La loi du plus fou [H. Clevergrace + E. Shipton]

Quelque part en Macédoine... Les montagnes n'étaient pas encore sorties de l'hiver et c'est un vent glacial qui les accueillit, la Ministre et lui. Tenant toujours Harmonia Clevergrace sous son Imperium, Marcus scrutait les environs mais les ténèbres qui les entourait étaient à peine éclairée par la demi-lune qui scintillaient au dessus d'eux. Tenant toujours sa prisonnière par le bras, il la libéra de l'Impérium pour éclairer les environs d'un lumos. Il ne craignait de toute façon rien de la désormais ex-ministre, dont la baguette avait bien sûr été confisquée par sa délicate jumelle. Si elle allait bien reprendre ses esprits d'ici quelques instants, Marcus n'avait pas l'intention d'être particulièrement bavard pour l'éclairer sur son sort. Son premier soucis était de retrouver son frère. Edouard était censé les attendre à cet endroit précis, où ils avaient fait un repérage commun. C'était Marcus qui avait choisit la Macédoine, mais c'était bien Edouard qui connaissait la région. Clevergrace commença à s'agiter et il resserra sa prise autour de son bras.

- Restez tranquille Mme la Ministre, et je ne compte pas vous lâcher, donc inutile de transplaner.

Dès qu'Edouard daignerait bien se montrer, ils pourraient pénétrer dans la zone où ils avaient mis en place une bulle anti-transplanage, qu'un des très nombreux moyens qui empêcherait leur prisonnière de s'échapper. Mais elle s'en rendrait compte bien assez vite. Une nouvelle vie allait commencer pour elle ici. Une vie où celle qu'elle était il y a encore quelques heures n'existerait plus. Son identité ne lui appartenait plus, elle n'avait plus qu'à l'accepter, ou à souffrir la pire des tortures psychologiques.

Enfin, le Mangemort vit apparaître son frère dans le halo de lumière qui projetait. Malgré l'indéniable air de famille qui indiquait qu'ils partageaient le même sang, on pouvait difficilement imaginer deux individus aussi différents. Edouard était un baroudeur, une tête brûlée, à l'esprit tactique aussi affûtée que celui de Marcus, mais d'un pragmatique et d'un terra à terre bien différent. Malgré une cohabitation parfois difficile pendant leur prime jeunesse, les frères Shipton avait finit par former un duo redoutablement efficace lorsqu'ils associaient leur talent. La collection familiale s'était considérablement enrichie depuis que le plus jeune parcourait le monde pour le compte de son aînée, qui le lançaient sur les pistes qu'il découvrait dans ses études. La mission du jour était un peu différente de la chasse aux codex habituelle. Mais lorsque Marcus avait été impliqué dans le plan du remplacement secret de la Ministre et qu'il avait commencer à réfléchir à un plan pour faire disparaître l'indésirable, il savait que s'était en Edouard et en personne d'autre qu'il pouvait avoir confiance.

- Timing à revoir Ed...

Un beau pays, la Macédoine. Bien paumé aussi. Le monde cache bien des secrets, des endroits encore inexplorés, ou personne n'irait passer ces vacances d'ailleurs... Mais pour Edouard, ces endroits il les connaissait. Partir fouiner des dans lieux inattendus était le quotidien du mangemort... pardon, du "chercheur de sources antiques" qu'il était. Aussi, tomber sur un foutu monastère perché d'on ne sait ou, répertorié sur un nombre de carte inférieur aux doigts d'une main fut un fait ordinaire d'une journée de la vie d'Edouard. Après avoir visité les lieux, remarqué l'étrangeté de ces occupants et bien vérifié l'équilibrage des sortilèges appliqués à la zone, il fallait désormais y emmener la futur arrivante. Un voyage qui se déroula sans encombres, l'Imprerium de Marcus facilitant bien des choses. Ceci était leur mission, et pas question d'y échouer, tout deux en étant bien conscients. Tout serais bientôt terminé, et l'esprit d'Edouard n'était occupé que par une place auprès d'un feu et une bonne bière histoire de faire disparaître ce froid omniprésent.

Marchant depuis un bon moment, Ed aperçu enfin deux silhouettes parmis la pénombre et le vent. Coupant son Lumos, se rapprochant à grand pas tout en rangeant sa baguette dans la manche de son gros blouson noir, il arriva finalement à hauteur de son frère et de l'ex-ministre. Jetant un bref regard vers la femme toujours aussi agitée, il compris vite que la bénédiction de L'Imperium n'était pas en activité. Parfait, pas de raisons qu'elle ne se souvienne pas de cette petite ballade nocturne au grand air. Se tournant vers son frère, remettant ces mains dans les poches, il grimaça à l'écoute de sa première remarque.

-Hmm, ouais. Même moi j'arrive à me perdre dans ce trou paumé. Au moins on sera sûr qu'elle en reviendra pas.

Tournant la tête vers Clevergrace, il l'inspecta de haut en bas. Plus vite le colis serait livré, au mieux Edouard se porterait. Rehaussant le haut de son blouson tout en se retournant vers Marcus, Ed arbora une voix grave et rauque pour amorcer la suite des événements.

-Bon, on se bouge. Ça pèle par ici, faudrait pas que vous attrapiez froid m'dame la ministre.

(Désolée du retard:( )

Vaseuse. Elle était vaseuse. Ce qu'elle voyait, ce qu'elle ressentait, tout semblait lointain, comme si cela ne lui appartenait pas. Son corps se mouvait avec la volonté d'un autre, tandis que la sienne, anesthésiée, subissait un contrôle irrésistible. Lorsque enfin, elle eut la sensation qu'on lâcha les rênes. Petit à petit, les sensations redevinrent siennes jusqu'à ce qu'elle en ai la pleine conscience. La vue fut le premier sens dont elle reprit le contrôle. Ses globes oculaires parcoururent le panorama devant elle puis les mots qu'elle entendit s'assemblèrent en phrase analysable. - Restez tranquille Mme la Ministre, et je ne compte pas vous lâcher, donc inutile de transplaner. . Ses muscles et sa peau devinrent peu à peu réceptifs à la pression qu'exerçait l'homme pour la maintenir, mais pas encore à l'expression de ses émotions. Ainsi, ce qui s'afficha sur son visage était à la fois inexpressif et indigné. Une grimace informe en somme. Sans pouvoir encore articuler quoi que ce soit, un autre homme apparut dans son champ de vision. Etait-il là depuis le début ? Peut-être. Ses sens la trompaient. -Hmm, ouais. Même moi j'arrive à me perdre dans ce trou paumé. Au moins on sera sûr qu'elle en reviendra pas. Le second homme parlait d'elle comme si elle n'était pas là. Écoutant la conversation et reprenant peu à peu ses esprits, Harmonia filtra les informations qui pourraient lui être utiles, mais il fallait se rendre à l'évidence. Ils étaient au milieu de nulle part, et ils étaient deux. Avec leurs baguettes. Elle ne faisait clairement pas le poids. -Bon, on se bouge. Ça pèle par ici, faudrait pas que vous attrapiez froid m'dame la ministre.

- Comme si ça vous était égal !

Ses premiers mots passèrent la barrière de sa bouche sans qu'elle s'en rende même compte. Un peu abrupte et autoritaire, elle soutint le regard de l'homme, sa bouche fine pincée de révolte et ondula son corps afin de se dégager de l'étreinte de l'autre.

L'étrange trio se mit en route, Marcus tenant toujours fermement Clevergrace par le bras, laissant à son frère le soin d'ouvrir la marche. Il resta impassible à la remarque de leur prisonnière, se contentant de resserrer l'étau à la moindre tentative de s'échapper de son emprise.

- Vous devriez être déjà rassurée de savoir que nous ne comptons pas vous tuer. En tous cas pas si vous restez tranquille. Ne faites pas d'histoire et prenons ça... disons... comme une petite balade au grand air.

Il ignora le coup d'oeil ironique que lui lança Edouard pour se concentrer sur leur route. Il continuèrent à avancer sur se sentier caillouteux encore un petit moment quand de faibles lueurs commencèrent à apparaître au loin. Peu de temps après, une légère vibration dans l'air lui appris qu'ils avaient pénétré dans la zone anti-transplanage qu'ils avaient mis en place avec son frère. Une masse sombre s'élevait devant eux, de plus en plus oppressante au fur et à mesure qu'ils avançaient. Les pâles lumières perçant les fenêtres de cette ombre semblaient autant d'yeux qui vous fixaient dans la nuit. S'arrêtant devant la porte, le Mangemort chutota à l'oreille de leur captive qu'elle ne pourraient aller nulle part en cas de tentative de fuite et après avoir confirmer ses menaces en exerçant une légère pression de la pointe de sa baguette dans ses côtes, il relâcha son étreinte, se tenant toujours fermement derrière elle. Il laissa son cadet frappe à l'épaisse porte qui lui répondit d'un résonnement métallique. Ils n'eurent pas à attendre longtemps avant que le battant s'ouvre et qu'une vieille femme au regard scrutateur dévisage la ministre pauvrement accoutré et leur fit signe d'entrer. Ils pénétrèrent dans la cour de l'hospice, la vieille none souriant à Marcus de toutes les quelques dents qui lui restait, baragouinant un anglais approximatif.

- C'est elle que vous parlez ? Vrai, l'a pas l'air nette. Le médecin est là, comme vous le voulez.

Marcus lui sourit en retour, prenant son air courtois.

- Merci bien ma soeur. Je savais que nous pouvions compter sur vous pour nous porter assistance dans cet... embarras.

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