Noyer le Malaise

Balançant tes pieds dans la piscine, tu étais bien seul au bord de l’eau en cet après-midi ensoleillé. Tes parents avaient décidé de rester dans leur cabine à cause de la chaleur écrasante et tu n’avais aucune idée d’où Finn pouvait bien encore trainer. Tu n’avais pas croisé Nia et n’avait pas pourtant autant voulu la déranger en allant toquer à la porte de sa cabine. Alors voilà, tu étais seul et, on ne va pas se le cacher, tu t’ennuyais pas mal. Et même si ça faisait déjà une bonne demi-heure que tu te fais royalement chier, tu n’avais pourtant pas bougé, estimant que, de toute façon, ce ne serait pas mieux à un autre endroit du paquebot. Toutefois, comme le soleil tapait fort et que tu n’allais pas tarder à écoper d’un bout coup de soleil, tu te levas, regrettant peut-être le fait que l’eau de la piscine était froide. Sans vraiment de but, tu erras donc sur le pont, à la rechercher, peut-être, d’une tête connue. Quoi qu’en fait, tu n’en savais rien toi-même. Et quand enfin la chaleur devint trop insupportable sans la fraicheur de l’eau de la piscine, tu décidas de t’enfoncer dans les méandres du bateau. Ici, à l’intérieur, il faisait plus frais, certes, mais ça ne t’arrangeait pas pour autant. Tu étais toujours tout seul et rien pour t’empêcher de t’ennuyer. Tu commençais vraiment à désespérer à un point tel que tu envisageais presque de redescendre dans ta cabine pour faire la sieste. Au moins, ça te ferait passer le temps. Heureusement, presque miraculeusement, tu finis par rencontrer quelqu’un de connu. Et pas dans un endroit dans lequel tu aurais pu l’imaginer ! Passant devant le bar du "Au chant de la Sirène", tu n’avais jeté qu’un regard fugace, ne prêtant attention à aucun des clients. Ce n’est que plusieurs secondes plus tard, alors que tu avais déjà dépassé l’entrée du bar, que l’information remonta à ton cerveau. Non, tu n’avais pas rêvé, c’était bien Alexandre qui se tenait sur une chaise haute du comptoir. Incrédule, tu fis machine arrière et restas planté dans l’entrée pendant un certain temps. Oui, c’était bien lui, il n’y avait aucun doute possible bien qu’il te tourne le dos. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien faire là ? Curieux comme pas deux, tu décidas d’aller le rejoindre. Pour t’enquérir de comment il allait mais aussi et surtout pour savoir ce qu’il faisait là. Arrivé à son niveau, tu lui donnas une tape amicale dans le dos et t’assis à sa gauche. - Alex ! t’exclamas-tu bien trop fort. Tu vas bien ? Qu’est-ce que tu fais là ? Il ne fallut pas longtemps pour que le barman arrive à ta hauteur, désireux de prendre ta commande. A vrai dire, tu n’avais pas prévu de boire quoi que ce soit mais tu avais décidément bien trop chaud. Alors, prenant le ton d’un vieil habitué qui commanderait un bourbon douze ans d’âge, tu dis : Un Coca, s’il-vous-plait. Avec deux glaçons. Peut-être qu’il te faudrait plus que ça pour te rafraichir et c’était d’ailleurs certainement pour ça qu’Alex, lui-aussi, avait fui la chaleur écrasante du pont.

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J'espère que ça te conviendra

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Le nez rivé vers mon verre de thé glacé, je commence sincèrement à regretter d'avoir insisté pour aller en croisière. J'ai vraiment foiré hier soir ! Je n'aurais jamais dû m'emporter et embrasser Nia. A deux reprises. Je veux dire... Nous étions à peine réconciliés. C'est mon amie. Et j'ai peur d'avoir crée un malaise entre nous. Puis... Pettigrow nous a vu. Je crains vraiment qu'il aille répéter ça à son entourage, aux maraudeurs. C'est vraiment très gênant. Je n'aimerais pas que des rumeurs circulent sur cet aspect là de ma vie que j'essaye de dissimuler un minimum parce que cela ne regarde personne. Surtout que je ne sors pas officiellement avec Nia. Et je n'en ai pas envie. Après ce serait hypocrite de dire que je n'ai pas aimé l'avoir dans mes bras, l'embrasser. C'est une très jolie fille, on ne va pas se le cacher.
J'essaye de prendre du recul par rapport à la chose. Certes je regrette ce que j'ai fait, cela a été très malaisant et que je sais que c'est de ma faute. Au moins, nous n'avons pas été plus loin. Je l'aurais très certainement encore plus regretté. Et puis c'est l'été... Nous étions seuls au bord d'une piscine sur un bateau de croisière. Nous ne sommes que des adolescents avec une forte dose d'hormone. Normal que cela soit tentant. Je me rassure comme je peux. On a quand même fait une erreur. Si j'étais majeur -Et si tu tenais l'alcool-, je serais entrain de boire un whisky pur feu et non un thé glace, je pense. En vérité je suis allé au bar parce que j'ai l'impression que c'est le seul endroit frais. Et que c'est l'un endroits où je suis le moins susceptible de croiser Nia que je n'ai pas vue depuis hier soir.

Je sursaute quand je sens quelqu'un taper dans mon dos. Je me tourne vers le responsable qui s'est assis à côté de moi, l'air ravi de me voir. Ewan Forks. Il parle un peu trop fort à mon goût. Il me demande si je vais bien et qu'est-ce que je fais là. Il m'en pose des questions ! Quand le barman vient à lui, il commande un coca comme un alcoolique encore sobre commanderait un verre d'alcool à son lieu de beuverie habituel. Je lui réponds avec un sourire. « Je vais bien, ma foi. T'as senti la chaleur écrasante sur le pont ? Hors de question que j'aille me cramer la peau. » réponds-je aimablement. Il m'a l'air de bien bonne humeur pour un garçon qui vient de se faire larguer. Peut-être que c'est un gars qui retourne facilement le parchemin. Je suis quand même curieux de savoir son ressenti. -Tu veux surtout te donner bonne conscience.-
« Sinon toi, ça va ? Parce que personnellement, après une rupture, je ne saurais pas d'aussi bonne humeur que toi. T'as rompu avec Nia non ? » demandé-je innocemment bien que je sois purement intéressé, au fond. Mais je pense vraiment qu'ils ont rompu. Je ne les ai pas vu ensemble depuis le début de la croisière. Et sinon Nia ne m'aurait jamais laissé ne serait-ce que l'embrasser. Je suis peut-être naïf. Je ne la vois pas comme ça.

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Noyer le Malaise

Si ça ne tenait qu’à toi, tu aurais mis ta main à couper qu’Alex n’était pas au meilleur de sa forme. Et après tout, qui viendrait dans un bar en plein milieu d’après-midi, seul ? Et qu’il sirote un thé glacé ou un whisky, ça ne changeait pas grand-chose. Heureusement, Alex te rassura bien rapidement en t’assurant qu’il allait bien. - T'as senti la chaleur écrasante sur le pont ? Hors de question que j'aille me cramer la peau. C’était donc ça la véritable raison de sa migration vers le bar. Du moins c’est ce qu’il te donna à penser. Et en parlant du soleil qui tapait fort … - Ouais, t’as été un peu plus prévoyant que moi, j’crois … répondis-tu en passant une main sur tes épaules. Tu n’avais pas mal mais c’était déjà bien chaud. Ce ne serait pas étonnant si tu avais finalement écopé d’un coup de soleil là-haut … - Sinon toi, ça va ? demanda-t-il sur un ton aussi innocent que le tien. Ce à quoi tu t’empressas de répondre. - Oui moi ça va sup... - Parce que personnellement, après une rupture, je ne saurais pas d'aussi bonne humeur que toi. Et il te balançait ça sur le ton de la conversation en plus ! Heureusement que tu n’étais pas en train de boire sinon tu te serais certainement noyé dans ton verre ou aurais avalé un glaçon de travers. Mais c’était quoi cette histoire ?! T'as rompu avec Nia non ? - Pardon ?! fut la seule chose que tu pus répondre. Tu regardas Alexandre avec des yeux de demiguise. Qu’est-ce qu’il te racontait ? Et pourquoi avais-tu soudainement si chaud ? Comment était-il possible qu’il soit au courant de telles choses et pas toi ? Nia s’était-elle confiée à lui sur un sujet aussi sensible ? Et pourquoi ? Tout allait bien jusqu’à maintenant. Enfin … tu en avais l’impression du moins. - M-mais je … bégayas-tu comme un enfant à qui on venait d’enlever son jouet. Mais non ! On a jamais rompu ! A ce moment, tu étais incapable d’aligner deux pensées correctes. Tout s’emmêlait. Pourquoi est-ce qu’Alex venait de dire ça ? Est-ce que tu avais fait quelque chose de mal ? Pourquoi n’avais-tu rien remarqué dans le comportement de Nia dans ce cas-là ? Oh pauvre garçon ! Ce n’était déjà pas toujours facile mais si on te mettait dans des situations comme celle-ci, jamais tu n’allais t’en sortir. Ayant très très chaud, tes joues avaient pris la teinte écarlate de ton short. Il fallait que tu reprennes tes esprits, ça devenait urgent. Paniqué, tu vidas ton verre de Coca d’un trait, ne faisant même pas attention au froid qui te vrillait les dents. Une fois qu’il fut fini, tu en commandas immédiatement un second. Et ce ne fut que lorsque le barman te le posa devant toi que tu te retournas vers Alex, les idées un peu plus claires. - Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Nia t’a parlé de quelque chose ? Mais du coup, ça veut dire que vous vous reparlez ? Non mais attends, j’ai fait quelque chose de mal ? Non décidément, tu n’avais pas les idées beaucoup plus claires …

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Vous me voyez pâlir, devenir blanc comme un linge ? Je regarde fixement Ewan, la bouche entre-ouverte pendant de longues secondes. J'ai un blocage. Comment ça il est encore en couple avec Nia ? Ewan semble aussi choqué que moi. Sauf que lui il panique, en plus. Mais comment ça se fait que Nia ne me l'a pas dit ? Comment a-t-elle pu me laisser faire alors qu'elle était encore en couple. Le malaise. Je crois que j'ai dit une bêtise. Je devrais apprendre à fermer ma gueule. « A-ah, je croyais... » balbutié-je. Je suis vraiment gêné. Et je commence à culpabiliser un max. L'erreur est plus grosse que je ne me l'imaginais.
Alors qu'Ewan détourne son regard vers son verre, je fais de même. J'essaye de mettre au clair mes idées. J'ai embrassé Nia alors qu'elle est encore en couple avec Ewan. Je ne le savais pas. Elle ne m'en a pas informé et ne m'a pas repoussé d'une façon qui me ferait comprendre la chose. -Ça t'arrangeais surtout de croire le contraire.- Mais pourquoi ? Pourquoi Nia ne m'a rien dit. J'ai l'impression d'être trahi. Même si je ne le serais jamais autant qu'Ewan. Franchement je me sens mal là. Il ne faut pas qu'il l'apprenne ! -C'est beau l'honnêteté.-

Ewan se retourne vers moi et je tourne ma tête vers lui. J'essaye de ne pas trop afficher ma culpabilité. Il se met à me poser tout un tas de questions. Je ne le lui reproche pas. C'est normal. J'aurais réagi pareil. Je ne peux pas lui dire ce que j'ai fait. Je vais essayer de le rassurer.
« Non non, ne t'en fais pas. Elle ne m'a parlé d'aucune potentielle rupture. En fait, j'ai juste pensé que vous étiez séparés. Quand avec Nia on s'est vus hier soir, elle ne m'a juste pas parlé de toi. Et je ne vous ai pas vu ensemble du tout depuis la début de la croisière dont j'ai pensé que c'était fini... » expliqué-je en butant sur certains mots. C'est horrible ce que je suis entrain de faire. Je ne pensais vraiment pas que ce serait le genre de Nia. Faut dire que je suis aussi un peu coupable, j'aurais dû me renseigner avant. Je me force à lui sourire alors que je n'en ai pas du tout le coeur. « Franchement, cela aurait été dommage que vous soyez séparé. Vous formez un beau couple. » Quand je pense que Pettigrow détient l'information. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que tout Poudlard ne soit au courant. Est-ce que c'est la panique dans ma tête ? Oui. Est-ce que je le montre ? Bien sûr que non. J'ai encore le film de la soirée d'hier qui repasse dans ma tête. C'est affreux.

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Drôle de scène cet après-midi-là au bar. D’habitude, tu étais toujours le seul à faire des têtes étranges, à sursauter pour un rien ou à ne rien comprendre à ce qui se passait. Mais pour une fois, tu n’étais pas le seul. Alexandre aussi avait pâli mais à vrai dire, tu étais bien trop affolé pour t’en rendre compte. Il te fallut au moins ses mots pour comprendre qu’il s’était fourvoyé. - A-ah, je croyais... Et là encore, tu eus du mal à avaler la pilule. D’autres, bien plus véhéments ou vifs que toi, se seraient déjà emportés, auraient créer un esclandre, troublant la tranquillité du lieu et s’attirant les foudres du barman. Mais toi, tu étais bien trop médusé pour réagir naturellement. Ou tout simplement réagir. Non vraiment, les choses se bousculaient trop à l’intérieur de ta tête pour que tu puisses ne serait-ce que répondre à "Ah je croyais" qui n’était en rien suffisant pour réparer l’énoooorme boulette qu’Alexandre venait de faire. Et le pire dans tout ça, c’est que tu ne remettais pas Alex ni même Gardenia en question mais toi-même. Tu étais persuadé que tu avais fait quelque chose de mal, de si mal que ta copine avait refusé de t’en parler alors que vous vous disiez tout (ou presque …) et avait préféré s’en remettre à son ancien ami Xander. Impossible de savoir si Alex se préoccupait vraiment de toi ou s’il essayait de rattraper son immense erreur, en tous cas il chercha à te rassurer. - Non non, ne t'en fais pas. Elle ne m'a parlé d'aucune potentielle rupture. En fait, j'ai juste pensé que vous étiez séparés. Tu nageais en plein cauchemar et en pleine incompréhension. Si Nia ne lui avait rien dit, comment pouvait-il se permettre de te balancer ce qu’il venait de te dire ainsi ? Tu ne comprenais vraiment plus rien mais ça ne t’empêchait pas de te poser beaucoup trop de questions. - Mais alors … - Quand avec Nia on s'est vus hier soir, elle ne m'a juste pas parlé de toi. Et je ne vous ai pas vu ensemble du tout depuis la début de la croisière donc j'ai pensé que c'était fini... Si tu avais été Finn, tu lui aurais répliqué un "Oui bah tu penses trop." bien senti. Malheureusement, tu n’étais pas ton frère et comme toujours, tu te laissais marcher sur les pieds, encaissant tant bien que mal les justifications foireuses d’Alexandre. Le pire peut-être était qu’il était vraiment sincère et ça, malgré ton affolement général, tu pus le sentir. Que pouvais-tu lui reprocher ? - N-non c’est juste que … commenças-tu à te justifier alors que tu n’avais en rien besoin de le faire. Ou peut-être le devais-tu pour toi-même. Le bateau est super grand et on avait plein de trucs à faire hier. Et … - Franchement, cela aurait été dommage que vous soyez séparé. Vous formez un beau couple. Manœuvre pour t’avoir à nouveau dans sa poche ou le pensait-il réellement ? Tu n’avais de toute façon pas la tête à ces considérations et la remarque d’Alexandre eut au moins le mérite de te rendre un brin de sourire.   - Ouais c’est vrai … chuchotas-tu plus pour toi que pour lui. Décidément, tu étais très fort pour soulever des évidences. Forcément que pour toi, ça aurait été dommage. Tu étais tellement heureux avec cette fille et jamais tu n’avais encore imaginé que cette histoire puisse se terminer un jour. Peut-être alors que l’imagination d’Alex avait au moins eu le mérite de remettre tout ça en perspective … Il y eut un long silence. De plusieurs minutes au moins. Tu remettais doucement tes idées en place. Non, tout ça n’était pas réel. Tu n’avais rien à te reprocher ni à reprocher à Nia. Tout ça, ce n’était que du vent. Tu en parlerais certainement à Gardenia. Mais pas tout de suite. Ou pas du tout. Rien ne servait de l’affoler comme Alex t’avait affolé. Néanmoins, Alexandre t’avait appris quelque chose d’intéressant … - Mais attends … Ça veut dire que t’as parlé à Nia ? Ça va mieux entre vous ? t’exclamas-tu comme si rien ne s’était passé l’instant d’avant. Tu étais heureux pour eux, oubliant le rythme erratique de ton cœur.

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Je remercie les parents d'Ewan Forks de l'avoir fait aussi crédule. Il commence même à se justifier alors qu'il n'a rien à se justifier. Il croit que c'est de sa faute en fait. Petit naïf ! Si je n'étais pas concerné, je lui dirais de se secouer un peu. Mais bon, c'est avec moi que Nia l'a trompé. On ne va pas tenter le Diable et le laisser dans l'ignorance. J'aimerais bien dire que c'est pour son bien à lui. Un long silence s'installa.
Je déteste ce genre de silence, surtout quand je sais que je suis partiellement coupable d'un truc. C'est pendant ces silences que les malaises s'installent. -Quand tu parles aussi, ils s'installent.- Je bois une gorgée de mon thé glacé, en faisant en sorte à ce que ma déglutition soit discrète. C'est le malaise.
C'est Ewan qui décide de rompre le silence. Je tourne ma tête vers lui en faisant un sourire innocent.
« Ça veut dire que t’as parlé à Nia ? Ça va mieux entre vous ? » s'exclame-t-il, l'air heureux pour nous. C'est ultra culpabilisant. Oui on s'est réconciliés. Un peu trop sur le moment même. Nia quand j'étais en première année, c'était la fille qui m'aidait à faire mes premiers pas à Poudlard, celle qui m'apprenait à danser la valse pour que je puisse inviter une fille à danser au prochain bal. Et hier soir, c'était la fille que j'embrassais dans une piscine en ayant envie d'enlever son haut de maillot de bain. C'est bien évidemment pas la version que je fais donner à Ewan.
« Je suppose que ça va mieux entre nous. On a discuté de ces dernières années, on a fait le bilan. » commencé-je. J'ai l'impression de mentir comme un arracheur de dents. Comment faire autrement ? Je ne peux pas lui dire la triste vérité. Je n'ai pas envie d'encore plus l'affoler. Il va vraiment croire qu'un truc cloche dans son couple alors que non. C'est juste Nia qui a déconné. Et je ne l'ai pas aidé à arrêter non plus. « Après on a un peu joué dans la piscine, on a fait une bataille d'eau. On aurait dit de vrais gamins ! » -Des gamins, hein ?- Je ne mens pas, nous avons vraiment fait une bataille d'eau. J'exclue juste une petite partie de l'anecdote. Mensonge pas omission ? Complètement. On fait avec ce qu'on a. Je bois encore une gorgée de mon thé glacé. « Vraiment tu aurais dû voir ça, c'était épique ! Il fallait bien qu'on rattrape le temps perdu. » La bataille d'eau. Pas le reste. J'adopte le ton de la conversation même si une pointe de malaise persiste dans ma voix. Je pense qu'Ewan n'y fera pas attention ou interprétera ça autrement. Donc ça ne m'alarme pas trop. Il va peut-être penser que je suis encore gêné d'avoir pensé qu'ils étaient séparés avec Nia.

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Le silence qui s’était installé entre vous deux était incroyablement gênant. Enfin pour Alexandre. Car toi, tu étais si occupé à mettre de l’ordre dans ta tête, à trier tes pensées et à doucement te dire que non, tout ça n’était pas ta faute, que les minutes qui s’étiraient ne te parurent être que quelques fugaces secondes. Pourtant, l’ambiance était belle et bien tendue et, à en juger par les regards en coin que vous lançait le barman, vous avez contaminer l’intégralité du bar qui semblait être à présent plus vide encore qu’il ne l’était déjà. Encore une chance que tu aies décidé de briser le silence (une chance surtout pour Alex qui s’attendait à des reproches de ta part ...) Alexandre t’adressa un sourire innocent, presque mielleux, qui acheva de te convaincre qu’après tout, il ne pouvait avoir aucune implication dans quelque affaire obscure qui soit. Pour toi, c’était évident, il avait simplement mal pensé, disons même très mal pensé, mais n’avait rien à se reprocher. Aaaah ta naïveté ne cessera jamais d’étonner les gens. D’ailleurs, c’est sur cette merveilleuse facette de ta personnalité qu’Alex joua avec brio, rattrapant magistralement un coup qui était très mal parti. En vérité, il pouvait même te remercier. Avec quelqu’un d’autre, ça ne serait jamais passé … - Je suppose que ça va mieux entre nous. On a discuté de ces dernières années, on a fait le bilan. Il ne pouvait trouver rien de mieux pour se couvrir. Cette réplique attisa ta curiosité et raviva ton espoir de les revoir à nouveau proches. Soulagé, affichant ta plus belle dentition, tu pris une gorgée de ton Coca avant de lui répondre sur un ton bien trop adulte pour toi. - C’est une bonne chose. Ça faisait longtemps que tu voulais avoir cette discussion avec elle, non ? Nouvelle gorgée. En tout cas, je suis content pour vous. Si seulement tu savais, petit Ewan. Tu serais certainement beaucoup moins content … Mais Alex avait raison, il valait mieux ne pas te faire souffrir en te cachant une partie de la vérité. N’était-ce pas ce qu’on faisait avec les jeunes enfants. - Après on a un peu joué dans la piscine, on a fait une bataille d'eau. On aurait dit de vrais gamins ! Ah bah tiens, justement, quand on parle des gamins. Alex t’avait trop bien cerné … Il savait sur quelle corde jouer et bien sûr, toi, tu étais trop naïf et aveugle pour comprendre à quel jeu il jouait vraiment. Il te tenait par le bout du nez et tu ne réagissais pas. Pire même, tu rentras dans la danse. - J’aurai bien aimé voir ça ! t’enthousiasmas-tu en t’imaginant sans aucun mal une bataille magistrale où, finalement, il y avait plus d’eau en dehors de la piscine qu’à l’intérieur du bassin. Tu aurais bien aimé participer mais, sachant que tu ne pouvais pas dire ça, tu te retins tant bien que mal. - Il fallait bien qu'on rattrape le temps perdu, expliqua Alex avec une certaine touche de malaise dans la voix, légère touche qu’étrangement, tu perçus. Mais puisqu’il était déjà inimaginable que tu t’aperçoives d’une telle chose, tu fus bien sûr incapable de l’interpréter correctement. Forcément … Pensant qu’il s’en voulait pour t’avoir faire croire des choses fausses, tu le bousculas de l’épaule en lui faisant un grand sourire avant de t’exclamer sur un ton qui clamait haut et fort que tu avais tout gobé : - Aller ! Fais pas cette tête ! Tu crois vraiment que je vais t’en vouloir pour ça ? C’est mal me connaître ! Oui bien sûr Ewan … Continues ainsi …

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Absolument tout ce que je dis fait mouche chez Ewan. C'est très bien comme ça. Il a l'air très content que je sois "réconcilié" avec Nia. Il sourit tellement que cela en devient aveuglant. C'est un bon pigeon j'ai envie de dire. -Tu atteins le sommet de l'irrespect.- Je ne vais pas m'en plaindre. Mentir sur un tel sujet me rend mal mais je n'ai pas le choix. Je n'ai pas envie de m'attirer des problèmes pour cette histoire. J'ai d'autres chats à fouetter.
Ewan arrive au moins à percevoir mon malaise et comme je le pensais, il ne l'interprète pas correctement. Il me donne un coup sur l'épaule. « Aller ! Fais pas cette tête ! Tu crois vraiment que je vais t’en vouloir pour ça ? C’est mal me connaître ! » Je ne regarde pas Ewan: je regarde le barman. Il me dévisage du coin de l'oeil. Il se doute que j'ai quelque chose à me reprocher. Je plisse les yeux en fronçant les sourcils très subtilement pour lui faire comprendre de se mêler de ses affaires puis je concentre mon attention sur Ewan. Il m'a fait mal à l'épaule mais je passe outre. Il a vraiment tout gobé. Ce gars m'étonne. Pourtant j'ai trouvé mes mensonges très bancals. Je lâche un sourire paraissant rassuré. Parce que je le suis. « Je suis désolé de t'avoir fait flipper avec cette histoire de rupture. Je crois que j'ai conclu des choses trop hâtivement. » m'excusé-je.

Je pense qu'il est temps de changer de sujet, ou bien je vais vraiment finir par me trahir. Je finis mon verre de thé glacé. « Tu es venu à la croisière avec qui ? » demandé-je en posant mon verre. Je m'en fiche un peu, c'est juste pour changer de conversation. Je pense qu'il est venu avec Finn, bien que je ne l'ait toujours pas croisé. Ça m'étonnerait qu'il soit venu seul. Je croiserais sûrement mon camarade de dortoir plus tard. Si Ewan n'a toujours pas croisé Nia, il est bien possible qu'il y a plein de gens que je connais qui sont sur la croisière que je n'ai pas encore croisé.
« Je trouve que la piscine est pas mal. Mais y'a beaucoup trop de monde en journée. C'est pour ça que j'y vais le soir pour faire quelques longueurs. » Je meuble la conversation dans le but qu'il oublie ce que j'ai dit précédemment. Sinon je n'ai rien à lui dire à Ewan. Même pas je lui parle de mes problèmes. Même pas je lui parle de ma vie sentimentale. Même pas je lui parle de ma vie familiale. Cela ne le regarde pas. Bien sûr s'il me pose des questions, je vais lui répondre. Sans entrer dans les détails. Ce ne sont pas ses parchemins. Par contre si je peux apprendre quelques trucs sur lui qui me seraient utiles, je dis pas non.

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Ta bourrade parut laisser Alexandre pantois. Du moins le pensais-tu à en juger par son regard au barman (que bien sûr tu ne sus interpréter à sa juste valeur). Tu jugeas que ton geste était bien nécessaire puisque tu avais l’impression qu’Alex était véritablement troublé par cette méprise. Et en vérité, il était. Pour une fois. Mais ce n’était certainement pas ton geste qui lui fit reprendre confiance en lui et en son mensonge par omission. C’était plutôt tes paroles, prouvant au grand jour que tu avais totalement gobé ses salades, qui le rassuraient. Et comment ne pas l’être lorsqu’on se rendait compte qu’on tenait l’autre dans sa main, qu’avec seulement des mots, on pouvait le manipuler aussi facilement qu’un sculpteur façonne la glaise ? - Je suis désolé de t'avoir fait flipper avec cette histoire de rupture. Je crois que j'ai conclu des choses trop hâtivement. - Mais nooon, c’est bon j’te dis ! Ça peut arriver à tout le monde, ce genre de chose ! t’exclamas-tu en résistant fortement à l’envie de lui donner une nouvelle bourrade. Et tu le pensais vraiment. Surtout que ce genre de choses, comme tu disais, tu étais expert dedans. A ne jamais vraiment réfléchir et à ne jamais regarder plus loin que le bout de ton nez, il t’arrivait souvent de dire des âneries. Comme cette fois avec Fabian. Heureusement, tout s’était bien terminé mais il ne serait pas étonnant si un jour, tu tombais de haut … Fort heureusement, Alex comprit qu’il fallait changer de sujet pour éloigner le peu de soupçons qu’il pouvait rester (si toutefois il en restait …) Voilà qu’il te parlait des vacances. Très bon choix, Alexandre. Tu n’aurais pu trouver mieux. - Tu es venu à la croisière avec qui ? Tu eus envie de lui répondre un "A ton avis ?!" tant c’était évident mais qui sait, toi tu n’avais pas croisé Gardenia depuis le début de la croisière. Alex n’avait peut-être pas encore croisé ton jumeau dans les allées de l’immense paquebot. - Avec Finn, bien sûr ! Et puis, Papy Barny et Mamie Anna aussi. Mais quand apprendras-tu à grandir, hein ? On dirait vraiment un gosse de dix ans à peine … Nos parents voulaient rester à la maison mais Papy Barny a décrété qu’il ne nous voyait pas assez, Finn et moi. Du coup, il a embarqué notre grand-mère dans l’aventure ! J’me plains pas, c’est cool ! Et c’est vrai qu’on les voit plus assez … Oui, il était loin le temps où ton frère et toi passiez les longues semaines d’été dans l’accueillante maison des Sivans, au Pays de Galle. Et toi ? T’es venu avec tes parents ? Au fait, t’as des frères et sœurs ? Tu m’en as jamais parlé. En même temps, pas étonnant qu’il te n’en ait jamais parlé. Quand on voulait parler avec toi, il fallait prendre son après-midi. Et encore, ça, c’est quand on veut bien avec une conversation avec toi. Ce qui n’était pas vraiment le cas d’Alex. Et voilà que votre conversation était repartie sur des banalités d’un ennui affligeant. Mais ce n’était pas toi que ça allait déranger. Tu aimais parler. Et Alexandre était bien trop content t’éloigner le sujet qui fâche … - Je trouve que la piscine est pas mal. Mais y'a beaucoup trop de monde en journée. C'est pour ça que j'y vais le soir pour faire quelques longueurs. - C’est vrai que c’est jamais vide, là-bas. Et puis y’a toujours des enfants qui crient … Tu peux parler, toi, tiens ! Ce n’était pas parce que tu avais maintenant seize ans que tu étais beaucoup plus mature que les enfants qui jouaient dans la piscine. C’est sûr que c’est plus calme le soir. Et tu nages depuis longtemps ? Moi, à part le Quidditch, je fais pas grand-chose.

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Ewan, 10 ans, essaye de faire comme les grands.

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Est-ce que ce gars a vraiment le même âge que moi ? Il parle comme un gamin de huit ans, tout au plus. Ce n'est pas étonnant qu'il aille en croisière avec papy mamie dans ce cas. Aller en croisière avec ses grands-parents. Peut-on faire plus tue l'amour que ça ? Si un gars vient me voit et me dit qu'il est venu avec papy mamie, je ne le prends pas au sérieux. Je l'envoie au jardin d'enfant. Le pire c'est qu'il me demande si moi je suis venu avec mes parents. Avec la petite question sur les frères et soeurs qui va avec.
« Nan je suis venu seul. Mes parents sont pas dispos pour une croisière. Pour répondre à ta question j'ai un grand frère et une grande soeur. Si je ne t'en ais jamais parlé, c'est que l'occasion ne s'était pas présentée. » réponds-je un peu lasse. Pourquoi faut toujours qu'on me pose la question ? Quand j'y pense, à la rentrée Agapia ne sera plus à Poudlard. Avec Connor, nous serons les seuls à porter notre nom. C'est triste. Il n'y a plus que nous pour assurer l'honneur de la famille. On est mal barrés.

Je détourne encore le sujet pour parler de la piscine. Sujet sur lequel je ne vais pas trop me casser les dents. Les enfants qui crient. Quelle horreur. Voilà pourquoi je ne vais pas à la piscine dans la journée, en grande partie. Ewan me confie qu'en dehors du quidditch, c'est un gros tas. Ne t'en fais pas petit blaireau. Ça se voit. Moi non plus je ne suis pas un grand sportif. Je pense que je vais continuer le Quidditch l'année prochaine en tant que gardien. Ça fera au moins plaisir à mon père. Pendant les vacances je vais à la patinoire, sauf l'été. En fait, il n'y a que l'été où je fais de la natation. Et encore, pas tout les étés. C'est tout.
« Je ne suis pas un nageur régulier. Plus un nageur occasionnel. » Très occasionnel. Mais sérieusement, si à chaque fois que je vais nager une fille vient me voir et que j'ai la possibilité de prendre du bon temps, je deviendrais un nageur régulier. -T'oublies trop vite ce que tu as te reprocher.- Ce qui s'est passé avec Nia, c'est de l'histoire ancienne. Il faut retourner le parchemin. « Je ne pense pas être un mauvais nageur. Nia dit que j'ai "un beau crawl". Je crois qu'elle dit ça pour être gentille. » Ewan n'est pas du genre jaloux je présume donc il n'y a aucun problème à ce que je dise cela. Il ne faudrait pas qu'il pense que j'évite absolument le sujet de Nia. Là il verrait que j'ai quelque chose à me reprocher par rapport à elle. -Tu ne comptes toujours pas lui dire ?- C'est mieux qu'Ewan passe de bonnes vacances sans se poser de questions ni avoir de soupçons.

Dragées:

Noyer le Malaise

Heureusement qu’Alexandre ne disait pas ce qu’il pensait au sujet de Papy Barny et Mamie Anna car là encore, tu aurais fait preuve de ton immaturité affligeante. Pour toi, il n’y avait aucun mal à partir en vacances et même en croisière avec ses grands-parents et de toute façon, Alex ne pouvait pas comprendre ta proximité avec les tiens. Au vu de sa réponse, tu eus l’impression que, contrairement à toi, il n’était pas très proche de sa famille et tu ne fus totalement étonné qu’il soit venu ici seul. Néanmoins, tu te dis que sa mère ne devait pas du tout ressembler à la tienne puisque pas une seule seconde Elizabeth Forks aurait laissé ses deux fils partir seuls sur un tel bateau (ou plutôt juste toi, car elle ne se faisait jamais beaucoup de soucis pour ton frère …) Tu voulus répondre quelque chose à Alexandre au sujet de sa famille, lui demander s’ils étaient encore à Poudlard, ce qui était totalement idiot, ou s’il s’entendait bien avec eux. Mais le Serpentard changea bien vite de sujet, t’amenant sur une conversation de la même banalité mais qui était moins propice à te donner des informations. Là encore, un sujet choisi de main de maître car même si tu étais bavard, ce n’était pas exactement le sport que tu aimais pratiquer et ne pouvais donc pas faire durer la conversation éternellement au grand dam d’Alex. - Je ne pense pas être un mauvais nageur. Nia dit que j'ai "un beau crawl". Je crois qu'elle dit ça pour être gentille, expliqua Alexandre que tu écoutais avec attention. Nia avait dit qu’il avait un beau crawl ? Ça voulait donc dire qu’ils s’étaient croisés pendant qu’Alex nageait. Est-ce à ce moment-là qu’ils avaient recollé les morceaux (et plutôt bien d’ailleurs …) ? Décidément, Gardenia craquait bien trop facilement lorsqu’elle voyait des sportifs en pleine action. Tu allais devoir faire attention. - Si elle l’a dit, c’est que ce devait être vrai, répondis-tu, étant certain que ta copine ne pouvait pas faire un tel compliment uniquement pour être gentille. Mais bon, de toute façon, tu ne savais pas jusqu’où allait l’affection de Nia pour Xander. Moi je crois que même pour me faire plaisir, elle ne dirait pas ça ! Je nage pas vraiment bien. Oui, c’était certain que tu étais plus doué pour raconter ta vie … Enfin je me débrouille mais c’est pas tellement ça. Faudrait que je m’entraine … Ça y est, il ne manquerait plus que tu demandes à Alex de t’apprendre. C’est sûr qu’il préfèrerait se noyer dans son verre … Alors que toi, tu buvais bien ton coca, tu eus un éclair (certainement pas de génie.) et t’empressas de demander à Alex, stoppant immédiatement ce petit sujet pour se reconcentrer sur un autre qui allait être source de malaise. - Au fait ! t’exclamas-tu pour la énième fois. Je t’ai même pas demandé. Ça s’est passé comment les BUSEs pour toi ? Bien, j’espère ! Si seulement tu savais.

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Je suis bien content d'avoir changé de sujet. Si je ne l'avais pas fait, il se serait mis à me poser un tas de questions auxquelles je n'ai pas envie de lui répondre. Surtout que depuis que je suis scolarisé à Poudlard, ma relation avec mon père est très tendue. Il n'a pas trop aimé le coup de la répartition à Serpentard et mes résultats par la suite. Je n'imagine pas la tête qu'il tirerait si je lui annonçais que je ne comptais pas devenir auror. C'est inconcevable pour lui. Avec ma mère, c'est moins tendu car elle accorde moins d'importance à ces trucs là. Elle non plus n'était pas une lumière à l'école et pourtant elle s'en est très bien sortie. Il n'y a pas de raison que cela se passe différemment pour moi. Même si en ce moment, l'heure n'est pas à ce genre de discussion. Avec la maladie de mon grand-père, ma famille ne pense pas trop à mon avenir. Dans l'immédiat, ce n'est pas le plus important.
Ewan est tellement naïf. C'est presque caricatural. C'est le genre de garçon à venir dans le camion d'un vieux monsieur qui lui a proposé des pâtacitrouilles. Désespérant, dois-je dire. Il me confie ensuite qu'il n'est pas un très bon nageur. Pourquoi cela ne m'étonne pas ? Ça ne m'étonnerait pas non plus s'il se ramenait avec une bouée à la piscine comme celle qu'avait Pettigrow. C'est mignon quand tu as six ans. A seize ans, c'est assez absurde. A part si c'est pour rigoler par rapport à un délire avec des potes. Oui Ewan Forks, entraîne toi. Fais du sport. Ça ne peut pas te faire du mal. -Quelle langue de vipère !- « Je ne t'en empêche pas. » réponds-je tout simplement.

Ewan semble prit d'une lueur de génie sur-réactive. Je crains le pire. Oh punaise voilà qu'il se met à parler des BUSEs. Mais mêle toi de tes parchemins, sacrebleu ! C'est lui la tête de buse ! J'espère que le plafond est solide parce que je suis sur le point de LE pendre. Ce n'était pas un éclair de génie. Oh non ! Je ne peux même plus retenir ma sale tête même si je me force à sourire. Il m'énerve ! Les examens m'énervent ! « Ce n'est pas exceptionnel on va dire. » Même pas je réponds précisément à sa réponse. Qu'il aille se jeter dans les filets du diable. Il est pire qu'un gosse ce gars. « Après tout, ce n'est qu'un mot la note. Ça ne définit pas le reste de ta vie. Et toi ? Comment ça s'est passé de ton côté ? Bien, je suppose. » Je commence déjà à essayer de chercher un autre sujet de conversation "safe". Un sujet où il ne me posera pas des questions auxquelles je ne veux pas répondre. Des sujets banals et sans importance. Les sujets les moins personnels du monde.

Dragées:

Noyer le Malaise

Ta naïveté était vraiment affligeante … Avec beaucoup de gens, il n’y avait aucun problème et certains trouvaient ça même mignon. Mais Alexandre ne faisait pas partie de ces personnes. Tu avais beau penser qu’il était ton ami, ce ne serait jamais le cas. Pire même, votre relation était néfaste. Pour toi, bien sûr. Car que craignait-il, lui ? Ce n’allait certainement pas être toi qui allait te rendre compte d’à quelque point il usait de faux semblants et de sourires mielleux dans l’unique but de se servir de toi. Et de toute façon, serais-tu seulement capable de réagir correctement ? Car tout ce que méritait Alexandre était un mauvais sort. Alors toi, loin de couper court à cette conversation aussi ennuyeuse qu’inutile, tu la prolongeas, abordant le sujet des examens (comme si vous n’étiez pas en vacances depuis moins d’une semaine …) Et bien que tu sois bien trop gentil pour t’en moquer ; il y avait de quoi se délecter de l’expression de ton camarade. Voilà qu’il n’était plus autant assuré et qu’il se remettait à éluder tes questions. - Ce n'est pas exceptionnel on va dire. Pas exceptionnel ou pas bien tout court ? Il y avait un monde entre les deux et décidément, Alex était bien trop laconique avec toi. Mais que craignait-il ? Ce n’était pas toi qui allait te moquer de lui pourtant. - Ah merde … répondis-tu, véritablement peiné que ça n’est pas marché comme il le voulait (si tant est qu’il le voulait vraiment). Bah ! Tu feras mieux pour les ASPICs ! - Après tout, ce n'est qu'un mot la note. Ça ne définit pas le reste de ta vie. C’est fou ce que cette phrase puait la phrase de looser. Si ç’avait été Pettigrow à la place d’Alexandre, ça n’aurait pas changé grand-chose. A ceci près que, vu la bouse d’éruptif qu’il est, Peter n’aurait jamais réussi à sortir une telle phrase. Et de savoir si ça déterminait le reste de la vie d’une personne, peut-être pas non. Mais ça déterminait pour sûr les cours qu’un élève avait le droit de suivre à partir de la sixième année … Et toi ? Comment ça s'est passé de ton côté ? Bien, je suppose. - Oui super ! Mieux que je l’espérais en fait ! t’écrias-tu, incapable de contenir ta joie. J’ai eu deux "Optimal", en Soins aux Créatures Magiques et en Métamorphoses ! Et quatre "Effort exceptionnel" aussi. Je pensais pas avoir si bien réussi, je t’avoue. Du coup, je suis super content ! Non sérieux ? ça ne se voyait vraiment pas. Et Finn aussi s’est bien débrouillé. Puis, ta gentillesse et ton empathie reprenant le pas, tu lui dis sur un sourire sincère. Mais t’en fais pas, j’suis sûr que les ASPICs vont bien se passer pour toi. Le travail paye toujours. Oui, justement, encore fallait-il travailler. Si tu veux, je peux même te donner des conseils pour t’organiser et mieux réviser. Après tout, on dit que les Poufsouffle sont travailleurs mais c’est bien vrai, haha ! Nul doute qu’Alexandre allait accepter ta proposition, oui.

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Tout content, Ewan se met à me faire un résumé de ses notes. Il parle trop. Oui... Oui c'est bien. Oui je m'en astique la baguette de tes Efforts Exceptionnels. Je n'ai eu qu'un Effort exceptionnel. En vol. Après j'ai eu quoi... Un optimal en défense contre les forces du mal, en étude des moldus et un en sortilège. Sinon le reste, c'est en dessous de la moyenne. Le pire reste le Troll en histoire de la magie.
Ewan me propose ses conseils pour mieux réviser. Mais je n'ai pas besoin de ses conseils. La question est de savoir comment je vais rejeter son offre sans être offensant. Normalement de l'aide, ça se refuse pas. Bien que je ne pense pas qu'il soit susceptible. Je me gratte l'arrière du crâne. « Euhm... Ce n'est pas contre toi mais je suis du genre à aimer travailler seul. A ma façon... » Je pense être assez gentil, pour le coup. Je n'ai pas envie d'avoir un boulet dans les pattes pendant que je travaille. C'est déjà assez compliqué comme ça. Je suis horrible punaise. Non seulement sa copine le trompe avec moi et maintenant je fais le gros hypocrite lèche-botte. -Au moins tu l'admets.-
Sérieusement, j'ai décidé de vraiment taffer l'année prochaine. J'espère que si je remonte mes notes, plus de portes s'ouvriront à moi après Poudlard. Je commence à voir les choses un peu plus clairement. Je suis sur la bonne voie. « Je pense de toute façon que le plus important sont les ASPICs. Ce sont vraiment ces résultats qui vont dire vers où tu peux t'orienter. Les BUSEs, c'est rien à côté. » C'est ce que je me dis pour me sentir mieux. Je suis décidé à faire du forcing pour pouvoir continuer à suivre les matières dont je n'ai pas réussi les examens telles que les potions, la métamorphose et la botanique. Par contre il est hors de question que je suive de nouveau des cours d'histoire de la magie ! Autant me rouler dans les orties !
Ce n'est pas que je m'ennuie (un peu quand même) mais je cherche un moyen de m'éclipser sans qu'il pense que je n'en peux plus de l'entendre. Je regarde l'heure à l'horloge. Qu'est-ce qu'on peut faire à 16h et quelques ? « Tu m'excuseras mais je dois aller voir quelqu'un. » sors-je comme excuse en me levant. C'est complètement faux mais je vais trouver quelqu'un à qui parler pour que ça soit pas trop faux. « On doit parler d'un sujet assez important. Tu ne m'en veux pas si je te laisse ? » Ce n'est pas beau de mentir. -Alors pourquoi tu le fais ?- J'essaye juste d'être gentil. Qu'y a-t-il de mal à cela ?

Dragées:

Noyer le Malaise

Ta proposition était sympa, il y aurait eu mille autres amis à qui tu aurais pu proposer de les aider avant Alexandre mais que veux-tu, ta gentillesse te perdra … Mais pas aujourd’hui, en tout cas. De main de maître, Alexandre sût amener les choses correctement pour décliner ta proposition pourtant désintéressée. Il préférait travailler seul ? A sa façon ? Bah soit ! Tu le comprenais tout à fait. Même si vous travailliez souvent ensembles, vous, les Poufsouffles, il arrivait quelques fois que tu bosses seul, notamment dans tout ce qui concernait l’apprentissage des leçons. Alors oui, tu concevais parfaitement qu’on puisse avoir une méthode de travail différente de la tienne et même si Alex ne voulait pas de tes conseils (qui pour une fois auraient pu être avisés), tu ne rechignerais pas à lui demander de ses nouvelles de temps en temps l’année prochaine, pour s’assurer qu’il s’en sorte. Car tu avais vraiment envie qu’il s’en sorte. Peut-être parce que tu étais trop gentil ou parce que tu l’aimais bien, au fond, vas savoir. - Bah c’est pas grave ! répondis-tu sans t’en offenser bien sûr. Ce n’était qu’une proposition. Mais si jamais, je suis là, hein ? Ce n’était pas certain qu’Alex se souvienne que tu étais là, le jour où il aurait vraiment besoin de toi mais bon, au moins, tu lui avais proposé. Le Serpentard déblatéra encore quelque chose au sujet des BUSEs et des ASPICs, sans aucun doute pour se rassurer lui-même, mais tu hochas la tête d’un air convaincu. Tu étais certain que rien était joué d’avance et qu’il avait encore toutes les chances de son côté pour rattraper le temps perdu et les notes catastrophiques. Tu allais justement lui demander ce qu’il comptait faire après Poudlard mais il se leva d’un coup, t’expliquant (ou plutôt prétextant) qu’il avait quelqu’un à aller voir et que c’était plutôt urgent. Tu restas un instant totalement figé, le regardant avec des yeux énormes de botruc, véritablement surpris par ce rendez-vous en plein milieu de l’après-midi et surtout en plein milieu de votre discussion. Mais que voulais-tu dire si ce n’est : - Ah … Bah non … Puis de te reprendre. Non ! Vas-y, je te retiens pas ! Ça a l’air vachement important. De toute façon, on se recroisera forcément, non ? Mais Alex était déjà parti. Heureusement qu’il avait tout de même payé sa consommation car ç’aurait encore été à toi de le faire et, bien que tu n’en aies aucune idée, payer son thé glacé au plus hypocrite de tes "amis", c’était vraiment le comble !

GASMASK

Citation :

On s'arrête là du coup pour les sourires de façade et les faux-semblants ? C'était cool en tout cas !

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