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Depuis quelques temps, l'esprit de Melody était tourné vers tout autre chose que son travail, qui habitait habituellement quasiment toutes ses pensées. Mais celles-ci étaient accaparées parce quelque chose de beaucoup plus plaisant : un jeune homme. Beau, grand, talentueux et jeune, Melodu avait rencontré Kierán Graves il y avait quelques semaines de cela, au Tsarducks, un soir où celui-ci se produisait sur scène. Une discussion avait alors suivi, assez mitigée. D'un côté, la blondinette avait été charmée par cet homme, mais d'un autre, elle avait du mal à comprendre ce qui l'avait poussé à venir lui parler alors qu'il ne semblait pas particulièrement intéressé par la conversation. Étrangement, depuis ce jour, la juriste avait plus tendance à se promener à l'étage de la salle des prophéties, ce qu'elle n'avait jamais fait avant. Elle avait même cru apercevoir le jeune Graves à son étage, mais elle n'en était pas tout à fait sûre. Peut-être avait-elle rêvé. Ce qui était sûre dans tous les cas, c'est qu'elle avait fait la rencontre d'une jeune demoiselle, Andromeda Tonks, au détour d'un couloir. Celle-ci avait alors complimenté la juriste sur ses vêtements puis, de fil en aiguille, les deux femmes s'étaient donné rendez-vous au chemin de traverse afin de faire les boutiques ensemble. Melody ne connaissait pas cette jeune femme, qui semblait très sympathique, mais elle aimait tellement faire les boutiques qu'elle n'a pas pu refuser ! Après tout, c'était l'occasion d'en apprendre plus sur une collègue du Ministère ! Et comme elle travaillait avec Basil, peut-être que Melody pourrait aussi en apprendre plus sur son tout nouveau cousin éloigné dont elle venait d'apprendre le lien avec sa famille.
Melody espérait que cette sortie entre filles se passerait bien, voire qu'elle déboucherait sur une amitié. La juriste avec quelques amies, mais celles-ci étaient souvent trop occupées pour sortir avec elle faire les magasins, aller au cinéma ou simplement aller au restaurant. Contrairement à elles, Andromeda Tonks avait proposé une sortie à la blondinette avant même qu'elles soient amies, ce qui augurait de bonne chose, Melody en était persuadée.
Arrivée devant le magasin de Madame Guippure, Melody, en avance comme toujours, s'appuyant contre un réverbère afin épousseter une de ses chaussures sur laquelle un enfant venait de marcher, déposant par la même occasion une fine pellicule de poussière sur le daim noir de ses bottes. Elle essuyant ses chaussures d'un revers de la main, de manière presque classe, et se redressa. Elle regarda un peu autour d'elle avant de voir arriver la jeune Andromeda. Elle s'approcha de la juriste en la saluant chaleureusement, ce qui provoqua le sourire de celle-ci. "Bonjour Andromeda ! Non, ne t'en fais pas, je viens d'arriver !" répondit-elle. Melody se tourna vers la porte d'entrée de la boutique puis vers la demoiselle en face d'elle. "On entre ?" proposa-t-elle.
Les deux femmes passèrent les portes de la boutique et le regarde de Melody se perdit dans le nombre affolant de vêtements suspendus à des cintres ou soigneusement pliés. "Je vais tenter de ne pas dévaliser la boutique !" promit la juriste, plus pour elle qu'autre chose.

Les robes, les chemisiers, les jupes, les pantalons, les tops… Les vêtements, tous plus beaux les uns que les autres, s’entassaient dans la boutique, faisant entrer des étoiles dans les yeux de la douce Melody. Le printemps allait bientôt montrer le bout de son nez, révélant les jambes des demoiselles ainsi que leurs bras. La blondinette adorait cette saison : les arbres bourgeonnaient, les oiseaux recommençaient à chanter et l’on pouvait enfin s’habiller plus légèrement ! Non pas qu’elle n’aimait pas les pulls, elle en avait de très beaux, mais les robes étaient pour elle comme une passion. Sa compagne d’emplettes du jour, Andromeda, semblait aimer autant qu’elle ces bouts de tissus légers et bien taillés. Melody était sûre que la jeune sorcière serait une très bonne amie, au vu de son regard plein d’amour envers les robes étalées devant elle. Elle les toucha avant de déclarer que Melody avait une bonne idée en se restreignant. La juriste n’avait pas énormément d’argent, son salaire servant à acheter à manger mais surtout à entretenir ce vieux manoir dont Raven avait hérité mais, faute du trop plein de souvenirs qu’il contenait, l’avait cédé à sa jeune sœur. Economiquement parlant, elle réussissait quand même à finir les fins de mois sans trop de problème, mais elle ne devait surtout pas se laisser aller à trop d’achats dans cette merveilleuse boutique !
Alors que la blondinette se penchait sur une magnifique robe bleu nuit, Andromeda Tonks lui posa une question à laquelle elle ne s’attendait pas forcément durant une après-midi shopping. Elle se tourna alors vers elle, lui décochant un sourire, et répondit "Je ne compte plus les années !". Un petit rire sorti de ses lèvres. Cela faisait si longtemps qu’elle travaillait au Ministère. Elle en avait vu passer des prévenus, en avait prononcé des sentences… "Tu es arrivée il y a peu de temps, je crois. Ton travail te plait ?" demanda la juriste, qui savait que la jeune femme était l’assistante de l’impressionnant Basil Carrow.
Lorsque la jeune femme lui fit une réflexion à propos de ses descentes au neuvième étage, Melody senti ses joues rosirent quelque peu. Elle était surtout l’une des seuls membres du Magenmagot à être tombée sous le charme d’un Langue-de-Plomb… Mais ça, elle n’allait peut-être pas en faire part à sa jeune camarade d’emplettes. "C’est vrai que c’est assez lugubre comme endroit..." murmura-t-elle en se remémorant les lieux. A dire vrai, elle n’avait pas vraiment fait attention au décor. Elle avait plutôt passé son temps à chercher un visage, celui du jeune Graves… "Les Langues-de-Plomb ont bien du courage de travailler jour après jour là-bas !".
Madame Guippure arriva pour ouvrir son atelier aux deux jeunes femmes. Tous les tissus servant à ses créations étaient là, pour le plus grand bonheur de Melody. Andromeda demanda un tissu rouge qui allait avec son rouge à lèvres. "Très bon choix !" s’exclama alors la juriste. "Tu as l’œil !", la complimenta-t-elle ensuite. Serait-ce possible que la jeune assistante soit aussi une couturière, comme elle ? Cette amitié avait décidemment l’air très prometteuse.

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Melody sourit lorsque la jeune femme précisa qu’elle ne se voyait absolument pas devenir assistante avant que Basil Carrow lui propose. Elle supposait en effet que ce n’était peut-être pas le plan de carrière qu’avait imaginé la jeune et riche Andromeda Black avant qu’elle ne change de nom et que sa famille ne la renie, décision que la blondinette trouvait particulièrement stupide. Elle savait que les familles au Sang-pur étaient très pointilleuse, mais au point de renier une de leurs filles… C’était disproportionné et idiot, ni plus ni moins. Andromeda parla ensuite de son chef en termes élogieux, ce qui allongea encore le sourire de la juriste, qui était heureuse de savoir qu’un de ses cousins tout fraîchement découverts était visiblement quelqu’un de bon, ce qui était assez étonnant de la part d’un Carrow. Bien que son visage ne trahissait aucune émotion particulière, son regard brillait d’une étrange lueur, une sorte d’admiration non dissimulée pour le chef de l’Organisation international du commerce magique. "Tant mieux si ça se passe bien ! Basil Carrow a l'air d'être un homme et un chef agréable. Dommage que les autres membres de sa famille ne sont pas comme ça..." déclara Melody en faisant référence à son collègue Merrick. "Etre épanouie dans son travail est une des choses essentielles pour être heureux, je pense…". Le bonheur, ou du moins le fait d’être heureux ou non, était pour la jeune femme un équilibre difficile à atteindre : il fallait être épanoui dans son travail, mais aussi bien dans sa peau, avoir de bonnes relations avec les autres, avoir des gens sur qui compter, trouver l’amour… Il y avait en effet beaucoup de chose à faire pour trouver le bonheur, ce qui n’était pas une mince à faire.
Alors que Melody caressait du bout de ses doigts fins et blancs divers tissus afin de trouver celui qui serait parfait pour confectionner une jolie jupe dont elle avait déjà dessiné la forme, le sujet de conversation dériva vers les Langues-de-Plomb, ce à quoi elle ne s’attendait vraiment pas. La remarque de la jeune Tonks à propos de leur mutisme fit sourire la juriste. "Il est vrai qu’il est parfois difficile de leur faire dire quoi que ce soit" dit Melody en riant, se souvenant d’un homme grand et lugubre qu’elle avait rencontré à l’étage de la salle des prophéties et qui n’avait même pas daigné répondre à son bonjour. Heureusement que Kierán avait été plus bavard le soir où ils s’étaient rencontrés… La juriste senti ses joues rosirent et ses lèvres s’étirer en un léger sourire lorsqu’Andromeda continua sur les Langues-de-Plomb. Elle n’avait tort et semblait même s’y connaître. "Ça doit-être vrai en effet... Tu as l’air de savoir de quoi tu parles" murmura-t-elle en demandant de manière voilée si elle en connaissait un. Le sujet allait-il dériver jusqu’à parler du jeune Graves ? Melody n’en savait rien et, de toute façon, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pourrait dire sur le sujet. Se passait-il vraiment quelque chose entre eux ? Il lui plaisait, c’était sûr. Mais qu’en était-il pour lui ? Il était plus jeune qu’elle, beau, talentueux en musique et été venu lui parler au Tsarducks après un de ses concerts, mais il avait semblé s’ennuyer… Malgré cela, il était revenu vers elle, quelques fois. Melody était un peu perdue, elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il voulait ou ce qu’il attendait d’elle, et visiblement il n’était pas prêt de lui dire.  

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Il était prévu que Melody rencontre, un jour, son nouveau cousin Basil. Elle ne manquerait pas de lui dire à quel point elle appréciait déjà son assistante. La juriste pinça quelque peu les lèvres lorsque sa camarade d’achats déclara qu’on ne choisissait pas sa famille. "En effet…" murmura-t-elle l’air un peu triste. Si seulement on pouvait choisir notre famille… Bien qu’elle regrettait de ne pas avoir de parents et d’avoir une grand-mère digne d’un vrai tyran, Melody savait qu’elle avait eu de la chance tout de même : elle avait une sœur qu’elle adorait, et malgré tout, cette vie et cette famille, si on pouvait appeler cela comme ça, l’avait forgé, avait fait d’elle ce qu’elle était, et elle ne pensait pas avoir à en rougir. La conversation dévia ensuite sur son travail, ce qui fit sourire à nouveau la blondinette, qui aimait beaucoup parler de son travail. "J’aime beaucoup ce que je fais ! C’est vrai que c’est dur, parce qu’on rend des jugements qui peuvent changer totalement la vie de quelqu’un, alors il faut savoir déceler la vérité et comprendre les prévenus avant de faire quoi que ce soit…" expliqua-t-elle, la passion qu’elle éprouvait pour son métier transparaissant dans ses mots. La jeune femme exprima ensuite sa peur quant à l’envoie de personnes à la fameuse prison d’Azkaban. Il était vrai que cette décision était difficile à prendre pour Melody, même si certains juristes semblaient particulièrement friands de cette possibilité. "C’est vrai que c’est une décision qu’on ne doit pas prendre à la légère, mais parfois c’est inévitable" déclara Melody d’un ton presque triste, comme si cela la désespérait et l’attristait de voir passer des gens à l’âme si noire et aux idées si extrêmes qu’il faille les enfermer dans de telles conditions…
Melody repéra, dans l’arrière-boutique de Madame Guippure, un tissus bleu nuit magnifique, doux au toucher et quelque peu brillant. Elle était persuadée que cela ferait ressortir ses yeux bleus. La blondinette rougissait quelque peur alors que la conversation s’orientait peu à peu vers un sujet bien particulier : les Langues-de-Plombs. La jeune Andromeda prononça le prénom du jeune Graves qui occupait les pensées de Melody, ce qui eut pour effet de rosir plus encore ses joues. "Tu le trouves génial ?" demanda presque innocemment la cadette, cherchant à en savoir plus sur lui. Tous deux étaient-ils amis ? Peut-être bien. La juriste l’espérait un peu sans vraiment s’en rendre compte, cela lui permettrait de mieux le connaître par le biais de la jeune femme. Lorsqu’elle lui demanda si elle le connaissait, Melody s’empourpra, encore, mais de manière si rose que cela lui faisait comme du blush. "Oui. Enfin connaître est peut-être un grand mot mais… disons qu’on s’est déjà parlé quelques fois…" confia-t-elle dans un murmure. Après tout, il était vrai qu’ils ne se connaissaient pas vraiment, enfin pas beaucoup, ils s’étaient déjà croisés et parlés plusieurs fois, pouvait-on dire qu’ils se connaissaient ? Melody aimait beaucoup passer du temps avec lui, elle s’en était rendue compte dès le soir où ils s’étaient rencontrés au bar, même si elle ne se l’été pas avoué tout de suite.  

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Melody était une femme assez humaine pour savoir que la prison d’Azkaban n’était pas un lieu dans lequel l’on pouvait rester sain d’esprit, mais heureuse, ceux que l’on y envoyait avaient bien souvent déjà basculé dans la folie. La juriste votait rarement pour cette sentence qu’elle trouvait, bien souvent, disproportionnée. Elle en aurait bien débattu avec la jeune Tonks, mais celle-ci préféra ne pas continuer cette conversation. Tout cela la faisait peut-être trop penser à sa famille… Il était de notoriété presque publique, du moins au Ministère, que les Black avaient des idées particulières, très tournées vers la pureté du sang, même si, pour le moment, rien qui pouvait les porter devant le tribunal. Même si Melody ne fréquentait pas le cercle des Sang-purs, elle savait pertinemment que le mariage d’une des filles Black avec un né-moldu avait dû faire scandale. Andromeda avait-elle encore des liens avec sa famille ? Avec ses sœurs ? Il était vrai que Melody ne portait pas les Black dans son cœur, mais imaginer la jeune femme en face d’elle seule, rejetée par les membres de sa famille lui fendait le cœur et lui rappelait beaucoup trop son histoire, même si elle n’était pas semblable.
Kierán Graves. Un vrai mystère, ce jeune homme. La juriste avait du mal à le cerner, ce qui lui donnait encore plus l’envie de le comprendre et de le connaître. Lorsqu’elle comprit qu’Andromeda faisait partie de ses amies, elle sentit alors un sourire étirer ses lèvres : peut-être lui permettrait-elle d’en apprendre davantage sur le mystérieux pianiste ? La réflexion de la jeune femme sur le temps que Graves pouvait mettre à se dévoiler fit arquer un sourcil de la cadette Fawkes. "Parce qu’il lui arrive de se confier ?" demanda-t-elle en riant. Mais il était vrai que Melody ne faisait pas partie de ses intimes, ce qui ne légitimait pas qu’il se dévoile à la jeune femme, au grand dam de celle-ci qui aurait beaucoup apprécié savoir ce qu’il avait dans la tête. Elle était en train de tomber sous le charme d’un homme plus secret et mystérieux que ne l’était la disparition de ses parents, ce qui n’augurait rien de particulièrement bon, même si elle pouvait se tromper. Andromeda finit par lâcher une phrase qui fit faire un raté au cœur de la juriste. Le jeune homme l’aimait bien, vraiment ? Appréciait-il les gens qui l’ennuyaient ? Melody se sentit vraiment bête d’agir comme ça : elle ressemblait plus à une ado ayant un coup de cœur pour un garçon sans savoir si c’était réciproque qu’à une femme dans la trentaine ayant la capacité mentale pour être une ancienne Serdaigle. Non mais qu’était-elle en train de faire ?! "Tu penses ?" murmura-t-elle. Les mots étaient sortis tout seuls. La juriste se flagella mentalement d’avoir posé cette question qui montrait beaucoup trop l’intérêt qu’elle portait à l’intéressé. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait, cela faisait beaucoup de coincidences, non ? Le sujet des Langue-de-Plombs qui été arrivé sur le tapis, le fait que la jeune Andromeda connaissait Kierán, qu’elle lui en parle… Etait-ce prévu ? Peut-être, mais Melody trouvait cela plus drôle que gênant.
Alors que sa nouvelle, elle l’espérait, amie porta son attention sur le joli tissu que tenait toujours la blondinette dans la main, celle-ci sembla se reconnecter avec la réalité. "Je trouve aussi" dit-elle en souriant.

Le rire de la jeune Andromeda se mêla à celui de la juriste alors qu’elles parlaient de leur ami en commun. La remarque sur sa facilité à se confier seulement lorsque certaines planètes étaient alignées fit rire de plus belle Melody. Etait-ce en partie cela qui l’avait charmé chez lui, ce côté mystérieux, ou était-ce son habilité au piano, ou encore son sourire… Il y avait finalement beaucoup de choses qui l’avait potentiellement séduite cher le jeune Graves. Dans tous les cas, l’amie du jeune homme confirmait quelque chose que la cadette Fawkes avait cru comprendre : Kierán Graves n’était pas du genre à se confier et à s’ouvrir facilement aux autres. Il fallait s’ armer de patience pour devenir un de ses intimes, visiblement, mais cela n’effrayait pas vraiment la jeune femme. Après tout, elle était habituée à devoir creuser pour trouver les informations qu’elle cherchait dans son métier. Les joues de Melody rosirent de plus belle lorsque la jeune mère de famille déclara qu’elle était certaine que, si le jeune homme continuait à lui parler, c’était parce qu’il l’aimait. Il fallait bien admettre que la jeune femme ne voulait surement pas dire qu’il l’appréciait de manière plus qu’amicale, après tout ce n’est pas ce qui venait tout de suite à l’esprit quand on disait il t’aime bien, mais Melody espérait tout de même que c’était un peu cela que sa camarade de shopping voulait dire, même si elle ne l’avouerait peut-être pas. Lorsqu’Andromeda lui conseilla, si elle l’aimait bien aussi, de ne pas se laisser rebuter par sa grosse-tête, Melody ne put refreiner un petit rire. "Sa grosse tête ?" répéta-t-elle. Elle ne l’avait jamais vu sous cet angle, du moins pas encore. "C’est noté, je tenterai de ne pas me décourager pour ça" réussit-elle à déclarer lorsque son rire se calma. Melody prit alors conscience d’une chose : elle avait réellement envie de réussir à mieux connaître le jeune homme, non pas parce qu’il était mystérieux et que cela titillait sa curiosité, mais bien parce qu’il lui plaisait bel et bien. Elle ne pouvait plus faire comme si elle n’en était pas consciente maintenant. Risquait-elle d’avoir le cœur brisé ? C’était possible, mais elle avait trop envie de tenter quelque chose pour s’en inquiéter vraiment.
Andromeda se rapprocha ensuite de Melody et commença à chercher partout. Soudain, elle débusqua une ravissante étoffe bleue à pois jaunes et Madame Guippure s’empressa de préciser qu’elle le vendait à moitié prix si elle le voulait. Visiblement, elle avait du mal à décider quoi créer avec et préférait le vendre presque à perte, ce qui devait bien arranger la jeune maman, qui précisa qu’elle le voyait bien en robe pour sa fille. "C’est vrai que tu es maman…" murmura alors Meloldy, pensive. Andromeda Tonks était plus jeune que la juriste et pourtant, contrairement à elle, elle était déjà mariée et mère. "Toi tu couds pour ta fille, moi pour ma sœur" observa-t-elle en riant doucement. Lorsque la jeune femme lui expliqua que sa chère petite fille avait une obsession pour le vert et qu’elle tentait de la lui faire passer, Melody sourit. "Ce tissu rendra très bien en petite robe, tu as raison !" s'exclama la juriste en observant l'étoffe. "Ce n’est pas trop dur, d’être mère ?" demanda-t-elle timidement, ne sachant pas ce que cela faisait ne serait-ce que d’avoir une mère, alors en devenir une…  

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Après le sujet Kierán Graves, l’on passait visiblement à celui à propos de Raven Fawkes, la sœur aînée de la juriste. Lorsqu’Andromeda demanda si elles étaient proches, Melody s’immobilisa un instant. Etaient-elles proches ? Elles l’avaient été oui, avant Poudlard, quand elles devaient se serrer les coudes pour résister aux coups et aux insultes de leur grand-mère. La disparition de leurs parents les avait soudées, mais l’école de sorcellerie les avait séparées. Raven, qui était à Gryffondor et qui subissait la colère de Kathleen Fawkes à cause de cela, avait conseillé à sa jeune sœur de se débrouiller pour aller à Serpentard, se protégeant par la même occasion de la violence qui régnait chez elles… Melody avait alors supplié le Choixpeau de l’envoyer chez les serpents, ce qu’il fit. Raven avait surement pensé que c’était le mieux pour la petite blonde, mais rien ne s’était passé comme prévu : le climat qui régnait chez les serpents était tout sauf agréable, surtout pour une jeune fille au sang-mêlé trop gentille, trop douce, trop naïve. Elle était alors devenue une proie facile pour les sorciers au sang-pur, notamment pour Rodolphus Lestrange qui se plaisait à en faire sa victime. Melody tenta ensuite de se fondre dans la masse des Serpentards, mais sans jamais vraiment y parvenir. Le fait qu’il n’y avait que Raven qui subissait les coups de Kathleen éloigna aussi les deux sœurs… En bref, leur relation s’était dégradée au fil du temps et, même si elles se voyaient encore et qu’elles ressentaient toujours un amour familial profond l’une pour l’autre, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elles étaient proches, du moins pas autant que la juriste le désirait. "Je suppose que nous le sommes, un peu du moins. On se voit de temps en temps et nos rapports ne sont pas mauvais…" murmura Melody. Elle se tourna vers Andromeda avec un petit sourire contrit, comme si elle ne savait pas vraiment si ce qu’elle venait de lui répondre était juste ou si elle idéalisait trop leur relation. "Oui, c’est bien ça. Tu la connais ?" demanda-t-elle en reprenant un air joyeux, elle n’était pas là pour se plaindre mais pour passer un bon moment entre filles, alors haut les cœurs !
Melody, en voyant la jeune mère prendre deux tissus, se décida à prendre le bleu qu’elle lorgnait depuis le début : autant de faire plaisir ! Puis, après tout, elle avait besoin d’une nouvelle robe si elle revoyait le jeune Graves… La blondinette rit en écoutant Andromeda parler du son vieil elfe de maison avec nostalgie. Etait-ce aussi fatiguant d’avoir un enfant ? Regrettait-elle ? Il y avait tant de questions que la trentenaire se posait à propos des bébés et de la condition de maman ! "Mais ça en vaut la peine, non ?" demanda-t-elle, vraiment intéressée par le sujet. Non pas qu’elle prévoyait d’avoir un enfant bientôt – il fallait déjà qu’elle trouve un homme avec qui se mettre en couple – mais son manque de connaissance sur le sujet la poussait à chercher à en savoir davantage.  

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