Non mais sérieux, on est début septembre, et il fait déjà froid comme pas permis ici ! J'ai mon pull, mon écharpe de Poufsouffle remontée sur mon nez, et je pousse mon chariot vers le Poudlard express. Enfin... Si on peut appeler ça un chariot, au final je n'ai que ma grosse malle à trimbaler. Ah, et mon balai aussi. Mes parents allaient m'envoyer mon hibou dans quelques jours, avec un petit colis pleins de friandises et autres trucs à grignoter. Au final, même avec mes livres, j'arrive à m'en sortir quoi !
Mais n'empêche, j'ai super froid là en fait. J'avais dit au revoir à mes parents en coup de vent, ils étaient attendus au Ministère, et du coup moi j'étais tout seul sur le quai de la gare...
Grelottant, je file vers le Poudlard Express, pour me retrouver enfin à l'abri, bien au chaud. En plus je suis un peu en retard, quand on y pense... Du coup, tout le monde est pressé contre les portes, et je m'arrête pour regarder par où je pouvais passer. Mais alors que je regarde la foule, je remarque une touffe de cheveux bruns qui a l'air de vociférer... La sorcière, une Serdaigle si j'en crois son écusson, est chargée comme une mule et sans aucune aide pour lui faire transporter ses bagages.
Alors... Ouais, elle est mignonne. Et puis elle a besoin d'un super héros là. Et le super héros, ça va être qui ? Ouais, tout juste ! Ce que je me sens en forme, tout d'un coup ! Je me rapproche de la jeune femme, avec un grand sourire enjôleur, et me plante devant elle. "Salut ma belle. T'as besoin d'aide un peu, non ?" Ouais je sais, je pourrais être moins charmeur que ça, mais quand je suis devant une aussi jolie fille, je ne résiste pas. Et puis bon, c'est drôle aussi, de faire du charme comme ça à une jeune fille ! Surtout voir la réaction qui va suivre ensuite. Elle va me gifler, rougir ou... Accepter mon aide ? Aaah, quelque chose me dit que l'année à Poudlard va être sympa avec tout ça !

La Serdaigle se retourne pour vérifier si c'est bien à elle que je parle. Mais bien sûr que c'est à elle ! Si je me rappelle bien, elle s'appelle Mary, mais je n'en suis même pas sûr. C'est Owen qui m'en a parlé vite fait, l'an dernier quand on l'a croisé dans un couloir. Ouais, il me l'a dit parce que je m'étais retourné sur son passage, je m'en souviens maintenant. Ses yeux bleus m'ont rappelé à mon bon souvenir ! Elle rougit, et mon sourire s'agrandit derrière mon écharpe. Elle est encore plus mignonne comme ça ! Même si, en voyant son regard froncé, elle rougit de colère. Bah, la colère d'une fille, c'est fait pour être calmée, non ?
Du coup, au moment où elle accepte ma proposition, je lui fais un clin d’œil et attrape sa malle pour la tirer avec le reste de mes affaires. Mais quand elle m'apostrophe en me disant qu'elle n'était pas ma belle, j'éclate carrément de rire. Elle fait tellement fière, avec son menton relevé comme ça, drapée dans sa fierté. Du coup, une fois mon éclat de rire passé, je penche la tête sur le côté en la regardant. Je réfléchis un peu, avant de me pencher vers elle. C'est qu'elle est petit, par rapport à moi ! Enfin, tout le monde est petit pour moi, mais bon. "Alors, quoi, tu es... Tu es ma chocogrenouille ?" Je lui tire la langue, et m'avance vers le train. "Et au fait, moi c'est Methias. Mais tu peux m'appeler mon chou, ça m'ira très bien !" J'aime déjà l'embêter, cette fille. Ca promet pour la suite, je sens qu'elle va m'en mettre plein la tête, si je continue... Mais c'est ça qui est drôle !

Ses sourcils froncés soulignant son regard bleu me font sourire de toutes mes dents. Cette fille a une capacité à s'énerver fascinante, et j'ai bien envie d'en faire un sujet d'étude, quand j'y pense ! Genre, je vais l'embêter jusqu'à ce qu'elle craque et m'envoie un sort en travers des dents... Mais alors qu'elle tente de répliquer et de m'interdire ce genre de petites attentions, je m'en vais, vers le train, avec sa malle dans les bras. Je l'entends qui me crie dessus en me suivant, et souris encore plus. "Beh je vais m'installer dans le train, c'est pas ce que tu comptais faire ? On va pas rester sur le quai à agiter les mouchoirs au départ du Poudlard Express quand même !" Je lance avec malice, avec un coup d’œil derrière moi.
Je grimpe avec adresse dans le train, et regarde de quel côté partir pour m'installer dans le train. Je vois Derius qui s'installe dans un compartiment avec d'autres Serpentarts, et lui fait un grand sourire pour le saluer. Il fait bonne figure avec ses camarades, on se verra plus tard pour causer des vacances du coup. Alors, moi du coup... Beh je me fais bousculer par Mary, qui me passe devant sans vergogne. Je regarde sa petite silhouette avancer fièrement dans l'allée, et je la suis avec un sourire aux lèvres. Elle respire l'assurance et l'orgueil, c'est très drôle, d'autant que son caractère enflammé est plus du genre à cacher qu'elle ne l'est pas tant que ça, assurée. Après, peut-être que je me trompe... Je vais la travailler au corps pour le savoir ! Sinon c'est pas drôle ! Du coup, quand elle trouve un compartiment de vide, elle se plante devant, pose sa cage et son balai et me dit de poser sa malle pas loin.
Et puis elle me remercie avant de me saluer. Non mais attends... Elle pense quand même pas que je vais la laisser partir comme ça ?! Mais si en fait, elle est sérieuse... Je souris, pose sa malle dans le filet à bagages et la mienne dans le filet d'en face, avant d'ébouriffer les cheveux de Mary et de m'asseoir sur la banquette, les jambes croisées. Je la regarde avec un air faussement étonné. "Ah mais je te l'ai pas dit ? En fait, je t'ai aidé, mais en contrepartie... Tu me tiens compagnie durant le voyage. Voilà !" Je toussote et m'étire, avant d'enlever mon écharpe et de retrousser les manches de mon pull. "Bon alors, jolie Mary, dis-moi. T'as passé de bonnes vacances ?" Comme ça, de but en blanc. Ouais je sais, elle va surement hurler. Mais c'est ça qui est drôle en fait.

Alors que je regarde Mary se débattre pour échapper à mon ébouriffage, je souris, plus qu'amusé de voir la jeune Serdaigle rejeter en bloc la moindre tentative d'humour. Pourtant je ne lui veux pas de mal, mais alors pas du tout ! Non, j'ai juste envie de l'agacer, je sais pas pourquoi. Sa tête, qui me donne envie je pense. Autant la bouille de ma toute nouvelle petite amie entraînait à coups sûrs des disputes folles dans la salle commune des Poufsouflle, autant celle de Mary éveillait en moi la gentille manie de l'embêter, et de la faire soupirer le plus possible. Ca va devenir mon sport quotidien, je le sens venir !
Quand je m'assois et m'installe tranquillement, la sorcière essaye de me ramener à la raison. Mais j'ai pourtant été clair : je ne fais jamais quelque chose sans attendre un retour. Et mon retour, c'est sa compagnie pendant le trajet ! J'avais perdu de vue mon groupe de potes, et Danià était surement avec Delilah, donc en train de causer de trucs de filles, donc de trucs qui ne m'intéressent pas -Parler des filles, okay, mais pas de trucs de filles. Trop barbant-. Du coup, seul au monde, j'attends au moins que ma charmante demoiselle en détresse me sauve de ma solitude ! "Cette définition est bien digne d'une Serdaigle. J'imagine donc que tu as passé ton été le nez dans un bouquin !" je secoue la tête d'un air accablé. "Mary... Combien de fois faudra-t-il te le dire : Les bouquins, c'est mauvais pour la santé. Ca dérègle ton oreille interne. Regarde, tu as failli t'écraser comme une limace il y a quelques secondes à peine !" Merlin que je m'amuse... Mais quand elle plonge la tête dans son magazine, c'est comme si elle m'offrait les reliques sur un plateau. Quoi de pire que de déranger quelqu'un pendant qu'il lit ? "Moi j'ai passé de très bonnes vacances, merci de le demander ! J'ai passé pas mal de temps chez mes parents, on a pas pu partir cette année. Mais j'ai eu des nouvelles de Kamir, mon ami égyptien, tu sais ? Il va super bien ! Ah, et puis..." et je continue ainsi mon monologue, avec entrain et enthousiasme, la regardant du coin de l'oeil pour ne rien rater de sa future explosion. Parce que quand elle va me demander de me taire, ça va être le plus drôle, j'en suis sûr...

Alors que je me mets à parler, je vois Mary se borner à ire son Sorcière Hebdo. Elle est trop mignonne, dans son air buté de première de la classe ! Elle est assise sur le bord de la banquette, bien droite, toute propre sur elle... Elle me fait rire, et détonne bien avec moi. Moi, je suis vautré, les jambes tendues devant moi. J'ai déjà la cravate de travers, et le pull froissé. Si ma mère me voyait, elle hurlerait au massacre... Mais j'en avais marre, de devoir me tenir correctement et faire bonne figure dans les repas de grandes familles. Du coup, j'étais toujours complètement avachi quand ma mère était loin.
Et surtout, surtout, je me mettais à parler à tord et à travers, de tout et de rien, pour meubler, attirer l'attention, et aussi pour agacer les autres. C'est marrant, d'agacer les autres, surtout quand ils répondent de manière explosive. Et le magazine qui venait de m'arriver en pleine figure m'indique que Mary fait partie de cette catégorie. Je souris en récupérant le Sorcière Hebdo, et l'ouvre d'un air intéressé. Encore un magazine pour la ménagère ouais... J'aime pas lire, alors à partir de là, tout est bon pour ne pas ouvrir un bouquin. Alors je fais semblant de lire pendant qu'elle s'énerve sur mon monologue. Pourtant c'est intéressant ce que je raconte.
Je contiens mon sourire, avant de prendre l'air vraiment affecté quand elle annonce que je me fiche de ce qu'elle raconte. "Mais non, je ne m'en fiche pas ! Je suis très curieux de savoir ce que tu as fait de tes vacances, vraiment !" J'avance un peu la lèvre supérieure, prends un air de chien battu. Pourquoi elle ne craquerait pas face à cette bouille à croquer ? Hein ? Je suis persuadé qu'elle va fondre, s'adoucir, et me raconter toutes ses vacances. J'en suis sûr ! Mais, quand elle me demande de lui rendre son hebdomadaire, je ne peux pas m'empêcher de retrouver mon sourire et me replonge dans ma fausse lecture. "Ah non hein, je le lis maintenant. Tu attendras !" Puis je lui jette un petit regard amusé et je ferme le journal. "Ou alors viens le chercher, si tu le veux tant que ça." Clair, net et précis. Elle va pas en revenir !

Non je rêve pas ? Mon air de chien battu marche ! Je vois Mary se dérider un peu, avant de croiser les bras sur sa poitrine. Elle lutte, je la vois qui lutte mais... Quand elle me répond, fataliste, qu'elle n'a rien à raconter de ses vacances, je jubile intérieurement. Elle a craqué, elle m'a répondu ! Au lieu de me dire que ça ne m'intéresse pas, ou que ça n'est pas mes oignons, elle m'a dit qu'elle n'avait rien de spécial à raconter. Bon, c'est pas la grande liesse, mais c'est un premier pas. Du coup je refrène ma joie et je fronce les sourcils. "Allons allons, je suis sûre que tu as quelques anecdotes croustillantes pour moi. Tu n'as pas rencontré de beaux garçons sur le bord de mer ? Ah mais non, suis-je bête ! Je n'y étais pas !" Ah ah, ma modestie me rattrape toujours ! Mais en même temps, n'ai-je pas raison ?
Alors que je feuillette son magazine, Mary se lève brusquement et se plante devant moi pour demander son dû. Je la regarde bizarrement. Elle est vraiment en train de me demander le magazine ? Non parce que je n'imaginais pas qu'elle craquerait aussi facilement... C'est presque pas drôle, en fait, j'en perds tout l'intérêt de l'embêter... Mais je vais trouver autre chose, je suis plein de ressources ! Je lui souris, condescendant, et secoue négativement la tête d'un air éploré. "Ma pauvre Mary... Je ne pensais pas que tu avais une telle faiblesse de caractère. Tu sais, il faut faire preuve d'un peu plus de résistance, dans la vie." Je suis vraiment méchant, je m'en rends compte. Mais c'est tellement drôle, de tester jusqu'où elle peut aller comme ça. Je suis sûr que je peux la faire hurler. Mais genre... Hurler. Jusqu'à ce qu'elle attire l'attention d'un préfet. Là ça sera hi-la-rant.