(amour) et crème glacée - arthur ♡ | TERMINÉ

Je voyais bien l’incompréhension de Maya. Je la voyais et pourtant, égoïstement, je ne me préoccupais que de la mienne et me maudissait encore et toujours pour avoir déballé mon sac devant elle. Comment avais-je pu, d’ailleurs ? Qu’est-ce qui m’avait fait croire que Maya en avait quelque chose à foutre de ma véritable motivation à devenir Auror ? Ça lui aurait certainement suffit si je lui avais simplement dit que je voulais devenir Auror. Elle n’aurait pas cherché à en savoir plus. Sauf que maintenant que je m’étais engagé sur une pente que je savais dangereusement glissante, elle était perdue, pensant certainement qu’elle avait dit quelque chose qui m’avait blessé alors que, au final, la seule à m’avoir blessé, c’était uniquement moi et seulement moi.

- Arthur... murmura-t-elle d’un ton compatissant. Je savais qu’elle voulait bien faire, respecter mon silence douloureux mais ça ne faisait que me rappeler que je ne pouvais pas la laisser dans l’ignorance.
Et le pire, c’est que je me sentais atrocement tiraillé. D’un côté, j’avais l’impression de violer le secret de mon frère mais de l’autre, le regard étrangement compréhensif de Maya me poussait à croire qu’elle était une personne à qui je pouvais me confier. Peut-être la seule hormis Cassy. Et ses paroles me confortèrent dans cette idée. Je... Tu... Je sais pas ce qui c'est passé mais jamais je jugerai...Si tu veux pas en parler je comprends... Ce n’était pas tellement une question de juger quelqu’un. J’étais bien plus intransigeant avec moi-même que ne le serait jamais personne. J’avais bien plus peur de la réaction d’Elliot s’il venait à l’apprendre. Je lui avais déjà gâché la vie, pas la peine d’enfoncer le clou. Surtout qu’on avait miraculeusement réussi à garder le secret pendant toute une année … Et pourtant, j’avais le sentiment que Maya saurait tenir sa langue et respecter notre volonté.

- Je … Ça va aller, t’inquiète pas, commençais-je sans oser me confronter au regard de Maya. C’était il y a trois ans. On était partis faire du camping dans la campagne anglaise. Au départ, mon frère devait pas venir. C’aurait juste dû être des potes et moi. Mais il a insisté … Mes parents ont fini par céder en me faisant promettre qu’il ne lui arriverait rien.
Je me tus un instant pour respirer un grand coup. Pour le moment ça allait. Le plus dur restait à venir. Je fermais les yeux pour me forcer à me détacher de ce que j’allais dire et ainsi garder mon calme. Les images commençaient à re-défiler dans ma tête et pourtant j’essayais de les oublier, d’occulter le monstre, les cris. Et surtout le sang. Je réprimais un frisson en continuant mon récit.
- Une nuit, on est allé faire un tour dans une ferme près de là où on campait. Son propriétaire est sorti, on avait fait trop de bruit. Alors on s’est caché. Elliot est entrer dans la grange et … Je me forçais à sortir ces mots. S’est retrouvé nez-à-nez avec une goule. Elle l’a attaqué pour se protéger. Je suis arrivé à temps pour l’éloigner mais pas pour empêcher que ça arrive. J’aurai pas pu le laisser seul …
Dans un soupir désespéré, je laissais le silence revenir entre nous. Je savais exactement ce que Maya allait dire. Cassy avait dit la même chose : Comme quoi ce n’était pas de ma faute si Elliot était sorti cette nuit-là tout en ajoutant que j’avais du mérite d’avoir réussi à repousser une goule alors que je n’étais qu’en Quatrième Année.
Tout ça, je le savais parfaitement et pourtant, ma culpabilité restait la même. Profonde et injustifiée, elle était destinée à me hanter jusqu’à la fin.

Et puis, Maya n’allait pas comprendre. Certes, Elliot s’était fait attaqué mais, de son point de vue, tout allait bien s’il était encore en vie. Laisser mon récit ainsi ne l’aiderait pas beaucoup plus à comprendre le profond sentiment de culpabilité qui ne me quittait jamais vraiment.
- Depuis, Elliot est malade. Il a chopé un truc rare qui, pour l’instant, se soigne pas vraiment. Tout ça parce que j’ai eu la bonne idée d’aller dans cette ferme en pleine nuit …

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Elle était perdue. Et cette fois-ci, ce n'était pas la présence d'Arthur à ses côtés mais plutôt ses paroles qui la laissait sans voix. Jamais elle ne l'avait vu dans un état pareil, d'habitude il semblait toujours être bien, le cœur léger. Visiblement, ce n'était pas du tout le cas. Elle eut une pensée égoïste. Oui, elle était contente qu'il se confie à elle, cela voulait dire qu'il y'avait entre eux une certaine confiance. Bien sur, elle aurait aimé des confidences dans un autre contexte mais le fait était là, et inévitable. Rien d'autre ne semblait avoir de sens dans la tête de Maya que les tracas du jeune homme. "Je … Ça va aller, t’inquiète pas". Elle cherchait désespérément à établir un contact visuel mais cela s'annonçait compliqué. Ils étaient face à face et même en se penchant pour acquérir un regard de son blond, ce fut un échec.

Sans même savoir pourquoi, ni comment, elle se leva emmenant sa chaise aux cotés d'Arthur. Elle posa sur son épaule une main réconfortante. Elle ne savait pas pour quelles raisons elle faisait ça, elle s'était senti obligé, c'était peut-être triste mais à cet instant, elle le sentait déchiré. Il continua son histoire, plus les mots sortaient de sa bouche, plus elle comprenait à quel point cela touchait le garçon. Ça ne pouvait pas être autrement. Pourtant elle n’imaginait pas une attaque de goule, vraiment pas. D'ailleurs, elle ne savait pas vraiment à quoi ça pouvait ressembler, mis à part dans les histoires effrayantes pour enfant, elle n'en avait jamais vraiment entendu parlé. Elle était pendue aux lèvres d'Arthur, se sentant coupable de sa curiosité. Elle ne fut pas déçue. "Elliot est entrer dans la grange et … s’est retrouvé nez-à-nez avec une goule." Ah oui, quand même. Elle avait, sans s'en rendre compte, plaquer ses mains sa bouche étouffant un "oh" de surprise. Elle s'en voulut immédiatement, elle aurait pu réagir avec plus de maturité, mais elle n'avait pu se retenir. "Pardon, excuse moi." Elle se reprit très vite, ne voulant pas qu'il pense qu'elle monopolisait l'attention alors qu'il était inévitablement dans le besoin de parler. "Je comprends ce que tu peux ressentir... Enfin non je peux pas comprendre mais j'imagine. Y'a pas de coupable dans cette histoire, ni ton frère, ni la goule, ni toi. Elle a du se sentir attaquer, elle pouvait pas comprendre ni se contrôler, c'était pour se defendre. Enfin je pense pas que ce soit ce que tu ais envie d'entendre mais voilà, faut pas t'en vouloir, vraiment." Maya avait plus l'impression d'être maladroite qu'autre chose. Elle trouvait même ses paroles carrément stupide. Elle espérait sincèrement qu'en parler le soulageait, au moins un petit peu. "Tu sais, les temps vont changés, on arrivera à calmer sa maladie dans quelques années. Je suis certaine qu'il y a pleins de gens qui se battent pour ça." Maya comprenait bien que le garçon se sentait énormément coupable de l'accident et elle ne savait pas si des mots l'aideraient. Probablement pas.

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Maya se leva tout en emportant son siège avec elle et s’installa juste à côté de moi. Trop perdu à la fois dans mes pensées et dans mon récit pesant, je ne la remarquais qu’une fois qu’elle eut posé une main apaisante sur mon épaule. Ce n’était peut-être rien, un simple geste de compassion tout à fait anodin et pourtant, ce fut bien suffisant pour me permettre de continuer à partager mon fardeau.

A la mention de la goule, Maya eut un mouvement tout à fait réflexe, étouffant un ‘Oh !’ de surprise et peut-être même d’horreur. Certainement qu’elle ne s’imaginait pas une telle chose, d’autant plus qu’on apprenait en cours de DCFM que les goules étaient d’un naturel craintif. Penaude, elle s’excusa de sa réaction mais je lui fis comprendre qu’il n’avait pas lieu de l’être en secouant la tête avec abattement.

Je finis mon récit, ma voix se cassant en un soupir qui ressemblait plus au dernier souffle d’un dragon. Le silence retomba, mais pas pour longtemps. Maya décida, comme j’aurai pu m’y attendre, de tenter de me faire ouvrir les yeux. On me l’avait dit bien souvent, que ce soit Cassy ou mes parents.
- Y'a pas de coupable dans cette histoire, ni ton frère, ni la goule, ni toi, dit-elle sur un ton doux, presque un murmure.
Je le savais bien. Et pourtant, il était plus facile de se dire qu’avec de la vigilance, tout ça ne serait pas arrivé plutôt que de se dire qu’avec le temps, dans quelques années, tout pouvait potentiellement s’arranger et devenir un mauvais cauchemar dont Elliot se réveillerait enfin. Et moi aussi par la même occasion.

Tout ce que venait de me dire Maya, je l’avais déjà plus ou moins entendu. Certes, pas avec la même forme, mais le fond restait le même. Et pourtant, ça ne me faisait pas le même effet que d’habitude. Cassy, lorsque je l’avais mis au courant et qu’il m’avait répondu, je m’étais simplement contenté d’hocher la tête pour éviter une conversation sans fin. Mes parents, je n’avais tout simplement pas voulu discuter plus longtemps avec eux. Mais Maya … C’était différent.
Je ne savais pas ce que c’était, sa façon de me parler, sa main sur mon épaule, ses mots … Mais il y avait quelque chose qui me faisait croire que tout était possible, qu’un jour, tout allait revenir à la normale. C’était comme si elle rallumait, par de simples mots, une bougie froide depuis trop longtemps. Un élan d’espoir ? Comme une lumière dans les ténèbres ?

Lentement, très lentement, je hochai la tête, relevant fébrilement la tête et la tournant au prix d’un grand effort vers Maya. Et là, pendant quelques secondes qui me semblèrent devenir une éternité, je plongeais mon regard dans le sien, oubliant pendant un instant tout ce dont nous venions de parler.

- Tu as raison, finis-je par souffler sur un ton bien différent de celui, abattu, qui entachait ma voix. Je posai ensuite ma main sur la sienne et lui sourit sincèrement. Merci. Un simple merci qui pourtant voulait en dire beaucoup. Merci de m’avoir écouté. Merci de ne pas me juger. Merci pour ces mots simples.
Mais réconfortants.

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Dans une situation pareille, la jeune bleue réussissait parfaitement à mettre de côté tous les sentiments qui la submergeaient. Pour soutenir Arthur, évidemment. Alors oui, elle était proche de lui, et oui, ça lui faisait quelque chose mais elle prenait sur elle, pour lui. Et si ses joues étaient rouges, ce n'était pas à cause de sa main sur son épaule, c'était la chaleur, voilà.

Elle se sentit d'autant plus mal qu'Arthur au lieu de la rassurer, la fit se sentir encore plus coupable face à sa mine dépité. Malheureusement, elle n'avait pas réussit à canaliser sa surprise. D'autant plus qu'elle n'avait pas imaginé que la conversation prendrait un tel tournant. En guise de réponse, elle fit une légère pression sur l'épaule du garçon. Si les mots n'étaient pas forcément utiles, les gestes pouvaient l'être.

C'était une discussion qu'elle ne pouvait pas prendre à la légère, parce qu'elle était amoureuse d'Arthur, elle n'en doutait plus. Et elle pouvait imaginé sa douleur, son sentiment de culpabilité et elle se sentait impuissante face à ces confessions. Elle lui aurait bien proposé encore un peu de glace, ou du chocolat. Quand elle était triste, c'est ce qu'elle mangeait, parfois l'un, parfois l'autre, même parfois les deux. Et même si ça n'effaçait pas la peine, ça permettait de tenir le coup. Enfin c'était inutile par cette chaleur, d'autant plus que les deux glaces abandonnées précédemment ne ressemblaient plus qu'à une espèce de bouillie sucrée. Elle se contenta donc de le regarder et de maintenir une pression constante sur son épaule, signe de son soutient.

Le silence semblait avoir prit place entre les deux, et ce n'était peut-être pas plus mal. Il leur fallait à chacun reprendre leurs esprits, récupérer une certaine contenance. Contenance que la bleue ne garda pas longtemps, Arthur avait relevé la tête et plongé son regard dans celui de la brune. Elle perdit pied, trouvant les iris du garçon remplies de sentiments, de peine, de détresse. A travers leurs yeux, il semblait inutile de rajouter quelconque paroles. Le garçon brisa finalement le silence en la remerciant. Elle ne trouvait pas qu'il y avait lieu d'être, elle n'avait fait que suivre son cœur dans le but de soulager l'anxiété du jeune homme. Il termina même par poser sa main sur celle de la bleue. Et l'accumulation de la situation, du contact visuel et physique et de son sourire lui gonfla le cœur d'un sentiment qu'elle ne saurait expliquer. "Est-ce que tu veux qu'on aille faire un tour ? ça pourrait te changer les idées..." L'endroit commençait aussi à devenir bruyant, plusieurs familles étaient arrivés et beaucoup d'enfants avaient envahis l'espace. En réalité, elle ne savait même pas où aller, elle cherchait simplement à ce qu'il puisse penser à autre chose et n'avait pas grandes idées de comment s'y prendre.

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Les mots et les gestes de Maya étaient aussi réconfortants qu’apaisants et, grâce à eux, je me sentis mieux. Un peu, certes, mais mieux tout de même. Et, d’une certaine manière, je savais que je venais de trouver une nouvelle amie, une véritable amie. Rares étaient les personnes qui pouvaient réagir ainsi et même si Maya ne me connaissait pas vraiment, elle était capable d’empathie, de comprendre ce que je ressentais et, en quelques sortes, de partager mon fardeau. Jusqu’à présent, il n’y avait eu que Cassy à savoir le faire. Et je comprenais maintenant que ce n’était pas uniquement parce qu’il était mon meilleur ami ou parce qu’on avait vécu de folles aventures ensembles …

- Est-ce que tu veux qu'on aille faire un tour ? Ça pourrait te changer les idées...
Je hochai lentement la tête. Maya avait totalement raison. L’endroit commençait à devenir bruyant et si des gens commençaient à s’apercevoir de notre petite scène, ils se poseraient des questions ou même nous en poseraient. Et je ne voulais surtout pas mettre Maya plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà.
- Ça nous changera les idées à tous les deux, oui.
J’avais totalement conscience que j’imposais mes sentiments à Maya alors qu’on ne se connaissait pas vraiment, qu’on apprenait à se connaître et que, somme toute, elle ne voulait peut-être pas que les partage avec elle, du moins pas tout de suite. Alors peut-être valait-il mieux que nous partions, que nous marchions sans trop savoir où aller et recommencer sur de bonnes bases.

Je me levai alors et allai directement à l’intérieur de la boutique pour régler l’intégralité de la note. Après ce qu’il venait de se passer, c’était bien normal que je remercie Maya en payant, au moins, sa glace. Rapidement après, je revins auprès d’elle et la laissai prendre l’initiative de partir ; je ne voulais plus rien lui imposer pour aujourd’hui.
Nous quittâmes la terrasse sans un mot et les minutes qui suivirent ne furent pas plus bruyantes. Les rues n’étaient pas beaucoup plus tranquilles que la boutique de glace aussi, d’un commun accord tacite, nous décidâmes de quitter les grandes artères (ce qui était tout relatif) de Fort Augustus. Au gré de nos pas, nous arrivâmes près du port, sur les rives du Loch. L’air y était plus frais, moins étouffant qu’en ville et une légère brise soufflaient dans nos cheveux. Le paysage était magnifiquement verdoyant, typique de la lande et des terres qui m’étaient si chères. Pendant un instant, je me serai cru de retour à Dunvegan. Je me sentis alors beaucoup mieux. Gonflant mes poumons de cet air frais salvateur, je finis par briser le silence :
- C’est si paisible comme endroit. Ça me rappelle Poudlard. Imagine que le Loch est le Lac Noir et, là-haut, sur cette colline, le château qui le surplombe. On s’y croirait, n’est-ce pas ? Je m’assis dans l’herbe, non loin du rivage à admirer cette petite montagne qui se dressait à côté du Loch. Et puis … ça me rappelle la maison aussi. L’eau, l’air presque marin, la verdure … Tu devrais une fois venir sur Skye, tu ne serais pas déçue.
Maya devait me trouver ennuyeux à toujours revenir sur mon Écosse chérie mais c’était quelque chose qui faisait partie de moi. C’était bien plus fort que ce dont on pouvait s’imaginer. Et plus que tout, je me sentais en sécurité ici, loin de cette ferme anglaise et de sa maudite goule.

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Si aux premiers abords, elle avait trouvé sa proposition un peu idiote, elle ne fut que soulagée de la réponse positive d'Arthur. En effet, même si l'endroit avait tendance à devenir le point de rendez-vous des familles en vacances, elle n'avait pas spécialement idée du lieu où ils allaient maintenant se rendre. Elle imaginait peut-être aussi qu'en quittant cette terrasse pleine de confessions, elle arriverait à faire laisser à Arthur un peu de ses peines ici.

Elle avait commencé à chercher, dans la petite sacoche en bandoulière qui lui servait de sac, de quoi payer l'addition pour la glace qu'elle avait commandé. Qu'elle ne fut sa surprise en relevant la tête pour découvrir qu'Arthur n'était plus là. Elle ne comprit pas tout de suite, s'inquiétant un instant de savoir où il avait bien pu disparaître en l'espace de quelques secondes à peine. Il ne l'aurait pas laissé comme ça sans explications, si ? Elle resta donc planté sur la terrasse debout le temps qu'il la rejoigne de nouveau. Elle ne lui ferait pas part de ses craintes, elle se sentait suffisamment stupide d'avoir penser à un abandon d'autant plus qu'il n'était parti que dans le but d'être gentil et payer la crème glacée. "T'aurais pas dû, c'est très gentil...." Elle se sentit immédiatement stupide de ne pas le remercier en premier lieu. Elle franchit les quelques pas qui les séparaient pour déposer un baiser sur sa joue. "Merci beaucoup." Elle fut agréablement surprise. C'était l'une des premières fois où elle avait "rendez-vous" avec un garçon et elle pensait que ça ne pouvait arriver que dans les films de se faire offrir le goûter. Arthur gagnait de plus en plus de points dans le cœur de la jeune fille.

C'est instinctivement qu'ils se dirigèrent vers les rives. Un certain silence s'installa entre les deux jeunes mais la serdaigle ne le trouvait pas gênant, au contraire. Il avait sûrement besoin d'un peu de temps pour se remettre des émotions précédentes. Elle aussi d'ailleurs devait remettre un peu d'ordre dans sa tête. Ça avait fait beaucoup de rapprochements, découvertes et de sentiments en peu de temps. Elle n'arrêtait pas de trouver en Arthur le parfait petit copain, elle le voyait et apprenait à le connaître exactement de la même façon qu'elle l'avait imaginé. Elle n'avait qu'une seule crainte, que cette journée ne change rien à leur relation et que, de retour à Poudlard, ils recommencent de nouveau à ne plus vraiment trouver de temps pour discuter.

Pendant qu'Arthur se représentait leur école à travers le paysage qui leur faisait face, ils s'installèrent sur une petite parcelle de verdure. "Avec de l'imagination, c'est vrai qu'on apercevrait presque le Saule Cogneur !" Elle pointa du doigt une direction où, dans sa tête, elle visualisait bien l'arbre mythique du domaine. Le garçon enchaîna aussitôt, mentionnant la ville où il vivait. "Tu veux dire... venir chez toi ?" Des papillons remplirent le ventre de la jeune fille. "Attention, si c'est une invitation, je risque de prendre ça vraiment au sérieux." Elle rigola doucement, évidemment jamais elle n'aurait osé s'imposer d'une quelconque manière dans la vie, maison, ou famille d'Arthur mais elle ne connaissait pas vraiment l'Ecosse et d'après les dires du garçon, c'était un pays avec énormément de choses à offrir.

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Après autant d’émotions, j’avais besoin de retrouver un peu de calme et l’endroit où nous nous retrouvâmes me plut particulièrement. Pendant un instant, je craignis d’imposer ma volonté ma volonté à Maya mais je me rendis bien vite compte qu’elle aussi avait besoin de retrouver ses esprits et de digérer ce que je venais de lui révéler. Ensembles, nous nous mîmes à imaginer les hauts murs de Poudlard, le Lac Noir et son kraken et, au loin, la Forêt Interdite et ses sombres mystères.
- Avec de l'imagination, c'est vrai qu'on apercevrait presque le Saule Cogneur !
Je fus particulièrement heureux d’e voir que Maya se prenait volontiers à mon jeu. Et je devais bien avouer qu’elle avait de l’imagination. En regardant plus en détail l’endroit qu’elle désignait avec enthousiasme, je n’eus aucune peine à me figurer le Saule et ses branches assassines auxquelles Cassy et moi avions été confronté bien malgré nous.
Malgré tout ce que j’avais pu vivre à Poudlard, la meute de loups dans la Forêt, le pitiponk, les lubies de Travers et le Filet du Diable, ce château resterait à jamais ma maison. Mais bientôt, je devrai quitter ses murs et la douce salle commune avec ses livres passionnants.
Et c’était ce qu’il y avait de passionnant dans ce paysage. Il me rappelait aussi la Maison, la vraie, celle que jamais je ne serais forcé de quitter, celle où je serai toujours le bienvenu. Ça me laissait rêveur. A un tel point que je ne me rendis pas compte du sous-entendu que je venais de lisser dans ma phrase.

- Tu veux dire... venir chez toi ? demanda Maya d’un air malicieux. Puis rajoutant, Attention, si c'est une invitation, je risque de prendre ça vraiment au sérieux.
- Quoi ?! m’exclamais-je alors qu’elle me sortait brutalement de mes pensées. Je me sentis soudain rougir un peu. Je n’avais pas vraiment imaginé l’inviter à la maison mais c’est vrai qu’en y repensant, je n’allais pas l’inviter à visiter ma belle île sans lui proposer un toit. Passé la surprise de sa réponse, je souris, amusé. Tu devrais faire attention à ce que tu dis, Arthur … Si tu veux, oui, lui répondis-je finalement. Mais ma mère risquerait de croire des choses ! Je tournai la tête vers Maya et lui adressai un sourire malicieux, sachant très bien que ça pouvait la mettre mal-à-l’aise. Comment ça, je suis méchant ? C’était juste une petite vengeance pour m’avoir taquiné.
Je tenais à voir la tête de Maya après cette annonce mais je ne parvins pas à tenir et finis par rire aux éclats avant de me coucher dans l’herbe en soupirant de contentement.

- Dis ? T’es déjà sortie avec quelqu’un ?
Question tout à fait innocente, pour être franc. C’était simplement qu’avec ce que je venais de dire, je repensais à Alix et au râteau dont j’avais été la victime. Enfin, maintenant que j’y repense, tout ça avait été bien pathétique. De la déclaration à la réaction si peu mesurée. Mais bon, pourquoi s’en plaindre ? Au final, j’avais gagné l’amitié de Dowey et ça, c’était plutôt cool.
Mais du coup, est-ce que Maya était seule depuis aussi longtemps que moi ?

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La jeune fille fut contente d'être sur la même longueur d'onde qu'Arthur. Ils étaient peut-être ridicules de parler de Poudlard, de l'école et ses alentours au lieu de profiter du beau temps et du paysage idéal pour des vacances, mais cela semblait être leur manière à eux d'apprendre à se connaître. A cet instant précis, tout semblait aller pour le mieux pour la serdaigle, qui, plutôt du genre supersticieuse, avait peur de voir arriver une mauvaise surprise. En effet, elle avait remarqué que quand tout aller trop bien, ça ne durait pas si longtemps que ça. Pourtant, elle avait eu ses buses, avait été nommé préfète, n'était pas réellement mêlé à l'embrouille qui séparait ses deux meilleures amies et était tombé sur celui pour qui elle avait des sentiments par hasard. Elle craignait que d'un moment à l'autre la roue tourne. Elle se força à ne pas se gâcher l'instant, elle avait attendu depuis tellement longtemps de se retrouver en tête à tête avec le blond qu'elle comptait profiter au maximum de sa présence.

Devant la surprise d'Arthur, elle préféra hausser les épaules en lui souriant l'air tout à fait innocent. Elle plaisantait dans sa réponse, évidement, elle pouvait être interpréter de façon à ce qu'elle s'impose chez le garçon, chose qu'elle ne cherchait absolument pas à faire. A aucun moment, elle n'avait prit les mots du garçon au sérieux mais à voir, s'il l'invitait, ce serait difficile de dire non. En toute amitié, bien sûr. A la mention de la mère du garçon, la brune rougit violemment, elle avait la vague impression de n'avoir fait que ça depuis le début de leur "rendez-vous", comme s'ils trouvaient amusant de se taquiner et de se mettre mal à l'aise l'un après l'autre. Elle se racla la gorge de manière à cacher plus ou moins efficacement sa gêne. Il finit par rire tandis qu'il s'allongeait dans l'herbe. Encore assise, elle tourna la tête pour le voir. "Et qu'est-ce qu'elle pourrait croire comme choses ?" Elle était curieuse de voir quel genre de réponse le garçon pourrait avoir. Est-ce qu'il continuerait sur la même pente à savoir de jouer à ce petit jeu basé sur la taquinerie ? Ou alors, il serait directement dans la franchise et dirait où l'imagination de sa mère pouvait aller ?

Elle ne tarda pas à rejoindre le garçon, positionnant ses mains derrière la tête de manière à admirer le ciel. Dommage qu'il fasse si beau, avec l'imagination qu'ils avaient, ils auraient pu commenter les formes farfelues des nuages. Tant pis.

La serdaigle fut obligé d'avouer qu'elle avait été prise de court par la question d'Arthur. "Pas vraiment, enfin, tu sais..." Elle ne savait pas vraiment comment formuler sa phrase pour qu'elle ne semble pas trop étrange. "Même s'il s'était passé quelque chose, ça aurait été avec une mentalité enfantine donc ça ne compterait pas comme maintenant." Par là, elle voulait dire qu'en entrant à Poudlard à 11 ans, elle n'avait plus aujourd'hui la même vision d'un couple que ce qu'elle s'était imaginé quand elle était plus jeune. "Et toi ?" Elle était bien trop curieuse d'en apprendre plus.

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C’était encore plus drôle de voir Maya rougir et perdre ses moyens à la mention de l’imagination débordante de ma mère. Je ne pus m’empêcher de rire et même si, pendant un instant, je crus que Maya allait piquer la mouche, elle n’en fit rien. Peut-être avait-il compris que ce n’était qu’un jeu ou bien parce qu’elle était réellement curieuse de savoir ce qui me faisait dire ça.
Je soupirai longuement de contentement et lorsque Maya tourna la tête vers moi, mon sourire ne m’avait pas quitté. En vérité, il n’y avait pas de raison particulière qui me faisait croire que ma mère pouvait penser ce genre de choses. C’était juste que je m’imaginais parfaitement le moment.
- Ta mère te demande aussi des fois si t’as pas quelqu’un à Poudlard ? Bah ma mère, c’est ça. Un soupir ponctua mes dires, plus exaspéré cette fois. J’ai le droit à ce petit interrogatoire à presque chaque vacance. Et des fois, à Noël, c’est ma grand-mère qui s’y met. Tu vois le genre ?
Et puis bon, il avait aussi autre chose que je n’osais pas vraiment dire à Maya. C’était que, mis à part Cassy, je n’avais jamais invité personne à la maison. Et encore, lorsque Cassy était venu, on était parti faire le tour de l’île pendant quelques jours. Donc si la première personne que j’invitais vraiment à la maison était une fille, je pouvais être sûr que Maman l’assaillirait de questions. Et moi y compris d’ailleurs.

Maya finit par s’allonger elle-aussi dans l’herbe et contempla le ciel d’un azur parfait.
- Pas vraiment, enfin, tu sais... Je sentais bien que Maya avait été surprise par ma question mais, cette fois, pas question de me moquer gentiment d’elle. Je me rendais d’ailleurs compte que ma question était, à certains égards, mal placée. Même s'il s'était passé quelque chose, ça aurait été avec une mentalité enfantine donc ça ne compterait pas comme maintenant. J’acquiesçai silencieusement. Elle avait tout à fait raison. Nous étions presque adultes maintenant et la vision qu’on avait des choses il y a encore quelques années n’étaient plus du tout la même que celle qu’on pouvait avoir maintenant. Et toi ?

Ce fut à mon tour d’être pris au dépourvu. Même s’il était évident qu’elle allait me retourner la question, je ne m’en étais pas vraiment rendu compte en la posant. Prit à son propre piège, le McLane !
- Ouais non … On peut pas vraiment dire ça, dis-je en gardant les yeux rivés sur le ciel d’un bleu magnifique. Je suis aussi célibataire qu’à mon entrée à Poudlard, lançais-je en m’esclaffant. Y’a deux trois ans, j’étais tombé amoureux d’une fille mais elle m’a gentiment fait comprendre que c’était pas réciproque. Qu’on était juste des amis, de son point de vue. Ce qui, au final, était vrai, j’ai fini par le comprendre. Et depuis … Non, plus rien. Le néant total.
Je taisais volontairement le nom de la fille en particulier parce que je ne voulais pas alimenter les ragots et finir par lui apporter des problèmes. L’affaire avait déjà eu un certain retentissement à l’époque, surtout chez nous, les Serdaigles. D’ailleurs, je trouvais ça étrange que Maya ne soit pas au courant.
Ah les histoires de cœur ! Que de problèmes pour bien plus de mal, à la fin …

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Elle aurait pu être vexer, parce qu'il se moquait clairement d'elle. Mais pourtant quand il s'agissait d'Arthur, elle semblait prête à tout lui pardonner comme s'il avait une emprise sur elle. Evidemment, il en avait une. Elle ne fut qu'heureuse en le regardant et voir que son sourire n'avait pas quitté ses lèvres. "Oh tu sais, c'est plutôt un sujet qu'on évite." La bleue n'avait que rarement l'occasion de parler garçon avec ses parents et quand le sujet apparaissait dans le lot, elle s'empressait vite de trouver de quoi le détourner. Ils étaient plutôt du genre protecteurs et elle imaginait parfaitement la tête que ferait son frère si un jour elle annonçait avoir un petit copain. Tendu. Quant au garçon, il semblait avoir toutes les femmes de sa famille sur le dos, c'était vraiment pas de chance. "Ahhhh mais l'angoisse ! Je suis sûre que tu sais jamais où te mettre !" Elle rigola doucement imaginant parfaitement la scène.

La discussion semblait avoir prit une tournure plus sérieuse, propice à certaines confidences. Elle dut avouer que c'était étrange de parler amourette avec Arthur, presque gênant étant donné les sentiments qu'elle avait pour lui. Le garçon écoutait ses mots, attentivement, il devait être d'accord avec elle. La serdaigle avait changé depuis son entrée à Poudlard, comme chaque élève l'avait probablement fait, ils avaient grandis et leur mentalité avait évolué en même temps. Ils n'étaient plus des enfants et s'élançaient comme des grands sur la route de la vie adulte. Enfin Arthur plus qu'elle puisqu'elle n'avait que 16 ans et le droit de garder un petit peu sa naïveté enfantine.

Même si la situation amoureuse du garçon aurait pu être quelque chose qu'il vivait difficilement, la bleue, elle ne put se retenir une pensée égoïste. Il utilisait l'humour mais la serdaigle n'était pas dupe, surtout en vue des révélations qu'il lui fit vis-à-vis d'un petit refus qu'il avait subi. C'était difficile, pour lui, mais au moins il était resté seul, n'avait, du coup, pas pu développer des sentiments encore plus fort envers cette fille et ça, c'était tout à l'avantage de la jeune fille. "C'était Alix non ?" Elle était dans son dortoir depuis la première année et avait malencontreusement laissé ses oreilles traînaient quand le fameux "râteau" avait eu lieu. Pas qu'à l'époque elle était déjà amoureuse d'Arthur mais il fallait avouer qu'au jour d'aujourd'hui, elle ressentait une certaine animosité à son égard. Elle se rendit compte que ses mots pouvaient être étrange, ou pas. Mais elle ne voulait pas qu'il s'imagine encore une fois des choses à son sujet et se justifia directement auprès du garçon. "J'étais dans son dortoir." Elle se dépêcha de rajouter. "Mais je ne dirai rien, je peux comprendre que ce soit... gênant." La bleue ne voulait pas que le garçon se sente mal ou gêné vis-à-vis de cette petite anecdote dont elle était au courant. Même si à sa place, elle n'aurait jamais su où se mettre à ce moment précis.

dragées:

- Ahhhh mais l'angoisse ! Je suis sûre que tu sais jamais où te mettre !
- T’imagines même pas ! C’est horrible, sérieux. Surtout qu’à chaque fois, y’a Elliot avec un grand sourire qui trouve ça très drôle ! m’esclaffais-je avec un petit rire nerveux. Il verra ce que ça fait quand on se mettra à lui poser ce genre de question à lui-aussi !
En fait, ce n’était pas tellement les questions de ma mère et de ma grand-mère qui étaient le plus gênant. C’était de voir le malin plaisir que prenait mon petit frère lorsque je me retrouvais dans une telle situation. Mais bon, au moins, d’une certaine manière Elliot avait la décence de ne pas en rajouter une couche ou de distiller les quelques informations -très certainement fausses- qu’il a glanées à Poudlard.

Rapidement, la question me fut retournée et envolé le sourire gentiment moqueur. Cette fois, ce n’était pas ma mère qui me la posait mais une amie. C’était aussi inédit que surprenant. Et malgré tout, je ne niais pas en bloc comme je l’aurai fait normalement. Après tout, c’était moi qui avais commencé. Ce n’aurait pas été juste si je refusais de me plier à mon propre jeu.
- C'était Alix non ?
Plus que la question de Maya, ce fut sa réponse qui me troubla le plus. Pendant de longues secondes, je la regardai sans un mot, sentant, bien malgré moi, le rouge qui me montait aux joues. Ma première considération était totalement égoïste. Comment pouvait-elle savoir ? Qui était allé lui raconter ce qu’il s’était passé ? Mais bien vite je me rappelais que la scène s’était passée en pleine Grande Salle à l’heure du déjeuner, où la moitié de l’école était présente. A l’époque, je ne connaissais pas vraiment Maya alors très certainement qu’elle avait été là par hasard, à notre table, non loin de nous, et qu’elle avait tout entendu.
- J'étais dans son dortoir.
- Oh. Heu … L’explication de Maya venait de me sortir de mes pensées tout en faisant disparaître mes folles suppositions. La réponse était aussi simple que ça. Maya avait du entendre l’histoire là-bas, un peu par hasard. Oui, c’était Alix … répondis-je finalement d’un air penaud, comme si je voulais me cacher.

- Mais je ne dirai rien, je peux comprendre que ce soit... gênant.
Ça, pour être gênant ! Je n’aurai pas pu dire mieux. Pourtant, malgré le rouge qui teintait mes oreilles et mes joues et le long silence qui avait suivi la réponse de Maya, je n’avais pas envie d’admettre que ça l’était. Bien sûr, Maya n’était pas dupe, elle avait comprit ce que je ressentais mais je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à lui mentir. La protéger ? Je ne voulais peut-être pas qu’elle se sente mal à son tour ?
- T’inquiète pas. C’était y’a longtemps et puis, tu l’as dit toi-même, on était des enfants. J’essayais de me justifier mais pourtant mes mots sonnaient faux à mes oreilles. Et puis, presque tout Poudlard était au courant alors tu sais !

Alors que le soleil descendait lentement, signe que la soirée arrivait, je soupirai.
- Aaah quelle journée …

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Ah le petit frère ! Elle connaissait bien ce genre de petits désagréments... puisque c'est elle qui les faisait subir à son grand frère ! Quand elle était petite, elle adorait l'embêter, mettre son nez dans ses histoires, mener son enquête sur ce qu'il pouvait faire et servir de petite fouine pour ses parents. Evidemment, tout se suivait de beaucoup de cris, de larmes et d'insultes en tout genre. Mais à y bien repenser, c'était plutôt amusant. Et puis, aujourd'hui elle avait changé et les liens qu'elle entretenait avec son frère aussi, tout était plus harmonieux, plus tranquille, plus sympathique, et surtout beaucoup plus paisible. "Tu vas bien pouvoir rigoler quand il passera dans sa période d’adolescent !" Elliot était tellement mignon (à l'image de son frère, elle ne pouvait le nier) qu'elle imaginait parfaitement toutes les situations gênantes où pourrait le mettre Arthur.

Elle se sentit horriblement stupide. Pourquoi avait-elle mentionné Alix ? Il n'avait pas dit son nom et elle réalisait après avoir parler qu'il y avait forcément une raison derrière cela. Et maintenant qu'elle y repensait, elle pouvait tout à fait le comprendre. Elle lui avait mit un râteau, en public, et l'histoire avait fait écho dans les couloirs, de quoi bien le mettre mal à l'aise. Le pauvre. Elle aurait du se taire, elle était idiote et voyait bien au fur et à mesure que ses joues prenaient de la couleur qu'il était gêné. La serdaigle n'aborderait plus jamais ce sujet, elle s'en fit la promesse, elle n'évoquerait pas non plus cette discussion, bien trop honteuse d'être aussi curieuse. Il essayait de la rassurer comme elle avait essayé elle aussi. C'était mignon. Par contre, elle avait des multitudes de question en tête. Notamment de savoir s'il ressentait encore quelque chose pour elle, c'était une jolie fille personne ne pouvait en faire abstraction. Et gentille. Et intelligente. Alix avait tout pour elle, et au fond d'elle, la préfète ne pouvait se sentir autrement qu'intimidée. "Et dis moi..." Elle se lançait, une question lui brûlait les lèvres. "Au fond, tu l'aimes encore un peu non ? Je veux dire, comme un premier amour ?" Même s'il n'a pas eu lieu, mais ça, elle se retenait de le lui dire, ça pouvait sonner méchant.

Elle ne s'était pas rendu compte que le temps était passé aussi vite. C'est la remarque d'Arthur qui lui fit en prendre conscience et elle eut une pensée égoïste trouvant le moment trop court. Malheureusement elle ne pourrait pas traîner à la tombée de la nuit, ses parents ne savaient pas où elle était et encore moins avec qui. Son estomac se tordit, elle n'avait pas envie de partir, elle était tellement bien avec lui. La bleue avait trop peur que sa bulle de confort n'éclate quand elle quitterait le garçon. Elle espérait grandement qu'ils puissent se revoir le plus rapidement possible.

dragées:

Bien sûr que j’allais pouvoir me "venger" lorsqu’Elliot serait en âge de connaître ses premiers amours. Et même si, sur certains aspects, je me comportais plus que le grand frère protecteur, sur ce point précis, je m’amuserai beaucoup. Surtout que bon, il fallait l’avouer, Elliot était mignon, j’étais sûr qu’il n’aurait aucun mal à séduire une ou deux jeunes sorcières. Pas comme certains qui se prenaient des râteaux magistraux, n’est-ce pas Arthur ?

D’ailleurs, en parlant de cet évènement tout à fait magique qu’Alix m’avait fait et que j’avais fait vivre à Alix, j’avais beau assurer à Maya que ça allait bien, je n’en étais moi-même pas très convaincu. Ça n’avait rien d’étonnant, tout compte fait. Avec l’épisode du filet du Diable et de Travers, c’était peut-être mon souvenir le plus désagréable de mes années à Poudlard. Même les frayeurs en chaîne dans la forêt interdite avec Cassy n’étaient pas difficiles à ressasser, certainement parce que sans ça, je n’aurai jamais eu un tel meilleur ami, ce qui valait certainement toutes les mésaventures qui soient.
- Et dis-moi... Au fond, tu l'aimes encore un peu non ? Je veux dire, comme un premier amour ? hissa Maya sur un ton aussi peu assuré que le mien précédemment. Cette fois-ci, je ne pus m’empêcher de plonger longuement dans son regard, d’un air qui pouvait paraître jugeur mais qui, dans mon attention, ne l’était pas. J’essayais simplement de comprendre, et de trouver la réponse. J’en savais rien, je ne m’étais jamais posé la question, à vrai dire. J’avais plutôt cherché à occulté ce qu’il s’était passé dans la Grande Salle ce jour-là, me contentant de sourire amicalement à Alix dès que je la croisais. Mais est-ce que je l’aimais encore, au fond ? Était-ce pour ça qu’à l’aube de ma septième et dernière année à Poudlard, je n’avais personne ? Je devais avouer que, pendant un instant, je me sentis légèrement mal. J’étais incapable de répondre à Maya, de lui fournir une réponse tranchée.
- J’en sais rien, soufflais-je au bout de plusieurs longues secondes de réflexion. Et au final, qu’est-ce que ça change si je finis par trouver la bonne personne ? Maya avait certainement une vision différente des choses mais pour moi, il était clair que si je venais à sortir avec une fille, cette histoire avec Alix n’aurait aucun impact.

Puis je soupirai, voyant cette journée bien mouvementée arriver à sa fin. Maya ne dit rien, peut-être était-elle encore en train de réfléchir à mes paroles sur mes déboires en amour. En tout cas, nous n’allions pas tarder à rentrer. Puisque mes parents n’étaient pas venus à Fort Augustus, je n’avais pas vraiment d’heure à laquelle rentrer mais ce n’était peut-être pas le cas pour Maya. Et puis, je n’avais pas prévenu Elliot que j’allais m’absenter si longtemps -ce qui n’était de toute façon pas prévu. Alors même s’il était capable de se gérer tout seul, il fallait tout de même songer à rebrousser chemin.
- Bon, lançais-je tout en me levant. On devrait rentrer, tu ne crois pas. C’est pas que heu … Je parus soudainement gêné. Que je ne veuille pas rester mais ce serait mieux, non ? Aussitôt ces mots sortis de ma bouche, je les regrettais. Non, Arthur, ce ne serait pas mieux, par Merlin ! Comme est-ce que tu pouvais dire une telle chose. J-je te raccompagne ? me pressais-je d’ajouter en balbutiant.

Hors-RP:

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Elle avait besoin de savoir, de se rassurer peut-être, de croire même qu'elle était unique dans le coeur du garçon. Elle devait avouer que sur ce point-là elle n'était pas vraiment sûre d'elle, elle n'avait jamais autant pensé aimer quelqu'un qu'Arthur. Alors que quelques semaines avant cet été, elle ne le connaissait même pas. La bleue était jalouse, jalouse d'Alix d'avoir eu une importance dans le coeur du garçon, chose qu'elle essayait inlassablement de réaliser à son tour. D'un autre côté, elle craignait d'en faire trop et par là de gâcher la relation qui pourrait exister entre eux. Elle était peut-être trop lourde ? Trop insistante ? Et trop idéaliste d'une chose probablement inexistante ?

La réponse du blond ne la satisfaisait qu'à moitié, en espérant qu'elle soit la bonne, mais pourtant à travers ses mots elle imaginait simplement qu'il était encore accroché à Alix. Elle allait devoir redoubler d'efforts pour passer au dessus de ça tout en restant elle même. Déjà qu'elle lui mentait pour les cours de potions, il n'aurait pas fallu en faire plus.

Pendant le silence qui suivit, la préfète comprit bien que la fin de cette journée était proche. Malheureusement. Elle aurait avec grand plaisir passer toute la soirée aux côtés du garçon. Un poids tomba au fond de son estomac, elle se demandait quand est-ce qu'ils se reverraient à deux. C'était étrange mais au fond d'elle, elle se doutait bien que ce ne serait pas durant la fin des vacances. Il allait revoir des amis, faire la fête, s'occuper de son petit frère. Elle, était avec ses parents et passerait les prochains jours à faire des promenades en vélo dans la campagne et d'autres choses qui ne semblaient plus du tout intéressante aux yeux de la jeune fille parce qu'elle savait qu'elle ne penserait plus qu'à lui. Triste mais véridique.

Et voilà. Il se levait. Elle l'écoutait d'une oreille distraite, non elle ne croyait pas qu'il fallait rentrer. Tant pis pour ses parents. Elle était presque majeure après tout, il fallait bien qu'elle vole de ses propres ailes. Un sourire s'ancra sur son visage en vue de l'air gêné du garçon, soit c'était de la politesse, soit autre chose. "Oui t'as raison, ce serait mieux." Elle essayait tant bien que mal de cacher sa déception. "Tu vas au camping aussi de toute façon il me semble". Elle lui sourit gentiment, au moins elle gagnait quelques minutes avec lui et elle allait se forcer à ralentir le pas pour retarder au maximum le moment de se dire au revoir. C'était le moins qu'elle puisse faire pour rester en sa compagnie un peu plus longtemps. Elle voulait lui crier son amour, lui faire comprendre qu'il ne la laissait pas indifférente, qu'elle avait envie de partager quelque chose avec lui. Bien sur, elle ne le ferait pas, pas maintenant du moins, c'était trop tôt et pas sûr d'être réciproque, elle ne prendrait pas de risque.

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