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Fin de fugue (Warwick)

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MessageSujet: Fin de fugue (Warwick) Fin de fugue (Warwick) 129196351Dim 25 Mar 2018 - 22:57

Vinia est pieds nus et il pleut. Elle n'a pas prévu la pluie, il ne pleut pas dans le salon des Yaxley ou alors très rarement et quand elle n'y est pas. Elle redécouvre presque la pluie, elle tend les bras, relève la tête, ou vre grand la bouche. Un peu comme une gamine, on la regarde bizarrement. Pour l'instant, Vinia ne s'en rend pas compte, concentrée sur le temps.

Le sol s'est fait flaque d'eau, le bas de la chemise de nuit de Vinia est trempé. Elle n'a qu'un pull un peu large dessus alors elle frissonne. Ce n'est pas prévu tout ça. Ni la pluie, ni le froid. Elle commence à regretter un peu d'être partie, elle se sent seule sans ses serpents. Eux, au moins, ne la bouscule pas. Elle avance, elle manque de glisser à chaque pas sur les pavés. Elle a les yeux grands ouverts

Vinia avance donc, un pas après l'autre. Elle est bien d'abord, elle est libre surtout. Elle va au hasard, elle espère tomber sur l'animalerie. Quand elle était petite, elle aimait bien y aller. Enfin, il lui semble. Mais plus elle marche, plus elle sent les regards, plus elle entend les voix. Alors elle court, tout droit puis tourne puis tourne encore et s'arrête. Il y a un recoin, abrité de la pluie et des regard, elle s'y assoit et se force à respirer doucement.

Elle n'a aucune notion du temps. Des années passées cloîtrées avec comme seules sorties fixes, les rendez-vous chez le psychomage. Alors les jours, les heures, les minutes, tout passe à la même vitesse tant que rien ne se déroule. Vinia reste longtemps dans sa cachette. Le ciel est gris-noir, pluie en alternance avec orage, dur de savoir si c'est le jour ou la nuit. Elle grelotte, elle s'assoupit peut-être un peu puis elle se relève. D'un coup.

Elle n'a jamais faim, soif que de temps en temps mais par contre Vinia est accro. A tout un tas de trucs qu'on lui donne pour la calmer. L'équivalent sorcier de la morphine et dérivés voire la morphine en personne. Là, elle n'a pas eu sa dose, elle n'a pas ses serpents, elle n'a pas le feu de cheminée à regarder. Les mains de Vinia tremblent, elle a encore plus l'air hagard que d'habitude mais elle sait une chose : elle ne veut pas y retourner. Alors il ne faut pas péter les plombs. Cela fait longtemps qu'elle n'a pas été aussi clair - à part les doigts qui tressautent et ses neurones qui hurlent pour leur dose - ça la terrifie.

Les gens sont moins flous qu'à l'ordinaire et sur leur visage, elle y lit de la pitié avec du dégoût. Ne pas péter les plombs, ne pas péter les plombs. Respirer régulièrement, se réciter les douze propriétés du sang de dragon en boucle pour se concentrer sur autre chose. Un jour, elle se trouvera un mantra plus sympa. Elle a la démarche chancelante, les vêtements qui dégoulinent et elle marmonne. Lavinia ressemble à une folle. Elle veut sa dose aussi et cela, elle ne sait pas comment la trouver. Elle abandonne les propriétés au dragon pour ne penser qu'à ça.

Elle manque de tomber une première fois, elle a les pieds gelés, une deuxième fois, les mains ne sont pas mieux, une troisième, des larmes dévalent sur ses joues sales, puis elle s'écroule. Ce n'est pas parce que Vinia n'a pas faim qu'elle n'a pas besoin de manger. Basique. Pourtant, elle oublie à chaque fois. Le reste est un peu flou, elle se souvient vaguement avoir repoussé un inconnu venu la ramasser, pas de contact, puis un autre qui se révèle plus efficace et des spectateurs se sont arrêtés regarder.

Elle atterrit dans un endroit connu, le temple du blanc avec ses volées de portes et de gens pas forcément mieux qu'elle. Elle ne se souvient plus trop comment on l'a amenée ici, elle regrette un peu de pas les avoir tous envoyés au tapis mais même sa magie semble en grève pour protester contre la pénurie de calmants. Oh cela énerve beaucoup Vinia. Elle sert les dents. Elle sert les poings aussi, à s'en faire saigner les paumes. Elle espère qu'on ne la reconnaîtra pas, elle veut juste sa dose et qu'on la laisse repartir dans la nature. Elle ne veut pas retourner là-bas, ou alors juste pour ses serpents. Elle pourrait peut-être aller les libérer eux aussi, plus tard ? En tout cas, elle ne donnera pas son nom. Plus qu'à espérer que la psychomage rousse ne la croise pas. Elle ne se sent pas super bien, tout tourne, elle a enfin faim.
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MessageSujet: Re: Fin de fugue (Warwick) Fin de fugue (Warwick) 129196351Sam 31 Mar 2018 - 18:46

Wick était exempt de labeur, aujourd'hui.
Il n'était pas en congé, n'avait pas posé un jour à l'hôpital, et à vrai dire, n'était pas tout à fait désœuvré non plus... Si aujourd'hui le jeune médicomage ne travaillait pas à Ste-Mangouste, c'est qu'il était sur une mission très spéciale et tout à fait inédite. La veille, alors qu'il avait enlevé sa tenue verte de membre hospitalier et qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui, le chef de son service et Artemis Croupton l'avaient appelé à rejoindre une réunion informelle qui se tenait au dernier étage de l'établissement, à la cafétéria.
A une table à l'écart, étaient réunis deux stagiaires qu'il connaissait de vue de l'École Supérieure de Médicomagie, le médicomage Caradoc Dearborn, le chef du département Pathologie des sortilèges, et les deux médicomages venus le chercher. Même la sorcière blonde de l'accueil était là. Il s'assit à leurs côtés, étonné de se retrouver à cette tablée de huit personnes aux visages fermés, et attendit de connaître le motif de cette assemblée. Il eut le désagréable sentiment de se trouver à un conseil de discipline, mais sa suspicion fut de courte durée, car leur bande était si hétéroclite que l'inquiétude se mua en curiosité. Il ne fut pas déçu.

Une patiente coutumière de Sainte-Mangouste, régulière d'Artemis la psychomage, avait fugué de chez elle depuis vingt-quatre heures, et était introuvable. Lavinia Yaxley, il avait déjà entendu son nom dans la bouche de Mrs Croupton, était apparemment une patiente particulière, et ses parents exigeaient du personnel réuni qu'ils la retrouvent au plus vite, et dans la discrétion la plus totale. Ils avaient également fait appel à la Brigade de police magique, dont une poignée de tireurs de baguette magique d’élite sillonnaient Londres à sa recherche. La famille était à ses trousses également, car le compteur jouait en leur défaveur. Grosse affaire. Les médicomages rassemblés s'étaient réparti un périmètre, et Wick était censé quadriller celui du Chemin de Traverse, avec l'un des deux stagiaires.

Le lendemain,  ils avaient fait chou blanc. Son acolyte l'avait quitté en fin d'après-midi pour faire un rapport à Ste-Mangouste, tel qu'ils devaient le faire toutes les deux heures, c'est ce qui avait été convenu.
La pluie avait commencé à tomber, d'abord doucement, avant de s'intensifier depuis quelques minutes déjà. Un sortilège d'Impervius lui évitait d'être trempé, et il se frayait un chemin à travers les capes et les parapluies, marchant au hasard, cherchant cette jeune femme dont on lui avait donné la description. Au moment où tout espoir de la retrouver l'avait quitté, un attroupement de badauds l'interpella. Il y courut, et découvrit, penché au-dessus d'un corps frêle et détrempé, un sorcier qui secouait doucement la silhouette. S'accroupissant à côté de lui, il posa une main aimable mais ferme sur son épaule ; « — Laissez, je suis Médicomage, je prends le relais. Merci de votre aide ! »
Plutôt grande et élancée comme on l'avait décrite, plus « maigre » que mince jugea-t-il, elle avait la beauté d'un chat sauvage, mais semblait aussi apeurée qu'une proie face à son prédateur. Ses joues portaient les stigmates de larmes qui avaient coulé et son corps était tremblant et froid comme de la glace. Ses lèvres bleues n'auguraient rien de bon, tout comme ses pieds, translucides et immobiles, sur lesquels on pouvait voir le réseau de fines veines enchevêtrées comme des petits cheveux, qui semblaient gelés. Il devait faire vite, très vite. « — Lavinia ? Appela-t-il doucement. Pas de réponse. Lavinia ? Il porta sa main à son visage, et tapota sa joue livide doucement, elle avait l'air de tourner de l’œil et de ne pas l'entendre. Il observa à la ronde autour de lui. Pourquoi le stagiaire était-il parti pile à ce moment-là ? Il n'avait plus le choix maintenant. Lavinia, êtes-vous capable de bouger ? De vous mettre debout ? » Toujours pas de réponse. Bien sûr que non, elle n'était en état de rien. Très bien, plus le choix maintenant. Après un rapide examen de son état et jugeant qu'il n'y avait pas trace de blessures ou de contusion, il se releva, et glissa un bras sous les genoux de la jeune femme à la pliure de ses jambes, un autre sous son dos. Elle ne pesait rien, il pouvait presque compter ses côtes. Elle tenta mollement de le repousser et bredouilla quelque chose d'inaudible, mais il se fit ferme et la serra contre lui. Elle n'avait rien d'autre qu'un pull par-dessus une chemise de nuit sur le dos et était aussi froide qu'un glaçon. Il transplana à Ste-Mangouste.

Lorsqu'ils arrivèrent, une nuée de médicomages se jetèrent sur eux et prirent en charge Lavinia. Il sentit qu'on lui jetait une cape chauffante sur les épaules, et il suivit le brancard volant sur lequel on avait alitée la patiente jusqu'à une chambre, tout au fond du couloir. Discrétion absolue.
On dispensa à Lavinia les premiers soins, pour la réchauffer et la nourrir, car elle était déshydratée et en hypothermie. Elle s'était endormie.
Quelques heures plus tard, Wick était toujours dans sa chambre, assis sur une chaise à son chevet. Coudes sur les genoux, il avait les mains jointes sous son menton et la veillait. Ses paupières papillonnèrent. « — Lavinia ? Bon retour parmi nous... »


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MessageSujet: Re: Fin de fugue (Warwick) Fin de fugue (Warwick) 129196351Mar 24 Avr 2018 - 18:21

Bouboum, bouboum, bouboum. Premier constat, son cœur bat. Un bon point, non ? Peut-être. Elle se demande pourquoi elle se sent si faible, pourquoi elle se sent surtout. L'oreiller n'est pas comme d'habitude, le matelas non plus, c'est bizarre. Question supplémentaire : où est-elle ? Bouboum, bouboum, son cœur accélère. Focus ! D'abord, il y avait eu la disparition de l'elfe, sans une goutte de sang. Elle le revoie à peu près. Après, la poudre et le feu, la pluie, elle trempée, les flaques d'eau sur le chemin et ensuite, et ensuite... Blanc.

Blanc comme le plafond et les murs qu'elle discerne entre ses cils, elle ouvre à peine les yeux, ça lui semble déjà dur. Elle répond cependant à une de ses questions : elle sait où elle est. Il n'y a qu'un seul endroit où tout est aussi immaculé. Ok. Nouvelle accélération cardiaque. Elle se rappelle un peu plus maintenant : elle ne veut pas y retourner. Alors il ne faut surtout pas qu'on la relit aux Yaxley. Pour l'instant, ça devrait être bon : il ne lui semble pas qu'elle ait prononcé la moindre parole et encore moins dit son nom. Alors, quand les mots de l'homme à côté d'elle lui parvient, une voix s'élève pour hurler. La sienne peut-être ?

Décharge d'adrénaline, cerveau qui cesse toute réflexion. Fuir, fuir, fuir Le corps émacié bondit hors des draps, se précipite vers la porte, manque de se fracasser à chaque pas. Et elle se débat Vinia, elle hurle encore, elle pense naïvement que l'on a pas verrouillé, que personne n'a sa baguette ou alors que sa magie à elle va tous les maîtriser, qu'on ne la rattrapera pas cette fois. Elle se rêve libre et si un jour elle retourne dans sa cage, ce ne sera que pour deux évasions supplémentaires. Après, avec ses serpents, elle disparaîtra et plus personne ne parlera de Lavinia Yaxley, celle qui fait honte à son sang avec son esprit ravagé.

Bien sûr que c'est un peu vain, tout ce qu'elle entreprend n'aboutit jamais à grand chose. Elle se sent terriblement faible, ses jambes flageolent, sa magie ne se pointe même pas à la rescousse. Elle a peut-être mordu-griffé pour essayer de sortir mais maintenant cela lui semble inconcevable ne serait-ce que de bouger volontairement le petit doigt. Par contre, en parlant de mouvement, il y a tout son corps qui tremble. Pour la première fois elle regarde vraiment l'homme présent, presque suppliante. Si on la renferme, qu'on lui donne au moins son armada de potions et rapidement de préférence. Allez, allez... Y a tout son organisme qui réclame puis la peur n'allait pas tarder à grimper, grimper et après Lavinia ne répondrait plus de rien.

Allez, allez, allez... Il n'avait pas l'air bien méchant ce sorcier en plus, elle espère vite fait qu'elle ne lui ait pas fait trop mal dans sa tentative de fuite, avec ses membres tous en angles et ses coups de genoux qui partent vite. Que les tremblements cessent, qu'elle arrête de penser. Promis, elle serait aussi sage qu'une poupée.

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