Tandis que Saul allait quitter la table d'Alexandre, celui-ci lui attrape le poignet, le suppliant presque de rester avec lui. Sceptique, Saul le regarde un instant, essayant de déceler au fond du Serpentard ses véritables intentions. Souhaite-t-il vraiment le voir rester ou est-ce juste par intérêt ?
Le Serdaigle n'a pas le temps de répondre quoi que ce soit que Mairead fait son entrée. Saul se tourne vers elle tandis qu'Alexandre le lâche brusquement.
« Oh, que vois-je ? dit-elle sur le ton de l'ironie. Un serpent et sa proie…
— Mai... fait Saul, visiblement mal à l'aise de la voir intervenir pour prendre sa défense.
— Bon. Qu’est-ce que tu veux, Rozen ? reprend-elle d'une voix plus sèche.
— Mai, s'il te plaît, ça va... » supplie Saul en grimaçant.
Mais la jeune sorcière ne semble pas encline à écouter son ami. Elle continue sur sa lancée, le défendant en rabaissant le comportement d'Alexandre. Autour de leur table, les regards commencent à converger dans leur direction, ce qui met Saul encore plus mal à l'aise. Puis Alexandre s'y met à son tour et là, le Serdaigle ne sait vraiment plus où se mettre. Il a l'impression de ne pas être dans la conversation. On parle de lui sans lui demander son avis, c'est comme s'il n'était pas capable de réfléchir par lui-même, ce qui est un comble tout de même pour un garçon aussi intelligent que lui (mais qui est certes du genre à se faire avoir trop facilement).
« Bon, arrêtez tous les deux, fait Saul en regardant autour de lui, tout le monde nous regarde... Mai, ça va, je t'assure, merci de ton aide mais tout va bien, je gère la situation. On était simplement en train de discuter, Alexandre et moi... »
Certes, une discussion assez étrange et on ne peut plus fausse, mais ça le Serdaigle se garde bien de le mentionner.
« Quant à toi, Alexandre... Saul soupire, les épaules basses. Si tu y tiens tellement, je te filerai mon devoir. Après tout, c'est ce que tu voulais, non ? De toute façon... Bref, laisse tomber, ça n'a pas d'importance, après tout. »
Le Serdaigle est déçu. Au fond de lui, il espérait vraiment renouer avec son ancien ami. Mais est-ce seulement possible ? Alexandre a-t-il essayé de le rattraper seulement par intérêt ? Saul n'en sait rien et se doute bien qu'il n'aura jamais de réponse à toutes ces questions.

La présence de sa baguette magique dans sa poche se faisait étrangement claire. Entre Alexandre et elle, c’était presque physique. Dès qu’elle l’avait rencontré, trois ans auparavant, elle avait senti le fumet caractéristique du sale type. Était-ce parce qu’elle avait ressenti que lui-même l’avait jugée au premier regard ? Toujours était-il qu’elle avait été confortée dans sa première impression par les moments pénibles que le Serpentard avait fait vivre à son camarade de Serdaigle. Or, ce dernier n’avait absolument pas mérité un tel traitement. Saul était peut-être une bonne âme, un garçon magnanime, le genre de personne à donner une seconde chance… mais Mairead, elle, ne le pardonnerait pas.

« Tu te prends pour une justicière, Aubrey ? » osa lui demander le furoncle. Il ne s’arrêta évidemment pas là et cru bon ton de lui faire la leçon. Il n’avait peut-être pas tort sur le fond, mais elle était loin d’être d’humeur à l’admettre, ou même s’en rendre compte. Un rictus nerveux se dessina sur les lèvres de la quatrième année. Rozen était peut-être plus grand et plus impressionnant qu’elle, mais il en fallait bien plus pour l’intimider. Après tout, Bertram devait être à peu près deux fois plus musclé et il lui était déjà arrivé d’en venir aux mains avec lui. Certes, cela remontait à leur tendre enfance… et elle n’était pas sûre de pouvoir toujours lui tenir tête aujourd’hui, mais le fait était qu’elle n’avait pas peur des garçons – ni des filles – plus costauds qu’elle. Elle répliqua, en montant le ton « Je pense justement que j’ai le droit sinon le devoir de le mettre en garde contre une personne vénéneuse comme toi. Et c’est drôle que tu dises ça parce que Saul a aussi une langue, et … »

Et c’est à ce moment que le jeune homme décida justement d’en faire usage pour calmer la furie. Emportée par son animosité envers Alexandre, Mairead n’avait pas entendu les précédentes plaintes de son ami. Elle sembla redescendre sur terre aux mots qu’il prononça « Bon, arrêtez tous les deux, tout le monde nous regarde... Mai, ça va, je t'assure, merci de ton aide mais tout va bien, je gère la situation. On était simplement en train de discuter, Alexandre et moi... ». Effectivement, un coup d’oeil circulaire apprit à la Serdaigle que tous les élèves présents autour d’eux les observaient. Elle adressa un haussement de sourcils, accompagné d’un petit mouvement de tête agressif à un élève de première année aux yeux ronds.  Il replongea très vite la tête dans son livre. Elle se mordit ensuite l’intérieur des joues, ennuyée. Si elle n’avait cure des regards indiscrets, la personnalité de Saul était telle qu’il n’appréciait que modérément l’attention. Elle se retint très fort pour ne pas continuer à déballer le fond de sa pensée au vil personnage devant elle et, l’effaçant de son champ de vision, se tourna vers son camarade. Il avait l’air attristé et elle se sentit coupable d’avoir pu être la cause de sa contrariété. Cette idée l’accablait. « Tu es sûr ? Bon. Bien sûr, tu es seul juge. Je suppose que tu préfères que je te laisse. Mais tu sais ce que j’en pense. »

Feignant d’être calmée, elle entreprit de rassembler les livres qu’elle avait posés sur la table et se pencha pour ramasser le sac qu’elle avait laissé tomber dans son accès de colère. Malgré tout, ses mains tremblaient, incontrôlables. Agenouillée, elle ne put s’empêcher d’émettre des grommellements incompréhensibles – qui devaient probablement contenir les mots « copain Avery » et « crétin incapable » – lorsque Saul parla de céder son devoir. Après tout, il ne s’agissait que d’un devoir. Amère, Mairead songea que ce n’était pas la peine de risquer de le blesser en ressortant les griffes.

HJ:

La petite Aubrey ne semblait pas avoir peur d'Alexandre. C'était une fille intrépide. Oui, une fille. On ne pouvait clairement pas parler de femme ! Elle avait de la ressource la petite. En même temps, le Serpentard semblait beaucoup moins imposant que la plupart des garçons de son âge. Notamment Saul était beaucoup plus imposant. Mais ce n'était pas les plus gros hypogryffes qui étaient le plus hargneux. Et cela pouvait aussi s'appliquer à Mairead Aubrey qui n'avait pas la baguette dans sa poche. Le Serpentard avait perdu son sourire hypocrite.
Alors que tout les élèves présents dans la bibliothèque les observaient (et ça, Alexandre l'avait remarqué), la jeune fille se mit à expliquer les raisons qui la poussaient à intervenir. Lui ? Une personne vénéneuse ? Peut-être.
Elle fut interrompue par Saul qu'elle venait, à croire, seulement de remarquer. D'un signe, elle fit détourné le regard de tout les petits curieux présents dans la pièce. Ce qui ne déplaisait pas au Serpentard, il n'aimait pas qu'on le regarde ainsi. Ce dernier lut sur le visage de la Serdaigle qu'elle se retenait de vider son sac de vilains mots sur lui. Mais il savait que si Saul n'avait pas été là, elle ne se serait pas gênée pour le faire. Elle tourna son regard vers le grand garçon et capitula. Alexandre les regardait du coin de l'oeil. Puis le Serdaigle s'adressa à lui et lui proposa de lui donner son devoir avec comme bruits de fond les grommellements de Mairead. Il ne voulait plus du devoir de Saul. Il n'en avait plus envie. Il se serait senti trop mal d'accepter. Il n'était pas arrivé à ce niveau là de bassesse.

« Je veux plus de ton devoir ! Je vais faire le mien tout seul. » dit Alexandre en regardant Saul dans les yeux.

A ce moment là, le Serpentard entendit quelque chose de la bouche de Mairead qui ne lui plaisait pas du tout. C'était peu audible mais il avait bien compris: « Crétin incapable ». Oh ! Comme ces mots lui étaient familiers. Le nombre de fois où il les avait entendu chez lui, à Londres. Cependant, il n'acceptait pas de les entendre de la bouche d'Aubrey. Il baissa son regard pour lui lancer un regard noir.

« Surveille tes paroles Aubrey. » la menaça-t-il calmement.

Il détestait vraiment cette fille. Et ce, dès le premier regard. Il ne comprenait pas comment Saul faisait pour traîner avec elle. Tout comme il ne comprenait pas vraiment pourquoi il était toujours aussi gentil avec lui. Ils étaient si proches en première année... Pendant cette année là, il regrettait même d'avoir été placé à Serpentard et non pas à Serdaigle. Ce n'était qu'à partir de la deuxième année qu'il a vraiment commencé à s'intégrer à sa maison et qu'il avait compris la vérité sur le gentil Serdaigle. Mais il lui arrivait de regretter l'amitié qu'il partageait avec lui.

Dragées:

Saul regarde Alexandre un instant tandis que celui-ci refuse son devoir d'Histoire de la magie. Si Mairead ne les avait pas interrompus, sur que le Serpentard ne se serait pas gêné pour accepter l'aide du Serdaigle. Mais maintenant qu'elle est là, ce n'est plus la même chose. Ce garçon est une vraie girouette. Un jour il veut le devoir, un autre non. Un jour il est ami avec Saul et le lendemain c'est terminé. Pourquoi ? Aucune idée. Saul soupire et hausse les épaules.
« Comme tu voudras... » dit-il en capitulant.
Après tout, c'est Alexandre que ça regarde.
Puis il entend Mairead grommeler et son regard se baisse sur son amie, agenouillée sur le sol en train de ramasser ses affaires. De ses paroles, il comprend « crétin incapable » et les épaules du Serdaigle s'affaisse, comprenant bien que cette histoire est loin d'être terminée. Saul tente un « Mai... » pour calmer le jeu, mais trop tard, Alexandre a lui aussi entendu les mots prononcés par la Serdaigle et la querelle reprend face à un Saul complètement impuissant.
— Surveille tes paroles Aubrey », dit alors le Serpentard d'une voix sèche mais néanmoins calme (le calme avant la tempête ?).
Le pauvre Saul lève les yeux au ciel en soupirant de nouveau. Il sait bien que rien n'arrêtera les deux ennemis, ils ne peuvent pas s'entendre et ce depuis très longtemps. Combien de fois Mairead a-t-elle fait la leçon à Saul concernant Alexandre ? Lui conseillant de ne plus approcher ce garçon qui ne méritait pas toute l'attention que le Serdaigle pouvait lui porter ? Saul a eu beau plaider la cause du Serpentard (« Il n'est pas si méchant, tu ne l'as pas connu en première année. Je te jure que c'était quelqu'un de bien, je suis sûr que tu pourrais l'apprécier si tu t'intéressais un peu plus à lui ! ») rien n'y a fait, Mairead n'a jamais daigné changer d'avis à son sujet, persuadée qu'elle était que le Serpentard s'était fait retourner le cerveau par « cet imbécile de Thomas Avery » (ce sont ses mots, pas ceux de Saul et encore, parfois elle y allait plus fort encore, un vrai chartier).
« S'il vous plaît... » dit-il alors d'une petite voix, sachant pourtant que ses mots n'auront aucun impact.

Alexandre entendit Saul soupirer donc il tourna son regard vers lui. Son ancien ami n'avait pas l'air d'avoir envie que la dispute reprenne, et le Serpentard le comprenait tout à fait. Donc il essaya de calmer la rage qui bouillonnait en lui et d'oublier les dires de Mairead.

« Je suis désolé Saul. » s'excusa Alexandre pour la première fois en l'espace de plus de trois ans.

Il était sincère. Mais il savait pertinemment que les deux Serdaigle doutaient certainement de sa sincérité. Le Serpentard s'assit en soupirant, regardant ses notes bourrées de fautes d'orthographe.

« Tu as le droit de ne pas me croire. Je ne t'en voudrais pas pour ça. Après tout, nous ne sommes plus amis et je suppose que tu sais pourquoi. »

Alexandre passa sa main dans ses cheveux, réfléchissant à comment il allait formuler sa question. Ou plutôt, la tonalité qu'il allait employer. A ce moment là, il aurait voulu d'Aubrey ne soit pas là, qu'elle les laisse tranquille. Mais il espérait qu'elle allait le laisser tranquille si elle entendait ce qu'elle avait à dire.

« Que penses-tu de moi Saul ? » demanda-t-il sérieusement.

Il pensait déjà connaître la réponse. Il avait été immonde avec le Serdaigle. Il l'avait abandonné. Mais en même temps, il l'avait cherché. S'il avait cru qu'Alexandre allait rester alors qu'il lui servait de faire-valoir, il s'était lourdement trompé. Le Serdaigle allait faire le gentil, de toute manière. Et c'était ce qu'Alexandre attendait de lui. Il y avait aussi une chose que le Serpentard ne voulait pas entendre. C'était que Saul insinue qu'il était jaloux. Il avait peur qu'il lise en lui comme dans un livre ouvert. Il avait peur qu'il devine les regrets que qu'il pouvait avoir, sa jalousie...

Évidemment, il avait entendu. Il lui semblait qu’Alexandre faisait exprès de sauter sur toute occasion de l’énerver. Alors qu’elle était en train d’essayer de se calmer – effort ô combien important pour la bombe sur pattes qu’elle était – il continuait à la provoquer. C’était du moins ainsi qu’elle le percevait. Sa raison, qui, tiens comme c’est bizarre, avait un peu la voix de Saul, lui dit de se contenir, alors que ses réflexes s’activaient. Rozen avait parlé alors qu’elle remettait le dernier livre dans son sac. Elle ne contrôla pas vraiment la main qui le tenait qui, sans qu’elle y réfléchisse, fendit les airs avec l’intention de balancer l’ouvrage dans la figure du Serpentard. De ces deux volontés contradictoires, se retenir pour préserver son ami versus détruire le minois hautain du serpent, résulta le bruit sonore du livre heurtant le pied de la table. Elle lâcha un « Oups » pas vraiment sincère. Elle était seulement désolée pour le livre qui n'avait rien demandé.

« S’il vous plaît ». Saul les suppliait de se calmer. Rassemblant toute la volonté dont elle pouvait faire preuve, elle ferma les yeux en prenant une longue inspiration. Elle se redressa. Le visage fermé, elle se tourna vers l’importun et répliqua un «  Je ne vois pas de quoi tu parles, Rozen. » glacial et plein de mauvaise foi. Elle reporta son attention sur son camarade. « Écoute, Saul. Tu fais ce que tu veux. Je ne te dérange pas plus longtemps. De toute façon, j’ai du travail. Je te laisse et, puisque tu me le demandes, je ne dis plus rien. Mais tu sais que je n’en pense pas moins… »

Ignorant royalement Alexandre, elle tourna les talons, s’éloigna des garçons. Elle perçut vaguement le sournois demander à Saul ce qu’il pensait de lui, mais n’entendit jamais sa réponse. Une fille plus âgée qu’elle, manifestement en train d’étudier, la regarda passer avec un air de reproche. « Qu’est-ce que tu regardes ? Tu as un problème ?! ». Elle était, elle devait l’admettre, un peu vexée que Saul soit retourné vers son ancien ami et ne semble pas prendre ses conseils au sérieux. Certes, il avait un an de plus et était probablement aussi plus intelligent qu’elle. Cependant, elle ne démordait pas de l’idée qu’il avait trop confiance en une sorte de « bonté naturelle » des êtres humains. Quelle aberration pour une méfiante de nature ! Elle avait compris que le jeune homme préférait qu’elle le laisse tranquille, mais elle n’était pas paisible. Elle redoutait qu’il se retrouve à nouveau prisonnier de la toile du fourbe avec qui elle l’avait laissé. On lui avait déjà dit – et par « on », entendons « ses frères », en particulier Graham – qu’elle était trop maternelle. Trop possessive avec ses amis. Elle avait beau le savoir, c’était plus fort qu’elle.

Le stress généré par la scène qui venait de se dérouler la faisait avancer à petits pas rapides. Elle croisa la bibliothécaire alertée par le bruit qu’avait fait son projectile initialement destiné au nez d’Alexandre. Bientôt, elle passait la porte et s’éloignait dans les couloirs, inquiète pour son ami.

dragées:

Lorsqu'Alexandre prononce les mots « Je suis désolé », Saul se retourne vers lui, les yeux ronds comme des Souafles. C'est bien la première fois que le Serdaigle entend le Serpentard s'excuser, et il en est un peu sur le derrière. Il bafouille une espèce de « Euh, eh bien, je, ok, euh, d'accord » tandis que le grimoire de Mai lui frôle la jambe pour aller atterrir un peu plus loin. Saul baisse le regard distraitement vers le livre puis reporte aussitôt son attention sur Alexandre lorsque celui-ci s'empresse d'ajouter qu'il comprendrait que Saul ne croit pas à ses excuses, avançant le fait qu'ils ne sont plus amis et que Saul sait pourquoi. Justement, non.
Saul hausse les épaules, un peu surpris.
« Eh bien justement, n... »
Mais il ne termine pas sa phrase car Mairead s'en va. Saul lève les bras en l'air en signe d'impuissance. Il a vraiment l'impression d'assister à toute la scène depuis l'extérieur, incapable d'interagir avec personne. Un vrai fantôme, même Peeves a plus de pouvoir que lui.
Il voudrait rattraper Mairead, l'empêcher de partir mais Alexandre lui demande soudainement ce que le Serdaigle pense de lui. Saul hausse les sourcils, l'air de dire « Non mais t'es sérieux ? ». Au lieu de quoi il secoue la tête de droite à gauche, incapable de trouver un qualificatif assez juste pour parler du comportement d'Alexandre.
« Ecoute, dit-il, les bras toujours en l'air. Je ne sais pas ce que je pense de toi, je ne sais jamais sur quel pied danser avec toi, comment tu vas réagir, comment... Bref, tu changes d'humeur comme de robe de sorcier, on était amis puis à présent on ne l'est plus, je ne sais même pas ce que je t'ai fait pour te chiffonner à ce point ! Vraiment, c'est un mystère. Si j'ai fait quelque chose qui t'a blessé, dis-le moi, qu'on puisse mettre les choses au clair, parce que là, je nage un peu dans le flou, c'est perturbant de ne pas savoir. Et puis... »
Saul soupire, secoue de nouveau la tête, attrape ses affaires sur la table d'Alexandre puis regarde le Serpentard en haussant les épaules.
« Je suis désolé, je vais rejoindre Mairead... dit-il et sans attendre de réponse, il court à la poursuite de son amie. Mai ! MAI ! Attends-moi, s'il te plaît ! »
Si Alexandre veut retrouver son amitié, à l'avenir, il devra faire le premier pas...

Alexandre sentit l'envie de Mairead de lui casser le nez. Son pauvre nez ! Déjà que le frère aîné de la jeune fille, Bertram, lui avait cassé le nez l'année dernière... Et son ex qui le menaçait régulièrement "d'exploser son gros pif". Son nez était-il si vilain que cela ? Ou les gens en étaient-ils jaloux ? Le Serpentard fut content de voir Aubrey s'en aller. Quant à Saul, il avait l'air de se sentir impuissant, si on en jugeait par son mouvement de bras.
L'ancien ami d'Alexandre se mit à lui dire ce qu'il pensait de lui, en réponse à sa question. Donc, il ne savait pas comment se comporter avec lui. Et il ne savait pas pourquoi Alexandre n'était plus son ami. Il se foutait de lui ? Le nombre de fois où le Serpentard a essayé de lui faire comprendre, autant implicitement qu'explicitement.
Le Serdaigle soupira en secouant la tête. Il attrapa rapidement ses affaires sur la table puis s'excusa et lui faussa compagnie sans plus d'explication, sans lui laisser le temps de répondre. Il allait rejoindre Mairead, ce qui irrita quelque peu le Serpentard. Il resta très silencieux, regardant autour de lui, ne sachant quoi faire. Il était hors de question qu'il le rattrape ! Et puis quoi encore ? Il avait la désagréable sensation d'avoir perdu quelque chose. Mais il ne s'en voulait pas. C'était un mal pour un bien. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas d'autres amis. Cependant, un poids lui pesait sur la poitrine.

HJ: