Par ici les bizus ! OLIVER

Sujet: Par ici les bizus ! OLIVER Jeu 14 Mai 2015 - 18:32

« Olala, ce n'est pas croyable je vais encore être en retard, ils vont commencer la cérémonie sans moi ! » Toute serrée dans sa jupe bleue marine, Maddy tente d'enfiler ses escarpins sans perdre l'équilibre, devant un Lysander moqueur. Aujourd'hui a lieu l'attribution des parrains et marraines des élèves médicomages de première année. « J'espère que je ne tomberai pas sur une tête de nœud ! » Marmonne-t-elle en riant avant d'embrasser son copain pour lui dire au revoir. « Ah, et ne m'attend pas pour dîner, il y a un repas de servi à la cafet. » Ajoute-t-elle avec un clin d'oeil, avant de transplaner directement dans le hall de l'école supérieure de magie.

Loin d'être aussi génial que Poudlard, l'établissement des études supérieures de magie reste tout de même un endroit chaleureux et bien organisé. Nostalgique, Maddy se rappelle alors de sa propre remise de parrain et marraine. Chanceuse, elle est tombée sur une personne adorable, toujours présente pour elle en cas de besoin. Et autant dire qu'elle compte bien se comporter de la même façon avec son futur petit "bizu".
« Bonjour à toutes et à tous ! » Annonce la voix masculine du président de la Maison des Etudiants Déjantés Obsédés par les Cicatrices (MEDOC). « Comme vous le savez, nous allons procéder aujourd'hui à la répartition des parrains et marraines. Cette cérémonie se déroule en fin d'année car, comme vous l'aurez sûrement remarqué, la première année d'étude des médicomages reste assez complexe et fatigante. Aussi, nous relevons bien trop d'abandons pour attribuer les tuteurs dès le début de l'année. »
Joignant ses applaudissements à ceux de ses camarades, Maddy se souvient avec angoisse qu'elle devait apporter avec elle un objet pour que son filleul le pioche, afin de laisser jouer le hasard. Paniquée, elle farfouille alors dans son sac à main et en ressort une figurine en forme de grenouille, changeant de couleur toutes les deux minutes, à l'image de sa chevelure lorsqu'elle ne maîtrisait pas encore son don. Se dirigeant vers le président de la MEDOC, elle dépose sa grenouille dans un sac et rejoint ses camarades de deuxième année.

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Dans sa petite piaule qu’il partageait avec un autre étudiant de l’École Supérieure de Magie, Ollie se regardait dans le miroir de la minuscule salle de bain, d’un air désemparé. Non, rectification et barrez le mot, d’un air : désespéré.
Rejetant la tête en arrière, il fit la grimace et poussa un soupir de frustration. Quoiqu’il mette sur son dos et dans ses cheveux, il restait toujours le même ; grand, dégingandé, maigrichon, avec une tête disproportionnellement trop grande par rapport à ses épaules trop fines à son goût, une masse de cheveux (non pardon, une masse d’épis) impossible à maîtriser, et un nez en patate.
— Mon pote, tu connaîtrais pas un sort pour s’arranger la couenne quand on ressemble à… Rien ? Fit-il à l’intention de son coloc’, à l’autre bout de la pièce (et autant dire qu’ils n’habitaient pas un cent mètres carrés).
— Te bile pas Ollie, met une casquette ! S’entendit-il répondre, et Oliver soupira de plus belle. La casquette trônait sur la cuvette des toilettes, et il l’avait déjà essayée : on aurait dit un champignon atomique dont le chapeau menaçait d’exploser au visage du premier venu s’approchant de trop près dans son espace personnel.
Baissant les bras, Ollie balaya imaginairement d’un revers de la main son reflet dans la glace, et fila dans sa chambre enfiler ses chaussures. De toute façon, il n’avait pas fait d’efforts particuliers vestimentairement parlant ce jour ; son habituel jean lui collait à la peau, et il arborait un t-shirt à l’effigie des Croque-Mitaines, son groupe de musique préféré, par dessus un autre t-shirt à manches longues. Sa paire de lunettes était planquée dans la poche arrière de son jean, car il se refusait toujours catégoriquement de les porter. Ça lui donnait définitivement trop l’air d’un intello coincé, névrosé et shooté à la poussière des livres de la bibli.
— T’es prêt ?
Les deux colocataires transplanèrent et arrivèrent pile à l’heure directement au QG des MEDOC. Un petit buffet avait été dressé à l’arrière de la salle, avant celui qui se déroulerait à la Cafèt pour « l’after », et Ollie fila se servir un jus d’orange. Incognito (de toute façon personne ne le remarquait vraiment, il était du genre à faire tapisserie), il lorgna par-dessus son verre vers les « plus vieux », tâchant d’imaginer sur qui il tomberait. Mais il n’en eut pas le temps car bientôt la cérémonie commençait.
« … Aussi, nous relevons bien trop d'abandons pour attribuer les tuteurs dès le début de l'année… »
— Tu m’étonnes ! Regarde cette truffe de Zach, il a arrêté au bout de deux mois seulement ! Glissa Ollie à l’oreille de son coloc’.
« … C’est pourquoi nous sommes tous réunis aujourd’hui. Vos futurs parrains et marraines ont tous glissé dans le sac que voici un petit objet personnel lui appartenant. Le principe est simple : pour laisser la part belle au hasard, vous viendrez tous les uns après les autres piocher un objet et ainsi votre parrain ou marraine vous sera attribué. Allez, puisque je sais que vous en mourrez d’envie, commençons ! »

« Allez, puisque je sais que vous en mourrez d’envie, commençons ! »
Tortillant une mèche de ses cheveux avec angoisse, Maddy observe chacun des premières années, plissant les yeux à chaque fois que l'un d'eux acquière l'un des objets du sac. Mais, visiblement, aucun élève ne semble piocher sa petite grenouille qui s'est très certainement perdue dans le fin fond du sac, au profit d'énormes manuels et d'objets personnels d'une taille imposante. Il ne reste désormais plus qu'un élève. Le suspens n'a plus lieu d'être, mais le jeune homme restant joue tout de même le jeu en attrapant la figurine multicolore, coincée dans un des coins du sac.
Souriante, Maddy s'approche alors de l'étudiant de première année qu'elle ne connait absolument pas. « Enchantée ! Je suis Maddy Bow ! Et toi ? » Se présente-t-elle en lui claquant la bise. Autant établir des liens amicaux dès le début, n'est-ce pas ?!

Un par un, chacun des étudiants de première année connu son petit moment de gloire en piochant, debout devant l'assistance, un objet. Il y en eut des tas, de tailles et formes différentes ; beaucoup de cartes de chocogrenouilles, une boule à neige, un mouchoir, un trousseau de clefs (original), un bracelet, un tube de truc à lèvres que les filles adoraient, une casquette, un manuel de cours, un miroir de poche, une plume, une fiole vide, un sifflet. Il y en avait même un qui avait mit sa propre baguette. Sa propre baguette !
Oliver, lui, passa en dernier comme toujours. Il ne restait plus qu'un objet à piocher, et lorsqu'il ressortit sa main du sac, elle arborait dans sa paume ouverte une petite grenouille qui changeait de couleur toutes les deux minutes. Ravi de sa trouvaille, il afficha un sourire un peu benêt en se faufilant parmi ses camarades qui faisaient connaissance. Sourire qui s’agrandit lorsqu'une jolie jeune femme se matérialisa devant lui et lui claqua la bise.
— Enchantée ! Je suis Maddy Bow ! Et toi ?
— ... Ollie cligna plusieurs fois des yeux en souriant, avant de se ressaisir et d'éviter de se ridiculiser plus longtemps. Je suis... Enchanté ! Pour éviter de se ridiculiser, ce sera une prochaine fois. Non pardon, moi c'est Oliver Hardy, même si tout le monde m'appelle Ollie. Et je suis enchanté aussi. Bafouilla-t-il, se traitant de tous les noms de lutins dans sa tête. Alors euh, comme ça tu vas être ma marraine ? Décidément, elle allait vraiment finir par regretter que personne d'autre n'ait pioché sa grenouille... La timidité et la gêne lui faisaient dire n'importe quoi !

Maddy ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire devant la maladresse de son nouveau filleul. A vrai dire, bien qu’elle ne le connaisse pas encore, elle se surprend à déjà l’apprécier tant son comportement lui rappelle le sien, il y a quelques années de cela. « Oui, Ollie, je vais être ta marraine ! Tu peux compter sur moi pour te passer mes cours, et surtout n’hésite pas à m’envoyer un hibou si un jour tu as besoin d’aide pour un devoir. » Annonce-t-elle alors, cherchant à le mettre plus à l’aise. Marquant une pause afin de le laisser reprendre ses esprits, elle tourne la tête quelques instants, observant les autres élèves de première année. La plupart d’entre eux semblent déjà en pleine campagne pour soutirer tout un tas d’informations à leurs tuteurs. Rien de plus exaspérant à vrai dire… « Viens, on file. » Propose-t-elle en attrapant Oliver par le bras, l’attirant un peu à l’écart de tous ces vautours, non loin du buffet. Affamée, la jeune femme attrape discrètement un petit gâteau, avant de se retourner vers son filleul. « Alors, parle-moi un peu de toi ! Pourquoi est-ce que tu as choisi médicomage ? » Demande-t-elle, cherchant à analyser la motivation de l’étudiant.

Ollie en était encore au stade où il se traitait mentalement de tous les noms de trolls répertoriés dans la grande encyclopédie de la ménagerie magique tandis que Maddy lui adressa un sourire. Un joli sourire. Un très, très joli sourire. Le petit cœur d'artichaut d'Ollie rata un battement, avant de reprendre un rythme effréné et ses lèvres à nouveau se retroussèrent béatement.
— Tu peux compter sur moi pour te passer mes cours, et surtout n’hésite pas à m’envoyer un hibou si un jour tu as besoin d’aide pour un devoir. Ollie sourit de plus belle.
— Ah ça, c'est... C'est très sympa de ta part ! Ouais, c'est très cool ! Très, très cool et... Je vais arrêter avec les très, très. En fait c'est gentil parce que j'écris comme un pitiponk et la plupart du temps j'arrive pas à relire mes notes alors... C'est problématique, tu te doute bien !.. Donc je suis obligé de prendre celles de mon coloc' mais il écrit pas tellement mieux que moi donc... Hum. Tu me donneras ton hibou alors ? C'est dingue ce qu'il pouvait être une vraie pipelette lorsqu'il était nerveux ! Ollie se gratta la nuque et se força à tourner sept fois la langue dans sa bouche. Et si elle pouvait carrément se retourner et l'empêcher de sortir des âneries, c'était encore mieux. Maddy sourit et lui attrapa le bras.
— Viens, on file. Oliver ne se le fit pas dire deux fois, ni n'opposa aucune résistance. Une fois à la cafèt', sa marraine prit un petit gâteau, tandis qu'il plongeait la main dans un bol de cacahuètes. Alors, parle-moi un peu de toi ! Pourquoi est-ce que tu as choisi médicomage ? La bouche pleine, Ollie la regarda avec les yeux ronds. S'il s'était attendu à des questions, celle-ci, bien qu'évidente et tout à fait légitime, il ne l'avait pas vue venir.
— Et bien... Comment dire, comment faire court ? En fait, je sais pas trop... Puis se rendant compte de l'absurdité de ce qu'il venait de dire ; Non, enfin, ce que je veux dire, c'est que j'ai ça en moi depuis un bon moment déjà. Tu sais ? L'envie de venir en aide aux autres... Fit-il, haussant les épaules et portant à nouveau une poignée de cacahuète à sa bouche.

Maddy sourit devant la maladresse de son filleul. L’écoutant d’un air amusé, elle se sert de nouveau un petit quelque chose à manger. Malgré tous les bafouillements de son nouveau protégé, elle est ravie de voir qu’il livre facilement des détails personnels. Aussi a-t-elle apprit en l’espace de quelques minutes qu’il partage son logement étudiant avec un colocataire et que tous deux écrivent comme des trolls. « Oh tu sais, je ne suis pas sûre que mon écriture soit très claire non plus. Je suis gauchère. » Précise-t-elle alors en mimant une rédaction, faisant comprendre à Ollie qu’écrire avec une plume de la main gauche ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. « Heureusement que je connais tout un tas de sorts pour éliminer les traces d’encre dérangeantes. » Ajoute-t-elle amusée. « Néanmoins, j’ai toujours réussi à me relire. » dit-elle avec un clin d’œil.

Vient le sujet du choix d’étude et, visiblement, Oliver n’a pas connu d’expérience particulière le poussant à devenir médicomage. Beaucoup des élèves de la promo de Maddy expliquent avoir choisi cette voix pour contrer une maladie rare dont a souffert un membre de leur famille. D’autres encore annoncent que l’un de leur proche a été mal soigné par un médicomage, jadis, et qu’ils souhaitent remédier à ce mauvais accueil. Oliver, comme Maddy, a décidé de s’orienter par passion. Comme s’ils savaient au fond d’eux qu’ils étaient faits pour ce métier, pour aider les gens. Adressant un sourire amical à son filleul, la métamorphomage lui explique que son choix était similaire au sien. « Et est-ce que tu sais déjà dans quel domaine tu souhaites te spécialiser ? » Demande-t-elle de nouveau, craignant un peu d’ennuyer Ollie avec toutes ses questions…

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