C'était du n'importe quoi. Ca devenait de pire en pire. Ta vie était un franc carnage en ce moment. Et alors cette dispute ... Mais fallait être complètement débile pour se disputer pour une raison aussi débile sérieux ! Du coup en levant les mains après la gueulante de Lysandre tu tournes les talons, et tu dégages du petit groupe, les laissant se démerder entre eux, à se taper dessus, s'exterminer à coups de sortilèges ou juste avec la voix perçante et désagréable de Marlène McKinnon s'ils le désirent. Mais loin de toi. Très loin. T'aurais jamais du t'en mêler. T'entends hurler Moran. Il hurle le mot de passe ... boulet va. Mais tu l'aimes bien malgré tout. T'iras probablement le voir plus tard pour voir s'il accepte que tu le soigne et discuter. Après tout, il est bien venu quand ça n'allait pas bien entre Lysandre et toi. Lysandre ... tu ne l'as pas vraiment attendu. T'as pas envie de parler, même pas à lui. Tu te dis que parfois, votre histoire est trop compliqué, qu'il ferait mieux de se caser avec une gentille fille comme Ange plutôt que quelqu'un comme toi. Tu frissonnes mais tu continues dans les cachots. Tu as bien l'intention de sortir. Ok tu vas chopper la mort avec ta robe bustier vert émeraude et tes talons hauts dans la neige mais tu t'en fous, t'as vraiment besoin de te changer les idées. Seulement en entendant du bruit tu te retournes pour voir arriver Lysandre. Tu voudrais l'ignorer, continuer et le laisser aller rejoindre Ange, dont tu entends la voix douce et chaude qui te parvient depuis la Grande Salle. Ah oui, c'est vrai qu'elle fait parti d'un groupe. Elle a vraiment tout pour plaire cette fille. Le pire étant sûrement que t'es incapable de la détester.

Tu finis par t'arrêter et par l'attendre. Ton esprit a envie de tranquillité mais ton coeur lui, réclame l'homme qu'il aime et ton coeur réponds plus facilement à cet élan là qu'à celui de ton esprit étrangement. Tu te dis que tu as bien évolué depuis toutes ces années. Il arrive à ta hauteur et tu lui fais un mince sourire. Il est beau dans son costume de soirée. Tu tends la main pour caresser délicatement sa joue. Tu n'y résistes pas. - Fronces pas trop les sourcils ça fait des rides, tu murmures, délicate. Tu voudrais le voir sourire. Il est si beau quand il sourit mais il a l'air contrarié, furieux. Et pas seulement à cause de la dispute et de Némésis tu le sens. Tu soupires. T'as l'impression que vous allez encore vous disputer. T'essayes d'éviter le sujet. Ange a une belle voix, tu fais en écoutant la Gryffondor qui chante a présent un slow. Tu es très élégant. Tu lui souris d'un air tendu. Tu la sens venir cette dispute, tu essayes de te barricader derrière tes barrières te glaces, de remonter tes boucliers pour encaisser le choc sans broncher. La dernière fois que ça a été aussi tendu entre vous, vous vous êtes séparés. Vous avez essayé de vous quitter ... réellement. Mais vous êtes incapables de vivre l'un sans l'autre. Peut-être qu'après Poudlard, quand vous ne vous verrez plus ... tu n'épousera pas Rohan c'est certain. Si Lysandre ne veut plus de toi, tu partira peut-être. Retourner en Russie ... tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Je t'aime, tu lui sors alors. Comme un défi, comme un besoin vital de lui dire, d'essayer de le retenir. Tu ne veux pas encore le perdre. T'essayes de l'apaiser, il a l'air tellement furieux. Tu savais que tu n'aurais pas du venir à ce bal. Mais t'avais envie de le voir ...

Tu le fixes. Il est si froid, si distant. Ce n'est pas ton Lysandre. Il a l'air tellement furieux. Ca n'augure rien de bon. Tu ne sais pas trop sur quel pied danser, si tu dois te barricader derrière tes barrières de glace, te braquer et être agressive ou alors au contraire, équilibrer la balance face à lui, être plus douce et plus coulante. Tu lui dis que tu l'aimes. Presque avec défi pour voir comment il va réagir. Et il réagit. De la mauvaise manière. Les "je t'aime" entre vous sont rares toujours sous entendus mais jamais prononcés à mauvais escient. A vos yeux ce sont des mots importants et il est crucial de vous les dire sans aucune superficialité. Ce n'est pas ton cas. Et en général, Lysandre te réponds toujours les mêmes mots. Mais ce soir il se contente d'un "moi aussi". D'un simple "moi aussi". Et tu comprends à quel point il va mal. Quand il te demande de manière agressive si tu ne vas pas continuer de danser avec Rohan tu décides de laisser tomber les barrières de glace. Ce soir c'est à toi d'être l'apaisée, la douce. - La jalousie ne te sied pas au teint mon amour. Tu t'approches de lui et tu caresse sa joue, en posant ton front contre le sien. Lysandre ... danser avec Rohan ne signifie rien ni pour lui, ni pour moi. Nous sommes bloqués dans un rôle qu'on nous a imposé mais cela ne veut pas dire que je vais te quitter pour lui. On va trouver une solution, je t'en fais le serment. C'est toi que j'épouserais un jour, toi et personne d'autre. Tu lui offre un sourire tendre et amoureux. Puis tu l'embrasses avec tendresse et amour, essayant de le ramener à toi, de faire disparaître cette colère et cette jalousie qui le bouffe de l'intérieur et le détruit. Tu voudrais tellement être à lui et rien qu'à lui. A la fin de l'année tu te le promets, tu briserais ces fiançailles ridicules et vous pourrez être tranquilles.

Tu n'aurais rien du dire. T'aurais du te taire et jouer les Reines des Glaces. Mais tu peux pas faire ça avec Lysandre, il est bien trop important pour toi, il compte bien trop à tes yeux, tu ne peux pas faire semblant avec lui. Mais ça te fait du mal quand il s'énerve, quand il te martèle de ses mots durs et violents. Ce n'est pas ton lion ça, ce n'est pas l'homme que tu aimes. Il semble tellement en colère, tellement ...  trop. Tu recule d'un pas. - Lysandre arrête ... tu murmures mais il continue. Tu attends à peine la fin de ses reproches que la claque part. C'est plus fort que toi et on l'entend résonner dans les cachots. Tu n'y as pas été de main morte. La colère brille dans tes beaux yeux vert d'eau. Ca y'est maintenant toi aussi tu es en colère. - Non. Ta voix est aussi froide et aussi tranchante que la glace. Tu ne laisseras pas passer ça. Tu te trompe Lysandre. Tu te trompe sur Rohan et sur moi. Tout ce que tu as toi, lui ne l'a plus. Il perd peu à peu sa meilleure amie et il le sait. Il est toujours en train de me voir pleurer, de me consoler, toujours en train d'essayer de me remonter le moral, de me dire qu'on va s'en sortir. Et inversement. Et lui comprends contrairement à toi qui n'a pas l'air de saisir à quel point tout ça me détruit ! J'ai fais une danse avec Rohan. Une seule. Et je t'ai vu danser avec Ange toi. Et à ce que je sache, je ne te reproches pas ton lien avec elle. Vos éclats de rire que j'entends, votre complicité si lisible dans vos échanges de regard, ce lien qui vous unit et que personne ne semble comprendre moi je le vois ! Je vois ses sourires, vos embrassades, votre amour l'un envers l'autre. Et je te crois quand tu me dis qu'elle est comme une soeur pour toi. Quand tu me dis que c'est moi que tu aimes et pas elle. Alors qu'elle, est parfaite ! Ecoute là chanter ! Ecoute sa voix qui envoûte tout Poudlard ! Et je ne te l'ai jamais reproché ! Jamais ! On est incapable de la haïr elle, on ne peut que l'aimer elle et sa douceur alors que je suis la méchante Serpentard qui fais souffrir l'héroïque Gryffondor. tu cries. Tu lui en veux. De ne pas saisir. De ne pas voir que ton lien avec Rohan est exactement le même que celui qu'il partage avec Ange. Tu finis par reculer en secouant la tête les mains en l'air. Tu sais quoi ? Laisse tomber. J'veux pas en parler. J'veux plus en parler. Si tu veux me quitter fais le mais décide toi parce que j'en ai marre de subir tes sautes de mauvaises humeur pour une situation qui n'est pas de ma faute et que j'essaye de résoudre. Et laisse Rohan en paix. Tu tourne les talons prête à sortir pour aller hurler un bon coup auprès du lac pourtant tu sens que cette histoire n'est pas finie.   

Tu n'a jamais été aussi en colère que maintenant. Jamais au point de le frapper. Mais il le méritait. Il fallait lui remettre les idées en place avant qu'il n'aille trop loin bien que le mal soit déjà fait. Il t'as fais beaucoup de mal. T'as eu l'impression d'être une garce sans coeur qui jouait avec celui de deux garçons par plaisir. Et ça t'a fais bien mal. Tu veux partir. T'éloigner de lui, de tout ça, prendre l'air, hurler un bon coup, te calmer. Mais Lysandre te retient. Avec douceur. Il s'excuse. Te dis qu'il ne te quittera jamais. Qu'il ne peut pas vivre sans toi et tu sais que c'est vrai parce que c'est ton cas aussi. - Je n'épouserais pas Rohan, quoiqu'il puisse arriver. Et il ne le touchera pas ni ne le menacera pas de mort. Rohan n'est pas n'importe qui Lysandre, de même que sa famille, mon père n'a aucune prise sur eux. Ils sont égaux. Et malgré ce que tu penses mon père m'aime, ce n'est pas un monstre sans coeur ! C'est de mon père que tu parles Lysandre ! tu siffles, furieuse. Si seulement tu savais la vérité, si seulement tu avais pu prévoir ce qui allait te tomber dessus, tu n'aurais pas défendu ton père avec autant de force. Tu t'arracherais presque les cheveux de rage et de frustration. C'est comme s'il ne voulait pas comprendre, comme s'il restait dans son rôle de victime et toi de bourreau. Et ça t'agace. Tu souffres autant que lui de cette situation sinon plus parce que c'est un peu toi qu'on balade et qu'on traite comme un trophée ! C'est à celui qui aura la Reine des Glaces à ses côtés ! Ca t'énerve. Et tu le lui fais remarquer. Je ne suis pas un trophée Lysandre. Je suis une personne a part entière et ce serait bien de me considérer comme tel. Ta voix est plus douce. Tu parais soudain lasse et épuisée. Lysandre doit sentir que tu n'est plus sur les nerfs car il te lance une vanne. Tu passes une main dans tes cheveux avec un rire nerveux. T'es débile, tu lui lances. Il s'approche de toi, caresse ta joue et tu soupires en posant ton front contre le sien. Il faut vraiment que tu apprennes à me faire confiance Lysandre. A croire en moi quand je te dis que je vais trouver une solution. Tu le fixes d'un air implorant. Puis tu t'écartes et tu lui souris. La voix de Ange vous parvient encore. Tu danses avec moi ?

La colère est encore là. L'incompréhension. Les remords. L'agacement. Tout se mélangent et s'entremêlent et vous ne vous comprenez pas. Tu arques un sourcil quand la discussion vire sur ton père. Bien sur que tu lui en veux de t'avoir forcé la main avec les fiançailles avec Rohan mais tu sais qu'il essaye de faire ça pour ton bien, pour que tu ne sois pas seule et perdue si jamais il devait lui arriver quelque chose; il n'a pas compris que tu étais assez grande pour te démerder mais à part ça il reste ton papa. Mais tu t'agaces sur autre chose. Parfois entre Rohan, ton père et Lysandre t'a l'impression d'être un trophée, un morceau de viande que des loups se disputeraient. Ton beau français s'offusque quand tu lui dis ça. Tu secoue la tête. - Ce n'est pas ce que j'ai dis Lys. Tu n'est pas ce genre d'homme. Ni Rohan ni mon père en général. Mais en l'occurrence, en ce moment c'est l'impression que j'ai. Je dois me partager entre tout le monde, pour que personne ne soit lésé et je n'arrive plus à m'y retrouver ! Ecoute ... je t'aime Lysandre et je voudrais qu'on cesse de se disputer à cause de tout ça. Je sais que ce n'est pas facile à encaisser mais je te jure que ça va se terminer. C'est promis.

Tu te sens soudain lasse, épuisée, à l'ouest. T'as envie d'aller te coucher mais tu sais que si tu pars maintenant, quelque chose se brisera définitivement entre vous et c'est pas ce que tu veux alors à l'inverse tu lui proposes une danse. Il s'approche de toi, te dis qu'il a confiance en toi et vous commencez à danser, enlacés dans les bras l'un de l'autre, sous la douce voix de Ange. Il te murmure un "je t'aime" et tu souris. - Je sais, tu murmures. Moi aussi je t'aime. Vous restez là longtemps, blottis l'un contre l'autre, à vous voler des baisers et à rire doucement, profitant de ce moment de réconciliation.

Vous êtes bien là dans les bras l'un de l'autre, à vous voler des baisers. Comme si vous étiez enfermés dans une bulle dont personne ne pouvait pour tirer. Sauf que soudain, Lys s'écarte de toi pour te regarder. Une surprise ? Tu as horreur des surprises, tu ne sais jamais à quoi t'attendre. Ok c'est le but des surprises mais t'aimes quand même pas ça. Pourtant tu le suis. Tu le suivrais à l'autre bout du monde, tu le suivrais même en Enfers les yeux fermés tant que tu es avec lui. Il vous fait monter jusqu'à l'aile des Gryffondors. Il te laisse là pour aller chercher quelque chose dans son dortoir et toi, tu entame une discussion avec la Grosse Dame qui se révèle une personne charmante. Ou presque. Quand Lysandre revient, elle râle qu'il lui enlève la seule personne ayant une conversation plus poussée qu'un simple mot de passe et ça te fait rire. Tu embrasses ton lion qui te tend un écrin. Le genre d'écrin qui peut contenir une bague. - Lysandre ? tu t'enquiers, surprise. Tu te demande à quoi il joue. Il te montre l'écrin que tu n'ose pas prendre et l'ouvre. Tu y vois alors deux chevalières très belles, l'une avec de petits émeraudes et les deux avec un S. Et tu te doute que ça ne signifie pas "Serpentard" mais qu'au vu de leur ancienneté, elles doivent appartenir aux Sirlan depuis plusieurs décennies. Tu plaques une main sur ta bouche. Lys' je ... Des larmes apparaissent dans tes beaux yeux bleu-vert. Elles sont magnifiques, tu murmures enfin. Et tu le laisses te passer la chevalière avec les émeraudes à ton annulaire droit, la gauche étant occupée pour le moment. Tu la regarde. Comme une promesse tacite. Un engagement entre vous deux, indestructible. Avec un sourire rayonnant tu passes une main sur sa nuque pour le rapprocher de toi et l'embrasser avec passion. Merci mon amour. Je te promets que bientôt, très bientôt, il ne restera plus que toi et moi. Entendant du bruit dans les couloirs vous vous séparez. Le bal est fini. Il faut que j'y aille. Je t'aime Lysandre Sirlan. Tu l'embrasses une dernière fois puis tu files telle une ombre blanche invisible et silencieuse.