Moran se dépatouilla assez bien avec le vicieux sortilège envoyé par son adversaire, et Severus lui dédia un sourire mi-figue mi-raisin. Il aurait aimé un résultat plus brillant à sa manœuvre, mais le simple fait de voir Moran complètement sérieux et concentré, voire en colère, suffisait à le satisfaire. Ah, il était loin le temps où son mentor le désarmait d'un coup de poignet ! Aujourd'hui, Severus était en mesure de l'inquiéter sérieusement. Et il allait le lui prouver !
— Dommage, fit-il mine de regretter lorsque Moran manqua son sortilège d'emprisonnement. Aguamenti ! incanta-t-il en visant son camarade.



Sortilèges : 4/6

2 et 4 : C'est à son tour de manquer son sortilège lamentablement. Voilà qui apprendra à Severus à se moquer des autres !
Le reste : Au-dessus de la tête de Moran se matérialise une grande quantité d'eau, qui après une seconde commence à se déverser sur lui.

Spoiler:

Severus fut étonné que Moran ne cherche pas à éviter la cascade d'eau qui s'était déversée sur lui : que n'avait-il pas eu recours à un simple Impervius pour éviter de se retrouver trempé comme s'il venait de plonger dans le lac de Poudlard ? Tout à son étonnement, Severus fut frappé de plein fouet par la riposte du Cinquième Année, et sentit son bras et ses jambes flageoler. Le jeune garçon glissa sur le sol, tout le corps transformé en gélatine.
— Finite incantatem, grogna-t-il en tournant sa baguette contre lui-même.


DCFM : 4/6

2 et 4 : Sa baguette lui échappe des doigts avant que le sortilège ne le touche, et Severus se voit forcé de réessayer, furieux et humilié.
Le reste : Severus parvient à grand-peine à s'ensorceler lui-même, et se relève une fois son intégrité physique retrouvée.

Severus se releva lentement, blême de rage. Plus le temps passait, et plus le garçon se devenait ombrageux, et s'énervait vite. Ses colères, non seulement étaient plus nombreuses, mais étaient également plus violentes. Sans doute était-ce de la faute de Potter et Black, qui le harcelaient depuis des années, ou bien le fait de côtoyer ces petites brutes de Avery et Mulciber, Rogue ne le savait pas bien, mais il avait tendance à devenir de plus en plus violent. Ce que Lily n'avait pas manqué de remarquer, et de lui reprocher à mots couverts à plusieurs reprises.  
Cette colère amena Rogue à envisager l'idée de recourir à un sortilège que Moran ne connaissait pas, parce que c'était lui, Severus Rogue, qui l'avait conçu peu de temps auparavant dans le secret de son dortoir. Seuls ces plus proches camarades — en l'occurrence, Evan Rosier, Avery et Mulciber —, l'avaient déjà vu à l’œuvre. La fureur de Severus l'amena à le tester sur Moran Powell.
— Sectumsempra ! s'écria-t-il sans réfléchir, avant immédiatement de regretter son geste : il tenta de dévier le sortilège, avant que celui-ci ne touche trop violemment Moran. Il ne voulait pas lui faire de mal.



Sortilèges : 4/6

2 et 4 : Severus parvient à dévier suffisamment son sortilège pour que celui-ci ne touche pas Moran. La chaise juste derrière le Serpentard, en revanche, fait les frais du Sectumsempra et est tranchée en deux.  
Le reste : Severus ne parvient pas totalement à dévier son sortilège, et celui-ci fuse droit sur le bras gauche de Moran. A lui de l'éviter, à présent !

Spoiler:

Severus vit avec horreur son propre sortilège toucher Moran au bras, entraînant celui-ci dans une violente chute. Le Cinquième Année s'étala de tout son long sur le dos, le bras déjà ruisselant de sang. Severus se dirigea vers lui pour voir s'il allait bien, mais le regard dégoûté que son adversaire posa sur lui l'arrêta aussitôt.
— Moran, je suis désolé, je ne voulais pas, lui assura-t-il de sa voix la plus humble, je ne connaissais pas les effets de ce sortilège, prétendit-il pour se dédouaner, mais je connais le contre-sortilège ! ajouta-t-il immédiatement en brandissant de nouveau sa baguette magique. Si Moran montrait cela à Mme Pomfresh, nul doute que celle-ci flairerait la magie noire, et Severus serait immédiatement renvoyé. De toute façon, elle ne saurait pas guérir cela, vu qu'elle ne connaissait pas le sortilège, puisque Severus l'avait inventé lui-même. Et il y avait évidemment le risque que Moran se vide de son sang avant d'arriver à l'infirmerie.
— Je suis d'ailleurs le seul à le connaître, donc tu ferais mieux de me laisser t'aider, reconnut-il finalement, afin que Moran n'hésite pas. Celui-ci lui lançait à présent un regard apeuré, et Severus décida d'en jouer. Après tout... C'était aussi pour son bien.

Lorsque Moran lui rétorqua qu'il ne croyait pas à son excuse, Severus se contenta de hausser les épaules sans lui répondre. Dans le cas présent, cela ne le dérangeait pas de passer pour le "stupide élève qui utilise des sortilèges sans en savoir les conséquences". Mais évidemment, Severus n'était pas cet élève. Du moins, pas totalement... Il connaissait les conséquences de sa création pour l'avoir déjà utilisé sur de petits animaux (quelques rongeurs du château avaient passé de mauvais quarts d'heures ces dernières semaines !), mais jamais encore il ne l'avait utilisé sur un sorcier. En ce sens, il l'était quand même un peu, stupide... Même s'il lui fallait bien expérimenter un jour sa trouvaille sur un cobaye plus humain pour le rat de Fanny Ackermann.
Severus ne cilla pas non plus lorsque Moran l'accusa d'avoir créé ce sort. S'il ne répondait pas, il ne mentait pas. Il ne voulait pas mentir. Mais il ne voulait pas non plus reconnaître qu'il était bien le créateur de ce sortilège — comment aurait-il pu se vanter de cela en face de celui qu'il venait d'écharper ? Moran ne le regardait même plus, comme s'il était à présent indigne de retenir son attention. A cette pensée, Severus se sentit honteux et humilié : il avait le sentiment d'avoir perdu une amitié estimable, et avec cela une partie de son innocence. Moran avait toujours été gentil avec lui, et voilà qu'il lui lançait un sortilège de magie noire à la figure !
— D'accord, murmura-t-il en s'approchant finalement de Moran, qui venait de consentir à ce qu'il le soigne. De près, la blessure avait l'air bien plus impressionnante : le garçon s'en fit la réflexion en s'agenouillant pour attraper doucement le bras de Moran, qu'il sentait trembler entre ses mains. Il pointa sa baguette en direction de la plaie la plus importante, et commença à murmurer une étrange mélopée qui ressemblait à un mélange de langage de Gobelins et de langue celtique. Lentement, les lèvres de la plaie se rapprochèrent pour s'unir, et ne plus former qu'une simple ligne... Le contre-sortilège fonctionnait.
— Voilà, conclut-il finalement en se laissant glisser sur le sol à côté de Moran, vidé de son énergie, un peu d'essence de dictame et il n'y paraîtra plus rien.