Il était approximativement 19h04 quand j'arrivai au seuil de la porte de la demeure des Black. Il me tardait de revoir ma chère Narcissa. Cette entrevue avait pour dessein d'établir une liste d'invités pour notre hyménée prochaine devant se dérouler d'ici quelques mois. Ma journée de travail auprès de Ministre venait tout juste de s'achever.
A mon grand ravissement, ce fut ma fiancée qui vint m'ouvrir quelques secondes après avoir que j'eusse manifesté ma présence. Je lui adressai un tendre sourire du bout des lèvres. Doucement, je me penchai vers elle pour venir l'embrasser chastement sur la joue à proximité de sa bouche tentatrice. Je glissai un main dans ses cheveux qui étaient aussi blonds que les miens, jetant un succinct coup d'oeil à l'intérieur, guettant une éventuelle présence paternelle ou maternelle. Nous étions seuls. Parfait. Je m'avançais dans la demeure, plaçant ma main sur la hanche de ma fiancée pour la rapprocher de moi, l'autre fermant la porte d'entrée.
« Il me tardait de te voir, Narcissa. » lui murmurai-je.
Sans plus de cérémonie, bien que cette habitation ne soit pas mienne, j'emmenais ma promise en direction de sa chambre en maintenant mon emprise sur sa hanche à la fois fermement et tendrement. Celle là, elle m'appartenait. Il me tardait que Mademoiselle Black devienne Madame Malefoy.[/justify]

Cela faisait des heures qu'assise devant ma coiffeuse, je peignais mes longs cheveux blonds, poudrais mes joues, rosissais mes lèvres fines et essayais multitude de tenues plus élégantes les unes que les autres pour finalement me draper d'une longue robe blanche incrustée de petites fleurs en tissu doré, les cheveux relevés en un chignon parfait. Je profitais de l'absence de Druella pour me faufiler dans ses quartiers et subtiliser le temps de quelques heures son lourd collier d'or façonné par les gobelins, caché dans un écrin noir tout au fond de la grande armoire en chêne foncé dans la chambre de mes parents. Puis c'est après avoir admiré une dernière fois mon reflet et la grâce qui s'en dégageait dans l'imposant miroir sur pied de ma chambre que j'entendis frapper trois coups contre la porte d'entrée du manoir familial. Lucius était là ! Je quittais alors mes appartements et me précipitais dans les escaliers lorsque j'aperçus l'elfe de maison de notre manoir s'avancer en hâte jusqu'à la lourde porte, la taie d'oreiller qui lui servait de robe, trois fois trop grande pour son petit corps frêle, volant comme une voile de bateau derrière lui.
— Brownie ! l'interpellai-je d'une voix autoritaire depuis les marches. Arrière, elfe ! Ne touche pas à cette porte, je m'en charge ! File !
Et Brownie, dans un POP ! sonore, disparut du hall pour se matérialiser Merlin seul sait où. Je dévalai les quelques marches restantes puis fis une pause de quelques secondes derrière la porte afin de récupérer et mon souffle, et mon air digne. Puis j'ouvris la porte et accueillis Lucius d'un sourire, les yeux pétillants à la vue de mon fiancé.
— Entre, lui dis-je en reculant d'un pas, recevant son baiser sur ma joue avec un soupir de satisfaction. Nous somme seuls, aujourd'hui... ajoutai-je en réponse à son regard par-dessus mon épaule.
Lucius déposa une main ferme sur ma hanche et je roulai des épaules pour venir me blottir contre lui. Puis il referma la porte et tous deux nous montâmes les escaliers que je venais tout juste de descendre. Nulle doute qu'il me conduisait jusque dans ma chambre ou nous avions pris l'habitude de nous rejoindre pour ne pas être entendus des oreilles traînardes de papa et maman - bien qu'ils n'appréciaient guère de nous savoir seuls dans cette pièce à quelques mois du mariage. C'est que la pureté du corps de leur chère Cissy leur importait tout autant que la pureté de son sang.
— Père était au Ministère, aujourd'hui, dis-je en coulant un regard dans la direction de Lucius, une affaire urgente au département de la coopération magique internationale. Ne l'as-tu pas croisé ? Ils sont allés dîner tous les deux, Mère et lui, chez les Travers, ce soir. Nous avons le manoir rien qu'à nous... ajoutai-je en minaudant, les cils papillonnant de manière suggestive.

Cissy était en beauté, ce jour là. Elle se tenait face moi vêtue d'une longue robe d'un blanc pur maculé de fleur d'or, ses cheveux blonds noués en un chignon élaboré telle Aphrodite dans un temple où la beauté est reine. Ses yeux bleus brillaient autant que les étoiles en m'invitant à entrer. J'appris avec grand plaisir notre solitude.  Le besoin de possession est chose courante chez les hommes. C'est un fait. Je n'échappais pas à la règle.
Ainsi amenai-je ce que j'étais sûr de posséder contre moi, tandis qu'elle se blottit contre moi. Bonne fille.
Nous gravîmes les escaliers et je menai Cissy jusqu'à sa chambre. J'avais eu plusieurs fois le loisir de pénétrer la chambre de Mademoiselle Black, en toute innocence, cela va de soi.
Son père dépréciait de nous savoir tout les deux dans sa pièce. C'était une chose que je pouvais aisément comprendre. Il était une chose fort incorrecte pour deux futurs époux que de se retrouver seul à seul dans une chambre. Nous vivions dans une société dans laquelle les moeurs commençaient à évoluer, à se libérer. Bien que je n'ai jamais cautionné tout ce qui relevait de cette mentalité dépravée de hippie, il ne me semblait pas déplacé qu'un homme se retrouve seul sans chaperon avec sa promise, tels de jeunes fiancés dans une époque moderne.
En chemin, Cissy me parla de son père, me faisant un numéro de charme fort appréciable. Effectivement, il m'avait été donné de croiser Mr. Black dans l'après-midi.
« Oui, je l'ai croisé en début d'après-midi. Nous n'avons pas pu discuter longuement, il semblait pressé donc j'ai préféré ne pas le retenir. »
Alors que j'ouvrais la porte de sa chambre, Cissy me fit remarquer que nous étions seuls dans la demeure, j'esquissai un sourire en coin. Le silence est parfois plus éloquent que les mots. Je la fis entrer, ma main sur le creux de son dos et fermai la porte derrière elle. Je pris le contrôle de la situation que je voulais mettre à profit. Délicatement, je la plaquais contre le bois de la porte et pris possession de ses douces lèvres rosées. Elle le voulait. Je désirais exercer une parfaite emprise sur le corps de ma fiancée. Mes mains se posèrent sur sa taille fine couverte par le tissus blanc qu'était sa robe.
Je commençais à en oublier l'objectif de cette entrevue: établir la liste des invités pour notre mariage. Que voulez-vous ? Je n'ai jamais prétendu être sage. Il ne m'est arrivé que de très rare fois d'interrompre ces moments. C'était toujours le rôle de Cissy qui désirait rester pure. Une volonté que j'estimais louable malgré tout les désagréments que cela pouvait me causer.

La porte de ma chambre claqua et je gloussai telle une collégienne tandis que Lucius me plaquait assez brutalement contre le bois. Lâchant prise totalement, je soupirai d'aise en m'abandonnant à ses baisers, mes mains remontant le long de son dos pour venir se glisser au creux de son cou. Je sentis que je perdais tout contrôle sur la situation, comme à chaque fois que nous nous retrouvions dans une telle proximité, Lucius et moi. Mais mes principes et les valeurs de la pureté avant le mariage reprirent bien vite le dessus et, doucement, tout en gloussant de nouveau, je repoussai mon fiancé en lui lançant un regard sévère qui laissa vite place à un sourire amusé.
— C'est vilain ce que vous faites là, Mr Malefoy, dis-je en me soulevant sur la pointe des pieds pour venir déposer un doigt désapprobateur sur ses lèvres. Très vilain...
Je me mordillai la lèvre inférieure devant sa réaction qui me satisfit grandement puis, me dérobant à son étreinte, je filai gracieusement à l'autre bout de ma chambre, ma robe blanche volant et tournant tout autour de moi.
— N'oublions pas l'objectif de ta venue, mon amour, dis-je en me tournant vers lui, le regard pétillant. Nous devons mettre en place la liste des invités. Mère m'a déjà fait part de ses recommandations concernant notre famille et elle attend celles de la tienne. En as-tu déjà discuté avec tes parents ? Qui comptent-ils inviter ?
Je m'approchai de Lucius et vint l'encercler de mes bras, levant la tête pour plonger mon regard dans ses grands yeux gris.

Aussi vite furent ses lèvres sur les miennes, aussi vite elles se détachèrent. Cissy me regardait avec un faux air sévère en me sermonnant comme un enfant, contrastant avec son vouvoiement. Oh oui, je pouvais être vilain. J'esquissai à mon tour un sourire amusé.
« Parce que vous n'êtes pas vilaine également, Mrs. Black ? » demandé-je, joueur.
Son mordillement de lèvre me donnait envie de capturer cette dernière mais la coquine fila avant que je puisse en avoir l'occasion ! D'un oeil tenté je regarde virevolter le drapé de sa robe tandis qu'elle s'éloignait à l'opposé de moi. Elle me narguait.
Ses yeux pétillaient en me rappelant l'objectif de ma venue.
« Tu as raison. » admis-je, faisant preuve de discernement.
Cissy me demanda ce qu'il en était de ma famille, des personnes qu'elle souhaitait inviter. Elle et moi n'étions pas d'accord sur certains détails mais je ne pouvais faire autrement que de me soumettre à leur volonté, hélas.
« Mes parents voudraient inviter les Carrow. » commencé-je tandis que je laissais libre cours à Cissy de se rapprocher de moi et de m'encercler de ses bras. « Tu sais, Amycus Carrow est le fiancé de Lys. Je pense que mon père aurait pu lui trouver un bien meilleur parti. Parce que si on invite lui, sa soeur et ses parents, nous devrons inviter Basil Carrow, aussi. » poursuivis-je en regardant ma fiancée dans les yeux.
Je n'appréciais pas vraiment Basil Carrow. Nous étions collègues au Ministère de la Magie. Je n'arrivais pas à le sentir. Je tenais beaucoup à ma soeur et cela ne me ravissait pas qu'elle puisse se marier avec un homme tel qu'Amycus. Je caressais distraitement la côte de Cissy.
« Par conséquent nous devrions aussi inviter les Rosier. De toute façon, avec ou sans les Carrow, ils auraient été présents. Il me semble qu'Evan est fiancé avec Cassiopeia Yaxley, n'est-ce pas ? Et toi ? Ta famille voudrait que nous invitions qui ? » lui demandai-je à mon tour.
Je n'avais pas fini de faire le tour des personnes que ma famille et moi-même désirions inviter. Mais je préférais que nous alternions la parole. Je ne me sentais pas d'humeur à faire un monologue suite à une journée de travail. Je me doutais bien que Cissy voudrait inviter Cassiopeia. Elles s'entendaient bien, toutes les deux. De toute façon, si je décidais d'inviter Evan Rosier et sa famille, elle aussi était conviée. Cela tombait sous le sens. Une chose que je trouvais dommageable était qu'on ne pouvait inviter un membre d'une famille sans toute l'inviter, tout du moins les parents et les frères et soeurs ainsi que leurs conjoints. Il s'agissait d'une question de bienséance et d'une façon de montrer l'influence des familles des deux époux.

J'hochai docilement la tête, sourire aux lèvres, tandis que Lucius me parlait des Carrow qu'il ne désirait pas vraiment inviter malgré le lien qui allait unir l'un de leurs enfants à Lys, ma future belle-soeur.
— Oh tu sais, les Carrow sont charmants, dis-je en inclinant la tête vers la gauche, signe que je ne pensais pas vraiment ce que je disais. Lys aurait pu tomber sur bien pire. Et puis il y aura tant d'invités à notre mariage qu'il y a peu de chance que tu aies à côtoyer ce Basil.
En vérité, je n'en savais rien étant donné que les Carrow n'étaient pas de ces gens que je fréquentais. Je basais mon avis sur des on-dit, tout simplement. Lucius poursuivit et je quittai son regard pour me focaliser sur sa tenue, les deux mains posées sur sa poitrine.
— Oh, de toute façon, les Rosier auraient été invités, qu'Evan soit fiancé à Cassiopeia ou non, fis-je, amusée. As-tu donc oublié que Mère en est une de naissance ? Mais je ne t'en veux pas, ajoutai-je en époussetant une poussière invisible sur l'épaule de mon fiancé. Mère se fond si bien dans le décor des Black qu'il est aisé d'oublier qu'elle est une descendante Rosier.
Je levai la tête et souris tendrement à mon fiancé, le serrant d'un peu plus près, mes mains encerclant sa taille. C'est qu'il était beau, mon promis et je me réjouissais de faire des jalouses parmi les autres filles de l'élite sorcière.
— De notre côté, nous inviterons les Rosier donc, les Crabbe et, évidemment, les Lestrange. Et toutes les autres familles dignes d'intérêt, c'est à dire les Yaxley, les Travers, les Avery... Les Selwyn également, bien que j'espère qu'ils ne viendront pas à la cérémonie avec leur chiard. Père se charge des invitations au Ministère et Mère fait ses repérages dans son groupe de FESP*.
Je fis glisser mes mains le long du torse de Lucius pour venir redresser, dans un geste maternel, le col de sa chemise déjà parfaitement en place. La liste des invités me barbait au possible et j'étais bien heureuse de savoir que je pouvais me reposer sur les talents d'organisateurs de mariage de mes parents. Et puis avec mon fiancé, là, devant moi... J'avais bien d'autres pensées en tête que de savoir si j'allais inviter tel ou tel cousin du troisième degré à notre union. Avec envie, me mordillant la lèvre inférieure, je dessinai le contour de la mâchoire de Lucius du bout de l'index en prenant soin de ne pas croiser son regard sans quoi j'étais certaine de craquer et de rompre mes voeux.
— As-tu déjà choisi ton témoin ? lui demandai-je d'une petite voix innocente où l'on percevait sans peine tout le désir qui m'habitait.
Il s'agissait surtout de faire la conversation pour me contenir moi-même.

* Femmes de l'Elite Sang-Pur

Une des nombreuses choses que j'aimais chez Cissy, c'était qu'elle prenait soin de moi. Jamais on eut pu trouvé une aussi bonne épouse dans toute l'Angleterre. J'étais incapable de lui trouver le moindre défaut même avec tout le recul que je pouvais prendre. A mes yeux, même la jeune et charmante Cassiopeia Yaxley ne pouvait rivaliser et ce malgré ses excellentes qualités. Tout en parlant, elle arrangeait ma tenue distraitement et avec délicatesse.
La mère de Cissy se fondait si bien dans l'honorable famille Black qu'il m'arrivait d'oublier qu'elle était née Rosier. J'espérais que mon union avec sa fille ferait que elle aussi, on aurait oublié son nom de naissance au profit du nom des Malefoy. Elle m'encerclait de ses bras, me ramenant d'avantage à elle tandis que je posais mes mains sur sa fine taille.
Il allait y avoir plein de beau monde à notre mariage. J'avais du mal à me concentrer sur ce que ma fiancée disait à cause de ses mains se baladant le long de mon torse, redressant le col de ma chemise.
« Je fais confiance à tes parents pour cela. J'ai bien le sentiment que notre mariage leur tient à coeur au moins autant que moi-même. »
Cissy était irrésistible dans son attitude. J'avais envie d'elle, jamais je n'aurais pu le nier. Mais quoi de plus naturel ? Il n'y avait rien de honteux à désirer une femme aussi belle, surtout qu'elle était destinée à être mienne. Je cherchais à capter son regard qu'elle ne cessait de détourner, à ma grande déception. D'une voix fluette et innocente, elle demanda ce qu'il en était de mon témoin.
« Je pense que je vais demander à Walden. C'est la personne dont je me sens le plus proche. » répondis-je simplement. « Je suppose que tu vas prendre Cassiopeia comme témoin. »
Une conversation qui semblait en toute somme banal mais dans laquelle résidait un désir mutuel à peine dissimulé. Seuls les voeux (que je ne pouvais qu'encourager) qu'avaient fait Cissy nous retenaient. Pas grand chose, au final.

Je mordillais ma lèvre à m'en faire mal, mon coeur brûlant à l'intérieur de ma poitrine. J'évitais toujours soigneusement le regard de mon époux, tentant par tous les moyens de contrôler cette tension palpable qui prenait petit à petit possession de mon être. Il me fallait faire la conversation pour ne plus me perdre dans des pensées que je n'étais pas capable de maîtriser.
— C'est de Walden dont tu te sens le plus proche ? demandai-je dans un rire. Et non de moi ?
J'osai un regard dans la direction de mon fiancé mais baissai bien vite les yeux, les joues rougissantes, comme dans une attitude de soumission. Je sentais son regard sur moi et une chaleur m'envahit dans tout le corps. Cissy, par Morgane, reprends le contrôle ! me sermonnai-je dans ma tête. Alors d'un air de défi je relevai les yeux pour ne plus les baisser, un sourire mutin étirant mes fines lèvres roses.
— Je comptais effectivement demander à Cassie d'être ma demoiselle d'honneur, lui dis-je, les deux mains à plat sur sa poitrine, et à Bella également. Oh, ne fais pas cette tête, ajoutai-je en pouffant, il faudra bien que vous réussissiez à passer outre ce différend que vous seuls comprenez. Tu es plus intelligent qu'elle... Quoi qu'il y ait entre vous, j'espère que vous pourrez le mettre de côté le jour du mariage.
C'était plus qu'une simple recommandation, c'était un ordre dissimulé sous mon air innocent. Il était hors de question de voir les deux êtres qui comptaient le plus pour moi se déchirer lors de cette journée si importante à mes yeux. Si cela devait arriver, je le prendrais comme un véritable affront.

Je considérais Walden comme étant l'individu de sexe masculin le plus proche de moi. Cissy ne manqua pas de souligner le fait qu'il n'était pas la personne que je préférais et elle n'avait pas tort. Dans mes liens affectifs, je ne mettais que très rarement un ordre hiérarchique précis contrairement à mes contacts professionnels. Mais je n'avais aucun doute sur le fait que Cissy se plaçait en première place dans mes relations.
« Mais toi, tu n'es certes pas la première mais tu es le chiffre zéro, celui par lequel tout ordre commence, celui qui concentre en son sein tout l'univers, toute les plus belles choses. » répondis-je avec un léger sourire.
Elle osa un regard vers moi de ses yeux bleus mais se ravisa rapidement, toute irrésistiblement rougissante dans une attitude de soumission. Je continuais à la regarder, les yeux remplis de tendres désirs. Je voulais qu'elle réitère son geste, ce qu'elle fit avec un air de défi et ses lèvres roses étirées en un sourire. Je perdis un peu le mieux en apprenant qu'elle voulait Bellatrix en témoin.
Je n'appréciais guère Bellatrix Lestrange et Cissy le savait parfaitement. Je ne la trouvais pas assez digne de son sang, bien qu'elle eut  peut-être été digne du Seigneur des Ténèbres. Ma fiancée voyait mon mécontentement, elle en pouffa de rire avant de me conseiller, ou plutôt de m'ordonner implicitement, de ne pas avoir d'accrochage avec sa soeur lors de notre mariage. Je ne pouvais que lui accorder cela. Je ne voulais pas gâcher ce qui allait être le plus beau jour de sa vie au moins jusqu'à la naissance de notre premier enfant. Cela me faisait plaisir qu'elle m'eut trouvé plus intelligent que Bellatrix alors j'esquissai un sourire satisfait.
« Je te le promets, rien ne viendra gâcher ce jour merveilleux que ce soit la pluie, une attaque des impurs ou une dispute avec ta soeur. » lui promis-je.
Je comptais bien tenir cette promesse. Il s'agissait de Cissy, je m'en serais voulu de l'avoir brisé. Je me penchai au niveau de son doux visage pour déposer un baiser sur la commissure de ses lèvres tout en accentuant mes chastes caresses sur ses côtes au dessus de son vêtement.

Aux mots de Lucius, je tiquai, perdis mon sourire le temps d'une microseconde avant de me reprendre pour garder la face. C'est qu'il crut me complimenter en me qualifiant de zéro et, si son explication tenait la route, je n'en entendis rien, focalisée que j'étais sur le fait qu'il venait de me comparer au chiffre nul par excellence. Ne dit-on pas de quelqu'un qu'il est un zéro, un moins que rien ? Ego ou non, j'étais à peu près certaine d'être une plus que rien.
Je baissai de nouveau les yeux, profondément vexée par sa remarque. Il me promit alors que rien ne viendrait entacher notre union et je me permis de douter un instant. Si Lucius, lors de ses voeux, venait a réitérer sa comparaison entre le zéro et moi-même, sûre que je serais alors la risée de tout le Londres sorcier et ça, je ne pouvais le tolérer.
Alors il m'embrassa et je dus faire un effort pour ne pas détourner la tête, mon orgueil mortifié comme rarement il le fut.
— Bien, je suis ravie de l'entendre, dis-je d'une voix froide tout en reculant de l'étreinte de mon fiancé pour venir me poster devant la fenêtre de ma chambre.
Au dehors, tout était gris, le grand jardin qui bordait la maison était désert et il pleuvait sur la ville. Les arbres commençaient à roussir et à perdre leurs feuilles, recouvrant l'herbe d'une couche marron. Je perdis un moment mon regard dans la contemplation du paysage avant de me tourner de nouveau vers mon cher et tendre, les bras croisés contre ma poitrine.
— J'espère que le Seigneur des Ténèbres ne te fera pas demander ce jour-là, dis-je en essayant d'adopter un air digne et distant. L'as-tu prévenu de notre union ?

Je commençai à percevoir chez Cissy une vexation. Avais-je dit quelque chose qui lui aurait déplu ? Je n'avais pas encore la prétention de dire que je connaissais tout de la charmante gente féminine. Quelques éléments continuaient de m'échapper. Pour rattraper mon erreur, j'essayais de mon montrer encore d'avantage tendre. Mais cela ne marchait pas comme espéré. Cissy restait toujours aussi froide. Elle se détacha de moi pour aller regarder par la fenêtre le paysage d'automne qui s'installait depuis quelques semaines.
Je me demandai si cela était une manie que de regarder le paysage pour une femme Black lorsqu'elle était contrariée. J'avais décelé la même attitude chez sa soeur aînée, Bellatrix, le jour où nos fiançailles eussent été annoncées. Cela démontrait qu'aussi différentes soient des soeurs, nous avions toujours la possibilité de trouver un point commun. Bras croisée, elle se remit à me regarder et posa une bien fâcheuse question. Je vins m'asseoir sur le fauteuil à côté de son lit. Ma posture était nettement plus détendue qu'à mon habite. Les coudes appuyés sur mes cuisses, les mains liées, je regardai Cissy.
« Pas encore, à vrai dire. J'ai pensé qu'il avait plus important à penser, je ne voulais pas l'importuner avec cela. » avouai-je.
J'avais fait une erreur en ne le prévenant guère plus tôt de nos futurs noces. Je ne savais pas comment aborder un tel sujet avec le Seigneur des Ténèbres. Peut-être n'en avait-il rien à faire. Mais je me devais de le faire, par fidélité plus que pour ne pas me faire solliciter à ce moment là. Il y avait des chances qu'il en fut déjà informé d'une quelconque façon, cependant, c'était important qu'il l'entende de moi-même.
« Je compte le prévenir dès que je le verrais. Je pense mettre trop de temps à l'avertir de la chose. J'espère que cela ne me portera pas préjudice. »
Je me confiai plus facilement sur certaines choses à Cissy qu'à d'autres personnes. Nous allions partager notre vie. Il allait devenir difficile d'avoir des secrets l'un pour l'autre. Il me semblait judicieux que tout soit clair entre nous dès le début.

En se confiant à moi, Lucius me parut si vulnérable que toute ma rancoeur à son égard s'évapora comme sous l'effet d'un Evanesco. Je m'avançai doucement vers lui et vins m'agenouiller à ses pieds. Posant mes mains sur ses genoux, je plongeai mon regard dans le sien avant de venir lui caresser tendrement la joue de ma main froide.
— Tu es l'un de ses plus proches fidèles, dis-je d'une voix douce et maternelle, comment pourrait-il t'en vouloir ?
Il était peu probable que le Lord ne lui en tienne pas rigueur, cependant j'espérais qu'il serait clément avec mon Lucius qui le servait jour et nuit de toute son âme et faisait passer sa cause en priorité dans sa vie, une détermination que j'admirais chez celui qui allait devenir mon époux d'ici une poignée de semaines. Narcissa Malefoy. Oh, Lucius n'avait pas idée à quel point j'avais hâte de porter son nom.
Me redressant un peu, je vins déposer mes lèvres sur celles de mon fiancé, un baiser tendre qui pourtant eut l'effet de m'aspirer tout mon souffle, toute mon énergie tant j'y mettais mon coeur. Puis je collai mon front contre le sien et restai silencieuse un instant, caressant sa mâchoire de mon pouce.
— Je t'aime, Lucius, lui soufflai-je avec toute la sincérité dont j'étais capable. Je t'aime et il me tarde de devenir tienne.
Je lui confiais mon coeur tout entier et j'avais assez confiance en lui pour savoir que jamais il ne le piétinerait.

Nous étions des âmes soeurs. Sans Cissy, je n'existais pas. Sans moi, Cissy n'existait pas. Elle devinait la situation délicate dans laquelle je me trouvais. Elle vint s'agenouiller près de moi. Elle me caressa la joue de sa main délicate, mon regard se noyait dans ses yeux bleus. Elle me rassurait avec sa douceur naturelle. Je me détestais de lui apparaître aussi vulnérable. Un homme devait être fort pour sa femme, pour sa famille.
« Le Seigneur des Ténèbres est un homme rancunier. Peu importe toute la fidélité que je lui voue. »
Je vivais pour le Seigneur des Ténèbres et la pureté du sang mais c'était Cissy qui me donnait le souffle de vie dont j'avais besoin pour cela. Elle était mon coeur, mon oxygène, la magie qui m'animait. Ainsi, c'était cela être amoureux d'une femme. J'étais intimement persuadé d'avoir trouvé mon âme soeur. J'étais le plus chanceux des hommes.
Cissy me donna un tendre baiser que j'accueillais avec tout l'amour dont j'étais capable de manifester. Elle colla son front contre le mien, me caressant doucement le visage. Je t'aime. Ces mots ne m'avaient jamais semblé aussi beaux, aussi mélodieux. J'en saisissais complètement le sens, les subtilités.
« J'en ai marre d'attendre. Mon amour pour toi grandit de jour en jour. Chaque jour, je crains que mon coeur explose tellement il y prend de la place. »
Je sentais mon rythme cardiaque s'accélérer. De mes deux mains, je saisis le visage de Cissy pour l'embrasser, extériorisant toute la passion que j'éprouvais pour cette femme. Je la redressais un peu avant de venir l'allonger délicatement sur le lit. Je plaçai mes mains de part et d'autre de son visage, exerçant une domination sur son corps encore pur. Je vins l'embrasser tendrement dans le cou. Sa peau dégageait une forte chaleur et une agréable odeur florale émanait d'elle.

Faible et conquise, je laissai Lucius m'attirer jusqu'au lit et recouvrir mon corps du sien. Ses baisers au creux de mon cou me firent l'effet d'un sortilège d'allégresse et sous la chaleur de son souffle, je ne répondis plus de rien... Glissant mes mains le long de son dos, je soupirais d'aise tandis qu'une lutte acharnée se jouait dans mon esprit.
— Encore quelques semaines... lui dis-je entre deux gémissements. Quelques semaines et je suis à toi... Corps... et âme... Oh Lucius...
Il me rendait folle et je me savais prête à craquer, prête à me livrer toute entière à sa merci si cela pouvait atténuer ma soif de lui. Lâchant totalement prise, je laissai aller ma tête en arrière, les yeux clos, profitant de chaque baiser, de la douceur de ses lèvres sur ma peau. Lorsque que je n'en pus plus, je redressai la nuque et vins encadrer son visage de mes deux mains, plongeant mon regard brûlant dans le sien.
— Avec toi, je cours à ma perte, lui dis-je le regard rieur en me mordillant la lèvre inférieure pour retenir un sourire.
Je ponctuai ma phrase d'un baiser fougueux, serrant mes bras du plus fort que je le pus autour du cou de Lucius. J'avais besoin de cela, de cette proximité avec lui, il me fallait juste être patiente... Encore un tout petit peu.
— Dans quelques semaines, tu auras tout, lui susurrai-je à l'oreille. Tout, absolument tout ce que tu voudras. Tu n'auras qu'à demander et...
Pour lui donner un avant-goût, je fis courir mes doigts le long de sa cuisse jusqu'à son entre-jambe avant de retirer ma main que je posai délicatement sur sa bouche. A lui aussi, il lui faudrait un peu de patience.

Elle me rendait fou. Personne n'aurait pu avoir plus de contrôle sur moi qu'elle. Avec Cissy, je perdais la raison. Je lui appartenais. Elle me saisit le visage de ses mains de poupée.
« Avec toi, je cours à ma perte »
Elle m'entraîna dans un fougueux baiser auquel je répondais avec hargne. Une de mes mains descendit sur la jambe de Cissy et commençait doucement à relever le tissus de sa robe blanche sur ses cuisses blanches comme la neige. Mon esprit n'était pas à la patience, à ce moment précis. Ce fut une erreur pour nous d'eux d'aller dans sa chambre, lieu de toutes les tentations. Elle rompit le baiser et vint me susurrer à l'oreille d'être patient. Le mariage était à la fois tellement proche et tellement éloigné. Sa main remonta jusqu'à ma cuisse puis jusque mon entre-jambe. Elle se faisait désirer. Elle retira sa main qu'elle vint placer sur ma bouche tandis que mes yeux ne pouvait quitter son regard bleu.
« Si cela me permet de t'avoir pour moi le restant de mes jours, cela vaut la peine d'attendre. Oh Cissy, nous allons nous marier ! »
Le dire ainsi me permettait d'être certain que je nageais pas en plein dans un rêve merveilleux. Cela donnait un aspect tellement réel à à cette réalité à laquelle j'avais encore du mal à croire. Je souhaitais ce même bonheur à mes soeurs qui étaient les seules personnes avec Cissy pour qui le bonheur m'importait réellement. Je le souhaitais à Mildred, aussi, qui était largement sous-estimée. Je me redressai un peu pour venir m'asseoir à côté du corps étendu de ma fiancée. Je pris doucement sa mains de mes deux propres mains.
« Tu es le plus beau cadeau que m'ait offert la vie. » lui avouai-je.
La plupart des autres sang-purs ne pouvaient pas en dire autant, donc je m'estimai comme étant le plus chanceux d'entre eux. Je voyais Cissy comme ma bonne étoile.