Deux mondes... [Alix] TERMINE

Sujet: Deux mondes... [Alix] TERMINE Mer 16 Jan 2013 - 19:20

Blouson noir et bonnet enfoncé jusqu'aux yeux, Farkas avait adopté son accoutrement de filature habituel. Contrairement à Greyback, il savait parfaitement bien se rendre invisible dans une foule, moldue ou sorcière. C'est pourtant ce dernier qui l'avait incité à entretenir cette possibilité de se mêler à ce monde, contrairement à beaucoup de loups garou qui vivaient complètement séparé des sorciers normaux, la marginalité de leur existence se reflétant fatalement sur leur physionomie... Farkas savait à quel monde il appartenait et c'est en partie pour ça qu'il était là, à suivre discrètement Alix. Depuis ces baisers échangés lors de son dernier séjour à l'hôpital, son esprit était en proie à mille et une questions et doutes. Qu'avait il ressenti à ce moment là ? Sachant que la morphine ne pouvait pas l'avoir trompé, il se souvenait exactement de ce qui s'était passé. Mais ce qui avait parut naturel et si délicieux sur le moment l'avait plongé dans un malaise qui risquait de tomber dans la paranoïa. Il était impossible qu'une femme comme Alix, sachant exactement ce qu'il était, puisse exprimer de tels sentiment envers lui. Alors pourquoi ça c'était passé ? Etait-ce un piège dans lequel il était tombé par faiblesse ? Ou cela pouvait-il mener ? Et la question principale : qu'est-ce qu'il était censé faire ?

Fallait avoir l'esprit aussi torturé que Farkas pour répondre à cette question "espionner Alix". Mais il était incapaple de faire autre chose. Fuir et faire en sorte de ne plus jamais la croiser ? Impossible, elle lui avait prit quelque chose en lui offrant ce baiser, et il était incapable de l'oublier. De plus, d'un point de vue du strict orgueil du loup, fuir lui aurait laissé un goût plus qu'amère. Aller lui parler ? Tant qu'il n'arrivait pas à répondre à toute les questions citées ci-dessus, il ne pouvait s'y résoudre. Le compromis était donc de la voir sans être vu. Il essayait de se convaincre que cette filature avait pour but de découvrir quelque chose d'utile sur elle, quelque chose qui l'aiderait à y voir plus clair. Mais au fond de lui, c'était simplement par envie de la voir.

Il l'attendit à la sortie de Sainte-Mangouste, et la suivit jusque dans le métro londonien. Le bon coté des choses, c'était qu'il pouvait continuer à la suivre, alors qu'un transplanage l'aurait semé instantannement. Par contre, cela l'obligea à prendre quelques risques, comme de frauder en sautant les portillons (jamais très discret pour une filature) et se rapprocher beaucoup plus d'elle pour ne pas risquer de la perdre de vue dans la foule. Alors qu'il la suivait dans un couloir, il pressa le pas lorsqu'elle disparut au coin d'un virage. Au moment où il prit à son tour le virage, il manqua de très peu de la percuter. Elle avait dû s'arrêter pour il ne savait quelle raison et ils se retrouvèrent maintenant face à face. Il fut tenter de tourner les talons et de s'enfuir, mais cela aurait été totalement ridicule. Il enfonça ses mains dans les poches de son blouson, et ne put s'empêcher d'avoir un quart de sourire au coin des lèvres alors qu'il profitait d'une effluve de sa délicieuse odeur.

- Bonjour Alix...

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Sam 26 Jan 2013 - 12:43

Alix, tu peux rentrer, on s'en occupe ! Alix leva la tête vers son collègue, les mains posées sur la plaie sanglante du patient. Tout en retirant une mèche de son visage d'un mouvement sec de la tête, elle haussa un sourcil. Son collègue lui rappela que vu l'heure, son service était fini et qu'elle pouvait quitter l’hôpital pour aller chercher son fils. Noah risque de ne pas apprécier, si je te garde plus longtemps, s'amusa son collègue. Elle sourit puis, après s'être assurée que le patient était hors de danger, prit la direction des vestiaires et se lava les mains, retira sa blouse et ses chaussures plates pour passer la veste de son tailleur et ses talons. Elle attrapa son sac et quitta l'hôpital. Il lui fallait traverser plusieurs rues pour rejoindre la bouche de métro et, forcément, ses pensées vinrent l'assaillir. Pendant toute la journée, elle avait recherché le travail, allant au-devant de tout nouveau patient pour éviter de penser. Pour éviter de penser à lui. La situation dans laquelle elle se retrouvait plongée la troublait. Du point de vue personnel, elle planait, assise sur un petit nuage rose. Mais du point de vue éthique et moral, c'était une autre paire de gargouilles. Il était loup-garou. Il tuait, arrachait la vie à des innocents et cela, grâce à sa complicité. Pourtant, malgré le combat qui se jouait entre son coeur et sa raison, Alix voulait croire en sa bonté. Elle avait vu, au fond de ses yeux, un homme brisé et seul. Un homme qui était capable de l'aimer et qui ne supporterait pas le dégoût ou la répulsion dans ses propres yeux.

Elle atteignit la bouche de métro et s'y engouffra. Il y avait beaucoup de monde et Alix ne se rendit pas compte qu'on la suivait. Sans s'arrêter, elle chercha dans son sac sa carte de métro et fit tomber par inadvertance l'enveloppe contenant les radios pour le bras de Noah qui était tombé en escaladant un arbre à Brading. Elle s'arrêta, s'accroupit pour les ramasser et se releva, tombant nez à nez avec Farkas. Elle ne su quoi faire. Son sac à main dans les bras, la bouche entrouverte, Alix ne savait plus quoi faire. Il semblait éprouver la même gêne qu'elle. Il murmura un bonjour Alix qui la fit tressaillir. Elle n'avait jamais entendu autre chose dans sa bouche que docteur Folkhart . La situation était particulièrement compliquée. Ils s'étaient embrassés dans une chambre d'hôpital, alors que Farkas était sous morphine et qu'elle finissait une journée de travail épuisante. Comment devait-elle réagir ? Il existait des centaines de livres sur Comment aimer l'homme imparfait, ou Comment apprivoiser l'animal en lui. Mais Comment gérer une situation compliquée quand une sorcière de l'ordre craque pour un loup-garou, rien ! Pas un, non d'une gargouille.

Alors, une fois de plus, Alix fit taire sa raison. Elle fit glisser son sac le long de son bras, s'approcha encore plus de Farkas, prit son visage dans ses mains et posa ses lèvres sur les siennes. Elle ne savait pas dans quelle dangereuse aventure elle s'engageait, mais elle s'y engageait quand même.

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Jeu 31 Jan 2013 - 18:11

La réaction d'Alix fut ce dont Farkas n'osait même pas rêver. Le bref moment de surprise passé, la belle lâcha en effet son sac et dans un nouveau naturel, vint déposer un baiser sur les lèvres du loup garou, emprisonnant son visage et son coeur entre ses mains. Ces même mains qui avait prit soin de lui pendant des mois, soignant un corps qui faisait peur à une très grande majorité des autres "normaux". Farkas recevait ce baiser avec un soulagement immense, car il rendait la paranoïa qui l'avait poussé à douter d'Alix complètement stupide. Il la prit dans ses bras et lui rendit son baiser avec passion. Puis ils se séparèrent, alors que les passants leur jetait des regards mi-surpris, mi-choqués. Ce n'était pas dans les moeurs londonienne de se laisser aller à ce genre d'effusion de sentiment dans le métro... Savourant de pouvoir plonger son regard dans celui de la Médicomage, il lui sourit, avant de lui ramasser son sac tombé à terre pour lui rendre.

- Il fallait que je te vois...

Il lui attrapa la main alors qu'elle reprenait son sac et la serra étroitement entre ses doigts.

- Et il ne m'aurait pas laisser rentrer à l'Hôpital alors que mes côtes étaient guéries.

Mais tout n'était pas guérie. Les sentiments que lui faisait ressentir Alix était la plus sournoise des blessures. Il avait l'impression d'être sauvée et piégée à la fois. Comment quelque chose de si absurde, de tellement contre-nature pouvait également lui apparaître autant indispensable maintenant qu'elle était près de lui ?

Elle récupéra son sac des mains de Farkas et plongea son regard sombre dans les yeux clairs du lycan. La pression de sa main sur la sienne lui rappela combien leur situation était précaire. Les regards des Londoniens se faisaient lourds et pleins de reproches sur leur manque de pudeur. Mais le couple n'en avait cure. Cette passion qui les animait, cette quête d'absolu qui leur brûlait les entrailles franchissait toutes les barrières que la bienséance pouvait forgées sur le territoire anglais. Tu as bien fait, répondit-elle simplement. Bien sûr, qu'il n'aurait jamais pu rentrer. Déjà que la plupart des médicomages toléraient plus ou moins bien sa présence dans les locaux de Sainte Mangouste !

Alix porta ses mains au visage du jeune homme et lova ses joues entre ses paumes. Un délicat sourire éclaira son visage fatigué. Que sommes-nous en train de faire ? murmura-t-elle. Elle se sentait comme ces héroïnes de roman qu'elle aimait tant, à devoir choisir entre son devoir et son coeur. Elizabeth Bennett n'avait pas eu à choisir, puisque Jane Austen l'avait décidé pour elle. Mais personne n'écrivait la vie d'Alix. Chaque ligne, c'était à elle de l'inscrire. Elle avait la désagréable impression de devoir se cacher. Le couple se trouvait dans l'un des tunnels du métro londonien, noyé au milieu d'une foule de travailleurs rentrant chez eux. Rien de très romantique, ni intime. Pourtant, la médicomage avait quelques difficultés à imaginer une relation normale avec Farkas. Elle ne savait que très peu de choses sur lui, même si ces longs mois à panser ses blessures les avaient rendus plus proches que n'importe quelle relation de couple. Promets-moi que nos vies trop différentes ne nous séparerons pas, dit-elle avant de l'embrasser de nouveau.

Il n'y avait pas de doute dans les yeux d'Alix, et ce que Farkas y trouvait était un véritable miracle. Jamais il n'aurait pu (ou dû) recevoir ce genre d'amour. Alix était une humaine normale, elle était censé éprouver pour lui au mieux de la crainte, au pire de la répulsion. Mais poser délicatement sa main sur sa joue, tout en plongeant ses yeux dans les siens, non, ça n'aurait jamais dû arriver. Et pourtant, elle lui offrait cela. C'était aussi incompréhensible que cela devenait indispensable pour le jeune homme. Il ferma les yeux un bref instant, profitant de la douce chaleur de la main de sa belle avant de les rouvrir pour plonger à nouveau dans son regard. Il effleura à son tour sa joue en réponse à son "Que sommes-nous en train de faire" avec un léger sourire. Au fond de lui, il sentit cependant une crainte lui serrer la poitrine. Est-ce qu'ils en étaient capables ? Est-ce que tout cela n'était pas qu'une pure folie qui allait les détruire tous les deux ? La folie, c'était son rayon, mais sa propre instabilité n'avait jamais impliquée personne d'autre que lui-même. Il avait toujours du s'accommoder de ses démons seuls, ne pouvant pas compter sur ce monde incapable d'aider quelqu'un comme lui. La promesse que lui demandait Alix était terrifiante, mais il ne pouvait pas envisager d'autres alternatives que de réussir à la tenir. Il lui rendit son baiser avec une fougue qui tentait d'écarter ses craintes. Mais rien ne pouvait être aussi simple, il commençait seulement à entrevoir tout ce que cela pouvoir impliquer. Dans un élan, il prit entre ses mains le visage d'Alix, et front contre front, il lui déclara, yeux dans les yeux :

- Nous pourrions partir... Tous les deux... Tout ce qui nous retient ici ne fera que nous séparer. Nos vies... peuvent être différentes, ensemble.

Il n'osait pas penser à tout ce que cela impliquait bien sûr. Quitter la meute de Greyback n'était pas quelque chose que l'on pouvait faire sur un coup de tête, encore moins quand on avait passé presque toute sa vie à ses cotés, comme son fils. Et même hors de la meute, la vie d'un loup garou n'avait certainement rien des rêves idéaux des fuites de deux amoureux. Il lui semblait pourtant que c'était la seule manière de pouvoir tenir cette promesse qu'elle lui demandait...

La réponse de Farkas effraya Alix. Oh bien sûr l'idée lui avait traversé la tête, mais trop rapidement pour qu'elle s'y accroche vraiment. C'était impossible. Trop de choses la retenaient à Londres. Elle ne pouvait tout abandonner pour partir avec lui. Mais, blottie dans ses bras, sa tête enfouie dans son cou, Alix comprenait le danger de leur situation. Elle se sentait en sécurité dans les bras de Farkas, mais qui savait ce que son clan pourrait faire ? Avait-il la possibilité de tout abandonner d'un claquement de doigt ? Elle, en était incapable. Il y avait Noah, Aaron, sa famille, elle ne pouvait les laisser derrière. Son petit garçon était une partie d'elle, il lui était impossible d'envisager une fuite amoureuse sans lui. Mais s'il venait avec eux... Alix pensa aux enfants qui avaient perdu la vie à cause de Farkas, avant de se traiter silencieusement d'imbécile. Il ne le toucherait pas. Mais c'était trop d'organisation, trop d'imprévus dangereux.

Alix releva la tête. Je ne peux pas, murmura-t-elle avec un sourire triste, tout en caressant la joue du jeune homme. Je... mon fils doit grandir à Londres, dit-elle enfin. Elle ne se souvenait plus si elle lui avait déjà parlé de Noah. Je ne peux pas partir sans lui, mais je ne veux pas qu'il grandisse loin d'ici, loin de sa famille. Ce qu'elle voulait le plus au monde, en cet instant, était d'être heureuse avec Farkas, de se réveiller le matin lovée dans ses bras, sous les moelleux draps de leur chambre. Voir un sourire sur son visage, comme première image de la journée. Je veux être avec toi. Mais je ne peux pas quitter Londres, finit-elle, comme une sentence. Une larme perla au coin de son oeil. Pourquoi leurs vies ne pouvaient-elles être plus simples ?

Ses mots lui firent l'effet d'un coup de poignard. Elle ne pouvait pas. Et ce qui la retenait, un fils dont il ne connaissait pas existence jusqu'à maintenant... Sa première réaction instinctive fut de ressentir une pointe de jalousie. Elle ne lui appartenait pas et ne lui appartiendrait jamais. Sa lycanthropie ne suffisait-elle pas ? Comment pouvait-il en plus trouver sa place auprès d'elle s'il y avait ce fils ?... Elle parlait de famille, d'un milieu idéal pour élever Noah. Un monde où Farkas n'aurait jamais la moindre de chance d'être intégré. Son regard se durcit, il détourna la tête.

- Ce monde n'est pas le mien. Tu sais ce que je risque dès que je vais à Londres...

Il avait beau faire parti des rares loups garou de la meute de Greyback à pouvoir à peu près se fondre ponctuellement dans la masse des sorciers, il s'y sentait toujours en terrain hostile. Il avait beau se persuader qu'il demeurait le prédateur, le loup au milieu de la bergerie, ces moutons là avaient le pouvoir de l'anéantir, lui et les siens. Mais cet autre amour qu'il ressentait dans les paroles d'Alix, cet amour maternel qu'il avait d'abord perçu avec jalousie, faisait resurgir une autre blessure. Certainement sa blessure la plus profonde, la plus déterminante de ce qu'il était devenu. Celle qui l'avait détruit, mais qui lui permettait encore d'avoir ces sentiments qui le torturaient autant qu'ils le sauvaient d'une ultime déshumanisation. La mâchoire crispée, il dut faire un terrible effort pour affronter à nouveau les yeux de sa belle.

- Mais une mère ne devrait jamais abandonner son fils.

Je le sais, murmura Alix. Elle savait ce qu'il risquait chaque nuit pour s'être occupée de lui pendant de longs mois. Elle avait pensé ses blessures, réparé ses os brisés. Et aujourd'hui, elle avait à faire à son cœur. Ce monde n'était pas le sien... Elle avait espéré, secrètement, que son amour pour lui le transforme. Mais elle n'avait pas le pouvoir de faire disparaître une vie de souffrance d'un mouvement de poignet. Et pour être heureux, elle ne le savait que trop bien, il fallait accepter son passé et en faire une de ses armes les plus puissantes pour avancer. Elle releva les yeux vers Farkas, un triste sourire sur les lèvres. Il reconnaissait le lien unissant une mère et un fils. Peut-être pourrait-il apprécier Noah ? Peut-être saurait-il trouver avec le petit une certaine quiétude ? Avec l'amour d'Alix et la candeur de Noah, peut-être pouvaient-ils lui apporter assez de douceur pour recommencer tout à zéro ?

Alix prit le visage de Farkas entre ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres. Nous y parviendrons, murmura-t-elle. Je ferai tout ce qui est possible pour que tu sois heureux. Elle l'attira à l'écart de la bordure du quai car une nouvelle rame de métro arrivait, synonyme d'une nouvelle vague de regards choqués devant un couple enlacé sans pudeur dans la foule. Lorsqu'ils furent à l'écart, Alix passa ses bras autour de sa taille et se serra contre lui, enfouissant son visage dans son cou. Elle avait oublié la pudeur anglaise qui définissait si bien sa stricte éducation. Dans les bras de Farkas, elle s'abandonnait à l'inconnu. On trouvera un moyen, murmura-t-elle comme pour essayer de repousser l'échéance d'une décision terrifiante.

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Dim 3 Mar 2013 - 16:36

Même alors que les doutes menaçaient les espoirs de Farkas, Alix demeurait si sûre, si forte... Le loup garou sentait qu'il pouvait puiser en elle quelque chose de complètement nouveau pour lui. Quelque chose de lumineux et de grisant, qui menaçait la vision du monde qu'il s'était forgé, mais où il ne regretterait rien. Il n'avait pas le droit de rester aussi effrayé, il se devait d'essayer de ne pas la décevoir, même s'il avait du mal à comprendre quels espoirs pouvait-elle bien mettre en lui. Que pouvait-il lui offrir ? Le nouveau baisé d'Alix, et les quelques mots qui en suivirent le firent frissonner. Il ouvrit de grands yeux étonnés, elle venait de lui promettre quelque chose que personne ne lui avait promis. Faire en sorte qu'il soit heureux... Délicieusement secouée, il se laissa guider à l'écart du quai, et la reçut contre lui, la serrant étroitement dans ses bras. Il respira son odeur en fermant les yeux un instant, son esprit loin, si loin du métro londonien. Il glissa sa main sur sa nuque et lui murmura à l'oreille :

- Je suis déjà plus heureux que je ne l'ai jamais été.

Il aurait pu rester ainsi des heures... Une vie entière même, elle aurait mieux valu être vécue que n'importe quelle autre. Il voulait pourtant se battre pour garder les yeux remplis d'espoirs lorsqu'ils se dégagèrent, non sans un baiser. Il lui sourit, plus confiant.

- Tu as raison, on trouvera... Je... Il s'interrompit, son air devenu soudain plus inquiet. Promet-moi juste une chose... Ne me laisse jamais te faire du mal. Je sais que je... Le reste je l'endurerai, pas ça...

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Mar 12 Mar 2013 - 19:15

L'entendre dire qu'il était heureux réchauffa le coeur de la jeune médicomage. Peut-être qu'il apprécierait Noah ? Peut-être qu'elle les verrait un jour jouer ensemble sur le tapis de leur duplex en plein centre de Londres ? Tout en rêvant à des jours meilleurs, Alix caressa la joue de Farkas en souriant. Comme elle aurait dû s'y attendre, l'ombre qui planait depuis le début sur leur relation revint les hanter. Il était également un loup-garou, Alix ne devait pas l'oublier. Son regard glissa sur les mains de Farkas, dans lesquelles elle glissa les siennes. Je ne te laisserai jamais me faire du mal, dit-elle, aussi sure d'elle qu'elle le pouvait. Alix passa ses bras autour de son torse et se serra contre lui. Elle ne voulait plus que le temps continue de s'écouler. Si seulement la magie pouvait suspendre le temps, leur permettre de ne jamais se quitter.

La médicomage l'attira vers la sortie du métro. L'heure de pointe passa et ils purent enfin se retrouver tous les deux dans un couloir désert. Je ne m'imagine plus sans toi, dit-elle en le regardant. Comment avait-elle pu s'attacher si vite à lui ? Les choses s'étaient passées si rapidement mais elle était tellement heureuse dans ses bras... Elle eut alors une idée. Et si on quittait Londres ? Le weekend prochain ? Noah peut aller chez sa grand-mère et on passera le weeekend ensemble. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Ce ne serait que repousser les difficultés plus loin mais au moins, ils pourraient profiter de n'être qu'elle et lui. Qu'en dis-tu ? demanda-t-elle.

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Dim 17 Mar 2013 - 16:12

Ce dont il était capable, le danger qu'il représentait, la bête qui faisait partie de lui... Il avait grandit avec tout cela, et s'était même forger autour de ça. Il avait apprit à ne pas avoir peur, ni honte, à considérer sa nature comme une force, à assumer son statut de chasseur, et donc de meurtrier. Et le voilà, tenant dans ses bras un être qui n'aurait pas dû être différent de tous les autres. Pourtant... Il ne savait pas encore jusqu'à quel point ce qu'il ressentait pour Alix changeait la donne sur tout ce qu'il tenait pour acquis comme étant sa vie de lycanthrope, tout simplement parce qu'il comprenait à peine ce qui lui arrivait. Il aurait certainement du se sentir perdu, déboussolé, en proie à une nouvelle crise comme celles que lui faisait endurer son mental fragile. Mais Farkas, en cet instant, ne ressentait rien de tout cela. C'était comme s'il était là où il aurait dû toujours rêver d'être. Le prix à payer étant de découvrir de nouvelles peurs, à coté desquelles les anciennes devenaient si dérisoires. Peur de ce loup, ce jumeaux, cet autre lui qu'il avait appris à considéré comme inséparable et indifférenciable du Farkas de tous les jours. Cet alter ego qui était un ennemis pour ce qu'il chérissait maintenant le plus au monde. Dans leur étreinte étroite, il enfouie son visage dans la chevelure d'Alix, respirant son odeur qui fit encore un peu plus accélérer son coeur dans sa poitrine.

Il se laissa guidé à la sortie du métro, la foule ayant disparut, bien qu'il n'ait depuis le début d'yeux que pour la médicomage. Il serra sa main dans la sienne, leurs doigts s'entre-laçant, tout en lui souriant avec les yeux brillants. Oui, il avait peur, terriblement, mais à travers l'inconnue délicieux que lui ouvrait ses sentiments nouveaux, il avait l'impression de trouver une force bien plus grande que cette peur. Ou peut-être était-ce une faiblesse ? Peu lui importait, il savait juste qu'il ne pouvait pas y résister qu'il y tirait un immense espoir. Lorsqu'elle parla de l'idée d'une échappée tous les deux pour un weekend, son coeur fit un bond et les yeux écarquillés, il prit son visage entre ses yeux pour l'embrasser fougueusement avant de lui répondre, avec un sourire aussi large que le sien.

- J'adorerais ! J'ai peut-être une idée de lieu...

Avec un haussement de sourcil qui se voulait mystérieux, il lui caressa délicatement la joue. Si il y avait un avantage à être un loup garou comme lui, c'est qu'il avait passé sa vie à se déplacer dans des lieux plus ou moins sauvages et isolés, et la campagne des îles britanniques regorgeaient lieux aussi discrets qu'enchanteurs. Il ajouta avec un petit rire presque sarcastique :

- Qu'est-ce que tu vas dire à la grand-mère de Noah ? Que tu laisses ton fils pour une virée en compagnie d'un loup garou ?...

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE Sam 30 Mar 2013 - 16:29

Elle lui sourit, prenant la main qui caressait sa joue dans la sienne. Garde le secret de cet endroit et j'en aurai la surprise, lui murmura-t-elle en déposant un baiser rapide au coin de ses lèvres. Elle glissa sa main dans celle de Farkas et mêla leurs doigts, avant de l'attirer pour qu'ils prennent la sortie du métro. Tout en gravissant les marches qui menaient à la lumière et au brouhaha de la rue, Alix se serrait contre lui. Je lui dirai que j'ai rencontré un homme merveilleux et que je voudrais profiter le temps d'un weekend d'être seulement une femme. Elle comprendra, je peux te l'assurer ! J'ai huit frères et soeurs. Et ma mère a toujours cherché à se conserver des petits moments pour elle toute seule et mon père, quand j'étais petite. Alors elle comprendra ce que je veux dire, dit-elle en souriant, un pensée affectueuse pour son défunt père. Et puis l'air de l'île fera du bien à Noah, ajouta-t-elle. Sa natale île de Wight lui manquait plus qu'elle ne se l'avouait. C'était le berceau de tous ses souvenirs, de son enfance, de Joémy, de son père, de ceux qu'elle aimait et ceux qu'elle avait aimés.

Le couple surgit hors de la bouche de métro, dans la rue. Ils s'écartèrent du passage pour éviter d'être bousculés par les londoniens pressés. Je dois récupérer Noah à l'école , dit Alix avec un sourire triste. Il était encore trop tôt pour présenter Farkas à Noah, elle espérait qu'il le comprendrait. Le weekend arrivera trop lentement pour moi, murmura-t-elle en passant ses mains autour de son cou, plongeant son regard dans ses yeux clairs. Elle caressa sa joue sur laquelle pointait de la barbe et sourit.

Se laissant guider vers la sortie du métro, Farkas baissant les yeux en l'écoutant mentionner sa famille, son enfance... Une enfance qui avait l'air heureuse, le genre de pensée qui le mettait toujours sur la corde raide, entre la rage de s'être fait enlevé ça par l'abandon de ses parents, la colère envers cette société qui lui aurait de toute façon toujours refusé ça à lui, le monstre, et le simple dégoût pour quelque chose qu'il n'avait pas connu après tout. Il avait eu une autre vie, bien différente... Il en avait retenue bien des leçons, mais parmi elle aucune ne l'avait préparer à ce qu'il ressentait pour Alix. Est-ce qu'elle remettait en cause tout le reste ? Farkas avait tout simplement peur de se poser cette question, car la réponse n'engageait plus une seule personne désormais. Il resta donc silencieux, avant de finalement rendre son sourire à Alix.

Lorsqu'ils se retrouvèrent à l'air libre, Farkas comprit qu'il allait devoir lâcher cette main qu'il tenait étroitement entre ses doigts. Elle lui dit qu'elle devait aller chercher son fils... Ce fils qui revenait toujours dans la discussion depuis un moment... Le loup garou n'avait pas encore décidé ce qu'il devait ressentir pour ce Noah. Il n'aurait certainement pas le choix, c'était le sang de son amour, et Alix semblait profondément aimer son fils, comme toutes les mères étaient censés le faire. Elle s'accrocha à son cou, et Farkas eut la furieuse envie de l'enfermer dans ses bras pour encore des heures, des jours entiers. Mais il hocha tout de même la tête à contre cœur, puis grimaça.

- Je vais essayer de survivre d'ici là.

Il la serra contre lui puis l'embrassa une dernière fois avant de la lâcher. Sa dernière boutade pouvait être pris au sens propre comme au figuré. Bien sûr que le temps allait s'écouler incroyablement longuement d'ici le week-end. Mais s'ils n'en avaient pas parlé, ils devaient aussi savoir tout deux que le temps ne serait certainement pas leur pire ennemis... Il la laissa s'éloigner, sentant son coeur déjà se serrer, puis se détourna à son tour, ne sachant pas exactement où il allait. Peut-importait, son esprit n'est pas disponible pour guider ses pas pour le moment.

Sujet: Re: Deux mondes... [Alix] TERMINE