Devant les portes de l'université, James embrassa Lily sur le front tout en calant son sac à dos sur son épaule droite.
« Je rentre tôt, promis, dit-il. On va juste essayer de trouver un coin sympa pour demain soir. A tout à l'heure. »
Puis il s'éloigna en compagnie de Remus. Lorsqu'ils se trouvèrent à une distance respectable pour que Lily n'entende rien, James se retourna vers son ami.
« J'espère qu'elle m'a cru. »
En vérité, le maraudeur avait un tout autre plan pour cette fin d'après-midi. Il avait demandé à Remus si celui-ci pouvait l'aider à... trouver une bague de fiançailles, pour Lily. Oui, vous avez bien lu.
Alors les deux amis avaient arpenté les rues de Londres à la recherche de la bague parfaite —James réfutant toutes les propositions de Remus à chaque fois que celui-ci lui montrait un bijou.
« Elle doit me taper dans l'oeil ! répétait-il inlassablement. Non, le bleu, ça n'ira pas avec ses cheveux. Celle-ci non plus, et l'anneau n'est pas assez fin ! Je veux une bague délicate, pas un écrou. »
Il savait bien qu'il poussait un peu et que Remus allait bientôt lui dire de se débrouiller tout seul et que, d'ailleurs, les boutiques commençaient à fermer mais juste à temps, il repéra la bague idéale en passant devant une vitrine de bijouterie dans le Londres moldu. Elle valait son pesant d'or mais James était prêt  se priver du nouveau balai dernier cri si c'était pour offrir un cadeau de valeur à Lily.
Ils passèrent ensuite chez un fleuriste mi-moldu, mi-sorcier qui vendit à James un bouquet de roses rouges qui avaient la particularité de ne jamais faner. Puis le maraudeur quitta son ami en le remerciant avant de prendre le chemin des résidences universitaires. Son coeur battait plus rapidement que d'ordinaire, encore plus rapidement que les jours de match de Quidditch. Il avait les mains moites, il le sentait car il devait sans cesse redresser le bouquet de roses entre ses doigts pour ne pas qu'il glisse.
En arrivant devant leur appartement, James inspira profondément. Il vérifia que l'écrin était toujours dans sa poche puis, posant sa main libre sur la poignée, il ouvrit la porte.
« James ! fit Lily sans lever les yeux vers lui. Je suis en train de lire tes notes de cours de sortilèges. Le cours où je n'étais pas là. »
James resta silencieux, attendant patiemment que la jolie rousse daigne lever les yeux dans sa direction. Ce qu'elle ne fit pas. La boule au ventre, le maraudeur commença à se sentir un peu con, son bouquet à la main. Tout ce romantisme lui ressemblait-il, lui qui n'était d'habitude que pitrerie ?
« Tu t'es endormi, ou quoi ? enchaîna Lily. T'as zappé quelques étapes. C'est pas clair ton truc ! »
Forcément que ce n'était pas clair. Il avait quitté le cours avant la fin pour aller exposer son plan à ses trois meilleurs amis, qui avaient accueilli la nouvelle avec beaucoup de surprise mais également des encouragements et des félicitations.
Le silence de James finit par attirer l'attention de Lily. Alors le jeune homme, resté planté près de la porte d'entrée, adressa un sourire à sa belle.
« Salut, dit-il simplement en retrouvant une certaine assurance dans sa voix. Je t'ai apporté des fleurs. »
Il tendit les roses à Lily et celle-ci les regarda un instant. Lorsqu'elle reporta son attention sur James, le maraudeur avait bel et bien un genou à terre...

tintintin, le moment que vous attendez tous... la bague :

« T'as tout de même pas encore été couper les roses du parc ? » fit Lily, méfiante.
Ce n'était arrivé que deux, trois fois, et puis James trouvait ça plus spontané et romantique. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, ça n'était pas le cas, il avait fait les choses bien. Et puis si elle se plaignait, il ne lui en apporterait plus !
« T'as fait tomber quelque chose ? » demanda ensuite Lily en relevant le nez de son bouquet de fleurs.
D'habitude, James aurait ri devant la maladresse des propos de la rouquine. Elle avait toujours le don d'être à côté de la plaque et c'était ce qui était mignon chez elle (en dehors de sa beauté époustouflante, bien sûr). Mais là, c'était très très sérieux, il devait se retenir de rire pour avoir l'air un minimum crédible. Puis il finit par se dire que Lily le connaissait et savait très bien que le sérieux n'était pas dans son tempérament. Alors James pouffa de rire, une main plaquée sur le visage, à la « C'est pas possible... ». Lorsqu'il reporta son attention sur Lily, il avait un sourire sur les lèvres et les yeux grands ouverts, comme s'il essayait de lui dire « T'as pas encore compris, banane ? ». Mais Lily finit par comprendre et elle se plaqua une main sur la bouche, les yeux brillants de joie. Alors James enfonça sa main dans la poche de sa veste et en ressortit un petit écrin de velours noir qu'il ouvrit devant Lily. La bague qu'il avait choisi scintillait à l'intérieur, intimant presque à Lily de ne pas refuser d'épouser un mari qui lui offrait de tels bijoux et qui volait les fleurs du parc sous le nez du gardien rien que pour elle.
James inspira profondément puis se lança.
« Evans » commença-t-il avant de baisser la tête, amusé.
Ça le faisait rire de voir que malgré les années, rien n'avait changé entre eux. Elle était et serait toujours la Evans de Poudlard et lui resterait éternellement le Potter qui sonnait tellement dédaigneux dans la bouche de Lily.
« Je t'aime, Lily. Épouse-moi. » dit-il doucement.

« T'es au courant que normalement, t'es censé me poser la question ? fit remarquer Lily. Ça doit pas sonner comme un ordre ! »
James leva les yeux au ciel, faussement exaspéré mais éperdument amoureux. Il aimait cette façon qu'elle avait de toujours le reprendre, il aimait son clin d'oeil lorsqu'elle faisait semblant d'être chiante, il aimait ses yeux, son nez, sa bouche, ses boucles rousses, il aimait tout chez elle.
Il est vrai qu'au départ, on lui avait dit que ça ne marcherait pas.
« Tu la veux simplement parce que tu ne peux pas l'avoir ! avait un jour dit Sirius. Quand elle sera à toi, tu ne la voudras plus. »
Et à présent, il avait un genou à terre et faisait sa demande à sa belle.
« Relève-toi et embrasse-moi » dit alors Lily et James s'exécuta.
Il encercla la rouquine dans ses bras et l'embrassa passionnément. Il la souleva de terre, la portant sous les fesses, et il la fit tournoyer sans quitter ses lèvres des siennes.
« Je t'aime Lily » répéta-t-il, et il n'avait jamais été aussi sincère.
Il la redéposa sur le sol et s'empara doucement de sa main gauche. Il enfila la bague de fiançailles à son annulaire puis embrassa le dos de sa main.
« Tu sais, dit-il, j'ai beaucoup hésité entre cette bague et une autre, une bague en forme de vif d'or, elle était très classe ! Je l'aurai acheté si Remus ne m'en avait pas dissuadé. »
Souriant, il l'attira de nouveau dans ses bras et huma le parfum de ses cheveux.
« Maintenant, tu es à moi » dit-il avec malice.
Des bruits secs retentirent à la fenêtre de leur appartement. James se retourna, un hibou les attendait sur le rebord de la fenêtre. Le maraudeur lui ouvrit et le hibou pénétra dans la pièce. Il déposa un paquet emballé dans du papier kraft sur la table de la salle à manger, attendit que James lui donne un biscuit puis repartit aussitôt. Alors James s'empara du colis et, les sourcils froncés, entreprit de le déballer.
PAF !
« Félicitatioonnns !!! »
Les visages de tous les amis de Lily et James se matérialisèrent dans la pièce, accompagnés d'une multitude de confettis de toutes les couleurs. Sirius, Remus, Peter, Lysandre, Kalya... Tous arboraient un grand sourire et une mine réjouie.
« Je savais qu'elle dirait oui, mon vieux, bravo ! fit la tête de Sirius suspendue dans les airs.
— Félicitations, Lily ! Félicitations, James ! s'écria Peter.
— Je suis très content pour vous deux », dit Remus.
James se retourna vers Lily et lui attrapa la main lorsque ses amis se mirent à les féliciter également. Les Maraudeurs avaient du faire passer le mot à tout le monde, mais James s'en fichait, il était heureux de savoir qu'ils étaient tous content pour eux.