Sujet: Pardonne-moi ♫ Swann & Emma Mer 8 Oct 2014 - 19:32
Septembre 1979, Ste Mangouste, Chambre de Swann. Après-midi.
♫ Pardonne-moi ♫
"Meline, Il est réveillé !"
I
l n'y avait pas de signature, pas d'initiale. Mais pas besoin de cela pour qu'Emmeline reconnaisse l'écriture de sa jumelle de cœur -la seule personne d'ailleurs qui la surnommait Meline. Il n'y avait que deux personnes pour qui le réveil pouvait avoir le moindre intérêt aux yeux d'Emmeline. Et une seule était un "il". Swann.
♫♫♫
Un transplanage express pour Sainte Mangouste et deux heures d'attente plus tard, Emmeline était enfin en face de la porte blanche numérotée derrière laquelle se cachait cette chose qui faisait battre son cœur à la chamade.
L'attente avait semblé sans fin. Pourtant, après avoir passé la majorité de ces deux mois à ne faire que ça, attendre, attendre encore et encore, et espérer aussi, Emmeline aurait du être habituée. Mais à croire que les nuits sans sommeil et les sommeils sans repos répétitifs étaient venus à bout de sa fameuse patience. Elle inspira un grand coup, comme pour se donner la force. Et alors, elle ouvrit la porte.
La scène lui arracha ce qui semblait être un mélange de rire et de sanglot, le tout sans larme, et additionné d'un sourire immense. Par Merlin, elle n'avait presque pas oser croire à un miracle, même si la famille Jones avait tenu le siège dans la chambre pendant des heures. Elle n'avait presque pas pu y croire de peur d'une nouvelle déception, comme celles qui avaient tant fait pleurer Lyleïa pendant ces deux derniers mois.
Emmeline Vance était une jeune fille forte, qui se devait de ne pas montrer ses sentiments. Le sourire s'évanouit, tandis qu'elle resta comme pétrifiée par une vision. Non, pas celle d'un basilic, mais d'un garçon éveillé, vivant, et mobile. Swann.
D'un coup tremblant de baguette, Emmeline fit léviter un gros grimoire abîmé par des années et des années de passage entre les mains d'élèves sorciers pressés d'en finir.... Madame Pince avait été étrangement compréhensive, lorsque Emmeline lui avait exposé sa demande... Plus encore une fois le vieux échangé contre un flambant neuf tout droit sortit de chez Fleury et Bott. Ledit livre alla se poser délicatement sur la couverture du malade, à portée de regard, et de main, surtout.
« Le Grimoire des Innombrables Plantes du Monde Magique de Monsieur Flinckpoweel. Un précieux ami me l'a conseillé, un jour. Ce jour semble si lointain... Je me demande s'il s'en souvient encore. » énonçât-elle d'une voix faussement paisible, ses mains difficilement maintenues derrière son dos, dans un combat intérieur de volonté épique... S'il voyait à quel point elles tremblaient, ces mains, son apparence détachée serait perdue.
Emma avait le don de s'accrocher à quelques détails futiles que d'autres ne remarquaient même pas. Comme ce nom, Flinckpoweel. Un an. Un an sans le voir, sans lui parler de vive voix.... Et voilà qu'elle trouvait le moyen de commencer par lui citer le titre d'un obscur grimoire de botanique qui n'avait d'autre vertu que d'avoir précipité sa rencontre avec un certain garçon qui ne lui avait apporté qu'inquiétude et mécontentement.... Et affection. Et bonheur. Et rire. Et amitié. Emmeline n'était pas une grande sentimentale, ou du moins s'en donnait les airs. C'était dans des moments comme ceux-ci que sa face cachée guimauvesque reprenait le dessus sur la Raison.
« Swann... » Elle était toujours à l'entrée de la chambre d'hôpital, comme hésitante à s'approcher du malade. Comme si un blessé cloué à son lit pouvait soudainement lui sauter dessus et lui faire payer ses fautes.... Décidément, elle n'avait pas l'âme d'un Gryffondor. Marlene aurait déjà sauté sur le blessé tant manqué dans une étreinte de lionne heureuse. Emma, elle, restait raide et immobile, alors qu'à l'intérieur un torrent cherchait à déborder. « ...Si c'est pour me venger que tu m'as fait attendre si longtemps, tu as réussi, petit malin. » Elle ne pouvait pas cacher les tremblements de la voix comme elle avait caché ceux des mains. Il était trop malin, de toute manière, il l'aurait rapidement découvert. Tout ce temps, des excuses et félicitations avaient attendus pour sortir. Elle n'avait fait qu'attendre.
De grands yeux bleus désespérément humides, des clignements précipités pour empêcher les larmes fugueuses de quitter leur abris. Un an, sans parler, sans autres mots que ceux écrits d'une plume furieuse, sans rien d'autre que des reproches. Un an, et voilà ou ils en étaient. Elle ne savait pas comment réagir, pas après tout ce temps, pas après tout ça. C'était stupide, elle aurait simplement du lui montrer à quel point elle était heureuse, à quel point lui et son débit de parole incessant lui avaient manqués.
A la place de ces émotions qu'elle ne savait exprimer, elle lui donnait un livre, une taquinerie inattendue -Marlene avait essayé de lui apprendre l'art mystérieux de l'humour- et un regard plein de larmes refoulées.
Par Merlin, pourquoi restait-elle plantée comme une idiote ? Ah oui, elle ne méritait pas de se tenir face à lui, pas après tout ça.
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Dernière édition par Emmeline Vance le Lun 3 Nov 2014 - 14:06, édité 4 fois
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Sujet: Re: Pardonne-moi ♫ Swann & Emma Mer 15 Oct 2014 - 0:55
❝Pardonne-moi.❞ Emmeline & Swann
Quelques heures, une demie journée tout au plus qu'il était reveillé. Et déjà une amélioration. Lyleïa avait vécu le plus difficile; le réveil. Forcée de ce rendre compte qu'il avait passé ses premiers instants d'éveil à souffrir; plongé dans un mutisme temporaire, preuve que les épreuves qu'il avait traversé avaient été encore plus rudes qu'elle le pensait. Malgré tout, elle ne l'avait pas abandonné et avait fait preuve d'un courage et d'un sang froid dont Swann était fier même s'il était encore incapable de le lui montrer. Après la visite de sa famille il avait sombré dans un sommeil sans rêve. Le genre de repos dont l'esprit à besoin et n'a de cesse de nous réclamer. Seul le bruit de la porte le tira du sommeil. Il s'attendait à voir Lyleïa, ses parents ou sa petite soeur, mais ce ne fut pas le cas, il vit une amie. Une précieuse amie. Une de celles ayant toujours la légitimité de vous gronder ou de vous dire ce qui ne va pas avec insupportable manie d'avoir toujours raison. Une ce celles qui ne parle jamais pour dire quelque chose de superflu et vous apaise rien qu'avec une phrase. Une de celle qui lui avait manqué. Il avait gardé contact avec elle par lettres, des dizaines de lettres moralisatrice, rassurantes ou même réconfortantes, ayant pourtant laissées un terrible vide dans le coeur de l'ancien Capitaine Jones qui aurait tant aimé pouvoir raconter ses péripéties à la personne qui savait sans doute le mieux écouter.
Et fidèle à elle même, Emmeline ne faisait rien passer. Un sourire, une petite mine triste et surtout un visage de marbre lui rappelait l'ancien temps ou cette madame j'ai-raison lui faisait des leçons de morales en vrac, la rendant paradoxalement attachante. Elle semblait ne pas avoir perdu cette manie de materner les gens tout en étant incapable de s'occuper d'elle même, et surtout sa capacité émotionnelle digne d'une petite cuillère. Et lorsque l'énorme grimoire s'envola jusqu'à son lit, Swann fit une de ses fameuses expressions interrogatives, jusqu'à ce qu'il entende son amie parler. Flinckpoweel; votre ami de la botanique. C'était du très très grand Emmeline, cette sorcière que personne ne saurai imiter même avec du Polynectar. Car personne n'est assez cinglé pour amener le livre le plus ennuyeux du monde à un ami ayant frôlé la mort, et ce à son réveil hormis Emmeline Vance et sa maladresse absolument adorable. Elle restait presque sur le pas de la porte comme s'il s'apprêtait à la mordre, alors qu'il ce contentait de pouffer un demi-rire étouffé par son état, ce genre de rire que l'on ne veux pas avoir quand son visage et son corps son tuméfiés de peur d'avoir trop mal.
Et elle restait loin de lui, alors qu'il voulait simplement la prendre dans ses bras. C'était paradoxal par rapport à la distance qu'il avait pu mettre avec Lyleïa à son réveil, parce qu'elle avait sans doute était trop brutale, trop directe. Elle lui manquait, son sourire et son exubérance lui manquaient mais il savait qu'il aurait des années pour rattraper ces deux derniers mois. Tandis qu'il avait un an à rattraper avec Emma, et que les lettres ne compensent pas tout. - Emmeline, lève la tête un peu plus haut. Sinon tu vas pleurer. Dit-il d'une voix un peu faible mais audiblement taquine. Avec ce genre d'intonation qu'il prenait toujours lorsqu'il essayait de la décoincer. Et péniblement, il déplaça son bras en sa direction pour la lui tendre. - Viens. Lui ordonna-il. Elle lui avait manqué pendant ce qui lui semblait être plus d'un an. Et il avait presque peur et presque l'impression ne jamais l'avoir revu s'il n'avait pas terminé dans un si piteux état. - C'est toi qui m'a fait attendre, mais tu sais si je dois encore faire semblant de mourir pour te voir, je le ferai. Car seule la mort pouvait faire taire mr. Jones.
Sujet: Re: Pardonne-moi ♫ Swann & Emma Mar 21 Oct 2014 - 20:52
♫ Pardonne-moi ♫
E
mmeline ne savait pas comment réagir à l'éclat de rire de Swann. D'un côté, elle voulait être vexée qu'il prenne à la rigolade ce qui lui avait semblait jusque là un parfait symbole de paix et d'affection. D'un autre, elle était heureuse de voir une mine réjouie, vivante, toute swannesque sur son visage. D'un autre encore, elle avait mal pour lui, et le rire mettait d'autant plus en valeur les hématomes violences, les outrages fait à son corps, et ceux invisibles, fait à son esprit. La joie côtoyait l'hésitation, la culpabilité et l'incertitude.
Comme une enfant prise sur le fait, elle obéit en relevant la tête. Non, non et non, elle n'allait pas pleurer ! Emmeline Vance n'était pas femme à larmes, et elle avait déjà épuisé son quota annuel avec quelques fugueuses au chevet de Swann, juste après son arrivé à Sainte Mangouste, ainsi que de larmes de joie lorsque Lyleïa avait été sauvée. Foi de Vance, pas une de plus ne sortirait ! C'est qu'elle était adepte des combats qui n'étaient pas gagnés d'avance.
Il lui avait manqué, cela la frappait d'autant plus maintenant qu'il reprenait ses bonnes vieilles habitudes taquines mais adorables. Elle ne voulait pas que Swann le grand enfant soit resté enfermé entre les murs de l'Institut. Elle voulait qu'il soit revenu, indemne. Désir illusoire, elle le savait. Comme Lyleïa ne serait plus jamais la même, Swann serait hanté par son vécu. Tous avaient des bagages plus ou moins lourds à traîner, et nul reducto ne pourrait les alléger.
« Monsieur Swann Jones, encore une parole de ce genre et je serais dans l'obligation d'utiliser une beuglante comme prochaine missive ! » Elle hésitait entre sourire et garder un visage fermer pour cette menace dès plus sérieuses, qui elle l'espérait le ferait réfléchir à deux fois si une idiotie pareille lui venait à l'esprit. Car tous les sorciers craignaient les beuglantes, n'est-ce pas ?. « Je suis sérieuse, Swann. Tu n'as pas besoin de jouer le mort pour me voir. Il n'y aura pas de beuglante, pas de hibou, parce que nous n'aurons plus besoin de cela. Je t'en donne ma parole. » Sauf s'il refaisait l'imbécile avec Lyleïa, mais cela il devait s'en douter vu comme elle l'avait tanné pendant un an sur le sujet.
Bon. C'était le moment d'un des passages délicats mais obligés de ces retrouvailles. Emmeline inspira profondément, les lèvres tremblantes, avant d'enfin répondre à l'invitation du blessé de guerre et de s'avancer à pas hésitants jusqu'à son chevet. Presque timidement, pudiquement même, elle s'assit sur le rebord du lit pour attraper la main tendue qu'elle serra tout doucement contre sa paume. Il était si abîmé encore qu'elle avait peur qu'un geste brusque le blesse. Swann n'était certes pas de porcelaine, et heureusement elle était une personne délicate, mais ça n'empêchait pas la prudence.
« Je sais que ça a été compliqué, toi et moi, cette année. Je n'était qu'un fantôme d'encre et de papier, et mes mots n'étaient pas exactement des plus tendres à ton égard... » Euphémisme. Emma en avait énormément voulu à Swann, pour ce qu'il fait à Leïa -et à lui aussi par la même occasion, d'ailleurs. Elle avait tout fait pour prouver au garçon sa sottise, mais sa diplomatie s'était révélée impitoyablement acérée. « Un homme sage à dit un jour : "Un homme ne doit jamais rougir d'avouer qu'il a tort ; car, en faisant cet aveu, il prouve qu'il est plus sage aujourd'hui qu'hier.". Serais-je plus sage aujourd'hui qu'hier ? Quoi qu'il en soit, je dois avouer que je n'ai pas toujours été complètement dans le vrai, avec toi. J'ai commis des erreurs. » Merlin que c'était dur à avouer. Emma tordit le tissu de sa jupe de sa main libre.
« J'ai eu assez de deux mois pour y repenser et... et je me rend compte que j'ai parfois été dure avec toi. Si c'était à refaire, je sais que je serais assurément toujours du côté de Leïa, mais tu es mon ami toi aussi. Sans doute le meilleur et le premier que j'ai vraiment eu. » Elle serra la main un peu plus fort. Merlin qu'elle avait eu peur pour lui. Et dire qu'elle s'était entraînée pendant des heures devant son miroir pour que sa plaidoirie d'excuse soit efficace, mais que sous l'émotion elle en oubliait la moitié. Maudites émotions, la proximité de Marlene l'avait beaucoup trop attendrie. « Donc... Je ne pense pas que j'ai eu tord d'agir ainsi -d'ailleurs tu vois que j'avais raison, pour toi et elle ! Même avec toute la bonne volonté du monde, elle n'avait pas pu retenir ce fameux "je te l'avais bien dit" qui l'avait démangée au moment ou la nouvelle de la formation du couple de Lyleïa et Swann lui était parvenue. Mauvaise manie de miss-je-sais-tout-perfection, sans doute. Mais je tenais à m'excuser, si ce que j'ai dit ou fait a pu te blesser. C'était la dernière chose que je recherchais, tu sais. Au contraire, j'ai toujours voulu t'aider, te préserver, toi autant qu'elle.... Même si j'ai lamentablement échoué. »
Et là elle ne parlait plus seulement de cette ridicule autodestruction d'aimés dans le déni. Malgré un visage restant de marbre, le regard d'Emmeline s'assombrit sous la puissance de cette culpabilité et de ce sentiment d'inutilité qui l'assaillaient. Elle ne pourrait jamais qu'imaginer ce qu'ils avaient vécus, là-bas. Elle ne pourrait jamais qu'être extérieure à leur souffrance, incapable de les comprendre, incapable de la partager avec eux. A quoi bon faire partie de l'Ordre du Phénix, si elle échouait à protéger ceux qu'elle aimait ?
Le passé était passé, mais Emmeline ne pouvait pas seulement tirer un trait et oublier. Il fallait un point final, une conclusion. Elle ne pouvait pas reprendre avec Swann comme s'ils s'étaient séparés la veille sur le quai 9 3/4, et pas il y avait un an et un mois. Elle ne pouvait pas prétendre que rien n'était arrivé, que rien n'avait changé chez elle, plus adulte, plus douloureusement réaliste que jamais, ou chez lui, brisé une fois mais survivant.
Elle ne pouvait pas se pardonner.
Elle avait dit tout ce qu'elle avait à dire, ne restait plus qu'au juge de délibérer.
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