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Some things don't need words ft. Nate

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MessageSujet: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Dim 15 Jan 2017 - 11:51


6 Décembre 1974
Le vent soufflait sans cesse derrière les carreaux colorés des fenêtres de la salle commune. Glacial, il ne portait toutefois pas les premiers flocons de la saison, des flocons que tout le monde attendait secrètement avec impatience et qui complèteraient alors parfaitement l’ambiance déjà si merveilleuse de ce mois de l’avent. Mais faute de neige, il valait mieux rester au chaud dans la salle commune, se prélasser devant un bon feu, assis dans un confortable fauteuil sans âge. Je ne dérogeais pas à la règle.
Beaucoup d’élèves travaillaient encore sur leurs devoirs assis aux tables disposées dans la salle commune. Mais certains d’entre eux, comme moi, avaient décidé de s’installer au creux d’un grand fauteuil, leurs cours sur les genoux, à réviser auprès de la cheminée et du grand sapin de Noël si magnifiquement décoré qu’Hagrid avait installé quelques jours auparavant.

Nous étions vendredi soir et le week-end s’annonçait miraculeusement peu chargé, pour une fois. Je n’avais qu’une dissertation à rédiger pour le professeur Slughorn d’ici à mardi, autant dire que je n’allais pas m’y mettre ce soir. Si près du feu, je ne rêvais que de prendre un bon livre et de ne pas voir passer le temps. Néanmoins, pour me donner bonne conscience, j’avais tout de même commencé à réviser mes cours d’histoire de la magie (qui étaient autrement moins intéressants que n’importe quel autre livre) en vue de l’interrogation que nous allions avoir sur la guerre des Géants, la semaine prochaine.

Les minutes et les heures passaient sans que pour autant mon cours ne semble se terminer. J’étais habituellement dissipée en cours d’histoire de la magie et je m’impressionnais d’avoir pris autant de notes sur, disons-le, un sujet de la plus haute importance. Les autres élèves commençaient à monter dans leurs dortoirs et bientôt, il ne restait presque plus personne auprès du feu.
Il y eut un lourd craquement provenant de l’âtre, ce qui me fit lever les yeux de mes copies. Le feu était en train de mourir ! Hésitant un instant, ne voulant pas bouger de ma confortable place, je finis par me lever pour remettre une bûche sur les braises. Comme le feu reprenait difficilement, je donnais un coup de baguette et une étincelle rougeâtre en sortie, ranimant aussitôt les braises et de belles flammes virevoltantes se mirent à nouveau à danser. Satisfaite, je me relevais pour reprendre ma place lorsque je croisai le regard de Nate.
Je restais figée un instant. Depuis quand était-il là, assis dans un canapé ? Avais-je été si absorbée par mes cours que je ne l’avais pas vu ? Oh mais quel botruc je faisais ! Étrangement mal-à-l’aise, je m’approchais gauchement de lui, lui souriant aussi gentiment que bizarrement. Une fois devant lui, je levais mes mains et signais (ou plutôt singeais) un « Toi bien aller ? » bien pathétique. Désireuse de ne plus l’obliger à écrire des lettres d’or avec sa baguette, j’avais décidé d’apprendre au moins les rudiments du langage des signes. Mais ça ne payait pas de mine pour le moment …



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J'espère que ça te convient comme début de sujet Coeur


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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Jeu 19 Jan 2017 - 21:39

Nate considérait le week end comme une véritable goulée d'air. Il adorait Poudlard, mais trouvait que, cette année, les profs leur mettaient beaucoup trop la pression pour les ASPICs. Nate, qui jusque-là avait été plutôt régulier dans son travail - et obtenait même des notes plus que convenables dans certaines matières - commençait à saturer. Il croulait sous les devoirs et ne trouvait pas juste qu'il lui fallût consacrer la majeure partie de son temps libre à travailler. Le jeune homme avait d'autres choses à faire : il voulait prendre le temps de composer, de s'entraîner au quidditch et de profiter de la vie.

C'est pourquoi il n'avait aucun scrupule à ne pas travailler en ce Vendredi soir d'hiver. Bien que la Salle Commune fût d'ambiance studieuse, Nate ne s'était pas mis au diapason. Calé dans un canapé moelleux, il avait renoncé à sortir sa guitare pour ne pas troubler le calme de la soirée. C'est pourquoi, son crayon à papier dans sa main, il griffonnait sur un morceau de parchemin. Au début, il avait commencé à esquisser le feu dévorant qui chauffait dans la cheminée, s'appliquant à donner une impression de mouvement.
Puis, en levant les yeux, il avait remarqué la présence d'Aliénor.

Aliénor, depuis quelques temps, le laissait songeur. Depuis qu'il avait appris à la connaître, il recherchait sa compagnie et se surprenait très souvent à la chercher du regard. Le Gryffondor n'en avait parlé à personne. Pas même à Ange ni à Fabian. C'était trop déroutant. Et n'avait-il pas une malchance incroyable avec les filles ? Mieux valait que son secret restât tel. Souriant discrètement, Nate retourna son parchemin et commença, en jetant de brefs coups d’œil à la jolie Sixième année, à dessiner son portrait. Le moment était parfait parce qu'elle révisait et était si prise par sa tâche que Nate pouvait l'observer à son aise.

Autour de lui, cédant aux bras de Morphée, les élèves montaient peu à peu vers les dortoirs. La Salle Commune se vida imperceptiblement, les bruits de discussions s'estompèrent. Il frotta le parchemin pour donner au visage un aspect plus sombre qui matérialisait l'ombre et s'attaqua à la bouche gourmande de la jeune fille, s'attardant sur l'arrondi de ses lèvres.
Du bruit lui fit relever la tête. Aliénor se levait et s'avança vers le feu qui avait perdu de sa splendeur. C'est alors que Nate s'aperçut qu'ils étaient les derniers et son cœur rata un battement. Il la regarda raviver le feu magiquement et n'eût pas le réflexe de retourner à son dessin avant qu'elle ne se tournât vers lui. Une fugace surprise traversa les traits de le jeune fille. Et Nate lui sourit, se sentant plus con qu'un manche à balai.

Elle s'avança vers lui, et il retourna son dessin, pour faire comme s'il avait dessiné la cheminée depuis tout ce temps. À son plus grand plaisir, Nate la vit signer - maladroitement certes - pour lui demander comment il allait. À chaque fois qu'un proche se mettait pour lui à la langue des signes, Nate était touché. La langue des signes n'était pas facile et, souvent, les quelques rudiments se perdaient vite quand on ne la pratiquait pas régulièrement. C'était comme apprendre une langue étrangère, en fait.
À son tour, le Gryffondor leva les mains.
Je vais bien, et toi ?

Mais il n'attendit pas la réponse et, ses deux mains imitant des marionnettes des deux côtés de sa tête, il félicita Aliénor pour avoir entamé une conversation en langue des signes.
Avec plus de lenteur qu'il ne l'aurait fait avec des signeurs expérimentés, Nate demanda :
Tu travaillais ?

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Félicitations en LSF
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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Sam 28 Jan 2017 - 18:06


Alors que je m’avançais vers lui et que je me perdais dans son beau sourire, il retourna son morceau de parchemin sans que je m’en rende compte. Lorsque j’arrivais en face de lui et que je détachai un instant mon regard de son visage, j’aperçus l’esquisse d’un bon feu dans une cheminée qui, je devais bien l’admettre, était plutôt réussi. Mais il fallait dire que quand on savait aussi bien dessiner que monter sur un balai, on trouvait facilement que les autres avaient du talent. Et puis, en tout ce qui concernait Nate, je n’étais plus vraiment sûre d’être objective.

Maladroite, je finis par lui demander s’il allait bien, sans pour autant être sûre qu’il allait comprendre mes singeries. Mais comme son sourire s’allongea et qu’il me répondit, j’en conclus que mes gestes n’étaient pas si mauvais.
Néanmoins, alors que je m’attendais à ce qu’il se saisisse de sa baguette pour écrire des lettres d’or entre lui et moi, il leva les mains pour me répondre dans sa langue si particulière et pourtant si attrayante. Ayant pitié de moi, il agita ses mains avec une certaine lenteur. Toutefois, je dus tout de même prendre quelques instants de réflexion à la fois pour assimiler ce qu’il venait de me demander et pour formuler ma réponse.
- Oui. Su… commençais-je sans pouvoir finir puisqu’il commença aussitôt à agiter les mains. Déstabilisée, je ne terminais pas ma phrase et le regardais, perplexe. Je débutais en langue des signes, je n’étais pas encore capable de tout assimiler aussi rapidement. Et par Merlin, qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire, ces marionnettes ?

Je restais pantoise, ne sachant pas si c’était un signe amical ou d’horreur parce que ce que je venais de dire était terriblement faux.
- Heu … finis-je par murmurer. Qu’est-ce que c’est ? demandais-je en agitant les mains, dans un geste qui me donnait l’air affolé. L’imitation était à revoir.

Le bel attrapeur continua ensuite ces mouvements, avec une lenteur touchante. Là encore, pendant quelques secondes, je restais immobile, me repassant en boucle ses gestes pour comprendre ce qu’il disait. Était-ce travail ou dormir qu’il voulait dire ? Je travaillais ou j’allais dormir ? Après une longue réflexion, j’en conclus qu’il me demandait si je travaillais et lui répondis d’un oui franc avant de m’arrêter quelques secondes. Je voulais rajouter quelque chose mais je ne savais pas comment le signer. Gênée, je le dis alors à haute voix.
- Mais je crois que je vais m’arrêter là pour ce soir. Binns me tue avec son cours sur la Guerre des Géants, soufflais-je, exaspérée.
Je me laissais alors couler dans le canapé, juste à côté de lui et me penchai sur son esquisse définitivement très réussie du feu qui brûlait de nouveau ardemment dans l’âtre.
- Et toi ? Tu dessines ? signais-je sans me rendre compte que je lui demandai s’il coloriait et non dessinait. C’est beau. Tu as du talent, tu sais ? rajoutais-je en observant d’un peu plus près les traits de crayon.



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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Dim 5 Fév 2017 - 20:11

La langue des signes n'était pas simple. Nate se souvenait d'avoir eu pas mal de difficultés pour l'apprendre quand il était petit, une fois que ses parents eurent décidé qu'il fallait faire quelque chose devant le mutisme de leur fils. Au départ, il était frustré car il lui semblait que ses yeux n'arrivaient pas à enregistrer tous les mouvements, si bien que ce qu'il parvenait à déchiffrer était un véritable texte à trous... C'est pourquoi, avec indulgence, il signait lentement pour Aliénor. Il était enchanté à l'idée qu'elle avait commencé à apprendre les signes mais il craignait de la décourager.
Comme elle ne semblait pas tout saisir, Nate recommença le signe pour les félicitations puis claqua dans ses mains, sa bouche formant un "bravo" muet. Cela devrait suffire. D'ailleurs Aliénor avait compris sa question et lui répondit :
Binns me tue avec son cours sur la Guerre des Géants.

À ces mots, elle se laissa tomber mollement sur le canapé, juste à côté de Nate qui n'osa pas bouger, sentant la panique affluer en même temps que sa jolie camarade s'approchait de lui. Le Septième année tenta de rester naturel et imperturbable, ce qui est difficile quand une sorte de tempête fait rage dans son cerveau... Nate était tellement concentré qu'il faillit manquer les signes d'Aliénor.
Colorier ? Oh ! Après une brève hésitation, l'attrapeur comprit ce qu'elle voulait dire. Il avait bien fait de retourner son parchemin. Comment réagirait-elle s'il savait qu'il avait passé une bonne partie de la soirée à l'observer pour tirer son portrait ? Maintenant qu'elle s'intéressait à la cheminée esquissée, Nate se dit qu'il aurait dû lancer un sort d'Effacement sur le parchemin. Il jouait avec le feu et craignait la réaction de la Gryffondor.
C’est beau. Tu as du talent, tu sais ?
Aliénor approchait son visage du parchemin. Nate rougit mais ne put s'empêcher de sourire, haussant les épaules pour rester modeste. Puis, s'emparant de son crayon gris, il écrivit "colorier" et mima le geste, qui était celui que venait de faire Aliénor. Il fit de même pour "dessiner", dont le signe était moins évident. Ce moment un peu technique lui permit de reprendre contenance. Il parvint même à regarder la jeune fille, plongeant dans ses yeux bleus.
Nate mima le signe "entraînement", pour signifier qu'il dessinait depuis longtemps. Cela lui avait toujours plu, au point qu'il s'était même mis à la peinture. Parce que Nate ne parlait plus depuis ses huit ans, il avait développé une affinité pour les arts, qui lui permettaient d'exprimer ce qu'il gardait en lui. Pour beaucoup d'élèves, Nate était un sportif. En réalité, il se sentait avant tout artiste, même s'il trouvait cela bien trop pompeux pour qu'il l'avouât...

Tu dessines, toi ? demanda-t-il silencieusement à Aliénor.
Malgré le sentiment de galérer devant elle, Nate ne voulait pas écourter la conversation qu'ils avaient et faisait tout pour garder la Gryffondor près de lui.
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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Sam 11 Fév 2017 - 16:01


Réellement intéressée par ce que faisait Nate, je ne me rendais pas vraiment compte de notre proximité. Dans d’autres circonstances, je me serais certainement rapidement éloignée, pris d’une panique irrationnelle qu’Aurélius ne nous découvre. Mais mon frère ne rodait plus entre ces murs et nous étions seuls dans la salle commune. Et puis, qu’y avait-il de mal à parler à un ami ? Certes il s’agissait de Nate mais mon éducation m’empêchait de penser à certaines choses, Aurélius aurait bien dû le savoir.

Visiblement gêné par mon compliment, Nate haussa les épaules en signe de modestie -signe que je n’avais aucun mal à comprendre- et ça me fit sourire. Je ne me moquais pas ! Je trouvais ça seulement drôle qu’il joue les modestes alors qu’il avait un véritable talent. Talent qu’il n’exploitait d’ailleurs pas. Beaucoup de gens, y compris moi, le connaissaient bien mieux sur les terrains de Quidditch alors que pourtant, il était évident qu’il avait d’autres capacités qui ne demandaient qu’à éclater au grand jour. Je me rendis compte avec un plaisir infini qu’il n’était pas seulement un sportif comme cet idiot de Brankovitch mais aussi quelqu’un de sensible, à l’âme d’artiste.

Alors que j’admirais encore plus en détails les traits fins qui dépeignaient le feu dans l’âtre, Nate se saisit de son crayon et écrivit rapidement deux mots sur son parchemin, les faisant suivre de deux gestes. Intéressée, je le suivais attentivement des yeux puis, lorsqu’il eut fini, je me redressais pour le mimer.
- Colorier … murmurais-je en faisant une nouvelle fois le signe que j’avais pensé être le bon pour "dessiner". Et dessiner, c’est ça ? demandais-je, incertaine d’avoir fait le bon geste. La langue des signes était ardue, pourtant je n’allais pas me décourager pas tout de suite.

Nate me corrigea alors avant de me poser une question. Si je dessinais ? Je ne pus m’empêcher de rire. Me rendant bien vite compte que je pouvais le blesser, je lui donnais une explication qui, malheureusement était bien triste.
- Non, je dessine comme un troll, commençais-je en redevenant sérieuse. Tu sais, là d’où je viens, quand les petites filles ont une plume ou un crayon en main, c’est pour apprendre à faire de belles lettres et sans fautes. Pas pour dessiner. Je n’avais pas un bureau avec un pot à crayons de couleurs dans ma chambre quand j’étais petite. Mère a toujours trouvé plus intéressant de m’inculquer les manières d’une dame. Enfin, plutôt de demander à ma nourrice de le faire. Parce que ce n’est pas à une dame de s’occuper de ses enfants, concluais-je avec un dédain palpable. Souvent, j’avais rêvé avoir une enfance comme celle des autres, innocente et libre. Et je savais que, tout comme moi avant lui, Mattheus, du haut de ses dix ans, en rêvait lui aussi.

-Je ne suis pas bonne à grand-chose, en fait, soupirais-je au bout d’un certain temps. Je sais comment doit être dressée table pour être parfaite, je sais comment gérer un manoir ou quels ordres donner à des domestiques mais je ne sais ni dessiner, ni faire du Quidditch comme tout le monde. La seule chose à peu près normale que je sais faire, c’est du violon et c’est encore bien trop rigide …
Je savais que Nate adorait la musique au moins autant que le Quidditch mais je ne lui avais jamais dit que je jouais moi-aussi d’un instrument. Peut-être parce que nos style étaient diamétralement opposés.



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Désolé j'ai un peu dévié de ce qu'on avait prévu mais si tu ne recentres pas à ton prochain post, je le ferai au suivent, t'en fais pas !

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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Mar 14 Fév 2017 - 22:48

Aliénor avait un très beau sourire. Nate s'en était rendu compte lors de leurs séances de vol, mais semblait, à chaque fois, le découvrir à nouveau. C'était comme un éblouissement qui le laissait pantois quelques instants. Il devait avoir l'air franchement idiot devant elle qui paraissait si naturelle. Elle souriait assez souvent, au plus grand bonheur de Nate, surtout quand il s'agissait de refaire les signes qu'il lui indiquait.

Quand il lui demanda si elle dessinait, Aliénor rigola doucement, ce qui montrait que ce n'était pas du tout le cas. Pour le Gryffondor, la réponse était loin d'être évidente : Aliénor pouvait aussi avoir des talents dont il ignorait l'existence.
Non, je dessine comme un troll, répondit la jeune fille.

Un troll, carrément, songea Nate qui se demandait où diable on pouvait trouver du troll en Aliénor... Il l'écouta avec attention parler de son enfance. Il savait qu'Aliénor venait d'une famille Sang-Pur, avec une vision aristocratique de la société. Son grand frère était d'ailleurs connu à Poudlard pour snober tous ceux qui ne correspondaient pas à l'idée qu'il avait des sorciers... Cependant, il était étonné de l'entendre décrire son éducation, qui semblait à Nate être celle d'un autre âge. Mais peut-être était-ce cette éducation qui conférait à Aliénor son attitude distinguée et sereine ? Il sentait bien qu'elle déconsidérait le mode de vie de sa famille - elle n'avait pas été élevée vraiment par ses parents mais par une nourrice, ce qui devait vraiment être très étrange. Nate pouvait râler contre ses parents et les trouver un peu mous du genou, il n'empêche qu'ils avaient toujours à peu près assuré quand il le fallait, même après le décès de Lydia.

Je ne suis pas bonne à grand-chose, en fait, soupira-t-elle après quelques instants de silence.

Nate sursauta presque en entendant ses paroles. Comment ça, bonne à pas grand chose ? Il avait rarement entendu des gens se dédaigner autant.
Je sais comment doit être dressée table pour être parfaite, je sais comment gérer un manoir ou quels ordres donner à des domestiques mais je ne sais ni dessiner, ni faire du Quidditch comme tout le monde. La seule chose à peu près normale que je sais faire, c’est du violon et c’est encore bien trop rigide …

Le garçon fut un peu désarmé devant les aveux d'Aliénor. Il comprenait que, pour la première fois, elle se livrait à lui et il en était vraiment touché. Toutefois la vision qu'elle avait d'elle-même le dérangeait. Cette fois-ci, il saisit sa baguette et fit apparaître des lettres dorées :
Je ne sais rien gérer, moi. Quand je mets la table chez moi, ce n'est pas très beau.

Il tentait l'humour, mais n'était pas sûr que cela marche, vu l'humeur sombre de la belle. C'est pourquoi il enchaînait sur ce qui avait le plus attiré son attention. Il signa "violon" et désigna Aliénor du doigt. Il ignorait qu'elle jouait d'un instrument de musique.
Il ne trouvait pas du tout le violon rigide. L'instrument demandait certes une grande rigueur, mais le son qui en sortait était magnifique, et pouvait exprimer autant la plainte que l'enthousiasme ou la colère. Maintenant qu'il savait qu'elle était musicienne, il mourrait d'envie de l'entendre jouer, mais n'osa pas le lui demander. Ils étaient seuls tous les deux et Nate craignait de rompre la magie du moment.

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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Mer 15 Fév 2017 - 15:05


Pendant un instant, je ne me rendais pas compte que je venais, imperceptiblement, de briser la communion, le lien qui nous reliait, Nate et moi. Oh bien sûr, il m’écoutait avec toujours autant d’avidité mais j’avais jeté une chape de plomb sur notre dialogue. Si je me confiais à lui, ce n’était pas anodin mais il y aurait eu bien d’autres moments de le faire, pas maintenant alors nous riions et souriions si franchement.
Je ne m’en rendis compte que lorsqu’un lourd silence s’abattit entre nous deux, alors que je finissais, catégorique, sur mon rapport à un instrument que, paradoxalement, j’aimais et appréciais autant que je voulais rejeter. Je sentis une boule se former dans mon ventre. Et si Nate ne voulait pas entendre tout ça ? Et s’il n’en avait cure ? Que pouvait lui importer l’éducation stricte et arriérée que j’avais reçue ? Je devais terriblement l’ennuyer …

Il leva alors sa baguette, me laissant pantoise. Pour moi, c’était comme s’il brisait le silence. Sans un mot.
Je ne sais rien gérer, moi. Quand je mets la table chez moi, ce n'est pas très beau, écrivit-il alors dans les airs, entre nous deux.
Mon visage s’illumina alors à nouveau et, comme lorsqu’il m’avait demandé si je dessinais, je laissais échapper un rire clair et sincère. Je ne savais pas si c’était réellement drôle et si je le trouvais uniquement parce que ça se référait à mon éducation-même. En tout cas, c’eût le mérite de me détendre, aussi lui dis-je avec un sourire retrouvé :
- Oh tu sais, il y a bien d’autres choses plus importantes que de savoir dresser une table !

Nate agita alors ses mains en finissant par me pointer du doigt. Je restais muette un instant pour être certaine de ce qu’il venait de dire.
- Heu… oui ! Je fais du violon, répondis-je en imitant le signe qu’il venait de faire. Mais pas beaucoup ici. Il y a toujours beaucoup de monde dans la Salle Commune et … je préfère être seule quand je joue, lui intimais-je en rougissant légèrement. Généralement, lorsque je jouais, je m’isolais dans une salle de cours inutilisée où je n’avais pas à supporter le regard (peut-être admiratif, certes) des autres. Nate brûlait certainement d’envie de m’entendre jouer mais pas une seconde j’y pensais, moi. Et de toute façon, même si lui avait été mon seul public, j’aurai été probablement trop nerveuse pour jouer correctement.

- Et toi, tu … commençais-je en mimant un guitariste, puisque je n’avais aucune idée de la manière dont je pouvais signer une telle activité. Tu fais de la guitare, n’est-ce pas ? Bien sûr que je savais qu’il faisait de la guitare. Ce n’était un secret pour personne, même si beaucoup de monde le voyait plus comme un sportif n’ayant d’yeux que pour le Quidditch. A plus d’une raison, Nate me prouvait qu’il était sensible que fort et déterminé sur le terrain. Ça fait longtemps ? Pour le coup, je n’en n’avais vraiment aucune idée. Et puisque je ne l’avais que rarement entendu jouer, je n’avais aucun moyen de deviner.



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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Jeu 23 Fév 2017 - 21:34

C'est parfois délicat de se retrouver devant quelqu'un qui ressasse des idées un peu noires. L'on ne sait pas trop comment réagir : l'autre en face est en train de se confier. Il faut à la fois être une oreille attentive et prendre la conversation au sérieux. Mais il ne s'agit pas non plus que l'autre se laisse engloutir par son marasme et il faut savoir le dérider.
Nate, en avouant qu'il ne savait nullement mettre une table joliment, avait détendu l'atmosphère. C'est avec soulagement qu'il vit Aliénor rire, chassant les ombres de son visage. Il sourit lui aussi avec plaisir et acquiesça quand elle soutint qu'il y avait bien d'autres choses plus importantes que de savoir dresser une table. Elle n'avait pas tort, mais il s'agissait de ce genre de détails qui, tout compte fait, n'en étaient pas vraiment dans certaines occasions.

Mais pas beaucoup ici, poursuivit Aliénor par rapport à sa pratique du violon. Il y a toujours beaucoup de monde dans la Salle Commune et … je préfère être seule quand je joue.
C'était bien dommage car Nate aurait bien aimé l'entendre jouer. La Salle Commune était très souvent bondée, mais en réalité, chacun s'adonnait à sa petite affaire : devoirs, tournois d'échecs, bavboules, conversations, échanges de cartes de Chocogrenouille, entretien du balai... Il n'était pas rare de voir des élèves se donner en spectacle en exécutant des sortilèges compliqués - qui parfois rataient - ou bien en dansant sur le dernier morceau de Jick Magger. Le garçon comprenait tout à fait la réticence de la Gryffondor à subir le regard de ses camarades de Maison. Néanmoins, il n'avait plus de scrupules depuis longtemps à sortir sa guitare dans la Salle Commune. Souvent, Ange l'accompagnait de sa voix. Nate, tout en jouant, sondait les réactions des autres Gryffondor et cela lui donnait matière à améliorer le morceau. L'autre raison qui le poussait à se produire devant les autres, c'était qu'ainsi on le considérait pour ce qu'il faisait. Il n'était plus "le muet", mais "l'attrapeur de Gryffondor" ou "le mec qui joue de la guitare". Mine de rien, c'était très valorisant. D'autant plus que, depuis quelques temps, jouer dans la Salle Commune lui permettait d'attirer l'attention d'une certaine Sixième année...

Tu fais de la guitare, n’est-ce pas ?
Derechef, Nate hocha la tête par l'affirmative.
Ça fait longtemps ?
Il réfléchit un peu. Il avait dû commencer vers ses neuf ans et demie, peut-être dix ans. L'activité lui plaisait, mais c'est surtout vers ses douze ans qu'il avait senti la passion naître, une fois passées joies du solfège et la difficulté des premiers morceaux. Maintenant, il connaissait sa guitare par cœur et s'amusait à tenter des expériences. Il indiqua donc le nombre d'années de pratique avec ses doigts. Sept ans, cela ne voulait toutefois rien dire. Il avait vu des gens devenir des Guitar Hero en moins de deux ans - le talent faisait tout !
Levant sa baguette, le jeune homme écrivit :
J'aime beaucoup le son de la guitare sèche. Je le trouve velouté. Qu'est-ce qui te plaît dans le violon ?

Nate était vraiment curieux de tout ce que Aliénor pourrait dire au sujet de la musique.

Citation :
Longueur : 535 mots


Dernière édition par Nate R. Curtis le Ven 3 Mar 2017 - 18:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Sam 25 Fév 2017 - 11:49


Lorsque Nate m’indiqua avec ses doigts depuis combien d’années il pratiquait la guitare. Je lui répondis d’un sourire à la fois surpris et heureux. Coïncidence ? Ça faisait moi aussi sept ans que je m’étais mis à la musique. Enfin … que mes parents avaient jugé convenable de m’y mettre, sans vraiment me demander mon avis. A l’époque, j’étais si petite que j’avais du mal à tenir mon violon ! Mais contre toute attente, j’avais persévéré. Ce qui me surprenait encore aujourd’hui. Au début, je détestais tellement ça. Je n’y arrivais pas, j’avais mal aux doigts et le son était si horrible, si grinçant.

- J'aime beaucoup le son de la guitare sèche. Je le trouve velouté., inscrivit alors Nate dans les airs, jugeant qu’il ne pouvait pas exprimer ce qu’il voulait avec des signes. Ou bien que je ne pouvais pas le comprendre, ce qui était bien plus plausible.
J’acquiesçai. J’aimais bien le son de la guitare. Surtout le son de sa guitare. Je ne lui avais jamais dit mais j’adorais le voir s’asseoir dans la salle commune et doucement commencer à gratter les cordes de son instrument. Il était craquant, ainsi concentré sur son morceau ! Et lorsqu’Ange se joignait à lui … Je me prenais à rêver, jalouse, que je puisse prendre sa place pour l’accompagner à mon tour sans que jamais, pourtant, je ne lui ai demandé, trop timide et trop intimidée.

- Qu'est-ce qui te plaît dans le violon ?
C’était une très bonne question à laquelle je n’avais jamais vraiment réfléchi. Le violon me faisait du bien, voilà tout. Il éloignait mes doutes et mes peurs. Je me pris donc le temps de la réflexion avant de lui avouer :
- J’aime la façon dont l’archet glisse sur les cordes et le son qui s’en dégage, dis-je, les yeux plongés dans les flammes de l’âtre, rêveuse. Et … c’est polyvalent comme instrument. On peut jouer de douces mélodies comme des rythmes plus … endiablés, plus puissants. On peut jouer beaucoup de choses différentes et exprimer tout autant d’émotions. C’est ça que j’aime. Même si je préfère les morceaux calmes et reposants, entrainants.
Oui, c’était exactement ça. C’était ce que me faisait le violon quand j’y posais mes doigts, quand je faisais glisser l’archet sur les cordes. Ça me reposait, me transportait. Tout simplement.

Je restais muette un instant, repensant au dernier morceau sur lequel je m’entrainais, sur la façon dont j’appréhendais à présent les notes et la mélodie.
- Tu sais … Ce sont mes parents qui m’ont forcé, au début. Je ne voulais pas. Et je leur en ai beaucoup voulu, surtout parce que je n’y comprenais rien à ce foutu solfège et que je ne faisais aucun progrès. Mais à présent, je crois que c’est bien la seule chose pour laquelle je leur suis reconnaissante …

Je soupirai longuement. Je n’aurai jamais pensé pouvoir dire une telle chose. Pour moi, mes parents étaient une honte. Là où Aurélius vénérait mon père pour son influence et son charisme, moi je ne le voyais que comme un serpent avide de pouvoir et prêt à tout pour obtenir ce qu’il n’avait pas déjà. Et ma mère … si frigide, froide et stricte. Comment avait-on pu faire d’elle ce qu’elle est à présent ? Et pourtant, pour la première fois, je venais de les remercier pour quelque chose …

- Enfin ! m’exclamais-je en tournant mon visage, à nouveau souriant, vers Nate. Est-ce que … Est-ce que tu veux que je te joue un morceau ? Cette fois, je n’avais plus peur, je savais que je ne serai pas stressée. Nate était gentil, quelqu’un de bienveillant. Jamais il ne se moquerait de moi et … j’avais vraiment envie de lui faire partager ma passion.



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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Ven 3 Mar 2017 - 19:11

Plus ils discutaient, plus les deux Gryffondor se découvraient des points communs. Entre leur passion pour la musique et le nombre d'années consacrées à cette activité, ils avaient de quoi discuter jusqu'au bout de la nuit. Nate ne perdait aucune parole de la jolie Aliénor. Il craignait de gâcher cet instant et d'écourter ce moment privilégié qu'il partageait avec elle.
Elle décrivait sa passion pour le violon, abordant les épreuves du début.
Et je leur en ai beaucoup voulu, surtout parce que je n’y comprenais rien à ce foutu solfège et que je ne faisais aucun progrès.

Nate hochait la tête. Il se souvenait de la galère du début, quand il fallait déchiffrer des partitions, comprendre le rythme... Lui, quand on lui avait proposé la guitare, il se voyait faire de la guitare - pas lire une suite de notes. Il avait fini par comprendre qu'il fallait passer par là pour parvenir à bien jouer.
Je crois que c’est bien la seule chose pour laquelle je leur suis reconnaissante …

Une ombre fila sur le visage d'Aliénor. Nate devina que les rapports qu'elle entretenait avec ses parents devaient être bien compliqués. Il ne sut pas quoi faire pour lui changer les idées. Mais ce fut la jeune fille elle-même qui changea de sujet. Son exclamation retentit dans la salle commune tandis qu'elle posait la question que Nate désirait depuis qu'ils avaient entamé le sujet.
Bien-sûr que, oui !signa l'attrapeur avec un grand sourire.

Il se redressa sur le canapé, se calant davantage contre les cousins. Ce changement de position, bien qu'infime, fit glisser sa feuille de parchemin qui voleta un peu dans les airs avant de tomber sur le sol.
Un peu tardivement, Nate comprit qu'il venait de faire une très grosse bêtise : le parchemin en tombant, avait changé de côté. Ce n'était à présent plus la cheminée que l'on voyait, mais le visage d'Aliénor, magnifié par le reflets des flammes.

Bouse de troll, songea Nate qui rougit autant que sa cravate à l'effigie de Gryffondor. Plongeant en avant, il se dépêcha de ramasser le dessin, bien qu'il sût qu'Aliénor avait tout vu. Il n'osa pas la regarder et n'arrivait pas garder un peu de naturel. Nate savait qu'il était grillé et craignait la réaction d'Aliénor. Ou bien elle serait aussi gênée que lui et ils rameraient tous les deux pour tenter de rester dignes devant cette situation, ou bien elle se fâcherait, et Nate pouvait dire adieu à leur conversation.
Comme d'habitude, il gâchait tout avec les filles. Tentant de refouler le dégoût qu'il s'inspirait à lui-même, il riva son regard vers la cheminée, le visage plus sombre que jamais.
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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Dim 12 Mar 2017 - 16:05


Avec un grand sourire et une bonne dose d’enthousiasme, Nate me répondit qu’il serait enchanté de m’entendre jouer. Le cœur battant face à la pression que je m’étais mise toute seule mais tout de même terriblement heureuse, je lui rendis son sourire. Je n’avais encore aucune idée de ce que j’allais lui jouer, certainement le dernier morceau que j’avais appris et que je maîtrisais relativement convenablement. Il n’était pas question de se ridiculiser devant qui que ce soit, devant lui encore moins même si je me doutais qu’il trouverait tout de même ça très charmant avec quelques fausses notes. Mais … Non je n’avais tout simplement pas le droit à l’erreur, pas face à lui !

Je m’apprêtais à courir en direction des escaliers en colimaçons menant aux dortoirs pour aller récupérer mon instrument tandis que Nate se redressait pour mieux apprécier ce concert privé que je lui offrais. Néanmoins, dans son geste, le morceau de parchemin sur lequel il avait esquissé l’âtre glissa. Mon regard le suivit jusqu’à ce qu’il se pose doucement au sol. Nate plongea avec empressement pour le ramasser mais …

Avais-je rêvé ?

Je restais interdite, muette, figée. Ce n’était pas le feu de l’âtre que j’avais entraperçu sur la feuille mais un visage qui m’était bien trop familier. Nate rougit. Pas autant que moi. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais dire ou même faire. J’en oubliais totalement mon violon, ne pouvant détacher mon regard de l’endroit où avait atterri le parchemin. Ni Nate ni moi n’osions regarder l’autre, totalement désemparés par la situation.
Il devait penser que je lui en voulais. Non, pas le moins du monde. J’étais simplement surprise. Je ne m’attendais pas à ça. Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse ainsi me croquer magnifiquement.

Car oui, c’était beau.

Du peu que j’avais pu en saisir, cela m’avait paru extrêmement réaliste, chaque mèche individualisée, chaque page du livre que je lisais, dessinée. Il avait même poussé le détail jusque dans le fauteuil sur lequel je m’étais assise.
Une pensée alors apparut dans mon esprit pour ne plus en repartir. Je voulais revoir ce dessin de plus près, l’admirer. Alors que Nate devait penser que je devais me sentir terriblement gênée, je me sentais plus flattée. Gênée mais flattée, oui.

- Tu … Heu … J-je peux ? bégayais-je, ne sachant pas comment réagir. Nate devait s’imaginer que j’allais déchirer son parchemin puis piquer une crise mais j’en étais très loin.
Blême, il me tendit mon bout de papier et, l’ayant en main, je me laissais tomber sur le canapé, juste à côté de lui, les yeux rivés sur les courbes de mon visage. C’était encore plus beau que ce que j’avais pu apercevoir. Vraiment très beau et très réaliste. Mais … Pourquoi ? Je chassais cette pensée en secouant la tête alors que je me sentais rougir à nouveau. Il n’y avait certainement aucune raison. Tu te faisais des idées ma pauvre Alie. J’étais là alors qu’il s’ennuyait, voilà tout. C’était aussi simple que ça !
Et pourtant, je finis par décoller le nez du bout de parchemin et plongeai mes yeux dans ceux, penauds, de Nate.
- Nate … P-pourquoi moi ? Il y avait mille filles toutes autant voire même plus belles que moi et bien moins farouches alors pourquoi m’avoir choisie ? Et pourquoi mon cœur battait si fort à présent ?



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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Lun 20 Mar 2017 - 22:11

Nate aimait assez le silence. Source de réconfort, il permettait de réfléchir, de se poser, et même de ne penser à rien. Pourtant, en l'occurrence, le silence qui entourait les deux Gryffondor ne semblait pas, aux yeux de l'attrapeur, un bienfait. Au contraire, il était lourd, angoissant et figeait Nate comme s'il avait le pouvoir de le ligoter. La mâchoire serrée, Nate attendait que quelque chose se passât : un trou béant dans le sol qui l'avalerait, un gentil esprit qui le rendrait invisible aux yeux d'Aliénor, peu lui importait, tant que ça le sauvait de cette inextricable situation.
Tu … Heu … J-je peux ?, balbutia Aliénor en tendant timidement la main.

Au point où il en était... Refusant quand même de la regarder, Nate leva le bras, le poing crispé sur le parchemin. Il y avait quelques instants, il était fier de son esquisse car il s'était appliqué à dessiner les moindres ombres du visage d'Aliénor, à tracer la courbe de son cou, et même le sillon entre ses yeux qui trahissait sa concentration. Maintenant que le modèle allait inspecter la gravure, Nate doutait de son talent.
Tout cela était ridicule. S'il en avait eu la force et le détachement, il aurait ri pour détendre l'atmosphère. C'est ce qu'aurait fait Fabian, sans doute.
Ne percevant aucune réaction de la part de sa camarade de Maison, le garçon tourna doucement la tête vers elle. Il la trouva plongée dans la contemplation de son dessin, ses yeux allant d'un bout à l'autre du parchemin. Se trompait-il ou bien avait-il l'impression de lire une forme de... d'ébahissement ?
Nate … P-pourquoi moi ?, finit-elle par lui demander en relevant le visage vers lui.

Un tremblement fugace le prit de la tête aux pieds. Ils y étaient. Du moins Nate ne pouvait retarder l'échéance et devait se déclarer. L'occasion était là et, en plus, Aliénor ne semblait pas réprouver l'idée. Elle ne comprenait juste pas.
Retrouvant un peu des couleurs, le Septième année haussa les épaules. Pourquoi elle ? Pouvait-il réellement répondre à cette question ? Peut-être parce qu'il lui trouvait une certaine simplicité doublée d'élégance... Aliénor avait beau être discrète, Nate remarquait sa présence à chaque fois, comme si son regard était irrésistiblement attiré vers l'endroit où elle se trouvait. Peut-être parce que les séances de vol les avaient rapprochés, et que après avoir sauvé Aliénor d'une chute mortelle, il se sentait lié à elle. Il était incapable d'oublier le moment où il l'avait tenue dans ses bras et qu'elle s'agrippait à lui, parce qu'il y avait eu dans cette étreinte quelque chose de si fort à laquelle un jeune homme comme lui ne pouvait résister. Depuis lors, sensible aux efforts d'Aliénor pour apprendre les signes, il avait le sentiment d'être important.

Pouvait-il lui dire tout ça ? Que ce soit par écrit ou en signant, jamais cela ne pourrait rendre compte vraiment de ce qu'il ressentait. Pour lui, tout était dit dans ce dessin - tout, et ce avec une précision et une force d'autant plus grandes qu'il n'avait jamais eu l'intention de le montrer à qui que ce soit.

Nate ne voulait pas encore trop se mouiller, n'étant pas sûr de l'état d'esprit de la Sixième année. Il eut toutefois assez de courage pour signer :
Je te trouve belle.

Aliénor était gracieuse, mais elle avait aussi cette beauté d'esprit que Nate reconnaissait en cette envie d'apprendre la langue des signes et de s'intéresser à lui. Il y avait certes d'autres filles très belles à Poudlard, mais depuis quelques temps, Nate ne les voyait plus. Elles étaient éclipsées par Aliénor.

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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Lun 10 Avr 2017 - 12:06


Ce dessin était magnifique. Les traits étaient précis, les courbes fluides. J’avais beau ne pas m’y connaître en croquis, je reconnaissais là un talent que Nate devrait bien plus exploiter. D’autant plus qu’étrangement, je trouvais cette esquisse bien plus avantageuse que le reflet que m’offrait chaque matin le miroir, celui affichant cette lassitude de savoir que plus les jours avançaient, plus il me serait difficile de me soustraire à mon destin et qu’un jour ou l’autre, je recevrai au courrier du matin une lettre de Mère m’annonçant que Père avait trouvé le parti idéal pour moi.
Pourtant, si le dessin de Nate n’affichait pas cette expression que je trouvais détestable, c’était bien qu’elle ne faisait pas toujours surface et que, lorsque lui était là, il pouvait voir une autre facette de moi, une facette qu’il avait retranscrit de ses crayons et devant laquelle je m’extasiais, me redécouvrais.

Ma question n’avait rien d’un reproche ni ne se voulait cinglante. C’était simplement que je ne comprenais pas. Au fil des ans, j’avais développé une vision déformée de moi-même, enrichie par les commentaires et les regards désobligeants de tantôt Aurélius, tantôt mes parents. Lentement, ils avaient instillé en moi l’idée que je n’étais pas normale, que je ne devais pas agir ainsi quand bien même je m’y accrochais farouchement. Alors oui, il semblait tout à fait normal que je ne comprenne pas pourquoi Nate puisse m’accorder plus d’attention plutôt qu’à une autre. Et indubitablement, ça lui apporterait moins de problèmes …
Mais tandis qu’il me répondait de son silence, je revoyais les images du cours de vol particulier qu’il m’avait dispensé, de cette chute puis de son doux contact. Ainsi que des regards qu’il avait pu me jeter les jours suivants, ceux qui maintenant prenaient tout leur sens.
Je te trouve belle.

Alors que j’avais quitté le parchemin des yeux pour le voir signer, je m’y réfugiai en sentant le rouge me monter aux joues. Je savais que j’étais belle, on me le disait parfois. Mais alors que j’envoyais les autres voir au Saule cogneur si j’y étais, Nate me faisait un drôle d’effet …
Et pourquoi donc ne cessais-je de me revoir dans ses bras, filant à toute allure sur son balai ?

A nouveau, un silence, cette fois bien plus lourd, retomba. Je n’osais pas le regarder alors que, pourtant, j’en mourrais d’envie. Que devais-je répondre à ça ? C’était si … si inattendu et pourtant si beau. Et pour la première fois dans une situation comme celle-ci, je ne pensais ni à Père, Mère ou Aurélius. Je ne pensais qu’à lui. Lui et son silence.

- Nate … Ça me touche beaucoup … commençai-je sans vraiment savoir où j’allais. Et … c’est réciproque.
Je ne voyais quoi dire d’autre. Nate était un beau garçon, je devais le reconnaître, et son silence lui apportait un charme qui me touchait tout particulièrement. A présent, celui paraissait évident, cette sensation de plénitude que j’avais ressentie lorsqu’il m’avait recueillie sur son balai. Qu’il m’avait sauvée.



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Désolé pour le retard omg No ;w;

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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Ven 14 Avr 2017 - 22:49

Comme il s'y attendait, son aveu fit baisser les yeux à Aliénor qui rougit, visiblement gênée par la confession du jeune homme. Nate, pourtant, se sentait soulagé d'avoir enfin dit les choses. L'adrénaline coulait dans ses veines et envoyait à son cerveau des signaux de confiance. Certes, il était lucide et s'attendait à ce que la belle le repousse. Mais il avait pris son courage à deux mains, et s'était lancé, prouvant qu'il était un véritable Gryffondor.
Une nouvelle fois, ils ne dirent rien pendant un moment. Nate finit par détourner le regard de Aliénor - ça lui faisait mal de la voir se dépatouiller avec la gêne. Il savait tôt ou tard qu'elle rendrait le verdict et que ça serait trop douloureux pour lui de voir son visage exprimer un non maladroit mais catégorique. Le courage avait ses limites.
Nate… Ça me touche beaucoup, finit-elle par dire.

C'était déjà ça : au moins, son dessin ne la laissait pas indifférente et elle ne prenait pas à la légère ses sentiments. Néanmoins, Nate attendait le "mais" qui devait forcément suivre... et qui ne vint pas.
Et … c’est réciproque.

Comme un fouet claque dans l'air, les mots de la Sixième année manquèrent de faire sursauter le garçon. Il tourna brutalement le visage vers elle pour observer son expression - peut-être avait-il mal entendu ? Mais il vit le rouge de ses joues, son regard intimidé, mais doux et chaleureux. Il avait bien entendu.
Incroyable. Nate, jusqu'à présent, n'avait jamais eu de chance avec les filles. Ange lui avait préféré Fabian, et les autres filles auxquelles il s'était un peu amouraché n'avaient jamais donné suite. Il devait les impressionner un peu, avec son mutisme. Sortir avec Nate Curtis signifiait apprécier le silence, maîtriser les signes, accepter ses changements d'humeur et, surtout, accepter sa différence frappante avec les autres. Nate ne pouvait pas rire aux éclats, ni vous interpeller à l'autre bout de la salle, encore moins chanter. Mais ceux qui le connaissaient bien louaient sa fibre artistique, sa méticulosité, sa loyauté et sa capacité à enfreindre assez régulièrement le règlement.
Qui eut cru que Aliénor pourrait lui être un jour favorable ? Qu'elle ne serait pas réticente à l'idée qu'il fût amoureux d'elle. Parce que, oui, Nate était amoureux d'elle, depuis longtemps, et il s'en était rendu compte bien après le fameux cours de vol, quand son obsession pour elle avait persisté.

Maintenant qu'elle réagissait favorablement, alors qu'il s'était attendu à un refus net de sa part, Nate ne savait pas quoi faire. Si, il savait quoi faire, mais ne savait pas comment.
Ils continuaient de s'observer. Nate la regardait avec une intensité nette qu'il ne sursauta pas quand une bûche craqua soudainement dans la cheminée. Les flammes gagnèrent en virulence, illuminant le visage d'Aliénor de leurs lueurs dansantes. C'est alors que Nate eut un sourire doux. Se laissant guider par son instinct, il s'approcha doucement de la jolie Aliénor, et posa sa main sur sa mâchoire et la naissance de son cou, sentant sa carotide pulser sous ses doigts. Puis, toujours aussi précautionneusement, il scella leurs lèvres dans un tendre baiser, plongeant dans la douce saveur d'Aliénor.

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MessageSujet: Re: Some things don't need words ft. Nate Some things don't need words ft. Nate  129196351Sam 15 Avr 2017 - 11:31


Ayant relevée les yeux comme je lui avouais ce que, moi-aussi, je ressentais, je m’aperçus que, dans le regard de Nate, il y avait une appréhension palpable, une crainte d’un rejet, d’un "Mais" de ma part qui vienne tout gâcher. Mais heureusement pour lui comme pour moi, il n’y en eut pas, il n’y avait aucune raison qu’il y en ait.

Je ne comprenais pas comment j’avais pu me voiler la face durant tout ce temps. Peut-être était-ce à cause de mon éducation qui voulait m’interdire de fréquenter des sangs-mêlés ou bien parce que je savais que, quoi qu’il arrive, un jour ou l’autre, on me promettrait à un homme inconnu et avec qui, pourtant, je partagerai déjà des liens de sang éloignés. Néanmoins tout prenait sens à présent. Je devais avouer que Nate ne m’avait jamais laissé indifférente mais depuis le cours de vol particulier qu’il m’avait donné et son acte héroïque, il occupait une place prépondérante dans mes pensées, une place que, depuis tout ce temps, j’avais inconsciemment décidé d’occulter.
Pourtant il était évident que ce n’était uniquement son contact réconfortant après ma chute qui m’avait fait basculer. Il y avait tellement d’autres choses, dont certaines que j’avais découvertes ce soir-même. Sa maîtrise de la guitare avait touchée ma sensibilité musicale depuis un bon moment, ses talents artistiques avaient fait bien plus que me flatter par son dessin. Et par-dessus tout, son silence … Il m’avait touché bien plus profondément que je ne l’aurai imaginé. S’il pouvait en effrayer plus d’un, il m’apaisait et me donnait confiance en ce garçon que je savais déjà d’une stabilité à toute épreuve. Oui, c’était ce qu’il me fallait : de la stabilité, quelqu’un sur qui je pouvais me reposer. Quelqu’un sur qui compter.

Je l’aimais.
C’était clair maintenant.

Et on se retrouvait là, à présent, sur un canapé moelleux, dans un nouveau silence mais qui, pourtant, n’avait plus rien de gênant. Il était … intime. Oui, c’était le mot. Intime et apaisant. Les yeux qui se cherchaient, les dérobades, tout ça était fini à présent. Je n’arrivais plus à me détacher de son regard, les joues légèrement rosies par tant d’émotions.
Une buche craqua dans l’âtre, faisant sursauter Nate et ravivant les flammes. Je souris alors, amusée par cette apparente gaucherie. Oh oui que nous étions gauches à ce moment-ci ! Mais nous étions seuls alors ça n’importait que peu.

Nate s’approcha alors, se penchant lentement, venant poser sa main dans ma nuque. Je frissonnais à son contact. Pas de froid mais d’émotions. Son contact était doux mais celui de nos lèvres unies l’était encore plus. Je fermai les yeux, m’abandonnant totalement à cet instant magique, oubliant le temps, espérant qu’il dure une éternité.
Lorsque, finalement, nous séparâmes nos lèvres, à bout de souffle, nous restâmes à quelques centimètres, les yeux plongés dans ceux de l’autre. Je levai alors ma main, rejoignant celle de Nate sur ma nuque, y mêlai mes doigts. Un fin sourire s’étira sur mon visage. Avant que je ne l’embrasse une nouvelle fois.




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