Excuses... inavouables [Laya]

GRYFFONDOR

Cela faisait plusieurs minutes qu'il courrait à perdre haleine, le regard scrutant dans la lumière déclinante du soir la moindre trace de Laya. Arrivé à l'endroit sur la colline où il l'avait vu disparaître, il s'arrêta un instant, reprenant son souffle. Puis il repartit de plus belle, vers l'étang en contre-bas. Son esprit tout entier était rempli de la peur d'avoir vu "sa" Laya disparaître pour de bon, et que jamais plus ils ne partageraient de moments de simple complicité, justes heureux. Bien sûr, rien n'avait jamais été simple entre eux deux, et ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans cette situation délicate, avec la peur de lui avait fait trop de peine pour être pardonnable. Pourtant il s'y accrochait à ces moments où il se sentait juste aimé comme quelqu'un de normal. Voir Laya heureuse d'être à ses cotés avait été la chose la plus extraordinaire qu'il avait ressentit au cours de cette année qui avait été particulièrement difficile pour tout le monde. Il se sentait terriblement mal que les seuls remerciements qu'il était capables de lui offrir était ces moments de malaises causés par ses absences, son attitudes distantes sur lesquels il ne pouvait même pas donner d'explication.

C'est donc sans aucune idée de la forme qu'allait prendre ses excuses qu'il arriva au bord de l'étang. Dans d'autres circonstances, il aurait certainement pu apprécier la calme beauté du lieu, sublimé par les teintes rosés du ciel qui se reflétait dans l'eau immobile. A une quinzaine de mètre de lui, il la vit. Son coeur se serra de la voir si magnifique, dans sa robe rouge, et si triste... Il s'approcha, redoutant le premier regard de la belle qui le crucifierait sur place, tout en se réjouissant malgré tout par avance de revoir ses yeux dorés...

Spoiler:

GRYFFONDOR

L'accueil aurait difficilement pu être plus glacial, et le pire c'est que Rémus savait qu'il le méritait. Il avait été terriblement distant, pour ne pas dire invisible ces dernières semaines. Il déglutit avant de lâcher dans un souffle, la respiration encore légèrement saccadée à cause de sa course.

- Tu... es superbe Laya. J'aurais dû t'attendre au château...

Mais il ne l'avait pas fait. Il se mordit les lèvres et s'approcha un peu plus. Il ne savait toujours pas quoi lui dire. Il savait simplement ce qu'il ne pouvait PAS lui dire. Il ne lui restait plus de deux options, le mensonge ou le silence. Le juste milieu entre les deux ? Parler pour ne rien dire...

- Si je te laisse maintenant, je sais que plus jamais je ne pourrais te regarder en face. J'ai honte d'avoir été aussi... négligent.

Son visage se crispa, ce n'était pas de la négligence qui l'avait fait éviter plus ou moins volontairement Laya. Et s'entendre dire ça le faisait passer pour le pire des imbéciles.

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Après le premier choc de se rendre compte l'état dans lequel elle se trouvait lorsqu'elle se tourna face à lui, Rémus encaissa son monologue avec des yeux qui s'agrandirent de plus en plus. Il savait qu'il lui avait fait du mal, et certaines vérités qu'elle lui sortait sèchement apparaissait d'autant plus clairement. Mais le sentiment qui montait de plus en plus était une colère sourde, comme si Laya le provoquait volontairement. Avait-il à ce point menti qu'elle puisse avoir une image si éloignée de la vérité ? Est-ce que tout ses secrets l'empêchait de voir les sentiments qu'il avait pour elle ? Sa voix commença par un calme froid avant de se hacher et de monter en volume.

- Est-ce que c'est vraiment ce que tu crois ? Bien sûr je suis un grand sadique et j'adore poursuivre les gens simplement pour leur faire un peu plus de mal. Et comme pour couronner le tout je suis un peu masochiste, je suis là simplement parce que je sais qu'avec toi je suis sûr d'être bien "ennuyé" comme tu le dis. Lily est une amie, rien de plus. Je trouve ça aberrant que l'on puisse penser que nous pourrions... Tu sais si peu de chose sur moi et tu penses pouvoir me dire avec qui j'ai le plus à voir. Tu peux me repousser si tu me jugent indigne, mais je t'interdis de prendre comme excuse mes propres sentiments. Tu ne sais rien de ce que je ressens.

Le jeune homme tremblait légèrement, ses yeux perçants fixés dans ceux de Laya. Il n'avait pas l'habitude de perdre son sang froid et l'expérience ne le laissait pas franchement plus sûr de lui. Il détourna la tête rageusement, et se mis à contempler une pierre de la rive. Elle ne voulais pas comprendre... Peut-être qu'elle ne POUVAIT pas comprendre. Que tout ce qui les séparait l'avais aveuglé. Il resterait seul avec sa colère, envers le monde entier et envers lui-même...

GRYFFONDOR

Rémus soupira de plus belle. Et voilà qu'il était encore confronté au dilemme "mentir ou se taire". Il réussit néanmoins à reprendre un semblant de calme bien qu'un vestige de colère rendit encore sa réplique un peu trop sèche.

- J'aurais préféré être avec toi...

Il secoua la tête et commença à faire les cent pas, sentant la nervosité prendre le dessus sur la colère. Il sentait que quoi qu'il fasse, il allait le regretter et cette situation était terriblement frustrante. Il continua à parler, tout en s'agitant.

- C'est un enchaînement d'évènement, certains en entraînant d'autres...

Il finit par se planter devant Laya.

- J'ai été malade, j'ai du rester enfermer quelques temps, risque de contagion. A cela s'ajoute autre chose... Je ne suis pas censé t'en parler Laya...

Il sentit une légère panique le prendre. L'image de Ella en pleure d'avoir trahi une de ses amies pour l'Ordre lui revint en tête. Il n'avait pas le droit de les mettre en danger, ni Laya, ni tous ses camarades de l'Ordre. Sûr de sa décision, il soutint son regard ferme et se prépara mentalement à une nouvelle explosion de colère...

GRYFFONDOR

Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour protester et lui assurer que c'était avec elle est personne d'autre qu'il voulait être, si seulement il le pouvait... Mais les larmes de Laya le devancèrent et il se retrouva désarmé, la mâchoire crispée. Il aurait voulu simplement la prendre dans ses bras, et la bercer doucement, lui dire que rien n'avais plus d'importance, qu'ils resteraient toujours ensemble... Une jolie scène en perspective, mais il ne pouvait plus lui faire de promesse qu'il ne pouvait pas tenir. Dans un élan, il lui attrapa une main et la serra étroitement entre les siennes.

- J'ai envie d'être avec toi. Jamais je n'aurais l'idée de te remplacer, c'est impossible. J'aimerais vraiment pouvoir être égoïste et échapper à tout le reste pour ne pense qu'à moi... et à toi. Vraiment...

La gorge se noua. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Essayer de la convaincre de ses véritables sentiments, la seule chose sur laquelle il pouvait être honnête. Il ne voyait pas comment elle pourrait accepter une telle situation. Comment le pourrait-elle en sachant qu'il y avait ce fameux "tout le reste" qui les tiendrait éloignés. Et pourtant, il tenait toujours sa main...

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