Une douzaine d'hiboux d'urgence avait été envoyés eu Ministère en l'espace de quinze minutes. Le quartier des Aurors étaient en pleine ébullition. Apparemment au même moment durant la nuit, la quasi-totalité des boutiques du chemin de traverse à Londres et celles du village de Pré-au-Lard avaient été cambriolées. Les propriétaires s'étaient rendus compte des délits en arrivant à leur magasins, sans en avoir été averti par leur système personnel de sécurité.

A chaque cambriolage avait été attribué un auror. Audrey devrait enquêter sur l'intrusion qui avait eu lieu à la librairie : Les Grimoires du Temps. Elle connaissait bien Marcus Shipton, le gérant, puisqu'elle le soupçonnait de posséder et de vendre à l'occasion des ouvrages un peu trop portés sur la magie noire.
En tenue de travail, un costume et une lourde cape violette avec le blason officiel des aurors, Miss Worthington avait directement transplané avec ses collègues et se rendit seule, directement à la boutique de Marcus.

Lorsqu'elle pénétra dans la librairie, un désordre sans nom l'attendait. La boutique était ravagée et ne ressemblait plus à ce qu'elle avait connu. Elle vit le gérant au milieu des débris, l'air hagard, en état de choc. D'un pas assuré elle se dirigea vers lui et lui tendit la main en guise de salut.

- Bonjour Marcus ! Que s'est-il passé ?

demanda-t-elle directement pour entrer dans le vif du sujet. Il ne fallait pas perdre une minute, et découvrir au plus vite si quelque chose avait été dérobé. Cette librairie détenait sans aucun doute une mine d'informations mais aussi des armes potentielles : le pouvoir des mots...

- Vous n'avez touché à rien ?

Des indices, il devait rester des indices ! Elle fouilla de ses yeux noirs la pièce. Elle analyserait en détail chaque page, chaque morceau de bis d'étagère pour découvrir la vérité.. même si elle devait y passer des mois !

- Je comprends ....

Laissa-t-elle sa phrase en suspens, tout en s'accroupissant, afin de voir de plus près les piles de livres jonchées sur le sol. Elle effleura des doigts quelques pages orphelines et plissa les yeux. Chaque centimètre de la boutique était passé au peigne fin par un balayage lent des yeux.
Marcus n'était pas vraiment connu pour être très expansif dans ses sentiments, ainsi sa colère, sa détresse, la surprit et la toucha. On avait touché à ce qu'il avait de plus précieux, ses livres, et il ne pouvait que constater les dégâts..
Afin de calmer un peu le libraire, Audrey se releva et décida de le questionner sur la précision des faits :

- A quelle heure avez-vous quitté la boutique hier soir ? A quelle heure êtes-vous arrivé ce matin ? Avez-vous vu quelque chose d'inhabituel ? Un individu ? Un simple détail peut être décisif pour résoudre cette affaire !


Elle continua sur un ton de plus en plus passionné, bien décidée à trouver les coupables :

- Avez-vous une idée de ce que l'on cherchait ?

(Désolée pour le retard)

Audrey écouta attentivement les réponses de son interlocuteur afin d’y déceler la moindre erreur, la moindre faille.. ou bien simplement afin de comprendre la suite des évenements. A mesure qu’il expliquait, l’auror le dévisageait avec intensité. Ainsi, le vol, si vol il y avait eu, s’était déroulé entre 21 h30 et l’arrivée de Shipton. Elle saisit le calepin et le feuilleta avec sérieux.
L’homme évoqua ensuite le système de sécurité, visiblement faillible et son acquisition d’un vieux manuscrit. Elle s’approcha du bureau et examina des yeux et de sa baguette le trou béant. Le mystérieux codex attira bien évidemment l’attention de la jeune femme et ses questions se focalisèrent à ce propos :

- Savez-vous quel secret renfermait ce codex ? et surtout, connaissez-vous des individus qui auraient pu être intéressés par un tel livre ?

Ensuite, tout en montrant le registre de la boutique, elle demanda :

- Puis-je le garder pour une analyse plus poussée ?

Elle enchaîna ensuite, pressée de découvrir le reste du magasin et d'éventuelles preuves supplémentaires :

- Pouvez-vous me conduire jusqu'à votre réserve ? Et me montrer les autres parties du codex, s'il vous plait ?

Comme une élève fascinée son professeur, Audrey écouta le récit du libraire avec passion. Cet homme était une grand érudit et avait sans nul doute des dons pour la pédagogie. Elle ne connaissait pas d'autre Merlin que la légende, et elle n'avait jamais été très calée en histoire de la Magie, malgré ses hautes études, mais elle se promit de faire les recherches nécessaires afin de corroborer l'histoire de Marcus.

Elle enveloppa délicatement le registre de la boutique sous une protection plastique et le garda sous le bras, elle l'analyserait un peu plus en détail en rentrant au Ministère. Elle suivit l'homme dans sa réserve et acquiesça d'un simple mouvement de tête pour répondre à sa requête.
Lorsqu'elle pénétra dans la pièce, une sorte de silence étrange l'envahit. Une 'odeur de renfermé, emplit ses narines et lui arracha une grimace de dégout. Il régnait une atmosphère à la fois paisible et tumultueuse, due aux trésors maléfiques qu'elle contenait. En silence, elle erra dans les nombreuses allées, ressentant les auras ténébreuses des livres rangés dans chaque meuble : il y avait de la colère, de la tristesse dans certains et de la fureur, de la noirceur, de la frustration dans d'autres. Petit à petit, le malaise la saisit, puis des hauts le cœur plus intenses. Elle réclama finalement à sortir sans même l'ouverture d'une quelconque armoire.

- Comment faites-vous pour travailler au milieu de ces ouvrages ? Questionna-t-elle en franchisant la porte de sortie après avoir poussé un soupir de soulagement.

Tout en attendant sa réponse, elle prit une grande bouffée d'oxygène, remettant en place ses idées, puis elle poursuivit :

- Je pense que personne n'a pu effectivement pénétré ici...

Son regard s'arrêta sur l’entrebâillement de la porte et se refocalisa sur le désordre de la boutique :

- Si vous me permettez, je vais rester un peu pour prélever quelques indices. Je ne veux rien laisser au hasard dans la résolution de ce vol. Si vous vous rappelez de quoi que ce soit, vous savez ou me joindre au Ministère. Bureau 47 ou hibou du même nombre.