ? Sans ressentir une réelle indifférence à son égard, tout juste une vague affection, la sang-pure ne lui manquait pas et ne manquerait jamais à sa vie. Ne serait-ce que parce qu’il était bien trop risqué de s’attacher à quelqu’un de ce rang, et aussi parce qu’elle était toujours attachée à des idéaux qu’il répugnait. Mais aussi, plus simplement, parce qu’il n’éprouvait rien pour elle. Rien d’autre que l’envie de passer du bon temps avec elle, de se sentir à nouveau fringuant le temps d’une étreinte, intelligent aussi le temps d’une conversation.

Mais celle-ci dérapa, et Athos s’attendit à une remarque cynique de la part de la mannoise, peut-être même à se faire remettre à sa place après son comportement déplacé. A la place, il n’entendit que l’écho de son désespoir, soufflé à demi-mots, avoué enfin alors qu’elle évoquait son mari. Le sang-pur aurait pu en prendre offense mais après tout, pourquoi faire ? Il n’éprouvait aucun remords à l’idée d’avoir froissé les draps avec une femme mariée, bien que ça n’était pas tellement son genre de s’embarquer dans pareilles histoires. Si le fameux Ulysse l’apprenait, nul doute qu’Athos aurait eu bien des problèmes. Mais Sinistra était aussi bonne menteuse qu’il savait l’être parfois, bien que sa franchise actuelle aurait pu laisser penser le contraire. Si Ulysse était un poison, au point même qu’elle songeait à lui en faire avaler, alors Athos pouvait bien être le temps d’une nuit son antidote. La cruauté de ses mots ne le choqua même pas. C’était là des paroles en l’air, des paroles de femme blessée, probablement humiliée par un mari qui ne réalisait sans doute pas la chance qu’il avait. Sans chercher son regard, Athos l’écouta donc en silence, ne trouvant rien à répondre. Chaque phrase ne pouvait que l’amener sur un terrain plus glissant, et il était à bout de forces. Physiquement, mentalement. À bout, vraiment.

D’ailleurs, la jeune femme mit elle aussi fin à ces confidences non loin de l’oreiller en rejoignant le sien et bientôt, Athos se glissa à nouveau entre les draps, calant son dos contre la tête de lit en fumant tranquillement, tendant finalement la cigarette à Sinistra pour qu’elle puisse profiter de cet autre poison. « Tu m’as dit de laisser mes pensées à la porte. Je ne les inviterai certainement pas dans ce lit. » répondit-il avec plus de malice que de sévérité avant de laisser ses doigts courir le long de sa peau nue, frôlant ses longs cheveux blonds qui effleuraient ses propres flancs. « Ton hospitalité tient pour toute la nuit ? » se risqua-t-il finalement à demander. Putain, Athos. Ça n’était pas son genre, mais ce soir plus que les autres, il redoutait définitivement de se retrouver seul. « Ça fait bien longtemps que je n’ai plus dormi dans des draps de soie. » ajouta-t-il en déposant un baiser sur son front encore brûlant de leurs ébats. Cacher par son cynisme ce qu’il ressentait vraiment, voilà qui était déjà bien plus digne d’Athos Greyson.
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