|
| La Lionne et la Corneille - ft. Crystal | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Lun 29 Fév 2016 - 17:16 | |
| Il pleuvait des cordes. Un temps bien éloigné du soleil radieux de la compagne d’Oxford où j’avais pu grandir. Derrière les carreaux de la salle de classe, je regardais distraitement la pluie tomber et inonder les étendues sauvages de la lande et de la forêt interdite. Le professeur Binns faisait son cours, palabrant sur le rôle fondateur des légendes arthuriennes dans l’imaginaire collectif. Vu comment j’étais capable de réciter le sujet du sujet, on aurait pu croire que je m’y intéressais. Mais loin de là. Très loin de là. Que pouvais-je bien avoir à faire d’un noble roi à la lignée illustre ? Même encore aujourd’hui, la société sorcière n’avait guère évoluée. - Mademoiselle Fawley, m’interpella le professeur. Pouvez-vous me dire où se trouve la célèbre grotte de Merlin ? - Heu … balbutiais-je en me reconcentrant du mieux que je le voulais sur le cours. Je me sentais déjà devenir toute rouge. Glastonbury ? Non, pas Glastonbury ! Idiote ! Pourquoi avait-il fallut que je réponde si vite et si bêtement ? C’était Avalon ça, pas la grotte de Merlin. Toutefois, je n’eus pas le temps de me rattraper que notre cher fantôme de professeur fit : - Eh bien de toute évidence, mon cours ne vous intéresse pas le moins du monde. Tintagel en Cornouailles, Mademoiselle Fawley. Ce n’est pourtant pas compliqué … Sur ce, il parut réfléchir. Vous me rendrez compte un devoir complet sur cette grotte et son influence dans les mythes arthuriens pour combler votre ignorance. Pour vendredi matin, ce sera très bien. Cette fois-ci, je devins réellement toute rouge et incapable de dire un mot. Je baissais la tête et notais le travail à faire. Je sentais tous les regards de la classe braqués sur moi et ça me mettais encore plus mal à l’aise. Encore heureux que Binns n’est pas enlevé de points à Gryffondor ! Je me serais sentie encore plus mal …
Heureusement, le cours se termina rapidement après et l’appel du repas empêcha les plus téméraires de mes camarades de me faire une remarque. Lentement, moi aussi je descendais vers la Grande Salle pour déjeuner, seule. Mais le cœur n’y était pas. Les remords passés, je fulminais. Sur le coup, je ne mettais pas rendu compte que le professeur Binns m’avait donné mon devoir supplémentaire pour vendredi, c’est-à-dire pour dans trois jours ! Et en plus, j’avais déjà un devoir de divination pour le même jour ! Comment allais-je faire ?
Malgré ma lente descente des escaliers, ceux-ci étaient bondés d’élèves discutant joyeusement des cours ou du menu du jour. Certainement qu’un escalier avait fait des siennes et avait bloqué toute une partie des élèves pendant quelques minutes. Mais je n’y prêtais guère attention. D’ailleurs, ce fut parce que j’étais perdue dans mes pensées que je heurtais sans le faire exprès quelqu’un qui montait alors que tout le monde descendait. Surprise, je me retournais pour m’excuser quand je la vis : La Odrinth et son air suffisant. Ça me passa toute envie de m’excuser. Tout mais pas ça. Je ne lui ferais jamais ce plaisir. Alors je restais là à la toiser, car au final, si je l’avais heurtée, c’était bien parce qu’elle montait. Parce qu’elle était la seule à faire autrement.
- Hors-RP:
Je suis désolé si c'est un peu bofbof comme intro. Comme c'est la première fois que j'écris avec Alie, faut que je trouve comment faire ça bien
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Sam 12 Mar 2016 - 0:53 | |
| L'heure du déjeuner sonna quand elle quitta les serres de botanique. Avec l'accord du professeur Chourave, elle avait tenu à approfondir ses connaissances sur certaines plantes en passant quelques heures par semaine à observer les spécimens dont disposait Poudlard. Mais à dire vrai, c'était surtout une excuse pour pouvoir manger aussi souvent que possible dans le calme, loin de la cohue des élèves qui l'horripilait. Il lui suffisait de prendre un sandwich quand on commençait à dresser la grande salle de quelques coups de baguette et elle disparaissait de la circulation du monde le temps du déjeuner.
Ce jour-là cependant, elle ne pouvait pas rester dans les serres. Le professeur Chourave était occupé et personne ne pouvait surveiller la jeune Odrinth. Par décence, la jeune fille se retira sans insister, quand bien même elle savait que personne n'avait besoin de la surveiller quand il s'agissait de botanique ou de potion. Elle avait ça dans le sang.
Mais qu'importait qu'on ne veuille pas d'elle pour une journée, elle savait déjà comment occuper les deux petites heures de la pause déjeuner. Pas de bibliothèque, ni de salles abandonnées, surtout depuis qu'un certain Travers avait réussi à la débusquer dans son recoin favori. Non, elle avait vraiment besoin d'être seule et pour cela rien de mieux que de rejoindre son dortoir.
Le problème avec ce programme, outre le temps perdu à répondre à l'énigme qui lui barrerait la route était la masse compacte d'élèves dans les escaliers. Les premiers étages furent un jeu d'enfant à franchir mais quand un premier année eut la glorieuse idée de provoquer la volée de marche qui le séparait du pallier suivant, les escaliers enchantés se firent tous à se bloquer dans le vide, empêchant quiconque de parvenir à sa destination jusqu'à ce que le concierge s'en mêle et rétablisse l'ordre établi. Mais c'était trop tard, le mal était fait.
Au grand désarroi de la jolie blonde, un ras-de-marée de babillage, de rire et de bousculade la submergea, l'obligeant à jouer de souplesse pour continuer sa progression. Lente et douloureuse. A plusieurs reprises, elle manqua de se faire bousculer par des pimbêches écervelées qui ne regardaient pas devant elle mais son petit raclement de gorge ou son regard de buse finissait par avoir raison de la bêtise générale.
Du moins le pensait-elle jusqu'à ce qu'une épaule la percute de plein fouet et l'oblige à lâcher le livret contenant ses notes et ses cours pour se rattraper à la rambarde. Furieuse, mais silencieuse, elle ramassa avec un certain agacement la délicate reliure de cuir pendant que l'empotée s'excusait.
Ne s'excusait pas.
Un peu déroutée de n'entendre aucune voix s'élever après l'incident, la Serdaigle chercha d'un regard peu amène la personne en cause. Les choses devinrent limpide quand elle croisa le regard d'Aliénor Fawley, gryffondor de son état, entourée de ses amies qui furent vraisemblablement plus réceptives qu'elle à la froideur de la jolie blonde. Il lui sembla en voir une pâlir un peu, ce qui l'aurait presque amusé si elle n'était pas si accaparée par le regard bête qui la fixait. La tout feu tout flamme avait-elle perdu sa langue ou aimait-elle seulement la provocation ?
La jeune Odrinth se contenta de lâcher un soupir, voyant qu'en plus d'être à gryffondor, Aliénor continuait à saccager son statut social en se montrant aussi aimable qu'une harpie.
-Pas la peine de t'excuser Fawley, fit-elle en se retournant déjà et sans vraiment réaliser qu'elle avait employé le nom de la gryffondor à la place de son prénom. Je m'en voudrais que ça t'écorche la bouche...
Pauvre petite blondinette. Tu es pourtant bien placée qu'il ne faut jamais tourner le dos à un ennemi.
- Spoiler:
HRP : pardon pour le retard, je me suis laissée submerger par le boulot ^^'
• Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées • Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (653)
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Dim 13 Mar 2016 - 18:02 | |
| On se regardait toutes les deux en chiens de faïence. Et c’était le cas de le dire. Deux blondes à la peau d’albâtre, toisant l’autre comme si on attendait qu’elle se change subitement en pierre. Pendant un instant, je crus que nous allions rester comme ça un bon bout de temps, sans aucune parole et avec un regard suffisant et dédaigneux qui nous seyait si bien. En soi, ça ne m’aurait pas gêné. Je n’avais pas envie d’entendre la voix de crécerelle d’Odrinth et je n’avais certainement pas l’intention d’ouvrir la bouche pour demander pardon à cette immonde petite sang-pur aux allures de princesse des glaces. Ça, non. Jamais. Et comme notre puéril duel de regard sembla bien vite ennuyer la précieuse, elle décida de l’ouvrir. A mon grand dam. D’un ton mielleux et dédaigneux, elle fit tout en se retournant comme si elle s’adressait à un serviteur qui ne méritait pas son attention : - Pas la peine de t'excuser Fawley. Je m'en voudrais que ça t'écorche la bouche... Ce n’était pas mes douces lèvres qui s’écorchaient en ce moment mais mes oreilles. Qu’avais-je entendu ? Fawley ?! Juste Fawley ?! Comment osait-elle me réduire à un simple nom ? Un nom que je haïssais autant qu’il me collait à la peau. Un cancer dont on n’arrivait pas à se débarrasser. Ce nom, je ne pouvais pourtant pas le renier. J’étais tout autant l’héritière Fawley qu’Aliénor la Lionne. Pourtant Crystal osait me réduire à cet unique nom si significatif et si porteur de préjugés. Je ne me résumais pas qu’à ça. Je n’étais pas uniquement la fille d’Adriel et Cérésa. J’étais une Gryffondor, une adolescente amie de sang-mêlés et de nés-moldus. Mais toujours, même ici à Poudlard, on aimait me rappeler que je n’étais au final que la fille de mes parents.
- Pardon ?! m’étranglais-je en montant d’une marche. Reviens ici et ne me fuis pas comme si j’étais un serviteur galleux ! J’entendais derrière moi les murmures désapprobateurs de mes amies. Toutefois, aucune d’elles ne voulait s’interposer entre moi et le corbeau sur son arbre perché. Elles savaient que c’était peine perdue. - Comment tu m’as appelée, Crystal ? Oui, cette fois, ça m’écorchait la bouche de prononcer son prénom. Qui lui ressemblait si bien d’ailleurs. Aussi pure et éclatante que du cristal aux bords tranchants. Et pourtant d’un tout autre acabit qu’un vrai diamant. J’étais à deux doigts d’empoigner ma baguette mais arrivais à me maîtriser royalement quand bien même mon ton et mon expression ne montraient que du dégoût et de la haine envers ce corbeau qui se prenait pour une colombe.
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Sam 19 Mar 2016 - 21:01 | |
| - Pardon ?!
Etrange, ce n'était pas le ton adéquat pour des excuses. Il fallut attendre la fin de la phrase indignée pour que la Serdaigle comprenne qu'il ne s'agissait nullement d'excuses mais d'une provocation. Avant même de s'être retournée pour faire face à Aliénor qu'elle avait entendue se rapprocher d'une marche, elle devina les flammes danser dans le fond de ses yeux et l'air courroucé que son joli visage affichait. Elle ne se trompait pas, et pourtant, elle trouvait rien d'impressionnant dans cette explosion de colère. Peut-être parce que dans la situation actuelle, c'était elle qui dominait Aliénor. Ou peut-être parce qu'elle était trop surprise par un éclat qu'elle n'avait pas anticipé pour jouer les faussement effarouchées.
Sa première réaction fut d'ailleurs d'arquer un sourcil en fixant la gryffondor avec une vague incompréhension qui se traduisait sur le visage de la délicieuse Odrinth par un air à mi-chemin entre dégoût et mépris. Tout dans son attitude renvoyait effectivement aux paroles qu'avaient employées Fawley. Comme si la Serdaigle d'un simple regard parvenait à lui dire Serviteur galeux ? Moi-même je n'aurais pas trouvé mieux.
Mais pour une fois qu'elle n'avait rien fait pour déclenché une altercation, une petite pointe d'agacement lui fit pincer les lèvres. Vraiment, elle n'avait pas la tête à jouter avec une fille de qui vivait mal la réputation de sa famille. Prendre la mouche pour si peu donnait vraiment trop d'emprise à d'éventuels ennemis. Aliénor aurait du le savoir, car ce ne devait pas être la première fois qu'elle était confrontée à quelqu'un l'apostrophant uniquement par son nom.
-Fawley, répondit calmement la serdaigle qui n'avait aucune envie de perdre la face en avouant que ça lui avait simplement échappé dans la précipitation.
Parce qu'au fond, les états d'âme d'Aliénor la laissait de marbre. C'était le pain quotidien des enfants de familles pures que de négocier comme ils le pouvaient avec leur héritage. Que croyait Aliénor ? Qu'elle était la seule à avoir un nom difficile à porter ? Que tous les enfants de sangs purs ou de famille noble adorait leur situation ? Pauvre petite fille égocentrique, incapable de voir derrière les apparences et les non dits. Alors oui, sa crise existentielle laissait la Serdaigle aussi froide qu'une salamandre de glace. Quant à sa fulgurante colère, elle était futile et méprisable.
-C'est bien comme ça que tu t'appelles, n'est-ce pas ? rajouta-t-elle sur le même ton traînant. Et ce n'est pas en me regardant de la sorte que tu vas le changer.
Elle aurait très bien pu tirer sa révérence là-dessus et reprendre son ascension comme si l'altercation n'était jamais arrivée, pourtant elle se douta que la gryffondor n'en resterait pas là alors elle attendit la suite paisiblement, indifférente à la férocité des rugissements qui venaient la tirer de ses préoccupations d'élève modèle.
Et puis que les escaliers soient bondés n'était pas pour lui déplaire. Aliénor pouvait tonner autant qu'elle le voulait, elle n'en serait que plus ridicule aux yeux des autres élèves. La jeune Odrinth comptait bien là dessus pour transformer Aliénor en bête de foire, puisque cette dernière semblait apprécier les scandales. Pour quelqu'un qui n'aimait pas qu'on évoque son nom de famille, elle risquait d'avoir souvent des bourdonnements dans les oreilles les semaines à venir proportionnellement au temps qu'elle passerait à tonner contre sa vile adversaire.
- Spoiler:
• Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées • Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (604)
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Dim 20 Mar 2016 - 15:43 | |
| Lentement, elle se retourna, comme si on venait de l’interpeller calmement et tout à fait cordialement. Elle arborait même le petit haussement de sourcils suffisant qui était censé me prouver à quel point tout ça lui passait au-dessus. Pauvre petite poupée de porcelaine. Se sortir de sa condition était tellement difficile pour elle. Le faste, l’opulence, la renommée. Une corneille était toujours attirée par ce qui brillait. Difficile de croire qu’on puisse ne pas s’en satisfaire, ne pas accepter les courbettes et les marques de politesse, de déférence qui revenaient sans cesse, jour après jour pour un simple nom, une simple ascendance. Crystal et moi étions nées dans la même société guindée et conservatrice. Pourtant, un monde nous opposait. - Fawley. C'est bien comme ça que tu t'appelles, n'est-ce pas ? se permit-elle de confirmer sur un ton aussi calme que suffisant. C’était comme si elle enfonçait le clou plus profondément encore. Et qu’elle en jubilait derrière son masque de glace. Et ce n'est pas en me regardant de la sorte que tu vas le changer. Elle me dégoûtait. Si je n’avais pas été élevée dans la stricte éducation des Fawley, je n’aurais pas hésité à lui cracher à la figure. Elle était tout ce que je détestais : la froide beauté détachée, fière de son ascendance illustre et séculaire, évoluant dans un monde qui n’était pas le sien, dans un détachement et une suffisance les plus totaux. En agissant de la sorte, elle me rappelait ô combien mon cher père et mon bien aimé frère voulaient faire de moi une princesse de glace. Heureusement qu’Adriel n’avait jamais rencontré Crystal à une soirée mondaine. Il m’aurait, soit immédiatement reniée et adopté Crystal à ma place, soit ne se serait privé pour utiliser des manières plus persuasives pour me faire ressembler plus encore à cette fille des glace.
- Non, bien sûr, fis-je en glissant un sourire narquois. Ma colère n’était pas pour autant passée. En vérité, sa remarque m’outrait encore plus. Elle me pensait idiote au point qu’elle avait besoin de me rappeler cette réalité que je n’avais que trop souvent ressassée et haïe ? Je savais pertinemment que je ne pourrais jamais changer ce nom si gracieux aux oreilles des autres et pourtant si horribles aux miennes. En fait, ça m’amusait même parce que sa remarque prouvait qu’elle n’avait rien compris au problème. Pour elle, j’étais simplement une gamine différente et tempérament bien trop ardent pour ce qu’elle devrait être. Elle ne voulait pas comprendre et ne comprendrait jamais qui je suis. - Mais moi je ne me complais pas simplement d’un nom et de la renommée d’un lointain ancêtre. Mais ça tu ne pourras jamais le comprendre, n’est-ce pas, Odrinth ? C’est bien trop facile de se pavaner en prenant l’air suffisant de quelqu’un qui cherche à se prouver qu’il existe. Juste par le biais d’un nom. Elle me donnait envie de vomir. Alors que je lui débitais mes considérations, j’avais l’impression de me retrouver face à mon frère, Aurélius, qui me toisait si souvent de son cruel regard glacé, en haut des marches du grand escalier du manoir familial. Avec cette expression qui ne cessait de me dire "Tu n’as rien à faire là."
- Dragées:
- Faire un post de plus de 500 mots - 2 dragées
- Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas - 2 dragées
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Mar 22 Mar 2016 - 23:38 | |
| La petite Odrinth pouvait presque voir le rouge monter aux joues d'albâtre de la gryffondor qui la dolorisait du regard. Brûlants d'une haine tout juste contenue, les yeux d'Aliénor brillaient d'un éclat que Crystal ne saurait jamais égaler. Le feu et la glace. Bien qu'à l'extrême opposé, les deux brûlaient tout autant, à cette différence prêt que le gel n'éclatait pas à la moindre étincelle, s'insinuant plus lentement dans les corps et les âmes comme un poison qui remonte les veines pour atteindre le coeur.
Et que Fawley essaie de prendre la venimeuse Odrinth à son propre jeu avait à la fois quelque chose d'adorable et de pathétique à ses yeux. Sans doute ne comprendrait-elle jamais les aspirations d'Aiénor, ni ne chercherait à en élucider les mystères, mais la réciproque n'en était pas moins vraie.
- Mais moi je ne me complais pas simplement d’un nom et de la renommée d’un lointain ancêtre. Mais ça tu ne pourras jamais le comprendre, n’est-ce pas, Odrinth ? C’est bien trop facile de se pavaner en prenant l’air suffisant de quelqu’un qui cherche à se prouver qu’il existe. Juste par le biais d’un nom.
Fawley se doutait-elle que la jolie blonde qui lui faisait face pensait sensiblement la même chose ? Un petit sourire désolé se peignit sur ses lèvres délicates, porteur d'un nouveau jugement, d'une nouvelle dose de suffisance.
Crystal haïssait les gryffondor, elle détestait les enfants purs de qui on reconnaissait volontiers le statut, elle méprisait les élèves insouciants et elle ne pouvait que trouver détestable les filles comme Aliénor qui non contente de jouir d'un statut social irréprochable faisait tout pour détruire leur situation, réduire à néant tout un héritage au lieu de le faire fructifier, à sa manière si ça la chantait, mais Crystal détestait tant de choses dans ce monde qu'il était difficile d'y comprendre quoi que ce soit. Son esprit semblait être un formidable tourbillon de plumes et de serres, écorchant tout ce qui essayait de l'approcher mais peut-être aussi ce qu'il était sensé protéger, un coeur qui derrière ce tumulte avait sans doute gelé.
-Tu devrais servir ce discours à ceux qui ne parviennent pas à décrocher à minima un Effort Exceptionnel à tous leurs cours, Fawley. Ce qui n'est pas mon cas.
Si Aliénor espérait avoir fait mouche avec sa provocation, elle s'était trompée. Sa colère l'aveuglait sûrement car il était de notoriété commune que la jeune Odrinth était non seulement une mauvaise fréquentation mais également une élève brillante à qui le travail ne faisait pas peur. En témoignait ses bras chargés de livres et de devoirs.
-Mais tu as raison, fit-elle en descendant tranquillement jusqu'à la marche où se tenait Aliénor, je ne peux pas comprendre ce que c'est de vivre au crochet d'un seul être brillant pour l'éternité, quand chaque génération a son lot de savants dans ma famille.
L'orgueil perçait dans sa voix veloutée. Bien que forcée à lever le menton pour croiser le regard d'Aliénor, elle ne montrait aucun signe de malaise, ou de faiblesse.
Crystal était fière de sa lignée et ne s'en cachait pas, quoi qu'on puisse en dire. Quant à sa propre situation, bien qu'elle ne cherchait pas à cacher sa réussite scolaire, elle ne semblait pas en tirer la même fierté. Comme si tout ce qu'elle faisait était vain, une simple formalité ennuyeuse et qu'elle voyait plus grand, beaucoup plus grand. En revanche une chose était sûre, la colère de son aînée ne l'effrayait pas le moins du monde. A la décharge de la gryffondor, il ne fallait pas oublier que depuis quelques temps, Crystal devait négocier avec les représailles d'un certain Travers, alors bien qu'explosive ce n'était pas une colère de la jeune sang pur qui risquait d'ébranler Odrinth.
-Maintenant si tu as terminé de te donner en spectacle, j'ai du travail qui m'attend, conclut-elle sans jamais hausser le ton.
- Spoiler:
• Inventer une expression sorcière à partir d’une expression ou d’un proverbe populaire ("doloriser du regard") ▬ 2 dragées • Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (683)
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Ven 25 Mar 2016 - 11:39 | |
| -Tu devrais servir ce discours à ceux qui ne parviennent pas à décrocher à minima un Effort Exceptionnel à tous leurs cours, Fawley. Ce qui n'est pas mon cas, lança froidement mais toujours aussi calmement la Corneille. Une tentative pour me désarçonner ou bien pour prouver une fois encore ô combien cette pauvre petite blonde était parfaite ? En tout cas, si elle cherchait là à toucher une corde sensible, elle n’avait pas réussi à viser. Je n’étais peut-être pas aussi bonne qu’elle mais mes lacunes s’arrêtaient à l’Histoire de la Magie. Les Efforts Optimaux, ce n’était pas ce qui me faisait faire des cauchemars la nuit, à l’approche des BUSES. J’étais une bonne élève oui, mais ça ne m’empêchait pas de vouloir choisir ma propre voie, la plus éloignée possible de mes proches. Et c’était peut-être là toute la différence entre Crystal et moi. Illustres ancêtres ou non, passé glorieux ou non, elle n’était peut-être pas poussée par ses chers parents à se marier jeune uniquement pour assurer la lignée. Adriel et Cérésa, eux, n’avaient pas cette attitude "libertine" et étaient viscéralement attachés aux traditions. Aurélius suivraient certainement notre père dans une carrière glorieuse au Ministère. Mattheus pourrait faire ce qui le chante. Mais moi, j’étais uniquement destiné à être le tribut pour un mari au sang-pur et au nom flamboyant qui, par cette alliance, donnerait plus encore de pouvoirs et de ressources aux Fawley. Voilà ce à quoi je me préparais depuis mon enfance : être une femme-objet qu’on exhibe aux soirées mondaines. Pas même une mère pour des enfants qu’on confierait plutôt à une nourrice. En y pensant, ce n’était presque plus de la colère que je ressentais au sujet de Crystal. De la jalousie, oui. Son avenir n’était pas tout tracé, elle avait tout pour réussir. Et jamais on le blâmerait de ne pas avoir suivi les machinations que son père avait prévues pour elle.
Alors qu’elle descendait tranquillement pour me faire face, je blêmis. Pas par peur d’elle. Mais parce que je me rendais compte qu’elle était tout ce que je désirais être. Belle, intelligente, indépendante et fière d’elle-même, de ce qu’elle est et de ce qu’elle sera. Elle n’était pas complexée par qui elle était et devait être. Je ne répondis rien à son pique, désorientée. Je ne savais pas, ne savais plus même pourquoi nous étions en train de nous prendre bec et ongles. Je ne savais plus si je la détestais ou la jalousais simplement ou même si j’avais de vraies raisons de lui en vouloir. Échec et mat ? Assurément. Mais une chose était sûre, je lui voulais réellement. Pour tout ce qu’elle représentait et parce qu’elle me faisait souffrir, même si ce n’étaient pas des justifications valables.
- Maintenant si tu as terminé de te donner en spectacle, j'ai du travail qui m'attend. Ce fut plus fort que moi. Elle montrait tellement de dédain et de détachement, elle venait de placer l’ultime coup qui me fit flancher. Outrée, désemparée, rendue folle par mes propres tourments, je levais la main et la giflait. Je restais un instant sans bouger, devant elle, toute blême et tremblante, avant de tourner talons sans demander mon reste. Honteuse de mon propre comportement et de mes actes.
- Dragées:
- Faire un post de plus de 500 mots - 2 dragées
- Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas - 2 dragées
- Hors-RP:
J'espère que ça ne te dérange pas qu'Alie ait levé la main sur Crys. Si jamais, je peux trouver autre chose. T'as juste à me le dire !
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal Ven 8 Avr 2016 - 18:01 | |
| La gifle claqua sévèrement contre la peau diaphane de sa joue, la maculant très vite d'une vilaine trace rouge. Une trace de gryffondor et ça piquait comme une griffure de chat. La douleur tout à fait inattendue fit monter quelques larmes à ses yeux clairs. Quelle humiliation. Pleurer pour une gifle. La petite Odrinth n'était vraiment pas habituée à ce genre de traitement, aussi son corps réagissait en conséquence, espérant anesthésier un peu le vilain picotement sur la moitié de son visage en libérant quelques larmes. Si seulement toutes les blessures pouvaient être calmées aussi simplement. Malheureusement, il y avait des feux que l'eau ne pouvait éteindre.
La jeune fille n'eut pas la présence d'esprit d'empêcher les larmes de couler, pétrifiée tout comme Aliénor après son geste, à la regarder sans comprendre. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi ridicule. Et pourtant cette gifle, elle aurait du s'y attendre. Elle l'avait cherché, elle l'avait presque demandé en venant se planter de la sorte devant Fawley. Pourtant elle n'aurait jamais pensé la jeune noble capable de lever la main sur elle, plus jeune, plus frêle, plus... Plus lâche sûrement. A force de frapper par derrière comme une empoisonneuse, elle en avait oublié que l'on pouvait aussi brandir fièrement ses armes. Ou du moins que les autres pouvaient le faire si elle non.
Ou peut-être qu'elle avait sur-estimé l'espace de quelques instants Aliénor, oubliant le temps d'une provocation qu'elle ne valait pas mieux que tous les autres gryffondors, si prompts à briller et enflammer tout ce qui allait contre leurs opinions.
Quand Fawley prit la fuite, la Serdaigle sentit enfin l'humidité sur sa joue et s'essuya le visage d'un revers de manche. Il lui sembla entendre quelques rires étouffés autour d'elle. Ce n'était pas tout les jours qu'on voyait une Odrinth larmoyer ou se faire gifler. Pour sûr, l'oiseau avait perdu de sa superbe et quelques plumes. Aliénor payerait pour ça un jour. Pas dans l'immédiat. Elle était déjà loin dans les escaliers et la Serdaigle avait véritablement du travail à faire si elle voulait être libre pour s'adonner à ses petits secrets le soir.
Vexée d'avoir été giflée devant autant de témoins, la jeune fille grimpa rapidement les escaliers vers son dortoir en ruminant sur le manque de savoir-vivre de ses camarades. Une fois calmée, elle pourrait toujours se consoler en comprenant que si Aliénor l'avait frappé, c'était parce qu'elle n'avait plus d'arguments à lui opposer. Elle avait gagné la partie. Mais aussi une ennemie. Redoutable ou non, il était en revanche trop tôt pour le savoir.
- Spoiler:
• Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées • Se faire gifler par un autre personnage ▬ 1 dragée HRP : Ya pas de soucis pour la gifle. Merci pour le rp !
|
| | | | Sujet: Re: La Lionne et la Corneille - ft. Crystal | |
| |
| | | | La Lionne et la Corneille - ft. Crystal | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |