Les similitudes ne sont pas toujours là où on le croit. [Rémus]

GRYFFONDOR

L'heure de la douche était un moment privilégié pour Rémus. Le délassement et désengourdissement que provoquait l'eau chaude stimulait aussi son esprit et il n'était pas rare que les solutions aux problèmes les plus épineux, quel qu'ils soient, lui viennent en se frictionnant avec son savon préféré, à l'extrait de menthe. Bon, il devait reconnaître que la salle de bain des préfets étaient bien plus propice au calme et la sérénité, alors que la salle de bains des garçons étaient régulièrement de théâtre de... comment dire... le besoin naturel des garçons d'exprimer leur coté sauvage lorsqu'ils sont entre eux. Mais le samedi matin, une règle tacite réservait toujours la salle de bain des préfet aux préfètes, ce qui condamnait les préfets mâle à se mêler au commun des mortels.

Il avait à peine coupé l'eau qu'il entendit une cognement et des éclats de voix venir de derrière la porte. Avec précipitation, il noua sa serviette autour de sa taille, attrapa sa baguette et entre-ouvrit la porte pour voir ce qu'il se passait. Certains le prendront comme une habitude de préfet, à vouloir maintenir l'ordre, mais c'était plutôt le résultat des derniers évènements, qui avaient rendu Rémus doublement plus alerte et prêt à tout. Encore ruisselant, il reconnut son camarade Ethan qui avait plaqué contre le mur un autre élève. Ethan était prêt à frapper... Rémus fit un pas en avant, mais voyant l'hésitation puis finalement le relâchement de son camarade, il décrispa son poing dans lequel il tenait fermement sa baguette, infiniment soulagé, mais troublé. Pourquoi cet accès de violence ? Il allait s'approcher pour interpeller l'agresseur lorsqu'il remarqua les cicatrices qu'il portait sur le torse, et sa mine à l'expression si particulière. Rémus fut frappé par ces deux éléments qui lui rappelait étrangement quelque chose... Lui même avait le torse barré de quelques cicatrices, bien plus anciennes et discrètes, restes de vielles pleines lunes où il se mutilait lui-même à cause de la folie provoquée par la douleur de la transformation. Il se força à ne pas trop dévisager Ethan, bien qu'il soit intrigué, et se tourna vers les quelques gars qui s'étaient attroupé autour de la scène.

- Il n'y a rien à voir, circuler.

Alors que certains continuer à dévisager Ethan, beaucoup avec un oeil mauvais, il prit une voix subtilement plus menaçante, bien qu'il n'aimait pas en user.

- J'ai dit, il n'y a rien à voir. A moins que vous teniez à faire perdre des points à votre maison...

Après quelques grognement, l'agitation retomba, même si la tension était encore palpable. Le jeune loup garou s'approcha d'Ethan et lui glissa, sans air de menace cette fois-ci.

- Tu veux bien m'attendre deux secondes s'il-te-plait ?

Il refila dans la douche, s'essuyant d'un coup rapide de serviette, enfila ses vêtements en moins de 15 secondes et ressorti avec ses affaires, laissant la place libre.

GRYFFONDOR

Ethan était loin d'être à l'aise, et paraissait encore troublé. Le préfet ne comprenait toujours pas ce qu'il s'était passé, mais pressentait qu'il fallait qu'ils en parlent, aussi il fit signe à Ethan de le suivre dans un coin le plus calme possible. Il força son regard à ne pas traîner sur les cicatrices de son camarade laissé visible par l'impossibilité de remettre sa chemise qui ressemblait bien plus à une serpillière détrempée... Il savait mieux que n'importe qui à quel point il était désagréable qu'on observe de genre de marque sur son propre corps, à moins qu'on veuille se vanter d'un certain exploit, et il doutait que ce soit le cas d'Ethan, rien qu'en avisant sa mine sombre. Il se passa par réflexe la main dans le cou, effleurant une de ses propres cicatrice qui partait de juste derrière l'oreille pour se finir à la base du cou. Il se souvint d'avoir déjà du inventer une belle histoire pour la justifier...

Alors qu'il allait leva les yeux vers Ethan, ce dernier pris la parole. Evidemment, il s'excusait d'avoir troubler l'ordre, et Rémus hocha la tête.

- Je t'avoue que je me suis attendu à tout en entendant ce boucan. Il avait dit ou fait quelque chose de particulier pour que tu réagisses de la sorte ?

Pressentant le trouble de son ami, Rémus fronça les sourcils et chercha à fixer Ethan dans les yeux, il n'était pas question qu'il s'échappe.

- Ethan, je n'ai pas l'intention de te faire la morale ou quoi que ce soit. Mais je te rappelle qu'il faut absolument qu'on reste le plus soudé possibles. Ce n'est pas en s'isolant ou en essayant de régler certaines choses seuls qu'on va s'en sortir, au contraire. Ce n'était pas une simple dispute n'est-ce pas ?

GRYFFONDOR

-Quand tu auras trouvé un moyen de canaliser quelqu'un de dangereux qui risque de tuer n'importe qui sans même s'en rendre compte, je te serai reconnaissant de me faire signe, Rémus.

Ces mots d'Ethan figèrent un bref instant l'expression de Rémus avant qu'il se fronce les sourcils. Ce n'était pas tant le ton qu'il avait prit qui le crispa, mais l'étrange résonance qu'avait eu ses mots. Rémus, pour ne pas paraître trop troublé, se contenta de rester silencieux. Un silence qu'Ethan dû interpréter comme le résultat que sa remarque peu amical, car il se sentit obliger de s'excuser, tout en plongeant un peu plus Rémus dans la perplexité. Ce n'était pas possible que... Non, c'était stupide de penser que son ami puisse vivre quelque chose de semblable à sa propre condition. De plus, il avait déjà eu l'expérience de "sentir" un autre loup garou, et le jeune homme n'en avait pas la moindre trace dans son aura. Et pourtant ce discours... Il avait l'impression de s'entendre lui-même. Se secouant intérieurement, le jeune loup-garou se força à regarder Ethan en face, sans laisser paraître autre chose que de la compréhension.

- On pense toujours qu'il y a des choses contre lesquels on ne peux rien. Et tu as raison, les solutions ne peuvent venir que de nous-même. Mais je sais que tu n'es pas plus un tueur que moi Ethan.

Lui non plus ne pouvait pas comprendre à quel point ce que Rémus lui disait était justifier... Avant qu'il ne se mette rétorquer une nouvelle fois qu'il ne pouvait pas comprendre (c'est ce que lui même aurait fait), Rémus prit les devants, sans élever la voix.

- Evidemment que je ne peux pas comprendre si tu ne m'expliques pas. La seule chose que je comprenne c'est que tu as plus peur de toi-même que des autres. Tu perds le contrôle c'est ça ?

GRYFFONDOR

En écoutant la description d'Ethan sur ce qu'il vivait, Rémus sentait son coeur cogner douloureusement dans sa poitrine. Il serrait les dents, se forçant à chaque les images et sensations qui lui revenaient sous forme de flash. La perte de contrôle, cette sensation de perdre pied... Il connaissait tout ça. Trop bien. Cette description lui faisait presque revenir aux narines l'odeur poussiéreuse et moisie de la Cabane Hurlante. Il finit par baisser la tête, pour dissimuler son trouble. Non, cela n'avait rien à voir avec lui, c'était deux choses complètement différentes. Ethan restait humain, tout cela ne se passait que sans sa tête. Quoiqu'il parlait d'une force décuplé... Peut-être que ce n'était que l'effet de la rage. Quoi qu'il en soit, il fallait qu'il l'aide, tout comme lui avait été aidé. Pour seulement Rémus avait besoin avant tout de se calmer, de faire la part de chose et d'oublier son propre cas pour comprendre celui d'Ethan. Il commença à faire mine de faire les cents pas, la tête toujours baissée, inspirant profondément. Il ressassait à toute vitesse les mots de son ami. Il n'avait pas donné de détail sur le contexte de la situation qu'il avait décrite. La première question était de savoir d'où venait ces perte de contrôle. Etait-ce psychologique ? Est-ce que cela avait une origine magique ?

- Ça s'est déclencher comment ? Enfin je veux dire... Est-ce que tu penses qu'il y a quelque chose qui est à l'origine de ça ?

Il finit par relever la tête vers Ethan, retrouvant un air plus sûr de lui.

- On va comprendre ensemble ce qui se passe. Je ne te laisserai pas te craindre toi-même.

GRYFFONDOR

Rémus essayait de trier les informations que son ami lui donnait. Douleur, colère... Il connaissait. Mais causé de manière magique ou non, est-ce que c'était suffisant pour faire perdre le contrôle à quelqu'un comme Ethan ? Il ne pouvait se résoudre à le voir comme un garçon émotionnellement instable. Non, Ethan avait peut-être le coté impulsif des Gryffondors, il n'était pas naturellement sujet à des faiblesses nerveuses... Mais il avait traversé des épreuves bien trop difficile à supporter, même pour quelqu'un d'aussi solide que lui. Peut-être était-ce sa façon de réagir aux chocs. Lorsqu'il mentionna Daisy Blackstone, Rémus grimaça.

- Oui je la connais... Elle m'a aussi fait perdre mes nerfs quelques fois, à croise que c'est sa spécialité.

Daisy avait certainement été sa pire ennemie à Poudlard. Lui d'habitude calme et évitant tout conflit s'était retrouvé à la provoquer en duel... Pas franchement un bon souvenir. Lorsqu'il avait appris qu'elle était un des éléments de tête des S.E.R.P.E.N.T.S., il n'avait pas été plu surpris que si on lui avait annoncé que Severus ne se lavait les cheveux qu'une fois par mois avec de l'huile d'olive. La tentation était forte que lui mettre sur le dos tous leurs problèmes, y comprit celui d'Ethan. Mais il devait garder assez de distance pour ne pas être influencé par ses propres sentiments dans sa réflexion.

- Pour l'instant, je ne vois que deux choses qui puissent à la fois te faire perdre le contrôle et tout oublier ensuite. Le whisky Pur Feu et le sortilège de l'Impérium. Ca se saurait si tu étais tombé dans l'alcoolisme. Il s'autorisa un petit sourire avant de reprendre son sérieux. Quant à l'Imperium... Je n'en connais pas assez sur le sujet pour en être sûr mais ça me semble... Je ne sais pas, ça serait étrange que ça se manifeste uniquement lorsque tu es provoqué.

Le professeur Mirall n'avait eu besoin d'aucune provocation pour les attaquer. Le jeune loup garou ne put empêcher son regard d'être attirer par les traces laissées par les blessures récente qu'avait reçu Ethan... Forcément, cela lui rappelait les siennes... Particulièrement la plus ancienne, celle lui lui marquait l'épaule gauche, vestige d'une certaine morsure... Et si il n'y avait d'autres types de blessure magique pour avaient des effets secondaires comparables ? Il hésita.

- J'ai... entendu parlé de certaines blessures magiques qui pouvait avoir certains effets.