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Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS

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Bartemius Croupton Sr*

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Jeu 1 Fév 2018 - 23:01

Un insigne vert et argent était épinglé sur la cape de Bartemius Croupton depuis maintenant quelques semaines mais il arrivait encore que les élèves les moins malins de sa maison ne résistent pas à la tentation de lui jouer quelque mauvais tour. Son air renfrogné qui durcissait ses traits n’inspirait pas la sympathie et les livres qu’il se plaisait à compulser - présentement ‘Le gobelbabil c’est de la balle’ écrit par Gretchen Gripsou et qui lui avait valu de se faire traiter haut et fort de nerd - ne suscitaient que la raillerie de ses camarades. L’élève de sixième année restait pourtant imperturbable dans son étude. Il savait juger quand la provocation qu’on lui adressait était celle de trop et ne se gênait alors pas de profiter de son statut privilégié de préfet pour punir ceux qui outrepassaient les limites en conséquence.

Aussi ne leva-t-il son nez droit des pages poussiéreuses que pour noter mentalement le nom des élèves qui, un sourire malveillant sur les lèvres, s’apprêtaient à quitter la bibliothèque. Il entendit les épaisses portes en bois de chêne se refermer derrière eux et des rires éclater en même temps que se scellait le verrou des deux portes. Le crétinisme des élèves qui se fourvoyaient - mais avec quelle épique fierté néanmoins ! - en pensant sans doute l’avoir enfermé pour l’empêcher de rejoindre les cachots avant le couvre-feu n’arracha qu’un long soupir à sa patience pourtant faite d’acier comme le reste de son caractère. Il n’avait pas attendu d’arriver à l’école de sorcellerie pour apprendre un sortilège aussi basique que ‘alohomora’. Néanmoins soucieux de jeter un coup d’œil à l’horloge qui trônait au fond de la grande bibliothèque, son regard fut naturellement attiré par une flamboyante chevelure qu’il reconnut comme celle d’une élève de une année sa cadette. Artemis Potter au caractère à peine plus apprécié que le sien de leurs camarades de maison mais à la beauté certes plus convoitée. La hardiesse des instigateurs de la mauvaise farce prenait ainsi tout son sens. Elle marchait le long de l’allée sans lui accorder le moindre regard, serrant contre elle quelques lourds ouvrages et les lèvres sans doute pincés par la contrariété de ne pas avoir trouver le bibliothécaire à qui les rendre s’égara-t-il à deviner. « Je te déconseille de sortir maintenant » lui adressa-t-il ses tous premiers mots d’un ton qu’il avait toujours eu froid et coupant. Il avait beau se tenir à quatre tables de l’entrée de leur bibliothèque, il pouvait encore entendre les élèves tenter d’étouffer leur ricanement aussi vainement que leur bêtise. Ils finiraient bien par s’ennuyer et par repartir devant le manque d’action à moins que la rouquine ne soit déterminée à leur en offrir de quelque façon, une attitude hardie qu’il ne lui conseillait guère d’adopter comme il n’avait pas envie de lever sa baguette pour l’aider ou la protéger. L’apprentissage du gobelbabil l’intéressait décidément bien plus en cette calme soirée de novembre et il tourna la page suivante de son ouvrage pour constater que celle-ci était encore consacrée au riche vocabulaire des avares créatures qu’étaient les gobelins pour désigner leur or.


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Dernière édition par Bartemius Croupton Sr le Mer 14 Mar 2018 - 15:43, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Ven 2 Fév 2018 - 11:27

Artemis avait décidé de profiter de la soirée pour s'isoler de ses amies avec lesquelles elle passait la majorité de son temps – ce qui bien entendu, l'empêchait de prendre du temps pour elle-même et profiter de son existence. Elle était sortie du dîner en même temps que la plupart des élèves, et était passée à la salle commune pour récupérer des livres dans l'idée de les retourner au bibliothécaire. La jeune femme se fichait assez de l'heure qu'il était et n'avait pas daigné de jeter un regard à l'horloge qui trônait dans la bibliothèque. Tout ce qu'elle avait noté en y entrant, c'est qu'il n'y avait plus grand monde. Elle surprit son propre regard à se poser sur un élève de sa maison de deux ans son aîné, et qu'elle n'appréciait pas d'ailleurs, et se détourna pour chercher le bibliothécaire dans les tréfonds de la riche bibliothèque de Poudlard. Au bout de dix minutes à chercher silencieusement l'homme dans les rayons, la quatrième année en vînt à la conclusion étrange qu'il n'était pas dans les parages. Tenant à bout de bras ses ouvrages lourds dont elle voulait se débarrasser ce soir – d'autant plus qu'elle avait fait une croix sur sa salade préférée pour sortir plus tôt de table qu'à l'accoutumée – elle entreprit de faire rapidement demi-tour pour abandonner sa tentative ce soir.
Artemis aimait beaucoup le château en pleine nuit étonnamment et contrairement à beaucoup d'élèves qui n'y voyaient que les démons qui se cachaient dans l'ombre. Guère effrayée par les fantômes et autres étranges bruits qui couraient dans les couloirs du château, la jeune femme pourtant évitait toujours de se retrouver dehors après le couvre-feu. Son sens du devoir exacerbé l'empêchait de tenter le concierge de lui retirer des points, car elle s'en voudrait de faire perdre à Serpentard sa légère avance sur les Gryffondor. Néanmoins, si elle n'était pas très effrayée par l'obscurité, le froid tranchant de la voix de son congénère lui provoqua un frisson désagréable qui dévala son dos. Elle s'arrêta brusquement et saisit ce prétexte pour lâcher tous les livres sur la table de Bartemius Croupton, laquelle trembla violemment sous le poids des lourds ouvrages. Voyant qu'il s'était désintéressé d'elle aussi vite qu'il s'y était intéressé, elle plissa légèrement ses yeux avant de les ramener vers la porte close de la bibliothèque.
La jeune Potter lâcha un soupir désabusé devant la stupidité de ses comparses : « Tu penses que j'ai peur de ces goules ? » demanda-t-elle de façon ouvertement amusée, comme si l'idée qu'avait pu sous-entendre le sixième année n'était pas porteuse d'autre chose sinon de stupidité. Mais malgré sa pseudo témérité – Artemis avait peut-être un peu peur d'affronter à elle seule plusieurs élèves mais aurait assurément le courage d'aller au combat – elle s'assit sur la chaise en face du garçon pour jeter un coup d’œil au livre qu'il étudiait. Comme elle ne comprenait rien de ce qui était écrit, elle en vînt à la conclusion que le garçon désirait devenir un gobelin et ne se questionna pas plus que ça sur son activité étrange. « Et tu comptes rester là jusqu'au bout de la nuit ? » demanda-t-elle paisiblement en prenant néanmoins un livre de sa propre pile pour donner l'impression qu'elle ne comptait pas le déranger, alors que c'était exactement ce qu'elle allait faire. Elle entreprit d'ouvrir son ouvrage pour lire des lignes qu'elle avait non seulement lu, mais aussi réécrites pour le bien d'un devoir de trente centimètres pour Slughorn. C'est qu'elle était une élève tout à fait assidue et veillait à avoir les meilleures notes partout, bien qu'elle doive souvent et malheureusement, partager le rôle de meilleur élève avec le Serpentard qui ne faisait justement pas trop attention à elle.

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Dernière édition par Artemis Croupton le Mar 3 Avr 2018 - 16:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Ven 2 Fév 2018 - 13:29

Le bois de la table trembla d’une désagréable manière mais n’arracha pas pour autant le cinquième année à son étude consciencieuse. L’une des premières choses qu’il avait appris à l’école de sorcellerie était que le savoir-vivre à la Croupton - soit de manière silencieuse et discrète - n’était pas communément partager par le reste des élèves. Il aurait même pu tomber dans le préjugé facile de juger avec la même rudesse que ses camarades de maison de noble naissance l’attitude de ceux qu’ils appelaient des « traîtres à leur sang » s’il n’avait pas nagé dans le même chaudron qu’eux. Artemis Potter sans doute irritée de ne pas recevoir son attention la jugea-t-il - car sa flamboyante chevelure criait qu’elle n’avait pas l’habitude de se faire ignorer - ajouta à la démonstration intempestive de sa contrariété une question. Ce que pensait ou ne pensait pas la quatrième année ne l’intéressait guère et il finit de la juger comme une vaniteuse. Aussi l’ignora-t-il de la même manière tandis que son cerveau riche d’une mémoire eidétique ne se laissait pas distraire des mots gutturaux qu’il lisait. Il ne leva les yeux de son ouvrage que lorsqu’il comprit - tardivement avouons-le pour un esprit qui se vantait d’être brillant - que la jeune fille ne lui lâcherait pas la cape. Il fronça légèrement les sourcils en voyant sa main gracile se poser sur l’un de ses livres. Comptait-elle papoter ou lire ? Il n’était que raison et n’aimait pas se heurter à l’incohérence entre une parole et un geste face à ses pairs alors même qu’il s’agissait sans nul doute de ce décalage qui les rendait humains. Bartemius regrettait maintenant d’avoir levé les yeux car, comme il ne savait pas quoi dire, il resta un instant à la regarder un peu stupidement avant de refermer la mâchoire. « Mon avertissement était un peu trop hâtif » siffla-t-il cette fois ci d’un ton qui était passé de froid à glacial. Il n’était pas de nature à s’énerver et n’aurait su dire ce qui lui rendait le visage de sa camarade aussi insupportable. Cette façon qu’elle avait de respirer la complaisance, supposa-t-il. Si elle prenait maintenant la porte, il était sûr et certain qu’il ignorerait son devoir de préfet pour laisser la gazelle se faire dévorer par les serpents. « Est-ce que tu parles toujours autant ? » conclut-il d’un ton qui laissait entendre que sa phrase pouvait se compléter de la supposition suivante « pour cacher le vide intersidéral de ton crâne ». Sa question évidemment rhétorique n’était que la façon qu’il avait trouvé la plus diplomate de lui signifier qu’il préférait qu’elle se taise. Artemis était à vrai dire une élève brillante - il reconnut d'ailleurs entre ses mains un livre de magie avancée pour une quatrième année - dont le Professeur Slughorn ne cessait de vanter les mérites lors de ses dîners (« Il y a des esprits brillants parmi les plus jeunes, brillants ! » s’égosillait-il parfois après un verre de trop). Le jeune Bartemius avait toujours été persuadé quant à lui que la jeune fille devait sans doute jouer de son charme pour se faire rédiger ses devoirs. L’adolescent frustré répugnait à admettre qu’une personne suffisamment superficielle pour porter des boucles d’oreilles puisse être dotée d’un intérêt pour des matières communément et à tort jugées plus ingrates. Lui-même n’était pas encore le sorcier à la moustache et au port impeccable qu’il serait plus tard. S’il n’était pas non plus un garçon négligé et débraillé, on devinait aisément que son apparence n’était pas pour autant la première, ni la deuxième, de ses préoccupations.

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Dernière édition par Bartemius Croupton Sr le Lun 5 Fév 2018 - 10:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Ven 2 Fév 2018 - 16:36

Artemis avait toujours eu une certaine facilité pour cerner les gens. Elle savait quand on se moquait d'elle, elle voyait si la personne était plutôt gentille ou méchante, plutôt hypocrite ou sincère. Le comportement de ses camarades n'avait jamais été un réel mystère pour elle, et sans doute que cela ajouté à sa franchise, l'avait tout naturellement éloigné de ses camarades. Pourtant, le garçon assit à la table, imperturbable, était bien le seul à Poudlard qu'elle n'arrivait pas à cerner. C'était comme s'il créait à lui-seul une catégorie qu'elle ne devinait pas, et c'était sans doute pour cela qu'elle l'évitait la plupart du temps. L'austère jeune homme, outre le fait qu'il était plus vieux qu'elle, semblait aussi jouer dans une autre division que tous les autres élèves de l'école, sans qu'elle ne comprenne comment c'était possible. Si elle même se jugeait d'une certaine manière supérieure à ces âmes qui empruntaient les mêmes couloirs qu'elle, elle parvenait à se sentir un minimum intégrée au sein de leur communauté. La manière glaciale avec laquelle il lui répondit contrastait avec l'amusement qu'elle s'était autorisée en sa présence. Peut-être qu'elle l'avait bien mérité, car il avait dû comprendre tout seul – comment, elle ne savait pas très bien encore, car elle doutait de ses capacités cognitives – qu'elle se moquait de lui. « C'est ce qui me semble » lui répondit-elle d'un air absent en tournant la page qu'elle venait de finir. La jeune Potter se plaisait à raconter qu'en tant que jeune fille, elle pouvait faire deux choses en même temps. Elle posa distraitement sa baguette en face d'elle tandis qu'elle l'écoutait lui répondre. Elle releva vivement ses yeux clairs vers lui qui justement, la fixait, vexée. Artemis eut l'impression qu'il la jaugeait comme si elle était dépourvue de toute forme d'intelligence – humaine et animale – et jamais ne pensait-elle avoir été aussi vexée par un simple regard assorti d'une phrase.
La jeune Serpentard était une habituée des blagues de mauvais goûts, et des regards gênants de certains – de la plupart – des garçons qui passaient à côté d'elle. Elle savait l'effet qu'elle faisait et si elle n'en jouait pas, cela lui donnait quand même l'impression d'avoir une sorte de pouvoir sur les autres. Pour autant qu'elle s'en souvienne néanmoins, elle n'avait jamais vu Croupton la créditer d'un  regard. Celui qu'il venait de lui adresser semblait être le premier, et elle n'était pas habituée à si peu de considération de la part d'un individu du sexe opposé. Les joues rougissantes elle replaça une mèche de cheveux d'un roux flamboyant derrière son oreille, réfléchissant à sa réponse : « On n'est pas tous aussi silencieux qu'une statue » répliqua-t-elle d'un ton tranchant, assortie à son regard qui ne quittait plus ce garçon qu'elle commençait à faire entrer dans la catégorie « nuisible ». Elle était de mauvaise foi, mais elle se sentait tellement blessée par ses vilaines paroles qu'elle n'avait rien trouvé d'autre à faire que de répondre d'une manière qui, elle l'espérait serait tout aussi vexante. Artemis, agacé de ne pas entendre justement le silence à cause des ricanements de ses camarades derrière la porte, se saisit de sa baguette dans l'idée de leur faire regretter d'être né. Mais la vision paisible du garçon en face d'elle la calma sans qu'elle ne sache trop pourquoi et elle opta pour une décision plus diplomatique. Quitte à rester bloquée dans la bibliothèque de l'école, autant qu'elle puisse travailler sans entendre les goules ricaner : « Assurdiato » incanta-t-elle sur la porte pour leur fournir un minimum d'intimité. Ainsi, s'il voulait la mettre à mort, personne ne le saura jamais.

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Dernière édition par Artemis Croupton le Mar 3 Avr 2018 - 16:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Sam 3 Fév 2018 - 11:45

L’ironie, la bravoure des faibles et lâcheté des forts, sa jeune interlocutrice savait en jouer. Et le préfet s’interrogeait de connaître la catégorie de personnes à laquelle la rouquine appartenait. Car ce qui agaçait encore plus le jeune homme monacale que les défauts de l’âme - il savait que la vanité était mère de nombreuses afflictions comme elle s’exprimait chez lui d’une autre manière - était l’incompréhension. Et Artemis Potter était à Bartemius ce que le labyrinthe de Dédale était à Thesée. Il aurait ainsi préféré qu’elle défausse sa chevelure à ses yeux autant que sa voix à son oreille. Une idée à laquelle elle ne semblait pas agréer comme elle le compara bientôt d’une manière directe - qui lui fit hausser les sourcils - à une vulgaire statue. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui fasse l'offense de lui répondre et nota dédaigneusement que l'ironie devait finalement être chez elle la lâcheté du fort. Lui ne comprenait pas ce qu’elle pouvait reprocher à la douce mélodie du silence comme le château, qui en était tristement dépourvu malgré son grand nombre de statues, lui faisait chaque jour regretter sa maison. Les craquements des lattes du parquet et des bûches dans la cheminée du grand salon idéalement situé à côté de la bibliothèque, les pages d’un ouvrage qu’on compulse, le grattement d’une plume sur un parchemin lui manquaient. Il oublia un instant les rires étouffés de leurs camarades et considéra la jeune fille dans le silence religieux de l’automne. Le sifflement du vent et les gouttes de pluie qui jouaient des percussions sur les carreaux étaient une douce mélodie et il remarqua distraitement dans cet orchestre le nez en jolie forme de trompette de la quatrième année. « Et c’est bien regrettable - lui fit-il savoir d’un ton moins abrupte en adoucissant même ses propos d’un haussement d’épaules - Le silence n’est pas une langue morte quoi que tes amies et toi puissiez en penser » pour mieux l’écraser de l’un de ses nombreux euphorismes qui poussaient encore les autres élèves à le railler. Il semblait vouloir s’émanciper en toute chose, et jusque dans les mots qu’il choisissait, de la médiocrité qui s’était invitée dans leur maison pour lui rendre autrement ses lettres de noblesse et sa grandeur. Mais dans sa vive arrogance lui-même n’était pas exempt de préjugés. Il ne tolérait personne parmi les élèves de sa maison - et sûrement pas la jovialité qu’il jugeait légère de la jeune fille lorsqu’elle s’entourait de ses deux meilleures amies - et ne tolérait personne d’autre dans ce grand château que ses amis Raven Fawkes et Basil Carrow. Il appréciait autant l’intégrité de l’une que l’opportunisme de l’autre lui même serpentant en quête de son identité entre ses deux concepts. La politique l’intéressait déjà même si elle ne devançait pas encore son amour des langues étrangères. Il était plus dans la réflexion que dans l’action et lorsque la rouquine lança un simple sortilège de silence vers les deux portes il regretta de ne pas être celui qui y avait pensé et se rebiffa dans les pages de son bouquin. La langue des gobelins était certes moins mélodieuse. « Agréable n’est-ce pas ? » grogna-t-il comme s’il avait marqué un bon point derrière les pages de son livre qui dissimulaient un orgueilleux sourire.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Sam 3 Fév 2018 - 16:18

Artemis avait beaucoup de passions dans la vie. Outre le fait qu'elle adorait observer les manies les plus étranges de ses congénères – elle avait remarqué que celles des Serpentards étaient tout naturellement plus distinguées que celles des élèves des autres maisons – elle adorait aussi ne pas se laisser faire. Elle ne savait pas très bien pour qui se prenait le garçon qui étudiait en face d'elle – probablement pour être cultivé qui valait mieux qu'elle  – mais la jeune fille avait décidé de répondre à toutes les mauvaises paroles du serpent. Cette attitude aurait le don selon elle, de le déranger et c'était tout ce qu'elle désirait maintenant qu'il l'avait lancé. Sa comparaison assez pitoyable à une statue le fit hausser un sourcil et Artemis bizarrement, ne savait pas s'il avait réellement comprit ce qu'elle voulait dire. Elle avait bien conscience de sous-estimer la plupart des gens, mais malheureusement, ils ne se montraient jamais à la hauteur. Bartemius Croupton, s'il savait au moins manier les piques comme elle maniait sa baguette, n'était pas à sa hauteur selon elle. Gênée par son regard insistant, elle redoutait la réponse qui, elle le savait, serait au moins aussi vexante que tout ce qu'il avait dit jusque-là, c'est-à-dire, presque rien. Le ton qu'il employa néanmoins eut le don d'étonner un peu la jeune fille qui s'était attendue à une réponse d'un froid polaire. Etait-il seulement capable de réchauffer un peu ses mots ? Des rares regards qu'elle lui avait accordé à la dérobade, il était ressorti de sa fine analyse que le préfet était un garçon solitaire – élémentaire mon cher Watson – et assez froid avec la plupart de ses camarades. « Apparemment » commença-t-elle, « ce n'est plus une langue que tu parles depuis quelques minutes ». Comme désireuse de lui montrer qu'elle ne voulait pas être son ennemie – pas totalement – elle lui fit un sourire qui lui dévoila ses dents blanches.
Elle avait finit par se dire que finalement, le seul bruit désagréable était celui des ricanements de ses camarades, si bien qu'elle lança un sort à la porte pour avoir la paix. La voix de son interlocuteur n'était pas dérangeante, bien qu'apparemment dénuée de toute émotion, et Artemis préférait assurément son timbre à celui des autres camarades qu'elle fréquentait plus souvent. Néanmoins, à peine avait-elle fait couper tout bruit parasite, qu'elle se demanda si c'était vraiment une bonne idée. Elle allait demander cela à voix haute, comme si Croupton allait avoir réponse à son interrogation, mais il se permit de lâcher une phrase minuscule qui ressemblait à un grognement. La fille Potter leva un sourcil, croisa ses mains sur son livre et estima que c'était là, le meilleur remerciement qu'elle pourrait retirer de lui. « De rien » lui dit-elle en levant les yeux au plafond de la bibliothèque. Elle remarqua qu'une feuille de parchemin dépassait de son livre et elle la tira pour remarquer qu'il s'agissait d'un de ses dessins abandonné et oublié au fond de l'ouvrage. Zut. Le Lac Noir était assurément le sujet qu'elle préférait dessiner à Poudlard, si bien qu'elle en faisait une obsession à gribouiller partout ses traits.  Elle retourna la feuille pour qu'il ne puisse pas la voir et jeta à nouveau un coup d'oeil au livre qu'il étudiait : « Pourquoi t'intéresses-tu au gobelbabil ? » lui demanda-t-elle, sincèrement perplexe face à une activité si peu reposante. C'est qu'elle savait que les gobelins avaient des dizaines – sinon des centaines – de mots différents pour désigner leur or, et Artemis ne comprenait pas où était le loisir à apprendre toutes ces pages. Elle préférait assurément dessiner le lac de Poudlard, les voûtes de la grande Salle, ou les statues à l'entrée du parc, plutôt que de se perdre pendant des heures à apprendre des mots qu'elle n'utilisera qu'une fois dans sa vie.

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Dernière édition par Artemis Croupton le Mar 3 Avr 2018 - 16:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Mar 6 Fév 2018 - 11:53

Le pragmatisme de la rouquine n’en finissait pas de heurter les formulations théoriques de l’adolescent dont les traits se renfrognaient au fur et à mesure de leur conversation. C’est que son visage qui se contractait aurait pu finir par engloutir jusque son nez si celui-ci n’avait pas été si fort.  Bartemius qui vantait les mérites du silence n’avait cesse de répondre à chacune des formulations d’Artemis comme si elle avait été l’un de leurs professeurs qu’il était soucieux d’impressionner par son savoir et son bon verbe. Aussi lorsque celle-ci le lui fit remarquer il se tut et ne répondit pas même à son sourire étincelant et bien trop vainqueur à son goût. Il semblait que la logique implacable de la jeune fille - dont il avait pourtant douté qu’elle soit pourvue en même temps que de toute autre trace d’intelligence - ait eu raison de lui. Ce constat ne lui plaisait guère et il baissa les yeux vers son ouvrage en ne trahissant la rage dont il fulminait que par le rouge écarlate lui colorant le bout des oreilles.

Bartemius se plongea de nouveau dans son étude après s’être juré de ne plus jamais adressé un seul mot à la jeune fille de toute sa vie mais se trouva bien vite contraint au parjure. Il sut résister à la tentation de se moquer de son dessin qu’il aperçut brièvement avant qu’elle le retourne - et dont la qualité du trait n’était pourtant pas à remettre en cause - mais pas à celle de parler du gobelbabil. Il essaya pourtant de conserver le silence et se passa une main à l’arrière du crâne pour chasser l’inconfort qui l’animait. Comme tout être farouchement passionné, il était compliqué pour l’adolescent d’éconduire une si franche et indécente invitation à en discuter. « Ce n’est pas une langue qui m’intéresse particulièrement » se défendit-il sans lever les yeux de son livre et en ouvrant à peine les lèvres comme un enfant contrarié dans son étude. Artemis Potter était une idiote, se répétait-il, pourquoi dont aurait-il désiré parler de ce sujet avec elle, s’interrogeait-il encore. Les raisons qui le poussaient à aimer les langues étrangères étaient tellement nombreuses qu’il n’aurait pu lui répondre de manière courte et concise sans les contraindre de passer une nuit blanche entre ces étagères. Il lui aurait fallu partir des Seconds Analytiques d’Aristote et lui expliquer les syllogismes logiques et les syllogismes discursifs et il doutait certes qu’elle l’ait interrogé pour recevoir un exposé en réponse. Le jeune Bartemius était entré à l’école en parlant près de quinze langues, il en maîtrisait aujourd’hui plus de quarante. Plus il apprenait de langues, plus le jeu lui paraissait facile. Son esprit avait atteint une logique telle qu’il n’était plus lisible pour la plupart de ses camarades. Il souffla - plus contre lui-même que contre son interlocutrice - en baissant finalement l’ouvrage qu’il tenait dressé devant lui comme un bouclier. « J’aime l’apprentissage des langues de manière générale, le langage nourrit la pensée comme la pensée nourrit le langage » ne trouva-t-il aucune autre manière de lui expliquer plus sommairement son intérêt. Il reprit son livre pour étayer sa réponse de l’exemple d’une construction grammaticale mais le gobelbabil était frustre en la matière. Il sélectionna alors un autre exemple qu’il avait sous les yeux. « Je ne verrais plus un gallion maintenant mais un gringnuk ou encore un gringanik selon que je l’investisse intelligemment ou - il reprit à voix haute sa lecture là où il l’avait interrompu - selon qu’il me soit dérobé après un dur labeur par ces sales … oh c’est un impôt ! » conclut-il avant d’arriver au dernier mot comme son œil précédait sa langue. Une chose que l’on apprenait aussi en se penchant sur la langue des êtres magiques de leur société était les plus farouches sentiments qu’ils entretenaient à l’égard des sorciers. « Et puis faute de langage universel, parler la langue des citoyens d’autres pays et des êtres magiques qui vivent le plus souvent à moins de deux lieux, est-ce que ce n’est pas la base de la fraternité magique ? » l’interrogea-t-il simplement d’une manière tout à fait rhétorique.


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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Jeu 8 Fév 2018 - 19:25

Artemis avait été élevée dans le pragmatique anglais qui faisait toute la réputation de ceux-ci et elle n'hésitait absolument pas à en user avec son camarade d'un an son aîné. Elle se plaisait à heurter sa sensibilité, car lui semblait-il, il n'était pas très habitué à recevoir des réponses piquantes, lui qui était si doué au contraire pour les formuler. La jeune femme s'amusait de la situation en enroulant une de ses mèches rousse autour de son index. La conversation pourtant, s'éloignait des revers brûlants que l'un et l'autre s'envoyaient, et c'était le garçon qui pour le coup et à ses yeux, faisait le plus preuve de maturité. On ne leur demandait pas, à quatorze et quinze ans, d'être aussi mature que des adultes de trente-cinq et Artemis ne cherchait absolument pas à l'être. Elle s'amusait au contraire de cette douce candeur et de ces délicats enfantillages, les derniers avant de véritablement changer vers ses quinze ans. Elle l'observa quelques instants encore, se demandant silencieusement d'abord, pourquoi Bartemius Croupton désirait apprendre le gobelbabil. Les gobelins étaient assez effrayants dans leur propre nature, et étaient d'autant plus austères face aux sorciers. La Potter se demandait donc ce qui lui donnait encore envie de se rapprocher de cette étrange communauté. Elle n'était pas de celle à rejeter impunément toutes les créatures magiques de la terre, bien qu'elle se portât mieux entourée de sorciers, mais elle ne voyait pas l'intérêt de communiquer avec eux autrement que dans la langue de Shakespeare. Pourtant son camarade de toute évidence, avait une tout autre vision de la chose. Elle retourna vivement son dessins, vit les yeux sombres du jeune homme se poser dessus et se demandant s'il allait relever le grossier gribouillage, elle rougit légèrement. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'il lui confia ne pas s'intéresser particulièrement à la langue. Incapable de tenir la sienne, elle lui répondit : « Je ne vois pas très bien comment on peut l'être en effet. Il faut du courage pour apprendre les trois-cent cinquante mots désignant l'or ». Car si elle ne connaissait que deux de ces termes, elle n'était certainement pas une spécialiste. Pas de la trempe de son camarade assidu, en tout cas. La jeune femme préférait encore apprendre le vocabulaire spécifique à l'astronomie, plutôt que de se perdre dans plusieurs centaines de pages de gobelbabil.
Bartemius, qui lui semblait être un garçon mutique, proposa une suite à ses propres propos, de telle manière qu'ils lui firent froncer les sourcils à nouveau. Il n'était pas rare celui capable de capter l'intérêt de la rouquine, mais plus rare était celui qui en était capable dans la même minute. Cette fois-ci pourtant, elle ne connaissait pas la curiosité mais le profond désaccord. Artemis se laissa un peu bercer par sa voix qui lisait rapidement les lignes qu'il devait lire avant qu'elle n'intervienne pour détruire son calme, et sortit de son songe lorsqu'il s'exclama qu'il s'agissait d'un impôt. Elle le considéra quelques instants, un peu amusée, et se décida enfin à prendre la parole pour lui fournir le fond de sa pensée. « La pensée et le langage sont certes liés » commença-t-elle en retroussant légèrement son nez, « mais c'est la pensée qui nourrit le langage et c'est ce dernier qui illustre la pensée ». Elle se tut pendant quelques instants, fixa longuement le jeune homme avant de détourner les yeux vers sa feuille de dessin retournée : « on pense avant de parler et parfois même, les mots ne suffisent pas à exprimer la pensée  » expliqua-t-elle davantage, en ponctuant sa phrase d'un léger haussement d'épaule, « ce n'est pas moi qui le dit, c'est Descartes ». La culture d'Artemis avait ses limites qu'elle ne pensait pas découvrir ce soir.
L'austère Croupton s'épancha ensuite sur la qualité du langage et l'utilité des langues pour renforcer la fraternité et un franc rire s'échappa des jolies lèvres rosées de la jeune femme devant cette affirmation – qui aurait pu être vraie si elle ne venait pas d'un garçon si seul. D'après les souvenirs vagues qu'elle avait de lui – elle ne se souciait de son existence qu'en cours et par pur esprit compétiteur – il restait plus souvent seul et devait se convaincre de le rester avec la fameuse maxime « mieux vaut être seul que mal accompagné ». Elle laissa ses yeux bleus se promener sur le visage de son préfet avant de répondre d'un air paisible : « Le langage est destiné à la communication, oui. C'est un instrument social car les hommes ont besoin de communiquer mais... Tu ne me sembles pas être quelqu'un de particulièrement bavard, Bartemius ». Elle se permit de le nommer par son nom pour adoucir le triste paradoxe qui s'étendait distinctement sous ses yeux, hypnothisé par ses livres sur le gobelbabil.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Ven 9 Fév 2018 - 17:19

L’esprit profondément cartésien du préfet se trouva heurté que sa camarade retourne contre lui l’un de ses maîtres à penser. Il aurait été faux de dire pourtant que seule la raison commandait la quête de vérité de l’adolescent comme toute sa passion commandait également la quête de la puissance. Et sans doute était-il plus proche en cela des philosophes allemands qui s’étaient plu à discuter avec les écrits du français pour mieux les décrier. Aussi Bartemius resta-t-il campé sur sa position comme un gobelin sur son sac de gallions. « Le langage est en effet une faculté qui dérive de la pensée mais la pensée recourt aussi au langage pour se former et ne se contente pas de l’illustrer. Je dirais même que nous ne parlons pas et ne pensons pas dans le langage mais dans une langue et cela suffit à justifier mon intérêt de vouloir toutes les connaître » reprit-il en se caressant au-dessus de la lèvre supérieure une moustache qui n’existait pas encore sur son visage imberbe. Il s’agissait autant d’un geste qu’il avait quand il était plongé dans une profonde réflexion que lorsqu’il réprimait des envies de puissance. Le fantasme de la connaissance totale l’animait et sa faim de connaître tous les mots - pour que jamais aucun ne fasse défaut à sa pensée - n’avait d’égale que son fantasme de devenir un surhomme.

« Tu ne trouves peut-être pas cela intéressant pour désigner de l’or en gobelbabil - son erreur à elle pensait-il tout bas - mais peut-être que tu trouverais cela intéressant si tu traversais le désert de parler la langue des touaregs ? » suggéra-t-il dans un haussement d’épaules un peu naïf comme si la possibilité que la jeune rousse se lance dans la traversée du désert puisse survenir dès le lendemain ; encore que son plus gros problème n’aurait pas été de s’égarer mais de voir sa peau diaphane cramer sous le feu jaloux du dieu apollon. Le tamasheq, le tamahaq et le tamajaq étaient les langues préférées de l’adolescent mais il lui semblait qu’il s’agissait d’un aveu bien trop intime pour qu’il puisse ne serait-ce que oser penser à le formuler à son interlocutrice. Il ne put néanmoins s’empêcher de lui dévoiler une partie de sa passion en faisant rouler sur sa langue des sons mélodieux qui flattaient toujours son oreille à lui. « Là où tu te perdrais en ne sentant que le vent, d’autres hommes le traverseraient en voyant le Beshabar, vent noir et sec du nord-est qui arrive du Caucase, le Nafhat, une rafale originaire d’Arabie, le Mezzar-Ifoulousan, un vent violent, glacial, venu du sud-ouest que les Berbères appellent celui-qui-plume-les-poules, le Samiel, poison et vent d’origine turque souvent mis à profit dans les batailles. Autant que les vents empoisonnés, comme le Simoun d’Afrique du Nord ou le Solano, qui arrachent au passage des pétales rares et provoquent des étourdissements ». Bartemius se racla aussitôt la gorge et baissa un regard un peu gêné vers l’ouvrage qu’il étudiait avant que Artemis ne vienne le distraire. Elle avait très justement pointé son incapacité à communiquer avec ses pairs et il lui semblait qu’il s’était quelque peu trahi en lui faisant ce drôle d’honneur de lui parler pour la première fois alors même qu’il n’avait pourtant rien dit de très intime. Les langues du désert, sans doute pensait-il, avaient ce don de rendre toute chose intime par leur seule sonorité. « La plupart des hommes ne reconnaîtraient tristement pas ce qui se trouve juste sous leur nez s’ils ne connaissaient pas le mot pour le désigner » reprit-il de son ton froid et monastique sans ne plus du tout oser lever son regard noir et dur du bouclier de ses pages. L’ironie de sa formulation - comme son orgueil l’aveuglait - ne lui apparut à aucun moment car il n’y avait pas que de la haine entre les deux élèves. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il tenait à l’éloigner si farouchement ? Et puis, elle l’avait vexé en le traitant de statue puis de garçon mutique. Il lui semblait qu’elle n’était pas en droit de le juger de la sorte quand lui pourtant ne se gênait pas de lui rendre la politesse. Il choisit vicieusement un autre exemple - tiré pourtant de la peinture impressionniste qu’il méprisait comme tout autre art - pour l’attaquer. « William Turner exprima le premier sur un tableau la pluie et la fumée plutôt que la locomotive que les hommes pressés voyaient. Sans doute suis-je donc en la matière aussi peu bavard que ton brouillon … » désigna-t-il d’un coup de menton la page qu’elle avait retourné mais toujours sans lever les yeux de son livre. L’horloge de l’école sonnait au loin l’heure du couvre-feu mais le sortilège qu’avait lancé la jeune fille empêchèrent les neuf coups d’ébranler les murs de la bibliothèque. Le lieu ne lui avait jamais paru aussi vivant et même ses silences semblaient être devenues des respirations. Décidément, il détestait tout à fait la sorcière.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Ven 9 Fév 2018 - 23:01

Artemis était comme tous ces élèves assoiffés de savoir : curieuse. En cela, elle aimait particulièrement étudier la paradoxale pensée humaine. Cette dernière, qui non seulement semblait vaste mais aussi informe, voyait des millions et des milliards d'esprits penser différemment d'une manière ou d'une autre. Si certains se différenciaient par la manière dont ils buvaient leur thé ou juste par la marque de celui-ci – et étaient donc des esprits étroits et très peu intéressants – d'autres encore, comme ceux de Bartemius et Artemis de toute évidence, se ressemblaient tout en marquant proprement mais sobrement leurs différences. Outre le fait qu'ils n'étaient pas du même avis, les deux adolescents ponctuaient leurs pensées d'exemples et contre-exemples, comme dans un désir de domination intellectuelle qu'ils ne pouvaient refréner. Elle l'écoutait parler, se retrouva vite subjuguée d'une certaine manière par ses paroles, parce qu'elle retrouvait avec ce garçon antipathique un étrange alter-ego, de ceux que l'on accepte pas mais que l'on respecte quand même par la dure force des choses. Elle le trouva amusant à le voir camper sur ses positions et comprit même la sienne, désormais plus poussée, au point d'être au moins partiellement d'accord avec ses propos. « On dit qu'on ne décide pas de la même chose dans une langue ou dans une autre... » commença-t-elle pensivement, en laissant un doigt songeur s'égarer sur son menton pâle, « es-tu d'accord avec cette affirmation ? » ajouta-t-elle, franchement curieuse d'avoir l'avis d'un garçon qui, de toute évidence avait largement dépassé le stade de bilingue qu'elle n'atteignait même pas. La jeune Potter se complaisait dans la langue de Shakespeare et n'avait pas pour vocation de voyager. La jeune Serpentard aimait le Royaume-Uni et ne trouvait ailleurs, aucun attrait, comme si son cerveau restait focalisé sur l'humain et non pas sur le reste. Elle se souciait bien peu des choses qui ne pensaient pas comme les bâtiments, les vestiges ou les vallées et les observait bien peu finalement lorsque sa famille partait en vacances. Artemis étudiait l'humain de loin, ses défauts et ses qualités, ses manies et son cœur. Pouvait-elle en faire de même avec un camarade qu'elle connaissait bien peu et qui demeurait imperturbable ? Elle en arriva à la conclusion qu'il suffisait de pousser un peu pour le voir craquer et se décida à continuer de nourrir la conversation par son verbe – qui, lui semblait-il agaçait lentement mais sûrement le préfet. « Je peux te demander combien de langues tu parles ? » lui demanda-t-elle à brûle-pourpoint.

La question étrange que lui retourna le préfet de la noble maison de Salazar lui arracha un semblant de rire. Chez les touaregs ? Qu'irait-elle faire en plein désert, elle la rouquine à la peau tout naturellement diaphane ? Elle ne voyait pas très bien l'intérêt, à moins qu'elle ne souhaite ressembler à une chipolata. « Je suis tellement claire que même sous dix centimètres de tissus, je ne pourrais pas mettre le nez dehors » souligna-t-elle gentimment, avant d'ajouter plus sérieusement : « Mais qu'irais-je faire en plein désert ? Je ne préoccupe pas tant de la nature que des hommes ». A son tour d'être contradictoire. S'intéresser aux hommes n'était possible qu'en les comprenant vraiment. Or, avec l'anglais pour seule langue, la jeune femme ne pouvait comprendre que ses compatriotes, ou les érudits qui connaissaient tous les mots, et structures de phrase de la glorieuse langue anglaise. Mais il semblait animé par une franche passion pour les langues étrangères, et la Potter ne pouvait qu'admirer discrètement la fougue d'un garçon si jeune, malgré les regards des autres. Elle-même avait des passe-temps assez communs, car tout le monde ou presque dessinait – et elle doutait que le garçon devant elle s'adonne aux gribouillages intempestifs au lieux d'écouter son professeur – et tout le monde ou presque chantait. Elle se retrouvait à être d'une affligeante banalité et ne pouvait se démarquer que par la singularité de sa couleur de cheveux, d'un rouge flamboyant immanquable. « C'est une façon de voir les choses » murmurra-t-elle lorsqu'il eut finit sa longue tirade, car elle ne doutait pas un seul instant qu'elle ne verrait en effet que le vent. Elle surprit sa gène, ou interpréta ainsi la manière dont il baissa les yeux et préféra ne rien dire dessus, parce qu'elle savait bien que partager ses passions, c'était au fond donner la clé de Barbe Bleu à sa femme, avec la tentation infâme d'aller fouiner plus loin. Artemis pouvait saisir la crainte de voir quelqu'un pousser sa propre porte interdite et comprenait finalement son camarade qui ne désirait pas qu'elle soit celle qui enfoncerait la sienne.
Le ton froid qu'il utilisa pour lui répondre la fit réagir et elle lui en voulu d'avoir ainsi brisé le moment paisible mais gêné qui s'était installé entre eux. « En effet, car la plupart des hommes ne voient pas plus loin que le bout de leur baguette » appuya-t-elle malgré elle, d'un ton cassant. La jeune femme comprit qu'elle venait de s'enfoncer en le jugeant hâtivement – mais non pas moins justement à son sens – lorsqu'il lui répondit en utilisant son « brouillon » comme exemple. Elle baissa les yeux vers la feuille qu'elle avait honteusement retournée, comme pour cacher finalement, cette passion derrière une porte fermée à clé. Prenant son courage à deux mains, elle retourna la feuille pour essayer de juger avec un œil objectif ce qu'elle avait fait. La quatrième année ne savait même pas pourquoi elle accordait du crédit à ce que lui disait son aîné, qu'elle savait être une pique de vengeance. Même s'il s'agissait à ses yeux de sa plus belle réussite, parce qu'elle dessinait le lac gelée par le froid de l'hiver depuis sa première année, Artemis voyait bien que tout n'était pas parfait. « Tu as raison » confia-t-elle, les joues rouges autant de colère que de honte d'admettre ses erreurs : « j'aurais dû davantage estomper la glace sur la rive du lac, et repasser quelques coups de crayons sur les nuages pour leur donner un aspect plus réel. Je ne comprends pas pourquoi je ne l'ai pas fait avant... » admit-elle à demi-mot, avant de relever ses yeux clairs vers le garçon. Ce fut à son tour de se racler la gorge, comme prise au piège dans une pièce fermée à clé. Elle détourna les yeux en croisant son regard, car elle avait l'étrange et désagréable impression qu'il sondait son âme autant que ses dessins. Mais comme eux et comme l'avait souligné Bartemius Croupton, elle n'était qu'un brouillon.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Lun 12 Fév 2018 - 13:59

Si une langue lui avait permis de s’appliquer à ne plus répondre à sa camarade de maison, Bartemius se serait empressé d’en utiliser tous les codes pour alimenter sa pensée. Il s’était attendu à ce que discuter avec Artemis soit une activité décevante mais ne s’était pas attendu à ce que ce soit son fruste esprit à lui - plutôt que celui de son interlocutrice - qui limite la discussion. Il ne répondit à la jeune fille que par un froncement de sourcils en continuant à se caresser au-dessus de la lèvre supérieure. Car, du haut de ses quinze ans, sa raison autant que son expérience en matière de décision se trouvaient plutôt réduites (moins néanmoins que celles de ses deux soeurs). Le jeu de domination auquel ils jouaient tous les deux semblait ainsi l’avoir conduit jusque dans une impasse intellectuelle. Il aurait pu lui répondu que non, jamais aucun code de pensée ne l’avait conduit à prendre une décision différente ; mais cette réponse contrariait tout à fait sa volonté de s’émanciper des barrières de sa langue maternelle. Il aurait au contraire pu lui répondre que oui ; mais cette réponse contrariait tout à fait sa volonté de s’émanciper des barrières du langage même. Que le résultat de ses actions (auxquels il réduisait son intelligence et toute sa personne) soit la somme d’un seul code ou bien au contraire la somme de tous les codes, il s’agissait de deux pensées qui, si elles pouvaient paraître contraires, étaient finalement aussi peu réjouissantes l’une que l’autre. En d’autres termes, cela aurait arraché la langue à l’adolescent de reconnaître qu’il pouvait se tromper et que donc la jeune fille pouvait avoir raison. Son génie malin trouva un joker à défausser de sa main lorsqu’elle lui demanda plus frugalement combien de langues il savait parler. « Je ne pense ni ne parle suffisamment de langues pour être en mesure de répondre à ta première question, je ne maîtrise que quarante langues, plutôt trente neuf même - répondit-il de manière académique et sans aucune trace de fausse modestie comme un nombre faramineux de langues lui était encore inconnu avant de préciser l’élément de sa soustraction - la langue des trolls ne compte pas vraiment ». Cette dernière langue qui n’obéissait à aucune construction grammaticale n’était constituée que de noms dont la liste aurait pu tenir sur un mouchoir de poche. Voilà bien une langue qui offrait un raisonnement autant que des possibilités de décisions fort limités.

Le pragmatisme de l’Anglaise sur la blancheur de sa peau le frappa encore. Il n’y répondit pas comme il était aussi muet que sourd en la matière. Il la fustigea même mentalement d’être une vaniteuse souhaitant détourner l’ingrat sujet intellectuel de leur discussion vers une invitation futile - sinon déplaisante - à se perdre dans la contemplation de ses traits. Il y résista farouchement en tournant une nouvelle page de son livre. Et quand Artemis finit par lui répondre qu’elle n’aurait rien à faire dans le désert - seul paysage qui touchait son âme à lui comme il était uniquement composé de l’érosion du reste du monde par les vents - il se vexa comme s’il l’y avait véritablement invitée. Elle précisa avec douceur s’intéresser davantage aux hommes foulant la terre de leurs pieds que par la terre elle-même. Le raccourci que opéra naturellement l’esprit du garçon pour réduire les hommes à la seule expression de leur intelligence l’empêcha de s’offusquer d’une pareille drôlerie. « Si c’est l’intelligence humaine qui soulève ton intérêt, je redoute que tu sois déjà perdue en plein désert … » répondit-il plus méchamment dans le fond que dans la forme de ses propos pour désigner son entourage car il ne parlait pas encore la langue de bois à cette époque. Il nota malgré tout distraitement le premier point commun qu’ils semblaient partagés avec la jeune fille. Si l’homme qui souhaitait parler toutes les langues ne rêvait que d’entendre la mélodieuse langue des vents, la femme qui souhaitait comprendre tous les hommes ne fouillait des esprits uniquement constitués de plaines désolées lui semblait-il. Il avait toujours entretenu envers Artemis - et surtout contre son groupe de meilleures amies - de farouches préjugés. De son étroit point de vue, Astora et Melody étaient au genre humain ce que la langue de trolls était au langage.

Bartemius avait retrouvé toute l’irritation du sable mais son ton avait quitté la chaleur du désert pour retrouver un froid polaire. Il fronça légèrement les sourcils quand Artemis reprit la vérité générale qu’il avait énoncée. La plupart des hommes ne voient pas plus loin que le bout de leur baguette. Que voulait-elle dire ? Il lui semblait qu’elle avait réduit cette accusation à une seule catégorie d’individus voire à un individu en particulier et se sentit visé sans néanmoins comprendre pourquoi. Il se flattait d’être l’un des élèves les plus éclairés qui arpentait les couloirs du château et, si sa volonté de puissance n’avait pas été si écrasante, il se trouvait convaincu que le choixpeau magique l’aurait envoyé dans la maison des érudits. Aussi ne s’abaissa-t-il pas à interroger là-dessus la jeune fille et tourna-t-il une nouvelle page de son livre sans toutefois avoir lu ni retenu aucun mot de la page précédente. Il regretta un peu d’avoir qualifié péjorativement son dessin de brouillon lorsqu’il la vit l’examiner piteusement et sans la moindre pudeur et il rougit même un peu derrière sa muraille en papier. Il n’avait pas été très sympathique considérant de plus le fait que lui-même ne s’était jamais essayé à l’exercice et n’aurait sans doute rien su dessiner. Comme elle était penchée au-dessus de son dessin, il profita qu’elle soit distraite pour lever un œil de ses pages et considérer à son tour ses traits de crayon. Ils avaient beau être fins et sûrs, leur observation le remplissait de malaise. Les dessins pour lui étaient par essence trop mensongers. Leur regard se rencontrèrent à nouveau et comme il lut pour la première fois de la gêne dans le visage de la jeune fille qui d’ordinaire était éclairé d’une magnifique confiance, il devina qu’elle devait être sincère quand elle parlait avec un crayon et souhaita maladroitement la rassurer. « Tu devrais surtout t’interroger pour savoir ce qui t’a poussé à dessiner en premier lieu, toute cette activité est une perte de temps » blâma-t-il tous les arts plutôt que la seule expression de l’un d’eux par sa plus jeune camarade.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Mer 14 Fév 2018 - 13:47

Artemis de son point de vue de jeune étudiante à qui tout ou presque réussissait, avait l'impression d'avoir en face d'elle un garçon de la même trempe. De cette trempe que rien n'arrêtait jamais, et qui continuait à traverser l'océan malgré les vents et marées. Bartemius était de toute évidence un garçon instruit, tout du moins assez pour discuter avec elle de sujets profonds, comme elle les aimait. La Potter pouvait s'avérer très bavarde avec ses amies mais ne discutait avec elles que de sujet superficiels et sans réelle importance. Tandis qu'elle découvrait chez son préfet la possibilité de parler avec quelqu'un qui avait assez d'expérience pour donner son avis. Elle-même ne devait la sienne qu'à sa curiosité qui lui faisait lire moult de philosophes et écrivains de son temps comme des anciens. La question qu'elle lui avait posé était ambitieuse, mais elle désirait réellement avoir son point de vue. Aussi fut-elle terriblement frustrée de voir qu'il ne lui répondait pas et daignait lui dire ne pas connaître la réponse, parce qu'il ne parlait pas assez de langues, disait-il. Alors, lorsqu'il se permit de lui donner le chiffre exact du nombre de langues qu'il parlait, Artemis ne put s'empêcher de le regarder d'un air ahuri. Ahuri à la fois du nombre de langages qu'il maîtrisait à son âge, mais aussi ahurie de l'excuse bidon qu'il lui avait sorti et dont il venait de trahir l'imperfection avec sa vaniteuse précision. Croupton avait un ego surdimensionné, à n'en point douter. « Ton excuse ne marche pas, vu le nombre de langues que tu parles, mais je vais faire comme si j'étais idiote et ignorer ta pirouette pour ne pas répondre à ma question » dit-elle, davantage amusée que contrariée.  Bartemius réagissait de manière à ce qu'elle ne puisse le comprendre, car il la prenait toujours à contre-pied de ce qu'elle espérait. C'est cette pensée d'ailleurs, qu'exprimait le sourire qu'elle lui adressait. L'échappatoire était bien trouvé et en ce sens, elle n'allait pas le condamner inutilement. S'il ne voulait pas donner son avis, ainsi soit-il, bien qu'elle-même ne se privait jamais de donner son point de vu. Car Artemis trouvait ça merveilleux d'utiliser le langage pour donner son avis et exprimer sa pensée, quand bien même elle réduisait celle-ci par la force des choses. Car là-même était toute l'essence de ce qu'elle appréciait chez les hommes. Elle ne pouvait communiquer avec la nature pour avoir son avis, alors qu'elle pouvait le faire avec les gens de son espèce. Peut-être qu'elle y trouvait une certaine poésie, au fond. Une forme d'art.

La réponse froide voire mauvaise de son préfet la fit sortir de son songe mais loin de la braquer, la fit exploser de rire, par la triste vérité que soulignaient ses mots. Le rire d'Artemis était assez agréable à entendre, comme des cristaux qui se touchaient délicatement entre eux. Léger et sincère, il la représentait finalement assez bien. Elle passa une main dans ses cheveux, dans un toc pour calmer un peu son hilarité. « Tu as tout à fait raison » affirma-t-elle, entièrement d'accord pour une fois, avec son interlocuteur, « certains ne peuvent remplacer par la parole le vide intersidéral de leur crâne. Mais ce n'est pas l'intelligence qui m'intéresse, c'est peut-être même la chose à laquelle j'accorde le moins d'importance » lui confia-t-elle gentiment, tout sourire. Artemis laissa ses yeux se balader sur les étagères d'un air songeur. L'humanisme de la jeune femme s'intéressait plus au fond qu'à la forme des propos. Peut lui importait finalement qu'ils soient incohérent, du moment qu'elle en ressentait les émotions les plus fortes. Ce que les gens avaient à lui dire l'intéressaient souvent moins que ce qu'elle ressentait d'eux. Ressentir ce qu'ils ressentaient, lui permettait de trouver une place à leurs côtés et peut-être une place pour les aider. Pourtant, ce n'était pas un besoin de ressentir les émotions de Bartemius qui lui faisait lui parler. La jeune femme se sentait poussée d'une manière irrémédiable vers lui maintenant qu'il avait engagé la discussion. « Je m'intéresse aux émotions des hommes plus qu'à leurs propos » expliqua-t-elle simplement, comme s'il s'agissait-là du discours le plus logique qu'elle n'eut jamais tenu. « Ce qui nous différencie, de toute évidence » ajouta-t-elle un peu plus malicieusement. Il ne fallait pas être Merlin ou Dumbledore pour comprendre que Bartemius n'avait que faire du ressentiment des autres individus. La manière dont il lui avait parlé au début de la discussion, et la manière même dont il avait désigné son croquis – duquel elle était pourtant fière – en disait long sur ce qui l'intéressait. Elle ne savait cependant pas s'il était réellement insensible à toute chose, et en posant ses yeux sur son propre dessin, Artemis se demanda si elle était capable de transmettre des émotions à travers ses coups de crayon. La Serpentard était assez douée en la manière, des années qu'elle s'y exerçait d'ailleurs.
La jeune femme avait tôt comprit que laisser une trace de ce que l'on voyait et connaissait était important et cela comptait pour elle. Qui, dans cent ans, sera le témoin de ce qu'elle avait vu et ressentit ? Personne, à part son esprit mort depuis des lustres. Et comme tout ce qui comptait pour elle, c'était de toucher les émotions des autres par la sienne ou d'une manière détournée, elle s'était tout naturellement tournée vers l'art pour combler ce besoin. Lorsqu'il qualifia encore qu'à ses yeux, cette activité était une perte de temps, Artemis le prit pour elle et lâcha son dessin de manière sèche en relevant vers lui, un regard légèrement plus courroucé qu'il ne l'était habituellement. Elle comprenait qu'il ne s'y intéresse pas, et elle aimerait bien savoir pourquoi. Cependant, elle tolérait assez mal qu'il se permette de lui dire qu'elle s'adonnait à une pratique inutile. Bartemius mettait un grand coup de pied dans son château de carte durement bâti et cela ne lui plaisait pas. « Tu me sembles trop insensible pour comprendre quelque chose à l'art de toute manière » murmura-t-elle simplement, davantage pour elle que pour lui.  Elle sortit de sa poche un crayon fin pour attacher ses cheveux roux qui tombaient malheureusement sur son livre, sans guère plus faire attention à son camarade. Elle était davantage vexée qu'il blâme tous les arts plutôt que son dessin, parce que le jeune homme, maladroitement, s'en prenait à quelque chose qui comptait beaucoup pour elle. Un croquis du lac noir n'était qu'un dessin parmi tant d'autres où elle même retrouvait des défauts. « Je dessine parce que j'en ai envie et pour me détendre, tout comme tu te réfugies dans l'apprentissage des langues » se sentit-elle le besoin de justifier farouchement son loisir préféré, « pourtant, je ne te juge pas pour cela, et j'admire même ta ténacité » osa-t-elle continuer en sous-entendant ouvertement qu'il était un crétin finit de la juger ainsi. « On voit tous les choses différemment selon notre sensibilité, c'est ça qui est beau dans le dessin » s'adoucit-elle pourtant, à contre-coeur, avant de se détourner légèrement de lui pour reprendre sa lecture à la page 2 seulement, d'un livre qu'elle avait commencé une heure auparavant.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Lun 19 Fév 2018 - 18:39

Nombreuses des personnes à qui Bartemius faisait la plate confession des langues qu’il parlait couramment arboraient le même air ahuri que Artemis. Ces réactions n’exaltaient pourtant aucune vanité chez lui comme il trouvait cet achèvement tout à fait médiocre relativement à toutes les langues vivantes qui les entouraient. Il en existait plus de quinze mille dans le monde moldu et sorcier confondus et il n’était pas dans les habitudes de l’adolescent de se gausser de ne savoir que décoder moins de zéro virgule trois pour cent de leur univers. Il avait beau considérer le reste de ses camarades comme de sombres béotiens, il ne se considérait quant à lui au mieux que comme un triste novice. Il aurait bien troqué l’humanité dans son entier pour connaître la délectation pérenne de potasser tranquillement au contact de certains grands auteurs que seuls il admirait. Mais alors convenons-en, toutes les langues de l'univers qu’il se serait glorifié de parler ne lui auraient certes plus permis de communiquer avec personne … Il s’agissait là d’autant d’impasses intellectuelles qui lui arrachaient parfois quelque soupir mélancolique. Bartemius s’empêcha de répondre à Artemis que feindre l’idiotie ne serait sans doute pas un exercice fort compliqué pour elle. Il entretenait une verve tout à fait sévère contre sa jeune camarade qu’il ne parvenait pas à s’expliquer. Le préfet avait beau avoir très peu d’amis à l’école de sorcellerie, tous ses autres camarades l’indifféraient généralement assez pour ne pas attirer sa haine. Ce n’était pas le cas de la jeune Artemis Potter. Avant même que la jeune fille ne s’adresse directement à lui ce soir, et pour la première fois de sa vie lui assurait son excellente mémoire, il l’avait toujours haïe, la désagréable boule qui se logeait dans son estomac chaque fois qu’elle le regardait - et présentement tandis qu’elle lui parlait - ne pouvait s’interpréter autrement se trompait-il.

Lorsque sa jolie camarade se mit à rire, et ce son était pourtant aussi doux que cristallin, l’adolescent surpris se raidit sur le dossier de sa chaise. Il avait été élevé dans une famille où l’expression exalté de sentiments n’existait pas et cela sans doute le rapprochait également de l’austérité de ses amis Raven et Basil. Il ignorait tout à fait qu’il pouvait être drôle ou plutôt il savait ne pas l’être sciemment mais n’aurait jamais deviné qu’il pouvait l’être à ses dépends. Elle lui souriait maintenant et lui ne sut y répondre que par une torsion de ses lèvres plus proches de la grimace. Se moquait-elle de lui en lui affirmant qu’il avait raison d’insulter ses camarades ? Une expression naturelle se traduisit enfin sur son visage lorsque l’arc de ses sourcils se haussa. L’intelligence était la chose à laquelle sa camarade accordait le moins d’importance, et si cela expliquait finalement bien les personnes dont elle choisissait de s’entourer, il ne comprenait pas le sens d’une pareille affirmation. Se pouvait-il qu’elle soit vaniteuse au point de s’entourer de jeunes filles aussi idiotes que blondes pour ne paraître que plus intelligente en comparaison ? L’artifice semblait aussi ennuyeux qu’un fard l’aurait été à sa beauté naturelle s’interdit-il de penser. Bartemius avait déjà ouvert et refermé deux fois sa bouche à défaut de trouver quelque explication à exprimer lorsque Artemis le libéra enfin de ses pérégrinations mentales. « Les émotions ? - tout cela allait de mal en pis ! - Je ne comprends pas ce qui peut t’intéresser dans une étude aussi triviale » jugea-t-il le plus naturellement du monde. Et s’il avait été capable de rire, sans doute aurait-ce été à son tour de faire retentir l’éclat de sa voix entre les étagères. Il ne souffla qu’un rictus suffisant par le nez. « Les émotions aveuglent les hommes et les éloignent de la vérité » fit-il avec gravité sans ne plus afficher aucune trace de sourire même feint. L’adolescent était doué d’un esprit cartésien et seule la raison dictait ses décisions ; sans doute était-ce pour cela également qu’il avait été bien embêté par la question de sa camarade comme les langues ne le pénétraient pas si profondément. Pourtant ce n’était pas sa curiosité intellectuelle qui le poussait à vouloir en apprendre plus de la jeune fille qui lui faisait face et il dut se pincer les lèvres pour empêcher quelque question de les franchir.

Le rigorisme du garçon dont la bouche n’était qu’une ligne parfaitement horizontale et le regard éteint finit par altérer naturellement la bonhommie de la rousse et, souhaitant corriger ce qu’il ne pouvait s’empêcher de considérer comme un tort de sa part, il souhaita rassurer sa camarade mais ne fit que aggraver la situation. Artemis souhaita se défendre en l’attaquant à son tour sur son insensibilité mais ni les yeux ni les oreilles du garçon n’étaient plus fixés sur ses lèvres et les propos qui en sortaient. Elle venait d’utiliser un crayon pour se coiffer et il faillit bien s’étrangler de cet étrange détournement d’objet. Il secoua la tête pour s’ébrouer la tête de toute distraction et se laissa davantage marquer par son explication qu’il vécut comme une dure accusation. « Les langues ne sont pas un refuge justement » la corrigea-t-il les sourcils froncés comme il lui semblait qu’elles le poussaient davantage vers l’avant qu’elles le retenaient en arrière. « Les dessins sont mensongers » condamna-t-il encore mais il se tut aussitôt. Elle venait de lui avouer admirer sa ténacité et il ne s’était sûrement pas attendu à ce qu’elle puisse le considérer positivement d’une quelconque façon. Il passa une main sur sa nuque, à la naissance de ses boucles drues, pour en apaiser le rougissement qu’il y devinait. « Je ne voulais pas te blesser » confessa-t-il finalement en baissant les yeux vers son ouvrage comme il réalisait pour la première fois qu’il s’était montré maladroit dans les mots qu’il avait choisi d’employer. Plutôt que de relever les yeux vers elle, il fit plutôt glisser vers lui la page de son dessin qu’elle avait laissé tomber et préféra considérer les traits de son crayon plutôt que ceux de son visage. Si le dessin était l’expression de la sensibilité de la jeune fille, sa pudeur se plaisait à l’observer à travers cette feuille plutôt que directement. « Je ne saurais pas dessiner comme toi tu le fais … » fut la seule chose sincère qu’il parvint à lui avouer sans autrement se dévoiler. Mais il ne détachait déjà plus les yeux des lignes de crayons de la jeune fille autrement plus intéressants finalement que l’enchâssement des lettres en gobelbabil.


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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Mer 21 Fév 2018 - 20:56

Artemis portait finalement bien son nom et tenait le rang en face de Bartemius Croupton. Lui qui ne devait avoir aucune difficulté à faire fuir chaque individu de la terre, ne parvenait pas à faire bouger d'un cil la jolie Potter qui au contraire et étrangement, se délectait de la situation. Elle trouvait un intérêt à lui parler et pire encore, prenait plaisir à converser avec lui, à retourner ses arguments contre sa personne ou à l'analyser tranquillement. Cette dernière chose, sans doute ne s'en rendait-il pas compte puisqu'il ne l'avait pas encore violemment congédié. Cela par contre, était tout à fait mystérieux de son point de vue. Elle pensait que sa patience avait atteint son paroxysme lorsqu'elle avait osé rire de ses paroles. La raideur qu'afficha le garçon l'étonna tant et si bien qu'elle l'observa curieusement comme s'il eut été un individu tout à fait étrange et imperméable aux codes de sa société. De ce qu'elle savait, il n'avait pas grandit dans un pays particulier, où la réserve était mère de respect, aussi ne comprit-elle pas du tout son malaise. Artemis avait tendance à ne pas cacher ce qu'elle pensait et ressentait et ne pouvait donc pas se retenir de rire – un stage avec le Croupton aurait été très pertinent pour elle, d'ailleurs. Le Rire était l'expression directe des émotions d'une personne et pour elle qui s'intéressait particulièrement à cette thématique, elle ne pouvait pas s'empêcher de laisser le monde s'apercevoir de sa joie ou de son amusement. Ce n'était pas le cas de ce garçon qui, conformément à sa directive de pensée manifestement, lui dit ne pas comprendre ce qui l'intéressait là-dedans. Artemis exagéra son air blasé pour appuyer son coude sur la table et soutenir sa tête en l'observant. L'austère et mystérieux Bartemius Croupton lui donnait envie de se dévoiler un peu, ce qui était tout à fait étrange, car si la Serpentard était joyeuse et riait aisément, elle se laissait rarement aller à des confidences. Tel un renard, on ne l'attrapait pas facilement et elle pouvait demeurer un peu sauvage. « Les émotions nous rendent humains » lui dit-elle gentiment en souriant délicatement, « qu'est-ce qu'un homme sans émotions sinon un monstre ? ». Elle doutait cependant que son préfet ressente une quelconque amitié envers quelqu'un un jour, tant il paraissait loin de ces futiles préoccupations. Artemis ne savait pas encore très bien s'il était dédaigneux ou juste inintéressé par le reste du monde ou encore s'il cachait habilement son intérêt. Si tel était le cas, elle devrait le remercier pour ses talents d'acteurs. Mais elle savait cependant, par la manière dont il lui répondait et le ton de sa voix que fort heureusement, son esprit étrange était parcouru d'émotions, le différenciant ainsi du monstre qu'elle avait évoqué. « Ne sont-ce pas tes émotions qui t'ont dictées de t'adresser à moi pour m'empêcher de sortir et tomber sur nos désagréables camarades ? » lui demanda-t-elle, toute amusée qu'elle était encore, par son attitude qui les avait mené à cette conversation. Elle se redressa un peu pour réajuster sa tête sur sa main, et ajouta : « Merci, en tout cas pour tout à l'heure. Je ne sais pas où je serais si tu ne m'avais pas prévenu » avoua-t-elle douloureusement, car si elle avait fait preuve de condescendance en affirmant pouvoir gérer ses camarades avec sa baguette au début de la conversation, elle avait surtout mentit plus qu'autre chose. Artemis, même dans un excellent jour – plus excellent que les autres, bien entendu – n'aurait jamais été capable de venir à bout de plus de deux élèves. La jeune femme savait autant donner que remercier et si elle ne l'avait pas fait plutôt, c'était uniquement par une fierté puérile.

La Potter avait beau ne pas faire parti de la maison Gryffondor, elle n'était pas dénuée d'une fierté insolente, qui allait même jusqu'à lui donner un caractère pédant insupportable. C'est cette fierté que le garçon avait touché en jugeant hâtivement – mais non pas moins justement à son sens – son croquis. L'Art était son passe-temps préféré, et elle y accordait beaucoup de temps, ainsi n'appréciait-elle pas trop le jugement de valeur de son camarade d'un an son aîné. Elle l'accusa injustement de se réfugier dans l'apprentissage des langues et le déni du jeune homme lui arracha un soupir désabusé, qui se transforma en rictus mauvais lorsqu'il ajouta que les dessins étaient mensongers. Elle secoua la tête, en pur aveu de sa défaite, et la baissa pour regarder son livre et ne plus affronter le regard de Bartemius qui de toute manière, semblait animé de la même gêne qu'elle. La jeune fille ne savait pas très bien ce qui la blessait tant dans les propos de son camarades. Nombreux étaient les élèves qui s'étaient moqués d'elle alors qu'elle était assise dans l'herbe verte ou sèche du parc de Poudlard pour dessiner ce qu'elle voyait et jamais elle n'avait été aussi touchée par des paroles, si bien qu'elle se demanda pourquoi elle accordait du crédit à ce garçon. Comme Artemis était perspicace avec tout le monde sauf elle-même, elle attribua sa faiblesse à la fatigue dû à l'heure avancée de la soirée. Pourtant, lorsqu'elle entendit l'excuse du garçon, elle releva brusquement la tête vers lui, avec l'étrange espoir de croiser son regard pour avoir une confirmation visuelle de ce qu'elle venait d'entendre. Pétrifiée et muette dû pas de géant du jeune homme vers elle, Artemis n'ajouta rien, si bien qu'il continua en lui confiant ne pas être capable de dessiner comme elle. La vision du préfet des Serpentards en train de dessiner lui arracha un sourire – qui était davantage doux que moqueur – et c'est ce qui lui fit répondre enfin : « Merci, c'est très gentil ». Cela était la deuxième fois qu'elle le remerciait ce soir, et elle avait le sentiment que c'était deux fois de trop. Elle enchaîna donc rapidement, comme désireuse qu'il oublie voire comprenne mal son remerciement : « Le dessin demande de la technique. Tu vois, on commence toujours un dessin en dessinant les traits du ciel » lui dit-elle en pointant celui qu'elle avait dessiné, avec son petit doigt. « Mais si cela demande du travail, cela n'a sans doute rien à voir avec l'apprentissage des langues  » – c'est qu'elle était  désireuse de faire passer sa gêne en le caressant dans le sens du poil ! – « je me doute bien que tu les apprends par passion, et non pas par envie de te trouver un refuge. Les activités, quelles qu'elle soient, enrichissent nos âmes et ne nous font pas reculer » conclut-elle de manière philosophique et sage.

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MessageSujet: Re: Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS Le gobelbabil c’est de la balle | ANNEE 1956 | SUJET CLOS 129196351Lun 26 Fév 2018 - 11:37

Le coeur semblait autant captiver son interlocutrice que le cerveau pouvait l’intéresser lui. Bartemius avait bien conscience, comme il refusait si farouchement de se laisser influencer par les émotions, que les hommes y étaient soumis. Il avait su - plus qu’il n’avait vu - trop de noirceur sortir du coeur des hommes. Sa mère était née Black, sa grand-mère était née Yaxley, son arrière grand-mère était née Flint. Sa vision de la grandeur était éclairée par la raison (la fraternité et la tolérance étaient dotée d’un argumentaire implacable) et non obscurcie par la peur (susceptible de naître autant de l’amour que de la haine). Sa vision des émotions et des hommes qui se laissaient guidés par elles étaient conditionnée par un lourd passé familial que son interlocutrice ne partageait sans doute pas. « On voit plus souvent les hommes guidés par les émotions que par la raison commettre des atrocités » partagea-t-il finalement sa vision pessimiste de l'humanité sans perdre un ton empreint de gravité et d’une ombre de tristesse également. Son estomac se contracta lorsqu’il releva les yeux vers la jolie rousse car le sujet de conversation qui leur avait été soumis, sans qu’il ne l’ait avant deviné, commençait à percer son armure. Il rechignait à admettre que ses émotions aient pu le pousser à sauver la jeune fille et ne répondit à ses remerciements que par une nouvelle question. « Tu connais le dilemme du Poudlard Express ? » l’interrogea-t-il de but en blanc pour rapprocher leur discussion - qui l’intéressait et qu’il ne souhaitait certes pas voir interrompue - d’un angle plus théorique et moins émotionnel. Bartemius que sa passion intellectuelle poussa au moins à se lever de sa chaise contourna finalement la table en se saisissant d’un parchemin et vint s’asseoir à côté de sa camarade qu’il ne considéra que pour lui ôter d’un geste vif le crayon qu’elle avait glissé dans son chignon. Un fin sourire se glissa sur les lèvres comme sa nature de nouveau exalté le conduisit à trouver joli le mouvement de ses cheveux flamboyants quand ils lui retombèrent de chaque côté du visage. Mais l’adolescent ne se laissa pas autrement distraire et continua plutôt à s’exprimer en dessinant un schéma plutôt qu’en esquissant une œuvre avec des lignes aussi droites que s'il les avaient tracées à la règle. « Imagine que la locomotive du Poudlard Express soit hors de contrôle et que tu doives choisir sa course entre deux voies possibles : cinq hommes travaillent sur l'une et un homme est situé sur l’autre - ne dessina-t-il les hommes qu’avec des croix -  La voie prise par la locomotive entraînera automatiquement la mort des personnes qui s'y trouvent ». Il releva des yeux vers elle et l’interrogea en se trouvant véritablement curieux de sa réponse. « Que choisis-tu face à ce problème posé ? » lui demanda-t-il avec un sourire à la fois joueur et provocateur. Il n’était pas dur de deviner sa réponse à lui née d’un point de vue purement utilitariste solutionnant le sacrifice de l’innocent comme la meilleure option morale. Et de la même manière, le préfet se targuait d’avoir usé de son cerveau - raisonnant pour le bien être collectif - plutôt que de son coeur - battant pour les cils de biche de sa camarade - pour la sauver d'une rencontre inopportune. Il ne voulait admettre aucune attache entre eux, il aurait beaucoup trop eu l’impression d’aller à l’encontre de tout ce qu’il savait (et non pas de tout ce qu’il croyait). Bartemius ne s’était jamais trouvé aussi près de la jeune fille et remarqua distraitement qu’il n’y avait décidément pas que la couleur de ses cheveux qui attirait le regard. Les traits de son visage étaient aussi doux et fins que les siens étaient bruts et grossiers comme si elle avait été taillée dans du marbre par Apollon et lui forgé par Héphaïstos à son ingrate image. L’idée de se sentir observé en retour le désarçonna un peu et il retourna sans mot dire à sa place de l’autre côté de la table.

Et cette fois-ci sans doute, ce fut bien un refuge qu’il trouva derrière son livre, sinon derrière l’apprentissage de la langue qu’il renfermait. Le préfet avait appris à se méfier de tout ce qui était fait d’une beauté flagrante et il s’intimait à étendre cette pensée prudente à sa camarade. Il était impossible qu’elle puisse être belle et brillante. Il était impossible qu’elle ne lui déplaise pas ou qu’il ne la haïsse pas. Les actes manqués exprimaient pourtant le contraire et, alors qu’il était évident que le couvre-feu était désormais passé, l’idée de quitter son ensorcelante compagnie ne le traversait pas. Il souhaita encore défendre le for de sa raison mais céda aussitôt devant l’air offensé qu’il lui trouva si bien qu’il devenait de plus en plus dur pour lui de nier être un homme dénué de toute émotion. Il ne répondit pas plus au renouvellement de ses remerciements qu’il n’avait répondu aux premiers et se trouva même soulagé qu’elle enchaîne en parlant de techniques. « Hum ? » releva-t-il enfin ses yeux du dessin dont il ne pouvait s’empêcher de chercher les défauts et il en trouvait des tas comme les traits étaient ceux d’une dessinatrice et non d’une géographe mais aucun, son honnêteté intellectuelle en souffrait-elle, n’étant de nature à rendre son œuvre moins belle. « Pourquoi ? » fit-il assoiffé de savoir lorsqu’elle caressa le ciel du bout de son doigt en lui indiquant que c’était la partie par laquelle il convenait de débuter. N’était-ce pas comme poser une opération en trouvant d’abord sa solution ? Il se trouva troublé que la conversation se retourne momentanément vers lui et l’apprentissage des langues et fronça les sourcils en entendant la conclusion que la jeune fille formula. Son austérité et sa sévérité naturelles se froissaient de cette séduisante assertion et il ne pouvait s’empêcher de la trouver mensongère comme le langage du dessin. Son regard se baissa de nouveau vers le dessin de sa camarade qu’il ne lâchait plus. Comme il aurait aimé y croire … Il lâcha à regret son esquisse qu’il lui rendit en la faisant de nouveau glisser vers elle. Il n’eut cette fois-ci pas le coeur de la contredire de son ombrageuse humeur.

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