Alice est très en retard. Frank va arriver d'une minute à l'autre et elle vient tout juste de sortir de la douche. Elle court en tout sens dans son petit appartement londonien, laissant tomber ça et là quelques gouttes d'eau sur le parquet. Une serviette humide est enroulée autour de son corps.
— Mais où ai-je donc fichu cette satanée robe, bon sang ? se dit-elle en soulevant une pile de coussins.
Elle finit par retourner tout l'appartement en se mettant à la recherche de sa robe perdue. Elle aurait pu utiliser un sortilège pour la retrouver, bien sûr, si elle n'avait pas également égaré sa baguette magique dans tout ce désordre.
Enfin, elle trouve la vilaine et aussitôt elle se débarrasse d'un geste de sa serviette avant d'enfiler sa tenue en un rien de temps. Il ne lui reste plus qu'à se sécher les cheveux et a essayer de les discipliner au mieux, ce qui est loin d'être gagné. Mais avant cela, elle s'arrête un moment et prend trois grandes respirations afin de retrouver un peu de son calme. Puis elle se met aussitôt à la recherche de sa baguette qu'elle ne tarde pas à dénicher, cachée derrière le pot de céréales sur le plan de travail de la cuisine. Elle la pointe alors devant elle et d'un geste elle fait un rapide tour d'horizon de tout son appartement. En quelques secondes, tout retrouve sa place initiale et les pièces sont nettes de propreté.
Toujours dans la cuisine, Alice en profite pour ouvrir le réfrigérateur et un mince sourire se dessine sur ses lèvres. June, sa coloc', lui a préparé un repas pour deux qu'elle n'aura plus qu'à réchauffer car il faut le dire, Alice n'est pas très douée en cuisine. Elle a toujours eu du mal avec les recettes, elle était d'ailleurs assez mauvaise en potions à Poudlard, il lui a fallu beaucoup de travail pour remonter ses notes et ainsi s'inscrire à la formation d'auror. Heureusement qu'elle était douée dans les autres matières.
Alice referme le réfrigérateur avant de retourner vers le salon. June est parfaite, elle lui manquera beaucoup lorsqu'Alice emménagera avec Frank. Mais des deux, si elle doit faire un choix, elle préfère nettement vivre avec Frank.
Après s'être coiffée puis maquillée, Alice s'approche du tourne-disque moldu que June et elle ont chiné sur une brocante de Londres. Délicatement, elle actionne le mécanisme et le disque se met à jouer un vieux swing qui emplit le salon de ses sons de trompette.
Elle jette un coup d'oeil à la pendule accrochée au mur opposé à la fenêtre. Il est dix neuf heures, déjà, Frank ne va plus tarder à présent.

Alice sursaute lorsque l'on frappe à la porte, mais elle se reprend aussitôt. Elle se passe une main dans les cheveux pour les remettre en place puis se dirige vers la porte qu'elle ouvre sans attendre, trop pressée de revoir son Frank, comme une vraie collégienne. Alice est toute en légèreté ce soir, ce qui contraste terriblement avec son dur métier et la carapace qu'elle s'est forgée pour mener à bien ses missions.
— Salut, dit-elle dans un grand sourire. Entre.
Elle se colle légèrement contre la porte pour le laisser passer puis se mord la lèvre inférieure en regardant le bouquet de roses et la bouteille de vin. Et puis cette chemise... Depuis combien de temps ne l'a-t-elle pas vu autrement qu'en tenue de travail ?
— Qu'est-ce que tu es beau, dit-elle en pouffant de rire, comme si les mots étaient sortis tout seuls de sa bouche. Tu n'étais pas obligé d'apporter tout ça, merci. Le bouquet est magnifique ! Je vais te débarrasser, installe-toi.
Alice attrape le bouquet de roses et se dirige vers la cuisine à la recherche d'un vase où le mettre. Elle en déniche un dans un placard sous l'évier, le remplit d'eau et y dépose les roses les unes après les autres.
— Tu vas bien ? lui demande-t-elle en rejoignant Frank dans le salon et en s'installant à côté de lui sur le canapé. La journée n'a pas été trop dure ?
Alice remonte ses jambes sous ses fesses et se rapproche de Frank pour se blottir contre lui. Une bouffée de chaleur l'envahit au contact de son cher et tendre et elle se penche vers lui pour lui déposer un baiser.