Yoho, yoho, traquons les mers nous sommes les maudits pirates ! LIBRE

Morgan Moon lança un regard agacé derrière ses très chic lunettes noires lorsqu'une petite famille s'installa à ses côtés. Elle qui espérait profiter d'une belle journée d'été, seule, sans clients, sans soucis; bref sans personne pour la rappeler à tous ses devoirs c'était raté! Coincée entre un sorcier bedonnant vêtu d'une ridicule tenue d'été et une adolescente boulotte qui ne cessait de jacasser, la sorcière rousse se mit à enrouler nerveusement une mèche rousse autour de son index. Comme sa fille Minerva la femme d'affaires jouait avec ses cheveux pour se calmer les nerfs. Une large capeline lui permettait de cacher son identité. Non pas qu'elle soit une des vedettes du Festi'Witch, mais dans le petit monde des sang-pur les Moon n'étaient pas très compliqués à reconnaître. Pour la plupart blonds ou roux, homme ou femme, ils étaient plus grands que la moyenne et la ressemblance entre Morgan et sa fille était frappante.

Il faisait beau et ce petit séjour à la fameuse île aux sirènes promettait d'être très agréable! Des jours et des jours qu'en rêvait la trentenaire! Son commerce marchait de mieux en mieux à sa plus grande joie mais la récolte des fruits de son labeur ne s'était pas faite toute seule. Le nom des Moon n'avait pas suffit à apporter à la veuve une place sure. Pour en arriver à des affaires florissante il lui avait fallu faire des choix difficiles, notamment en consacrant moins de temps à sa fille. Mais enfin! C'était l'été et pas même ce nuage ne pourrait lui miner le moral! Dans sa très chic mais décontractée robe rouge Mrs Moon savourait l'air marin qui lui réchauffait la peau.

Les yeux clos, la tête rejetée en arrière, Morgan ne vit pas le ciel s'obscurcir mais lorsqu'elle sentit sous elle le bateau s'agiter elle ouvrit brutalement ses yeux clairs pour voir les vagues se former, plus hautes, plus mauvaises. A cet instant elle vit une jeune fille qu'elle n'eût aucun mal à reconnaître se pencher et... Vomir...

- Brionan ma chérie tenez, respirez! dit-elle en posant une main douce et apaisante sur l'épaule de la jeune fille. La bonté de la commerçante n'avait pas résisté au minois livide la pauvre enfant et lui tendit un petit mouchoir imbibé de menthe.