Il avait fallu beaucoup de courage à James pour finalement avouer à Marlene qu’il en pinçait pour Lily. Après tout, rien ne disait que la préfète n’allait pas se servir de cette information contre lui ou la révéler à tout le château aussitôt la porte de la salle commune passée. Mais bon, elle avait l’air de vraiment vouloir l’aider et comme il était dans une impasse, il ne pouvait que choisir de lui faire confiance.
Sauf qu’en avouant finalement le nom de la demoiselle dont il était question, James ne s’attendait pas à la réaction qu’eut son amie. D’accord, il ne s’attendait pas à ce qu’elle saute de joie en criant que ce serait trop facile… mais de là à baisser littéralement les bras sans chercher plus loin, il ne fallait pas non plus exagérer. Ce n’était pas comme s’il avait décidé qu’il serait possible pour lui de devenir le meilleur ami de Rogue…
Il regarda la préfète s’affaler dans le canapé, s’attendant à ce qu’elle lui sorte une toute nouvelle stratégie d’attaque, qui fonctionnerait à coup sûr maintenant qu’elle connaissait la cible. Après tout, c’était comme au Quidditch, comme elle en faisait la métaphore : il fallait s’adapter à l’équipe contre laquelle on jouait. James ne préparait pas les mêmes stratégies contre les Poufsouffles qui avaient un jeu tout en finesse, que contre les Serpentards, plus bourrins… Lily, ce n’était pas n’importe quelle fille et l’état actuel de leur relation demandait un plan d’attaque très adapté... Mais deux mots de Marlene lui firent perdre l’espoir qu’elle l’aide.

« Quoi, comment ça, “oublie la” !? » fit-il en s’asseyant en face d’elle.

Elle ne t’aime pas. Sérieusement ? Merci du scoop ! James était assez bien placé pour savoir que dans la liste des gens que Lily ne supportait pas, il était sûrement le premier. Mais se l’entendre dire de Marlene, qui il y a quelques minutes à peine était encore très optimiste quant aux chances de James de parvenir à ses fins avec n’importe quelle autre fille, c’était un peu plus dur.

« Je ne serais pas son pantalon pattes d’éléphant, mais je ne baisserais pas les bras juste parce que tu me le dis… »

James était entêté et sûrement plus que Lily. Il y avait un certain challenge dans l’idée de devoir faire changer d’avis la rouquine qui, même pour ses amies les plus proches, n’en était pas capable. Peut-être que c’était ça aussi qui lui avait fait s’intéresser à Lily : l’idée qu’elle lui était inaccessible.

« Ecoute, McKinnon, si tu n’es pas capable de m’aider, tant pis, je me débrouillerai seul ! » s’exclama-t-il en se relevant brusquement pour prendre la direction des dortoirs des garçons. « Seulement, ne lui dis rien de ce que je t’ai dit. A personne, d’ailleurs ! » ajouta-t-il d’un air menaçant.

Non, James Potter n’était pas du genre à laisser tomber aussi facilement.

Si même Marlene, elle qui chantait encore un peu plus tôt pour un amour perdu qui n'en valait pas la peine, ne croyait pas en la possibilité d'une histoire entre James et Lily, il est vrai que James aurait dû se rendre à l'évidence qu'il n'avait aucune chance. Que ça n'arriverait jamais et que sa seule chance, en dehors du filtre d'amour, c'était que Lily perde la mémoire pour les cinq dernières années...
Mais James était déjà un peu trop accroc. D'ailleurs, il s'en rendait compte en même temps qu'il le montrait à Marlene.

Et finalement, victoire inattendue de James ! McKinnon acceptait de l'aider ! Même si ni elle, ni lui, ne savaient comment ils feraient pour que Lily tombe dans les bras de James, le soutien de Marlene lui donna du baume au coeur. Il n'était plus tout seul face à ses sentiments ! Il croyait sincèrement pouvoir faire changer d'avis la rouquine sur la personne arrogante et prétentieuse qu'il était...
Mais que lui réserverait Marlene dans sa tentative de l'aider ?
Déjà, il levait les yeux au ciel alors qu'elle le transformait de comte Dorkins à Romulus... Il craignait un peu toutes les idées farfelues que pourrait avoir Marlene, plus encore que le fait qu'elle raconte à tout le monde que Potter en pinçait pour Evans.

« Et je ne veux plus voir un seul mouchoir ou entendre une seule note de ta maudite musique dans la salle commune, McKinnon ! » s'exclama-t-il finalement alors qu'il montait les escaliers vers les dortoirs des garçons.

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