Une seconde chance [TIBERIUS AVERY] ¤ TERMINE

Demeure de Tiberius Avery, décembre 1978.

Morgan Moon soupira d'aise, son corps nu et chaud lové contre celui de son amant. Tout autour du lit les vêtements traînaient, comme à chaque fois qu'elle revenait de ses lointains voyages. Elle d'habitude si soigneuse se délestait de tout obstacle inutile en un temps record. Aux elfes de se débrouiller pour que la soie ne se froisse pas. Mais pour l'heure elle se fichait royalement de l'état de sa robe hors de prix. Pressée contre Tiberius, sa cheville fine et aussi blanche que toute sa peau de rousse enroulée autour de la jambe du mangemort, avec pour seul ornement de l'or à ses doigts fins et son poignet, elle attrapa une coupe d'hydromel encore fraîche et la porta à ses lèvres sèches, étirées en un sourire en coin pour se désaltérer. Les yeux brillants, encore papillonnants après l'extase, sa longue crinière rousse coulant dans son dos et entre ses seins, elle reposa la coupe vidée d'un trait puis se tint en appui sur son coude. Ses doigts fins allaient et venaient sur le torse de Tiberius en des gestes tendres et souples, ses lèvres couvertes d'hydromel étirées en un sourire amoureux.

- Tu as l'air si sérieux, dit-elle en riant un peu mais sans méchanceté désormais occupée à replacer les mèches désordonnées de son amant.

Spoiler:

Sa respiration profonde reprenant tranquillement une cadence plus calme, Tiberius profitait de ce moment délicieux où l'excitation retombait pour les laisser enfin satisfaits, profitant de la chaleur de l'autre, ses longs doigts courant du haut de l'épaule de sa belle le long de son bras blanc. Lorsque Morgan tendit son bras pour attraper une coupe d'hydromel, il s'écarta légèrement, jouant distraitement avec quelques mèches de sa longue chevelure flamboyante, le regard autant absorbé par ses pensées que par la contemplation d'une vue, ma foi fort agréable, sur les courbes de son amante. Sa remarque le tira de ses méditations, et fit naître un petit sourire au coin de ses lèvres qui se penchèrent pour venir goûter un baiser épicé. Puis il haussa les sourcils, répondant de sa voix grave et posée.

- Je n'ai pas toujours été si sérieux. Mais je suppose que je sais l'être lorsqu'il le faut. Tout ceci n'est pas qu'une délicieuse distraction n'est-ce pas ?

Le sujet de ses cogitations jetait un voile de gravité au fond de ses yeux dont le pétillement témoignait tout de même du plaisir qu'il prenait à l'avoir contre lui. Il sondait le regard de Morgan, de la façon que tant de personne trouvait si dérangeante, origine de la légende de ses pouvoirs de legilimens. Mais pour une fois, il ne chercher pas à impressionner, ni à manipuler. Il s'était étonné que sa décision soit si difficile à prendre durant ces derniers mois, mais il était maintenant sûr de lui, et n'en attendait pas moins de la part de la belle rousse.

- Dis-moi que j'ai raison d'être sérieux...

Son fameux regard. Celui-là même qui vous sondait, perçait les eaux troubles de votre esprit et disait-on capable de révéler vos plus intimes secrets. Ce regard intrigant, riche, profond. Un regard intense qui l'avait délicieusement troublé, réveillant en elle l'amante. Son sourire se figea, sa bouche encore rouge de plaisir tandis qu'elle observait Tiberius à son tour sérieuse. Le temps s'écoulait plus doucement, lascif et suave, comme pour fixer dans sa mémoire cet instant. Des papillons au creux de l'estomac, elle songea à leur toute première nuit, lorsque frissonnante de plaisir et de crainte elle s'était demandée s'il était réellement capable de lire en elle.

- Vous êtes la plus délicieuse et sérieuse des distractions maître Avery, susurra Morgan entre deux baisers, ses lèvres sucrées embrassant tendrement le torse de son amant.

Elle avait connu d'autres hommes depuis son premier amour, et longtemps elle n'avait pu se résigner à se séparer de son alliance, mais depuis plusieurs mois déjà elle l'avait retiré et sa peau avait vite retrouvé sa pâleur veloutée. Vivre dans le passé ne servait à rien. L'amour demeurait le plus puissant des remèdes et lorsqu'elle retrouvait son souffle, comblée et encore sonnée par le plaisir, seuls les battements rapides et le torse solide de Tiberius l'ancraient à la réalité. Les draps se transformaient en un océan de délices.

- Tu as toujours raison, répondit-elle avec une fausse lassitude, ses yeux clairs sondant à son tour ceux du mangemort. Il avait été une parenthèse agréable, un frisson sensuel et gourmand qui lui rappelait qu'elle avait bien fait de ne pas se remarier avec le premier sang-pur dégoté par les Moon.

- Tu es mon unique distraction Tiberius Phineas Avery. Satisfait maître ? dit-elle en jouant avec ses mèches, mi sérieuse, mi taquine. Au fond personne n'était dupe dans cette pièce.

Il la laissa le couvrir de baisers, avec un sourire adoucissant à peine les traits durs et anguleux de son visage. Mais il savait être doux dans les caresses qu'il lui prodiguait, sentant sa chair frémir d'un léger frisson sous ses doigts qui avaient eu le temps et l'expérience de devenir experts en la matière. Il savourant l'intensité du regard de Morgan, ses mots lui faisant légèrement plisser les yeux. Il n'avait aucun intérêt à s'aliéner dans une relation sérieuse avec une femme faible ou insipide. Morgan Moon n'était ni l'une ni l'autre. Outre le prestige de son nom - une alliance avec les Avery resterait une très bonne affaire pour les deux partis - Tiberius appréciait tout ce que lui apportait, et ce que pourrait lui apporter, cette femme. Il prenait un risque, et même si ça faisait parti de son quotidien d'en prendre, il mettait rarement son cœur en jeu. Il avait déjà cru le perdre une fois, et l'avait ensuite offert entièrement à sa fille, mais aujourd'hui, il avait l'impression de joueur un jeu beaucoup moins dangereux. Avoir Morgan à ses cotés lui donnait une confiance supplémentaire que même un homme aussi sûr de lui que Tiberius Avery ne pouvait laisser s'échapper.

Il rentra dans le jeu de la rouquine et sur ses derniers mots, la prit d'un bras, la faisant basculer dans les oreillers, la surplombant à son tour.

- Tu sais bien que je ne suis jamais totalement satisfait, grogna-t-il en l'inondant de baisers, tout juste rassasié pour quelques instants... Il se redressa au-dessus d'elle. Et je ne tolérerait aucun mensonge sous serment.

Après un dernier baiser, il se dégagea finalement, se leva nonchalamment, traversant entièrement nu le champs de bataille qu'était devenu son immense chambre, allant chercher une robe de chambre rouge sombre qu'il enfila. Il alla ensuite s'appuyer à la fenêtre donc il tira légèrement les rideaux, laissant rentrer un rayon timide de la lumière pâle de ce matin d'hiver. Un discret coup d'oeil traîna du coté du large coffret posé sur une table dont il savait qu'il contenait un autre coffret, beaucoup plus petit.

- Est-ce que tu aimes cette maison Morgan ?

La sorcière se laissa soumettre de bon cœur à la tendre domination du mangemort, tous ses sens émoustillés par les myriades de baisers qu’il déposait çà et là sur sa chair laiteuse de rousse. Elle en aurait même gloussé comme une oie blanche, mais le regard pénétrant de son amant lui remuait les entrailles et y allumait un feu familier. Tiberius ne faisait que raviver le foyer à peine éteint, encore rougeoyant, et c’est avec un regard plein de désir et de frustration mêlée qu’elle le laissa quitter le lit. Il avait agité sous ses yeux concupiscents, brillants de désir et du plaisir qui l’avait embrasée, la promesse d’un moment de félicité. La sorcière l’observa, à regrets d’ailleurs, se vêtir de sa chemise de nuit d’un rouge aussi sombre que le vernis à ses orteils, celle-là même qu’elle lui avait offert. Pour un homme de son âge Tiberius avait su se maintenir en forme. Il ne s’était pas empâté comme beaucoup, le ventre chaque année plus rebondi et le cou plus gras. Son corps avait conservé fermeté et souplesse. Boudeuse, frustrée de ne pas haleter sous le corps de son amant, prise dans un délicieux étau, elle s’installa dans l’immense lit, telle une de ces lascives créatures antiques.

- Qui n’aimerait pas être le maître d’une telle demeure ?

La question de Tiberius la surprit, loin de ses pensées à faire rougir une vierge. Sa propre maison, héritée d’un vieil oncle, était loin d’être aussi grande et aussi richement meublée. Tiberius avait un goût exquis, un goût sur et harmonieux, et il fallait bien l'avouer, elle s'était souvent imaginée maîtresse de toutes ces richesses.

- Ce que j’aime surtout dans cette maison c’est ton empreinte répondit-elle d’une voix douce, le corps parcouru de cette étrange tension qu’elle éprouvait, signe avant-coureur d’un instant crucial. C’est une belle demeure qui fait honneur aux Avery.

Spoiler:

Il ne put résister à laisser trainer son regard sur la douce silhouette alanguie de sa belle. Morgan n'était certes plus une jeune femme, mais ses courbes étaient toujours appétissantes et elle avait le maintient parfait des grandes familles. Le bon plaisir de ses propres sens comptait dans cette affaire bien sûr, mais Tiberius se devait de penser aussi à l'image affichée avec une telle alliance. La stature d'un veuf est certes respectable, et il l'avait porté avec beaucoup de dignité pendant toutes ces années... en tous cas en public. Il ne s'était pas interdit les plaisirs de la séductions, et pendant longtemps, il n'avait penser envisager tout cela comme autre chose d'un jeu. Il aurait pu être motivé il y a quelques années pour l'idée de donner une mère à sa fille chérie. Mais il s'était finalement enorgueillit de l'avoir élevé seul, d'en avoir fait une jeune femme exquise (en tous cas à ses yeux et à tous ceux qui avaient intérêt à ne pas le contrarier par un avis contraire). Non, Fluvia n'avait plus besoin d'une mère, même si de ce qu'il connaissait de Minerva et de la bonne éducation dont elle était la preuve, Morgan aurait tout à fait pu avoir ce rôle. Il s'écarta de la fenêtre pour se rapprocher du coffret, faisant courir ses longs doigts sur le couvercle de marqueterie.

- Lorsque j'ai récupéré cette demeure, elle était quasiment à l'abandon. Mon frère aîné devant conserver le manoir familial où nous avons grandi tous les deux, je me suis proposé de reprendre celui que mon grand oncle avait laissé derrière lui, sans héritier. Un tel domaine de devrait jamais être laissé sans maître, et nous lui avons donné une nouvelle vie moi et Fluvia. Mais j'ai toujours eu l'impression qu'il lui manquait quelque chose...

D'un geste lent il ouvrit le coffret de bois et en sorti son contenu, cette petite boite couverte de velours qu'il enferma dans sa grande main. Se rapprochant du lit, il s'assit aux côtés de Morgan, et crut sentir le frisson qui la parcourut. Un mince sourire sur les lèvres, il laissa ses doigts descendre le long de l'avant-bras de la rousse avant de saisir sa main et d'y déposer le petit coffret. Si elle osait l'ouvrir, il la question qu'il lui poserait alors aurait déjà sa réponse...

Sujet: Re: Une seconde chance [TIBERIUS AVERY] ¤ TERMINE Sam 1 Mar 2014 - 13:47

C'était plus sensuel et délicieux encore qu'un songe d'une chaude nuit d'été. Tout se confondait, la beauté nue de son amant, les tentures lourdes et riches, l'odeur voluptueuse des drap et leur fraîcheur, le parfum d'éternité de cet instant et la voix troublante et ensorcelante de Tiberius. Il se tenait proche de la fenêtre, grave et solennel. Cette délicieuse sensation d'étau autour de son coeur et cette chaleur dans son ventre se précisaient un peu plus à chaque seconde qui passait. Morgan en était certaine, son instinct ne pouvait la tromper. Une femme sent ses choses là. Ses yeux clairs brillaient, comme saupoudrés d'une pluie d'étoile, et son coeur battait un peu plus fort à chaque mot. Toutes les demeures ont une histoire, et cette manière de la conter ne pouvait avoir qu'une issue...
Ses doutes se confirmèrent lorsqu'il vint s'asseoir à ses côtés et avec tendresse caressa son bras. Son corps nu fut secoué d'un frisson, sa peau diaphane parcourue de picotements. Sa poitrine était lourde de désir et de tension. Cet instant, elle l'avait déjà vécu, elle en reconnaissait les prémices. Tiberius poursuivit sa caresse sensuelle, sa main suivant la courbe de son bras pour venir déposer au creux de sa main une boîte en velours. Elle observa sans mot dire la boîte plusieurs secondes, chamboulée par toutes ces émotions, et puis avec mille précautions l'ouvrit, le regard ému. Morgan en resta le souffle coupé, impressionnée par tant de beauté, et de richesse. La bague était tout simplement magnifique.

Galvanisée par toutes ces émotions, Morgan se sentit soudain comme un volcan au bord de l'explosion et sans un mot réduisit la courte distance qui la séparait de son amant. Leurs corps à nouveau emmêlés, et ses ongles manucurés plantés dans l'épaule de Tiberius, elle l'embrassa avec passion, ses mains agiles parcourant fébrilement le dos du mangemort.

Sujet: Re: Une seconde chance [TIBERIUS AVERY] ¤ TERMINE Dim 2 Mar 2014 - 17:45

La bague... Il avait hésité pendant quelques temps à lui offrir celle d'Eddeline, sa première épouse, un magnifique entrelac d'or blanc ciselé d'une dentelle formant une rose où se loge en son cœur un rubis éclatant. Mais il choisit finalement de faire faire une nouvelle bague, réservant la première à sa fille, qui méritait bien d'hériter du joyaux de sa défunte mère. Morgan découvrit donc une bague étincelante, formée d'un saphir au bleu profond prit dans une spirale de petits diamants, le tout serti sur un anneau d'or finement ciselé pour accrocher la lumière. La réaction de la rousse valait mille discours, et reçut ses baisers passionnés en l'étreignant à son tour, sa chaleur l'irradiant avec volupté. Il prit le visage de celle qui serait dans un instant sa fiancée et planta son regard dans le sien.

- Faisons les choses comme il faut veux-tu ? L'âge n'excuse pas le manque aux convenances.

Avec un petit sourire, il tira sa belle du lit, la laissant se draper dans les draps laissés en pagaille. Attrapant la petite boite de velours encore ouverte, il s'agenouilla dans la demi pénombre de la chambre et tendit la bague en prononçant la formule consacrée :

- Morgan Melpomenia Moon, accepteriez-vous de me faire l'honneur de m'épouser ?

Sujet: Re: Une seconde chance [TIBERIUS AVERY] ¤ TERMINE Lun 3 Mar 2014 - 15:26

La bague était sublime, d'une folle élégance. C'était un de ces bijoux de famille que l'on se transmet de générations en générations. Elle s'imaginait déjà glisser cet anneau d'or fin à son doigt et admirer à loisir la richesse de cette création exceptionnelle. Cette bague était plus belle encore que celle que lui avait offert son défunt époux Henry. Bien sur ce n'était pas une question de gallions, Morgan conservait précieusement cette bague, mais il fallait bien admettre que celle offerte par Tiberius valait bien d'attendre quelques années avant de se remarier! Elle se laissa faire, docile, ses yeux clairs illuminés par les diamants et le saphir, au bord des larmes. Morgan avait conscience que devenir l'épouse d'un homme aussi puissant allait la hisser plus haut dans la sphère sociale, mais en cet instant, elle était simplement émue et heureuse. La rousse se drapa des draps de soie, le regard tendre, tandis que son amant mettait un genou à terre dans l'intimité de leur chambre et lui demandait humblement sa main.

- Oui je le veux dit-elle d'une voix troublée par l'émotion, sa jolie main tendue.

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Sujet: Re: Une seconde chance [TIBERIUS AVERY] ¤ TERMINE