Teach me your ways - Alecto & Bellatrix

Bellatrix n'était généralement pas une femme capable de comprendre le monde. Il lui échappait, ou peut-être était-ce elle qui échappait à sa logique ? Elle se trouvait souvent perdue devant l’imbécillité du monde et de son époux. Et la mangemorte était un électron libre, comprit que de ses pairs. Elle avait échappé au contrôle de sa famille et maintenant à celui de son époux. Elle comprenait facilement les codes des grandes familles parce qu'elle avait grandit dedans, mais cela ne l'empêchait pas de les provoquer. Déjà enfant, elle s'était sentie pousser des ailes, et elle avait toujours défié l'autorité. Par la mort tragique de l'elfe des Black des années auparavant en passant par l'absence d'héritier Lestrange, elle trouvait toujours un moyen de trouver une certaine liberté, même lorsque cela paraissait impossible. Alecto devait faire comme elle se disait Bellatrix. Comme il serait dommage qu'une fleur avec autant de potentiel se retrouve sous une cloche de verre. Si elle venait la voir, c'était qu'elle en avait conscience, ou tout du moins était-ce ce qu'espérait la Lestrange. Savoir lancer des sortilèges était la première étape de l'émancipation correcte d'une femme. Elle doutait sincèrement que Narcissa soit capable de lancer un Stupéfix correctement. Mais la Carrow, elle en était capable. Elle semblait animée d'une rage de vaincre, d'une rage de se montrer. Comme elle, quelques années auparavant.
Elle bloqua le sortilège et décida de contre-attaquer pour voir ses réflexes de défense. Comme elle était vicieuse, elle lança un expelliarmus informulé pour piéger la jeune femme. "Sois prête à toutes les éventualités" lui fit remarquer Bellatrix d'un ton presque pédagogue. Bellatrix n'était pas vraiment du genre à complimenter quelqu'un, même quelqu'un qu'elle appréciait. Comme elle avait aimé ses deux soeurs lorsqu'elles étaient plus jeunes et plus insouciantes. Pourtant, l'ancienne Black ne leur avait jamais fait de compliments et leur avait encore moins dit je t'aime. Son coeur de pierre se trouvait incapable de complimenter réellement et profondément quelqu'un. Elle ne lança aucun autre sortilège et baissa plutôt sa baguette. La mangemorte estimait en avoir vu assez. "Tu as des réflexes intéressants" lui fit-elle remarquer en relevant légèrement ses lourdes paupières, "mais tu peux mieux faire. Savoir lancer un sortilège correctement est le premier pas vers ton émancipation. Tu ne veux pas être asservie pour ton genre, montre le avec plus d'ardeur encore".

A l’inverse de Bellatrix, tu t’efforcais de comprendre le monde et les personnes qui l’habitaient. A ton avis, si tu faisais cela, et accumulais la connaissance du fonctionnement de divers personnes, il te serait plus facile par la suite de les manipuler, voire de les contrôler. Cela ne voulait pas dire que tu t’intéressait particulièrement à ses personnes, mais cela voulait sûrement dire que tu souhaitais avec la capacité de contrôler n’importe qui. Mais cela prenait bien des années d’entraînement, et tu savais que tu étais encore jeune, et que tu avais beaucoup à apprendre.

Tu avais eu de la chance, ton père t’avais toujours considérée comme une des seules femmes capable d’être son égale. Le seul problème était, justement, qu’il était son père, et qu’il ressentait le besoin de la protéger. Pour le moment, cela n’avait pas posé de problème, mais une fois que tu allais commencer à te mettre en danger, ou même simplement commencer à partir en mission pour le Lord, tu allais avoir du mal à le convaincre de te laisser sortir de ton cocon de soie. La bataille n’était pas encore terminée. Pour le moment, il acceptait que tu sois sous la tutelle de Bellatrix, et c’était déjà un bon pas en avant. Après ta sortie de Poudlard, il allait falloir qu’il accepte que tu portes la marque du Seigneur des Ténèbres et que tu participes à la guerre comme le bon soldat que tu serais.

Lorsque Bellatrix te contre-attaqua, tu eu tout juste le temps d’essuyer son sortilège d’un coup de baguette agile, à la dernière seconde. Tu ne t’étais pas attendue à cela, et c’était sûrement pour cette raison qu’elle te disait de t’attendre à tout. Après tout, tu n’allais pas toujours te battre contre des alliés, et des personnes qui seraient indulgentes. Le but de cet entraînement était de te préparer à toutes les éventualités. De détruire la météorite avant qu’elle ne touche le sol. Lorsque Bella baissa sa baguette, tu ne faiblis pas, t’attendant à ce qu’elle attaque à nouveau par surprise, voulant te faire croire que le combat était terminée, alors qu’elle attendait juste que tu baisses ta garde. Si c’était le cas tu ne te ferai pas avoir.

Il y avait plus de bleu que de noir dans tes yeux, car tes pupilles avaient rétréci à cause de la lumière et de la concentration. Cela te donnait l’air folle, avec tes cheveux en bataille et ce grain de sadisme qui transparaissait dans ton regard. Tu aimais tant te battre, cela te donnait l’impression d’être en vie. Tu n’accepterais jamais qu’on te demande d’arrêter. - Dis-moi comment mieux les améliorer. Dis-tu, avec moins de politesse dans la voix que tu n’en avais avant. Tu respectais toujours autant Bellatrix, mais ton tempérament abrasif ne te permettait pas de te concentrer à la fois sur la bataille et sur tes manières de bonne jeune fille. - Dis-moi comment je peux tous les faire sauter. Dis-tu avec un sourire en coin. Tu parlais bien entendu des nés-moldus et autres parasites au sang non pur. - Je vis pour me battre contre eux. J’ai besoin d’apprendre !

Bellatrix était devenu bien vite une arme fatale pour le Lord. Elle ne ratait que très peu ses cibles, et jamais ses missions. Elle se targuait bien assez d'être parmi ceux qui avaient tué les Prewett. Glorieuse soirée, excellent moment. Alecto allait devenir une guerrière également, car pour l'instant, elle ne faisait office que de bon soldat. La mangemorte ressentait une certaine affection pour elle, puisqu'elle lui ressemblait. Sans doute la voyait-elle comme sa pupille, mais elle ne comptait pas l'envoyer au combat si tôt. La jeune femme devait devenir aguerrie et une fois qu'elle aura son aval, elle sera couronnée avec sa marque magnifique sur le bras, promesse d'un monde meilleur, d'un monde plus pur, et plus sain. Et qui de mieux pour l'entraîner qu'elle ? Elise Lerouge se faisait trop vieille pour ce type d'activités, et Bellatrix avait assez appris d'elle. Maintenant, elle recherchait la perfection de ses sortilèges seule, apprenait paisiblement ses maléfices en s'exerçant sur le chat qui fouinait bien trop souvent dans la propriété Lestrange. Mais la plupart du temps, c'était sur leur elfe qu'elle s'essayait. Le punir était un de ses passe-temps préférés. Finalement, c'était un peu grâce à lui qu'elle lançait de si bons sortilèges. Sans lui pour s'exercer quotidiennement, comment aurait-elle fait ? Un rictus mauvais fleuri sur ses lèvres charnues à cette pensée, et en voyant la jeune femme parer de justesse son sortilège également.

Bellatrix ne se formalisa pas de la manière dont elle lui parla. Elle savait mieux que quiconque que ce besoin de mieux faire épuisait et brouillait les sens. Comme elle quelques années auparavant, elle était passée par-là. Alecto était avide de savoir et d'amélioration, et l'aînée pouvait entendre cela. Elle s'amusa de sa réaction et fut fière de voir qu'elle ne baissait pas son arme. L'ancienne Black s'approcha lentement d'elle, comme un professeur sage : "Tu fais bien de ne pas baisser ton arme" lui fit-elle remarquer en agitant négligemment la sienne, "la prudence m'a sauvé plus d'une fois, crois-le ou non". Bellatrix n'admettait pas un point faible mais bien une qualité, et se gausser était sa spécialité. Dans un monde d'homme, il fallait bien qu'elle se revalorise toute seule. Un éclair brilla dans les pupilles sombres lorsqu'elle évoqua l'idée séduisante de tous les faire sauter. Elle attendait comme elle la guerre - la vraie - pour se déchaîner et acclamer le Lord. "Bouge plus" lui lança Bellatrix d'un ton vif, "tu es statique, si tu restes plantée là, tu vas te recevoir un sortilège par derrière. Les Aurors peuvent bien se réclamer être de meilleures personnes d'après leurs termes, il n'en est rien. Ils te mettront à genoux en te visant dans le dos, parce qu'il auront peur de toi" analysa faussement l'aînée Black. "Utilise ton environnement. Il y a là des caisses, saute dessus, utilises les contre tes adversaires, lance les sur eux. Plonge toi dans l'apprentissage de la vraie magie" lui conseilla-t-elle justement.

Bellatrix se recula et ouvrit une porte que peu de monde remarquait de première vue. Elle était à droite, pleine de poussière et elle se faufila dedans, en attendant que la jeune femme la rejoigne. "La magie noire est la magie proscrite, mais également celle contre laquelle les gens sont le moins préparés" l'informa-t-elle, "ce sera ta meilleure arme, suis-moi". Elle y mettait du coeur, oh oui. La Lestrange voulait faire de la Carrow quelqu'un qui allait tous les faire sauter, comme le disait si bien la plus jeune. Elles arrivèrent dans la bibliothèque Lestrange et elle leva sa baguette pour incanter : "Accio Temple de la magie noire volume 1". Un livre fila dans la pièce pour arriver dans sa main et Bellatrix s'assit négligemment sur un sofa poussiéreux. Elle le jeta négligemment sur la table et dit : "Ouvre le et choisis un sortilège".

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Une arme fatale. C’était là ce que tu aspirait être pour le Lord à ton tour, et former avec Bellatrix un duo féminin imparable dans les rangs des Mangemorts. Tu savais que tu ne pourrais rejoindre les rangs dès ta sortie de Poudlard - ton apprentissage prendrait un peu plus de temps. Mais avec Bellatrix comme enseignante, tu étais persuadée que tu ne mettrai pas plus d’un an avant d’être utile à ton tour, et de commencer à te battre pour tes convictions, et celles de ta famille. Le fantasme d’être marqué se répétait dans tes rêves, et cette marque symbolisait pour toi à la fois la libération du genre féminin, et une dévotion à des valeurs qui faisaient de toi la personne que tu étais. Il était inimaginable dans ton esprit grandiose de vivre ta vie sans ce squelette pour te décorer et te valoriser. Tu avais parfaitement conscience que tu avais beaucoup à apprendre, et que beaucoup des sortilèges dont tu aurais besoin pour mener ta bataille ne te seront pas appris à l’école. Il y avait bien plus à tes yeux que cette magie faible, bien qu’utile. Il y avait la magie noire et sa décadence, sa puissance incontestée. Personne ne soupçonnera une gamine avec un visage comme le tien de savoir utiliser ces dangereux outils, et cela sera là ton atout premier.

Une vague de fierté te prit lorsque Bellatrix te félicitas presque de ne pas baisser ton arme. C’était quelque chose que tu avais appris par toi-même, l’attaque était incomplète sans la défense. Lorsque Bellatrix se dirigea vers toi, tu abaissas finalement ta baguette pour te concentrer sur les enseignements de ta mentore. Il fallait que tu bouges. Oui, elle avait raison, l’immobilité rendait le combat plus facile pour l’adversaire, et si elle n’utilisait pas son propre corps comme une arme, elle serait la première à finir à Azkaban. C’était hors de question. Tu hochas la tête à chacune de ses remarques pour lui montrer que tu comprenais. Au final, tu en déduisait que le champs de bataille devait devenir ton terrain de jeu, et qu’aucun élément n’était inutile. Tu aurais beaucoup donner pour voir Bellatrix se battre réellement, pour en tirer tes propres leçons.

Lorsque l’ancienne Black se dirigea vers la porte, tu fus surprise de ne pas l’avoir remarquée plus tôt. Tu te fis une note mentale d’aiguiser ta perception des choses autours de toi. Tu n’aurais pas dut manquer ce détail. Lorsque ton enseignante commença à parler de magie noire, tes pupilles s’allumèrent d’une lueur sombre provoquée par l’intérêt et la curiosité. Tu te préparais finalement à faire tes premiers pas dans ce domaine, et tu étais enchantée à cette idée. L’ouvrage aussi lourd qu’épais s’affaissa sur la table avec un son grave. Tu acquiesça à sa demande et te plongea dans l’ouvrage pour y découvrir des sortilèges aussi puissants que variés. Ton regard se posa sur un sortilège nommé Feudeymon. Il était question de crée une masse plus ou moins dense de flammes et de pouvoir la contrôler à sa volonté. Tu adorais le feu, sa sensation et sa capacité à tout avaler si délicatement. - Feudeymon. Dis-tu d’un ton décidé. Cela n’était sûrement pas le plus simple à apprendre en premier, et une personne moins ambitieuse aurait probablement commencé par apprendre à ensorceler des objets pour piéger ses ennemis. Mais toi, tu étais ambitieuse, tu avais soif de puissance, et tu souhaitais apprendre des sortilèges qui te serviraient pendant la bataille. - Je veux apprendre celui-là.

Alecto ne parlait pas trop et se contentait d'écouter comme une oreille bien sage. Si la plupart des professeurs auraient apprécié autant d'attention, Bellatrix n'était pas une professeure comme les autres. Elle aimait les questions, les revendications, comme elle-même savait si bien les faire. L'aînée Black transposait en réalité un peu hâtivement son propre caractère sur la jeune femme qui bien entendu, n'était pas totalement pareille. Aussi la tutrice s'attendit-elle à une rafale de questions, peut-être même de certaines lui demandant de raconter ses glorieux combats pour leur cause. Elles partageaient la même comme elles avaient un sang parfait, et bientôt, Alecto aussi aura des choses à dire et à signifier aux plus jeunes. Prendra-t-elle aussi la tête d'un groupe, prendra-t-elle aussi un jeune sous son aile ? Ces questions, Bellatrix ne pouvait guère y répondre, et elle ne s'attarda pas dans la salle d'entraînement. Il semblait que le manoir avait été fondé pour favoriser au mieux l'apprentissage, puisque la porte dérobée dans la salle menait droit à la bibliothèque dans laquelle trônaient des centaines de manuels et romans sur la magie noire. L'ancienne Serpentard n'avait pas été celle qui avait le plus parcourue la bibliothèque de Poudlard en quête de livres d'approfondissement. Elle avait beau être particulièrement douée en sortilèges et défense contre les forces du mal - qu'elle ironie ! - elle n'avait pas cherché à apprendre plus de choses que nécessaire à l'école. Elle savait avant même de vérifier qu'il n'y avait pas de livres sur la magie qui l'intéressait réellement, et qu'elle attirerait sur elle, l'attention. Car contrairement au frère de la jeune Carrow, Bellatrix n'avait jamais désiré attirer sur elle l'attention du Ministère. Son nom était déjà assez noir et inspirait assez de crainte. Il ne servait à rien d'en rajouter une couche.

Le livre qu'avait négligemment fait tomber la mangemorte sur la table fut saisit par la jeune femme qui obéissait à ses moindres demandes, à sa grande joie mais également sans doute, son grand dam. Lorsqu'Alecto lui confia le sort qu'elle voulait apprendre, le sourcil droit de Bellatrix se souleva. Feudeymon, vraiment ? Un rictus parcouru ses lèvres et elle formula : "Pourquoi désires-tu apprendre ce sortilège en particulier ?". Elle visait autant le pratique que le puissant. Utilisé correctement, Feudeymon donne des cauchemars à tous les petits rats. Et tout le monde sait que sur le majestueux navire des Sang-pur, on élimine les rats à coup de flammes. Le tempérament de la jeune femme lui plaisait décidément. "J'adore ce maléfice" commenta-t-elle comme pour lui donner son aval et sa reconnaissance, "l'apprendre cependant, est plus compliqué". Bellatrix se leva et s'approcha de la jeune femme pour observer le livre à son tour. "Il est dangereux comme sortilège et s'il est mal contrôlé, il peut détruire toute la maison, ce dont je te serais reconnaissante, mais je ne crois pas que Morpheus, Rodolphus et Rabastan, pensent la même chose de ton acte".

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Tu n’aimais pas parler pour ne rien dire. Faire des OH et des AH à chaque phrases que ton interlocuteur sortait n’était pas ton truc, et tu trouvais d’ailleurs cela assez insupportable quand d’autres le faisaient. Ainsi, lorsque la brune aux lèvres rhubarbe te parlais, tu te contentais de montrer que tu écoutais avec des signes de têtes, mais ne répondait pas si tu n’avais rien à dire. Les paroles étaient coûteuses, et le silence d’or. Ton temps ne devait pas être passé à remplir le silence, mais à le décorer. Des questions, tu en avais, mais tu savais aussi que chaque chose se passait en son temps, et que les réponses à ces questions finiraient par venir d’elle même. Pour le moment, la perspective d’apprendre un sortilège de magie noire semblait bien plus alléchante. L’impatience était certainement l’un de tes plus gros défauts, et serait même probablement ta perte. Tu n’en avais pas encore bien conscience, mais le temps viendra sûrement plus tard de le réaliser.

Ta mentore te demanda pourquoi tu souhaitais apprendre ce sortilège, plus que les autres. - Le feu m’a toujours fascinée, et j’ai toujour souhaité pouvoir le plier à ma volonté. Répondis-tu sans trop d’hésitation. Tu avais toujours été intimement convaincue que le feu était ton élément, et qu’il te répondrait bien. Lui et toi, vous vous ressembliez beaucoup. Inoffensif tant que la flamme est maigre et contenue, mais cruel et imparable lorsqu’il se répands de ton son gré. - Le feu est la meilleure façon de tout exterminer sans laisser de traces. C’est inévitable et efficace. De plus, Feudeymon sera un sortilège que je pourrais utiliser en combat. Je peux m’en servir à la fois pour attaquer et pour me défendre. Tu eus un sourire plus sombre. - Et puis, le feu purifie.

Lorsque Bellatrix mentionna la difficulté du sortilège, tu bombas fièrement le torse. - Je n’ai pas peur de me confronter à un challenge. Puis lorsqu’elle évoqua le manque d’espace pour pratiquer ce sortilège, tu rit doucement et rejeta une de tes mèches brunes vers l’arrière. - Je pense que l’endroit où s’entraîner ne sera pas un problème. La famille Carrow possède un très grand hangar, fait uniquement de pierre. Il y a très longtemps, c’était un lieu de travail, mais cet endroit a été abandonné il y a fort longtemps pour un tas de raisons différentes. Cependant, comme tu le sais, la pierre ne brûle pas. Nous n’avons donc pas besoin de contrarier ton mari ni le filleul de mon père. Et de plus, comme personne n’y met plus les pieds, on ne sera pas dérangées. Qu’en dis-tu ?

Bellatrix avait une conception toute particulière de la vermine, et de la manière de les exterminer. S’il s’agissait d’une distraction fort intéressante pour elle qui s’ennuyait profondément dans son mariage, elle savait qu’elle pouvait s’en passer. Son sadisme avait certes besoin d’être comblé, mais nul besoin de s’attaquer à des êtres humains pour cela. Arracher les ailes d’une mouche lui ferait tout autant de bien à dire vrai. Non, la vermine pour elle, c’était la mauvaise herbe qui repoussait toujours là où on venait de passer, provocante et nasillarde, et elle l’insupportait. Il y avait bien des moyens de s’en débarrasser une bonne fois pour toute : on pouvait la couper, on pouvait l’arracher, et on pouvait la brûler. Le sortilège du Feudeymon était en cela, un merveilleux moyen de mettre à mort les mauvaises herbes, d’un coup de baguette. L’ancienne Black n’était pas inquiète à l’idée d’utiliser ce sortilège, elle le connaissait et en maîtrisait ses formes. Elle n’avait pas non plus peur de l’apprendre à la jeune femme, mais pas ici, au manoir Lestrange. Si Bellatrix avait épousé des années auparavant Rodolphus, jamais elle ne s’était sentie totalement à l’aise à travers ses murs, et ses couloirs. il y avait là une atmosphère différente de la maison des Black, quelque chose de discret, mais de dérangeant. Des années qu’elle en cherchait l’origine sans la trouver, et elle avait finis par conclure qu’il s’agissait en fait de la simple façon d’être de la vieille baraque.

Alecto se lança dans un exposé sur le feu, et le sortilège et les raisons pour lesquelles elle voulait l’apprendre mais Bellatrix ne l’écouta que d’une oreille distraite, les yeux posés sur le livre ouvert. Toutes ses paroles étaient évidentes, mais était-elle prête à l’apprendre ? L’aînée Black n’aimait pas sous-estimer ses proches - et c’était pourtant quelque chose qu’elle faisait toujours - et elle avait la sensation que la jeune Carrow ici présente, était autant capable qu’incapable d’apprendre ce sortilège. La mangemorte n’avait jamais possédé de don de perspicacité malheureusement, et elle se trouvait là face à sa propre incompétence de ne pas savoir décider ce qu’était ou non, sa toute nouvelle élève. Elle leva un doigt osseux vers son menton pour regarder la jeune femme d’un air interdit. S’entraîner chez les Carrow, hein ? Que dirait Morfin ? Serait-il au courant ? Bellatrix n’était pas du genre à se ronger l’âme pour ce genre de questions, mais elle était assez partagée vis-à-vis du père de la jeune femme. Elle ne savait guère quoi en penser. Mais comme elle voulait s’affirmer et qu’elle n’avait jamais peur de faire le pas de trop, la femme Lestrange leva un regard brillant vers la future meurtrière et étira un sourire mauvais sur ses lèvres : “Très bien, rendez-vous demain à huit heures du matin, chez toi”.

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