Bertha ne s'attendait pas à être autant en accord avec Kalia sur la situation. Justement, cette dernière ne semblait aucunement lui en vouloir et, même si jamais elle n'aurait pu reconnaître que ça lui fasse du mal, Bertha fut soulagée. Elle qui avait préparé tout pleins d'arguments pour tenter de s'expliquer se retrouva un peu prise de court par son amie, au moins elle n'aurait pas à vraiment mettre sa fierté de côté puisque tout semblait déjà réglé. "Pourquoi je boîte ? Ahahah." Elle raconta, étonnée dans le bon sens du terme par la non-diffusion de cet honteux moment, la petite mésaventure qu'il lui était arrivé quelques heures plus tôt et lui montra même sa cheville qui avait doublé de volume. Peut-être qu'un tour à l'infirmerie serait nécessaire. Elle attendrait le lendemain et ne s'y rendrait qu'en cas de grand besoin uniquement, elle n'était pas fan de l'endroit et encore moins de l'ambiance. Elle n'avait jamais apprécié les aménagements hospitaliers craignant toujours qu'au lieu de la soigner on lui empire son cas.

Alors qu'elles discutèrent pour se remettre des tensions précédentes, Bertha conclut qu'un peu de sucre ferait l'affaire. "Accio Marshmallows !" De nature bien gourmande, elle n'avait pu se retenir de ses gourmandises favorites et, une fois le paquet dans ses mains, en proposant un à son amie. C'est qu'elle était bien là, au bord du feu, le visage chauffé par les flammes. La salle commune était l'un des lieux où elle se sentait le mieux, après peut-être la Grande salle, rien ne pouvait rivaliser avec cette dernière, les buffets remportaient tout.

C'est cet instant là que choisit Kalia pour emporter la Jorkins dans un câlin improvisé. Elle grimaça en sentant l'étreinte de la rousse, loin de ne pas aimer les réconciliations, elle était en revanche plutôt mal à l'aise avec la proximité. Alors qu'elle pensait assister à une scène d'attention particulièrement normale, elle se rendit compte que sa robe de sorcière commençait à devenir humide. "Mais Kalia, tu pleures ?" Elle ne put s'empêcher un petit rire incontrôlé sortir de sa bouche. Elle fut un peu perplexe ne s'attendant pas à ce que leurs disputes représentent autant de mal-être chez son amie. Certes, elle aussi n'aimait pas particulièrement cela mais de là à en pleurer ? Oui, elle aurait pu mais de colère et sûrement caché de tous. Elles étaient réconciliés à présent et elle trouvait étrange d'en arriver à ce stade. "Moi aussi je suis désolée..." Et c'était dur pour Bertychou de l'avouer. "... Je savais pas que tu étais si sensible." Et véritablement elle en apprenait encore sur Kalia qui lui avait caché la facette sentimentale de sa personne. Elle rigola de nouveau mais sans plus la serrer dans ses bras, c'était bien connu, Bertha Jorkins n'était pas tactile. Du tout.

Bertha fut ravie que Kalia accepte sa guimauve, c'était pour elle le signe que la dispute était loin derrière et qu'elle n'avait plus à revenir dessus. Elle nota d'ailleurs l'astuce pour les prochaines prises de tête, au moins elle n'aurait plus à se démener et mettre sa fierté de côté. En revanche, elle n'accepterait pas de la câliner à chaque fois, c'était un peu trop lui demander. Elle aurait pu l'envoyer valser ou faire un tour voir si elle n'était pas ailleurs mais pour une fois elle avait réfléchi et voulait s'assurer d'en avoir terminer avec les cris pour la journée. "Dis donc si tu pleures à chaque fois que tu es émue, je m'étonne que personne ne le sache." Elle rigola de nouveau se demandant si d'autres élèves de leur maison avait eu l'occasion de voir la rousse dans cet état. Elle ne se souvenait pas l'avoir vu glisser quelques larmes avant ce jour, peut-être avait-elle quelque chose de lourd sur la conscience ? Un poids difficile à supporter ? L'esprit vif et curieux de Bertha reprenait du service après tous ces jours passés loin des commérages. Kalia était peut-être à fleur de peau à cause d'un garçon ? Ou d'une fille ? Tout plein de scénarios prenaient place dans sa tête, elle allait la cuisiner. Car oui, si Kalia était bien son amie, cela ne l'empêchait pas de vouloir tout savoir sa politique de vie étant seulement de trier les informations en fonction de leur gravité. Etre amoureuse n'était rien, elle-même subissait les bruits de couloirs de sa pseudo relation avec Peter et si c'était un petit peu compliqué à gérer pour elle, Bertha n'en restait pas moins vraie. Tant pis si elle était jugé, elle aimait bien Peter, point barre. "Juste comme ça, t'as un petit amoureux en ce moment ?" Et gare à elle si elle lui mentait, tout revenait toujours aux oreilles de la Jorkins.

Merlin, ce qu'elle avait envie de savoir. A choisir entre les potins sur Marlène et les potins sur la vie amoureuse des gens, Bertha hésitait. Beaucoup. Et à la tête que faisait Kalia au moment où elle lui parla garçons, elle comprit que quelque chose se tramait et qu'il y avait de quoi en tirer une petite anecdote. Elle, qui d'ordinaire conservait plus que bien son calme, commençait à rougir et cela mit encore plus la puce à l'oreille de Miss Potins. En fait, elle pensait devoir travailler un peu plus sur son pouvoir de persuasion mais trouva la tâche plus facile que prévue. Kalia devait en avoir gros sur la patate pour se confier si vite. "Woh woh woh woh." Bertha leva les mains en direction de son amie pour qu'elle se calme une seconde. "J'ai rien compris faut que tu l'as fasses moins rapide." Quelle personne à Poudlard pouvait être susceptible de répondre à ce que la rousse avait cité ? Aucun n'élève n'était "réservé", même ceux en couple fricotaient avec d'autres personnes alors quoi ? C'était un professeur ? "Kalia, tu parles de qui ?" Avant même de connaître l'histoire entière, Bertha voulait un nom, ce qui lui faciliterait l'acceptation de la chose. "Elle m'a l'air un peu compliqué ton histoire." Peut-être que son amie était liée dans une affaire de 3 personnes ? Ça rendrait les choses horriblement compliqué mais horriblement savoureuses. Bertha ne se doutait pas une seule seconde de ce qui pouvait habiter l'esprit de Kalia. Même si elle se mêlait énormément des choses, elle n'en restait pas moins mal à l'aise lorsqu'on lui demandait de prendre parti. Elle avait déjà assez de problèmes personnels à gérer pour s'encombrer de ceux des autres.

Bertha remarqua que son amie hésitait. Alors quoi, elle n'avait pas confiance en elle ? Elle n'était pas une oreille assez attentive ? D'accord, elle pouvait le concevoir mais de temps en temps elle parvenait à être de bons conseils. Il fallait juste qu'elle sache qui, quand, comment et pourquoi. Puis, qu'elle essaye de la garder pour elle, ce qui n'était pas l'étape la plus simple. Mais maintenant, elle trouvait que Kalia en avait trop dit, ne pas savoir de qui il s'agissait serait de la torture pour la curieuse qui se torturerait l'esprit dans tous les sens afin de trouver une hypothèse plausible à tout ça. "Roh." Bertha râla franchement, elle aurait mieux fait de ne rien demander. Surtout que d'entendre son amie dire qu'elle était une vraie copine ajoutait de l'huile sur le feu, elle n'en avait que faire que son nom trempe dans les histoires, elle assumait déjà d'être une grosse fouineuse. Ça ne changerait rien au quotidien.

Pourtant, elle tiqua à l'entente du prénom de sa camarade Poufsouffle. "Hestia ? Comme Hestia Jones ?" Elle plissa les yeux en direction de Kalia, espérant par cela avoir un quelconque effet de pression. Elle tenait un truc. Et c'était sûrement pour cela qu'elle ne devait pas y être mêlé, parce qu'elle s'empresserait de tout raconter à la principale concernée. Les engrenages dans la tête de Bertha tournait à mille allures. Hestia n'avait pas eu énormément de copain, alors si c'était une histoire de garçon et qu'elle était assez grave pour être garder secrète, c'est que forcément un petit serdaigle du nom de Saul était derrière tout ça. "Mais qu'est-ce que tu fais, Kal ?" Malheur, ça s'annoncerait explosif.

"Hestia ?" S'étrangla Bertha de nouveau comme si, à force de le répéter, cette conversation pourrait n'avoir jamais eu lieu. Elle était dans de beaux draps la miss Lumpik. Elle assista à la remise en question de cette dernière la tête un peu ailleurs, bon dieu. Ca sentait l'embrouille à plein nez et pas besoin d'être une Jorkins pour s'en douter. "Ah non hein, pas de larmes !" Elle sentait que l'ambiance joyeuse de quelques minutes auparavant laissait place de nouveau à une atmosphère contrariée et n'était pas prête à prendre la jeune fille dans ses bras. Elle avait eu assez de contact physique pour la semaine.

Elle balaya les paroles de son amie d'une main, elle avait un problème gros comme le monde à gérer et elle s'inquiétait vraiment que Bertha Jorkins y soit mêlé ? Il n'y avait aucune trahison dans son acte, bien au contraire, elle lui avait raconté une histoire en exclusivité, il y aurait plus eu raison de fêter ça que de s'en affoler. En revanche, pas que Kalia ne soit pas son amie mais, elle devrait le dire à Hestia. Ou alors faire en sorte que la petite rousse le fasse d'elle-même sinon oui, ça risquait de lui retomber dessus. "Tu devrais en parler avec elle." La conseillat-elle d'une voix sage que peu lui connaissait. "Mais seulement si tu es sûre de ce que tu ressens pour lui." Parce qu'elle n'avait pas envie que la poufsouffle ait mal au cœur de voir une de ses amies lui piquer son ancien copain dont elle était follement amoureuse et qui l'a brisé en petits morceaux. Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, pas pour rien. D'ailleurs, il faudrait qu'elle conseille à Kalia de s'en méfier, le garçon avait l'air du genre légèrement indécis.

Bertha conseillait son amie du mieux qu'elle pouvait mais en réalité, elle ne souhaitait qu'une chose, retrouver sa copine blairelle et lui révéler ce qu'elle venait d'apprendre. De toute manière, elle n'aurait pas pu garder pour elle quelque chose d'aussi gros et se serait forcément confier à un tiers que cela soit dans les couloirs, dans la Grande salle ou dans sa chambre. Alors oui, elle était partagé entre être l'amie de Kalia, être l'amie d'Hestia ou être Bertha Jorkins. En sachant que dans toutes les situations elle blesserait quelqu'un. Elle souffla intérieurement, que ces histoires d'amour étaient compliqués. Et elle qui n'avait toujours pas arrangé les choses avec Peter était bien placé pour savoir que rien n'était aussi simple que ce que l'on prétendait.

Des conséquences possibles ? Elle comprenait tout à fait, le combat interne de Kalia devait aussi être intense, amour ou amitié ? Combien de personne avait été confronté à un choix aussi cornélien ? Bertha se promit de ne jamais tremper à ce genre là, elle préférait quand les problèmes arrivaient aux autres, surtout de ce ressort.

Lorsque la rousse aborda d'elle-même Saul, sa naïveté et tout le tralala, Bertha n'en fut que soulagée. Au moins elle n'aurait pas à la mettre en garde, elle savait dans quelle gueule du loup elle se jetait. "D'accord, d'accord." Elle leva les mains en l'air, signe qu'elle la laissait gérer mais n'avait qu'une seule chose en tête, tout raconter à Hestia. "Ah oui, il y a.... ce truc... Oui voilà, que je dois faire." Elle s'était levé et agitait ses mains dans tous les sens essayant de justifier du mieux qu'elle le pouvait son petit mensonge. Elle n'avait rien d'autre à faire que d'aller traîner vers la salle commune des jaunes en espérant tomber sur sa meilleure amie. "Alors je devrai... oui je devrai y aller. A plus Kalia !" Elle lui sourit une dernière fois, presque gênée de la trahison qu'elle allait commettre mais en franchissant la porte de la salle commune, se rappela qu'elle n'était pas la grosse commère de l'école pour rien.

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