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Distançant toujours la jeune fille de quelques pas, Brooklyn se retourna, un léger sourire sur les lèvres.
« Quoi ? Il ... il n'a rien dit à propos de moi ? se demanda Orchid.
— Il ne m'a effectivement rien dit au sujet de votre stage à Sainte-Mangouste... » répondit Brooklyn en lui lançant un clin d'oeil, l'air de dire qu'il était peut être au courant d'autre chose.
A vrai dire, Edgar Blackstone n'avait rien dit à Brooklyn au sujet de sa fille. Pourquoi l'aurait-il fait ? Mais les gens parlaient, à Londres. Il n'avait pas fallu bien longtemps avant qu'un cercle assez important finisse par savoir les déboires d'une des filles de Mr Blackstone, à son grand désespoir, d'ailleurs. Car quand on est un homme respecté chez les mangemorts, on n'aime pas à voir sa famille souillée par de sales histoires.
« A vrai dire, poursuivit Brooklyn qui continuait d'arpenter les couloirs en direction de son bureau, je doute que votre père en vienne à se vanter de vos... exploits. Mais bien sur, cela ne me regarde en rien, vous êtes ici en tant que stagiaire et non comme étant la fille de. »
Il se retourna de nouveau vers Orchid et lui adressa un nouveau sourire, légèrement plus amusé encore. Puis il s'arreta devant une porte blanche a laquelle était accrochée l'écriteau « B. YORDANOV ».
« C'est ici ! » lui dit-il en poussant la porte et en la laissant entrer la première.
Son bureau était simple, sans fioriture. Des grimoires étaient éparpillés un peu partout sur les étagères ainsi qu'une bonne centaine de potions et antidotes. Son bureau était propre et bien rangé, à l'exception de quelques dossiers qui lui servaient de sous-main.

Brooklyn passa derrière son bureau et ouvrit l'un des tiroirs dans lequel il rangeait les fiches des patients. Puis il leva les yeux sur Orchid lorsqu'elle reprit la parole.
« Vous ne lui direz rien ? » demanda-t-elle.
— Ecoutez, commença Brooklyn en plantant son regard dans celui de sa stagiaire. Votre père est l'un des hommes les plus puissants du monde sorcier, je suis certain que vous savez ça. Quel intérêt aurais-je à me le mettre à dos ? Je veux dire, croyez-vous qu'il apprécierait que je me mêle de ses histoires alors qu'il ne m'en a pas parlé personnellement ? »
Brooklyn sortit une pile de dossiers et en tira une fiche d'un patient admis la semaine dernière. Il attrapa une plume qu'il trempa dans de l'encre et apposa sa signature tout en bas de la fiche, autorisant ainsi le patient à quitter Ste Mangouste. Puis il leva les yeux vers Orchid.
« Sachez juste que si vous n'étiez pas la fille d'Edgar Blackstone, je vous aurai rendu la vie impossible, ajouta-t-il d'une voix sèche. Souiller un sang pur pour jouer votre rebelle, sincèrement, vous n'avez rien trouvé de mieux ? Mais comme je le disais, cela ne me regarde en rien. »
Il rangea ses papiers, referma le tiroir d'un coup sec puis passa devant Orchid et quitta le bureau. Il attendit qu'elle sorte à son tour pour refermer la porte d'un geste brusque.
« Chambre 527. On y va. »
Et sans un regard, il fila en direction du prochain patient.

« Vous connaissez Daisy, fit Orchid en passant devant Brooklyn. Vous comprendrez donc pourquoi j'ai préféré tracer ma voix plutôt que de me laisser détruire aussi par un mariage imposé ! »
Le médicomage ne répondit pas, se contentant de lever les yeux au ciel. Brooklyn connaissait l'histoire de l'ainée des Blackstone et il connaissait également Donagan, le type qu'on lui avait attribué de force. Evidemment, c'était un mariage arrangé, comme 95% des mariages dans les familles de sang-pur. Mais sincèrement, Donagan ne lui tapait pas dessus, il n'allait pas voir ailleurs, à première vue en tout cas, et il respectait sa femme. Où était le problème ? Brooklyn ne comprendrait jamais ces gamines en quête de liberté alors que la quête du pouvoir se trouvait là sous leur nez.
« Qu'est-ce qu'il y a à la chambre 527 ? demanda la stagiaire.
— Service de pathologie des sortilèges. Une victime du sortilège de Doloris. »
En disant ces mots, Brooklyn se retint de sourire, imaginant sans mal l'un de ces « coéquipiers » responsable de tout ça. Mais c'était aussi ça, la couverture de médicomage. Soigner comme si de rien était des patients victimes de son propre clan.
Ils arrivèrent devant la chambre 527 et Brooklyn ouvrit la porte. Puis il laissa passer Orchid devant lui en lâchant un « Après vous... » bourré de sarcasme. A l'intérieur de la chambre, un homme était allongé sur son lit d'hôpital, les yeux grands ouverts dirigés vers le plafond. Il avait l'air sans vie et pourtant il bougeait encore. Son état était quasi similaire à celui dans lequel se trouvait les victimes d'un baiser de détraqueur.
« Tate Harrington, trente deux ans, retrouvé inanimé dans l'allée des embrumes après avoir subit de nombreux Doloris. Je vous laisse vérifier ses constantes, je vais me charger de lui faire quelques tests pour suivre son évolution. »
Brooklyn sortit alors sa baguette magique de sa poche et s'approcha du patient. Il lui fit subir toute une série de tests, suivre des yeux la baguette, répéter des mots, parfois simples, parfois plus complexes, puis au bout de dix minutes, Brooklyn délaissa le patient pour aller inscrire dans son dossier que ses progrès étaient vraiment trop minimes.
« Où en êtes-vous ? » demanda le mangemort à Orchid en relevant son nez de son dossier.