ϟ la répartition

NOM - Curtis PRENOMS - Nate Ronald DATE DE NAISSANCE - 27 Juin 1958 AGE - 15 ans VILLE D'ORIGINE - Galston, près de Glasgow, en Écosse CLASSE - Cinquième année SANG - Sang mêlé

Nate est très – trop ? - exigeant envers lui même. Il attend de lui le meilleur et ne supporte pas l'échec. Il lui arrive souvent d'être en colère contre lui même dès qu'il n'atteint pas les objectifs qu'il s'est fixé. Attention, cela ne veut pas dire qu'il tient les études en estime. Nate se contente à ce niveau-là de n'être pas trop mauvais. Là où il s'applique, c'est au quidditch, ou bien quand il joue de sa guitare ou encore lorsqu'il s'adonne à la peinture et au dessin. Le garçon est capable d'y passer des heures. Aux yeux des autres, Nate se prend la tête pour rien et se focalise sur des points qui ne sont, finalement, pas très importants. Beaucoup le qualifieront de têtu. Son mutisme lui donne également une allure à première vue peu engageante : qu'irait-on faire avec un muet ? Les premiers mois à Poudlard n'ont pas été faciles pour lui. Nate est parfois plongé dans une tristesse, liée à son passé, de laquelle il sort difficilement. Nate est très observateur et possède une très bonne mémoire. Volontaire, Nate aime beaucoup aider les autres ; il est quelqu'un à qui les gens accordent facilement leur confiance. Bien que muet depuis ses 8 ans, le jeune homme réussit très bien à surmonter ce que ses parents appellent son handicap car il utilise toutes les ressources possibles pour communiquer. Très expressif et créatif, Nate arrive presque toujours à se faire comprendre. Bien-sûr, ce n'est pas toujours facile à assumer...

VOTRE PATRONUS - Une chèvre. Nate comprit des années plus tard pourquoi : la chèvre est le seul animal à posséder un antidote, le bézoard.
VOTRE EPOUVANTARD - Sa petite sœur étendue morte sur le sol
VOTRE COULEUR PRÉFÉRÉE – Le gris mat
VOTRE ANIMAL PRÉFÉRÉ – Le phénix
VOTRE PARFUM DE BERTIE CROCHUE PRÉFÉRÉ – Barbe à papa.
VOTRE COURS PRÉFÉRÉ – La métamorphose ou alors les cours de soins aux créature magiques. En revanche, Nate tient en horreur les cours de potion. Il s'y applique, pour avoir les examens, mais déteste les cours.
VOTRE SORTILÈGE PRÉFÉRÉ – Rictusempra
VOTRE BOUTIQUE PRÉFÉRÉE SUR LE CHEMIN DE TRAVERSE – Le Magasin de quidditch et la ménagerie magique.

AUTRE CHOSE A AJOUTER ? - Un jour, cependant, sa vie bascula. Il avait 8 ans et c'était le début des vacances scolaires. Lui et sa sœur Lydia avait l'habitude d'aller chez leur grand-mère. Nate, avachi sur le canapé, regardait depuis déjà pas mal de temps les aventures de son héros préféré à la télé tandis que sa sœur courrait d'un bout à l'autre de la maison, traînant derrière elle une peluche de Boursoufflet. Ce matin là, sa grand-mère préparait une potion pour en finir une bonne fois pour toute avec les gnomes qui envahissaient son jardin et ruinaient ses jardinières de rhododendrons. Jean, étant partie chercher un ingrédient dans sa réserve, avait laissé la potion sans surveillance.
Dis à ta sœur de rester près de toi, lui avait lancé Jean en se dirigeant vers la réserve.
Nate avait alors marmonné quelque chose, les yeux toujours rivés sur l'écran. Lydia était à côté de lui, chantonnant légèrement, et guère intéressée par le combat que livrait le héros de Nate contre le grand méchant de l'épisode. Le héros portait le coup de poing final lorsqu'un cri avait retenti et avait fait trembler toute la maison. C'était Jean qui avait crié. Elle était revenue devant son chaudron et criait d'horreur devant...
Nate avait accouru le plus rapidement qu'il avait pu, ses cheveux dressés sur la tête. Il était arrivé essoufflé devant une scène qui, désormais, resterait toujours gravé dans sa mémoire : sa grand-mère, à genoux, pleurait devant le corps, inerte et raide, de Lydia, les joue plus pâles que la craie. Le garçon n'avait pas de suite compris le drame mais sa sœur s'était bel et bien empoisonnée et il était déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. Les journaux, tant moldus que sorciers, s'emparèrent évidemment de l'affaire et Jean fut condamnée à quelques années à Azkaban pour négligence. Les parents de Nate rompirent tout lien avec la grand-mère et la garçon ne la revit qu'à son procès.
Au fond, Nate ne se rappelle pas du moment où Lydia avait quitté le salon de sa grand-mère. Il n'avait pas obéit à cette dernière. Il n'avait pas fait attention. Malgré ce qu'en dirent ses proches, il se sentait responsable de la mort de sa sœur. Toujours est-il que depuis la mort de sa sœur, Nate est incapable de dire un mot.
Ses parents frappèrent à la portes de nombreux psychologues, de nombreux médicomages, mais rien n'y fit. Nate est devenu muet.

Il fallut dès lors s'adapter à cette nouvelle situation en apprenant le langage des signes – peu efficace du fait qu'il n'y ait pas grand monde à le connaître – ou en prenant des cours de guitare. Dès son arrivée à Poudlard, le garçon reçut des cours spéciaux avec le professeur de sortilèges pour apprendre à maîtriser les sortilèges informulés. Nate eut du mal à assumer son mutisme mais parvint peu à peu à s'y faire. La vie reprit son cours, et le garçon recommença à sourire et à s'amuser. Son mutisme reste cependant encore là, tel un traumatisme, tel le fantôme de Lydia.

Explications : Tu te trouves dans le Poudlard Express, en route vers ta Première Année. Soudain, une élève un peu plus âgée entre dans ton wagon et commence à te poser des questions.

« Salut, je peux m'installer ici ? Moi c'est Penny Clearwater, je suis Préfète, et toi tu t'appelles comment ? Tu vas faire ta première rentrée à Poudlard, on dirait. Faut pas t'inquiéter, ça va aller. Tu sais déjà dans quelle Maison tu voudrais aller ? »

Lorsque la fille avait fait irruption dans le compartiment qu'occupait Nate, le garçon avait levé la tête, un peu effaré. Il ouvrit de grands yeux lorsqu'elle commença un interrogatoire. C'était sympa, mais encore fallait-il qu'il puisse lui répondre. Il remua ses mains, lui fit comprendre son mutisme. Machinalement, il lui montra l'étiquette de sa valise puis se saisit d'une feuille de parchemin et d'un de ses crayons qu'il trouva dans son sac à dos et écrivit : Gryffondor.

« Je vois, je vois. Ben verdict à la cérémonie de Répartition, alors ! C'est le Choixpeau qui décide, après tout. Mais j'espère que tu iras là où tu veux. Au fait, ton nom me dit quelque chose, t'as déjà des frères et soeurs à Poudlard ? Et tes parents, ils font quoi dans la vie ? »

Il lui fit un petit sourire. C'était pour paraître poli. Parce que Nate trouvait que elle, elle n'était pas polie. N'avait-elle pas compris qu'il ne parlait pas ? Toutefois, comme ça ne lui ressemblait pas de se braquer, il écrivit :
J'avais une sœur, mais elle morte pas accident. Tu as peut-être dû en le lire dans les journaux, si mon nom te dis quelque chose. Ma mère, Amelia ne travaille pas depuis l'accident. Elle fait juste du ménage chez certains vieux de là où j'habite. Mon père, John, a été journaliste à la Gazette, mais il gère depuis le petit musée de Galston.
Bien-sûr, Nate ne dit pas que John dut stopper sa chronique historique après le drame et que, depuis, il dirigeait le musée de Galston dont il était le seul employé pour faire vivoter sa famille. Il ne dit pas non plus que sa mère passait le plus clair de son temps à regretter sa fille et que ses heures de ménage par semaine se comptaient sur les doigts de la main...

« Ah oui non en fait, j'ai dû confondre avec quelqu'un d'autre. Bref ! Sinon, comment tu vois ton futur, à ta sortie de Poudlard ? Tu dois bien avoir des projets d'avenir, tu sais ce que tu veux faire plus tard ? »

Non, écrivit Nate. Mais je sais que je ferais de la musique. Aucune idée de boulot.

« Quelle ambition ! Moi je veux devenir joueuse de Bavboules pro, mais apparemment c'est super-compliqué. C'est un peu mon rêve, tu vois. Tu as peut-être entendu parler de ce conte moldu, dans lequel un génie sort d'une lampe et te propose d'exaucer trois de tes vœux. Si un tel génie se présentait à toi, qu'est-ce que tu demanderais, toi ? »

La main du garçon gratta le papier qu'il tendit ensuite à Penny.
Si tu savais...
Nate songea à sa famille qui, tel un pull qui s'effiloche, avait bien besoin d'un coup de main pour retrouver le sourire.

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Ton arrivée à Poudlard et la cérémonie de la Répartition

▬ Tu as ton billet de train ? demanda John, une barre soucieuse sur le front.

Nous étions aujourd'hui le 1er Septembre 1968 et John avait pris quelques jours de congés pour amener son fils à la gare de King's Cross. Nate hocha la tête et brandit fièrement le petit papier, son pass pour Poudlard. Son sac en bandoulière sur l'épaule droite, un sac de voyage dans la main gauche, sans compter le lourd chariot que poussait son père le long des quais, on pouvait dire que Nate était prêt pour la rentrée. Certes, une angoisse sourde montait en lui depuis le matin. Il avait d'abord eu peur de ne pas se réveiller, puis de ne pas trouver la gare, et enfin, d'être en retard. Et pourtant, il était bien là, vers les dix heures et demie, marchant d'un pas décidé vers la voie 93/4.
Sa mère était restée à Galston, ne se sentant pas la force d'accompagner son fils. Nate lui en voulait un peu : il aurait voulut qu'elle soit là, qu'elle lui dise que tout allait bien se passer ; qu'elle se conduise en adulte, en quelque sorte. Au lieu de cela, elle avait passé la semaine à pleurer. Minable. Mais au fond, Nate savait que son départ signifiait pour elle une grande solitude. Même muet, Nate apportait un peu de gaieté à la maison. Il fallait admettre, cependant, que ces derniers temps, il lui en coûtait davantage d'essayer de donner un peu de vie aux repas et à la maison.
C'est pourquoi Poudlard lui apparaissait ce jour-là comme un nouveau départ. C'était le moment ou jamais de tourner la page. D'accord, Nate ne suivrait pas ses copains au collège de Galston, mais ne doutait pas qu'il les reverrait durant les vacances de Noël.
Il n'y avait pas trop de monde dans la gare, mais cela n'empêchait pas les moldus de regarder le chariot de Nate avec un air étrange. Mais son père connaissait le chemin et ils arrivèrent sans encombre à la fameuse voie.

▬ Tu sais ce que tu dois faire, n'est-ce pas ? S'assura John.
Derechef, le garçon hocha la tête ; attitude qui le faisait passer pour un grand timide auprès des gens qui ignoraient tout de son mutisme.
▬ Allons-y alors, fit son père.

Et tous deux, ensemble, marchèrent vers l'arcade en brique. Nate inspira un grand coup et ferma les yeux, craignant malgré tout le choc. Seulement, quand il ouvrit les yeux quelques secondes après, il découvrit pour la première fois le quai 93/4 ainsi que la rutilante locomotive rouge. Pour un peu, il en aurait été muet de stupéfaction !

Son père l'aida à ranger ses valises dans un compartiment avant de redescendre du train. Un petit moment de silence flotta entre le père et le fils.

▬ Tu ferais mieux de remonter, ça va être le départ.
Comme pour souligner ces paroles, un sifflement retentit dans la gare. John serra brièvement Nate dans ses bras.

▬ N'oublie pas...
Mais Nate, agitant ses mains, termina la fin de la phrase. Son père déchiffra les signes qui voulaient dire : « Je vous envoie un hibou dès que possible, ne t'inquiète pas. » Puis, après avoir lui lancé un signe de la main, Nate disparut dans les entrailles du train.

A la gare de Pré-au-Lard, Nate se contenta de suivre le groupe des enfants de son âge. Il pensait encore à la fille qui lui avait tenu le crachoir dans le train... Personne ne faisait véritablement attention à lui. Lui même était bien trop occupé à regarder partout autour de lui. La nuit était tombée depuis plusieurs heures et il s'enveloppa dans les pans de sa robe. C'est alors que le groupe parvint devant le lac. Les barques les attendaient, flottant doucement sur la surface de l'eau miroitante.

▬ Viens avec nous, si tu veux, fit une petite voix à son oreille.
C'était une fillette aux longs cheveux blonds qui l'invitait à grimper dans sa barque, dans laquelle étaient déjà assis d'autres élèves.
Nate sourit – ce genre de sourire qui voulait tout dire et qui n'engageait à rien – avant de monter dans la barque. Il ne fit rien de plus. En fait, il aimait particulièrement ces moments-là, quand les autres le prenaient pour quelqu'un de timide et non pas pour un muet. Il aimait savoir que les autres le considéraient normalement et n'éprouvaient envers lui aucune pitié particulière. Éphémères moments, hélas, car bien souvent, une question ou une remarque faisait tomber le masque.

▬ Tu t'appelles comment ? demanda la fille blonde alors que les barques avançaient sur l'eau.
Une moue désolée sur le visage, Nate n'eut pas d'autre choix que de montrer sa gorge et de hausser les épaules. Il n'y couperait pas ; en plus, il avait laissé son sac à dos dans le train : impossible pour lui d'écrire.

▬ Tu as une extinction de voix ?! s'étonna la fille.
Le garçon baissa les yeux, ne sachant pas tellement comment répondre à la question. Mais quand il releva la tête, ce fut pour répondre par l'affirmative. Finalement, c'était plus simple.


La grande salle offrait un décor magnifique et prouvait, à elle toute seule, que Poudlard était un lieu magique. Le Choixpeau surplombait la foule des Premières années, silencieuse, qui attendait qu'il décide de son avenir. On appela ainsi les élèves par ordre alphabétique et la fille blonde de la barque fut une des premiers à être appelés – le Choixpeau l'expédia à Serdaigle. Nate fut soudainement saisit de panique : et si on lui refusait la répartition parce qu'il était muet ? Et si le Choixpeau ne le jugeait pas digne d'être un Sorcier ? Heureusement, il n'eût pas le temps de se poser davantage de question.

▬ Curtis, Nate Ronald.