J'ai appris que Fabian était sur la croisière. Aux dernières nouvelles, c'est très tendu entre nous en ce moment. Il n'a pas digéré l'histoire de la pièce Romulus et Julieta. Je maintiens qu'il a abusé, pour le coup. S'énerver pour si peu. -Tu n'apprends même pas de ton erreur ?- Nous nous étions jamais autant disputé. Il a dit des choses qui m'ont horriblement vexé. Il a terrassé mon coeur. J'ai tellement pleuré après ça.
Aujourd'hui, j'ai décidé de trouver Fabian. Et de m'excuser. Je vois là la seule solution pour sauver notre amitié. Je n'aime pas faire ça, mais je pense que ça pourrait valoir le coup... J'appréhende énormément. J'ai peur qu'il me rejette. Je ne fais que de la bouse de sombral en ce moment. Je veux prouver à Fab' que je ne suis pas comme la bande à Avery. Que je vaux mieux que ça.
Je commence par le chercher à la piscine, puis au bar où il se trouve assis sur une banquette. Je le regarde depuis l'entrée, hésitant à sauter le pas. Il va me repousser c'est certain. Mais qui ne tente rien n'a rien donc je me lance. Je m'approche lentement de lui. Une fois à sa table, je me penche vers lui. « Je peux m'asseoir ? » demandé-je à voix basse. Je m'assois en face de lui. Est-ce qu'il me considère comme indésirable ? A quel point est-il mécontent de me voir ? Quand je pense qu'il ne sera plus à Poudlard à la rentrée...
« Je peux te parler ? » demandé-je encore. Depuis notre dispute, je me sens mal d'avoir perdu un ami. Surtout Fabian. Je veux le récupérer. Reconquérir son amitié. Une fois la croisière terminée, je ne sais pas quand est-ce que je vais le recroiser. C'est maintenant qu'est ma chance.

Dragées:

Ce séjour en croisière se passait relativement bien. Faire un peu de Quidditch, enfin, d'Aquaquidditch, m'avait fait un bien fou. Je ne savais pas si j'allais pouvoir en refaire, étant donné que j'avais quitté Poudlard. Restait à voir si à l'École Supérieure il y avait un terrain, ce qui m'étonnait fortement. Enfin bref, j'étais en train de m'aérer la tête au bar du bateau en ce début de soirée. Moran était sûrement avec son cousin Darius, et je n'avais pas encore croisé Ange. Je n'avais plus vu Nate après le match. Je pris un petit verre d'alcool, quand soudainement, j'entendis une voix à ma droite. Je tournai la tête et... Oh, misère. Alexandre. On ne s'était pas parlé depuis notre incident à cause de la pièce de McKinnon, et je n'étais pas prêt de le faire. Lorsqu'il me demanda snil pouvait s'asseoir, je ne répondis rien et tournai la tête en l'ignorant et en finissant mon verre. Mais je sentis qu'il n'était pas prêt de me lâcher. « Je peux te parler ? » Je soupirai longuement, les yeux dans le vide en crispant la mâchoire. Puis, finalement, je finis par plonger mes yeux dans les siens. « Bonsoir Alex. Ça va aussi, merci. Qu'est-ce que tu me veux ? »
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Sans le nom du perso - 2 dragées -

Comme je le pensais, je ne suis pas le bienvenu à sa table. Je dois forcer le contact. Fabian soupire longuement. Il n'est pas du tout content de me voir. Il finit par tourner son regard vers le mien. Il me reproche indirectement de ne pas avoir commencé la conversation d'une façon polie. Depuis quand on s'embarrasse de politesse entre nous ? Il me demande, très sèchement, ce que je veux. Je vais encore devoir présenter des excuses. J'ai l'impression de passer ma vie à ça, à réparer mes conneries. Je n'aime pas ça. Je reste un moment silencieux, réfléchissant à mes formulations en regardant le verre de Fabian.
Ne devrais-je pas faire simple au lieu de chercher des phrases compliquées qui n'auraient aucun sens ? Je ne tiens pas à ce qu'il interprète mal mes propos. Je passe ma main dans mes cheveux. Le silence est malaisant. « Je suis désolé. » finis-je par marmonner au bout de longues secondes qui m'ont paru durer des heures en regardant mes doigts se tortiller entre. Ce n'est pas suffisant. Ça ne va pas suffire à Fabian. C'est trop bref, pas assez développé. Il faut que je laisse mes ressentiments de côté. Pour ne pas provoquer une nouvelle dispute. « Je suis désolé de t'avoir à la pièce Romulus et Julieta en sachant pertinemment que tu ne pouvais plus blairer McKinnon. » précisé-je en levant mon regard vers celui de Fabian en haussant la voix pour lui donner plus de clarté. J'ai peur de sa réaction. J'aimerais bien qu'il voit que je prends sur moi, que je fais un effort en venant m'excuser.

Dragées:

Je ne savais pas trop quoi penser d’Alex. Nous avions été amis pendant longtemps, très longtemps. On s’était toujours un peu considéré comme frères. On se disait tout. Même si certains comportements de sa part m’avaient indigné au début, j’avais fini par l’accepter comme il était. Peut-être n’aurais-je pas dû, j’en savais rien. Mais pour son coup foireux, il m’avait, en quelque sorte montré son vrai visage. Un côté de lui qui m’avait été flou jusque-là, et lorsque je l’avais découvert, ça ne m’avait pas plu. Mais alors, pas du tout. Pourtant, je savais que j’aurais dû lui pardonner. Que j’aurais pu lui pardonner. Ça aurait été quelqu’un d’autre, je dis pas. Quelqu’un qui ne sache pas vraiment l’étendue de mon fossé entre McKinnon et moi. Mais lui, quoi. Alex. Mon petit frère de cœur, celui-ci qui me connaissait pratiquement comme lui-même. Lui qui savait presque tout sur moi. De sa part, je n’avais pas accepté ce geste. Moi, je n’avais fait en sorte de faire la chose qu’il détestait le plus. C’était une vengeance pour la soirée organisée par Theo ? Et alors ? Il s’était bien amusé, au final. Apparemment, il avait même fini bourré, mais j’étais parti avant. Il avait certes traîné les pieds pour y aller, parce qu’en bon Serpentard qu’il était, c’était un bon solitaire la majeure partie du temps, mais dans tous les cas il avait profité de cette soirée. Alors… Il n’avait pas eu à me faire ça. Pendant des mois, on s’était plus parlé. Il était là, je faisais comme si ce n’était pas le cas. Je l’effleurais à peine du regard alors que je savais que le sien me suppliait. Ça avait été un choix difficile, mais au final je l’avais bien vécu. Désolée Alex.

« Je suis désolé. »

Je restai un instant interdit, mes yeux plongés dans les siens. Attendez… Il s’excusait ? Sérieusement ? Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes. Pas dans ses cordes, du moins. Il n’était pas capable d’une telle chose. Parce que, un peu comme un lion, il avait trop de fierté. Et il reniait toujours ses fautes. Toujours. Lui était toujours dans le vrai, dans le bon côté des choses. C’était tout le temps les autres qui jouaient mal leur rôle. Sauf qu’avec moi, c’était pas passé. Et il en avait payé les frais en me perdant. Tout simplement. « Je suis désolé de t'avoir à la pièce Romulus et Julieta en sachant pertinemment que tu ne pouvais plus blairer McKinnon. » Je le regardai encore pendant un court instant avant de reporter mon attention sur mon verre en crispant la mâchoire. Ce n’était pas de manière aussi facile qu’il allait regagner ma confiance à nouveau. Ma confiance, je la donnais difficilement. Et elle se perdait très rapidement. Je levai mon verre au niveau de mes yeux et lui lançai d’une voix aigre. « Il t’a fallu combien d’amis pour que tu te rendes compte que tu les perdais pratiquement tous ? Et pour que tu daignes t’excuser ? » C’était bas, c’était méchant, c’était mesquin. Je le savais. Pourtant, j’avais pas pu m’en empêcher. « Néanmoins, j'avoue que tu m’épates. » Je tournai ma tête vers lui, sans sourire. « Ça doit être la première fois de ta vie que tu présentes des excuses à quelqu’un. »
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Cela fait plus de cinq ans que je connais Fabian. Plus de cinq ans que nous sommes amis. Nous avons jamais eu de problèmes entre nous, si ce n'est de bénin. Je ne comprends pas comment une dispute comme ça a pu détruire autant d'année d'amitié. C'est insensé. Disproportionné. Peut-être qu'à la base, la faute vient de moi. Je ne le nierais pas. Mais Fabian s'est tellement énervé juste pour une blague. J'ai trouvé sa réaction tellement dur. Il a eu des mots durs que je ne pense pas mériter, que nous ne sommes pas sensés dire à nos amis même s'ils déconnent complètement. Fabian a été intolérant. Il n'y a pas d'autres mots.
Je prends vraiment sur moi pour m'excuser, essayer de sauver notre amitié. Dans l'espoir qu'il fasse de même, que lui aussi prenne sur lui. Arrivé là, il m'adresse à peine un regard. A croire que son fichu verre est plus intéressant que moi. C'est insultant. « Il t’a fallu combien d’amis pour que tu te rendes compte que tu les perdais pratiquement tous ? Et pour que tu daignes t’excuser ? » Je ne connaissais pas Fabian aussi dur. C'est méchant. Il n'y a pas d'autres mots. Pour qu'il se prend ? Est-ce que l'on a le droit de parler comme ça à un ancien ami qui vient là pour s'excuser ? Je ne réponds rien. Je ne veux pas à m'abaisser à ce niveau de bassesse exceptionnelle dont il fait preuve. J'inspire. J'expire. J'essaye de faire passer le stress.
Il me confie "néanmoins" que je l'épate. Il daigne enfin tourner sa tête vers moi, ne m'accordant aucun sourire.
« Ça doit être la première fois de ta vie que tu présentes des excuses à quelqu’un. »
« Oh. Un reproche déguisé en compliment. A vrai dire, c'est la deuxième fois que ça m'arrive. »
Eh ouais, gars. Tu n'es pas le premier. Le premier est Saul. Et ça s'est plutôt bien passé. Ça ne sera pas le cas avec Fabian, à priori. Je décide de ne pas m'énerver. De rester calme. Tout du moins, je vais essayer. Si je m'énerve, il va s'énerver aussi. Encore plus qu'il ne l'est déjà. La tâche est assez compliquée pour moi. « Tu sais, la moindre des choses quand quelqu'un vient s'excuser, c'est de ne pas l'insulter ou lui faire un reproche en retour. On appelle ça la tolérance. » Je n'estime n'avoir rien dit d'offensant. Juste une petite leçon de politesse et d'amabilité. Pas sûr que ce soit le cas de sa réponse. J'ai peur que le terme de "tolérance" lui soit inconnu. Ou pire, lui soit inconnu me concernant. Je ne le pensais vraiment pas ça comme ça. Il me déçoit. Mais comme je vais faire preuve de tolérance, je vais avoir la délicatesse de ne pas lui dire. Pour l'instant. Oui, je prends vraiment sur moi.

Dragées:

« Oh. Un reproche déguisé en compliment. A vrai dire, c'est la deuxième fois que ça m'arrive. » Cool. J’étais content pour lui. En vérité, je m’en tapais. Vraiment, je ne savais pas quoi penser de lui. Je ne savais plus quoi penser de lui. Il avait assez baissé dans mon estime comme ça, je n’avais pas besoin de m’abaisser à son niveau. Que voulait-il que je lui réponde ? Que c’était bien, bravo, j’étais fier de lui ? Il n’y aura pas droit. La dernière fois qu’on s’était parlé, j’avais conscience que je m’étais peut-être trop emporté. Non, ok. Je m’étais trop emporté, point final. Mais je pensai qu’il aurait réagi de la même manière si je lui avais fait le même coup avec Avery. Le problème avec Alex, c’était qu’il ne se voyait jamais en tort. Non. Le fautif, c’était toujours l’autre. Lui était toujours dans le vrai, l’autre toujours dans le faux. Sauf qu’aux dernières nouvelles, le Serpentard était loin d’être la voix de la raison. Il en avait toujours fait qu’à sa tête, il ne nous avait jamais écouté. Et au final, quel était le résultat ? Avery et sa bande de bons à rien l’avaient jeté comme un vieux chiffon sale. Fallait pas se plaindre.

« Tu sais, la moindre des choses quand quelqu'un vient s'excuser, c'est de ne pas l'insulter ou lui faire un reproche en retour. On appelle ça la tolérance. » Je le regardai un long moment avant de finir mon verre d’un cul sec. Je m’humectai les lèvres et lui lançai d’un ton sec. « Si t’es venu ici pour donner une leçon de morale, c’est même pas la peine. » En soupirant, je me passai une main dans les cheveux. J’étais en vacances, bon dieu. J’avais enfin passé mes ASPICs, je m’apprêtais à rentrer dans la vie active. J’étais majeur. Et là, je profitais d’une bonne petite croisière, je profitais de mes vacances avant de reprendre mes études à la rentrée. Je ne voulais pas me prendre la tête avec quelqu’un, ni même me disputer. Je n’avais pas la tête à ça. Encore moins pour lui. « Tu veux que je te dise un truc ? T’y crois à moitié, à ton excuse. Il doit te manquer un peu d’entraînement » rajoutai-je sur un ton de pure ironie. Mais je savais que j’avais été en tort, moi aussi. De m’énerver aussi fort. La réaction avait peut-être été disproportionnée par rapport à l’acte. Mais ce gouffre entre McKinnon et moi… C’était quelque chose m’avait vraiment tenu à cœur. Peut-être l’une des rares limites que je ne franchissais jamais. Et Alex l’avait franchie.

Mais je m’étais emporté trop vite et trop fort.

Je pris soudainement mon visage entre mes mains. Je ne savais pas, je ne savais plus. Ça me gonflait, cette histoire. Vraiment. Je relevai alors ma tête en regardant mes mains. « Bon, ok. Je sais que j’ai été trop loin. Que je me suis emporté trop vite. Que j’ai employé des mots durs, que j’ai sûrement tout mélangé. Je le sais, je suis désolé. » Mes excuses étaient sincères. Je les pensais vraiment. J’avais été trop loin, voilà. J’avais fait mon pas en avant. Je me tournai alors vers lui, la voix aigre. « C’est ça que tu voulais entendre pour y croire, à tes excuses ? » Ma petite voix intérieure me disait que non. Mais bon, je pouvais être surpris…
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Fabian finit son verre cul sec. Il a vraiment besoin d'alcool pour m'affronter ?
« Si t’es venu ici pour donner une leçon de morale, c’est même pas la peine. »
« Une leçon de tolérance. » corrigé-je aussi tôt.
Il soupire en passant une main dans ses cheveux. Je le saoule. Désolé pour lui. Je resterais ici le temps qu'il faut. Je ne crois vraiment qu'à moitié de mon excuse ? Peut-être. Et c'est certain que je manque d'entraînement. Je note l'ironie. Je ne réponds rien. Je le fixe. Soudain, il prend son visage entre les mains. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres quand j'entends ses excuses. Mon côté mesquin a envie de répéter certaines de ses paroles à propos de l'entièreté de mes excuses, de mon manque d'entraînement. En temps normal, j'aurais cédé à mon côté mesquin. Mais je ne suis pas là pour créer un nouveau conflit.
Il se tourne vers moi. « C’est ça que tu voulais entendre pour y croire, à tes excuses ? » me demande-t-il, désagréablement. Un serveur vient interrompre notre conversation et nous demande si nous souhaitons quelque chose. Je commande un café au lait glacé. Je le regarde repartir. « Je suis content que t'admettes que toi aussi, tu ais des torts dans cette histoire. Certes, la faute vient de moi. Mais tu n'as pas forcément agi d'une façon correcte. » Je fais bien attentions aux mots que j'emplois. Je veux que l'on ai une conversation d'adulte. Fabian n'est plus un enfant. A la rentrée, il sera étudiant. Je pense qu'il veut des amis un minimum matures maintenant. Mais avant d'en avoir, faut savoir parler calmement pour régler ses problèmes. Comme des personnes sensées.
« Ce que tu m'as dit m'a beaucoup blessé. Tu le sais sûrement déjà. J'essaye d'arranger les choses. Mais ce n'est possible que si chacun de notre côté, on fait des concessions. » Et si tu arrêtes de me parler d'une façon désagréable et que tu parviennes à prendre sur toi. Il ne faut pas qu'il oublie qu'on était ami avant et qu'on ne parle pas comme ça à un ami. Comment peut-on oublier aussi facilement ? Je n'avais jamais oublié mon amitié avec Saul. A moins qu'il se la jouait hypocrite avec moi et en quel cas, il me décevrait énormément. « Je ne me sens pas prêt à te perdre. Je place beaucoup d'espoir en cette conversation. » Le serveur revient et me sert mon café au lait glacé. Je le remercie. J'ai trop pleuré à l'idée d'avoir perdu l'un des meilleur ami que je n'ai jamais eu. Pour être honnête, j'ai pleuré à chaque ami que j'ai perdu. A un moment ou à un autre. Mais jamais je n'en parle à qui que ce soit. Je suis un pleureur solitaire la plupart du temps.

Dragées:

J'ignorai sa phrase de correction. De morale ou de tolérance, c'était du pareil au même. On ne parlait pas ainsi à une personne à qui on venait s'excuser. Non. Ce n'était pas quelque chose que j'appréciais, surtout venant de lui. Puis merde, je m'étais excusé, quoi. Excusé alors le déclenchement de toute cette histoire provenait de lui, et uniquement de lui. J'avais peut-être réagi au quart de tour, non, j'avais réagi au quart de tour lors de notre discussion précédente, et même si ma réaction n'avait peut-être pas été des plus fines et des plus subtiles, il m'avait néanmoins cherché. Mes yeux toujours plongés dans les siens, je vis du coin de l'œil un serveur arriver et nous demander si nous voulions quelque chose. « Du Whisky pour moi, s'il vous plaît. » Et il repartir avec nos deux commandes. « Je suis content que t'admettes que toi aussi, tu ais des torts dans cette histoire. Certes, la faute vient de moi. Mais tu n'as pas forcément agi d'une façon correcte. » Parce qu'il croyait qu'il avait agi de manière correcte. Mais bien sûr. Il semblait être venu là juste pour qu'il entende que moi aussi, j'étais désolé. J'avais fait ma part d'excuses. Point final. Je n'étais pas là pour l'entendre répéter que j'étais plus en tort que lui. Que certes, lui avait commencé. Mais que la plus grande part de responsabilité provenait de moi. Ça, non. J'avais toujours assumé ce que j'avais fait ou dit. Toujours. Même là, lui parler d'Avery, j'assumais absolument tout. Alors qu'il ose me râbacher encore et encore que j'étais fautif... Je n'étais pas sourd. J'étais capable d'entendre et de prendre sur moi. Et ça, il ne semblait pas l'avoir compris.

« Ce que tu m'as dit m'a beaucoup blessé. Tu le sais sûrement déjà. J'essaye d'arranger les choses. Mais ce n'est possible que si chacun de notre côté, on fait des concessions. » Mais il était sérieux, là ? Quand est-ce qu'il allait arrêter de se mettre dans la position de la victime ? Il était venu s'excuser, ok, très bien. Mais j'avais l'impression que lorsqu'il faisait ce geste, c'était tout simplement pour que l'autre fasse de même. Quitte à l'enfoncer un peu plus pour inverser les rôles. C'était du gros foutage de gueule. Il me prenait pour un gosse de 5 ans, ce n'était pas possible autrement. Sauf que la, j'en avais pas 5 mais 17. Et je savais très bien faire la différence entre des excuses sincères et des excuses superficielles. Alors je lui dis ce que j'avais pensé précédemment. Entre nous, il n'y avait jamais eu de cachotteries. Jamais. Ce n'était pas maintenant que ça allait s'arrêter. « Quand est-ce que tu vas arrêter de te mettre dans le rôle de la victime, Alex ? À chaque fois, dans chaque dispute, le méchant c'est toujours l'autre et jamais toi ! Toi, tu as fait du mal, tu as blessé. Mais un peu hein, faut pas déconner non plus. "Ce que tu m'as dit m'a beaucoup blessé." "J'essaye d'arranger les choses." Mais écoute-toi un peu parler, Alex. Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. » Le serveur nous apporta alors notre boisson et je jouai un instant avec mon verre avant de reprendre la parole. « Je sais que j'ai eu tort de te parler d'Avery alors qu'il n'avait rien à faire dans cette discussion. Cette bouse de Sombral n'aurait, de toute façon, jamais avoir quelque chose à faire dans ta vie. » Je me tournai alors de nouveau vers lui. « Tu places de l'espoir dans cette conversation ? Ouais, moi aussi. Merde, Alex, on a été potes pendant plus de 5 ans. Mais je vais te donner un conseil. Histoire de mieux gérer tes excuses à l'avenir. » Je m'arrêtai un instant, le temps de prendre une gorgée de mon Whisky. « Quand tu viens dire à quelqu'un que t'es désolé, faut que t'y crois un minimum. Sinon ça marche pas. Point numéro deux, quand l'autre personne s'excuse, ça sert à rien de lui faire comprendre qu'il a été lui aussi en tort, parce que là en l'occurrence, je le savais déjà. Et ça sert encore plus à rien d'enfoncer ce point-là, parce que ça te fait mettre dans le rôle de victime, et ça, ça marche pas. » Un silence plana quelques secondes entre nous, silence que je coupai en riant imperceptiblement. « Tiens, on dirait que c'est moi le moralisateur, maintenant. »

J'avais épuisé tout mon stock de colère. Trainait à présent en moi une simple sensation de bien-être. J'avais dit tout ce que j'avais à dire. Restait plus qu'à voir comment il allait gérer la chose. Je ne lui en voulais plus. Tout ça, c'était du passé. J'avais enterré la dernière hache de guerre que j'avais brandi en quittant Poudlard. Toutes les histoires liées à cette école étaient à présent terminées. Du moins, je l'espérais. De la main droite, je vins tapoter la chaise à côté de moi. « Allez, viens t'asseoir, bro. »
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Pour m'excuser, je ravale tellement ma fierté que j'en vomirais. Le faire face à Fabian est étrangement intimidant. Je ne laisse pas transparaître ma gêne, pourtant bien présente. Mais j'ai l'impression que mes excuses sont impersonnelles et pas naturelles donc très maladroites. Je parle comme un politicien. J'ai envie de contredire Fabian quand il me dit que je me victimise mais je me ravise quand il ne me laisse pas m'exprimer. De toute façon, c'est peut-être un peu vrai s'il le dit. Comme le me le dit si bien, je ne me rends pas compte de ce que je dis. Le serveur vient nous apporter nos boissons. Fabian a encore pris de l'alcool. Il devrait ralentir. Un silence s'installe, seulement perturbé par le bruit de la déglutition de ma gorgée de café au lait glacé.
« Je sais que j'ai eu tort de te parler d'Avery alors qu'il n'avait rien à faire dans cette discussion. Cette bouse de Sombral n'aurait, de toute façon, jamais avoir quelque chose à faire dans ta vie. » Je baisse la tête. Il a raison. S'il savait les vraies raisons de son entrée dans ma vie, Fabian serait très déçu de moi. -Est-ce qu'il ne le sait pas déjà ?- Il ne peut pas le savoir. Jamais je ne lui en ai fait part. Ô grand jamais ! Je sens son regard sur moi. J'ai envie de m'en aller. J'ai du mal à le croire quand il dit qu'il place aussi beaucoup d'espoir sur cette mise au point. Je serre les poings.
Cependant, je lève ma tête vers Fabian en fronçant les sourcils quand il me dit qu'il va me donner des conseils. Je le fixe alors qu'il boit une gorgée de whisky. Puis il se met à énumérer tout les faux pas que j'ai fait dans mes excuses. Par gêne, je détourne mon regard de lui, le baladant partout dans la pièce. Encore un silence s'installe que je n'ose pas briser.
« Tiens, on dirait que c'est moi le moralisateur, maintenant. » dis Fabian après avoir lâché un rire silencieux. Je ne sais pas quoi penser. Est-ce que tout ça, cette dispute ridicule, est finie ? Je serre et desserre mes poings en frottant mes doigts entre eux. « Allez, viens t'asseoir, bro. » D'une façon hésitante, je lève mon regard vers lui. Vraiment ? Est-ce qu'il me fait marcher ? En ce cas, ce serait vraiment cruel de sa part... Au bout de quelques secondes, je me lève et vais m'asseoir à ses côtés lentement.

Je ne dis rien pendant plusieurs secondes, évitant le regard de Fabian. Je suis tendu. Que suis-je sensé faire maintenant ? Je réfléchis. J'esquisse un sourire. Il ne m'a pas dit qu'il ne voulait finalement pas de moi à côté de lui. Donc nous sommes vraiment réconciliés ? J'élargis mon sourire, je tourne ma tête vers Fabian. Je frémis de joie. Je le regarde dans les yeux. Puis je saute sur lui pour le prendre dans mes bras. « Tu m'as manqué Bro' ! » Je lui donne plusieurs tapes amicales dans le dos avant de me détacher. « Tu sais il y a plein plein de choses que je t'ai pas dit en quelques mois ! » -La pipelette est de retour...- Je ne peux pas contenir ma joie, ce n'est pas de ma faute. Ça m'a fait la même chose avec Saul à la fin de l'année. J'aurais aimé que ça se passe comme ça, avec Nia.
« Tu sais, quand tu me faisais la gueule, j'avais personne à qui parler. Enfin si je peux parler Njal, mais je ne pense pas qu'il ait la patience de m'écouter.  Et Bertha me fait la gueule depuis qu'avec Astrid je me suis embrouillé. » Ça me tue encore de penser qu'elle préfère Fabian à moi, son propre cousin. C'était tellement vexant. Mais je décide de ne pas y penser. « Elle est pas foutue de comprendre qu'Avery est un fils de troll. Mais au moins, j'ai pu commencer renouer avec Saul. Ce garçon est vraiment trop gentil, je crois qu'il aurait dû me gifler. » raconté-je en bougeant des mains.
Puis je repense à Gardenia et je perds mon sourire. Je ne sais pas quoi faire. Peut-être que je pourrais demander à Fabian ? Je lui ai toujours demandé des conseils concernant les filles. Je ne lui cache pratiquement jamais rien à ce propos. Il donne toujours de bons conseils. « Fabian... J'ai fait une connerie. » dis-je simplement en préambule.

Dragées:

J'aperçus bien la mine hésitante du Serpentard lorsque je lui proposai de venir s'asseoir près de moi. Normal. La dispute était encore toute fraîche. J'aurais compris, s'il m'avait tourné le dos. Ou du moins, je devais le comprendre. Maintenant que ma scolarité à Poudlard était terminée, c'était un peu comme si mon innocence était restée là-bas. Il fallait à présent que je prenne la vie en main, que je ne fasse pas n'importe quoi. Même si ça ne me dérangeait pas de faire la fête de temps en temps, il fallait que j'essaie de me recadrer un peu. De grandir, finalement. Mes parents... N'étaient plus là pour me guider, et Molly et Gid étaient bien trop occupés pour faire quoi que ce soit, alors je devais me fier qu'à moi-même. J'essayais, depuis quelques temps, de faire un gros travail sur moi. Moi et ma fierté, moi et mes excès de colère. Ce n'était pas encore ça... Mais je faisais vraiment beaucoup d'efforts. Pardonner et accepter les excuses d'Alex en faisait partie.
Il vint finalement se mettre à côté de moi, dans le silence le plus total. Silence que je respecte. Sans doute a-t-il besoin de réfléchir à ce qui est en train de se passer, de savoir comment réagir maintenant que cette dispute est terminée. Soudainement, alors que je ne m'y attendais pas, il me saute dessus et m'enserre dans ses bras. À son image, je le prends dans les liens et le serre fort avant de le relâcher, le sourire aux lèvres. Ce petit gnome m'avait manqué, l'air de rien. Et apparemment, moi aussi. Il m'annonça qu'il y avait plein de choses qu'il ne m'avait pas dit durant ces mois d'éloignement, et je tendis l'oreille en rapprochant ma chaise haute. Toujours être attentif quand il s'agit de potins. « Tu sais, quand tu me faisais la gueule, j'avais personne à qui parler. Enfin si je peux parler Njal, mais je ne pense pas qu'il ait la patience de m'écouter.  Et Bertha me fait la gueule depuis qu'avec Astrid je me suis embrouillé. » Njal... On avait été très proches durant un temps. Enfin, on se parlait bien, quoi. Et on commençait à bien traîner ensemble. Je savais qu'il était de nature solitaire, pas très bavard, mais avec moi il avait toujours été... Je ne sais pas. Hyper attentionné, super gentil, bref, un gars bien. Et puis, du jour au lendemain, pouf ! Plus de Njal. Je n'ai jamais compris pourquoi cet éloignement avait eu lieu alors qu'on s'entendait si bien. Je me souvins avoir eu un petit règlement de compte avec lui. Parce que merde quoi, je voulais savoir le pourquoi du comment ? Et dans tout ce qu'il m'avait dit, il y avait eu de la jalousie. De la jalousie par rapport à nos différences de comportement en société, nos différences de caractère... Je n'avais pas bien compris. « Njal, si tu es vraiment pote avec lui, il t'écoutera. Peu importe de quoi tu parles. Il m'écoutait, moi aussi... Jusqu'à ce que la jalousie prenne le dessus. » Même si Alex était son ami, je savais qu'il n'allait pas lui parler de ce que je lui disais. Et puis même s'il le faisait, c'était pas trop grave. Entre le Norvégien et moi, c'était fini. Une bonne fois pour toutes.

« Et pour Astrid mon coco, tu t'es mis dans une sacrée bouse de Sombral. Elle t'en veut pire que ça. Tu la connais, ta cousine et son orgueil d'hippogriffe... » terminai-je en rigolant. Tout le monde avait dû être confronté au moins une fois dans sa vie à la fierté légendaire de Scroutty. Et c'était quelque chose, il fallait connaître. On était très peu de personnes à ne pas la trouver insupportable. Bon, okay, elle était peut-être, des fois, un peu chiante sur les bords, mais... Ça va. Ça restait dans la limite du raisonnable. Enfin, à mon goût. Alex me parla alors d'Avery. Je soupirai. « Elle finira par le reconnaître. Parfois, il faut plus de temps à certaines personnes pour admettre que ce qu'on leur dit n'est pas totalement faux. » Je l'avais visé lui indirectement. Pour qu'il comprenne quand-même que, depuis le début, on l'avait mis en garde. Qu'on l'avait prévenu, et qu'il ne nous avait pas écouté en fonçant tête baissé. Et au final, il récoltait ce qu'il avait semé. C'est-à-dire, rien. Je tournai ma tête vers lui, un mince sourire étirant mes lèvres. « Mais je suis content pour Saul et toi. Comment t'as fait pour renouer ? » Moi et les détails... Les potins, c'était toujours plus croustillants quand c'était raconté tout dans les détails. Ça donnait vraiment l'impression d'y être, d'avoir vécu le truc. On se sentait limite à la place de la personne.

« Fabian... J'ai fait une connerie. » Je fronçai les sourcils. Quand Alex me parlait comme ça, aussi sombrement de manière aussi directe, c'était que c'était vraiment sérieux. Limite à placer en urgence N°1. Je pris une rapide gorgée de Whisky avant de m'humecter les lèvres, le temps de penser un peu. Voyons... Avec qui d'autre s'était-il disputé que je connaissais ? Astrid, on avait en parlé. Saul, c'était réglé. Moi, done. Moran ? Haha. Impossible. Ces deux-là n'auraient jamais pu manger ensemble sur une même table sans se jeter une tarte à la citrouille au visage. Alors qui... Oh. Nia... Qu'avait-il fait encore... « Oulà. Dis-moi tout. » Mais je tenais quand-même à être sûr avant de tirer des conclusions trop hâtives.

Citation :

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« Njal, si tu es vraiment pote avec lui, il t'écoutera. Peu importe de quoi tu parles. Il m'écoutait, moi aussi... Jusqu'à ce que la jalousie prenne le dessus. »
Je fixe Fabian, la bouche entre-ouverte. Ses paroles font tilt dans mon esprit. Je me rappelle que Njal m'avait dit qu'il était tombé amoureux d'un garçon au point de jalouser les proches de ce garçon. Mais il ne m'avait pas dit de quel garçon il s'agissait. Et les discours de mon camarade de dortoir et de Fabian concordent. J'en viens rapidement à une conclusion. Njal Laensen était amoureux de Fabian Prewett. Comment dire que je me sens un peu coincé ? Est-ce que je devrais en parler à Fab' ? J'ai peur de créer une embrouille, après on dira encore que c'est de ma faute. Mais c'est mon big bro', je ne peux pas lui cacher un truc comme ça.
« Avec Njal, on parlait après mon premier match de quidditch. Je crois savoir la raison de votre différent mais je pense que c'est pas à moi de te le dire... » dis-je avec hésitation.
Je ne veux pas dévoiler le secret de Njal concernant ses préférences sentimentales. Je n'ai pas envie de le contraindre totalement à un coming out. Moi-même, je n'aimerais pas que l'on me fasse cela.

Fabian a bien vu que j'étais dans la bouse avec Astrid. Qui ne le verrait pas ? Ce qui est assez flippant, c'est qu'elle en sait plus que d'autres sur mes penchants. Sur un coup de colère, elle pourrait être capable de balancer à Gossip Witch que je suis sorti avec un garçon. Si elle faisait ça, elle me décevrait beaucoup parce qu'elle sait que je ne rigole pas sur ce sujet. Je fusille Fabian du regard face à sa remarque m'étant directement adressé par rapport à Avery. Hmpf ! Je décide de l'ignorer en me redressant pour me tenir droit. Je bois une gorgée de café glacé.
« Mais je suis content pour Saul et toi. Comment t'as fait pour renouer ? »
« Tu vois, à la soirée de Wadge, avec Saul on a dû échanger nos vêtements. Donc j'en ai profité de devoir lui rendre ses vêtements pour lui parler et pour m'excuser. Je voulais pas qu'on soit dérangé, donc je l'ai emmené dans une salle à part pour qu'on puisse parler. Je me suis excusé de l'avoir lâché comme une bouse de sombral et je lui ai expliqué pourquoi j'avais agi de la sorte. Tu sais, que les Serpentards m'avaient persuadé qu'il me prenait de haut, tout ça... Au début, j'ai cru qu'il allait m'envoyer balader à coup de lashlabask verbal. Mais tu connais Saul, il n'est pas comme ça. » expliqué-je après m'être tourné vers lui avec légèreté.
C'est la version officielle que je lui raconte et pas la version officieuse. Dans cette dernière qui est la vraie, je lui dis que je l'ai aimé et je l'ai embrassé. Je ne peux tout de même pas lui dire ça. Je lui souris et détourne le regard pour siroter mon café glacé.

Puis je me rappelle de ce que j'ai fait avec Gardenia il y a quelques jours. Je me sens obligé d'en parler à Fabian. Lui, ne me jugera pas et saura me dire quoi faire. Je n'ai jamais été confronté à une telle situation. Il a vu directement à quel point j'étais un peu désespéré. Je le regarde, la détresse et le regret dans les yeux. Il m'invite à tout dire. Je me mords les lèvres. Je ne sais pas comment présenter la chose qui lui semblera sûrement impossible. Moi aussi elle me semblait impossible avant que cela n'arrive.
« Tu vois, j'étais allé nager le soir du premier jour de la croisière. Il y avait eu trop de monde la journée. Mais Gardenia a eu la même idée que moi donc on s'est croisés. On s'est parlés. Mais c'était comme si nous n'avions eu aucune embrouille. On a même joué dans l'eau et puis... Raah ! Je ne pensais pas que Nia était devenue aussi sexy avec le temps ! Et je croyais qu'elle avait rompu avec Forks ! » dis-je à fois basse en m'exclamant un peu plus à la fin, mes mains s'agitant.
Je n'ose même pas dire clairement ce qu'on a fait. Cela me met trop mal à l'aise. Surtout que le lendemain, j'ai croisé Forks et je suis tombé de haut quand il m'a dit qu'il était encore en couple avec Nia. -Ça t'arrangeait pas mal de croire en leur rupture.- Pourquoi mes excuses partent toujours en cacahuète ?

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