"Je cherche un peu de chaleur à mettre dans mon coeur" [Magenta]

MANGEMORT

Ennuyant. Soporifique. Saoulant. Pire... tuant !
Si ce maudit professeur d'Histoire de la Magie n'était pas déjà mort, je l'aurais surement tué de mes propres mains. Si ça se trouve, en réalité, Monsieur Binns avait bien été tué par un élève et le mythe comme quoi il s'était tout simplement assoupi un jour dans la salle des professeurs et jamais réveillé, son fantôme allant donner son cours sans même un corps, était totalement faux et, la vraie histoire était qu'un élève, à bout, avait voulu rendre service à la communauté magique en dispensant les élèves de Poudlard d'un professeur si peu dynamique. Cet élève, qui qu'il soit, aurait mérité une médaille si seulement Binns n'était pas devenu un fantôme, condamnant toutes les générations futures de sorciers et sorcières à assister à ses mornes cours. Peut-être d'ailleurs que sa bonne action s'était retournée contre lui et qu'il avait été condamné à la peine capitale à Askaban... soit le baiser du Détraqueur. Pauvre gars.
Rien que d'y penser, je frissonnais. Je n'avais jamais été confronté à un détraqueur (heureusement pour moi... je n'en avais pas du tout l'envie !), mais les récits qu'on en faisait était loin d'être réjouissant, au contraire, ils donnaient froid dans le dos.
Bref, c'est la tête sur la table, à regarder par la fenêtre, au bord de l'endormissement, que je venais de passer une heure, à écouter (du moins, essayer) le professeur Binns parler de son cours d'une voix monotone. Il aurait au moins pu y mettre un peu de vie, même si, ni lui, ni les personnes dont il parlait, n'en était plus animé.
En plus de ça, on venait tout juste de rendre un devoir de trente lignes que j'avais mis des siècles à rédiger (lui il s'en fichait du temps qu'on n'y mettait... il avait toute la mort devant lui !), mais déjà, il nous en redonnait un, plus long et plus compliqué. Mais qu'il aille au diable avec ses devoirs, par le chaudron de ma tante Patty !
Maudissant le monde entier qui devait se retourner contre moi (oui, je me victimise beaucoup et j'exagère trop !), je sortis dès la sonnerie qui résonna pour tous les élèves comme la fin du calvaire.
La tête embrumée de cette heure de pur ennui, le sac posé sur mon épaule comme un fardeau, je marchai lentement dans les couloirs, j'avais encore quelques temps avant mon prochain cours, un cours de Métamorphose. Je n'aurais sans doute pas supporter un cours comme celui du professeur Binns encore une heure, heureusement, la vieille MacGonagall était plus dynamique. En même temps, il était difficilement possible de faire des cours pires que ceux du fantôme.
Sans regarder devant moi, je traversais la foule des élèves quand je rentrai en collision avec l'un d'eux. Ma vision fut momentanément éblouie par des cheveux bruns et je réagis aussitôt en retenant la demoiselle par le bras avant qu'elle n'aille s'écraser sur le sol en pierre.

MANGEMORT

Si la demoiselle n'avait pas atterrie sur le sol, ce n'était pas le cas de ses bouquins. Déjà accroupie, la jeune fille, que je reconnus rapidement comme étant Magenta, ramassait ses affaires. Je l'aidai brièvement, il ne semblait pas y avoir casse. J'attendis qu'on soit à nouveau redressés et sur nos deux pieds pour lui répondre.

« Salut Magenta ! Non, ne t'excuse pas, c'est ma faute, j'étais dans la lune. »

Je ne savais pas quoi dire d'autre. Je savais que, la dernière fois, dans la Salle sur Demande, elle avait été gênée de mon comportement trop rapidement amical, comme si on se connaissait depuis déjà des années, et alors que d'habitude, la réaction des personnes ne me dérangeait pas, là, j'avais peur de la faire fuir.

« Ça va ? »

Question débile. Histoire de combler un blanc et d'éviter qu'elle parte trop rapidement. Et puis aussi pour savoir si, tout de même, je ne l'avais pas trop bousculé et fais mal. Aussi, ça me laissait le temps de trouver quelque chose de plus intéressant et pas barbant à lui dire.

MANGEMORT

J'observai Magenta qui avait un air étonné. De ? Me revoir ? Mon comportement ? En tout cas, de mon côté, j'étais plutôt content de la revoir... plus que je n'aurais du l'être et une petite voix au fond de moi semblait crier que tout ça allait mal finir ou que je devais faire... attention ?
La Serdaigle n'avait pas changé depuis le jour dans la Salle sur Demande, elle était jolie comme je l'avais remarqué et semblait toujours timide mais peut-être était-ce une impression que je me faisais... ou peut-être que c'était moi qui l'intimidais... Je souris mentalement à cette pensée.

« Du neuf... eh bien... je crois que le vieux Binns fait des cours de plus en plus soporifiques. J'ai l'impression de sortir d'une longue sieste avec les courbatures en bonus. »

Pour souligner mes paroles, je bayai longuement une main devant la bouche et m'étirai de tout mon long. Puis, je me retournai vers elle avec un sourire en coin charmeur.

« Et toi alors ? Tu as cours maintenant ? Je t'accompagne jusqu'à ta salle ? »